Textes de la Messe après 1950 |
Textes de la Messe avant 1950 |
OFFICE APRÈS 1950 |
Aux 1ères Vêpres. |
A Matines. |
A Laudes. |
Aux 2èmes Vêpres. |
OFFICE AVANT 1950 |
Depuis la promulgation du dogme de l’Assomption par le pape Pie XII, un nouveau formulaire pour la Messe a été prescrit en décret du 31 octobre 1950. Ce nouveau formulaire souligne davantage encore que l’ancien la souveraine dignité de Marie.
Le nouvel Office fut promulgué le 27 avril 1951. Contrairement à la Messe, entièrement nouvelle sauf le verset de l’Alléluia, l’Office de 1950 apporte peu de changements :
le capitule (l’épître de la messe ayant changé) ;
trois hymnes propres (1ères Vêpres, Matines, Laudes) ;
quatre antiennes propres supplémentaires à Matines ;
au 1er Nocturne, lecture de la Genèse et des Corinthiens au lieu du Cantique.
au 2nd Nocturne, la leçon 6 de St Jean Damascène est remplacée par les actes de Pie XII ;
au 3ème Nocturne, l’évangile ayant changé, un nouveau commentaire patristique.
Ant. ad Introitum. Ap. 12, 1. | Introït |
Signum magnum appáruit in cælo : múlier amicta sole, et luna sub pédibus eius, et in cápite eius coróna stellárum duódecim. | Il parut dans le ciel un grand signe : une femme revêtue du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête. |
Ps. 97, 1. | |
Cantáte Dómino cánticum novum : quóniam mirabília fecit. | Chantez au Seigneur un cantique nouveau : car il a fait des merveilles. |
V/. Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Omnípotens sempitérne Deus, qui Immaculátam Vírginem Maríam, Fílii tui genitrícem, córpore et ánima ad cæléstem glóriam assumpsísti : concéde, quǽsumus ; ut, ad superna semper inténti, ipsíus glóriæ mereámur esse consórtes. Per eúndem Dóminum. | Dieu éternel et tout-puissant, vous avez élevé, en son corps et en son âme, à la gloire du ciel, Marie, la Vierge immaculée, mère de votre Fils : faites, nous vous en prions, que, sans cesse tendus vers les choses d’en-haut, nous méritions d’avoir part à sa gloire. |
Léctio libri Iudith. | Lecture du Livre de Judith. |
Iudith. 13, 22-25 ; 15, 10. | |
Benedíxit te Dóminus in virtúte sua, quia per te ad níhilum redégit inimícos nostros. Benedícta es tu, fília, a Dómino Deo excelso, præ ómnibus muliéribus super terram. Benedíctus Dóminus, qui creávit cælum et terram, qui te direxit in vúlnera cápitis príncipis inimicórum nostrórum ; quia hódie nomen tuum ita magnificávit, ut non recédat laus tua de ore hóminum, qui mémores fúerint virtútis Dómini in ætérnum, pro quibus non pepercísti ánimæ tuæ propter angústias et tribulatiónem géneris tui, sed subvenísti ruínæ ante conspéctum Dei nostri. Tu glória Ierúsalem, tu lætítia Israël, tu honorificéntia pópuli nostri. | Le Seigneur t’a bénie dans sa force, car par toi il a réduit à néant tous nos ennemis. Ma fille, tu es bénie par le Seigneur, le Dieu très haut, plus que toutes les femmes qui sont sur la terre. Béni soit le Seigneur, créateur du ciel et de la terre, qui a conduit ta main pour trancher la tête au plus grand de nos ennemis ! Il a rendu aujourd’hui ton nom si glorieux, que ta louange ne disparaîtra pas de la bouche des hommes, qui se souviendront éternellement de la puissance du Seigneur ; car, en leur faveur, tu n’as pas épargné ta vie en voyant les souffrances et la détresse de ta race, mais tu nous as sauvés de la ruine en marchant dans la droiture en présence de notre Dieu. Tu es la gloire de Jérusalem ; tu es la joie d’Israël ; tu es l’honneur de notre peuple. |
Graduale. Ps. 44, 11-12 et 14. | Graduel |
Audi, fília, et vide, et inclína aurem tuam, et concupíscet rex pulchritúdinem tuam. | Écoutez, ma Fille, voyez et tendez l’oreille : le Roi désirera votre beauté. |
V/. Tota decóra ingréditur fília Regis, textúræ áureæ sunt amíctus eius. | V/. Toute belle s’avance la fille du Roi, son vêtement est fait de tissus d’or. |
Allelúia, allelúia. V/. Assumpta est María in cælum : gaudet exércitus Angelórum. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. Marie a été élevée dans les Cieux : l’armée des Anges se réjouit. Alléluia. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Lucam. | Suite du Saint Évangile selon saint Luc. |
Luc. 1, 41-50. | |
In illo témpore : Repléta est Spíritu Sancto Elisabeth et exclamávit voce magna, et dixit : Benedícta tu inter mulíeres, et benedíctus fructus ventris tui. Et unde hoc mihi ut véniat mater Dómini mei ad me ? Ecce enim ut facta est vox salutatiónis tuæ in áuribus meis, exsultávit in gáudio infans in útero meo. Et beáta, quæ credidísti, quóniam perficiéntur ea, quæ dicta sunt tibi a Dómino. Et ait María : Magníficat ánima mea Dóminum ; et exsultávit spíritus meus in Deo salutári meo ; quia respéxit humilitátem ancíllæ suæ, ecce enim ex hoc beátam me dicent omnes generatiónes. Quia fecit mihi magna qui potens est, et sanctum nomen eius, et misericórdia eius a progénie in progénies timéntibus eum. | En ce temps-là : Élisabeth fut remplie du Saint-Esprit et elle s’écria à haute voix, disant : « Vous êtes bénie entre les femmes, et le fruit de vos entrailles est béni. Et d’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne à moi ? Car votre voix, lorsque vous m’avez saluée, n’a pas plus tôt frappé mes oreilles, que l’enfant a tressailli de joie dans mon sein. Heureuse vous qui avez cru ! Car elles seront accomplies les choses qui vous ont été dites de la part du Seigneur ! ». Et Marie dit : « Mon âme glorifie le Seigneur, et mon esprit tressaille de joie en Dieu, mon Sauveur, parce qu’il a jeté les yeux sur la bassesse de sa servante. Voici, en effet, que désormais toutes les générations me diront bienheureuse, parce que le Puissant a fait pour moi de grandes choses. Et son nom est saint, et sa miséricorde d’âge en âge pour ceux qui le craignent ». |
Credo | |
Ant. ad Offertorium. Gen. 3, 15. | Offertoire |
Inimicítias ponam inter te et mulíerem, et semen tuum et semen illíus. | Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ton lignage et le sien. |
Secreta | Secrète |
Ascéndat ad te, Dómine, nostræ devotiónis oblátio, et, beatíssima Vírgine María in cælum assumpta intercedénte, corda nostra, caritátis igne succénsa, ad te iúgiter ádspirent. Per Dóminum. | Que cette offrande de notre dévotion monte jusqu’à vous, Seigneur, et que par l’intercession de la très bienheureuse Vierge Marie, élevée au ciel, nos cœurs, brûlants du feu de la charité, soient constamment tendus vers vous. |
Præfatio de B. Maria Virg. Et te in Assumptióne. | Préface de la bienheureuse Vierge Marie Et, en ce jour de l’Assomption de la Bse... |
Ant. ad Communionem. Luc. 1, 48-49. | Communion |
Beátam me dicent omnes generatiónes, quia fecit mihi magna qui potens est. | Toutes les générations me diront bienheureuse, parce que le Puissant a fait pour moi de grandes choses. |
Postcommunio | Postcommunion |
Sumptis, Dómine, salutáribus sacraméntis : da, quǽsumus ; ut, méritis et intercessióne beátæ Vírginis Maríæ in cælum assúmptæ, ad resurrectiónis glóriam perducámur. Per Dóminum nostrum. | Ayant reçu le sacrement du salut, nous supplions, Seigneur, par les mérites et l’intercession de la bienheureuse Marie, élevée au ciel, de nous faire parvenir à la gloire de la résurrection. |
Ant. ad Introitum. | Introït |
Gaudeámus omnes in Dómino, diem festum celebrántes sub honóre beátæ Maríæ Vírginis, de cuius Assumptióne gaudent Angeli et colláudant Fílium Dei. | Réjouissons-nous ensemble dans le Seigneur, car la fête que nous célébrons aujourd’hui est celle de la bienheureuse Vierge Marie : son Assomption réjouit les Anges et tous en chœur louent le Fils de Dieu. |
Ps. 44, 2. | |
Eructávit cor meum verbum bonum ; dico ego opéra mea Regi. | De mon cœur a jailli une excellente parole : c’est que j’adresse mes œuvres à un roi. |
V/. Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Famulórum tuórum, quǽsumus, Dómine, delíctis ignósce : ut, qui tibi placére de áctibus nostris non valémus ; Genitrícis Fílii tui, Dómini nostri, intercessióne salvémur : Qui tecum vivit. | Nous supplions, Seigneur, de pardonner les fautes de vos serviteurs : et dans l’impuissance où nous sommes de vous plaire par nos propres mérites, accordez-nous d’être sauvés par l’intercession de la Mère de votre Fils, notre Seigneur, qui, étant Dieu, vit et règne. |
Léctio libri Sapiéntiæ. | Lecture du Livre de la Sagesse. |
Eccli. 24, 11-13 et 15-20 | |
In ómnibus réquiem quæsívi, et in hereditáte Dómini morábor. Tunc præcépit et dixit mihi Creátor ómnium : et qui creávit me, requiévit in tabernáculo meo, et dixit mihi : In Iacob inhábita, et in Israël hereditáre, et in eléctis meis mitte radíces. Et sic in Sion firmáta sum, et in civitáte sanctificáta simíliter requiévi, et in Ierúsalem potéstas mea. Et radicávi in pópulo honoriticáto, et in parte Dei mei heréditas illíus, et in plenitúdine sanctórum deténtio mea. Quasi cedrus exaltáta sum in Líbano, et quasi cypréssus in monte Sion. Quasi palma exaltáta sum in Cades, et quasi plantátio rosæ in Iericho. Quasi olíva speciósa in campis, et quasi plátanus exaltáta sum iuxta aquam in platéis. Sicut cinnamómum et bálsamum aromatízans odórem dedi : quasi myrrha elécta dedi suavitátem odóris. | J’ai cherché partout le repos, et j’ai voulu demeurer dans l’héritage du Seigneur. Alors le Créateur de toutes choses m’a parlé et fait connaître sa volonté ; et lui, qui m’a créée, s’est reposé dans mon tabernacle. Et il m’a dit : « Habitez en Jacob, et qu’Israël soit votre héritage, et prenez racine dans mes élus. » Et c’est ainsi que je me suis affermie dans Sion. J’ai donc trouvé mon repos dans la cité sainte, et ma puissance est établie dans Jérusalem. J’ai pris racine dans le peuple honoré du Seigneur, dans le peuple héritage de mon Dieu, et ma demeure est dans la plénitude des Saints. Je me suis élevée comme le cèdre au Liban, comme le cyprès de la montagne de Sion. Je me suis élevée comme le palmier en Cadès, et comme en Jéricho les plants des rosiers. Je me suis élevée comme un bel olivier dans la plaine, comme le platane sur les places au bord des eaux. J’ai donné mon parfum comme le cinnamome et le baume odorant ; comme une myrrhe de choix j’ai donné ma senteur. |
Graduale. Ps. 44, 5, 11 et 12. | Graduel |
Propter veritátem, et mansuetúdinem, et iustítiam, et dedúcet te mirabíliter dextera tua. | Pour la vérité, la douceur et la justice, et que ta droite te fasse accomplir des faits merveilleux. |
V/. Audi, fília, et vide, et inclína aurem tuam : quia concupívit Rex spéciem tuam. | V/. Écoutez, ma Fille, voyez et tendez l’oreille : le Roi a désiré votre beauté. |
Allelúia, allelúia. V/. Assumpta est María in cælum : gaudet exércitus Angelórum. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. Marie a été élevée dans les Cieux : l’armée des Anges se réjouit. Alléluia. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Lucam | Suite du Saint Évangile selon saint Luc. |
