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15/05 St Jean-Baptiste de la Salle, confesseur

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Sommaire

  Messe au Missel Romain  
  Messe propre aux Frères des Écoles Chrétiennes  
  Office  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  

Né à Reims en 1651. Fondateur des Frères des Écoles Chrétiennes en 1684. Mort à Rouen le 7 avril 1719. Canonisé en 1900 par Léon XIII qui inscrivit sa fête en 1901 sous le rite double en la fixant au 15 mai.

Messe au Missel Romain

die 15 maii
le 15 mai
SANCTI IOANNIS BAPTISTÆ DE LA SALLE
SAINT JEAN-BAPTISTE DE LA SALLE
Conf.
Confesseur
III classis (ante CR 1960 : duplex)
IIIème classe (avant 1960 : double)
Ant. ad Introitum. Ps. 36, 30-31.Introït
Os iusti meditábitur sapiéntiam, et lingua eius loquétur iudícium : lex Dei eius in corde ipsíus. (T.P. Allelúia, allelúia.)La bouche du juste méditera la sagesse et sa langue proférera l’équité ; la loi de son Dieu est dans son cœur. (T.P. Alléluia, alléluia.)
Ps. Ibid., 1.
Noli æmulári in malignántibus : neque zeláveris faciéntes iniquitátem.Ne porte pas envie au méchant et ne sois pas jaloux de ceux qui commettent l’iniquité.
V/. Glória Patri.
Oratio.Collecte
Deus, qui, ad christiánam páuperum eruditiónem et ad iuvéntam in via veritátis firmándam, sanctum Ioánnem Baptístam Confessórem excitásti, et novam per eum in Ecclésia famíliam collegísti : concéde propítius ; ut eius intercessióne et exémplo, stúdio glóriæ tuæ in animárum salúte fervéntes, eius in cælis corónæ partícipes fíeri valeámus. Per Dóminum.O Dieu, qui pour l’instruction chrétienne des pauvres et pour la confirmation de la jeunesse dans la voie de la vérité, avez suscité votre confesseur Jean-Baptiste, et avez par lui rassemblé dans l’Église une nouvelle famille ; accordez-nous dans votre bonté, qu’à son exemple et par son intercession, brûlants de zèle pour procurer votre gloire au moyen du salut des âmes, nous puissions dans les cieux partager sa récompense.
Léctio libri Sapiéntiæ.Lecture du livre de la Sagesse.
Eccli. 31, 8-11.
Beátus vir, qui invéntus est sine mácula, et qui post au-rum non ábiit, nec sperávit in pecúnia et thesáuris. Quis est hic, et laudábimus eum ? fecit enim mirabília in vita sua. Qui probátus est in illo, et perféctus est, erit illi glória ætérna : qui potuit tránsgredi, et non est transgréssus : fácere mala, et non fecit : ídeo stabilíta sunt bona illíus in Dómino, et eleemósynis illíus enarrábit omnis ecclésia sanctórum.Heureux l’homme qui a été trouvé sans tache, qui n’a pas couru après l’or, et qui n’a pas mis son espérance dans l’argent et dans les trésors. Qui est-il ? Et nous le louerons, car il a fait des choses merveilleuses durant sa vie. Il a été éprouvé par l’or et trouvé parfait, il aura une gloire éternelle ; il a pu violer la loi, et il ne l’a point violée ; il a pu faire le mal, et il ne l’a pas fait. C’est pourquoi ses biens ont été affermis dans le Seigneur, et toute l’assemblée des saints publiera ses aumônes.
Allelúia, allelúia. V/. Iac. 1, 12. Beátus vir, qui suffert tentatiónem : quóniam, cum probátus fúerit, accípiet corónam vitæ.Allelúia, allelúia. V/. Heureux l’homme qui souffre patiemment l’épreuve, car lorsqu’il aura été éprouvé, il recevra la couronne de vie.
