Le Quarantième jour après Noël-Épiphanie était célébré à Jérusalem dès 386, la procession des cierges y fut ajouté en 450. Au VIe siècle, la fête est reçue à Constantinople sous le nom d’Hypapantê, ou Rencontre du vieillard Siméon et du Sauveur.
La fête est accueillie à Rome au milieu du VIIe siècle, sous le nom d’Hypapantê ou ‘Obviatio’ (Rencontre), ou de ‘jour de St Siméon’. Au milieu du VIIIe siècle, une nouvelle appellation se fit jour en pays francs, celle de purificatio Sanctae Mariae. Aux IXe et Xe siècles, les deux titres se concurrencèrent, puis le second prévalut.
Seul le martyrologe de la basilique Saint-Pierre indique le nom de Présentation : Ypapanti Domini, id est obviatio seu appresentatio Domini nostri Iesu Christi secundum carnem.
Les rubriques en italiques sont celles d’avant 1960.
IN PURIFICATIONE B. MARIÆ V. |
La Purification de la Sainte Vierge Marie |
¶ Festum Purificationis B. Mariæ Virginis habetur tamquam festum Domini. | ¶ La fête de la Purification de la Sainte Vierge Marie est considérée comme fête du Seigneur. |
¶ Si hoc Festum transferri contingit, hodie fit tantum benedíctio et distributio Candelarum atque Processio. Missa autem dicitur de Officio currenti ; et in ea Candelæ accensæ in manibus non tenentur. | ¶ S’il arrive que cette Fête soit transférée, aujourd’hui on fait la bénédiction et la procession des cierges. La Messe est dite de l’Office courant, et on n’y tient pas allumés les cierges en main. |
¶ Sacerdos indutus pluviali albo, vel sine casula, cum ministris similiter indutis, procedit ad benedicendas candelas, in medio ante altare, vel ad latus Epistolae positas, et ipse, ibidem stans versus ad altare, dicit manibus iunctis in tono feriali : | ¶ Le prêtre revêtu de la chape blanche ou bien sans chasuble, avec les ministres revêtus de même, s’avance pour la bénédiction des cierges, posés au milieu de l’Autel ou du côté de l’Epître, et il dit, tourné vers l’Autel, les oraisons suivantes sur le ton férial les mains jointes : |
¶ Finita Tertia, Sacerdos indutus Pluviali violaceo, vel sine Casula, cum Ministris similiter indutis, procedit ad benedicendum Candelas, in medio ante Altare vel ad cornu Epistolæ positas, et ipse, ibidem stans versus ad Altare, dicit manibus junctis in tono Orationis Missæ ferialis : | ¶ Après Tierce, le prêtre revêtu de la chape violette ou bien sans chasuble, avec les Ministres revêtus de même, s’avance pour la bénédiction des cierges, posés au milieu de l’Autel ou du côté de l’Epître, et il dit, tourné vers l’Autel, les oraisons suivantes sur le ton férial les mains jointes : |
V/. Dóminus vobíscum. | V/. Que le Seigneur soit avec vous. |
R/. Et cum spíritu tuo. | R/. Et avec votre esprit. |
Orémus Oratio | Prions |
Domine sancte, Pater omnípotens, ætérne Deus, qui ómnia ex níhilo creásti, et iussu tuo per ópera apum hunc liquorem ad perfectionem cérei veníre fecísti : et qui hodiérna die petitiónem iusti Simeónis implésti : te humíliter deprecámur ; ut has candélas ad usus hóminum et sanitátem córporum et animárum, sive in terra sive in aquis, per invocatiónem tui sanctíssimi nóminis et per intercessiónem beátæ Maríæ semper Vírginis, cuius hódie festa devóte celebrántur, et per preces ómnium Sanctórum tuórum, bene + dícere et sancti + ficáre dignéris : et huius plebis tuæ, quæ illas honorífice in mánibus desíderat portáre teque cantándo laudáre, exáudias voces de cælo sancto tuo et de sede maiestátis tuæ : et propítius sis ómnibus clamántibus ad te, quos redemísti pretióso Sánguine Fílii tui : Qui tecum. | Seigneur saint, Père tout-puissant, Dieu éternel, qui de rien, avez créé toutes choses, et qui par un ordre donné et au moyen du travail des abeilles, avez fait qu’une substance molle servit à former ce cierge, c’est vous aussi qui, à pareil jour, avez exaucé la demande du juste Siméon ; nous vous en prions humblement, en invoquant votre saint nom, et par l’intercession de la bienheureuse Marie toujours Vierge, dont nous célébrons aujourd’hui la fête avec dévotion, et par les prières de tous vos Saints, daignez bénir, et rendre saints ces Cierges, pour l’usage des hommes, et pour la santé des corps et des âmes, soit sur la terre, soit sur les eaux ; du ciel, votre sanctuaire, et du trône de votre majesté, exaucez les prières de votre peuple ici présent, lequel désire les porter avec honneur dans ses mains et vous louer par ses chants ; soyez enfin propice à tous ceux qui élèvent leurs voix vers vous, et que vous avez rachetés par le sang précieux de votre Fils, qui étant Dieu vit et règne. |
R/. Amen. | R/. Amen. |
Orémus Oratio | Prions |
Omnípotens sempitérne Deus, qui hodiérna die Unigénitum tuum ulnis sancti Simeónis in templo sancto tuo suscipiéndum præsentásti : tuam súpplices deprecámur cleméntiam ; ut has candélas, quas nos fámuli tui, in tui nóminis magnificéntiam suscipiéntes, gestáre cúpimus luce accénsas, bene + dícere et sancti + ficáre atque lúmine supérnæ benedictiónis accéndere dignéris : quaténus eas tibi Dómino, Deo nostro, offeréndo digni, et sancto igne dulcíssimæ caritátis tuæ succénsi, in templo sancto glóriæ tuæ repræsentári mereámur. Per eúndem Dóminum nostrum. | Dieu tout-puissant et éternel, qui avez voulu que votre fils unique, présenté en ce jour, dans votre saint temple, fût reçu dans les bras de saint Siméon ; nous supplions instamment votre clémence de daigner bénir, rendre saints, et allumer au feu de la céleste bénédiction, les Cierges que nous, vos serviteurs, nous désirons porter allumés, après les avoir reçus pour la glorification de votre nom ; afin que vous les offrant, Seigneur, notre Dieu, avec les dispositions convenables et enflammés du feu sacré de votre très douce charité nous méritions d’être présentés dans le temple saint de votre gloire. Parle même Jésus-Christ Notre-Seigneur. |
R/. Amen. | R/. Amen. |
Orémus Oratio | Prions |
Dómine Iesu Christe, lux vera, quæ illúminas omnem hóminem veniéntem in hhunc mundum : effúnde bene + dictiónem tuam super hos céreos, et sancti + fica eos lúmine grátiæ tuæ, et concéde propítius ; ut, sicut hæc luminária igne visíbili accénsa noctúrnas depéllunt ténebras ; ita corda nostra invisíbili igne, id est, Sancti Spíritus splendóre illustráta, ómnium vitiórum cæcitáte cáreant : ut, purgáto mentis óculo, ea cérnere póssimus, quæ tibi sunt plácita et nostræ salúti utília ; quaténus post huius sǽculi caliginósa discrímina ad lucem indeficiéntem perveníre mereámur. Per te, Christe Iesu, Salvátor mundi, qui in Trinitáte perfécta vivis et regnas Deus, per ómnia sǽcula sæculórum. | Seigneur Jésus-Christ, vraie lumière qui illuminez tout homme venant en ce monde, répandez votre bénédiction sur ces Cierges, et rendez-les saints, par le rayonnement de votre grâce ; et faites, dans votre bonté, que comme ces luminaires allumés à un feu visible chassent les ténèbres, ainsi nos cœurs éclairés d’un feu invisible, c’est-à-dire de la splendeur de l’Esprit-Saint, soient exempts de l’aveuglement de tous les vices ; afin que l’œil de notre âme étant purifié, nous puissions discerner ce qui vous plait et ce qui est utile à notre salut jusqu’à ce que nous méritions, après les ombres et les périls de ce siècle, d’arriver à la lumière indéfectible. Par vous, ô Christ Jésus, Sauveur du monde, qui étant Dieu, vivez et régnez encore dans une Trinité parfaite, dans tous les siècles des siècles. |