Luc. 10, 38-42. | |
In illo témpore : Intrávit Iesus in quoddam castéllum : et múlier quædam, Martha nómine, excépit illum in domum suam : et huic erat soror nómine María, quæ étiam sedens secus pedes Dómini, audiébat verbum illíus. Martha autem satagébat circa frequens ministérium : quæ stetit et ait : Dómine, non est tibi curæ, quod soror mea réliquit me solam ministráre ? dic ergo illi, ut me ádiuvet. Et respóndens, dixit illi Dóminus : Martha, Martha, sollícita es et turbáris erga plúrima : porro unum est necessárium. María óptimam partem elégit, quæ non auferétur ab ea. | En ce temps-là : Jésus entra dans un certain bourg, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur, appelée Marie, qui, s’étant même assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe, qui était occupée par maint service, se présenta, disant : « Seigneur, vous n’avez cure que ma sœur me laissait seule faire le service ? Dites-lui donc de m’aider ». Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu agites pour beaucoup de choses ! Or il n’est besoin que de peu de choses ou d’une seule. Marie en effet a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée ». |
Credo | |
Ant. ad Offertorium. | Offertoire |
Assúmpta est María in cælum : gaudent Angeli, collaudántes benedícunt Dóminum, allelúia. | Marie a été élevée au ciel : les Anges se réjouissent, ils louent à l’envi et bénissent le Seigneur. Alléluia. |
Secreta | Secrète |
Subvéniat, Dómine, plebi tuæ Dei Genitrícis orátio : quam etsi pro condicióne carnis migrásse cognóscimus, in cælésti glória apud te pro nobis intercédere sentiámus. Per eúmdem Dóminum nostrum. | Que votre peuple trouve son secours, Seigneur, dans la prière de la Mère de Dieu : suivant la condition de toute chair, elle a quitté ce monde : puissions-nous ressentir les effets de son intercession pour nous dans la gloire des cieux. |
Præfatio de B. Maria Virg. Et te in Assumptióne. | Préface de la bienheureuse Vierge Marie Et, en ce jour de l’Assomption de la Bse... |
Ant. ad Communionem. Luc. 10, 42. | Communion |
Optimam partem elégit sibi María, quæ non auferétur ab ea in ætérnum. | Marie a choisi pour elle la meilleure part, qui ne sera jamais enlevée. |
Postcommunio | Postcommunion |
Mensæ cæléstis partícipes effécti, implorámus cleméntiam tuam, Dómine, Deus noster : ut, qui Assumptiónem Dei Genitrícis cólimus, a cunctis malis imminéntibus, eius intercessióne, liberémur. Per eúmdem Dóminum. | Rendus participants de la table céleste, nous implorons, Seigneur notre Dieu, votre clémence ; puissions-nous, célébrant l’Assomption de la Mère de Dieu, être délivrés par son intercession de tous les maux qui nous menacent. |
Ant. 1 Assúmpta est María in cælum : * gaudent Angeli, laudántes benedícunt Dóminum. | Ant. 1 Marie a été élevée au ciel, * les Anges s’en réjouissent, ils en louent et bénissent le Seigneur. |
Psaume 109 | |
Ant. 2 María Virgo assúmpta est * ad æthéreum thálamum, in quo Rex regum stelláto sedet sólio. | Ant. 2 La Vierge Marie a été élevée * au séjour céleste, où le Roi des rois est assis sur un trône étoile. |
Psaume 112 | |
Ant. 3 In odórem * unguentórum tuórum cúrrimus : adolescéntulæ dilexérunt te nimis. | Ant. 3 A l’odeur * de vos parfums nous courrons, les jeunes filles vous ont beaucoup aimée [1]. |
Psaume 121 | |
Ant. 4 Benedícta * fília tu a Dómino : quia per te fructum vitæ communicávimus. | Ant. 4 Vous êtes bénie * du Seigneur, Vierge, car c’est par vous que nous avons reçu le fruit de vie. |
Psaume 126 | |
Ant. 5 Pulchra es * et decóra, fília Ierúsalem, terríbilis ut castrórum ácies ordináta. | Ant. 5 Vous êtes belle * et gracieuse, fille de Jérusalem, terrible comme une armée rangée en bataille [2]. |
Psaume 147 | |
Capitulum Iudith 13. 22-23. | Capitule |
Benedíxit te Dóminus in virtúte sua, quia per te ad níhilum redégit inimícos nostros. Benedícta es tu, fília, a Dómino Deo excélso, præ ómnibus muliéribus super terram. | Le Seigneur t’a bénie dans sa force, car par toi il a réduit à néant tous nos ennemis. Ma fille, tu es bénie par le Seigneur, le Dieu très haut, plus que toutes les femmes qui sont sur la terre. |
Hymnus | Hymne |
O prima, Virgo, pródita
E Conditóris spíritu, Prædestináta Altíssimi Gestáre in alvo Fílium ; | O Vierge, première issue
de l’Esprit du Créateur, prédestinée à porter dans votre sein le Fils du Très-Haut. |
Tu perpes hostis fémina
Prænuntiáta dǽmonis, Oppléris una grátia Intamináta orígine. | Vous, la femme annoncée
comme ennemi perpétuel du démon, seule remplie de grâce immaculée dès l’origine. |
Tu ventre Vitam cóncipis,
Vitámque ab Adam pérditam, Diæ litándæ Víctimæ Carnem minístrans, íntegras. | Dans votre sein, vous concevez la Vie,
et la vie perdue par Adam, vous la restaurez en donnant chair à la Victime divine pour son sacrifice. |
Merces piáclo débita
Devícta mors te déserit, Almíque consors Fílii Ad astra ferris córpore. | Salaire dû au péché,
la mort vaincue vous abandonne : partageant le sort de votre Fils divin, par votre corps, vous êtes portée au ciel. |
Tanta corúscans glória,
Natúra cuncta extóllitur, In te vocáta vérticem Decóris omnis tángere. | Brillante d’une si grande gloire,
toute la nature est exaltée, en vous, elle est appelée à toucher le sommet de toute beauté. |
Ad nos, triúmphans, éxsules,
Regína, verte lúmina, Cæli ut beátam pátriam, Te, consequámur áuspice. | Reine triomphante, tournez votre lumière
vers nous les exilés, faites que nous puissions vous suivre dans la bienheureuse patrie des cieux. |
Iesu, tibi sit glória,
Qui natus es de Vírgine, Cum Patre et almo Spíritu, In sempitérna sǽcula. Amen. | O Jésus, gloire à vous
qui êtes né de la Vierge, ainsi qu’au Père et à l’Esprit nourricier, dans les siècles éternels. Ainsi soit-il. |
V/. Exaltáta est sancta Dei Génitrix. | V/. La sainte Mère de Dieu a été élevée. |
R/. Super choros Angelórum ad cæléstia regna. | R/. Au-dessus des chœurs des Anges dans le royaume céleste. |
Ad Magnificat Ant. Virgo prudentíssima, * quo progréderis, quasi auróra valde rútilans ? Fília Sion, tota formósa et suávis es, pulchra ut luna, elécta ut sol. | Ant. au Magnificat Vierge très prudente, * où allez-vous, comme une aurore toute brillante de lumière ? Fille de Sion, vous êtes toute belle et pleine de charmes, belle comme la lune, pure comme le soleil [3]. |
Magnificat | |
Oratio | Prière |
Omnípotens sempitérne Deus, qui Immaculátam Vírginem Maríam, Fílii tui genitrícem, córpore et ánima ad cæléstem glóriam assumpsísti : concéde, quǽsumus ; ut, ad superna semper inténti, ipsíus glóriæ mereámur esse consórtes. Per eúndem Dóminum. | Dieu éternel et tout-puissant, vous avez élevé, en son corps et en son âme, à la gloire du ciel, Marie, la Vierge immaculée, mère de votre Fils : faites, nous vous en prions, que, sans cesse tendus vers les choses d’en-haut, nous méritions d’avoir part à sa gloire. |
Invitatorium | Invitatoire |
Veníte, adorémus Regem regum, * Cuius hódie ad æthéreum Virgo Mater assúmpta est cælum. | Venez, adorons le Roi des rois, * Qui a élevé au ciel, en ce jour, la Vierge sa Mère. |
Psaume 94 (Invitatoire) | |
Hymnus | Hymne |
Surge ! Iam terris fera bruma cessit,
Ridet in pratis decus omne florum, Alma quæ Vitæ Génitrix fuísti, Surge, María ! | Levez-vous ! Déjà l’hiver cruel a quitté la terre,
dans les prés toute la beauté des fleurs sourit, Vous qui avez été la Mère nourricière de la Vie, Levez-vous, Marie ! |
Lílium fulgens velut in rubéto,
Mortis auctórem teris una, carpens Sóntibus fructum pátribus negátum Arbore vitæ. | Lys resplendissant parmi les épines,
vous brisez seule l’auteur de la mort, et le fruit refusé à nos pères coupables, vous le cueillez à l’arbre de vie. |
Arca non putri fabricáta ligno
Manna tu servas, fluit unde virtus, Ipsa qua surgent animáta rursus Ossa sepúlcris. | Arche faite d’un bois incorruptible,
vous conservez la manne d’où coule la force, qui fait surgir des tombeaux les ossements réanimés. |
Prǽsidis mentis dócilis minístra,
Haud caro tabo pátitur resólvi ; Spíritus imo sine fine consors Tendit ad astra. | Docile servante de l’esprit qui préside,
la chair ne souffre pas d’être putréfiée ; compagne à jamais de l’esprit, elle s’élève au ciel. |
Surge ! Dilécto pete nixa cælum,
Sume consértum diadéma stellis, Teque natórum récinens beátam Excipe carmen. | Levez-vous ! Gagnez le ciel, appuyée sur le Bien-aimé,
recevez le diadème tressé d’étoile, et accueillez le chant de vos fils qui vous louent. |
Laus sit excélsæ Tríadi perénnis,
Quæ tibi, Virgo, tríbuit corónam, Atque regínam statuítque nostram Próvida matrem. Amen. | Louange éternelle à la très haute Trinité,
qui vous accorde, ô Vierge, la couronne, et vous établit notre reine et notre mère, dans sa providence. Ainsi soit-il. |
In I Nocturno | Au 1er Nocturne |
Ant. 1 Exaltáta est * sancta Dei Génitrix super choros Angelórum ad cæléstia regna. | Ant. 1 Elle a été élevée * au-dessus des chœurs des Anges, la sainte Mère de Dieu, dans le royaume céleste. |
Psaume 8 | |
Ant. 2 Paradísi portæ * per te nobis apértæ sunt, quæ hódie gloriósa cum Angelis triúmphas. | Ant. 2 Les portes du paradis * nous ont été ouvertes grâce à vous, qui aujourd’hui triomphez glorieuse avec les Anges. |
Psaume 18 | |
Ant. 3 Benedícta tu * in muliéribus, et benedíctus fructus ventris tui. | Ant. 3 Vous êtes bénie * entre les femmes et le fruit de votre sein est béni [4]. |
Psaume 23 | |
V/. Exaltáta est sancta Dei Génitrix. | V/. La sainte Mère de Dieu a été élevée. |
R/. Super choros Angelórum ad cæléstia regna. | R/. Au-dessus des chœurs des Anges, dans le royaume céleste. |
Lectio i | 1ère leçon |
De libro Génesis. | Du livre de la Genèse. |
Cap. 3, 9-15. | |
Vocavítque Dóminus Deus Adam, et dixit ei : Ubi es ? Qui ait : Vocem tuam audívi in paradíso ; et tímui eo quod nudus essem, et abscóndi me. Cui dixit : Quis enim indicávit tibi quod nudus esses, nisi quod ex ligno de quo præcéperam tibi ne coméderes, comedísti ? Dixítque Adam : Múlier quam dedísti mihi sóciam, dedit mihi de ligno, et comédi. Et dixit Dóminus Deus ad mulíerem : Quare hoc fecísti ? Quæ respóndit : Serpens decépit me, et comédi. Et ait Dóminus Deus ad serpéntem : Quia fecísti hoc, maledíctus es inter ómnia animántia et béstias terræ ; super pectus tuum gradiéris, et terram cómedes cunctis diébus vitæ tuæ. Inimicítias ponam inter te et mulíerem, et semen tuum et semen illíus ; ipsa cónteret caput tuum, et tu insidiáberis calcáneo eius. | Le Seigneur Dieu appela l’homme : « Où es-tu ? » dit-il. « J’ai entendu ton pas dans le jardin, répondit l’autre, j’ai eu peur parce que je suis nu et je me suis caché. » Il reprit : « Et qui t’a appris que tu étais nu ? Tu as donc mangé de l’arbre dont je t’avais défendu de manger ! » L’homme répondit : « C’est la femme que tu as mise auprès de moi qui m’a donné de l’arbre, et j’ai mangé ! » Le Seigneur Dieu dit à la femme : « Qu’as-tu fait là ? » et la femme répondit : « C’est le serpent qui m’a séduite, et j’ai mangé. » Alors le Seigneur Dieu dit au serpent : « Parce que tu as fait cela maudit sois-tu entre tous les bestiaux et toutes les bêtes sauvages. Tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras de la terre tous les jours de ta vie. Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ton lignage et le sien. Il t’écrasera la tête et tu l’atteindras au talon. » |