Allelúia. V/. Eccli. 45, 9. Amávit eum Dóminus et ornávit eum : stolam glóriæ índuit eum. Allelúia.Allelúia. V/. Le Seigneur l’a aimé et l’a orné. Il l’a revêtu d’une robe de gloire. Alléluia.
In Missis votivis extra tempus paschale diciturAux messes votives hors du temps pascal, on dit :
Graduale. Ps. 91, 13 et 14.Graduel
Iustus ut palma florébit : sicut cedrus Líbani multiplicábitur in domo Dómini.Le juste fleurira comme le palmier et il se multipliera comme le cèdre du Liban dans la maison du Seigneur.
V/. Ibid., 3. Ad annuntiándum mane misericórdiam tuam, et veritátem tuam per noctem.V/. Pour annoncer le matin votre miséricorde et votre vérité durant la nuit.
Allelúia, allelúia. V/. Iac. 1, 12. Beátus vir, qui suffert tentatiónem : quóniam, cum probátus fúerit, accípiet corónam vitæ. Allelúia.Allelúia, allelúia. V/. Heureux l’homme qui souffre patiemment l’épreuve, car lorsqu’il aura été éprouvé, il recevra la couronne de vie. Alléluia.
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Matthǽum.Lecture du Saint Evangile selon saint Matthieu.
Matth. 18, 1-5.
In illo témpore : Accessérunt discípuli ad Jesum dicéntes : Quis, putas, major est in regno cælórum ? Et ádvocans Jesus párvulum, státuit eum in médio eórum, et dixit : Amen dico vobis, nisi convérsi fuéritis, et efficiámini sicut párvuli, non intrábitis in regnum cælórum. Quicúmque ergo humiliáverit se sicut párvulus iste, hic est major in regno cælórum. Et qui suscéperit unum párvulum talem in nómine meo, me súscipit.En ce temps-là, les disciples vinrent un jour poser à Jésus cette question : « Selon vous, qui est le plus grand dans le royaume des cieux ? » Alors Jésus appela un petit enfant et le fit venir au milieu du groupe : « En vérité, je vous l’affirme si vous ne vous transformez pas pour devenir semblables aux petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. Celui qui se fait petit comme cet enfant, c’est le plus grand dans le royaume des cieux. Et lorsqu’on reçoit en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi-même que l’on reçoit. »
Ant. ad Offertorium. Ps. 88, 25.Offertoire
Véritas mea et misericórdia mea cum ipso : et in nómine meo exaltábitur cornu eius. (T.P. Allelúia.)Ma vérité et ma miséricorde seront avec lui et par mon nom s’élèvera sa puissance. (T.P. Alléluia.)
SecretaSecrète
Laudis tibi, Dómine, hóstias immolámus in tuórum commemoratióne Sanctórum : quibus nos et præséntibus éxui malis confídimus et futúris. Per Dóminum.Nous vous immolons, Seigneur, une hostie de louange en mémoire de vos saints en qui nous avons confiance pour obtenir de triompher des maux de la vie présente et d’échapper aux maux de la vie future.
Ant. ad Communionem. Matth. 24,46-47.Communion
Beátus servus, quem, cum vénerit dóminus, invénerit vigilántem : amen, dico vobis, super ómnia bona sua constítuet eum. (T.P. Allelúia.)Heureux le serviteur que le maître, à son arrivée, trouvera veillant ; en vérité, je vous le dis, il l’établira sur tous ses biens. (T.P. Alléluia.)
PostcommunioPostcommunion
Refécti cibo potúque cælésti, Deus noster, te súpplices exorámus : ut, in cuius hæc commemoratióne percépimus, eius muniámur et précibus. Per Dóminum.Nourris par un aliment et un breuvage célestes, nous vous prions et supplions, ô notre Dieu, de faire que nous soit assuré le secours des prières de celui en la fête de qui nous les avons reçus.

