Mort à Rome le 10 novembre 461. Fêté à Rome le 28 juin, jour de la translation de son corps (origine de la fête de St Léon II).
Bède le Vénérable, suivant en cela le Liber Pontificalis, inscrivit sa déposition au 11 avril dans son martyrologe : la fête entra alors à cette date dans les sacramentaires francs du VIIIe siècle. Rome adopta la date du 11 avril au XIe siècle, célébrant ainsi deux fois St Léon le Grand jusqu’à ce qu’une confusion fasse de la date du 28 juin la fête de St Léon II, erreur entérinée par la réforme de St Pie V qui institua la fête de ce pape.
Benoît XIV a déclaré St Léon le Grand docteur en 1754.
Son office comportait la particularité d’avoir au premier nocturne, contrairement aux autres fêtes du même rang d’un pape ou d’un docteur, une lecture de l’Écriture propre (1 Petr. 1, 1-21) et non celle de l’Écriture occurrente, en raison notamment de son homélie qui tenait lieu de troisième Nocturne sur le commentaire de Matt. 16, 13-19.
Messe après 1942 | |
Missa Si díligis me, de Communi Summorum Pontificum. | Messe Si díligis me, du Commun des Souverains Pontifes. |
Oratio C 1 | Collecte C 1 |
Gregem tuum, Pastor ætérne, placátus inténde : et, per beátum Leónem Summum Pontíficem, perpétua protectióne custódi ; quem totíus Ecclésiæ præstitísti esse pastórem. Per Dóminum nostrum. | Pasteur éternel de l’Église, regardez avec bienveillance votre troupeau, protégez-le et gardez-le toujours. Nous vous le demandons par le bienheureux Pape Léon que vous avez placé comme berger à la tête de l’Église. |
Ante 1960 : Credo | Avant 1960 : Credo |
Secreta C 1 | Secrète C 1 |
Oblátis munéribus, quǽsumus, Dómine, Ecclésiam tuam benígnus illúmina : ut, et gregis tui profíciat ubique succéssus, et grati fiant nómini tuo, te gubernánte, pastóres. Per Dóminum. | Grâce à l’offrande de ces presents, accordez Seigneur, la lumière à votre Église ; faites prospérer partout votre troupeau, et daignez diriger ses pasteurs pour qu’ils vous soient agréables. |
Postcommunio C 1 | Postcommunion C 1 |
Refectióne sancta enutrítam gubérna, quǽsumus, Dómine, tuam placátus Ecclésiam : ut, poténti moderatióne dirécta, et increménta libertátis accípiat et in religiónis integritáte persístat. Per Dóminum nostrum. | Seigneur, dirigez avec amour votre Église qui vient de se nourrir à cette table sainte, pour que, sous votre conduite toute-puissante, elle voie grandir sa liberté, et garde la religion dans toute sa pureté. |
Messe avant 1942 | |
Ant. ad Introitum. Eccli. 15, 5. | Introït |
In médio Ecclésiæ apéruit os eius : et implévit eum Dóminus spíritu sapiéntiæ et intelléctus : stolam glóriæ índuit eum. (T.P. Allelúia, allelúia.) | Au milieu de l’Église, il a ouvert la bouche, et le Seigneur l’a rempli de l’esprit de sagesse et d’intelligence, et il l’a revêtu de la robe de gloire. (T.P. Alléluia, alléluia.) |
Ps. 91,2. | |
Bonum est confitéri Dómino : et psállere nómini tuo, Altíssime. | Il est bon de louer le Seigneur et de chanter votre nom, ô Très-Haut. |
V/. Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Exáudi, quǽsumus, Dómine, preces nostras, quas in beáti Leónis Confessóris tui atque Pontíficis sollemnitáte deférimus : et, qui tibi digne méruit famulári, eius intercedéntibus méritis, ab ómnibus nos absólve peccátis. Per Dóminum nostrum. | Nous vous supplions, Seigneur, d’exaucer les prières que nous vous adressons en la solennité du bienheureux Léon, votre Confesseur et Pontife, et de nous accorder, grâce aux mérites et à l’intercession de celui qui vous a si dignement servi, le pardon de tous nos péchés. |
Léctio libri Sapiéntiæ. | Lecture du livre de la Sagesse. |
Eccli. 39, 6-14. | |
Iustus cor suum tradet ad vigilándum dilúculo ad Dóminum, qui fecit illum, et in conspéctu Altíssimi deprecábitur. Apériet os suum in oratióne, et pro delíctis suis deprecábitur. Si enim Dóminus magnus volúerit, spíritu intellegéntias replébit illum : et ipse tamquam imbres mittet elóquia sapiéntiæ suæ, et in oratióne confitébitur Dómino : et ipse díriget consílium eius et disciplínam, et in abscónditis suis consiliábitur. Ipse palam fáciet disciplínam doctrínæ suæ, et in lege testaménti Dómini gloriábitur. Collaudábunt multi sapiéntiam eius, et usque in sǽculum non delébitur. Non recédet memória eius, et nomen eius requirétur a generatióne in generatiónem. Sapiéntiam eius enarrábunt gentes, et laudem eius enuntiábit ecclésia. | Le juste appliquera son cœur à veiller dès le matin auprès du Seigneur qui l’a créé, et il priera en présence du Très-Haut. Il ouvrira sa bouche pour la prière, et il demandera pardon pour ses péchés. Car si le souverain Seigneur le veut, il le remplira de l’esprit d’intelligence, et alors il répandra comme la pluie les paroles de sa sagesse, et il glorifiera le Seigneur dans la prière. Il réglera ses conseils et sa doctrine, et il méditera les secrets de Dieu. Il publiera les instructions de sa doctrine, et il mettra sa gloire dans la loi de l’alliance du Seigneur. Beaucoup loueront sa sagesse, et il ne sera jamais oublié. Sa mémoire ne s’effacera point ;, et son nom sera honoré de génération en génération. Les nations publieront sa sagesse, et l’assemblée célébrera ses louanges. |
Graduale. Ps. 36, 30-31. | Graduel |
Os iusti meditábitur sapiéntiam, et lingua eius loquétur iudícium. | La bouche du juste méditera la sagesse et sa langue proférera l’équité. |
V/. Lex Dei eius in corde ipsíus : et non supplantabúntur gressus eius. | V/. La loi de son Dieu est dans son cœur et on ne le renversera point. |
Tractus. Ps. 111, 1-3. | Trait |
Beátus vir, qui timet Dóminum : in mandátis eius cupit nimis. | Heureux l’homme qui craint le Seigneur et qui met ses délices dans ses commandements. |
V/. Potens in terra erit semen eius : generátio rectórum benedicétur | V/. Sa race sera puissante sur la terre ; la postérité des justes sera bénie. |
V/. Glória et divítiæ in domo eius : et iustítia eius manet in sǽculum sǽculi. | V/. La gloire et les richesses sont dans sa maison, et sa justice demeure dans tous les siècles. |
¶ Tempore paschali, omissis graduale et tractu, dicitur : | ¶ Pendant le temps pascal, on omet le graduel et le trait, et on dit : |
Allelúia, allelúia. V/. Eccli. 45, 9. Amávit eum Dóminus, et ornávit eum : stolam glóriæ índuit eum. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. Le Seigneur l’a aimé et l’a orné. Il l’a revêtu d’une robe de gloire. |
