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27/07 St Pantaléon, martyr

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Sommaire

  Textes de la Messe  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique  

Saint Pantaleimon ou Pantaléon, martyr de Nicomédie que sa Passion présente comme un médecin, est l’un des martyrs orientaux les plus célèbres. Il est fêté le 27 juillet aux rites byzantin et syrien et le 13 juillet au rite copte, qui l’honore sous le nom de Batlan. Le martyrologe hiéronymien en fait mention le 28, en accord avec certains anciens synaxaires orientaux. A Rome, dès le VIIIe siècle, l’église Saint-Ange in Pescheria conservait quelque relique de saint Pantaléon, mais il faut attendre le début du XIIe siècle pour voir son nom apparaître dans le martyrologe de Saint-Pierre et le passionnaire du Latran au 27 juillet. Au cours du même siècle, quatre églises lui furent dédiées [1].

Textes de la Messe

die 27 Iulii
le 27 juillet
SANCTI PANTALEONIS
SAINT PANTALÉON
Mart.
Martyr
Commemoratio (ante CR 1960 : simplex)
Commémoraison (avant 1960 : simple)
Missa Lætábitur, de Communi unius Martyris IV loco.Messe Lætábitur, du Commun d’un Martyr IV.

Office

Leçon des Matines avant 1960.

Troisième leçon. Pantaléon, noble médecin de Nicomédie, instruit dans la foi de Jésus-Christ et baptisé par le Prêtre Hermolaüs, persuada bientôt à son père Eustorgius de se faire chrétien. Comme il prêchait ensuite librement la foi en notre Seigneur Jésus-Christ à Nicomédie, exhortant tout le monde à embrasser cette doctrine, l’empereur Dioclétien le soumit à la torture ; on retendit d’abord sur le chevalet, puis on lui appliqua sur le corps des lames rougies au feu. Après avoir supporté la violence des tourments avec un courage insurmontable, il finit par être enfin frappé du glaive et obtint la couronne du martyre.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

L’Orient célèbre aujourd’hui un de ses grands martyrs. Médecin des corps et conquérant des âmes, son nom qui indiquait la force du lion fut, au moment où il allait mourir, changé par le ciel en celui de Pantéléèmon ou tout miséricordieux : présage des biens que la gratuite libéralité du Seigneur se proposait de répandre par lui sur la terre. Les diverses translations et le partage de ses restes précieux dans notre Occident, y propagèrent son culte et sa renommée secourable, qui le fit ranger parmi les Saints auxiliateurs.

Qu’y a-t-il de plus fort que le lion, déplus doux que le miel [2] ? Plus grand que Samson, vous avez dans votre personne même, ô Martyr, posé et résolu l’énigme : du fort est sortie la douceur [3]. O lion qui marchiez si intrépidement à la suite du Lion de Juda, vous sûtes aussi imiter sa mansuétude ineffable ; et, comme il mérita d’être appelé l’Agneau à jamais, ainsi voulut-il que sa miséricorde resplendît dans le nom éternel par lequel, transformant votre nom de la terre, il vous appelait au festin des cieux. Pour l’honneur de celui qui en fit votre titre de gloire, justifiez-le toujours plus. Soyez propice à ceux qui vous implorent, aux malheureux qu’une triste consomption rapproche chaque jour des portes du tombeau, aux médecins qui comme vous se dépensent dans les soins donnés à leurs frères : aidez-les à soulager la souffrance physique, à guérir les corps ; montrez-leur à panser mieux encore les plaies morales, à conduire l’âme au salut.

Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Ce saint martyr, — un des médecins Anargyres, — qui a été l’objet en Orient, dès le IVe siècle, d’un culte très populaire, appartient très probablement à Nicomédie.

A Rome, au moyen âge, s’élevèrent en son honneur plusieurs églises : Saint-Pantaléon ad fines, Saint-Pantaléon de Parione. Saint-Pantaléon in tribus foris, Saint-Pantaléon de preta Karoli, etc. On s’explique que la commémoration de ce médecin thaumaturge soit entrée dans le Missel.