Messe propre aux Frères des Écoles Chrétiennes

die 15 maii
le 15 mai
SANCTI IOANNIS BAPTISTÆ DE LA SALLE
SAINT JEAN-BAPTISTE DE LA SALLE
Conf.
Confesseur
I classis (ante CR 1960 : duplex I classis cum Octava communi)
Ière classe (avant 1960 : double de Ière classe avec Octave commun)
Ant. ad Introitum. Marc. 10, 14.Introït
Sínite párvulos veníre ad me, et ne prohibuéritis eos : tálium est enim regnum Dei. (T.P. Allelúia, allelúia.)Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les empêchez pas ; car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. (T.P. Alléluia, alléluia.)
Ps. 21, 24.
Qui timétis Dóminum, laudáte eum : univérsum semen Iacob, glorificáte eum.Vous qui craignez le Seigneur, louez-le : toute la race de Jacob, glorifiez-le.
V/. Glória Patri.
Oratio.Collecte
Deus, qui, ad christiánam páuperum eruditiónem et ad iuvéntam in via veritátis firmándam, sanctum Ioánnem Baptístam Confessórem excitásti, et novam per eum in Ecclésia famíliam collegísti : concéde propítius ; ut eius intercessióne et exémplo, stúdio glóriæ tuæ in animárum salúte fervéntes, eius in cælis corónæ partícipes fíeri valeámus. Per Dóminum.O Dieu, qui pour l’instruction chrétienne des pauvres et pour la confirmation de la jeunesse dans la voie de la vérité, avez suscité votre confesseur Jean-Baptiste, et avez par lui rassemblé dans l’Église une nouvelle famille ; accordez-nous dans votre bonté, qu’à son exemple et par son intercession, brûlants de zèle pour procurer votre gloire au moyen du salut des âmes, nous puissions dans les cieux partager sa récompense.
Léctio libri Sapiéntiæ.Lecture du livre de la Sagesse.
Eccli. 39, 6-14.
Iustus cor suum tradet ad vigilándum dilúculo ad Dóminum, qui fecit illum, et in conspéctu Altíssimi deprecábitur. Apériet os suum in oratióne, et pro delíctis suis deprecábitur. Si enim Dóminus magnus volúerit, spíritu intellegéntias replébit illum : et ipse tamquam imbres mittet elóquia sapiéntiæ suæ, et in oratióne confitébitur Dómino : et ipse díriget consílium eius et disciplínam, et in abscónditis suis consiliábitur. Ipse palam fáciet disciplínam doctrínæ suæ, et in lege testaménti Dómini gloriábitur. Collaudábunt multi sapiéntiam eius, et usque in sǽculum non delébitur. Non recédet memória eius, et nomen eius requirétur a generatióne in generatiónem. Sapiéntiam eius enarrábunt gentes, et laudem eius enuntiábit ecclésia.Le juste appliquera son cœur à veiller dès le matin auprès du Seigneur qui l’a créé, et il priera en présence du Très-Haut. Il ouvrira sa bouche pour la prière, et il demandera pardon pour ses péchés. Car si le souverain Seigneur le veut, il le remplira de l’esprit d’intelligence, et alors il répandra comme la pluie les paroles de sa sagesse, et il glorifiera le Seigneur dans la prière. Il réglera ses conseils et sa doctrine, et il méditera les secrets de Dieu. Il publiera les instructions de sa doctrine, et il mettra sa gloire dans la loi de l’alliance du Seigneur. Beaucoup loueront sa sagesse, et il ne sera jamais oublié. Sa mémoire ne s’effacera point ;, et son nom sera honoré de génération en génération. Les nations publieront sa sagesse, et l’assemblée célébrera ses louanges.
Allelúia, allelúia. V/. Ps. 64, 5. Beátus, quem elegísti, et assumpsísti : inhabitábit in átriis tuis.Allelúia, allelúia. V/. Heureux celui que vous avez choisi et pris avec vous : il habitera dans vos parvis.
Allelúia. V/. Ps. 111, 9. Dispérsit, dedit paupéribus : iustítia eius manet in sǽculum sǽculi : cornu eius exaltábitur in glória. Allelúia.Allelúia. V/. Il répand ses largesses, il donne aux pauvres : sa justice demeure d’âge en âge : sa puissance sera élevée dans la gloire. Alléluia.
In Missis votivis extra tempus paschale diciturAux messes votives hors du temps pascal, on dit :
Graduale. Ps. 33, 12 et 6.Graduel