R/. Vidi speciósam sicut colúmbam, ascendéntem désuper rivos aquárum, cuius inæstimábilis odor erat nimis in vestiméntis eius ; * Et sicut dies verni circúmdabant eam flores rosárum et lília convállium. | R/. Je l’ai vue belle comme une colombe qui s’élève au-dessus des rives des eaux ; un parfum inestimable se trouvait en abondance dans ses vêtements : * Et les fleurs des rosiers, et les lis des vallées l’entouraient comme un jour de printemps [5]. |
V/. Quæ est ista quæ ascéndit per desértum sicut vírgula fumi ex aromátibus myrrhæ et thuris ? | V/. Quelle est celle-ci, qui monte par le désert comme une colonne de fumée d’aromates, de myrrhe et d’encens ? [6] |
* Et sicut dies verni circúmdabant eam flores rosárum et lília convállium. | * Et les fleurs des rosiers, et les lis des vallées l’entouraient comme un jour de printemps. |
Lectio ii | 2e leçon |
De Epístola prima beáti Pauli Apóstoli ad Corínthios. | De la première Épître de saint Paul apôtre aux Corinthiens. |
Cap. 15, 20-26. | |
Christus resurréxit a mórtuis, primítiæ dormiéntium ; quóniam quidem per hóminem mors, et per hóminem resurréctio mortuórum. Et sicut in Adam omnes moriúntur, ita et in Christo omnes vivificabúntur ; unusquísque autem in suo órdine : primítiæ Christus ; deínde ii qui sunt Christi, qui in advéntu eius credidérunt. Deínde finis, cum tradíderit regnum Deo et Patri, cum evacuáverit omnem principátum, et potestátem, et virtútem. Opórtet autem illum regnáre, donec ponat omnes inimícos sub pédibus eius. Novíssima autem inimíca destruétur mors. | Le Christ est ressuscité des morts, le premier parmi ceux qui se sont endormis dans la mort. La mort étant venue par un homme, c’est aussi par un homme qu’est venue la résurrection des morts. De même, en effet, que tous meurent en Adam, tous aussi revivront dans le Christ. Mais chacun à son rang : pour commencer, le Christ, ensuite ceux qui seront au Christ, lors de son Avènement. Puis ce sera la fin, lorsqu’il remettra la royauté à Dieu le Père, après avoir détruit toute Principauté, Domination et Puissance. Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait placé tous les ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi détruit, c’est la Mort. |
R/. Sicut cedrus exaltáta sum in Líbano, et sicut cypréssus in monte Sion : quasi myrrha elécta, * Dedi suavitátem odóris. | R/. Comme un cèdre, je me suis élevée sur le Liban, et comme un cyprès sur la montagne de Sion [7] : comme la myrrhe de choix [8], * J’ai exhalé une odeur suave [9]. |
V/. Et sicut cinnamómum et bálsamum aromatízans. | V/. Et comme le cinnamome et le baume aromatique, |
* Dedi suavitátem odóris. | * J’ai exhalé une odeur suave. |
Lectio iii | 3e leçon |
Ibid., 53-57. | |
Opórtet enim corruptíbile hoc indúere incorruptiónem, et mortále hoc indúere immortalitátem. Cum autem mortále hoc indúerit immortalitátem, tunc fiet sermo qui scriptus est : Absórpta est mors in victória. Ubi est, mors, victória tua ? ubi est, mors, stímulus tuus ? Stímulus autem mortispeccátum est, virtus vero peccáti lex. Deo autem grátias, qui dedit nobis victóriam per Dóminum Iesum Christum. | Car ce qui est corruptible doit revêtir l’incorruptibilité, et ce qui est mortel doit revêtir l’immortalité. Quand ce qui est mortel aura revêtu l’immortalité, alors se réalisera la parole de l’Écriture : « La mort a été engloutie dans la victoire. Où est-elle, ô Mort, ta victoire ? où est-il, ô Mort, ton aiguillon ? » [10] L’aiguillon de la mort, c’est le péché ; la puissance du péché, c’est la Loi. Grâce soit donc à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ ! |
R/. Quæ est ista quæ procéssit sicut sol, et formósa tamquam Ierúsalem ? [11] * Vidérunt eam fíliæ Sion, et beátam dixérunt, et regínæ laudavérunt eam. | R/. Quelle est celle-ci qui s’avance comme le soleil, et belle comme Jérusalem ? * Les filles de Sion l’ont vue et l’ont dite bienheureuse, et les reines l’ont louée. |
V/. Et sicut dies verni circúmdabant eam flores rosárum et lília convállium. | V/. Et comme un jour de printemps, les rosés l’entouraient, ainsi que les lys des vallées [12]. |
* Vidérunt eam fíliæ Sion, et beátam dixérunt, et regínæ laudavérunt eam. Glória Patri. * Vidérunt eam fíliæ Sion, et beátam dixérunt, et regínæ laudavérunt eam. | * Les filles de Sion l’ont vue et l’ont dite bienheureuse, et les reines l’ont louée. Gloire au Père. * Les filles de Sion l’ont vue et l’ont dite bienheureuse, et les reines l’ont louée. |
In II Nocturno | Au 2nd Nocturne |
Ant. 4 Spécie tua * et pulchritúdine tua inténde, próspere procéde, et regna. | Ant. 4 Dans votre dignité * et votre beauté, avancez, avancez avec succès et régnez [13]. |
Psaume 44 | |
Ant. 5 Sanctificávit * tabernáculum suum Altíssimus. | Ant. 5 Le Très-Haut * a sanctifié sa demeure [14]. |
Psaume 45 | |
Ant. 6 Gloriósa * dicta sunt de te, Virgo María. | Ant. 6 Des choses glorieuses * sont dites de vous, Vierge Marie [15]. |
Psaume 86 | |
V/. Assúmpta est María in cælum : gaudent Angeli. | V/. Marie a été élevée au ciel : les Anges sont dans la joie. |
R/. Laudántes benedícunt Dóminum. | R/. Ils louent et bénissent le Seigneur. |
Lectio iv | 4e leçon |
Sermo sancti Ioánnis Damascéni. | Sermon de saint Jean Damascène. |
Oratio 2 de Dormitione B.M.V. post initium | |
Hódie sacra et animáta arca Dei vivéntis, quæ suum in útero concépit Creatórem, requiéscit in templo Dómini, quod nullis est exstrúctum mánibus. Et David exsúltat eius parens, et cum eo choros ducunt Angeli, célebrant Archángeli, Virtútes gloríficant, Principátus exsúltant, Potestátes collætántur, gaudent Dominatiónes, Throni festum diem agunt, laudant Chérubim, glóriam eius prædicant Séraphim. Hódie Eden novi Adam paradísum súscipit animátum, in quo solúta est condemnátio, in quo plantátum est lignum vitæ, in quo opérta fuit nostra núditas. | L’arche sainte et animée du Dieu vivant, qui conçut et renferma en elle son Créateur, repose aujourd’hui dans le temple du Seigneur, qui n’a été bâti par aucune main. David, son aïeul, a des transports de joie ; avec lui les Anges chantent des hymnes, les Archanges la célèbrent, les Vertus la glorifient, les Principautés tressaillent, les Puissances se réjouissent à l’envi, les Dominations font éclater leur allégresse, les Trônes lui font fête, les Chérubins répètent ses louanges et les Séraphins publient sa gloire. Aujourd’hui le céleste Éden reçoit le paradis animé du nouvel Adam, où notre condamnation a été révoquée, l’arbre de vie planté, notre nudité couverte. |
R/. Ornátam monílibus filiam Ierúsalem Dóminus concupivit [16] : * Et vidéntes eam fíliæ Sion, beatíssimam prædicavérunt, dicéntes : Unguéntum effúsum nomen tuum. | R/. Le Seigneur a aimé la fille de Jérusalem, parée de colliers : * Et les filles de Sion, la voyant, l’ont proclamée la plus heureuse, disant : C’est un parfum répandu que votre nom [17]. |
V/. Astitit regína a dextris tuis in vestítu deauráto, circúmdata varietáte [18]. | V/. La reine s’est tenue debout à votre droite, dans un vêtement d’or, couverte d’ornements variés [19]. |
* Et vidéntes eam fíliæ Sion, beatíssimam prædicavérunt, dicéntes : Unguéntum effúsum nomen tuum. | * Et les filles de Sion, la voyant, l’ont proclamée la plus heureuse, disant : C’est un parfum répandu que votre nom. |
Lectio v | 5e leçon |
Hódie Virgo immaculáta, quæ nullis terrénis inquináta est afféctibus, sed cæléstibus educáta cogitatiónibus, non in terram revérsa est ; sed, cum esset animátum cælum, in cæléstibus tabernáculis collocátur. Ex qua enim ómnibus vera vita manávit, quómodo illa mortem gustáret ? Sed cedit legi latæ ab eo quem génuit ; et, ut fília véteris Adam, véterem senténtiam súbiit (et eius Fílius, qui est vita ipsa, eam non recusávit) ; ut autem Dei vivéntis Mater, ad illum ipsum digne assúmitur. | Aujourd’hui la Vierge immaculée, étrangère à toutes les affections terrestres et habituée aux pensées du ciel, n’est pas retournée en terre ; mais comme elle était un ciel vivant, elle a été placée dans les célestes tabernacles. Car, étant la source d’où la vraie vie s’est épanchée pour tous les hommes, comment aurait-elle connu les ignominies de la mort ? Il est vrai, elle fut assujettie à la loi portée par celui qu’elle engendra, et comme fille du vieil Adam, elle dut subir l’ancien arrêt. Car son Fils, lui qui est la vie par essence, ne l’a pas même évité ; mais sa qualité de Mère du Dieu vivant lui a justement valu d’être élevée jusqu’auprès de lui. |
On trouvera la suite de cette lecture à la 6ème leçon de l’ancien Office. | |
R/. Beátam me dicent omnes generatiónes, * Quia fecit mihi Dóminus magna qui potens est, et sanctum nomen eius. | R/. Toutes les générations me diront bienheureuse [20] : * Car le Seigneur, lui qui est puissant, m’a fait de grandes choses, et son nom est saint. |
V/. Et misericórdia eius a progénie in progénies timéntibus eum. | V/. Et sa miséricorde se répand d’âge en âge sur ceux qui le craignent. |
* Quia fecit mihi Dóminus magna qui potens est, et sanctum nomen eius. | * Car le Seigneur, lui qui est puissant, m’a fait de grandes choses, et son nom est saint. |
Lectio vi | 6e leçon |
Ex Actis Pii Papæ duodécimi. | Des Actes du pape Pie XII. |