Allelúia. V/. Osee 14, 6. Iustus germinábit sicut lílium : et florébit in ætérnum ante Dóminum. Allelúia. | Allelúia. V/. Le juste germera comme le lis, et il fleurira éternellement en présence du Seigneur. Alléluia. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Matthǽum. | Lecture du Saint Evangile selon saint Mathieu. |
Matth. 16, 13-19. | |
In illo témpore : Venit Iesus in partes Cæsaréæ Philippi, et interrogábat discípulos suos, dicens : Quem dicunt hómines esse Fílium hóminis ? At illi dixérunt : Alii Ioánnem Baptístam, alii autem Elíam, álii vero Ieremíam aut unum ex Prophétis. Dicit illis Iesus : Vos autem quem me esse dícitis ? Respóndens Simon Petrus, dixit : Tu es Christus, Fílius Dei vivi. Respóndens autem Iesus, dixit ei : Beátus es, Simon Bar Iona : quia caro et sanguis non revelávit tibi, sed Pater meus, qui in cælis est. Et ego dico tibi, quia tu es Petrus, et super hanc petram ædificábo Ecclésiam meam, et portæ ínferi non prævalébunt advérsus eam. Et tibi dabo claves regni cælórum. Et quodcúmque ligáveris super terram, erit ligátum et in cælis : et quodcúmque sólveris super terram, erit solútum et in cælis. | En ce temps-là, Jésus vint aux environs de Césarée de Philippe, et il interrogeait ses disciples, en disant : Que disent les hommes touchant le Fils de l’homme ? Ils lui répondirent : Les uns, qu’il est Jean-Baptiste ; les autres, Elie ; les autres, Jérémie, ou quelqu’un des prophètes. Jésus leur dit : Et vous, qui dites-vous que je suis. Simon-Pierre, prenant la parole, dit : Vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant. Jésus lui répondit : Tu es bienheureux, Simon, fils de Jonas, parce que ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux. Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon église, et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle. Et je te donnerai les clefs du royaume des cieux ; et tout ce que tu lieras sur la terre sera lié aussi dans les cieux, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. |
Credo | Credo |
Ant. ad Offertorium. Ps. 88, 21-22. | Offertoire |
Invéni David servum meum, oleo sancto meo unxi eum : manus enim mea auxiliábitur ei, et bráchium meum confortábit eum. (T.P. Allelúia.) | J’ai trouvé David mon serviteur ; je l’ai oint de mon huile sainte ; car ma main l’assistera et mon bras le fortifiera. (T.P. Alléluia.) |
Secreta | Secrète |
Sancti Leónis Confessóris tui atque Pontíficis, quǽsumus, Dómine, ánnua sollémnitas pietáti tuæ nos reddat accéptos : ut, per hæc piæ placatiónis offícia, et illum beáta retribútio comitétur, et nobis grátiæ tuæ dona concíliet. Per Dóminum. | Que la solennité annuelle de Saint Léon, votre Confesseur et Pontife, nous rende agréables à votre bonté, nous vous en supplions, Seigneur, en sorte que ce sacrifice d’expiation et de piété ajoute au bonheur qui est sa récompense et nous procure les dons de votre grâce. |
Ant. ad Communionem. Matth. 24,46-47. | Communion |
Beátus servus, quem, cum vénerit dóminus, invénerit vigilántem : amen, dico vobis, super ómnia bona sua constítuet eum. (T.P. Allelúia.) | Heureux le serviteur que le maître, à son arrivée, trouvera veillant ; en vérité, je vous le dis, il l’établira sur tous ses biens. (T.P. Alléluia.) |
Postcommunio | Postcommunion |
Deus, fidélium remunerátor animárum : præsta ; ut beáti Leónis Confessóris tui atque Pontíficis, cuius venerándam celebrámus festivitátem, précibus indulgéntiam consequámur. Per Dóminum | O Dieu, qui récompensez les âmes fidèles, accordez-nous de recevoir notre pardon, grâce aux prières du bienheureux Léon, votre Confesseur et Pontife, dont nous célébrons la fête vénérable. |
Leçons des Matines avant 1960
Au premier nocturne.
Commencement de la 1re Épitre de l’Apôtre Saint Pierre. Cap. 1, 1-21.
Première leçon. Pierre, Apôtre de Jésus-Christ, aux étrangers de la dispersion dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l’Asie et la Bithynie, élus, selon la prescience de Dieu le Père, pour être sanctifiés par l’Esprit, pour obéir et être arrosés du sang de Jésus-Christ : qu’en vous la grâce et la paix s’accroissent. Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés pour une vive espérance, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour un héritage incorruptible, qui n’est pas souillé, qui ne peut se flétrir, réservé dans les cieux pour vous, qui par la vertu de Dieu êtes gardés au moyen de la foi pour le salut qui doit être révélé à la fin des temps.
Deuxième leçon. En (ce salut) vous serez transportés de joie, bien qu’il faille maintenant que pour peu de jours vous soyez contristés par diverses tentations, afin que l’épreuve de votre foi, beaucoup plus précieuse que l’or (qu’on éprouve par le feu), soit trouvée digne de louange, de gloire et d’honneur à la révélation de Jésus-Christ, que vous aimez, quoique vous ne l’ayez point vu ; en qui vous croyez, sans le voir encore maintenant ; or, croyant ainsi, vous tressaillirez d’une joie ineffable et glorifiée ; obtenant comme fin de votre foi le salut de vos âmes. Salut qu’ont recherché et scruté les Prophètes qui ont prédit la grâce que vous deviez recevoir. Et, comme ils cherchaient quel temps et quelles circonstances l’Esprit du Christ qui était en eux indiquait, en prédisant les souffrances du Christ et les gloires qui devaient les suivre, il leur fut révélé que ce n’était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu’ils étaient dispensateurs des choses qui vous sont annoncées maintenant par ceux qui vous ont évangélisés par l’Esprit-Saint envoyé du ciel, et que les Anges désirent contempler.
Troisième leçon. C’est pourquoi ayant ceint les reins de votre esprit, étant sobres, placez votre espérance entière dans la grâce qui vous sera donnée lorsque paraîtra Jésus-Christ. Comme des enfants obéissants, ne vous conformez pas à vos convoitises d’autrefois, quand vous étiez dans l’ignorance ; mais, à l’image du Saint qui vous a appelés, soyez saints vous aussi dans toute votre conduite, car il est écrit : Vous serez saints parce que je suis saint. Et si vous invoquez comme votre Père celui qui, sans faire acception des personnes, juge chacun selon ses œuvres, conduisez-vous avec crainte durant le temps de votre pèlerinage ; sachant que ce n’est point par des choses périssables, par l’or ou l’argent, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous teniez de vos pères, mais par le précieux sang du Christ, comme de l’Agneau sans tache et sans défaut, prédestiné avant la création du monde, et manifesté dans les derniers temps à cause de vous, qui par lui croyez en Dieu, lequel l’a ressuscité d’entre les morts, et lui a donné la gloire, afin que votre foi et votre espérance fussent en Dieu.