R/. Amen. | R/. Amen. |
Orémus Oratio | Prions |
Omnípotens sempitérne Deus, qui per Móysen fámulum tuum puríssimum ólei liquórem ad luminária ante conspéctum tuum iúgiter concinnánda præparári iussísti : bene + dictiónis tuæ grátiam super hos céreos benígnus infúnde ; quaténus sic adminístrent lumen extérius, ut, te donánte, lumen Spíritus tui nostris non desit méntibus intérius. Per Dóminum ... in unitáte eiúsdem. | Dieu tout-puissant et éternel, qui avez ordonné par Moïse, votre serviteur, de préparer une huile très pure pour l’entretien des lampes qui devaient brûler sans interruption en votre présence, dans votre bonté, daignez répandre la grâce de votre bénédiction sur ces Cierges ; et tandis qu’ils nous donneront extérieurement leur clarté, accordez-nous, que la lumière de votre Esprit ne manque point intérieurement à nos âmes. Par Notre-Seigneur Jésus-Christ votre Fils... en l’unité du même Saint-Esprit. |
R/. Amen. | R/. Amen. |
Orémus Oratio | Prions |
Dómine Iesu Christe, qui hodiérna die, in nostræ carnis substántia inter hómines appárens, a paréntibus in templo es præsentátus : quem Símeon venerábilis senex, lúmine Spíritus tui irradiátus, agnóvit, suscépit et benedíxit : præsta propítius ; ut, eiúsdem Spíritus Sancti grátia illumináti atque edócti, te veráciter agnoscámus et fidéliter diligámus : Qui cum Deo Patre in unitáte eiúsdem Spíritus Sancti vivis et regnas Deus, per ómnia sǽcula sæculórum. | Seigneur Jésus-Christ, qui, vous montrant aujourd’hui parmi les hommes, dans la substance de notre chair, avez été présenté au temple par vos parents ; vous, que le vénérable vieillard Siméon, irradié de la lumière de votre Esprit, a reconnu, reçu et béni ; faites, dans votre propice bonté, qu’éclairés et instruits par la grâce du même Esprit-Saint, nous vous reconnaissions sincèrement et vous aimions fidèlement. Vous qui, étant Dieu, vivez et régnez avec Dieu le Père, en l’unité du même Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. |
R/. Amen. | R/. Amen. |
¶ Finitis Orationibus, Celebrans ponit incensum in thuríbulum : deinde ter aspergit Candelas aqua benedícta, dicendo Antiphonam Aspérges me, sine cantu et sine Psalmo : et ter adolet incenso. | ¶ Les oraisons finies, le celebrant impose l’encens ; il asperge ensuite trois fois les cierges d’eau bénite en disant l’Antienne Asperge-moi sans chant et sans psaume, et les encense trois fois. |
¶ Tum dignior ex Clero accedit ad Altare, et ab eo Celebrans accipit Candelam, non genuflectens. Postea Celebrans stans in medio ante Altare versus ad populum, distríbuit Candelas, primum digniori, a quo ipse acceperat ; deinde Diacono et Subdiacono paratis, et aliis Clericis singulatim per ordinem, ultimo laicis : omnibus genuflectentibus, Candelam et manum Celebrantis osculantibus, exceptis Prælatis, si adsint. Et cum inceperit distribuere Candelas, a Choro cantatur : | ¶ Alors, le membre le plus digne du clergé mon à l’autel, le Célébrant reçoit de lui un cierge , restant debout. Ensuite le Célébrant, debout au milieu de l’Autel et tourné vers le peuple, distribue les cierges, d’abord au plus digne du quel il l’a reçu lui-même, ensuite au diacre et au sous-diacre parés, puis au clergé un par un selon leur ordre, enfin aux laïcs : tous se mettant à genoux et baisant la main du célébrant, sauf les prélats s’il y en a de présents. Et pendant qu’on commence à distribuer les cierges, le chœur chante : |
¶ Tum dignior ex Clero accedit ad Altare, et ab eo Celebrans accipit Candelam, non genuflectens nec osculans manum illius. Postea Celebrans stans in medio ante Altare versus ad populum, distríbuit Candelas, primum digniori, a quo ipse acceperat ; deinde Diacono et Subdiacono paratis, et aliis Clericis singulatim per ordinem, ultimo laicis : omnibus genuflectentibus, Candelam et manum Celebrantis osculantibus, exceptis Prælatis, si adsint. Et cum inceperit distribuere Candelas, a Choro cantatur : | ¶ Alors, le membre le plus digne du clergé mon à l’autel, le Célébrant reçoit de lui un cierge , restant debout et sans baiser sa main. Ensuite le Célébrant, debout au milieu de l’Autel et tourné vers le peuple, distribue les cierges, d’abord au plus digne du quel il l’a reçu lui-même, ensuite au diacre et au sous-diacre parés, puis au clergé un par un selon leur ordre, enfin aux laïcs : tous se mettant à genoux et baisant la main du célébrant, sauf les prélats s’il y en a de présents. Et pendant qu’on commence à distribuer les cierges, le chœur chante : |
Antiphona. Luc. 2, 32. Lumen ad revelatiónem géntium et glóriam plebis tuæ Israël. | Antienne. Lumière pour éclairer les nations, et gloire d’Israël votre peuple. |
Cantic. ibid. 29-31. Nunc dimíttis servum tuum, Dómine, secúndum verbum tuum in pace. | Antienne. Maintenant, Seigneur, vous vous laisserez votre serviteur s’en aller en paix, selon votre parole |
Deinde repetitur tota Antiphona. | Ensuite on répète l’antienne entière. |
Ant. Lumen ad revelatiónem géntium et glóriam plebis tuæ Israël. | Ant. Lumière pour éclairer les nations, et gloire d’Israël votre peuple. |
quæ similiter repetitur post quemlibet Versum. | qu’on répète ainsi après chaque verset. |
Quia vidérunt óculi mei salutáre tuum. | Puisque mes yeux ont vu le salut qui .vient de vous. |
Ant. Lumen ad revelatiónem géntium et glóriam plebis tuæ Israël. | Ant. Lumière pour éclairer les nations, et gloire d’Israël votre peuple. |
Quod parásti ante fáciem ómnium populorum. | Que vous avez préparé à la face de tous les peuples. |
Ant. Lumen ad revelatiónem géntium et glóriam plebis tuæ Israël. | Ant. Lumière pour éclairer les nations, et gloire d’Israël votre peuple. |
Quae si non sufficiant, repetantur quousque distributio finiatur ; et clauditur cum | Si les versets ne suffisent pas, ils sont répétés jusqu’à ce que la distribution soit finie, et on termine par |
Glória Patri, et Fílio, et Spirítui Sancto. | Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit. |