Quóniam vero univérsa Ecclésia fidem in corpóream beátæ Maríæ Vírginis Assumptiónem per sæculórum decúrsum manifestávit, et totíus orbis Epíscopi prope unánimi consensióne petiérunt ut hæc véritas, quæ Sacris Lítteris innítitur, Christifidélium ánimis pénitus est ínsita, ceterísque revelátis veritátibus plane cónsona, tamquam divínæ et cathólicæ fídei dogma definirétur, Pius duodécimus Póntifex Máximus, totíus Ecclésiæ votis ánnuens, státuit hoc Beátæ Maríæ Vírginis privilégium solémniter renuntiáre. Itaque die prima Novémbris anni máximi Iubilǽi millésimi nongentésimi quinquagésimi, Romæ ad foro ad sancti Petri Basílicam paténte, plurimórum Sanctæ Románæ Ecclésiæ Cardinálium atque Episcopórum ex díssitis étiam regiónibus astánte cœtu, coram ingénti Christifidélium multitúdine, univérso cathólico orbe plaudénte, corpóream Beátæ Maríæ Vírginis Assumptiónem in cælum infallíbili oráculo in hæc verba proclamávit : Postquam súpplices étiam atque étiam ad Deum admóvimus preces, ac Veritátis Spíritus lumen invocávimus, ad Omnipoténtis Dei glóriam, qui peculiárem benevoléntiam suam Maríæ Vírgini dilargítus est, ad sui Fílii honórem, immortális sæculórum Regis ac peccáti mortísque victóris, ad eiúsdem augústæ Matris augéndam glóriam et ad totíus Ecclésiæ gáudium exsultationémque, auctoritáte Dómini Nostri Iesu Christi, Beatórum Apostolórum Petri et Pauli ac Nostra pronuntiámus, declarámus et definímus revelátum dogma esse : Immaculátam Deíparam semper Vírginem Maríam, expléto terréstris vitæ cursu, fuísse córpore et ánima ad cæléstem glóriam assúmptam. | L’Église universelle a, tout au long des siècles, manifesté sa foi dans l’assomption corporelle de la bienheureuse vierge Marie et les évêques du monde entier ont demandé, dans un accord presque unanime, que soit définie comme dogme de la foi divine et catholique cette vérité basée sur les saintes Écritures, profondément enracinée dans le cœur des fidèles et en parfaite harmonie avec les autres vérités révélées. Aussi, le Souverain Pontife Pie XII, accédant aux vœux de l’Église entière, a décidé de proclamer solennellement ce privilège de la bienheureuse vierge Marie. C’est pourquoi le 1er novembre de l’année du grand jubilé 1950, à Rome, sur la place Saint-Pierre, entouré d’une assemblée nombreuse de cardinaux de la sainte Église romaine, et d’évêques venus même de régions lointaines, en présence d’une multitude immense de fidèles, aux applaudissements du monde catholique tout entier, il proclama de sa parole infaillible l’assomption corporelle de la bienheureuse vierge Marie au ciel en ces termes : « Après avoir maintes fois adressé à Dieu nos prières suppliantes, après avoir invoqué la lumière de l’Esprit de vérité, pour la gloire du Dieu tout puissant qui a daigné accorder à la vierge Marie les largesses de sa particulière bienveillance, pour l’honneur de son Fils, roi immortel des siècles et vainqueur du péché et de la mort, pour augmenter la gloire de son auguste Mère et pour la joie et l’allégresse de toute l’Église, par l’autorité de notre Seigneur Jésus-Christ, des bienheureux apôtres Pierre et Paul et par la Nôtre, Nous le proclamons, déclarons et définissons : l’assomption en corps et en âme dans la gloire céleste de l’immaculée Mère de Dieu, toujours vierge, Marie, à la fin du cours de sa vie terrestre, est un dogme divinement révélé ». |
R/. Beáta es, Virgo María, quæ Dóminum portásti, Creatórem mundi : * Genuísti qui te fecit, et in ætérnum pérmanes Virgo. | R/. Vous êtes bienheureuse, ô Vierge Marie, qui avez porté le Seigneur Créateur du monde : * Vous avez engendré Celui qui vous a faite, et vous demeurez Vierge à jamais. |
V/. Ave, María, grátia plena ; Dóminus tecum. | V/. Je vous salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous [21]. |
* Genuísti qui te fecit, et in ætérnum pérmanes Virgo. Glória Patri. * Genuísti qui te fecit, et in ætérnum pérmanes Virgo. | * Vous avez engendré Celui qui vous a faite, et vous demeurez Vierge à jamais. Gloire au Père. * Vous avez engendré Celui qui vous a faite, et vous demeurez Vierge à jamais. |
In III Nocturno | Au 3ème Nocturne |
Ant. 7 Gaude, María Virgo : * cunctas hǽreses sola interemísti in univérso mundo. | Ant. 7 Réjouissez-vous, Vierge Marie : * vous seule avez détruit toutes les hérésies dans le monde entier [22]. |
Psaume 95 | |
Ant. 8 Cæli annúntiant * iustítiam eius, et omnes pópuli vident glóriam eius. | Ant. 8 Les cieux annoncent * sa justice et tous les peuples voient sa gloire [23]. |
Psaume 96 | |
Ant. 9 Cantáte Dómino * cánticum novum : quia mirabília fecit in te, O María. | Ant. 9 Chantez au Seigneur * un chant nouveau : car il a fait des merveilles en vous, ô Marie [24]. |
Psaume 97 | |
V/. María Virgo assúmpta est ad æthéreum thálamum. | V/. La Vierge Marie a été élevée au séjour céleste. |
R/. In quo Rex regum stelláto sedet sólio. | R/. Où le Roi des rois est assis sur un trône étoilé. |
Lectio vii | 7e leçon |
Léctio sancti Evangélii secundum Lucam. | Lecture du saint Évangile selon saint Luc. |
Cap. 1, 41-50. | |
In illo témpore : Repléta est Spíritu Sancto Elísabeth et exclamávit voce magna, et dixit : Benedícta tu inter mulíeres. Et réliqua. | En ce temps-là : Élisabeth fut remplie du Saint-Esprit et elle s’écria à haute voix, disant : « Vous êtes bénie entre les femmes ». Et le reste. |
Homilía sancti Petri Canísii Presbyteri. | Homélie de saint Pierre Canisius, prêtre. |
De Maria Deipara Virgine, lib. 5, c. 6 | |
Férias Deíparæ sacras, ut frequénter, ita reverénter perágit Ecclésia, certo intélligens, Deo gratum, et christifidélibus dignum, hoc esse offícium, quo inter beátos et beátas omnes beatíssima Dómini et Dei nostri mater, certis anni tempóribus ac públicis cæremóniis sæpenúmero celebrátur. Inter has autem férias, quæ tot sǽculis religióse háctenus observántur, festum Assumptiónis máximum reputátur, locúmque príncipem tenet. Nec dies quidem ullus Maríæ lætior feliciórque cóntigit, si et ánimæ et córporis felicitátem eo die illi collátam rite contemplémur : ideóque si ántea unquam, tunc vel máxime spíritus et ánima et corpus eius in Deum vivum mirabíliter exsultávit, ípsaque summo iure dícere pótuit : Respéxit humilitátem ancíllæ suæ : Ecce enim ex hoc beátam me dicent omnes generatiónes : quia fecit mihi magna qui potens est. | Les jours consacrés à la Mère de Dieu, l’Église les célèbre avec autant de fréquence que de vénération car elle comprend sans hésiter qu’il est agréable à Dieu et digne des chrétiens ce devoir de rendre très souvent et à des moments déterminés de l’année un culte public à la plus sainte de tous les saints et saintes, la Mère de notre Seigneur et Dieu. Parmi tous ces jours qui, depuis des siècles et jusqu’à présent, sont religieusement respectés, la fête de l’Assomption jouit de la plus grande notoriété et tient le premier rang. Assurément aucun jour n’est pour Marie plus joyeux et plus heureux si nous considérons comme il convient la félicité inouïe qui lui fut conférée en ce jour tant pour l’âme que pour le corps. C’est pourquoi, maintenant surtout, comme jamais auparavant, son esprit, son âme et son corps exultent de façon merveilleuse dans le Dieu vivant et Marie peut dire très justement : « Il s’est penché sur son humble servante et désormais tous les âges me diront bienheureuse ; le Puissant a fait pour moi des merveilles. » |
R/. Diffúsa est grátia in lábiis tuis : * Proptérea benedíxit te Deus in ætérnum. | R/. La grâce est répandue sur vos lèvres [25] : * C’est pourquoi le Seigneur vous a bénie pour l’éternité. |
V/. Myrrha, et gutta, et cásia a vestiméntis tuis, a dómibus ebúrneis, ex quibus delectavérunt te fíliæ regum in honóre tuo. | V/. La myrrhe, l’aloès et la cannelle s’exhalent de vos vêtements et de vos maisons d’ivoire, dont vous ont fait présent des filles de rois pour vous honorer [26]. |
* Proptérea benedíxit te Deus in ætérnum. | * C’est pourquoi le Seigneur vous a bénie pour l’éternité. |
Lectio viii | 8e leçon |
Quare nos étiam, qui te Fíliúmque tuum amámus, o ter beáta et vere augústa Mater, non póssumus huic præcláræ et incomparábili felicitáti tuæ non ex ánimo gratulári, quandóquidem quæcúmque a Dómino tibi et de te dicta sunt, tam pulchro éxitu concludúntur, ac omni ex parte tandem perficiúntur. Beáta quæ non modo credidísti, sed fídei étiam omnísque virtútis fructum et finem hódie consecúta es, et eius quem tantópere amásti atque desiderásti, iucundíssimo conspéctu nunc demum pérfrui meruísti. Emanuélem in castéllum mundi huius intrántem, tamquam hóspitem, hóspita excepísti : hódie ab illo vicíssim in regále suum palátium excíperis, et tamquam mater tali Salomóne digna magnífice primum honoráris. | C’est pourquoi, Mère trois fois bienheureuse et vraiment auguste, nous aussi qui t’aimons, toi et ton fils, nous ne pouvons nous empêcher de réjouir nos cœurs de ton admirable et incomparable bonheur, puisque toutes les choses qui te furent dites sur toi-même de la part du Seigneur s’achèvent par une si belle mort et se trouvent en tous points accomplies. Heureuse, toi qui non seulement as cru, mais qui, aujourd’hui, as obtenu le fruit et le terme de la foi et de toute vertu, toi qui as mérité de jouir enfin maintenant de la vision - suprême joie de celui que tu as tant aimé et désiré. Hôtesse, tu as accueilli l’Emmanuel venant comme un hôte dans la bourgade de ce monde ; aujourd’hui en retour, tu est accueillie dans son palais royal, et c’est d’abord en tant que mère digne d’un tel Salomon que tu est entourée d’honneurs magnifiques. |
R/. Beáta es, Virgo María, Dei Génitrix, quæ credidísti Dómino : perfécta sunt in te quæ dicta sunt tibi : ecce exaltáta es super choros Angelórum : * Intercéde pro nobis ad Dóminum Deum nostrum. | R/. Vous êtes bienheureuse, Vierge Marie, Mère de Dieu, vous qui avez cru au Seigneur ; car ce qui vous a été dit, s’accomplira en vous [27] : voici que vous êtes exaltée au-dessus des chœurs des Anges : * Intercédez pour nous auprès du Seigneur notre Dieu. |
V/. Ave María, grátia plena ; Dóminus tecum. | V/. Je vous salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous [28]. |
* Intercéde pro nobis ad Dóminum Deum nostrum. Glória Patri. * Intercéde pro nobis ad Dóminum Deum nostrum. | * Intercédez pour nous auprès du Seigneur notre Dieu. Gloire au Père. * Intercédez pour nous auprès du Seigneur notre Dieu. |
Lectio ix | 9e leçon |
Felix dies, qui tam pretiósum munus de huius mundi desérto transmísit, et ad sanctam æternámque civitátem ita perdúxit, ut commúne et incredíbile gáudium, nec minor admirátio cælítibus ómnibus crearétur. Felix dies, qui sponsæ languéntis tam ardéntibus quam diutúrnis desidériis satisfécit, ut quod quæsíverat inveníret, quod petíverat accíperet, quod exspectárat secúra possidéret, nimírum in illa summi æterníque boni perfécta visióne atque fruitióne pénitus conquiéscens. Felix dies, qui ancíllam Dómini humíllimam eo usque provéxit ac éxtulit, ut præstantíssima cæli Regína, mundíque Dómina efficerétur, et ne áltius quidem posset assúrgere, quóniam in Regni sólio sublimáta, post Christum gloriósa resédit. Felix hic planéque venerándus dies est, qui Regínam et Matrem nobis poténtem simul et cleméntem in regno Dei constítuit ac confirmávit, ut eámdem, quæ Iúdicis mater assídue manet, matrem misericórdiæ nobis favéntem, apud Christum patrocinántem, nostræque salútis negótia fidéliter procurántem habeámus. | Heureux le jour qui a fait passer du désert de ce monde un don aussi précieux et l’a conduit jusqu’à la cité sainte et éternelle : une joie commune incroyable et une non moins grande admiration naissent pour tous les habitants du ciel. Heureux le jour qui a comblé les désirs aussi ardents que prolongés de l’épouse languissante : elle trouve ce qu’elle cherchait, elle reçoit ce qu’elle désirait, elle possède en toute sûreté ce qu’elle attendait, elle goûte définitivement le repos dans la parfaite vision et jouissance de l’éternel bien suprême. Heureux le jour qui a emporté et élevé si haut la très humble servante du Seigneur : elle est devenue l’incomparable reine du ciel et la maîtresse du monde : monter plus haut, elle ne le peut car, élevée au trône de la royauté, elle siège glorifiée, après le Christ. Heureux et tout à fait vénérable ce jour qui a placé et confirmé dans le Royaume de Dieu cette reine et cette mère à la fois si puissante et si clémente pour nous : nous avons comme mère de miséricorde sans cesse prête à nous combler, à intercéder auprès du Christ, à veiller fidèlement aux intérêts de notre salut, celle-là même qui demeure toujours la mère du Juge. |