Au deuxième nocturne.
Quatrième leçon. Léon naquit en Toscane. Il gouverna l’Église au temps où Attila, roi des Huns, surnommé le fléau de Dieu, envahissant l’Italie, prit la ville d’Aquilée après un siège de trois jours, la pilla et l’incendia. Entraîné de là vers Rome par une ardente fureur, le prince barbare se préparait déjà à faire traverser le Mincio à ses troupes, près de l’endroit où il se jette dans le Pô, lorsque Léon, ému de compassion en voyant les maux qui menaçaient l’Italie, vint à sa rencontre, et par une éloquence divine sut persuader Attila de revenir sur ses pas. Les barbares demandèrent à leur chef pourquoi, contre sa coutume, il avait montré tant de respect à ce Pontife romain, au point de faire tout ce qu’il lui avait commandé. Il répondit qu’il avait agi par crainte d’un autre personnage, revêtu d’habits sacerdotaux, qui se tenait debout près du Pape pendant qu’il lui parlait et qui, l’épée nue, menaçait de lui donner la mort s’il n’obéissait à Léon. C’est pourquoi Attila retourna en Pannonie.
Cinquième leçon. Léon fut reçu à Rome avec une joie singulière par toute la population. Peu après, Genséric ayant envahi la Ville, il lui persuada avec la même force d’éloquence, et grâce à l’estime qu’inspirait sa sainteté, d’empêcher l’incendie, les ignominies et les meurtres. Le saint Pape, voyant l’Église attaquée par beaucoup d’hérésies et troublée surtout par les Nestoriens et les Eutychiens, convoqua un concile à Chalcédoine. Six cent trente Évêques s’y trouvèrent réunis, on y condamna Eutychès, Dioscore, et, pour la seconde fois, Nestorius ; puis Léon confirma par son autorité les décrets de ce concile.
Sixième leçon. Le saint Pontife s’occupa ensuite de faire réparer et construire des églises ; ce fut par son conseil qu’une pieuse femme, nommée Démétria, bâtit dans sa propriété l’église de Saint-Etienne sur la voie Latine, à trois milles de Rome ; lui-même en éleva une sur la voie Appienne sous le nom de saint Corneille ; de plus il répara beaucoup d’autres édifices religieux et les pourvut de nouveau de vases sacrés. Il fit construire des voûtes dans les trois basiliques de Saint-Pierre, de Saint-Paul et Constantinienne ; il édifia un monastère près de la basilique de Saint-Pierre, et il établit au tombeau des Apôtres des gardiens qu’il appela Cubiculaires. Il statua qu’au Canon de la Messe, on ajouterait ces mots : Sanctum sacrificium, immaculatum hostiam : sacrifice saint, hostie immaculée. Il ordonna que les religieuses ne recevraient le voile bénit qu’après avoir fait preuve jusqu’à quarante ans de virginité. Illustre par ces actions et par d’autres encore, auteur de beaucoup d’écrits pleins de sainteté et d’éloquence, Léon s’endormit dans le Seigneur, le trois des ides d’avril. Il tint le siège pontifical vingt ans, dix mois et vingt-huit jours.
Au troisième nocturne.
Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu. Cap. 16, 13-19.
En ce temps-là : Jésus vint aux environs de Césarée de Philippe, et il interrogeait ses disciples, en disant : Que disent les hommes touchant le Fils de l’homme ? Et le reste.
Homélie de saint Léon, Pape.
Septième leçon. Ainsi que nous l’avons appris par la lecture de l’Évangile, le Seigneur avait interrogé ses disciples, leur demandant ce qu’ils pensaient de lui-même au milieu des opinions diverses des hommes, et le bienheureux Apôtre Pierre avait répondu : « Vous êtes le Christ, Fils du Dieu vivant ». Le Seigneur dit alors : « Tu es heureux, Simon, fils de Jean, car la chair ni le sang ne t’ont révélé ceci, mais mon Père, qui est dans les cieux. Aussi moi je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle. Et je te donnerai les clefs du royaume des cieux ; et tout ce que tu lieras sur la terre, sera lié aussi dans les cieux ; et tout ce que tu délieras sur la terre, sera aussi délié dans les cieux ». Ce que la Vérité a établi demeure donc ; et le bienheureux Pierre, gardant la solidité de pierre qu’il a reçue, ne cesse de tenir le gouvernail de l’Église, à lui confié.
Huitième leçon. Dans l’Église universelle, Pierre répète chaque jour : « Vous êtes le Christ, le fils du Dieu vivant, » et toute langue qui confesse le Seigneur est instruite par le magistère de cette voix. C’est cette foi qui triomphe du démon et brise les liens de ceux qu’il avait rendus captifs. C’est cette foi qui, après les avoir arrachés au monde, les introduit dans le ciel, et les portes de l’enfer ne peuvent prévaloir contre elle. Il lui a été donné par Dieu une telle fermeté que jamais la perversité de l’hérésie n’a pu la corrompre, ni la perfidie du paganisme la vaincre. C’est donc aussi, mes bien-aimés, dans ces sentiments que la fête d’aujourd’hui est célébrée par un culte raisonnable, en sorte qu’en mon humble personne l’on considère et l’on honore celui en qui se perpétue sa sollicitude de tous les pasteurs, et qui conserve toujours la garde des brebis, à lui confiées ; celui dont la dignité ne diminue ni ne décline, même en un indigne héritier.
Neuvième leçon. Quand donc nous faisons entendre nos exhortations à votre sainte assemblée croyez que celui-là même vous parle dont nous tenons la place. C’est, animé de son affection pour vous, que nous vous avertissons, et nous ne vous prêchons rien qu’il n’ait enseigné, vous conjurant de ceindre spirituellement vos reins et de mener une vie chaste et sobre dans la crainte de Dieu. Vous êtes, comme le dit l’Apôtre, « ma couronne et ma joie », si votre foi qui, dès le commencement de l’Évangile, a été célébrée dans le monde entier, persévère en toute sainteté et dilection. Toute l’Église, répandue dans l’univers entier, doit sans doute fleurir en toutes les vertus, mais il convient qu’entre tous les peuples vous vous distinguiez par le mérite d’une piété plus excellente, vous qui, établis au sommet de la religion chrétienne et sur la pierre même de l’apostolat, avez été, avec tous les hommes, rachetés par Jésus-Christ notre Seigneur, et de préférence à tous les hommes, instruits par le bienheureux Apôtre Pierre.
L’un des plus grands noms des fastes de l’Église apparaît aujourd’hui sur le Cycle. Léon, Pontife et Docteur, se lève à l’horizon pascal, et vient attirer notre admiration et notre amour. Son nom seul appelle déjà l’enthousiasme. Il est le Lion, selon la signification de son nom, le Lion de la sainte Église, reproduisant ainsi en sa personne l’un des plus nobles titres de notre divin Ressuscité. Déjà, dans la suite des siècles, treize pontifes ont porté ce même nom, et cinq d’entre eux sont inscrits au catalogue des Saints ; mais nul ne l’a rendu plus glorieux que l’illustre personnage que nous fêtons aujourd’hui : aussi est-il appelé Léon le Grand.