Veníte, fílii, audíte me : timorem Dómini docébo vos.Venez, mes fils, écoutez-moi : je vous enseignerai la crainte du Seigneur.
V/. Accédite ad eum, et illuminámini : et fácies vestræ non confundéntur.V/. Approchez-vous de lui, et vous serez éclairés : et vos visages ne seront pas couverts de confusion.
Allelúia, allelúia. V/. Ps. 113, 11. Qui timent Dóminum, sperent in eo : adiútor eórum et protéctor eórum est. Allelúia.Allelúia, allelúia. V/. Ceux qui craignent le Seigneur ont mis en lui leur espérance ; il est leur secours et leur protecteur. Alléluia.
Post Septuagesimam, omissis Allelúia et versu sequenti, diciturAprès la Septuagésime, on omet l’Alléluia et le verset suivant et on dit
Tractus. I Joann. 2, 15.Trait
Nolíte dilígere mundum, neque ea quæ in mundo sunt. Si quis díligit mundum, non est cáritas Patris in eo.N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui.
V/. Ibid., 16. Omne quod est in mundo, concupiscéntia carnis est, et concupiscéntia oculórum, et supérbia vitæ.V/. Yout ce qui est dans le monde est concupiscence de la chair, et concupiscence des yeux, et orgueil de la vie.
V/. Ibid., 17. Et mundus transit, et concupiscéntia eius : qui autem facit voluntátem Dei manet in ætérnum.V/. Or le monde passe, et sa concupiscence avec lui ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement.
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Matthǽum.Lecture du Saint Evangile selon saint Matthieu.
Matth. 18, 1-5.
In illo témpore : Accessérunt discípuli ad Jesum dicéntes : Quis, putas, major est in regno cælórum ? Et ádvocans Jesus párvulum, státuit eum in médio eórum, et dixit : Amen dico vobis, nisi convérsi fuéritis, et efficiámini sicut párvuli, non intrábitis in regnum cælórum. Quicúmque ergo humiliáverit se sicut párvulus iste, hic est major in regno cælórum. Et qui suscéperit unum párvulum talem in nómine meo, me súscipit.En ce temps-là, les disciples vinrent un jour poser à Jésus cette question : « Selon vous, qui est le plus grand dans le royaume des cieux ? » Alors Jésus appela un petit enfant et le fit venir au milieu du groupe : « En vérité, je vous l’affirme si vous ne vous transformez pas pour devenir semblables aux petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. Celui qui se fait petit comme cet enfant, c’est le plus grand dans le royaume des cieux. Et lorsqu’on reçoit en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi-même que l’on reçoit. »
CredoCredo
Ant. ad Offertorium. Ps. 21, 25.Offertoire
Tímeat eum omne semen Israël : quóniam non sprevit, neque despéxit deprecatiónem páuperis (T.P. Allelúia.)Que toute la race d’Israël le craigne : parce qu’il n’a pas méprisé ni dédaigné la supplication du pauvre. (T.P. Alléluia.)
SecretaSecrète
Múnera tibi, Dómine, dicáta sanctífica ; quorum ubertáte repléta família tua, intercedénte sancto Ioánne Baptísta Confessóre, tuis eruditiónibus multiplicétur et donis. Per Dóminum.Sanctifiez, Seigneur, les offrandes qui vous ont été consacrées : et que votre famille, rassasiée de leur richesse, par l’intercession du Confesseur saint jean-Baptiste, soit multipliée par vos enseignements et vos dons.
Ant. ad Communionem. Matth. 5, 19.Communion
Qui fécerit et docúerit, hic magnus vocábitur in regno cælórum. (T.P. Allelúia.)Celui qui fera et enseignera, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux. (T.P. Alléluia.)
PostcommunioPostcommunion
Cælésti dape refécti, te súpplices, Dómine, deprecámur : ut sancti Ioánnis Baptístæ méritis, bonitátem et disciplínam et sciéntiam hauriámus de plenitúdine Fílii tui Dómini nostri Iesu Christi : Qui tecum vivit.Réconfortés par le banquet céleste, nous vous prions en suppliant, Seigneur : que par les mérites de saint Jean-Baptiste, nous puisions de la plénitude de votre Fils Notre-Seigneur Jésus-Christ la bonté, la discipline et la connaissance.

Office

Leçons des Matines avant 1960

Au deuxième nocturne.

Quatrième leçon. Jean-Baptiste de la Salle, né à Reims d’une famille illustre, fit pressentir dès son enfance, par sa manière d’être et ses actes, qu’il serait appelé à prendre le Seigneur pour son partage et paré un jour de l’auréole de sainteté. Tandis qu’adolescent il s’instruisait des lettres et de la philosophie à l’académie de Reims, il se rendit cher à tous par les vertus de son âme, la douceur de son naturel et la vivacité de son esprit ; mais lui, néanmoins, fuyait la société de ses semblables pour s’occuper plus facilement de Dieu dans la solitude. Enrôlé déjà dans la milice cléricale, il fut inscrit parmi les chanoines de Reims, en la seizième année de son âge ; puis il se rendit à Paris pour étudier la théologie à la Sorbonne et fut reçu au séminaire des Sulpiciens. Mais la mort de ses parents l’obligea bientôt à regagner la maison paternelle où il prit soin de l’éducation de ses frères, sans interrompre l’étude des sciences sacrées qu’il poursuivit avec le plus grand succès, comme la suite le prouva.

Cinquième leçon. Jean-Baptiste fut enfin revêtu du sacerdoce, et continua toute sa vie de célébrer les sacrés mystères, qu’il offrit pour la première fois sur l’autel avec la foi la plus vive et toute l’ardeur de son âme. Enflammé de zèle pour le salut des âmes, il se dépensa tout entier pour leur plus grand bien. Ayant été chargé de la direction des Sœurs de l’Enfant-Jésus, instituées pour l’éducation des enfants, non seulement il les gouverna avec la plus grande prudence mais encore il les préserva de la ruine. De plus, il consacra dès lors ses soins à instruire de la religion et à former aux bonnes mœurs les enfants du peuple. Dieu l’avait suscité à cette fin de procurer des écoles aux enfants, et surtout aux enfants pauvres, d’une manière efficace et permanente, par rétablissement en son Église d’une nouvelle famille de religieux. Cette mission, qui lui était confiée par la divine Providence, il l’accomplit heureusement, malgré de nombreuses contradictions et de grandes épreuves, en fondant la congrégation des Frères qu’il nomma « Des Écoles Chrétiennes ».

Sixième leçon. Il prit d’abord chez lui les hommes qu’il s’était adjoints pour une œuvre si importante et si ardue, et, quand il les eut établis dans une résidence mieux appropriée à leur état, il leur inculqua son excellente discipline, au moyen de lois sagement instituées, que Benoît XIII a depuis confirmées. Par humilité et amour de la pauvreté, il renonça à son canonicat et distribua tous ses biens aux pauvres ; bien plus, Il abandonna même plus tard, volontairement, après avoir souvent en vain tenté de le faire, le gouvernement de l’institut qu’il avait fondé. Sans renoncer pourtant en rien à sa sollicitude pour les Frères, et pour les écoles ouvertes déjà par ses soins en bien des lieux, il commença à s’appliquer de toutes ses forces à la pensée de Dieu. Sévissant assidûment contre lui-même par des jeûnes, des flagellations et d’autres austérités, il passait les nuits en prière. Tel fut son genre de vie jusqu’à ce que, remarquable en toutes les vertus, spécialement par son obéissance, son zèle pour l’accomplissement de la volonté divine, son amour et son dévouement envers le siège apostolique, chargé de mérites, il s’endormit dans le Seigneur, âgé de soixante-huit ans et muni des Sacrements selon l’usage. Le Souverain Pontife Léon XIII inséra son nom au catalogue des Bienheureux, puis, quand l’éclat de nouveaux miracles l’eut illustré, il lui décerna les honneurs de la canonisation l’année jubilaire dix-neuf cent.

Au troisième nocturne.

Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu. Cap. 18, 1-5.
En ce temps-là : les disciples vinrent un jour poser à Jésus cette question : Selon vous, qui est le plus grand dans le royaume des cieux ?. Et le reste.

Homélie de S. Jean Chrysostome.

Septième leçon. « Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits enfants, parce que leurs Anges voient toujours la face de mon Père », parce que je suis venu pour eux, et que telle est la volonté de mon Père. Par là, Jésus-Christ nous rend plus attentifs à protéger et à préserver les petits enfants. Vous voyez quels grands remparts il a élevés pour abriter les faibles ; que de zèle et de sollicitude il a pour empêcher leur perte ! Il menace des châtiments les plus graves ceux qui les trompent ; il promet à ceux qui en prennent soin la suprême récompense ; et cela, il le corrobore, tant par son exemple que par celui de son Père.

Huitième leçon. A nous donc aussi d’imiter le Seigneur et de ne rien négliger pour nos frères, pas même les choses qui nous sembleraient trop basses et trop viles ; mais s’il est besoin même de notre service, quelque faible et humble que soit celui qu’il faut servir, quelque difficile et pénible que la chose paraisse, que tout cela, je vous en prie, nous semble tolérable et aisé pour le salut d’un frère : car Dieu nous a montré que cette âme est digne d’un si grand zèle et d’une si grande sollicitude, que pour elle « il n’a pas même épargné son Fils ».

Neuvième leçon. Puisque, pour assurer notre salut, il ne suffit pas de mener une vie vertueuse, et qu’il faut encore effectivement désirer le salut d’autrui, que répondrons-nous, quel espoir de salut nous restera, si nous négligeons de mener une vie sainte, et d’exciter les autres à faire de même ? Quelle plus grande chose que de discipliner les esprits, que de former les mœurs des tendres adolescents ? Pour moi, celui que s’entend à former l’âme de la jeunesse est assurément bien au-dessus des peintres, bien au-dessus des statuaires, et de tous les artistes de ce genre.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Ce Saint fut canonisé par Léon XIII qui étendit sa fête à l’Église universelle. Sa mission historique fut importante surtout au point de vue social, puisque deux siècles avant que les temps nouveaux eussent rendu nécessaire l’instruction des masses populaires, et que les écoles techniques revendiquassent contre l’enseignement classique exclusif la place importante qui leur est due dans l’éducation de la jeunesse, Dieu, comme par un présage prophétique, lui en fit comprendre la nécessité. Saint Jean-Baptiste de la Salle, répondant à l’appel divin, renonça aux honneurs d’un canonicat à Reims, et, au milieu de mille contradictions et adversités, il fonda la société des maîtres des Écoles chrétiennes qui, aujourd’hui encore, accomplit un si grand bien dans l’Église.

La messe Os iusti est du Commun des Confesseurs, mais la première collecte et l’Évangile sont propres.

La collecte est pieuse ; mais pour vouloir contenir trop de choses, jusqu’à être un résumé de la biographie du Saint, elle est devenue prolixe et absolument rebelle aux lois rythmiques de l’antique cursus.

L’Évangile (Matth., XVIII, 1-5) a déjà été lu en partie le 8 mai. Jésus y fait l’éloge de l’innocence des enfants qu’il propose comme modèles à tous les chrétiens. L’enfant est simple, chaste et surtout humble, car, sans effort, il se reconnaît petit, faible, inférieur à ceux qui sont plus âgés que lui. Cette humilité naturelle du petit enfant plaît tout spécialement ; aussi devons-nous nous efforcer d’avoir une humble opinion de nous-mêmes en toute sincérité et non par calcul ou affectation, mais pour plaire à Dieu qui, étant tout, veut être aussi tout en nous.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Si vous ne devenez pas comme des petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux.

Saint Jean-Baptiste. — Jour de mort : Le 7 avril 1719. Tombeau : à la maison-mère de Lembecq-lez-Hal, près de Bruxelles, en Belgique. Image : On le représente en prêtre, exhortant des enfants. Vie : Le saint naquit en 1651, à Reims. Après une pieuse jeunesse, il entra dans l’état ecclésiastique et fut ordonné prêtre en 1678. Il se sentit bientôt appelé par Dieu à « instruire les pauvres dans la doctrine chrétienne et particulièrement à conduire la jeunesse sur la voie de la vérité » (Oraison). Il fonda la Congrégation des Frères des écoles chrétiennes. C’est un Institut méritant qui compte plus de 17.000 frères dans environ 2.000 maisons. Le saint a beaucoup contribué au développement des écoles populaires. Par la fondation de sa Congrégation, il a donné des maîtres à la jeunesse dont l’éducation était très négligée et il a créé les premières écoles normales d’instituteurs. Par amour de la pauvreté, il renonça à son canonicat et distribua ses biens aux pauvres (Ép.). Son zèle pour la jeunesse le dévorait. Il était très sévère pour lui-même, jeûnait, se flagellait et exerçait d’autres actes de pénitence ; il passait des nuits entières en prière (Intr.). Il mourut à l’âge de 68 ans, le 7 avril 1719, le Vendredi-Saint. Ses dernières paroles furent : « J’adore en tout les dispositions de Dieu à mon égard ».

La messe. — La messe est du commun des confesseurs (Os justi) avec le bel Évangile des enfants dans lequel le Seigneur nous donne les enfants comme modèles : « Si vous ne vous convertissez pas et ne devenez pas comme des petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux ». Nous devons être comme des enfants devant Dieu, avoir la simplicité des enfants, l’innocence des enfants, l’obéissance des enfants, la foi des enfants. Le Seigneur nous exhorte aussi à aimer les enfants : « Celui qui reçoit un enfant comme celui-ci en mon nom me reçoit ». Saint Jean Chrysostome nous dit aujourd’hui au bréviaire : « Former l’âme des jeunes gens me paraît un plus grand art que l’art du peintre et du sculpteur ».