Ant. Lumen ad revelatiónem géntium et glóriam plebis tuæ Israël. | Ant. Lumière pour éclairer les nations, et gloire d’Israël votre peuple. |
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, et in sǽcula sæculórum. Amen. | Comme il était au commencement, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amen |
Ant. Lumen ad revelatiónem géntium et glóriam plebis tuæ Israël. | Ant. Lumière pour éclairer les nations, et gloire d’Israël votre peuple. |
His expletis, cantatur : | Ceci terminé, on chante : |
Ant. Ps. 43, 26.Exsúrge, Dómine, ádiuva nos : et líbera nos propter nomen tuum. | Ant.Levez-vous, Seigneur, secourez-nous et délivrez-nous à cause de votre nom. |
Ps. ibid., 26.Deus, áuribus nostris audívimus : patres nostri annuntiavérunt nobis. | O Dieu, nous avons entendu de nos oreilles, nos pères nous ont raconté. |
V/.Glória Patri. | V/.Gloire au Père. |
Et repetitur | Et on répète |
Ant. Exsúrge, Dómine, ádiuva nos : et líbera nos propter nomen tuum. | Levez-vous, Seigneur, secourez-nous et délivrez-nous à cause de votre nom. |
Deinde, Sacerdos dicit : | Ensuite, le prêtre dit : |
V/. Dóminus vobíscum. | V/. Que le Seigneur soit avec vous. |
R/. Et cum spíritu tuo. | R/. Et avec votre esprit. |
Orémus | Prions |
Deinde, Sacerdos dicit : Orémus | Ensuite, le prêtre dit : Prions. |
¶ Et si fuerit post Septuagesimam, et non in die Dominica, Diaconus dicit : Flectámus génua. | ¶ Et si on est dans le temps de la Septuagésime, sauf le Dimanche, le Diacre dit : Fléchissons les genoux. |
R/.Leváte. | R/.Levez-vous |
Oratio | |
Exáudi, quǽsumus, Dómine, plebem tuam : et, quæ extrinsécus ánnua tríbuis devotióne venerári, intérius asséqui grátiæ tuæ luce concéde. Per Christum, Dóminum nostrum. | Nous vous en prions, Seigneur, exaucez votre peuple et ce que vous nous donnez d’honorer extérieurement par des témoignages annuels de dévotion, accordez-nous par la lumière de votre grâce, d’en avoir l’intelligence au dedans de nos âmes. |
R/. Amen. | R/. Amen. |
¶ Deinde fit Processio. Et primo Celebrans ponit incensum in thuribulum : postea Diaconus vertens se ad populum, dicit : Procedámus in pace. Et Chorus respondet : In nómine Christi. Amen. | ¶ Ensuite on fait la procession. D’abord le célébrant impose l’encens ; puis le Diacre, se tournant vers le peuple dit : Avançons en paix. Et le chœur répond : Au nom du Christ. Amen. |
Præcedit Thuriferarius cum thuribulo fumiganti : deinde Subdiaconus paratus, deferens Crucem, medius inter duos Acolythos cum candelabris accensis : sequitur Clerus per ordinem, ultimo Celebrans cum Diacono a sinistris, omnes cum Candelis accensis in manibus : et cantantur Antiphonæ sequentes : | Le thuriféraire passe en premier, avec l’encensoir fumant : ensuite le sous-diacre paré portant la Croix entre deux Acolytes avec des chandeliers allumés ; puis le clergé par ordre, en dernier le Célébrant avec le Diacre à sa gauche, tous avec un cierge allumé dans la main ; et on chante les antiennes suivantes : |
Antiph. Adórna thálamum tuum, Sion, et súscipe Regem Christum : ampléctere Maríam, quæ est cæléstis porta : ipsa enim portat Regem glóriæ novi lúminis : subsístit Virgo, addúcens mánibus Fílium ante lucíferum génitum : quem accípiens Símeon in ulnas suas, prædicávit pópulis, Dóminum eum esse vitæ et mortis et Salvatórem mundi. | Ant.Orne, ô Sion, ta demeure, et accueille le Christ Roi ; reçois avec affection Marie, qui est la porte du ciel ; car elle tient entre ses bras le Roi de gloire à qui nous devons une lumière nouvelle. La Vierge s’arrête, offrant de ses mains un Fils engendré avant que fût l’astre du jour. Siméon le prenant entre ses bras, annonce aux peuples qu’il est le Maître de la vie et de la mort, et le Sauveur du monde. |
Alia Antiph. Luc. 2, 26, 27 et 28-29Respónsum accépit Símeon a Spíritu Sancto, non visúrum se mortem, nisi vidéret Christum Dómini : et cum indúcerent Púerum in templum, accépit eum in ulnas suas, et benedíxit Deum, et dixit : Nunc dimíttis servum tuum, Dómine, in pace. V/. Cum indúcerent púerum Iesum parentes eius, ut fácerent secúndum consuetúdinem legis pro eo, ipse accépit eum in ulnas suas. | Ant. Siméon avait reçu de l’Esprit-Saint la révélation qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu l’Oint du Seigneur. Et comme on introduisait l’enfant dans le temple, il le reçut dans ses bras et bénit Dieu en disant : Maintenant, Seigneur, vous laisserez votre serviteur s’en aller en paix.V/. Comme ses parents introduisaient l’Enfant Jésus pour observer les coutumes de la loi à son égard, lui-même le reçut dans ses bras. |
Et ingrediendo Ecclesiam, cantatur : | En entrant dans l’Eglise on chante : |
V/.Obtulérunt pro eo Dómino par túrturum, aut duos pullos columbárum : * Sicut scriptum est in lege Dómini. V/. Postquam impléti sunt dies purgatiónis Maríæ, secúndum legem Moysi, tulérunt Iesum in Ierúsalem, ut sísterent eum Dómino. * Sicut scriptum est in lege Dómini. V/. Glória Patri, et Fílio, et Spirítui Sancto. * Sicut scriptum est in lege Dómini. | Ils offrirent pour lui au Seigneur une paire de tourterelles, ou deux petits de colombes. Suivant ce qui est écrit dans la loi du Seigneur. Après que les jours de la Purification de Marie furent accomplis selon la loi de Moïse, ils portèrent Jésus à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur, * Suivant ce qui est écrit dans la loi du Seigneur. Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit. * Suivant ce qui est écrit dans la loi du Seigneur. |
¶ Si candelarum benedictio et processio, ob defectum ministrorum sacrorum, forma solemni fieri nequeat, licet formam simplicem adhibere, etiam absque cantu, dummodo tres saltem ministrantes celebranti inserviant. | ¶ Si la bénédiction et la procession, à cause du manque de ministres sacrés, ne peut se faire sous la forme solennelle, il est permis de la faire sous la forme simple, même sans chants, pourvu qu’au moins trois servants accompagnent le célébrant. |
¶ Hodie prohibetur quælibet Missa votiva, etiam solemniis, de Christo Domino. | ¶ Aujourd’hui sont proscrites toutes les messes votives, même solennelles, du Christ Seigneur. |
Finita Processione, Celebrans et Ministri, accipiunt paramenta pro Missa.
In Missa, quae benedictionem candelarum sequitur, omittuntur psalmus Iudica me, Deus cum sua antiphona, necnon confessio cum absolutione, versibus sequentibus atque orationibus Aufer a nobis et Oramus te, Domine. Sacerdos igitur, cum ad altare accesserit, statim illud ascendit et osculatur in medio. Candelæ in manibus tenentur ad Evangelium et toto Canone. | La procession finie, le Célébrant et les ministres reçoivent les vêtements pour la messe.