Il a mérité ce titre par ses nobles travaux pour éclairer la foi des peuples sur le sublime mystère de l’Incarnation du Fils de Dieu. La sainte Église avait triomphé des hérésies qui s’étaient attaquées au dogme de la Trinité ; les efforts de l’enfer se portèrent alors contre le dogme du Dieu fait homme. Un évêque de Constantinople, Nestorius, osa nier l’unité de personne en Jésus-Christ, et séparer en lui le Dieu de l’homme. Le concile d’Ephèse foudroya cette erreur qui anéantissait la Rédemption. Une nouvelle hérésie, opposée à la première, mais non moins destructive du christianisme, ne tarda pas à s’élever. Le moine Eutychès soutint que dans l’Incarnation la nature humaine avait été absorbée par la nature divine, et cette erreur s’étendait avec une effrayante rapidité. L’Église sentit le besoin d’un docteur qui résumât avec précision et autorité le dogme qui fait le fondement de nos espérances. Léon se leva alors, et du haut de la chaire apostolique où l’Esprit-Saint l’avait fait asseoir et proclama avec une éloquence et une clarté sans égales la formule de la foi antique, toujours la même, mais resplendissante d’un éclat nouveau. Un cri d’admiration partit du sein même du Concile œcuménique de Chalcédoine, rassemblé pour condamner le système impie d’Eutychès. « Pierre a parlé par la bouche de Léon ! » s’écrièrent les Pères ; et quatorze siècles n’ont pas effacé dans l’Église d’Orient, comme nous le verrons tout à l’heure, l’enthousiasme qu’excitèrent les enseignements préparés par Léon pour l’Église entière.
L’Occident, en proie à toutes les calamités de l’invasion des barbares, voyait s’écrouler les derniers débris de l’empire, et Attila, le Fléau de Dieu, était déjà aux portes de Rome. La barbarie recula devant la majesté de Léon, comme l’hérésie se dissipait devant l’autorité de sa parole. Le chef des Huns, qui avait fait céder les plus formidables remparts, conféra avec le Pontife sur les bords du Mincio, et il prit l’engagement de ne pas entrer dans Rome. Le calme et la dignité de Léon, qui affrontait sans défense le plus redoutable des vainqueurs de l’Empire, et exposait sa vie pour son troupeau, avaient ébranlé le barbare. En même temps son œil apercevait dans les airs l’apôtre Pierre, sous les traits d’un auguste personnage qui protégeait l’intercesseur de Rome. Dans le cœur d’Attila la terreur vint en aide à l’admiration. Moment sublime, où tout un monde nouveau se révèle ! Le Pontife désarmé affrontant les violences du barbare, le barbare ému à la vue d’un dévouement qu’il ne comprend pas encore, le ciel intervenant pour aider cette nature féroce à s’incliner devant la force morale. L’acte de dévouement accompli par Léon exprime dans un seul trait ce que plusieurs siècles virent s’opérer dans l’Europe entière ; mais l’auréole du Pontife n’en est que plus éclatante.
Afin qu’aucun genre de gloire ne manquât à Léon, l’Esprit-Saint l’avait doué d’une éloquence que l’on pourrait appeler papale, tant elle est empreinte de majesté et de plénitude. La langue latine expirante y retrouve des accents et un tour qui rappellent parfois l’âge de sa vigueur ; et le dogme chrétien, formulé dans un style pompeux et nourri de la plus pure sève apostolique, y resplendit d’un merveilleux éclat. Léon a célébré, dans ses mémorables discours, le Christ sortant du tombeau, et conviant ses fidèles à ressusciter avec lui. Il a caractérisé entre autres la période de l’Année liturgique que nous parcourons en ce moment, quand il a dit : « Les jours qui s’écoulèrent entre la résurrection du Seigneur et son Ascension, ne furent pas des jours oisifs ; car c’est alors que furent confirmés les Sacrements et révélés les grands mystères [1]. »
L’Église grecque, dans ses Menées, consacre à saint Léon un solennel Office, auquel nous empruntons les strophes suivantes. Composées avant le schisme, elles expriment l’antique foi de l’Église de Constantinople dans la primauté du Pontife romain, et montrent d’une manière irréfutable que ce ne sont pas les Latins qui ont changé la foi. Les Grecs célèbrent la mémoire de saint Léon le dix-huit février.
(DIE XVIII FEBRUARII.) Heureux Pontife, illustre Léon, tu as été le compagnon des Pontifes fidèles et des Martyrs ; invincible dans les combats, tu t’es montré inébranlable comme la tour et la citadelle de la religion ; dans ton orthodoxie et ta science, tu as proclamé l’ineffable génération du Seigneur. Recteur de l’orthodoxie, docteur de la piété et de la sainteté, flambeau de la terre tout entière, inspiré de Dieu, gloire des vrais fidèles, sage Léon, lyre du Saint-Esprit, tu as éclairé tous les hommes par ta doctrine. Héritier de la Chaire de Pierre, comme lui tu as présidé à l’Église entière ; son esprit a été en toi, et son zèle t’enflammait pour la foi. Éclatant d’une splendide lumière, très saint Léon, tu as éclairci le mystère de l’ineffable et divine incarnation, proclamant la double nature et la double volonté du Dieu fait chair. Tout resplendissant de la science divine, tu as lancé partout les rayons de l’orthodoxie ; après avoir dissipé les ténèbres de l’hérésie, tu as quitté cette vie, ô bienheureux, et tu habites la lumière qui ne connaît pas de couchant. Par ta prédication merveilleuse, tu nous as montré le Christ Fils unique et Seigneur, engendré du Père avant les siècles, né pour nous de la Vierge, et apparaissant sur la terre semblable à nous, ô ministre inspiré des divins mystères ! Assis glorieux sur le trône du pontificat, tu as fermé la gueule des lions ; en proclamant le dogme sacré de l’adorable Trinité, tu as fait briller aux yeux de ton troupeau la lumière de la connaissance de Dieu ; c’est pour cela que tu as été glorifié comme un divin Pontife initié à la grâce de Dieu. Tu t’es levé de l’Occident, comme un soleil rayonnant : ta science a dissipé le sophisme d’Eutychès qui confondait les deux natures, et celui de Nestorius qui les divisait ; tu nous as appris à adorer un seul Christ en deux natures indivisibles, immuables et sans confusion. Inspiré de Dieu, tu as présenté comme de nouvelles tables écrites du doigt de Dieu ; semblable à Moïse apparaissant aux yeux du peuple divin, tu t es écrié dans l’assemblée des Maîtres vénérables : « Pontifes, célébrez le Christ ; bénissez-le et exaltez-le à jamais. » Maintenant, ô Pontife du Christ, tu portes une couronne éclatante de beauté ; prêtre fidèle, la justice est ton vêtement, et tu tressailles d’une joie ineffable dans le paradis des délices ; daigne supplier sans cesse le Seigneur pour ton troupeau. Dans le séjour où sont les sièges, les trônes et les rangs pour les Patriarches, tu as mérité d’entrer comme un Père, comme un vrai Patriarche, entouré des rayons de la foi et de la grâce, heureux Léon ! et nous proclamons tous l’éternelle félicité qui est ton partage.
