Fête à Naples depuis le IVème siècle, fête supprimée par S. Pie V du calendrier universel en 1568 et rétablie en 1586.
(Leçons des Matines (avant 1960)
Quatrième leçon. Alors que Dioclétien et Maximien sévissaient contre les Chrétiens, Janvier, Évêque de Bénévent, conduit à Nole, comparut devant Timothée, préfet de la Campanie, comme faisant profession de la foi chrétienne, Dans cette ville, on soumit sa constance à diverses épreuves : jeté dans une fournaise ardente, il en sortit si bien préservé que, ni ses vêtements ni même ses cheveux, ne ressentirent aucune atteinte des flammes. A cette vue, le préfet, enflammé de colère, ordonna d’écarteler le corps du Martyr, jusqu’à disjoindre les articulations des nerfs et des membres. Pendant ce temps, son Diacre Festus et le Lecteur Didier furent pris, enchaînés et traînés à Pouzzoles, devant le char du préfet, conjointement avec leur Évêque. Tous les trois furent jetés dans une prison où l’on détenait Sosie de Misène et le diacre Procule de Pouzzoles, Eutiche et Acute, laïques, tous condamnés aux bêtes.
Cinquième leçon. Le lendemain on les exposa tous aux bêtes dans l’amphithéâtre, mais celles-ci, oubliant leur férocité naturelle, vinrent se prosterner aux pieds de Janvier. Timothée, attribuant ce miracle à des enchantements, prononça la sentence capitale contre les Martyrs du Christ. Au même instant il devint aveugle, mais il recouvra bientôt la vue à la prière du bienheureux Janvier. A la suite de ce miracle, cinq mille hommes environ crurent en Jésus-Christ. Quant au juge ingrat, le bienfait ne l’adoucit point : furieux de voir une aussi grande multitude se convertir, et fanatique observateur des décrets impériaux, il ordonna que le saint Évêque et ses compagnons fussent frappés du glaive.
Sixième leçon. Les villes voisines, chacune suivant son désir d’adopter tel ou tel d’entre ces Martyrs pour protecteur auprès de Dieu, prirent soin d’ensevelir leurs corps. Sur l’avis du ciel, les Napolitains enlevèrent celui de Janvier. Ce corps fut transporté d’abord à Bénévent, puis au monastère de Monte-Vergine, et enfin à Naples, où, placé dans la plus vaste église, il y fut glorifié par de nombreux miracles, il faut citer celui-ci en premier lieu : il éteignit les tourbillons enflammés qui sortaient du mont Vésuve et répandaient la crainte et la dévastation, non seulement dans les régions voisines, mais même dans celles qui étaient plus éloignées. C’est aussi un fait bien connu que son sang desséché, conservé dans des fioles de verre, se liquéfie et bouillonne miraculeusement, comme s’il venait d’être récemment répandu, aussitôt qu’on le met en présence du chef de ce même Martyr. Ce miracle se voit encore de nos jours.
Ss IANUARII Ep., et Sociorum |
Sts JANVIER Ev., et ses compagnons |
Ant. ad Introitum. Ps. 36, 39. | Introït |
Salus autem iustórum a Dómino : et protéctor eórum est in témpore tribulatiónis. | Mais le salut des justes vient du Seigneur, et il est leur protecteur au temps de la tribulation. |
Ps. Ibid., 1. | |
Noli æmulári in malignántibus : neque zeláveris faciéntes iniquitátem. | Ne porte pas envie aux méchants, ne sois pas jaloux de ceux qui commettent l’iniquité. |
V/. Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Deus, qui nos ánnua sanctórum Mártyrum tuórum Ianuárii et Sociórum eius sollemnitáte lætíficas : concéde propítius ; ut, quorum gaudémus méritis, accendámur exémplis. Per Dóminum. | Ô Dieu qui nous réjouissez en la solennité annuelle de vos saints Martyrs Janvier et ses compagnons ; faites, dans votre clémence, que notre piété s’enflamme aux exemples de ceux dont les mérites nous remplissent d’allégresse. |
Léctio Epístolæ beáti PauliApóstoli ad Hebrǽos. | Lecture de l’Épître de saint Paul Apôtre aux Hébreux. |
Hebr. 10, 32-38. | |
Fratres : Rememorámini prístinos dies, in quibus illumináti magnum certámen sustinuístis passiónum : et in áltero quidem oppróbriis et tribulatiónibus spectáculum facti : in áltero autem sócii táliter conversántium effécti. Nam et vinctis compássi estis, et rapínam bonórum vestrórum cum gáudio suscepístis, cognoscéntes vos habere meliórem et manéntem substántiam. Nolíte itaque amíttere ! confidéntiam vestram, quæ magnam habet remuneratiónem. Patiéntia enim vobis necéssaria est : ut, voluntátem Dei faciéntes, reportétis promissiónem. Adhuc enim módicum aliquántulum, qui ventúrus est, véniet, et non tardábit. Iustus autem meus ex fide vivit. | Mes frères, Rappelez en votre mémoire ces premiers jours où, après avoir été illuminés, vous avez soutenu un grand combat de souffrances, d’une part exposés comme en spectacle aux opprobres et aux tribulations, et de l’autre, prenant part aux maux de ceux qui étaient traités de même. Car vous avez eu de la compassion pour les prisonniers, et vous avez accepté avec joie la perte de vos biens, sachant que vous aviez une richesse meilleure et permanente. N’abandonnez donc pas votre confiance, qui aura une grande rémunération. En effet, la patience vous est nécessaire, afin que faisant la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis. Encore bien peu de temps, et celui qui doit venir viendra ; il ne tardera pas. Or, mon juste vit de la foi. |
Graduale. Ps. 33, 18-19. | Graduel |
Clamavérunt iusti, et Dóminus exaudívit eos : et ex ómnibus tribulatiónibus eórum liberávit eos. | Les justes ont crié, et le Seigneur les a exaucés, et il les a délivrés de toutes leurs tribulations. |
V/. Iuxta est Dóminus his, qui tribuláto sunt corde : et húmiles spíritu salvábit. | V/. Le Seigneur est près de ceux qui ont le cœur affligé, et il sauvera les humbles d’esprit. |
Allelúia, allelúia. V/. Te Mártyrum candidátus laudat exércitus, Dómine. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. La blanche armée des Martyrs chante vos louanges, Seigneur. Alléluia. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Matthǽum. | Lecture du Saint Evangile selon saint Mathieu. |
Matth. 24, 3-13. | |
In illo témpore : Sedénte Iesu super montem Olivéti, accessérunt ad eum discípuli secréto, dicéntes : Dic nobis, quando hæc erunt ? et quod signum advéntus tui et consummatiónis sǽculi ? Et respóndens Iesus, dixit eis : Vidéte, ne quis vos sedúcat. Multi enim vénient in nómine meo, dicéntes : Ego sum Christus : et multos sedúcent. Auditúri enim estis pr.lia et opiniónes proeliórum. Vidéte, ne turbémini. Opórtet enim hæc fíeri, sed nondum est finis. Consúrget enim gens in gentem, et regnum in regnum, et erunt pestiléntiæ et fames et terræmótus per loca. Hæc autem ómnia inítia sunt dolórum. Tunc tradent vos in tribulatiónem et occídent vos : et éritis ódio ómnibus géntibus propter nomen meum. Et tunc scandalizabúntur multi, et ínvicem tradent, et odio habébunt ínvicem. Et multi pseudoprophétæ surgent, et sedúcent multos. Et quóniam abundávit iníquitas, refrigéscet cáritas multórum. Qui autem perseveráverit us-que in finem, hic salvus erit. | En ce temps-là : Jésus était assis sur le mont des Oliviers, ses disciples s’approchèrent de lui en particulier, et lui dirent : Dites-nous quand ces choses arriveront, et quel signe il y aura de votre avènement et de la consommation du siècle. Et Jésus leur répondit : Prenez garde que personne ne vous séduise. Car beaucoup viendront sous mon nom, disant : Je suis le Christ, et ils en séduiront beaucoup. Vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres. Gardez-vous de vous troubler ; car il faut que ces choses arrivent, mais ce ne sera pas encore la fin. Car on verra se soulever peuple contre peuple, et royaume contre royaume ; et il y aura des pestes et des famines, et des tremblements de terre en divers lieux. Et tout cela ne sera que le commencement des douleurs. Alors on vous livrera aux tourments, et on vous fera mourir ; et vous serez en haine à toutes les nations, à cause de Mon nom. Alors aussi beaucoup seront scandalisés, et ils se trahiront et se haïront les uns les autres. Et de nombreux faux prophètes surgiront, et séduiront beaucoup de monde. Et parce que l’iniquité abondera, la charité d’un grand nombre se refroidira. Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. |
¶ In Missis votives post Septuagesimam in fine sequentæ antiphonæ Allelúia omittitur. | ¶ Aux Messes votives après la Septuagésime, on omet l’Allelúia à la fin de l’antienne qui suit. |
Ant. ad Offertorium. Sap. 3, 1, 2 et 3. | Offertoire |
Iustórum ánimæ in manu Dei sunt, et non tanget illos torméntum malítiae : visi sunt óculis insipiéntium mori : illi autem sunt in pace, allelúia. | Les âmes des Justes sont dans la main de Dieu, et le tourment de la mort ne les touchera pas ; aux yeux des insensés, ils ont paru mourir, cependant ils sont en paix, alléluia. |
Secreta | Secrète |
Oblátis, quǽsumus, Dómine, placáre munéribus : et, intercedéntibus sanctis Martýribus tuis Ianuário et Sóciis eius, a cunctis nos defénde perículis. Per Dóminum. | Laissez-vous fléchir, Seigneur, par l’offrande de ces dons ; et préservez-nous de tous les périls grâce à l’intercession de vos saints martyrs Janvier et ses Compagnons. |
Ant. ad Communionem. Matth. 10, 27. | Communion |
Quod dico vobis in ténebris, dícite in lúmine, dicit Dóminus : et quod in aure audítis, prædicáte super tecta. | Ce que je vous dis dans l’obscurité, dites-le dans la lumière, dit le Seigneur ; et ce qui est dit à l’oreille, prêchez-le sur les toits. |
Postcommunio | Postcommunion |
Hæc nos commúnio, Dómine, purget a crímine : et, intercedéntibus sanctis Martýribus tuis Ianuário et Sóciis eius, cæléstis remédii fáciat esse consórtes. Per Dóminum. | Que cette communion, Seigneur, nous purifie de nos fautes ; et que par l’intercession de vos Saints Martyrs Janvier et ses Compagnons, elle nous unisse inséparablement à Celui qui s’est fait le remède céleste de nos âmes. |