A Ravello, près d’Amalfi, on conserve une ampoule remplie de son sang, lequel en ce jour se liquéfie et demeure ainsi jusqu’après les secondes vêpres du lendemain. Parfois le miracle se fait aussi en des circonstances extraordinaires, comme cela arriva en présence du cardinal Dominique Bartolini, préfet de la S. C. des Rites sous Léon XIII. Le savant cardinal s’était rendu à Ravello avec un esprit un peu sceptique, attribuant le prodige à l’autosuggestion des habitants. Mais le martyr voulut relever sa foi défaillante et renouvela le miracle sous ses yeux.

Il est souvent question du sang de saint Pantaléon dans les anciens documents grecs. Les vers suivants des Menées en font eux aussi mention :

L’eau et le lait jaillissent du cou du martyr,
pour lequel jadis le Christ répandit le sang et l’eau.
Le XXVIIe jour marqua la mort de Panteleemon.

La messe Lætábitur est du Commun. Prière. — « Par l’intercession de votre bienheureux martyr Pantaléon, Dieu tout-puissant, délivrez-nous de tout mal corporel et purifiez notre âme de toute souillure ». C’est fort à propos que l’Église implore du médecin Anargyre la santé corporelle, car celle-ci est bien souvent la condition la plus favorable pour pouvoir travailler beaucoup pour la gloire de Dieu, C’est avec cette droiture d’intention que nous pouvons désirer la santé et une longue vie, usant de ces soins opportuns qui sont jugés nécessaires pour conserver nos forces : Nos qui vivimus, benedicimus Domino.

Secrète. — « Que notre pieuse offrande vous soit agréable. Seigneur, et que l’intercession de celui en l’honneur duquel nous vous la dédions aujourd’hui, nous la rende aussi profitable ». Il faut remarquer le style concis de cette collecte, dans laquelle le mot devotio indique simplement le Sacrifice eucharistique. Le mot devotio en latin dit beaucoup plus que dévotion en français, car il indique une consécration irrévocable et totale à la Divinité. Il équivaut donc à sacrificium.

Après la Communion. — « Nourris du don céleste, nous vous demandons humblement, Seigneur, que par les prières de votre bienheureux martyr Pantaléon nous expérimentions l’efficace du Sacrifice que nous venons de célébrer ». Chez les Grecs, Pantaléon a aussi le titre de Pantaleemon, nom qui, selon les Actes, lui fut imposé par le Christ, qui lui promit que beaucoup, par son intermédiaire, obtiendraient miséricorde.

Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique

Pour les médecins chrétiens.

Saint Pantaléon. — Jour de mort : 27 juillet, vers 305. Tombeau : primitivement à Constantinople, actuellement à Saint-Denis, près de Paris ; sa tête est à Lyon. On conserve dans une ampoule de verre, à Ravello, près d’Amalfi, une partie de son sang qui, de temps à autre, redevient liquide.

Sa vie : C’était un célèbre médecin de Nicomédie, tout dévoué au service de Dieu, et qui pratiquait son art gratuitement. D’après la légende, il était médecin ordinaire de l’empereur. Séduit par les plaisirs de la cour, il apostasia.

Mais le saint prêtre Hermolaus sut si bien toucher son cœur en lui rappelant les exemples de sa mère, qu’il se convertit totalement, distribua ses biens aux pauvres et se mit tout entier au service des malades les plus affligés et les plus dépourvus. « Par ordre de l’empereur Maximien, il fut arrêté à cause de sa foi, étendu sur le chevalet, et brûlé au moyen de torches ardentes. Mais il fut réconforté dans ses tourments par une apparition de Notre Seigneur. Un coup de glaive acheva son martyre » (Martyrologe).

Les médecins l’honorent comme un de leurs patrons. Il figure dans la liste des quatorze Saints qu’on invoque dans la détresse.

Pratique : Si l’Église se préoccupe avant tout du bien des âmes, elle s’intéresse aussi à notre santé corporelle ; nombre de prières liturgiques l’attestent. La liturgie réclame la participation de tout notre être au service de Dieu et, donc, celle de notre corps. La messe : c’est la quatrième du commun Lætábitur.

Les Grecs appellent saint Pantaléon « Panteleemon », nom qui lui aurait été donné par Notre Seigneur lui-même avec la promesse qu’il serait pour tous messager de la miséricorde divine.

[1] Cf. Pierre Jounel, Le Culte des Saints dans les Basiliques du Latran et du Vatican au douzième siècle, École Française de Rome, Palais Farnèse, 1977.

[2] Jud. XIV, 18.

[3] Ibid. 14.