Gloire soit à vous, ô Christ, Lion de la tribu de Juda, qui avez suscité dans votre Église un Lion pour la défendre aux jours où la sainte foi courait de si grands dangers. Vous aviez chargé Pierre de confirmer ses frères ; et nous avons vu Léon, en qui Pierre était vivant, remplir cet office avec une autorité souveraine. Nous avons entendu retentir l’acclamation du saint Concile, qui, en s’inclinant devant la doctrine toute céleste de Léon, proclamait le bienfait signalé que vous avez, en ces jours, conféré à votre troupeau, lorsque vous donnâtes à Pierre le soin de paître les brebis comme les agneaux.
O Léon ! Vous avez dignement représenté Pierre dans sa chaire. Votre parole apostolique n’a cessé d’en descendre, toujours vraie, toujours éloquente et majestueuse. L’Église de votre temps vous honora comme le maître de la doctrine, et l’Église de tous les siècles vous reconnaît pour l’un des plus savants docteurs qui aient enseigné la divine Parole. Du haut du ciel où vous siégez maintenant, répandez sur nous l’intelligence du divin mystère que vous avez été chargé d’exposer. Sous votre plume inspirée, ce mystère s’éclairât, son harmonie sublime se révèle ; et la foi se réjouit de percevoir si distinctement le divin objet auquel elle adhère. Fortifiez en nous cette foi, ô Léon ! Le Verbe incarné est encore blasphémé de nos jours ; vengez sa gloire, en nous envoyant de nouveaux docteurs.
Vous avez triomphé de la barbarie, ô noble Pontife ! Attila vous rendit les armes. De nos jours, il s’est levé de nouveaux barbares, les barbares civilisés qui nous vantent comme l’idéal des sociétés celle qui n’est plus chrétienne, celle qui dans ses lois et ses institutions ne confesse plus Jésus-Christ roi de l’humanité, auquel toute puissance a été donnée au ciel et sur la terre. Oh ! venez à notre secours ; car le mal est monte à son comble. Beaucoup sont séduits et s’en vont à l’apostasie sans s’en douter. Obtenez que la lumière ne s’éteigne pas totalement chez nous, que le scandale s’arrête enfin. Attila n’était qu’un païen ; les modernes utopistes sont chrétiens, ou du moins quelques uns voudraient l’être ; prenez pitié d’eux, et ne permettez pas qu’ils soient plus longtemps victimes de leurs illusions.
En ces jours de la Pâque qui vous rappellent, ô Léon, les labeurs de votre ministère pastoral, alors qu’entouré de vos néophytes vous les nourrissiez de vos immortels discours, priez pour les fidèles qui, dans cette même solennité, sont ressuscites avec Jésus-Christ. Ils ont besoin de connaître de plus en plus ce divin Sauveur de leurs âmes, afin de s’attacher à lui et de ne plus jamais s’en séparer. Révélez-leur tout ce qu’il est, et dans sa nature divine et dans sa nature humaine : comme Dieu, leur fin dernière, et leur juge après cette vie ; comme homme, leur frère, leur Rédempteur et leur modèle. O Léon ! Bénissez, soutenez votre successeur sur la Chaire de Pierre, et montrez-vous en ces jours l’appui de cette Rome dont vous avez célébré avec tant d’éloquence les saintes et éternelles destinées.
C’est le 10 novembre 461 que mourut ce célèbre Pontife dont le souvenir évoque les grandes victoires de l’orthodoxie dans les conciles de Constantinople et de Chalcédoine ; toutefois comme cette date était consacrée, à Rome, à un groupe insigne de martyrs ensevelis dans la basilique de Saint-Tryphon, la fête du grand Pontife passa en seconde ligne et fut transférée au 11 avril, jour où pour la première fois il fut déposé dans la tombe, sous le portique extérieur de Saint-Pierre. La mémoire du saint Pontife se présentait une seconde fois — S. Leonis secundo — le 28 juin, anniversaire de la translation de son corps à l’intérieur de la basilique vaticane, sous le pape Serge Ier. Par la suite, dans les calendriers modernes, la fête du 11 avril devint universelle, raison pour laquelle le titulaire de la commémoration du 28 juin fut peu à peu identifié avec un autre Léon, le second de ce nom, personnage qui n’a pourtant pas laissé de grandes traces dans l’histoire, et dont le pontificat ne dura qu’un an.
Voici la belle épigraphe qu’en 688 Serge Ier plaça sur la tombe du saint Pontife :
HVIVS • APOSTOLICI • PRIMVM • EST • HIC • CORPVS • HVMATVM
QVOD • EO • DECET • TVMVLO • DIGNVS • IN • ARCE • PETRI
HINC • VATVM • PROCERVMQVE • COHORS • QVOS • CERNIS • ADESSE
MEMBRA • SVB • EGREGIA • SVNT • ADOPERTA • DOMO
SED • DVDVM • VT • PASTOR • MAGNVS • LEO • SEPTA • GREGEMQVE
CHRISTICOLAM • SERVANS • LANITOR • ARCIS • ERAT
COMMONET • E • TVMVLO • QVOD • GESSERAT • IPSE • SVPERSTES
INSIDIANS • NE • LVPVS • VASTET • OVILE • DEI
TESTANTVR • MISSI • PRO • RECTO • DOGMATE • LIBRI
QVOS • PIA • CORDA • COLVNT • QVOS • PRAVA • TVRBA • TIMET
RVGIIT • ET • PAVIDA • STVPVERVNT • CORDA • FERARVM
PASTORISQVE • SVI • IVSSA • SEQVVNTVR • OVES
HIC • TAMEN • EXTREMO • IACVIT • SVB • MARMORE • TEMPLI
QVEM • IAM • PONTIFICVM • PLVRA • SEPVLCHRA • CELANT
SERGIVS • ANTISTES • DIVINO • IMPVLSVS • AMORE
NVNC • IN • FRONTE • SACRAE • TRANSTVLIT • INDE • DOMVS
EXORNANS • RVTILVM • PRAETIOSO • MARMORE • TYMBVM
IN • QVO • POSCENTES • MIRA • SVPERNA • VIDENT
ET • QVIA • PRAEMICVIT • MIRIS • VIRTVTIBVS • OLIM
VLTIMA • PONTIFIClS • GLORIA • MAIOR • ERIT
SEDIT • IN • EPISCOPATV • ANNOS • XXI • MENSEM • I
DIES • XIII • DEPOSITVS • EST • III • ID... • (APRILES)
ITERVM • TRANSLATVS • HVC • A • BEATO • PAPA
SERGIO • IIII • KAL • IVL • INDICTIONE • I Jusqu’à présent, le corps de ce Pape n’était pas enseveli
Dans la basilique de Pierre, en un tombeau digne de lui.