A la Messe qui suit la bénédiction des cierges, sont omis le psaume Iudica me, Deus avec son antienne, ainsi que la confession et l’absolution, les versets qui suivent et les oraisons Aufer a nobis et Oramus te, Domine. Donc le Prêtre, quand il parvient à l’autel, y monte immédiatement et le baise au milieu. On tient les cierges allumés pour l’Evangile et pendant tout le canon. | |
¶ Finita Processione, Celebrans et Ministri, depositis violaceis, accipiunt paramenta alba pro Missa. Et Candelæ tenentur in manibus accensæ, dum legitur Evangelium, et iterum ab incepto Canone usque ad expletam Communionem. | ¶ La procession finie, le Célébrant et les ministres, une fois déposés les ornements violets, reçoivent vêtements blancs pour la messe. On tient les cierges allumés pendant l’Evangile, et à nouveau du début du Canon à la Communion. | |
Ant. ad Introitum. Ps. 47, 10-11. | Introït | |
Suscépimus, Deus, misericórdiam tuam in médio templi tui : secúndum nomen tuum, Deus, ita et laus tua in fines terræ : iustítia plena est déxtera tua. | Nous avons reçu, ô Dieu, votre miséricorde au milieu de votre temple : comme votre nom, ô Dieu, ainsi votre louange s’étend jusqu’aux extrémités de la terre : votre droite est pleine de justice. | |
Ps. ibid., 2. | ||
Magnus Dóminus, et laudábilis nimis : in civitáte Dei nostri, in monte sancto eius. | Le Seigneur est grand et digne de toute louange, dans la cité de notre Dieu, sur sa sainte montagne | |
V/.Glória Patri. | ||
Oratio. | Collecte | |
Omnípotens sempitérne Deus, maiestátem tuam súpplices exorámus : ut, sicut unigénitus Fílius tuus hodiérna die cum nostræ carnis substántia in templo est præsentátus ; ita nos fácias purificátis tibi méntibus præsentári. Per eúndem Dóminum. | Dieu tout-puissant et éternel, nous supplions humblement votre majesté, de faire que, comme votre Fils unique revêtu de la substance de notre chair a été en ce jour présenté dans le temple, ainsi nous vous soyons présentés avec des cœurs purifiés. | |
Léctio Malachíæ Prophétæ. | Lecture du Prophète Malachie. | |
Malach. 3, 1-4. | ||
Hæc dicit Dóminus Deus : Ecce, ego mitto Angelum meum, et præparábit viam ante fáciem meam. Et statim véniet ad templum suum Dominátor, quem vos quǽritis, et Angelus testaménti, quem vos vultis. Ecce, venit, dicit Dóminus exercítuum : et quis póterit cogitáre diem advéntus eius, et quis stabit ad vidéndum eum ? Ipse enim quasi ignis conflans et quasi herba fullónum : et sedébit conflans et emúndans argéntum, et purgábit fílios Levi et colábit eos quasi aurum et quasi argéntum : et erunt Dómino offeréntes sacrifícia in iustítia. Et placébit Dómino sacrifícium Iuda et Ierúsalem, sicut dies sǽculi et sicut anni antíqui : dicit Dóminus omnípotens. | Le Seigneur Dieu dit : Voici que j’envoie mon ange, et il préparera la voie devant ma face : et aussitôt viendra dans son temple le Dominateur que vous cherchez, et l’ange de l’alliance que vous désirez. Voici qu’il vient, dit le Seigneur des armées. Qui pourra penser au jour de son avènement, et qui pourra soutenir sa vue ? Car il sera comme le feu qui fond les métaux, et comme l’herbe des foulons. Il s’assoiera comme celui qui fond et qui épure l’argent ; il purifiera les fils de Lévi, et il les rendra purs comme l’or, et comme l’argent, et ils offriront des sacrifices au Seigneur dans la justice. Et le sacrifice de Juda et de Jérusalem sera agréable au Seigneur, comme aux jours anciens et comme aux années d’autrefois, .dit le Seigneur tout-puissant. | |
Graduale. Ps. 47, 10-11 et 9. | Graduel | |
Suscépimus, Deus, misericórdiam tuam in médio templi tui : secúndum nomen tuum, Deus, ita et laus tua in fines terræ. | Nous avons reçu, ô Dieu, votre miséricorde au milieu de votre temple ; comme votre nom, ô Dieu, ainsi votre louange s’étend jusqu’aux extrémités de la terre | |
V/. Sicut audívimus, ita et vídimus in civitáte Dei nostri, in monte sancto eius. | V/. Ce que nous avions entendu dire, nous l’avons vu dans la cité de notre Dieu, sur sa sainte montagne. | |
Allelúia, allelúia. V/. Senex Púerum portábat : Puer autem senem regébat. | Allelúia, allelúia. V/. Le vieillard portait l’Enfant ; mais l’Enfant conduisait le vieillard. Alléluia. | |
Post Septuagesimam, omissis Allelúia et Versu sequenti, dicitur | ¶ Après la Septuagésime, on omet l’Alléluia et son verset et on dit | |
Tractus. Luc. 2, 29-32. | Trait. | |
Nunc dimíttis servum tuum, Dómine, secúndum verbum tuum in pace. | Maintenant,Seigneur, vous laisserez votre serviteur s’en aller en paix. | |
V/. Quia vidérunt óculi mei salutáre tuum. | V/. Puisque mes yeux ont vu le salut. | |
V/. Quod parásti ante fáciem ómnium populórum. | V/. Que vous avez préparé à la face de tous les peuples. | |
V/. Lumen ad revelatiónem géntium et glóriam plebis tuæ Israël. | V/. Lumière pour éclairer les nations et gloire d’Israël, votre peuple. | |
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Lucam. | Lecture du Saint Evangile selon saint Luc. | |
Luc. 2, 22-32. | ||
In illo témpore : Postquam impleti sunt dies purgatiónis Maríæ, secúndum legem Moysi, tulérunt Iesum in Ierúsalem, ut sísterent eum Dómino, sicut scriptum est in lege Dómini : Quia omne masculínum adapériens vulvam sanctum Dómino vocábitur. Et ut darent hóstiam, secúndum quod dictum est in lege Dómini, par túrturum aut duos pullos columbárum. Et ecce, homo erat in Ierúsalem, cui nomen Símeon, et homo iste iustus et timorátus, exspéctans consolatiónem Israël, et Spíritus Sanctus erat in eo. Et respónsum accéperat a Spíritu Sancto, non visúrum se mortem, nisi prius vidéret Christum Dómini. Et venit in spíritu in templum. Et cum indúcerent púerum Iesum parentes eius, ut fácerent secúndum consuetúdinem legis pro eo : et ipse accépit eum in ulnas suas, et benedíxit Deum, et dixit : Nunc dimíttis servum tuum, Dómine, secúndum verbum tuum in pace : Quia vidérunt óculi mei salutáre tuum : Quod parásti ante fáciem ómnium populórum : Lumen ad revelatiónem géntium et glóriam plebis tuæ Israël. | En ce temps-là, quand furent accomplis les jours de la purification de Marie, selon la loi de Moïse, ils le portèrent à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur, selon qu’il est prescrit dans la loi du Seigneur : Tout enfant mâle premier-né sera consacré au Seigneur ; et pour offrir en sacrifice, selon qu’il est prescrit dans la loi du Seigneur, deux tourterelles, ou deux petits de colombes. Et voici qu’il y avait à Jérusalem un homme appelé Siméon, et cet homme était juste et craignant Dieu, et il attendait la consolation d’Israël, et l’Esprit-Saint était en lui. Et il lui avait été révélé par l’Esprit-Saint qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ du Seigneur. Il vint au temple, poussé par l’Esprit de Dieu. Et comme les parents de l’enfant Jésus l’apportaient, afin d’accomplir pour lui ce que la loi ordonnait, il le prit entre ses bras, et bénit Dieu, et dit : Maintenant, Seigneur, vous vous laisserez votre serviteur s’en aller en paix, selon votre parole, puisque mes yeux ont vu le salut qui .vient de vous, que vous avez préparé à la face de tous les peuples : Lumière pour éclairer les nations, et gloire d’Israël votre peuple. | |
Credo | ||
Ant. ad Offertorium. Ps. 44, 3. | Offertoire | |
Diffúsa est grátia in lábiis tuis : proptérea benedíxit te Deus in ætérnum, et in sǽculum sǽculi. | La grâce est répandue sur vos lèvres ; c’est pourquoi Dieu vous a béni à jamais et dans les siècles des siècles. | |
Secreta. | Secrète | |
Exáudi, Dómine, preces nostras : et, ut digna sint múnera, quæ óculis tuæ maiestátis offérimus, subsídium nobis tuæ pietátis impénde. Per Dóminum. | Exaucez nos prières, Seigneur, et afin que les dons que nous offrons aux regards de votre Majesté soient dignes de vous, accordez-nous le secours de votre miséricorde. | |
Præfatio de Nativitate Domini. | Préface de la Nativité . | |
Ant. ad Communionem. Luc. 2, 26. | Communion | |
Respónsum accépit Símeon a Spíritu Sancto, non visúrum se mortem, nisi vidéret Christum Dómini. | II avait été révélé à Siméon par l’Esprit-Saint qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ du Seigneur. | |
Postcommunio. | Postcommunion | |
Quǽsumus, Dómine, Deus noster : ut sacrosáncta mystéria, quæ pro reparatiónis nostræ munímine contulísti, intercedénte beáta María semper Vírgine, et præsens nobis remédium esse fácias et futúrum. Per Dóminum nostrum. | Nous vous en supplions, Seigneur, notre Dieu, faites que, par l’intercession de la bienheureuse Marie toujours Vierge, ces saints mystères que vous nous avez donnés pour nous assurer les fruits de notre régénération nous soient un remède pour le présent et pour l’avenir. |
AUX PREMIÈRES VÊPRES.