Te Deum | |
Ant. 1 Assúmpta est María in cælum : * gaudent Angeli, laudántes benedícunt Dóminum. | Ant. 1 Marie a été élevée au ciel, * les Anges s’en réjouissent, ils en louent et bénissent le Seigneur. |
Psaume 92 | |
Ant. 2 María Virgo assúmpta est * ad æthéreum thálamum, in quo Rex regum stelláto sedet sólio. | Ant. 2 La Vierge Marie a été élevée * au séjour céleste, où le Roi des rois est assis sur un trône étoile. |
Psaume 99 | |
Ant. 3 In odórem * unguentórum tuórum cúrrimus : adolescéntulæ dilexérunt te nimis. | Ant. 3 A l’odeur * de vos parfums nous courrons, les jeunes filles vous ont beaucoup aimée [29]. |
Psaume 62 | |
Ant. 4 Benedícta * fília tu a Dómino : quia per te fructum vitæ communicávimus. | Ant. 4 Vous êtes bénie * du Seigneur, Vierge, car c’est par vous que nous avons reçu le fruit de vie. |
Cantique des trois Enfants | |
Ant. 5 Pulchra es * et decóra, fília Ierúsalem, terríbilis ut castrórum ácies ordináta. | Ant. 5 Vous êtes belle * et gracieuse, fille de Jérusalem, terrible comme une armée rangée en bataille [30]. |
Psaume 148 | |
Capitulum Iudith 13. 22-23. | Capitule |
Benedíxit te Dóminus in virtúte sua, quia per te ad níhilum redégit inimícos nostros. Benedícta es tu, fília, a Dómino Deo excélso, præ ómnibus muliéribus super terram. | Le Seigneur t’a bénie dans sa force, car par toi il a réduit à néant tous nos ennemis. Ma fille, tu es bénie par le Seigneur, le Dieu très haut, plus que toutes les femmes qui sont sur la terre. |
Hymnus | Hymne |
Solis, o Virgo, rádiis amícta,
Bis caput senis redimíta stellis, Luna cui præbet pédibus scabéllum Inclíta fulges. | O Vierge, vêtue des rayons du soleil,
la tête couronnée de douze étoiles, la lune est l’escabeau de vos pieds, vous resplendissez dans la gloire. |
Mortis, inférni domitríxque noxæ,
Assides Christo studiósa nostri, Teque regínam célebrat poténtem Terra polúsque. | Victorieuse de la mort et des périls de l’enfer,
assise à côté du Christ et veillant sur nous, la terre et le ciel vous célèbrent, Reine puissante. |
Damna sed perstat súboli minári
Créditæ quondam tibi dirus anguis ; Mater, huc clemens ades, et malígni Cóntere collum. | Mais le cruel serpent continue de menacer
la race qui jadis vous fut confiée ; ô Mère, en votre clémence, secourez-nous, écrasez la tête du malin. |
Asseclas diæ fídei tuére,
Tránsfugas adduc ad ovíle sacrum, Quas diu gentes tegit umbra mortis Undique coge. | Protégez ceux qui suivent la vraie foi,
ramenez les égarés au saint bercail, et les nations couvertes par l’ombre de la mort, rassemblez-les de toutes parts. |
Sóntibus mitis véniam precáre,
Adiuva flentes, ínopes et ægros, Spes mica cunctis per acúta vitæ Certa salútis. | Dans votre douceur, demandez le pardon pour les coupables,
aidez les affligés, les pauvres et les malades, espérance certaine du salut, brillez pour tous dans les dangers de la vie. |
Laus sit excélsæ Tríadi perénnis,
Quæ tibi, Virgo, tríbuit corónam, Atque regínam statuítque nostram Próvida matrem. Amen. | Louange éternelle à la très haute Trinité,
qui vous accorde, ô Vierge, la couronne, et vous établit notre reine et notre mère, dans sa providence. Ainsi soit-il. |
V/. Exaltáta est sancta Dei Génitrix. | V/. La sainte Mère de Dieu a été élevée. |
R/. Super choros Angelórum ad cæléstia regna. | R/. Au-dessus des chœurs des Anges dans le royaume céleste. |
Ad Bened. Ant. Quæ est ista * quæ ascéndit sicut auróra consúrgens, pulchra ut luna, elécta ut sol, terríbilis ut castrórum ácies ordináta ? | Ant. au Benedictus Quelle est celle-ci * qui s’avance comme l’aurore se levant, belle comme la lune, pure comme le soleil, terrible comme une armée rangée en bataille ? [31] |
Benedictus | |
Oratio | Prière |
Omnípotens sempitérne Deus, qui Immaculátam Vírginem Maríam, Fílii tui genitrícem, córpore et ánima ad cæléstem glóriam assumpsísti : concéde, quǽsumus ; ut, ad superna semper inténti, ipsíus glóriæ mereámur esse consórtes. Per eúndem Dóminum. | Dieu éternel et tout-puissant, vous avez élevé, en son corps et en son âme, à la gloire du ciel, Marie, la Vierge immaculée, mère de votre Fils : faites, nous vous en prions, que, sans cesse tendus vers les choses d’en-haut, nous méritions d’avoir part à sa gloire. |
Ant. 1 Assúmpta est María in cælum : * gaudent Angeli, laudántes benedícunt Dóminum. | Ant. 1 Marie a été élevée au ciel, * les Anges s’en réjouissent, ils en louent et bénissent le Seigneur. |
Psaume 109 | |
Ant. 2 María Virgo assúmpta est * ad æthéreum thálamum, in quo Rex regum stelláto sedet sólio. | Ant. 2 La Vierge Marie a été élevée * au séjour céleste, où le Roi des rois est assis sur un trône étoile. |
Psaume 112 | |
Ant. 3 In odórem * unguentórum tuórum cúrrimus : adolescéntulæ dilexérunt te nimis. | Ant. 3 A l’odeur * de vos parfums nous courrons, les jeunes filles vous ont beaucoup aimée [32]. |
Psaume 121 | |
Ant. 4 Benedícta * fília tu a Dómino : quia per te fructum vitæ communicávimus. | Ant. 4 Vous êtes bénie * du Seigneur, Vierge, car c’est par vous que nous avons reçu le fruit de vie. |
Psaume 126 | |
Ant. 5 Pulchra es * et decóra, fília Ierúsalem, terríbilis ut castrórum ácies ordináta. | Ant. 5 Vous êtes belle * et gracieuse, fille de Jérusalem, terrible comme une armée rangée en bataille [33]. |
Psaume 147 | |
Capitulum Iudith 13. 22-23. | Capitule |
Benedíxit te Dóminus in virtúte sua, quia per te ad níhilum redégit inimícos nostros. Benedícta es tu, fília, a Dómino Deo excélso, præ ómnibus muliéribus super terram. | Le Seigneur t’a bénie dans sa force, car par toi il a réduit à néant tous nos ennemis. Ma fille, tu es bénie par le Seigneur, le Dieu très haut, plus que toutes les femmes qui sont sur la terre. |
Hymnus | Hymne |
Prima stropha sequentis Hymni dicitur flexis genibus. | La première strophe de l’Hymne suivante est dite à genoux. |
Ave, maris stella,
Dei Mater alma, Atque semper Virgo, Felix cæli porta. | Salut, étoile de la mer,
Mère de Dieu féconde, Salut, ô toujours Vierge, Porte heureuse du ciel ! |
Sumens illud Ave
Gabriélis ore, Funda nos in pace, Mutans Hevæ nomen. | Vous qui de Gabriel
Avez reçu l’Ave, Fondez-nous dans la paix, Changeant le nom d’Ève [34]. |
Solve vincla reis,
Profer lumen cæcis, Mala nostra pelle, Bona cuncta posce. | Délivrez les captifs,
Éclairez les aveugles, Chassez loin tous nos maux, Demandez tous les biens. |
Monstra te esse matrem,
Sumat per te preces, Qui pro nobis natus Tulit esse tuus. | Montrez en vous la Mère,
Vous-même offrez nos vœux Au Dieu qui, né pour nous, Voulut naître de vous. |
Virgo singuláris,
Inter omnes mitis, Nos, culpis solútos, Mites fac et castos. | O Vierge incomparable,
Vierge douce entre toutes, Affranchis du péché, Rendez-nous doux et chastes |
Vitam præsta puram,
Iter para tutum, Ut, vidéntes Iesum, Semper collætémur. | Donnez une vie pure,
Préparez un chemin sûr [35], Pour que voyant Jésus Notre liesse soit éternelle. |
Sit laus Deo Patri,
Summo Christo decus, Spirítui Sancto, Tribus honor unus. Amen. | Louange à Dieu le Père,
Gloire au Christ souverain, Louange au Saint-Esprit, Aux trois un seul hommage. Amen. |
V/. Exaltáta est sancta Dei Génitrix. | V/. La sainte Mère de Dieu a été élevée. |
R/. Super choros Angelórum ad cæléstia regna. | R/. Au-dessus des chœurs des Anges dans le royaume céleste. |
Ad Magnificat Ant. Hódie * María Virgo cælos ascéndit : gaudéte, quia cum Christo regnat in ætérnum. | Ant. au Magnificat Aujourd’hui * la Vierge Marie est montée au ciel : réjouissez-vous, car elle règne avec le Christ pour l’éternité. |
Magnificat | |
Oratio | Prière |
Omnípotens sempitérne Deus, qui Immaculátam Vírginem Maríam, Fílii tui genitrícem, córpore et ánima ad cæléstem glóriam assumpsísti : concéde, quǽsumus ; ut, ad superna semper inténti, ipsíus glóriæ mereámur esse consórtes. Per eúndem Dóminum. | Dieu éternel et tout-puissant, vous avez élevé, en son corps et en son âme, à la gloire du ciel, Marie, la Vierge immaculée, mère de votre Fils : faites, nous vous en prions, que, sans cesse tendus vers les choses d’en-haut, nous méritions d’avoir part à sa gloire. |
Ante 1960 : | Avant 1960 : |
Et fit commemoratio sequentis : | On fait mémoire des 1ères Vêpres de St Joachim : |
Ant. Laudémus virum gloriósum in generatióne sua, quia benedictiónem ómnium géntium dedit illi Dóminus, et testaméntum suum confirmávit super caput eius. | Ant. Louons un homme glorieux dans sa génération car le Seigneur lui a donné la bénédiction de toutes les nations, et il a confirmé son alliance sur sa tête. |
V/. Potens in terra erit semen eius. | V/. Sa postérité sera puissante sur la terre. |
R/. Generátio rectórum benedicétur. | R/. La génération des justes sera bénie. |
Oratio | Prière |
Deus, qui præ ómnibus Sanctis tuis beátum Ióachim Genetrícis Fílii tui patrem esse voluísti : concéde, quǽsumus ; ut, cuius festa venerámur, eius quoque perpétuo patrocínia sentiámus. Per eúndem Dóminum. | Dieu, de préférence à tous vos saints, vous avez choisi le bienheureux Joachim pour qu’il fût le père de la Mère de votre Fils : accordez-nous, s’il vous plaît, la grâce d’être constamment protégés par celui dont nous célébrons la fête. |
Aux 1ères Vêpres.
Tout comme dans l’Office actuel, sauf :
Capitulum Eccli. 24. 11-12. | Capitule |
In ómnibus réquiem quæsívi, et in hereditáte Dómini morábor. Tunc præcépit et dixit mihi Creátor ómnium : et qui creávit me, requiévit in tabernáculo meo. | J’ai cherché partout le repos, et j’ai voulu demeurer dans l’héritage du Seigneur. Alors le Créateur de toutes choses m’a parlé et fait connaître sa volonté ; et lui, qui m’a créée, s’est reposé dans mon tabernacle. |
A Matines.