Ici, des Pères et des Pontifes avaient déjà été recueillir
Les ossements, pour qu’ils reposassent sous le toit de cette splendide demeure.
Léon, au contraire, en Pasteur attentif à garder le bercail et le troupeau
Chrétien, continuait à servir de portier à la basilique,
Et, comme pendant sa vie, à crier du sépulcre
Pour que le loup ne dévastât pas le bercail de Dieu.
Nous en avons pour garants les livres publiés pour la défense du dogme orthodoxe,
Que les âmes religieuses vénèrent, tandis que la troupe des adversaires les redoutent.
Le Lion surgit, et la hardiesse des bêtes féroces en demeure terrifiée,
Alors que les brebis obéissent, dociles, à la voix de leur Pasteur.
Ses ossements reposaient jadis près du seuil du temple.
Aujourd’hui déjà presque tout recouvert par les tombeaux des Pontifes.
L’évêque Serge, poussé par l’amour divin,
En transfère maintenant les ossements dans la grande nef de la basilique vaticane,
Ornant la tombe d’un marbre brillant.
Près de ce sépulcre, ceux qui prient obtiennent des grâces nombreuses ;
Et parce que, durant sa vie, Léon fut illustre par ses très nombreuses vertus,
Ainsi la gloire de ce Pontife grandira-t-elle sans cesse.
Il siégea dans l’épiscopat XXI ans, un mois et treize jours, il fut déposé dans la tombe le 11 (avril).
De nouveau il fut déposé ici par le pape Serge, le 28 juin, de la première indiction.
La messe n’offre rien de spécial, mais emprunte ses diverses parties, ça et là, au Commun des Pontifes. Cependant la lecture évangélique est celle de la fête de saint Pierre, c’est-à-dire celle qui était en usage à Rome pour l’anniversaire de l’Ordination du Pape, et que saint Léon, en pareille circonstance, avait commentée tant de fois au peuple in natale ordinationis suae.
Il ne faut pas oublier, à la gloire de saint Léon, qu’il eut à étendre son activité même dans le champ liturgique. Le Sacramentaire appelé Léonien doit contenir plusieurs compositions du saint Docteur, à qui en outre, avec de bonnes raisons, quelques liturgistes attribuent la rédaction des magnifiques offices de l’Avent.
La collecte est la suivante : « Accueillez, Seigneur, les prières que nous vous offrons à l’occasion de la fête du bienheureux Léon, pontife et confesseur de votre Nom ; et puisqu’il vous servit saintement, par ses mérites délivrez-nous de tout péché. » Quelle belle notion de l’épiscopat, lequel comporte un service de Dieu total et continu. Mais aussi, comme elle est gracieuse, la demande du peuple chrétien, d’être absous de tout péché par les mérites de celui auquel le Christ conféra jadis la puissance d’ouvrir et de fermer les portes du Ciel !
La première lecture est tirée de l’Ecclésiastique (XXXIX, 6-14) : Le docteur catholique acquiert moins la sagesse dans les livres qu’il ne la reçoit comme un don gratuit de la divine grâce, à laquelle l’âme a prêté une correspondance docile par l’humilité, la sobriété et surtout par la prière. Ainsi le serviteur de Dieu n’édifie pas seulement son propre esprit, mais, comme une pluie bienfaisante, il est destiné à faire du bien à la société chrétienne tout entière
La lecture évangélique, pour la fête de cet énergique défenseur de la primauté pontificale sur toute l’Église, est la même que le 22 février, commentée maintes fois par Léon Ier aux évêques et au peuple romain réunis autour du tombeau de saint Pierre pour célébrer l’anniversaire de son élévation au trône pontifical.
Le verset de l’offertoire est tiré du psaume 88 : « J’ai trouvé David mon serviteur ; je l’ai oint de l’huile de ma sainteté. Ma main l’aidera et mon bras le soutiendra. » David est demeuré, dans la sainte Écriture, le type symbolique du Christ et de tout digne pasteur du troupeau de Dieu. Il a mérité cet honneur par sa docilité à la grâce et sa conformité à la volonté divine, ce qui lui valut de l’Esprit Saint l’éloge de pasteur selon le cœur de Dieu.
La prière sur les oblations est la suivante : « Que la solennité annuelle du bienheureux confesseur Léon, votre Pontife, Seigneur, vous rende favorable à nous ; et que cette hostie de propitiation qui accroît sa gloire nous procure le don de votre grâce. » L’offrande du divin Sacrifice accroît dans le ciel la gloire et la béatitude accidentelle des saints, parce que les fidèles rendent à Dieu les actions de grâces qui lui sont dues, et son saint Nom est glorifié pour les mérites qu’il a accordés à ses saints. Cette gloire de Dieu se reflète sur les âmes des bienheureux et augmente leur félicité.
Le verset pour la Communion du peuple est tiré de l’Évangile selon saint Matthieu (XXIV, 46-47) : « Bienheureux ce serviteur qui sera éveillé à l’arrivée du Seigneur ; je vous assure qu’il le mettra à la tête de ses trésors. » La vénération envers les saints ne diminue en rien le culte de Dieu, au contraire elle l’accroît ; car nous les honorons comme des serviteurs fidèles qui ont bien accompli l’œuvre que leur a confiée le Seigneur et qui ont mérité près de lui grâce pour eux-mêmes et pour nous.
En l’honneur de ce grand Pape qui, sous Attila et Genséric, avait sauvé Rome de la ruine, s’élevèrent au moyen âge plusieurs églises et oratoires sur le Cœlius, sur l’Esquilin et près du Tibre, non loin du Môle d’Hadrien. Au Vatican, où saint Léon avait érigé un monastère en l’honneur des martyrs Jean et Paul, on lui dédia une chapelle spéciale, mentionnée dans la vie de Léon III. Mais son souvenir demeura vivant aussi dans les autres basiliques de Rome, où les grandes restaurations, les mosaïques, les absides et les fontaines rappelaient continuellement son nom. Dans la basilique de Saint-Paul, surtout, la mosaïque du grandiose arc triomphal conserve encore le nom de Léon le Grand, et le musée épigraphique de cette abbaye garde aussi l’inscription dédicatoire des grands travaux entrepris par le Pontife pour la restauration de ce vénérable sanctuaire. Les recueils du moyen âge ont reproduit les gracieux vers qui, autrefois, ornaient le cantharus, ou vasque pour les ablutions, qui s’élevait au centre de l’atrium de la basilique. Les voici :
Perdiderat laticum longaeva incuria cursus, | Une longue incurie avait laissé se dégrader l’aqueduc |
Quos tibi nunc pleno cantharus ore vomit. | dont vous voyez maintenant le bassin vomir les eaux à pleine bouche. |
Provida Pastoris per totum cura Leonis, | La prévoyance universelle et attentive du Pasteur Léon |
Haec ovibus Christi larga fluenta dedit. | a procuré aux brebis du Christ ces flots abondants. |
Unda lavat carnis maculas, sed crimina purgat | L’eau fait disparaître les souillures du corps ; |
Purificatque animas mundior amne Fides. | mais, plus pure que l’eau, la foi efface les fautes et purifie les âmes. |
Quisque suis meritis veneranda sacraria Pauli | Vous tous qui pénétrez pour prier dans ce sanctuaire de Paul, |
Ingrederis supplex, ablue fonte manus. | vénérable par ses mérites, lavez vos mains à la fontaine. |
Cum mundum linquens Demetrias Amnia Virgo, | Tandis que disant adieu à ce monde, la vierge Amnia Demetrias |
Clauderet extremum non moritura diem, | achevait son dernier jour — mais pour ne plus mourir — |
Haec tibi, Papa Leo, votorum extrema suorum, | elle vous transmit, ô Pape Léon, son suprême désir : |
Tradidit, ut sacrae surgeret aula domus. | la construction d’un édifice sacré. |
Mandati completa fides, sed gloria maior, | Sa volonté a été fidèlement exécutée : mais l’accomplissement d’un vœu est plus glorieux |
Interius votum solvere, quam propalam. | dans l’ordre spirituel que dans le monde visible. |
Indiderat culmen Stephanus, qui primus in orbe | Etienne avait droit à ce temple, lui le premier qu’une mort violente |
Raptus morte truci regnat in arce poli. | ait retiré de ce monde pour le faire régner dans les hauteurs du ciel. |
Praesulis hanc iussu Tigrinus presbyter aulam | Sur l’ordre de son Pontife, le prêtre Tigrinus a préparé cette demeure, |
Excolit insignis mente, labore vigens. | en sa grandeur d’âme et par son activité laborieuse. |
Tu es Pierre.
