Psalmus 126 | Psaume 126 [1] |
Nisi Dóminus ædificáverit domum, * in vanum laboravérunt qui ædíficant eam. | Si le Seigneur ne bâtit la maison, * en vain travaillent ceux qui la bâtissent. |
Nisi Dóminus custodíerit civitátem, * frustra vígilat qui custódit eam. | Si le Seigneur ne garde la cité, * en vain veille celui qui la garde [2]. |
Vanum est vobis ante lucem súrgere : * súrgite postquam sedéritis, qui manducátis panem dolóris. | En vain vous vous levez avant le jour : * Levez-vous après vous être reposés, vous qui mangez le pain de la douleur [3]. |
Cum déderit diléctis suis somnum : * ecce heréditas Dómini fílii : merces, fructus ventris. | Car c’est Dieu qui donne le sommeil à ses bien-aimés : * voici l’héritage du Seigneur : des enfants ;le fruit des entrailles : une récompense. |
Sicut sagíttæ in manu poténtis : * ita fílii excussórum. | Comme les flèches dans la main d’un homme vaillant : * ainsi les fils des hommes opprimés [4]. |
Beátus vir, qui implévit desidérium suum ex ipsis : * non confundétur cum loquétur inimícis suis in porta. | Heureux l’homme qui en a rempli son désir : * Il ne sera point confondu lorsqu’il parlera à ses ennemis à la porte [5] de la ville [6]. |
Conclusion du psaume, sauf au temps de la Passion et à l’Office des Défunts : | |
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto. | Gloire au Père, et au Fils, * et au Saint-Esprit. |
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen. | Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, * et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il. |
[1] Applications liturgiques. L’Église applique ce psaume à la Très Sainte Vierge aux Vêpres de toutes ses fêtes : Marie est la sainte maison que la Sagesse éternelle s’est elle-même bâtie. (Le P. Emmanuel).
[2] Notre âme est le temple de Dieu et doit s’élever davantage vers le ciel chaque jour dans le labeur, mais par la grâce divine. L’Église du Christ est la cité sainte qu’il daigne garder lui-même, bien qu’il l’ait confiée aux Évêques.
[3] Il faut tout attendre de Dieu car les efforts de l’homme sont vains si Dieu n’est là pour les bénir et les féconder. Aussi l’homme qui s’appuie sur le Seigneur avance-t-il plus vite que celui à qui ce secours est étranger. Gela est surtout vrai de la vie spirituelle. (Lesêtre). Pour saint Augustin, le pain de la douleur est celui des épreuves de la vie chrétienne.
[4] Les fils des Juifs revenus de la captivité devaient, par leur force et leur ardeur, soutenir leurs parents et contribuer au relèvement de la nation. Bellarmin applique ce passage à la puissance spirituelle des serviteurs du Christ qui sont exilés du monde et dont les œuvres terrassent les démons.
[5] Il n’est question ici que de la porte du ciel dont le même Prophète a dit : « C’est ici la porte du Seigneur, les justes entreront par elle ». (Ps. CXVI1, 20.) (Saint Hilaire).
[6] En Orient, c’est aux portes des villes que se rend la justice et se traitent les affaires. La présence de fils qu’il a dignement élevés vaut a un accusé le respect des juges. Au seuil de la Jérusalem céleste, il ne sera pas confondu malgré les efforts des démons, celui qui aura par des œuvres saintes, mis en pratique les bons désirs conçus dans l’inspiration de la grâce.