Invitatorium | Invitatoire |
Veníte, adorémus Regem regum, * Cuius hódie ad æthéreum Virgo Mater assúmpta est cælum. | Venez, adorons le Roi des rois, * Qui a élevé au ciel, en ce jour, la Vierge sa Mère. |
Psaume 94 (Invitatoire) | |
Hymnus C | Hymne C |
Quem terra, pontus, sídera
Colunt, adórant, prǽdicant, Trinam regéntem máchinam, Claustrum Maríæ báiulat. | Celui que terre, mer, astres
vénèrent, adorent, annoncent, Celui qui régit ce triple monde, Marie le porte caché dans son sein [36]. |
Cui luna, sol et ómnia
Desérviunt per témpora, Perfúsa cæli grátia, Gestant puéllæ víscera. | Celui que lune, soleil et toutes choses
servent en tout temps, est porté par les entrailles d’une jeune vierge, toute pénétrée de la grâce céleste. |
Beáta Mater múnere,
Cuius, supérnus Artifex Mundum pugíllo cóntinens, Ventris sub arca clausus est. | La bienheureuse mère, par la grâce,
dans l’arche [37] de son sein, renferme l’Artisan suprême qui tient le monde dans sa main. |
Beáta cæli núntio,
Fœcúnda Sancto Spíritu, Desiderátus géntibus Cuius per alvum fusus est. | Bienheureuse, à la parole d’un messager du ciel,
féconde par le Saint-Esprit, et son sein donne au monde le désiré des nations. |
Iesu tibi sit glória,
Qui natus es de Vírgine, Cum Patre, et almo Spíritu, In sempitérna sǽcula. Amen. | O Jésus, gloire à vous
qui êtes né de la Vierge, ainsi qu’au Père et à l’Esprit nourricier, dans les siècles éternels. Ainsi soit-il. |
In I Nocturno | Au 1er Nocturne |
Ant. 1 Exaltáta est * sancta Dei Génitrix super choros Angelórum ad cæléstia regna. | Ant. 1 Elle a été élevée * au-dessus des chœurs des Anges, la sainte Mère de Dieu, dans le royaume céleste. |
Psaume 8 | |
Ant. 2 Paradísi portæ * per te nobis apértæ sunt, quæ hódie gloriósa cum Angelis triúmphas. | Ant. 2 Les portes du paradis * nous ont été ouvertes grâce à vous, qui aujourd’hui triomphez glorieuse avec les Anges. |
Psaume 18 | |
Ant. 3 Benedícta tu * in muliéribus, et benedíctus fructus ventris tui. | Ant. 3 Vous êtes bénie * entre les femmes et le fruit de votre sein est béni [38]. |
Psaume 23 | |
V/. Exaltáta est sancta Dei Génitrix. | V/. La sainte Mère de Dieu a été élevée. |
R/. Super choros Angelórum ad cæléstia regna. | R/. Au-dessus des chœurs des Anges, dans le royaume céleste. |
Lectio i | 1ère leçon |
Incípiunt Cántica canticórum. | Commencement du Cantique des cantiques. |
Cap. 1, 1-4. | |
Osculétur me ósculo oris sui ; quia melióra sunt úbera tua vino, fragrántia unguéntis óptimis. Oleum effúsum nomen tuum ; ídeo adolescéntulæ dilexérunt te. Trahe me, post te currémus in odórem unguentórum tuórum. Introdúxit me rex in cellária sua ; exsultábimus et lætábimur in te, mémores úberum tuórum super vinum. Recti díligunt te. Nigra sum, sed formósa, filíæ Ierúsalem, sicut tabernácula Cedar, sicut pelles Salomónis. | Qu’il me baise du baiser de sa bouche [39], car tes mamelles sont meilleures que le vin [40], odorantes comme les parfums les plus précieux. C’est une huile répandue que ton nom [41] ; c’est pour cela que les jeunes filles t’ont chéri [42]. Entraîne-moi ; après toi, nous courrons à l’odeur de tes parfums. Le roi m’a introduite dans ses celliers ; nous exulterons et nous tressaillirons d’allégresse en toi, nous souvenant de tes mamelles supérieures au vin : les cœurs droits te chérissent. Je suis noire, mais je suis belle [43], ô filles de Jérusalem, comme les tabernacles de Cédar, comme les pavillons de Salomon. |
R/. Vidi speciósam sicut colúmbam, ascendéntem désuper rivos aquárum, cuius inæstimábilis odor erat nimis in vestiméntis eius ; * Et sicut dies verni circúmdabant eam flores rosárum et lília convállium. | R/. Je l’ai vue belle comme une colombe qui s’élève au-dessus des rives des eaux ; un parfum inestimable se trouvait en abondance dans ses vêtements : * Et les fleurs des rosiers, et les lis des vallées l’entouraient comme un jour de printemps [44]. |
V/. Quæ est ista quæ ascéndit per desértum sicut vírgula fumi ex aromátibus myrrhæ et thuris ? | V/. Quelle est celle-ci, qui monte par le désert comme une colonne de fumée d’aromates, de myrrhe et d’encens ? [45] |
* Et sicut dies verni circúmdabant eam flores rosárum et lília convállium. | * Et les fleurs des rosiers, et les lis des vallées l’entouraient comme un jour de printemps. |
Lectio ii | 2e leçon |
Cap. 1, 5-9. | |
Nolíte me consideráre quod fusca sim, quia decolorávit me sol. Fílii matris meæ pugnavérunt contra me ; posuérunt me custódem in víneis : víneam meam non custódivi. Indíca mihi, quem díligit ánima mea, ubi pascas, ubi cubes in merídie, ne vagári incípiam post greges sodálium tuórum. Si ignóras te, o pulchérrima inter muléeres, egrédere, et abi post vestígia gregum, et pasce hædos tuos iuxta tabernácula pastórum. Equitátui meo in cúrribus Pharaónis assimilávi te, amíca mea. Pulchræ sunt genæ tuæ sicut túrturis ; collum tuum sicut monília. | Ne considérez pas que je suis hâlée, parce que le soleil m’a décolorée [46] : les fils de ma mère se sont élevés contre moi, ils m’ont placée à la garde des vignes, je n’ai pas gardé ma propre vigne [47]. Indique-moi, ô toi que chérit mon âme, où tu fais paître, où tu te reposes à midi [48], afin que je ne m’expose pas à m’égarer à la suite des troupeaux de tes compagnons. Si tu ne te connais pas, ô la plus belle d’entre les femmes [49], sors et va sur les traces des troupeaux, et pais tes chevreaux près des tabernacles des pasteurs. A mes coursiers attelés aux chars de Pharaon, je t’ai comparée, mon amie [50], tes joues sont belles comme la tourterelle [51] ; ton cou est comme des colliers. |
R/. Sicut cedrus exaltáta sum in Líbano, et sicut cypréssus in monte Sion : quasi myrrha elécta, * Dedi suavitátem odóris. | R/. Comme un cèdre, je me suis élevée sur le Liban, et comme un cyprès sur la montagne de Sion [52] : comme la myrrhe de choix [53], * J’ai exhalé une odeur suave [54]. |
V/. Et sicut cinnamómum et bálsamum aromatízans. | V/. Et comme le cinnamome et le baume aromatique, |
* Dedi suavitátem odóris. | * J’ai exhalé une odeur suave. |
Lectio iii | 3e leçon |
Cap. 1-10-16. | |
Murénulas áureas faciémus tibi, vermiculátas argénto. Dum esset rex in accúbitu suo, nardus mea dedit odórem suum. Fascículus myrrhæ diléctus meus mihi ; inter úbera mea commorábitur. Botrus cypri diléctus meus mihi in víneis Engáddi. Ecce tu pulchra es, amíca mea, ecce tu pulchra es, óculi tui columbárum. Ecce tu pulcher es, dilécte mi, et decórus. Léctulus noster flóridus. Tigna domórum nostrárum cédrina, laqueária nostra cypréssina. | Nous vous ferons des chaînes d’or, marquetées d’argent. Tandis que le roi était sur son lit de table, mon nard a répandu son odeur [55]. Mon bien-aimé est pour moi un bouquet de myrrhe [56], il demeurera entre mes mamelles. Mon bien-aimé est pour moi une grappe de raisin de cypre dans les vignes d’Engaddi [57]. Vois que tu es belle, mon amie ; vois que tu es belle ; tes yeux sont ceux des colombes [58]. Vois que tu es beau, mon bien-aimé, et plein de grâce. Notre lit est couvert de fleurs [59] ; les poutres de nos maisons sont de cèdres, nos lambris de cyprès [60]. |
R/. Quæ est ista quæ procéssit sicut sol, et formósa tamquam Ierúsalem ? [61] * Vidérunt eam fíliæ Sion, et beátam dixérunt, et regínæ laudavérunt eam. | R/. Quelle est celle-ci qui s’avance comme le soleil, et belle comme Jérusalem ? * Les filles de Sion l’ont vue et l’ont dite bienheureuse, et les reines l’ont louée. |
V/. Et sicut dies verni circúmdabant eam flores rosárum et lília convállium. | V/. Et comme un jour de printemps, les rosés l’entouraient, ainsi que les lys des vallées [62]. |
* Vidérunt eam fíliæ Sion, et beátam dixérunt, et regínæ laudavérunt eam. Glória Patri. * Vidérunt eam fíliæ Sion, et beátam dixérunt, et regínæ laudavérunt eam. | * Les filles de Sion l’ont vue et l’ont dite bienheureuse, et les reines l’ont louée. Gloire au Père. * Les filles de Sion l’ont vue et l’ont dite bienheureuse, et les reines l’ont louée. |
In II Nocturno | Au 2nd Nocturne |
Ant. 4 Spécie tua * et pulchritúdine tua inténde, próspere procéde, et regna. | Ant. 4 Dans votre dignité * et votre beauté, avancez, avancez avec succès et régnez [63]. |
Psaume 44 | |
Ant. 5 Adiuvábit eam * Deus vultu suo : Deus in médio eius, non commovébitur. | Ant. 5 Dieu la protège * de son regard : Dieu est au milieu d’elle, elle ne sera pas ébranlée [64]. |
Psaume 45 | |
Ant. 6 Sicut lætántium * ómnium nostrum habitátio est in te, sancta Dei Génetrix. | Ant. 6 Comme celui de tous ceux qui possèdent la vraie joie [65], * notre refuge est en vous, sainte Mère de Dieu [66]. |
Psaume 86 | |
V/. Assúmpta est María in cælum : gaudent Angeli. | V/. Marie a été élevée au ciel : les Anges sont dans la joie. |
R/. Laudántes benedícunt Dóminum. | R/. Ils louent et bénissent le Seigneur. |
Lectio iv | 4e leçon |
Sermo sancti Ioánnis Damascéni. | Sermon de saint Jean Damascène. |
Oratio 2 de Dormitione B.M.V. post initium | |
Hódie sacra et animáta arca Dei vivéntis, quæ suum in útero concépit Creatórem, requiéscit in templo Dómini, quod nullis est exstrúctum mánibus. Et David exsúltat eius parens, et cum eo choros ducunt Angeli, célebrant Archángeli, Virtútes gloríficant, Principátus exsúltant, Potestátes collætántur, gaudent Dominatiónes, Throni festum diem agunt, laudant Chérubim, glóriam eius prædicant Séraphim. Hódie Eden novi Adam paradísum súscipit animátum, in quo solúta est condemnátio, in quo plantátum est lignum vitæ, in quo opérta fuit nostra núditas. | L’arche sainte et animée du Dieu vivant, qui conçut et renferma en elle son Créateur, repose aujourd’hui dans le temple du Seigneur, qui n’a été bâti par aucune main. David, son aïeul, a des transports de joie ; avec lui les Anges chantent des hymnes, les Archanges la célèbrent, les Vertus la glorifient, les Principautés tressaillent, les Puissances se réjouissent à l’envi, les Dominations font éclater leur allégresse, les Trônes lui font fête, les Chérubins répètent ses louanges et les Séraphins publient sa gloire. Aujourd’hui le céleste Éden reçoit le paradis animé du nouvel Adam, où notre condamnation a été révoquée, l’arbre de vie planté, notre nudité couverte. |
R/. Ornátam monílibus filiam Ierúsalem Dóminus concupivit [67] : * Et vidéntes eam fíliæ Sion, beatíssimam prædicavérunt, dicéntes : Unguéntum effúsum nomen tuum. | R/. Le Seigneur a aimé la fille de Jérusalem, parée de colliers : * Et les filles de Sion, la voyant, l’ont proclamée la plus heureuse, disant : C’est un parfum répandu que votre nom [68]. |
V/. Astitit regína a dextris tuis in vestítu deauráto, circúmdata varietáte [69]. | V/. La reine s’est tenue debout à votre droite, dans un vêtement d’or, couverte d’ornements variés [70]. |
* Et vidéntes eam fíliæ Sion, beatíssimam prædicavérunt, dicéntes : Unguéntum effúsum nomen tuum. | * Et les filles de Sion, la voyant, l’ont proclamée la plus heureuse, disant : C’est un parfum répandu que votre nom. |
Lectio v | 5e leçon |
Hódie Virgo immaculáta, quæ nullis terrénis inquináta est afféctibus, sed cæléstibus educáta cogitatiónibus, non in terram revérsa est ; sed, cum esset animátum cælum, in cæléstibus tabernáculis collocátur. Ex qua enim ómnibus vera vita manávit, quómodo illa mortem gustáret ? Sed cedit legi latæ ab eo quem génuit ; et, ut fília véteris Adam, véterem senténtiam súbiit (et eius Fílius, qui est vita ipsa, eam non recusávit) ; ut autem Dei vivéntis Mater, ad illum ipsum digne assúmitur. | Aujourd’hui la Vierge immaculée, étrangère à toutes les affections terrestres et habituée aux pensées du ciel, n’est pas retournée en terre ; mais comme elle était un ciel vivant, elle a été placée dans les célestes tabernacles. Car, étant la source d’où la vraie vie s’est épanchée pour tous les hommes, comment aurait-elle connu les ignominies de la mort ? Il est vrai, elle fut assujettie à la loi portée par celui qu’elle engendra, et comme fille du vieil Adam, elle dut subir l’ancien arrêt. Car son Fils, lui qui est la vie par essence, ne l’a pas même évité ; mais sa qualité de Mère du Dieu vivant lui a justement valu d’être élevée jusqu’auprès de lui. |
R/. Beátam me dicent omnes generatiónes, * Quia fecit mihi Dóminus magna qui potens est, et sanctum nomen eius. | R/. Toutes les générations me diront bienheureuse [71] : * Car le Seigneur, lui qui est puissant, m’a fait de grandes choses, et son nom est saint. |
V/. Et misericórdia eius a progénie in progénies timéntibus eum. | V/. Et sa miséricorde se répand d’âge en âge sur ceux qui le craignent. |
* Quia fecit mihi Dóminus magna qui potens est, et sanctum nomen eius. | * Car le Seigneur, lui qui est puissant, m’a fait de grandes choses, et son nom est saint. |
Lectio vi | 6e leçon |
Heva, quæ serpéntis suggestióni assénsum prǽbuit, partus dolóre et mortis senténtia damnátur, et in inferórum collocátur penetrálibus. Hanc autem vere beátam, quæ Dei verbo aures prǽstitit, et Spíritus Sancti operatióne repleta est, atque ad Archángeli spiritálem salutatiónem, sine voluptáte et viríli consórtio, Dei Fílium concépit, et sine dolóre áliquo peperít, ac totam se Deo consecrávit, quonam modo mors devoráret ? quómodo ínferi suscíperent ? quómodo corrúptio inváderet corpus illud, in quo Vita suscepta est ? Huic recta, plana et fácilis ad cælum paráta est via. Si enim, Ubi ego sum, illic et miníster meus erit, inquit Vita et Véritas Chrístus ; quómodo non pótius mater cum ipso erit ? | L’Ève qui avait consenti aux suggestions du serpent, fut condamnée aux douleurs de l’enfantement et à la peine de mort, et demeura ensevelie dans le sein de la terre. Mais cette Ève réellement bienheureuse, qui prêta une oreille docile au langage de Dieu, que le Saint-Esprit a fécondée par son opération, qui, à la chaste salutation d’un Archange, conçut en dehors des lois humaines, le Fils de Dieu et qui l’a enfanté sans aucune douleur ; qui s’est enfin consacrée tout entière à Dieu, comment la mort l’aurait-elle en proie à dévorer ? Comment aurait-elle été enfouie au sein de la terre ? Comment la corruption envahirait-elle ce corps où la vie est venue s’incarner ? A cette Ève là, Dieu a frayé une voie droite, plane et facile pour monter au ciel. Car si Jésus-Christ, la vie et la vérité, a dit : « Là où je suis, sera aussi mon serviteur » [72], à combien plus forte raison sa Mère devra-t-elle être avec lui ? |
R/. Beáta es, Virgo María, quæ Dóminum portásti, Creatórem mundi : * Genuísti qui te fecit, et in ætérnum pérmanes Virgo. | R/. Vous êtes bienheureuse, ô Vierge Marie, qui avez porté le Seigneur Créateur du monde : * Vous avez engendré Celui qui vous a faite, et vous demeurez Vierge à jamais. |
V/. Ave, María, grátia plena ; Dóminus tecum. | V/. Je vous salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous [73]. |
* Genuísti qui te fecit, et in ætérnum pérmanes Virgo. Glória Patri. * Genuísti qui te fecit, et in ætérnum pérmanes Virgo. | * Vous avez engendré Celui qui vous a faite, et vous demeurez Vierge à jamais. Gloire au Père. * Vous avez engendré Celui qui vous a faite, et vous demeurez Vierge à jamais. |
In III Nocturno | Au 3ème Nocturne |
Ant. 7 Gaude, María Virgo : * cunctas hǽreses sola interemísti in univérso mundo. | Ant. 7 Réjouissez-vous, Vierge Marie : * vous seule avez détruit toutes les hérésies dans le monde entier [74]. |
Psaume 95 | |
Ant. 8 Dignáre me * laudáre te, Virgo sacráta : da mihi virtútem contra hostes tuos. | Ant. 8 Rendez-moi digne * de vous louer, ô Vierge sainte ; donnez-moi de la force contre vos ennemis [75]. |
Psaume 96 | |
Ant. 9 Post partum, * Virgo, ínvioláta permansísti : Dei Génetrix, intercéde pro nobis. | Ant. 9 Après l’enfantement, * ô Vierge vous êtes demeurée dans votre intégrité première ; Mère de Dieu, intercédez pour nous. |
Psaume 97 | |
V/. María Virgo assúmpta est ad æthéreum thálamum. | V/. La Vierge Marie a été élevée au séjour céleste. |
R/. In quo Rex regum stelláto sedet sólio. | R/. Où le Roi des rois est assis sur un trône étoilé. |
Lectio vii | 7e leçon |
Léctio sancti Evangélii secundum Lucam. | Lecture du saint Évangile selon saint Luc. |
Cap. 10, 38-42. | |
In illo témpore : Intrávit Iesus in quoddam castéllum : et múlier quædam, Martha nómine, excépit illum in domum suam. Et réliqua. | En ce temps-là : Jésus entra dans un certain bourg, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. |
Homilía sancti Augustíni Epíscopi. | Homélie de saint Augustin, Évêque. |
Sermo 27 de verbis Domini, tom. 10 | |
Sanctum Evangélium cum legerétur, audívimus a fémina religiósa suscéptum esse Dóminum hospítío, eaque Martha vocabátur. Et, cum esset ipsa occupáta in cura ministrándi, soror eius María sedébat ad pedes Dómini et audiébat verbum eius. Laborábat illa, vacábat ista : illa erogábat, hæc implebátur. Verúmtamen Martha, labórans multum in illa occupatióne et negótio ministrándi, interpellávit Dóminum, et de soróre sua conquésta est, quod eam laborántem non adiuváret. | Nous avons entendu lire dans le saint Évangile qu’une femme pieuse donna, dans sa maison, l’hospitalité au Seigneur, et qu’elle s’appelait Marthe. Tandis qu’elle était occupée à le servir, Marie, sa sœur, était assise aux pieds du Seigneur et écoutait sa parole. L’une travaillait, l’autre demeurait en repos ; l’une donnait, l’autre recevait abondamment. Marthe, tout empressée à s’occuper des soins nombreux du service, s’adressa au Seigneur et se plaignit que sa sœur ne l’aidait point dans son travail. |
R/. Diffúsa est grátia in lábiis tuis : * Proptérea benedíxit te Deus in ætérnum. | R/. La grâce est répandue sur vos lèvres [76] : * C’est pourquoi le Seigneur vous a bénie pour l’éternité. |
V/. Myrrha, et gutta, et cásia a vestiméntis tuis, a dómibus ebúrneis, ex quibus delectavérunt te fíliæ regum in honóre tuo. | V/. La myrrhe, l’aloès et la cannelle s’exhalent de vos vêtements et de vos maisons d’ivoire, dont vous ont fait présent des filles de rois pour vous honorer [77]. |
* Proptérea benedíxit te Deus in ætérnum. | * C’est pourquoi le Seigneur vous a bénie pour l’éternité. |
Lectio viii | 8e leçon |
Dóminus autem pro María respóndit Marthæ ; et ipse eius factus est advocátus, qui iudex fúerat interpellátus. Martha, inquit, circa multa es occupáta, quando unum est necessárium ; María meliórem partem elégit, quæ non auferátur ab ea. Audívimus enim et interpellatiónem interpellántis et sententiam iúdicis. Quæ senténtia interpellánti respóndit, suscéptam deféndit ; erat enim María inténta dulcédini verbi Dómini. Inténta erat Martha, quómodo pásceret Dóminum ; inténta María, quómodo pascerétur a Dómino. A Martha convívium Dómino parabátur, in cuius convívio María iam iucundabátur. | Le Seigneur répond à Marthe, en prenant la défense de Marie : il devient l’avocat de celle-ci, lui que Marthe a prié d’être le juge de sa sœur : « Marthe, dit-il, vous vous inquiétez de beaucoup de choses, lorsqu’une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, qui ne lui sera pas ôtée. » Nous avons entendu la requête de la plaignante et la sentence du juge. Cette sentence est à la fois la réponse à la plainte de Marthe, et la défense de Marie. Marie s’appliquait tout entière à goûter la douceur de la parole divine. Marthe était préoccupée de la manière dont elle nourrirait le Sauveur ; Marie n’avait d’autre pensée que d’être nourrie par lui. Marthe préparait un festin au Seigneur, alors que Marie savourait déjà les délices du banquet divin. |
R/. Beáta es, Virgo María, Dei Génitrix, quæ credidísti Dómino : perfécta sunt in te quæ dicta sunt tibi : ecce exaltáta es super choros Angelórum : * Intercéde pro nobis ad Dóminum Deum nostrum. | R/. Vous êtes bienheureuse, Vierge Marie, Mère de Dieu, vous qui avez cru au Seigneur ; car ce qui vous a été dit, s’accomplira en vous [78] : voici que vous êtes exaltée au-dessus des chœurs des Anges : * Intercédez pour nous auprès du Seigneur notre Dieu. |
V/. Ave María, grátia plena ; Dóminus tecum. | V/. e vous salue, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous [79]. |
* Intercéde pro nobis ad Dóminum Deum nostrum. Glória Patri. * Intercéde pro nobis ad Dóminum Deum nostrum. | * Intercédez pour nous auprès du Seigneur notre Dieu. Gloire au Père. * Intercédez pour nous auprès du Seigneur notre Dieu. |
Lectio ix | 9e leçon |
Cum ergo María suáviter audíret verbum dulcíssimum, et corde intentíssimo pascerétur, interpelláto Dómino a soróre sua, quómodo putámus eam timuísse, ne díceret ei Dóminus : Surge, et ádiuva sorórem tuam ? Mira enim suavitáte tenebátur ; quæ profecto maior est mentis quam ventris. Excusáta est, sedit secúrior. Quómodo autem excusáta ? Attendámus, inspiciámus, perscrutémur quod póssumus, ut pascámur et nos. | Or, pendant qu’elle écoutait avec tant de suavité cette parole d’ineffable douceur et que son cœur s’en nourrissait avec avidité, quelle ne dut pas être sa crainte, à la réclamation de sa sœur, que le Seigneur ne lui dit : Levez-vous et aidez votre sœur ? Car elle était retenue par de merveilleuses délices, délices de l’âme, bien supérieures aux plaisirs des sens. Une fois excusée, elle resta avec plus d’assurance. Mais excusée, de quelle manière ? Ici, rendons-nous attentifs, examinons, tâchons d’approfondir, afin d’être rassasiés, nous aussi. |
Te Deum | |
Capitulum Eccli. 24. 11-12. | Capitule |
In ómnibus réquiem quæsívi, et in hereditáte Dómini morábor. Tunc præcépit et dixit mihi Creátor ómnium : et qui creávit me, requiévit in tabernáculo meo. | J’ai cherché partout le repos, et j’ai voulu demeurer dans l’héritage du Seigneur. Alors le Créateur de toutes choses m’a parlé et fait connaître sa volonté ; et lui, qui m’a créée, s’est reposé dans mon tabernacle. |
Hymnus | Hymne |
O gloriósa vírginum,
Sublímis inter sídera, Qui te creávit, párvulum Lacténte nutris úbere. | O la plus glorieuse des vierges,
élevée au-dessus des astres, vous nourrissez du lait de votre sein Celui qui vous a créée, devenu petit enfant. |
Quod Heva tristis ábstulit,
Tu reddis almo gérmine : Intrent ut astra flébiles, Cæli reclúdis cárdines. | Vous nous rendez par votre auguste Fils,
ce dont Ève nous avait malheureusement privés : vous ouvrez les portes du ciel pour y faire entrer ceux qui pleurent. |
Tu Regis alti iánua
Et aula lucis fúlgida : Vitam datam per Vírginem, Gentes redémptæ, pláudite. | Vous êtes la porte du grand Roi,
et son palais, éclatant de lumière : Nations rachetées, célébrez toutes la vie qui nous est donnée par cette Vierge. |
Iesu tibi sit glória,
Qui natus es de Vírgine, Cum Patre, et almo Spíritu, In sempitérna sǽcula. Amen. | O Jésus, gloire à vous
qui êtes né de la Vierge, ainsi qu’au Père et à l’Esprit nourricier, dans les siècles éternels. Ainsi soit-il. |
Capitulum Eccli. 24. 11-12. | Capitule |
In ómnibus réquiem quæsívi, et in hereditáte Dómini morábor. Tunc præcépit et dixit mihi Creátor ómnium : et qui creávit me, requiévit in tabernáculo meo. | J’ai cherché partout le repos, et j’ai voulu demeurer dans l’héritage du Seigneur. Alors le Créateur de toutes choses m’a parlé et fait connaître sa volonté ; et lui, qui m’a créée, s’est reposé dans mon tabernacle. |
[1] Cant. 1, 3.
[2] Cant. 6, 3.
[3] Cant. 6, 9.