Saint Léon. — Jour de mort : 10 novembre 461. Tombeau : dans l’Église Saint-Pierre de Rome. Image : On le représente en pape et docteur de l’Église, avec la crosse et l’Évangile. Vie.. Saint Léon, pape et docteur, surnommé par honneur le Grand, gouverna l’Église de 440 à 461. Ce fut un des plus grands papes de l’histoire. De sa vie nous ne savons pas grand’chose. L’homme, disparaît presque devant le Pape. Pape, il considéra comme une de ses tâches les plus importantes de défendre la primauté du Pontife romain, successeur de saint Pierre, et de relever le prestige du Siège apostolique devant le monde. Et, de fait, peu de papes ont occupé le centre du monde ecclésiastique et du monde politique comme saint Léon. Même comme écrivain, il a une grande renommée. Ses discours, que nous rencontrons souvent dans le bréviaire, sont parmi les plus beaux et les plus profonds. Le bréviaire raconte : « Léon gouvernait l’Église précisément au moment où Attila, roi des Huns, surnommé le « fléau de Dieu », pénétrait en Italie où, après avoir assiégé pendant trois ans Aquilée, il s’empara de cette ville, la pilla, et la dévasta par le feu et le fer. Le roi des Huns, dans sa fureur, s’élançait contre Rome, et son armée commençait déjà à traverser le Mincio à l’endroit où il se jette dans le Pô. Alors, Léon, douloureusement ému par les malheurs de l’Italie, alla à sa rencontre et, par son éloquence divine, persuada à Attila de rétrograder. Comme ses familiers lui demandaient pourquoi, contre son habitude, il avait obéi si humblement aux ordres du Pontife romain, il répondit qu’il avait vu un homme, revêtu des habits sacerdotaux, debout auprès de Léon pendant qu’il parlait. Cet homme lui avait fait peur, car il avait l’épée au clair et le menaçait de mort s’il n’obéissait pas à Léon. Attila retourna en Pannonie. Quant à Léon, il revint à Rome et y fut reçu avec une joie inexprimable. Peu de temps après, Genséric attaqua la ville. Mais Léon, par la force de son éloquence et le renom de sa sainteté, le détermina à s’abstenir d’incendie, d’horreurs et de meurtre (455) ». Saint Léon fit beaucoup, aussi, pour la liturgie. Le sacramentaire dit léonien contient beaucoup d’oraisons de lui ; certains liturgistes lui attribuent la composition du bel office de l’Avent.
La messe (Si diligis). — Au pape qui a défendu la primauté du Pontife Romain revenait une place toute spéciale dans le nouvel office des Souverains Pontifes. C’est à son ancienne messe qu’a été emprunté l’évangile de la messe Si diligis, ainsi que l’homélie qui en donne un commentaire au 3e nocturne des matines. Voici ce que dit saint Léon à l’occasion du second anniversaire de son élévation : « Pierre n’a pas quitté le gouvernail de l’Église qui lui avait été confié ; c’est lui qui, tous les jours, répète dans toute l’Église : Vous êtes le Christ, Fils du Dieu vivant ! Dans mon humble personne, c’est lui qu’il faut voir, c’est lui qu’il faut honorer, car la sollicitude qu’il avait de tous les pasteurs et son souci de toutes les brebis n’ont pas cessé d’exister et dans son indigne successeur c’est sa dignité qui survit ».
Chers frères et sœurs,
En poursuivant notre chemin parmi les Pères de l’Église, véritables astres qui brillent de loin, nous abordons pendant notre rencontre d’aujourd’hui la figure d’un Pape qui, en1754, fut proclamé Docteur de l’Église par Benoît XIV : il s’agit de saint Léon le Grand. Comme l’indique l’épithète que la tradition lui attribua très tôt, il fut véritablement l’un des plus grands Papes qui aient honoré le Siège romain, contribuant largement à en renforcer l’autorité et le prestige. Premier Évêque de Rome à porter le nom de Léon, adopté ensuite par douze autres Souverains Pontifes, il est également le premier Pape dont nous soit parvenue la prédication qu’il adressait au peuple qui se rassemblait autour de lui pendant les célébrations. Il est naturel de penser également à lui dans le contexte des actuelles Audiences générales du mercredi, des rendez-vous qui pendant les dernières décennies sont devenus pour l’Évêque de Rome une forme habituelle de rencontre avec les fidèles et avec de nombreux visiteurs de toutes les parties du monde.
Léon était originaire de la région italienne de la Tuscia. Il devint diacre de l’Église de Rome autour de l’an 430 et, avec le temps, il acquit au sein de celle-ci une position de grande importance. Ce rôle de premier plan poussa Galla Placidia, qui à cette époque dirigeait l’Empire d’Occident, à l’envoyer en Gaule en 440 pour résoudre une situation difficile. Mais au cours de l’été de cette année, le Pape Sixte III - dont le nom est lié aux magnifiques mosaïques de Sainte-Marie-Majeure - mourut, et ce fut précisément Léon qui lui succéda, recevant la nouvelle alors qu’il accomplissait justement sa mission de paix en Gaule. De retour à Rome, le nouveau Pape fut consacré le 29 septembre 440. C’est ainsi que commença son pontificat, qui dura plus de vingt-et-un an, et qui a été sans aucun doute l’un des plus importants de l’histoire de l’Église. A sa mort, le 10 novembre 461, le Pape fut enterré auprès de la tombe de saint Pierre. Ses reliques sont conservées aujourd’hui encore dans l’un des autels de la Basilique vaticane.