Ant. 1 O commerce admirable *. Le Créateur du genre humain prenant un corps et une âme, a daigné naître de la Vierge, et, devenu homme sans le concours de l’homme, il nous a fait part de sa divinité.
Ant. 2 Quand vous naquîtes * ineffablement d’une Vierge, alors s’accomplirent les Écritures. Comme la rosée sur la toison, vous descendîtes pour sauver le genre humain. Nous vous louons, ô notre Dieu !
Ant. 3 En ce buisson que vit Moïse * et qui brûlait sans se consumer, nous voyons l’image de votre glorieuse virginité : Mère de Dieu, intercédez pour nous.
Ant. 4 La tige de Jessé a fleuri ; * l’étoile est sortie de Jacob ; la Vierge a enfanté le Sauveur. Nous vous louons, ô notre Dieu !
Ant. 5 Voici que Marie nous a enfanté * le Sauveur, à la vue duquel Jean s’est écrié : Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui ôte les péchés du monde, alléluia.
Capitule. Malach. 3, 1. Voici que moi j’envoie-mon Ange, et il préparera la voie devant ma face. Et aussitôt viendra dans son temple le Dominateur que vous cherchez, et l’Ange de l’Alliance que vous désirez.
Hymnus | Hymne |
Ave, maris stella,
Dei Mater alma, Atque semper Virgo, Felix cæli porta. | Salut, astre des mers,
Mère de Dieu féconde, Salut, ô toujours Vierge, Porte heureuse du ciel ! |
Sumens illud Ave
Gabriélis ore, Funda nos in pace, Mutans Hevæ nomen. | Vous qui de Gabriel
Avez reçu l’Ave, Fondez-nous dans la paix, Changeant le nom d’Eva. |
Solve vincla reis,
Profer lumen cæcis, Mala nostra pelle, Bona cuncta posce. | Délivrez les captifs,
Éclairez les aveugles, Chassez loin tous nos maux, Demandez tous les biens. |
Monstra te esse matrem,
Sumat per te preces, Qui pro nobis natus Tulit esse tuus. | Montrez en vous la Mère,
Vous-même offrez nos vœux Au Dieu qui, né pour nous, Voulut naître de vous. |
Virgo singuláris,
Inter omnes mitis, Nos, culpis solútos, Mites fac et castos. | O Vierge incomparable,
Vierge douce entre toutes ! Affranchis du péché, Rendez-nous doux et chastes |
Vitam præsta puram,
Iter para tutum, Ut, vidéntes Iesum, Semper collætémur. | Donnez vie innocente,
Et sûr pèlerinage, Pour qu’un jour soit Jésus Notre liesse à tous. |
Sit laus Deo Patri,
Summo Christo decus, Spirítui Sancto, Tribus honor unus. Amen. | Louange à Dieu le Père,
Gloire au Christ souverain ; Louange au Saint-Esprit ; Aux trois un seul hommage. Amen. |
V/. Siméon fut averti par l’Esprit-Saint.
R/. Qu’il ne verrait point la mort, qu’il n’eût vu le Christ du Seigneur.
Ant.au Magnificat Le vieillard * portait l’enfant ; mais l’enfant dirigeait le vieillard. La Vierge a adoré celui qu’elle a enfanté : vierge elle l’a mis au monde, et vierge elle est demeurée après l’enfantement.
A MATINES.
Invitatoire. Voici que le Seigneur Dominateur vient à son saint temple : * Sion, sois dans la joie et l’allégresse, allant au-devant de ton Dieu.
Au premier nocturne.
Du Livre de l’Exode. Cap. 13, 1-3, 11-13.
Première leçon. Le Seigneur parla à Moïse, disant : Consacre-moi tout premier-né parmi les enfants d’Israël, tant d’entre les hommes que d’entre les bêtes, car à moi sont toutes choses. Et Moïse dit au peuple : Quand le Seigneur t’aura introduit dans la terre du Chananéen, comme il l’a juré à toi et à tes pères, et qu’il te l’aura donnée, tu sépareras pour le Seigneur tout ce qui ouvre un sein, et ce qui est primitif dans tes troupeaux tout ce que tu auras du sexe masculin, tu le consacreras au Seigneur. Tu échangeras le premier-né de l’âne pour une brebis : que si tu ne le rachètes point, tu le tueras. Mais tout premier-né de l’homme d’entre tes fils, c’est avec de l’argent que tu le rachèteras.
R/. Décore ta chambre nuptiale, ô Sion ! et reçois le Christ Roi : * Qu’une vierge a conçu, qu’une vierge a mis au monde ; vierge après l’enfantement, elle a adoré celui qui est né d’elle. V/. Siméon, prenant l’enfant entre ses bras, bénit le Seigneur avec actions de grâces. * Qu’une.
Du livre du Lévitique. Cap. 12, 1-8.
Deuxième leçon. Le Seigneur parla à Moïse, disant : Parle aux enfants d’Israël et tu leur diras : Si une femme, après avoir conçu, enfante un enfant mâle, elle sera impure pendant sept jours, et au huitième jour le petit enfant sera circoncis : mais elle demeurera elle-même pendant trente-trois jours dans sa purification. Elle ne touchera aucune chose sainte, et elle n’entrera pas dans le sanctuaire, jusqu’à ce que soient accomplis les jours de sa purification. Que si elle enfante une fille, elle sera impure pendant deux semaines, et pendant soixante-six jours, elle demeurera dans sa purification.
R/. Après que les jours de la purification de Marie furent accomplis, selon la loi de Moïse, ils portèrent Jésus à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur ; * Comme il est écrit dans la loi du Seigneur Tout mâle premier-né sera appelé consacré au Seigneur. V/. Ils offrirent pour lui au Seigneur une couple de tourterelles, ou deux petits de colombes. * Comme.
Troisième leçon. Et lorsque seront accomplis les jours de sa purification pour un fils ou pour une tille, elle portera un agneau d’un an pour l’holocauste, et le petit d’une colombe ou bien une tourterelle pour le péché, à la porte du tabernacle de témoignage, et elle les donnera au prêtre, qui les offrira devant le Seigneur et priera pouf elle, et c’est ainsi qu’elle sera purifiée. Telle est la loi de celle qui enfante un enfant maie ou une fille. Que si sa main ne trouve et ne peut offrir un agneau, elle prendra deux tourterelles ou deux petits de colombes, l’un pour l’holocauste et l’autre pour le péché : et le prêtre priera pour elle, et c’est ainsi qu’elle sera purifiée.
R/. Ils offrirent pour lui au Seigneur une couple de tourterelles ou deux petits de colombes ; * Comme il est écrit dans la loi du Seigneur. V/. Après que les jours de la purification de Marie furent accomplis, selon la loi de Moïse, ils le portèrent à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur. * Comme. Gloire au Père. * Comme.
Au deuxième nocturne.
Sermon de saint Augustin, Évêque.
Quatrième leçon. C’est ainsi qu’autrefois il a été prophétisé : Un homme appelle Sion du nom de mère : « Car il a été fait homme en elle, et c’est le Très-Haut lui-même qui l’a fondée ». O toute-puissance d’un enfant qui naît ! ô magnificence d’un Dieu qui vient du ciel en terre ! Il était encore au sein qui l’avait conçu, et Jean-Baptiste le saluait déjà du sein d’Élisabeth. On le présentait dans le temple, et il était reconnu par Siméon, vieillard aussi vénéré pour sa réputation que pour son âge, d’une vertu éprouvée, couronné de mérites. C’est alors que ce saint homme le reconnut et l’adora, et c’est alors qu’il dit : « Maintenant Seigneur, vous laissez partir en paix votre serviteur, parce que mes yeux ont contemplé votre Salut ».
R/. Siméon, homme juste et craignant Dieu, attendait la rédemption d’Israël. * Et l’Esprit-Saint était en lui. V/. Siméon fut averti par l’Esprit Saint qu’il ne verrait point la mort, qu’il n’eût vu le Christ du Seigneur. * Et.
Cinquième leçon. Dieu avait différé de le retirer du monde pour qu’il pût voir, né parmi nous, celui qui a fait le monde. Le vieillard reconnut l’enfant, et avec lui devint enfant, la piété dont il était rempli lui donnant une seconde jeunesse. Le vieux Siméon portait le Christ enfant, et Jésus guidait la vieillesse de Siméon. Dieu avait promis au saint vieillard de ne pas le laisser mourir, qu’il n’eût contemplé l’Oint du Seigneur, né parmi les hommes. Le Christ naquit donc, et le désir du vieillard fut accompli dans la vieillesse du monde. Parce qu’il trouve le monde dans la vieillesse du péché, le Christ est venu à un homme avancé en âge.
R/. Siméon fut averti par l’Esprit-Saint qu’il ne verrai point la mort, qu’il n’eût vu le Christ du Seigneur ; * Et il bénit Dieu et dit : Maintenant, Seigneur, laissez votre serviteur s’en aller en paix puisque mes yeux ont vu le Sauveur qui vient de vous. V/. Comme les parents de l’enfant Jésus l’apportaient dans le temple, afin de faire pour lui selon la coutume prescrit par la loi, il le prit entre ses bras. * Et.
Sixième leçon. Siméon voulait pas rester long temps en ce monde ; il désirait y voir le Christ, et répétait ces paroles du Prophète : « Seigneur, manifestez-nous votre miséricorde, et donnez-nous votre Salut ». Et pour que vous sachiez que c’était là sa consolation et sa joie, il dit à la fin : « Maintenant, vous laissez partir en paix votre serviteur, parce que mes yeux ont contemplé votre Salut ». Les Prophètes avaient annoncé que le Créateur du ciel et de la terre habiterait sur terre avec les hommes. Un Ange apporta la nouvelle que le Créateur de la chair et de l’esprit allait se revêtir d’un corps. Du sein d’Élisabeth, Jean-Baptiste a salué le Sauveur dans le sein de Marie. Enfin le vieillard Siméon reconnaît pour Dieu cet enfant.
R/. Comme les parents de l’enfant Jésus l’apportaient dans le temple, afin de faire pour lui selon la coutume prescrite par la loi, Siméon le prit entre ses bras, et bénit Dieu, disant : * Maintenant, Seigneur, laissez votre serviteur s’en aller en paix. V/. Siméon, recevant l’enfant entre ses mains, s’écria. * Maintenant. Gloire au Père. * Maintenant.
Au troisième nocturne.
Lecture du saint Évangile selon saint Luc. Cap. 2, 22-33.
En ce temps-là : Quand furent accomplis les jours de la purification de Marie, selon la loi de Moïse, ils le portèrent à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur, selon qu’il est prescrit dans la loi du Seigneur. Et le reste.
Homélie de saint Ambroise, Évêque.
Septième leçon. « Or il y avait à Jérusalem un homme appelé Siméon, et cet homme était juste et craignant Dieu, attendant la consolation d’Israël ». Non seulement les Anges, les Prophètes et les bergers, mais encore les vieillards et les justes, rendent témoignage à la naissance du Seigneur. Des personnes de tout âge et de tout sexe, des événements miraculeux en confirment la vérité. Une vierge enfante, une femme stérile devient féconde, un muet parle, Élisabeth est inspirée, les Mages viennent adorer, un enfant tressaille dans le sein de sa mère, une veuve loue et bénit, un juste est dans l’attente.
R/. Recevant Jésus entre ses bras, Siméon s’écria : * Vous êtes la vraie lumière qui éclairera les Nations, et la gloire d’Israël votre peuple. V/. Comme les parents de l’enfant Jésus l’apportaient dans le temple, il le prit entre ses bras, bénit Dieu et dit. * Vous êtes.
Huitième leçon. Et certes il mérite bien d’être appelé juste, ce vieillard qui avait moins en vue son avantage que celui de la nation. Car tout en désirant d’être dégagé des liens d’tm corps fragile, il ne perdit pas l’espoir de contempler le Sauveur promis, estimant heureux les yeux qui le verraient. Il le prit lui-même entre ses bras, et bénissant Dieu, il dit : « C’est maintenant, Seigneur, que, selon votre parole, vous laissez votre serviteur s’en aller en paix ». Vois comme ce juste pour qui la masse de son corps est une prison, souhaite d’en être délivré, afin de pouvoir commencer d’être avec Jésus-Christ ; car se voir dégagé des liens du corps et être avec Jésus-Christ est beaucoup plus avantageux.
R/. Le vieillard portait l’enfant, mais l’enfant dirigeait le vieillard. * La Vierge a adoré celui qu’elle a enfanté, vierge elle l’a mis au monde, et vierge elle est demeurée après l’enfantement. V/. Siméon, prenant t’entant entre ses mains, bénit Dieu en rendant grâces. * La Vierge. Gloire au Père. * La Vierge.
Neuvième leçon. Mais celui qui veut partir ainsi doit venir au temple, venir à Jérusalem, attendre l’Oint du Seigneur, recevoir dans ses mains le Verbe de Dieu, l’embrasser par es bonnes œuvres qui sont comme les bras de la foi. Alors il s’en ira paisiblement, et ne verra point la mort éternelle, puisqu’il aura vu la Vie. Tu vois que la naissance du Seigneur répand la grâce avec abondance sur toute sorte de personnes, et que le don de prophétie est refusé aux incrédules, mais non aux justes. Voici donc Siméon prophétisant que le Seigneur Jésus-Christ est venu pour la ruine et pour la résurrection d’un grand nombre, pour discerner ce que méritent les bons et les méchants, et pour décerner, juge infaillible, juge équitable, des supplices ou des récompenses, selon la qualité de nos actes.
A LAUDES
Ant. 1 Siméon, homme juste * et craignant Dieu, attendait la rédemption d’Israël, et l’Esprit-Saint était en lui.
Ant. 2 Siméon fut averti * par l’Esprit-Saint qu’il ne verrait point là mort qu’il n’eût vu le Seigneur.
Ant. 3 Siméon, prenant * l’enfant entre ses mains, bénit Dieu, rendant grâces.
Ant. 4 Il sera la lumière qui éclairera les Nations, * et la gloire d’Israël, votre peuple.
Ant. 5 Ils offrirent pour lui au Seigneur une couple de tourterelles et deux petits de colombes.
Capitule. Malach. 3, 1.Voici que moi j’envoie-mon Ange, et il préparera la voie devant ma face. Et aussitôt viendra dans son temple le Dominateur que vous cherchez, et l’Ange de l’Alliance que vous désirez.
Le diacre, V/. Humiliez vos têtes devant Dieu. | Diac. V/. Humiliate oapita vestra Deo. |
Super populum. | |
Perfice in nobis, quaesumus, Domine, gratiam tuam, qui iusti Simeonis expectationem implesti ; ut sicut ille mortem non vidit priusquam Christum Dominum videre mereretur, ita et nos vitam obtineamus aeternam. | Achevez en nous, nous vous le demandons. Seigneur, l’effet de votre grâce, vous qui avez comblé l’attente du juste Siméon ; et de même que celui-ci n’a pas vu la mort avant d’avoir mérité de voir le Christ Seigneur, accordez-nous aussi la vie éternelle. |
Il nous est agréable de rapporter ici la gracieuse épigraphe par laquelle Sixte III dédia ses mosaïques dans la basilique esquiline où se célèbre aujourd’hui la station :
VIRGO • MARIA • TIBI • XYSTVS • NOVA • TECTA • DICAVI
DIGNA • SALVTIFERO • MVNERA • VENTRE • TVO
TE • GENITRIX • IGNARA • VIRI • TE • DENIQVE • FOETA
VISCERIBVS - SALVIS • EDITA • NOSTRA • SALVS
ECCE • TVI • TESTES • VTERI • SIBI • PRAEMIA • PORTANT
SVB • PEDIBVS • IACET • PASSIO • CVIQVE • SVA
FERRVM • FLAMMA • FERAE • FLVVIVS • SAEVVMQVE • VENENVM
TOT•TAMEN• HAS • MORTES • VNA•CORONA• MANET
L’Épouse prépare sa chambre nuptiale.
La Chandeleur est la dernière fête du cycle de Noël. Les pensées de la fête sont une transition entre Noël et Pâques. Nous voyons encore le divin Enfant dans les bras de sa Mère, mais elle l’offre déjà en sacrifice.
1. La fête. — L’Église chante : « Aujourd’hui la bienheureuse Vierge Marie présenta l’Enfant Jésus au temple et Siméon rempli de l’Esprit-Saint le prit dans ses bras et bénit Dieu pour l’éternité. » La fête est célébrée exactement quarante jours après Noël. L’Église romaine célèbre de préférence ses fêtes d’après la chronologie de l’Écriture (par exemple : la Circoncision, l’Annonciation, l’Ascension, la Pentecôte, la naissance de saint Jean-Baptiste).
La fête d’aujourd’hui est, en premier lieu, une fête de Notre Seigneur et, en second lieu, une fête de la Sainte Vierge. Pour bien comprendre cette fête, il faut la situer dans la série des grandes fêtes du cycle de Noël : Noël, l’Épiphanie et la Chandeleur sont les points dominants du cycle d’hiver. Nous pouvons même remarquer une belle progression, tant dans le symbole de la lumière que dans la participation de l’humanité à la manifestation de Dieu. A Noël, la lumière « brille dans les ténèbres » et bien peu nombreux sont ceux qui « la reçoivent » (la Mère de Dieu, les bergers à la Crèche). A l’Épiphanie, la « lumière » rayonne sur Jérusalem (l’Église), « la gloire du Seigneur s’est levée sur Jérusalem » et le monde païen « afflue » des ténèbres vers la ville de lumière. Aujourd’hui, à la Chandeleur, la lumière est dans nos mains, nous la portons en procession et à la messe ; la lumière fait aujourd’hui partie essentielle de la liturgie. Mais, aujourd’hui aussi, l’Église s’avance comme une Épouse au-devant du Seigneur et « reçoit avec amour la miséricorde (faite Homme) dans ses bras » (Intr.). C’est précisément cette progression qui donne toute sa beauté à cette fête. A Noël, l’Église est encore à l’arrière-plan, le divin Roi qui vient de naître domine toute la liturgie ; à l’Épiphanie, l’Église apparaît déjà comme l’Épouse « ornée du vêtement du salut comme une Épouse, parée de joyaux ». La liturgie célèbre ses noces. Aujourd’hui, la fête marque donc un progrès important : l’Épouse orne sa chambre nuptiale et va au-devant de l’Époux, c’est pourquoi nous chantons le cantique nuptial :
« Pare ta chambre nuptiale, Sion,
Reçois le Christ, le Roi,
Entoure Marie, la Porte du ciel,
Car elle porte le Roi de gloire, la nouvelle lumière.
Là se tient debout la Vierge, elle porte dans ses mains son Fils
Engendré avant l’étoile du matin,
Siméon le reçoit dans ses mains et annonce aux peuples
Qu’il est le Maître de la vie et de la mort, le Sauveur du monde.
C’est justement dans cette participation de l’humanité que se trouve le sens principal de la fête. C’est pourquoi les Grecs l’appellent d’une manière très significative, « la Rencontre ». L’humanité rencontre le Seigneur dans le temple (dans l’Église). L’Invitatoire de Matines (qui d’ordinaire exprime d’une manière très concise le sens de la fête) nous dit : « Voici que vient dans son saint temple le Souverain Seigneur ; Sion, va au-devant de ton Dieu, pleine de joie et d’allégresse. » De même, pendant la messe, nous nous tenons les bras tendus prêts à recevoir l’Époux, c’est pourquoi nous chantons trois fois le psaume 47 avec le verset : « Nous avons reçu ta miséricorde au milieu de ton temple... » Ainsi donc le thème de la rencontre domine la fête. Le médiateur de cette rencontre est le vieillard Siméon, c’est pourquoi la liturgie aime à s’arrêter aujourd’hui devant cette figure vénérable.
Un second thème important de cette fête, c’est la lumière. Nous connaissons déjà le haut symbolisme de la lumière. Elle signifie le Christ et la vie divine du Christ en nous. Les paroles du vieillard Siméon : « la lumière qui éclaire les nations » donnent à l’Église l’occasion de célébrer une véritable fête de lumière. (Notre fête fut instituée pour remplacer les Lupercales païennes, fêtes dévergondées qui consistaient dans des processions nocturnes aux flambeaux, c’est pour cette raison que le célébrant et ses ministres portent, à la bénédiction des cierges et à la procession, des ornements violets). L’Église bénit aujourd’hui des cierges pour son usage liturgique, mais elle met aussi des cierges dans les mains des fidèles. Ils doivent faire brûler ces cierges chez eux, dans leurs cérémonies domestiques, au moment de l’orage et du péril, et, spécialement, au moment du Saint-Viatique et de l’Extrême-Onction. L’Église veut nous faire souvenir en même temps de notre cierge de Baptême, signe de notre titre d’enfants de Dieu et du ministère sacerdotal constant des fidèles. Tous les ans, nous recevons de nouveau le cierge du Baptême, afin que nous puissions aller en hâte « avec une lampe allumée » au-devant de l’Époux quand il viendra pour les noces.
Qu’il est beau ce symbolisme de la lumière ! Nous recevons les cierges des mains de l’Église. (Il faudrait que les prêtres de paroisse, conformément aux prescriptions liturgiques, remettent vraiment les cierges aux fidèles). Quel est le sens de ce rite ? L’Église nous donne sans cesse le Christ et la vie divine. Nous portons aujourd’hui, en procession, la lumière allumée, c’est le symbole de la vie chrétienne ; ainsi devons-nous porter le Christ en nous. Avec la lumière dans nos mains, nous rentrons, après la procession, dans l’église ; c’est la maison de Dieu, symbole du ciel. Ainsi marchons-nous avec le Christ à travers la vie en nous dirigeant vers le ciel. Il est particulièrement beau et significatif de voir les fidèles, pendant le chant de l’Évangile et pendant le Canon jusqu’à la Communion, tenir leurs cierges allumés à la main. Quel est le sens de cette cérémonie ? A l’Évangile et au Canon, le Christ est présent parmi nous. C’est pourquoi, à la grand’messe, on porte à ces deux moments les cierges et l’encens. Mais aujourd’hui, l’Église nous dit : il faudrait qu’à chaque messe, vous portiez des cierges à la main ; d’ordinaire, les acolytes vous remplacent, mais aujourd’hui vous remplirez ce ministère du sacerdoce général. Ainsi la messe d’aujourd’hui est une véritable messe de « Chandeleur » presque la seule de l’année. (Aux messes des morts, les fidèles portent souvent aussi des cierges à la main, mais c’est pour une autre raison).
2. La messe.
a) La bénédiction des cierges et la procession. La couleur violette et l’Exurge, comme aux Rogations, nous étonnent un peu. Une fête de lumière et un cortège nuptial avec cette ombre de tristesse ! Si cette procession fut jadis une protestation contre les débordements païens, elle est aujourd’hui un acte expiatoire pour ceux aux yeux de qui n’a pas brillé « la lumière pour la révélation des nations ». Hélas ! Cette révélation est loin d’être complète. Suivons attentivement, pendant la procession, le magnifique chant nuptial.
b) La messe elle-même (Suscepimus). Nous nous tenons comme Siméon et nous avons, en esprit, les bras tendus pour recevoir le Fils de Dieu, c’est l’attitude qui convient pendant l’avant-messe (Intr. Grad.). Considérons que, dans chaque messe, il y a une double « Rencontre » : dans l’avant-messe, la parole humaine se rencontre avec la parole divine et, dans le sacrifice, le Pain terrestre se rencontre avec le Pain divin. Dans la Leçon, le dernier Prophète, Malachie, prédit que le Messie paraîtra dans le temple. A l’Évangile, nous assistons à la réalisation de cette prophétie. D’une manière plus haute, cette prophétie se réalise au Saint-Sacrifice : le « Souverain, le Messager de l’Alliance » paraît sur l’autel. Il vient, aujourd’hui encore, comme le « Roi de la nouvelle lumière », si brillant qu’aucun regard humain ne peut soutenir son éclat, si ardent qu’il purifie notre or (Leçon). A l’Offrande, nous nous approchons de l’autel avec Marie qui offre des tourterelles, mais aussi le Fils de Dieu (cf. le dernier chant de la procession, au moment de l’entrée dans l’église). A la Communion, nous sommes semblables au vieillard Siméon qui put contempler l’Oint du Seigneur, « la lumière » (c’est pourquoi nous portons un cierge allumé à la main). La maison de Dieu est aujourd’hui le temple de Jérusalem (c’est pourquoi, dans la messe, il est si souvent question du temple) où le Christ paraît au Saint-Sacrifice.
3. Pensées de fête. — Recueillons encore quelques pensées de la fête.
a) Aujourd’hui se réalisent les prophéties de quelques Prophètes qui avaient annoncé que le temple de Jérusalem serait illustré par le fait que le Messie y paraîtrait et s’y manifesterait comme tel. Jésus entre aujourd’hui, pour la première fois, dans la maison de son Père, comme il l’appelait, dans le temple, il s’y manifestera encore souvent comme Messie et Fils de Dieu. Cette pensée domine en grande partie la messe de la fête, elle apparaît dans l’Introït, le Graduel et la Leçon. Le temple est le type de l’Église.
b) Aujourd’hui le Christ est offert dans le temple en sacrifice à Dieu le Père. D’après la Loi, tout premier-né était consacré à Dieu, il devait être présenté au temple et racheté. Mais, pour Notre Seigneur, la Présentation avait un sens plus profond : Dieu ne Il libère pas son Fils, la Présentation par les mains de Il Marie est, pour ainsi dire, l’Offertoire de sa vie. Si nous comparons la vie rédemptrice de Jésus avec le Sacrifice de la messe, sa Présentation dans le temple est l’Offertoire, et sa mort sur la Croix la Consécration et l’Élévation sanglante. Aujourd’hui, le divin Agneau est en quelque sorte placé sur la patène et présenté à son Père ; dans trente-trois ans, il achèvera son Sacrifice sur la Croix. Oui, c’était l’Offertoire de toute la Rédemption et la volonté de sacrifice de tous les fidèles y était unie.
c) Aujourd’hui, la sainte Vierge offre un sacrifice de Purification. D’après la loi, toute mère devait, après la naissance d’un enfant, se purifier des souillures lévitiques, car, à tout enfant, s’appliquait la parole du psaume (psaume 50) : « dans l’injustice j’ai été conçu, et dans les péchés m’a conçu ma mère. » — A la vérité, Marie n’était pas tenue à cette prescription, car elle était la plus pure des vierges, et son enfant, l’Agneau immaculé de Dieu. Néanmoins, avec humilité et en esprit d’immolation, elle offre le sacrifice des pauvres : un couple de tourterelles.
En imitation et en souvenir de la Purification de Marie, il y a, dans l’Église, un bel usage, malheureusement trop délaissé : dès qu’une mère, après la naissance d’un enfant, peut quitter la maison, sa première visite est pour l’église. Là, elle remercie Dieu de son heureuse délivrance, elle offre son cher enfant au Seigneur et le prêtre la bénit, elle et son enfant. C’est la cérémonie liturgique des relevailles. Cette cérémonie ne consiste pas, comme dans l’Ancien Testament, en une purification de la mère, chez les chrétiens, il n’est pas besoin de purification après la naissance, — mais, dans cette cérémonie, la jeune mère imite l’acte d’humilité de Marie : elle se tient auprès de la porte de l’église et est conduite par le prêtre à l’autel.
d) D’une beauté émouvante est la figure du vieillard Siméon. Dans un ardent désir, il a, toute sa vie, attendu le Sauveur. Avec sa foi enfantine, dans le pauvre fils d’ouvriers, il adore le Fils de Dieu ; avec son amour ardent, il sent son cœur rajeuni, quand, dans ses bras de vieillard, il tient l’Enfant Jésus. Désormais il ne demande plus rien à la terre, il a vu le Sauveur et, plein de reconnaissance, il chante la prière du soir de sa vie : « Maintenant, tu laisses partir ton serviteur, Seigneur... »
De ce beau chant, l’Église a fait la prière du soir et la prière de remerciement pour les bénédictions et les grâces du jour de, Rédemption. A Complies, nous trouvons ce chant à la fin. Nous voyons devant nous le vieillard Siméon, il tient dans ses bras l’Enfant Jésus et, le cœur rempli de reconnaissance, il achève le service de Dieu. Quand nous prions, nous sommes dans une situation semblable. Nous sommes tous, nous aussi, au service de Dieu. Maintenant, aux heures de la soirée, nous tenons en esprit le Sauveur dans nos bras, le Sauveur que nous possédons par la foi, par la grâce, par les sacrements ; nous remercions, du fond du cœur, Dieu de tous ses bienfaits et nous sommes prêts, si telle est sa volonté, à quitter la terre : Maintenant, laisse partir ton serviteur, les yeux de ma foi ont vu aujourd’hui et dans ma vie passée le Sauveur Jésus-Christ, j’appartiens moi aussi à la troupe des élus, il est mon salut, ma lumière qui a éclairé les ténèbres de mon intelligence et de mon cœur, il est ma gloire, ma récompense éternelle. Ah si nous pouvions toujours terminer nos journées sur de telles pensées ! Il n’est pas de pensées plus ferventes pour une prière du soir. — Et quelle beauté n’a pas cette prière dans la bouche d’un chrétien mourant, comme prière du soir de sa vie !
[1] Missel dit de Dom Lefebvre, 1934
[2] Cant. VII, 1.
[3] DIE II MENS. FEB. lec. sci. eu. sec. Luc. K. III Postquam conpleti sunt dies purifcationis eius usq. et gloriam plebis tuae Israhel.
« Remarquer le caractère lacuneux de ce titre : nous avons ici, évidemment, une fête d’institution récente, qu’on aura insérée après coup, dans le proto type de notre Capitulare, au premier espace libre entre la première partie de l’année liturgique et le dimanche de la Septuagésime. Il reste encore une trace de cette division dans notre codex : quelques caractères, probablement en rouge, mais à présent illisibles, qui doivent correspondre au titre de la section suivante : Incip. lectiones euang. a LXXma usq. in Pascha.. Et la première lettre de Die (Domenico) indique aussi, par sa grandeur insolite, le commencement d’une nouvelle série. » Dom Morin, Liturgie et basiliques de Rome au milieu du VIIe siècle d’après les listes d’évangiles de Würzburg, Revue Bénédictine, XXVIII, 1911, p. 301-302, n. 4.
[4] c.-à-d. Nativité, Annonciation, Dormition-Assomption.
[5] Avant 1960.