[4] Luc. 1, 42.
[5] Eccli. 50, 8.
[6] Cant. 3, 6.
[7] Le cèdre signifie la force, le cyprès dont la cime s’élève droit vers le ciel figure la pureté qui cherche ce qui est en haut, qui aime ce qui est en haut. Non seulement l’âme sainte de Marie, mais encore sa chair virginale est demeurée incorruptible comme les cèdres du Liban. Ses pensées ses actions, ses désirs ont pénétré les cieux ». (Mgr de la Bouillerie).
[8] Cf. Eccli. 24, 17.
[9] L’odeur de Marie a été comme le cinnamome dans l’action, comme le baume dans la contemplation, comme la myrrhe dans la passion. « Car le cinnamome signifie les parfums des bons exemples, la myrrhe celui de la pénitence et de la mortification », (Corn. a Lapide) le baume, l’onction da la ferveur spirituelle.
[10] Cf. Is 25, 8 et Os. 13, 14.
[11] Cant. 6, 8.
[12] Eccli. 50, 8. Ce R/. semble se rapporter à l’Assomption de la très sainte Vierge, s’avançant vers les cieux dans l’éclat de sa pureté et de sa charité, symbolisées par les rosés et les lys ; les filles de la Jérusalem céleste proclament son bonheur.
[13] Ps. 44, 4.
[14] Ps. 45, 5.
[15] Ps. 86, 2.
[16] Cant. 6, 8.
[17] Votre nom, ô Marie, est l’huile de la consolation et de la force » (Corn. a Lap.) pour tous les cœurs qui l’invoquent. C’est un parfum répandu, car en tous lieux on connaît sa douceur.
[18] Ps. 44, 9.
[19] Marie s’est tenue debout au pied de la croix, elle est placée dans le ciel auprès de son divin Fils. « Elle y a apporté l’or infini de la charité de Dieu et du prochain, les pierres précieuses des vertus et des dons du Saint-Esprit, les aromates des bonnes œuvres et des bons exemples ». (Saint Bonaventure).
[20] Luc. 1, 48.
[21] Luc. 1, 28.
[22] 1° C’est de Marie qu’il a été dit au prince du mensonge : « Elle t’écrasera la tête. »(Genèse, 3, 15). 2° II n’est point d’hérésie qui ne provienne de la négation de l’Incarnation ou n’y conduise, de là le lien intime qui unit Marie à tout le dogme chrétien. 3e « La grande foi de Marie qui crut Gabriel sur parole, qui voyant son Fils, faible enfant, pauvre, méprisé, crucifié, l’adora constamment comme son Dieu ; cette grande foi lui mérita de devenir la lumière de tous les fidèles. »(Saint Liguori).
[23] Cf. Ps. 96, 6.
[24] Ps. 97, 1.
[25] Ps. 44, 2.
[26] Ps. 44, 9.
[27] Luc. 1, 45.
[28] Luc. 1, 28.
[29] Cant. 1, 3.
[30] Cant. 6, 3.
[31] Cant. 6, 9.
[32] Cant. 1, 3.
[33] Cant. 6, 3.
[34] Le sens de cette strophe roule sur le renversement de lettres qu’offrent les mots Ave et Éva. En accueillant le message de Gabriel, Marie a été la cause de notre paix.
[35] Si je vous suis, ô Marie, ce n’est pas que vous me traînez, c’est que vous m’attirez, vos attraits sont puissants ; mais n’ôtent rien au libre arbitre, puisque toute leur force consiste en leur douceur. (St Fr. de S., Traité de l’Am. de Dieu, 2-13).
[36] Claustrum Mariæ, le cloître de Marie : Son sein est désigné par cette image d’une enceinte fortifiée et recueillie, mot devenu chrétien avec la signification propre de cloître et clôture. (Célestin Albin).
[37] Le mot arca réveille le souvenir de l’arche d’alliance qui renfermant les tables de la loi. Marie porte le Législateur lui-même. (Célestin Albin).
[38] Luc. 1, 42.
[39] Qu’il me baise du baiser de sa bouche. L’auteur inspiré du livre des Cantiques semble exhaler ici ses désirs de l’Incarnation du Verbe. Sur les lèvres de Marie, ces mêmes paroles marquent son désir de posséder sans voiles au ciel le Dieu-Charité, le Dieu qui est Père et Fils et Saint-Esprit.
C’est ce Dieu que l’âme honore comme son premier principe et convoite comme sa dernière fin. En effet, celui qui baise avec sa bouche, et cette bouche par laquelle il donne ce baiser, et ce baiser qui procède de l’un et de l’autre, concluant, quand il est donné, l’acte de ces trois dont l’action est commune, qui ne voit que c’est Dieu le Père, principe d’où tout dérive, Dieu le Fils, bouche et parole du Père, et enfui Dieu le Saint-Esprit qui, émanant de l’amour unique de ce Père et do ce Fils, est au dedans comme leur mutuel baiser, et devient, lorsque par eux il est envoyé au dehors, le comble des dons de Dieu, le gage suprême de son amour, la consommation de la grâce et de la sainteté ? (Mgr Gay, Élévations sur la vie et la doctrine de N. S. J. C., 100° El.).
[40] Car tes mamelles sont meilleures que le vin. Vous vous êtes fait chair, ô Verbe adoré, vous êtes notre frère et vous êtes aussi pour nous comme une mère, car vous avez ouvert en vous des sources intarissables de vie et de salut et quiconque s’ouvre à vous par la foi, boit votre sang prend votre vie et s’assimile à vous comme partageant votre nature. Votre lait, ce lait spirituel et plein d’intelligence, c’est votre saint Évangile, c’est votre bénie Eucharistie, votre lait c’est votre grâce : vos doctrines ce sont vos promesses, vos exemples, vos bienfaits, vos douleurs et toutes ces donations sans nombre que sous mille formes et à tout instant vous nous faites de vous. Vos mamelles, c’est votre abondance et cet océan de compassion, de bonté, de puissance qui déborde de vous sur nous ; elles sont meilleures que le vin du monde et mille fois plus vivifiantes ; elles exhalent des parfums car les preuves de votre incarnation, ses effets divins et innombrables sont l’odeur céleste que votre sainte humanité répand ici-bas, ou par elle-même ou par l’Église qui est son corps mystique. (Mgr Gay, Élévations sur les Mystères, 100’ Élévation).
[41] L’huile répandue symbolise les dons surnaturels, qui ont répandu la renommée de Jésus-Christ comme un parfum. Son nom seul est un baume plein de suavité spirituelle pour quiconque le prononce avec foi : qui ne dût-il pas être sur les lèvres de Marie ?
[42] Par jeunes filles, on entend ici les âmes des fidèles, surtout les âmes chastes, les vierges. Celles-ci, en effet, goûtent plus que les autres les parfums du Christ, ses perfections ; elles n’aiment que lui ; aussi suivent-elles l’Agneau partout où il va. (Corn. a Lap.) Marie soupire après le bonheur de se réunir à lui.
[43] J’ai en apparence l’obscurité de l’humanité déchue, je marche au milieu des ombres et des peines de cette vie ; mais en réalité, j’ai la beauté de l’immaculée conception, la clarté parfaite de l’innocence et les mérites de la croix. (S. Hilaire).
[44] Eccli. 50, 8.
[45] Cant. 3, 6.
[46] L’éclat du divin Soleil dont Marie resplendit s’est obscurci dans la passion. (Corn. a Lap.).
[47] Marie a eu pour ennemis ses frères de la nation juive et les pécheurs, comme elles enfants d’Adam ; elle a gardé leurs vignes, c’est-à-dire leurs âmes en consentant au sacrifice de son divin Fils. (Corn. a Lap.).
[48] Pendant toute sa vie, Marie cherche Jésus ou aspire à être transformée en ses perfections. Après l’Ascension ses soupirs montent vers le bien où il se repose en plein midi, c’est-à-dire dans l’éclat de sa gloire. (M. Olier).
[49] C’est l’Époux qui parle. Marie est toute belle. Sa foi et son humilité sont sa parure. (Rupert).
[50] Avant le char triomphal du Prince, nous voyons paraître ses coursiers ; avant le triomphe du Christ sur la mort, l’humanité a vu paraître Marie, qui a été comme l’aurore de notre salut.
[51] La sainte Vierge est bien désignée par la tourterelle, symbole de chasteté et de fidélité. Le Seigneur loue la beauté de sa sainte Mère, qu’il va récompenser de ses vertus.
[52] Le cèdre signifie la force, le cyprès dont la cime s’élève droit vers le ciel figure la pureté qui cherche ce qui est en haut, qui aime ce qui est en haut. Non seulement l’âme sainte de Marie, mais encore sa chair virginale est demeurée incorruptible comme les cèdres du Liban. Ses pensées ses actions, ses désirs ont pénétré les cieux ». (Mgr de la Bouillerie).
[53] Cf. Eccli. 24, 17.
[54] L’odeur de Marie a été comme le cinnamome dans l’action, comme le baume dans la contemplation, comme la myrrhe dans la passion. « Car le cinnamome signifie les parfums des bons exemples, la myrrhe celui de la pénitence et de la mortification », (Corn. a Lapide) le baume, l’onction da la ferveur spirituelle.
[55] Que signifient ces mots : Mon nard a donné son parfum, sinon, mon humilité a été agréable à Dieu. Toujours le Seigneur abaisse son regard sur ce qui est humble ; Il habite les hauteurs et il regarde ce qui est petit au ciel et sur la terre. (S. Bernard). Celui qui s’humilie sera exalté et Marie élevée au-dessus des chœurs des Anges, dans le royaume du ciel.
[56] La myrrhe, par son amertume, est un symbole de peine, de douleur ; elle rappelle les souffrances du Sauveur. Après l’Ascension, les douleurs de Jésus étaient l’objet des contemplations de sa sainte Mère. Elle a souffert avec celui qu’elle aimait et sa vie a été un vrai martyre. Mais aussi, en Souffrant avec Jésus-Christ, elle a mérité d’être glorifiée avec lui.
[57] Pour Marie, au jour de son Assomption, le Christ a été la grappe odorante dont le parfum énergique et vivifiant éloigne la mort et donne l’immortalité. (Corn. a Lap.).
[58] Les yeux sont un symbole de l’intention. En Marie, tout est pureté et simplicité. (Rupert).
[59] La couche du sépulcre fut tout embaumée pour Jésus et pour Marie des fleurs de la résurrection.
[60] Le cèdre incorruptible a été employé pour la construction de la demeure de l’époux, nous dit le Cantique ; or Marie, toujours Vierge, a été la demeure de Jésus, son corps est incorruptible, immortel et glorieux.
[61] Cant. 6, 8.
[62] Eccli. 50, 8. Ce R/. semble se rapporter à l’Assomption de la très sainte Vierge, s’avançant vers les cieux dans l’éclat de sa pureté et de sa charité, symbolisées par les rosés et les lys ; les filles de la Jérusalem céleste proclament son bonheur.
[63] Ps. 44, 4.
[64] Ps. 45, 5.
[65] Si nous sommes membres de Jésus-Christ, nous vivons en quelque sorte en Marie, car par cette tendre mère, nous viennent les grâces de vie et de croissance spirituelle, jusqu’à ce que nous lui devions encore notre naissance au Ciel.
[66] Cf. Ps. 86, 7.
[67] Cant. 6, 8.
[68] Votre nom, ô Marie, est l’huile de la consolation et de la force » (Corn. a Lap.) pour tous les cœurs qui l’invoquent. C’est un parfum répandu, car en tous lieux on connaît sa douceur.
[69] Ps. 44, 9.
[70] Marie s’est tenue debout au pied de la croix, elle est placée dans le ciel auprès de son divin Fils. « Elle y a apporté l’or infini de la charité de Dieu et du prochain, les pierres précieuses des vertus et des dons du Saint-Esprit, les aromates des bonnes œuvres et des bons exemples ». (Saint Bonaventure).
[71] Luc. 1, 48.
[72] Jn. 12, 26.
[73] Luc. 1, 28.
[74] 1° C’est de Marie qu’il a été dit au prince du mensonge : « Elle t’écrasera la tête. »(Genèse, 3, 15). 2° II n’est point d’hérésie qui ne provienne de la négation de l’Incarnation ou n’y conduise, de là le lien intime qui unit Marie à tout le dogme chrétien. 3e « La grande foi de Marie qui crut Gabriel sur parole, qui voyant son Fils, faible enfant, pauvre, méprisé, crucifié, l’adora constamment comme son Dieu ; cette grande foi lui mérita de devenir la lumière de tous les fidèles. »(Saint Liguori).
[75] St. Éphrem.
[76] Ps. 44, 2.
[77] Ps. 44, 9.
[78] Luc. 1, 45.
[79] Luc. 1, 28.