Le Pape Léon vécut à une époque très difficile : la répétition des invasions barbares, le progressif affaiblissement en Occident de l’autorité impériale et une longue crise sociale avaient imposé à l’Évêque de Rome - comme cela devait se produire de manière encore plus forte un siècle et demi plus tard pendant le pontificat de Grégoire le Grand - d’assumer un rôle important également dans les événements civils et politiques. Cela ne manqua pas, bien évidemment, d’accroître l’importance et le prestige du Siège romain. Un épisode de la vie de Léon est en particulier resté célèbre. Il remonte à 452, lorsque le Pape rencontra à Mantoue, avec une délégation romaine, Attila, chef des Huns, et le dissuada de poursuivre la guerre d’invasion par laquelle il avait déjà dévasté les régions du nord-est de l’Italie. Et ainsi sauva-t-il le reste de la péninsule. Cet événement important devint vite mémorable, et il demeure comme le signe emblématique de l’action de paix accomplie par le Pontife. Trois ans plus tard, l’issue d’une autre initiative papale, signe d’un courage qui nous stupéfie encore, ne fut malheureusement pas aussi positive : en effet, au printemps 455 Léon ne réussit pas à empêcher que les Vandales de Genséric, arrivés aux portes de Rome, envahissent la ville sans défense, qui fut mise à sac pendant deux semaines. Toutefois, le geste du Pape - qui, sans défense et uniquement entouré de son clergé, alla à la rencontre de l’envahisseur pour le conjurer de s’arrêter - empêcha au moins que Rome ne soit incendiée et obtint que le terrible sac épargnât les Basiliques Saint-Pierre, Saint-Paul et Saint-Jean, dans lesquelles une partie de la population terrorisée se réfugia.
Nous connaissons bien l’action du Pape Léon, grâce à ses très beaux sermons - nous en conservons près de cent dans un latin splendide et clair - et grâce à ses lettres, environ cent cinquante. Dans ces textes, le Pape apparaît dans toute sa grandeur, tourné vers le service de la vérité dans la charité, à travers un exercice assidu de la parole, qui le montre dans le même temps théologien et pasteur. Léon le Grand, constamment attentif à ses fidèles et au peuple de Rome, mais également à la communion entre les différentes Églises et à leurs nécessités, fut le défenseur et le promoteur inlassable du primat romain, se présentant comme l’authentique héritier de l’Apôtre Pierre : les nombreux Évêques, en grande partie orientaux, réunis au Concile de Chalcédoine se montrèrent bien conscients de cela.
Se déroulant en 451, avec la participation de trois cent cinquante Évêques, ce Concile fut la plus importante assemblée célébrée jusqu’alors dans l’histoire de l’Église. Chalcédoine représente le point d’arrivée sûr de la christologie des trois Conciles œcuméniques précédents : celui de Nicée de 325, celui de Constantinople de 381 et celui d’Éphèse de 431. Au VI siècle, ces quatre Conciles, qui résument la foi de l’Église des premiers siècles, furent en effet déjà comparés aux quatre Évangiles : c’est ce qu’affirme Grégoire le Grand dans une lettre célèbre [2], dans laquelle il déclare "accueillir et vénérer, comme les quatre livres du saint Évangile, les quatre Conciles", car c’est sur eux - explique encore Grégoire - "comme sur une pierre carrée que s’élève la structure de la sainte foi". Le Concile de Chalcédoine - repoussant l’hérésie d’Eutichios, qui niait la véritable nature humaine du Fils de Dieu - affirma l’union dans son unique Personne, sans confusion ni séparation, des deux natures humaine et divine.
Cette foi en Jésus Christ, vrai Dieu et vrai homme, était affirmée par le Pape dans un important texte doctrinal adressé à l’Évêque de Constantinople, qui s’intitule Tome à Flavien, qui, lu à Chalcédoine, fut accueilli par les Évêques présents avec une acclamation éloquente, dont la description est conservée dans les actes du Concile : "Pierre a parlé par la bouche de Léon", s’exclamèrent d’une seule voix les Pères conciliaires. C’est en particulier de cette intervention, ainsi que d’autres effectuées au cours de la controverse christologique de ces années-là, qu’il ressort de manière évidente que le Pape ressentait avec une urgence particulière la responsabilité du Successeur de Pierre, dont le rôle est unique dans l’Église, car "à un seul apôtre est confié ce qui est communiqué à tous les apôtres", comme affirme Léon dans l’un de ses sermons pour la fête des saints Pierre et Paul [3]. Et le Pape sut exercer ces responsabilités, en Occident comme en Orient, en intervenant en diverses circonstances avec prudence, fermeté et lucidité à travers ses écrits et au moyen de ses légats. Il montrait de cette manière que l’exercice du primat romain était alors nécessaire, comme il l’est aujourd’hui, pour servir efficacement la communion, caractéristique de l’unique Église du Christ.
Conscient du moment historique dans lequel il vivait et du passage qui se produisait - à une période de crise profonde - entre la Rome païenne et la Rome chrétienne, Léon le Grand sut être proche du peuple et des fidèles à travers l’action pastorale et la prédication. Il anima la charité dans une Rome éprouvée par les famines, l’afflux des réfugiés, les injustices et la pauvreté. Il fit obstacle aux superstitions païennes et à l’action des groupes manichéens. Il relia la liturgie à la vie quotidienne des chrétiens : en unissant par exemple la pratique du jeûne à la charité et à l’aumône, en particulier à l’occasion des Quatre-temps, qui marquent pendant le cours de l’année le changement des saisons. Léon le Grand enseigna en particulier à ses fidèles - et aujourd’hui encore ses paroles restent valables pour nous - que la liturgie chrétienne n’est pas le souvenir d’événements passés, mais l’actualisation de réalités invisibles qui agissent dans la vie de chacun. C’est ce qu’il souligne dans un sermon [4] à propos de la Pâque, à célébrer à chaque époque de l’année "pas tant comme quelque chose du passé, mais plutôt comme un événement du présent". Tout cela s’inscrit dans un projet précis, insiste le saint Pontife : en effet, de même que le Créateur a animé par le souffle de la vie rationnelle l’homme façonné avec la boue de la terre, après le péché originel, il a envoyé son Fils dans le monde pour restituer à l’homme la dignité perdue et détruire la domination du diable, à travers la vie nouvelle de la grâce.
Tel est le mystère christologique auquel saint Léon le Grand, avec sa lettre au Concile d’Éphèse, a apporté une contribution efficace et essentielle, confirmant pour tous les temps - par l’intermédiaire de ce Concile - ce que dit saint Pierre à Césarée de Philippe. Avec Pierre et comme Pierre, il confesse : "Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant". Il est donc Dieu et Homme à la fois, "il n’est pas étranger au genre humain, mais étranger au péché" [5]. Dans la force de cette foi christologique, il fut un grand porteur de paix et d’amour. Il nous montre ainsi le chemin : dans la foi nous apprenons la charité. Nous apprenons donc avec saint Léon le Grand à croire dans le Christ, vrai Dieu et vrai Homme, et à réaliser cette foi chaque jour dans l’action pour la paix et dans l’amour pour le prochain. © Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana