Accueil - Missel - Sanctoral

09/03 Ste Françoise Romaine, veuve

Version imprimable de cet article Version imprimable Partager


Sommaire

  Textes de la Messe  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  

Morte le 9 mars 1440. Canonisée en 1608 par Paul V qui inscrivit aussitôt sa fête au calendrier. En 1632, elle fut élevée au rang de semi double ad libitum, puis en 1649, double obligatoire.

Textes de la Messe

(En Carême, on fait seulement mémoire du Saint avec les trois oraisons de la Messe suivante)
die 9 martii
le 9 mars
SANCTÆ FRANCISCÆ ROMANÆ
SAINTE FRANÇOISE ROMAINE
Viduæ
Veuve
III classis (ante CR 1960 : duplex)
IIIème classe (avant 1960 : double)
Missa Cognóvi, de Communi non Virginum 2 loco, præter Orationem sequentem :Messe Cognóvi, du Commun des Saintes Femmes 2, avec l’oraison suivante :
Oratio PCollecte P
Deus, qui beátam Francíscam fámulam tuam, inter cétera grátiæ tuæ dona, familiári Angeli consuetúdine decorásti : concéde, quǽsumus ; ut, intercessiónis eius auxílio, Angelórum consórtium cónsequi mereámur. Per Dóminum.O Dieu, qui, entre autres dons de votre grâce, avez rendu votre servante la bienheureuse Françoise, illustre par ses rapports familiers avec un Ange, accordez-nous, par le secours de son intercession, de mériter d’être introduits dans la société des Anges.
Secreta CSecrète C
Accépta tibi sit, Dómine, sacrátæ plebis oblátio pro tuórum honóre Sanctórum : quorum se méritis de tribulatióne percepísse cognóscit auxílium. Per Dóminum nostrum.Qu’elle vous soit agréable, Seigneur, l’offrande que vous fait votre peuple saint en l’honneur de vos Saints, par les mérites desquels il reconnaît avoir reçu du secours dans la tribulation.
Postcommunio CPostcommunion C
Satiásti, Dómine, famíliam tuam munéribus sacris : eius, quǽsumus, semper interventióne nos réfove, cuius sollémnia celebrámus. Per Dóminum.Vous avez, Seigneur, nourri votre famille de dons sacrés ; ranimez-nous toujours grâce à l’intervention de la sainte dont nous célébrons la fête.

Office

Leçons des Matines avant 1960

Quatrième leçon. Françoise, noble dame romaine, donna dès l’enfance de remarquables exemples de vertus : méprisant les jeux puérils et les attraits du monde, elle trouvait ses délices dans la solitude et l’oraison. A l’âge de onze ans, elle forma le dessein de consacrer à Dieu sa virginité et d’entrer dans un monastère. Néanmoins, par une humble soumission à la volonté de ses parents, elle épousa Laurent de Ponziani, jeune homme dont la fortune égalait la noblesse. Dans l’état du mariage, elle conserva toujours, autant qu’elle le put, le genre de vie austère qu’elle s’était proposé, ayant en horreur les spectacles, les festins et autres divertissements semblables, portant des vêtements de laine et d’une grande simplicité, donnant à l’oraison ou au service du prochain ce qui lui restait de temps après l’accomplissement de ses devoirs domestiques. Elle s’appliquait avec le plus grand soin à retirer les dames romaines des pompes du siècle et à les détourner de la vanité des parures. C’est pour ces motifs qu’elle fonda à Rome, du vivant de son mari, la maison des Oblates de la Congrégation du Mont-Olivet sous la règle de saint Benoît. Elle supporta avec la plus courageuse constance l’exil de son mari, la perte de ses biens, les malheurs de sa maison, et, rendant grâces avec le bienheureux Job, elle lui empruntait fréquemment ces paroles : « Le Seigneur me l’a donné, le Seigneur me l’a ôté, que le nom du Seigneur soit béni ».

Cinquième leçon. Son mari étant mort, elle accourut à la maison des Oblates dont il a été parlé plus haut, et implora avec beaucoup de larmes, les pieds nus, la corde au cou, et prosternée contre terre, la grâce d’être reçue parmi elles. Ayant obtenu la réalisation de ses désirs, elle se glorifiait, bien qu’elle fût la mère de toutes, de ne porter d’autre titre que celui de servante, de femme très vile, et de vase impur. Ses paroles et ses actions manifestaient le mépris qu’elle faisait d’elle-même ; souvent on la vit revenir d’une vigne située dans le voisinage de la ville, et traverser Rome, portant sur la tête un faisceau de sarments, ou conduisant un âne chargé de bois. Elle secourait les pauvres et leur faisait d’abondantes aumônes, visitait les malades dans les hôpitaux, et les fortifiait en leur donnant, avec la nourriture du corps, de salutaires avis. Elle s’efforçait constamment de réduire son corps en servitude par des veilles, des jeûnes, le cilice, la ceinture de fer, et de fréquentes disciplines. Elle ne faisait qu’un repas par jour, et il se composait d’herbes et de légumes ; sa boisson était de l’eau. Quelquefois cependant, elle modéra un peu ses austérités corporelles sur l’ordre de son confesseur, à l’égard duquel sa dépendance était extrême.

Sixième leçon. Elle contemplait avec une si grande ferveur d’esprit et une telle abondance de larmes les divins mystères et surtout la passion du Seigneur Jésus, qu’elle semblait prête à expirer par la violence de la douleur. Souvent aussi, lorsqu’elle priait, principalement après avoir reçu le très saint sacrement de l’Eucharistie, elle demeurait immobile, l’esprit élevé en Dieu, et ravie par la contemplation des choses célestes. Aussi l’ennemi du genre humain employa-t-il tous ses efforts pour la détourner de son genre de vie par divers outrages et par des coups ; mais elle ne le craignait pas et déjoua toujours ses artifices. Elle remporta sur lui un glorieux triomphe, grâce au secours de son Ange gardien avec lequel elle conversait familièrement. Elle brilla par le don de guérir les malades, et par celui de prophétie qui lui faisait annoncer les événements futurs et pénétrer les secrets des cœurs. Plus d’une fois, pendant qu’elle marchait toute occupée de Dieu, l’eau qui ruisselait, ou la pluie qui tombait, ne la mouillèrent point. Le Seigneur multiplia à sa prière quelques petits morceaux de pain, suffisant à peine pour nourrir trois sœurs, de telle sorte que non seulement quinze en furent rassasiées, mais qu’il en resta encore de quoi remplir une corbeille. Un jour, elle apaisa d’une façon complète la soif de ces mêmes sœurs qui, au mois de janvier, arrangeaient du bois hors de Rome, ayant obtenu de Dieu, par un miracle, que des grappes de raisin toutes fraîches parussent sur une vigne suspendue à un arbre. Enfin, éclatante de vertus et célèbre par ses miracles, elle s’en alla au Seigneur dans la cinquante-sixième armée de son âge : le souverain Pontife Paul V l’a mise au nombre des Saintes.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

La période de trente-six jours que nous avons ouverte au lendemain de la Purification de Notre-Dame, et qui comprend toutes les fêtes des Saints dont la solennité peut se rencontrer du trois février au dernier terme où descend quelquefois le Mercredi de la Quinquagésime, nous a offert une suite de noms glorieux dont l’ensemble représente tous les degrés de la cour céleste. Les Apôtres nous ont donné Mathias, avec la Chaire de Pierre à Antioche ; les Martyrs, plus forts en nombre, ont fourni Siméon, Blaise, Valentin, Faustin et Jovite, Perpétue et Félicité, et les quarante héros de Sébaste que nous honorerons demain ; les Pontifes ont été représentés par André Corsini et par les grands noms de Cyrille d’Alexandrie et de Pierre Damien qui figurent en même temps dans l’auguste sénat des Docteurs, au milieu desquels nous avons salué Thomas d’Aquin ; les simples Confesseurs nous ont produit du sein des cloîtres Romuald, Jean de Matha, Jean de Dieu, et du milieu même des pompes mondaines l’angélique Casimir ; le chœur des Vierges a envoyé vers nous Agathe, Dorothée, Apolline, couronnées des roses vermeilles du martyre, et Scholastique, dont la candeur efface celle du lis ; enfin, les saintes Pénitentes ont offert à notre admiration l’austère Marguerite de Cortone [1]. Aujourd’hui, cette imposante série déjà si nombreuse, malgré la rareté des fêtes sur le Cycle dans cette saison, se complète par l’admirable figure de l’épouse chrétienne, dans la personne de Françoise, la pieuse dame romaine. Après avoir donné durant quarante ans l’exemple de toutes les vertus dans l’union conjugale qu’elle avait contractée dès l’âge de douze ans, Françoise alla chercher dans la retraite le repos de son cœur éprouvé par de longues tribulations ; mais elle n’avait pas attendu ce moment pour vivre au Seigneur. Durant toute sa vie, des œuvres de la plus haute perfection l’avaient rendue l’objet des complaisances du ciel, en même temps que les douces qualités de son cœur lui assuraient la tendresse et l’admiration de son époux et de ses enfants, des grands dont elle fut le modèle, et des pauvres qu’elle servait avec amour. Pour récompenser cette vie tout angélique, Dieu permit que l’Ange gardien de Françoise se rendît presque constamment visible à elle, en même temps qu’il daigna l’éclairer lui-même par les plus sublimes révélations. Mais ce qui doit particulièrement nous frapper dans cette vie admirable, qui rappelle à tant d’égards les traits de celle des deux grandes saintes Élisabeth de Hongrie et Jeanne-Françoise de Chantal, c’est l’austère pénitence que pratiqua constamment l’illustre servante de Dieu. L’innocence de sa vie ne la dispensa pas de ces saintes rigueurs ; et le Seigneur voulut qu’un tel exemple fût donné aux fidèles, afin qu’ils apprissent à ne pas murmurer contre l’obligation de la pénitence qui peut n’être pas aussi sévère en nous qu’elle le fut en sainte Françoise, mais néanmoins doit être réelle, si nous voulons aborder avec confiance le Dieu de justice, qui pardonne facilement à l’âme repentante, mais qui exige la satisfaction.

O Françoise, sublime modèle de toutes les vertus, vous avez été la gloire de Rome chrétienne et l’ornement de votre sexe. Que vous avez laissé loin derrière vous les antiques matrones de votre ville natale ! Que votre mémoire bénie l’emporte sur la leur ! Fidèle à tous vos devoirs, vous n’avez puisé qu’au ciel le motif de vos vertus, et vous avez semblé un ange aux yeux des hommes étonnés. L’énergie de votre âme trempée dans l’humilité et la pénitence vous a rendue supérieure à toutes les situations. Pleine d’une tendresse ineffable envers ceux que Dieu même vous avait unis, de calme et de joie intérieure au milieu des épreuves, d’expansion et d’amour envers toute créature, vous montriez Dieu habitant déjà votre âme prédestinée. Non content de vous assurer la vue et la conversation de votre Ange, le Seigneur soulevait souvent en votre faveur le rideau qui nous cache encore les secrets de la vie éternelle. La nature suspendait ses propres lois, en présence de vos nécessités ; elle vous traitait comme si déjà vous eussiez été affranchie des conditions de la vie présente. Nous vous glorifions pour ces dons de Dieu, ô Françoise ! mais ayez pitié de nous qui sommes si loin encore du droit sentier par lequel vous avez marché. Aidez-nous à devenir chrétiens ; réprimez en nous l’amour du monde et de ses vanités, courbez-nous sous le joug de la pénitence, rappelez-nous à l’humilité, fortifiez-nous dans les tentations. Votre crédit sur le cœur de Dieu vous rendit assez puissante pour produire des raisins sur un cep flétri par les frimas de l’hiver ; obtenez que Jésus, la vraie Vigne, comme il s’appelle lui-même, daigne nous rafraîchir bientôt du vin de son amour exprimé sous le pressoir de la Croix. Offrez-lui pour nous vos mérites, vous qui, comme lui, avez souffert volontairement pour les pécheurs. Priez aussi pour Rome chrétienne qui vous a produite ; faites-y fleurir rattachement à la foi, la sainteté des mœurs et la fidélité à l’Église. Veillez sur la grande famille des fidèles ; que vos prières en obtiennent l’accroissement, et renouvellent en elle la ferveur des anciens jours.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Aujourd’hui c’est une sainte romaine, une fille spirituelle de saint Benoît, une oblate de l’abbaye de Sainte-Marie-la-Neuve qui, au cours du XVIIe siècle, par ordre d’Innocent X, entra dans le calendrier de l’Église universelle en qualité de modèle et de céleste patronne de la viduité, comme sainte Monique et sainte Jeanne de Chantal.

La messe est celle du Commun, Cognóvi, mais la collecte est propre, et fait allusion à la faveur accordée à la Sainte qui, pendant de longues années, put contempler visiblement à ses côtés son ange gardien (+ 1440).

Célébrée dans les grandes basiliques romaines, cette fête acquiert une grâce et un charme tout spécial. Là en effet, le souvenir de Françoise est toujours si vivant, qu’il nous semble la voir agenouillée près des tombes des martyrs, ravie en extase ou absorbée dans l’oraison. L’esprit se la représente en vêtements négligés, — elle, la noble épouse de Ponziani — avec une charge de bois sur les épaules, tandis que de la porte Portese ou de la voie d’Ostie elle rentre à la maison des Oblates instituées par elle au pied du Capitole ; ou bien, plus admirable encore, confondue dans la foule des pauvres, et demandant l’aumône sous le portique de la basilique de Saint-Paul, à l’occasion de la messe stationnale le dimanche de la Sexagésime.

Mais parmi tous les sanctuaires romains qui rappellent davantage sainte Françoise, deux surtout conservent encore comme le parfum, pour ainsi dire, de sa présence : ce sont la basilique de Sainte-Marie-la-Neuve, où elle s’offrit comme oblate de l’Ordre de Saint-Benoît et où repose son corps ; et l’antique demeure Turris Speculorum au pied du Capitole, où elle vécut avec les nobles oblates qu’elle réunit autour d’elle. Un troisième sanctuaire rappelle aussi ses vertus, c’est le palais transtévérin des Ponziani, converti maintenant en maison d’exercices spirituels pour préparer les enfants à la Première Communion. Là, sainte Françoise Romaine vécut de longues années et sanctifia sa famille. C’est là aussi qu’étant venue, de Tor de’ Specchi, pour assister un de ses fils malades, elle fut frappée elle-même gravement par le mal ; y étant restée par ordre de son confesseur, elle y rendit son âme à Dieu.

L’antienne pour l’entrée du célébrant est tirée du psaume 118 : « Je sais, ô Seigneur, que vos jugements sont droits et que vous m’avez humilié dans votre vérité ; ma chair frémit à cause de Votre crainte ; ne m’éloignez pas de vos commandements. ». La distribution des dons de Dieu et la détermination des vocations aux divers états du corps mystique de l’Église, entrent dans le mystère qui enveloppe notre divine prédestination à la gloire. L’état conjugal et la viduité sont certainement moins glorieux que l’état virginal ; cependant eux aussi sont un reflet de la bonté et de la vérité dé Dieu qui les juge bons, et veut que, par eux, les âmes puissent atteindre le sommet de la perfection chrétienne, dans l’exercice de l’humilité et de la fidélité aux devoirs propres. C’est donc fort à propos que le Prophète a dit : « Ma chair frémit à cause de votre crainte », car la sainte crainte de Dieu doit contenir les sens de ceux à qui la Providence n’a pas donné la gloire de l’intégrité virginale. Les âmes qui, par vocation, doivent vivre au milieu du monde et au sein de leurs propres familles, parcourent une voie très ardue et très étroite, liées, comme elles le sont, par le mariage, puisque, au dire de l’Apôtre : Tribulationem tamen carnis habebunt huiusmodi. Il ajoute cependant immédiatement la règle selon laquelle elles peuvent vivre au milieu du monde, sinon avec des vœux, du moins avec la vertu des vœux de perfection évangélique : Qui utuntur hoc mundo, tamquam non utantur. Praeterit enim figura huius mundi (I Cor., VII, 28, 31). La collecte, de caractère nettement historique, est la suivante : « Seigneur qui, entre autres faveurs, avez glorifié votre servante Françoise par de familières relations avec son Ange ; accordez-nous par ses prières de pouvoir nous aussi mériter la société angélique. Par notre Seigneur, etc. »

La première lecture est tirée du Livre des Proverbes (XXXI, 10-31) là où est l’éloge de la femme forte, c’est-à-dire de la mère de famille, qui remplit fidèlement ses devoirs domestiques, exerçant ainsi une mission non moins difficile et non moins importante que celle de l’apostolat chrétien. A ce propos, saint Philippe Neri et saint François de Sales font observer que notre amour-propre veut s’imposer jusque dans la pratique de la vertu, recherchant des poses dramatiques, des situations bruyantes, et méprisant au contraire les petites vertus quotidiennes et domestiques qui requièrent chaque jour beaucoup d’abnégation. Les grandes occasions de pratiquer des actes héroïques de sainteté se présentent rarement, tandis que les occasions communes de victoire sur nous-mêmes arrivent chaque jour. Quand l’Esprit Saint a voulu tracer le tableau de la femme forte, il ne lui a pas mis entre les mains l’arc ou l’épée — comme à Judith, figure d’exception — mais il l’a dépeinte avec le fuseau et la quenouille, c’est-à-dire dans l’exercice constant et habituel des devoirs normaux de son état.

Le verset chanté pendant la Communion du peuple est tiré du psaume 44 : « Tu as aimé la justice et haï l’iniquité » ; — ce furent justement les fortes paroles de l’âme de diamant du pape Hildebrand quand, exilé à Salerne pour la liberté de l’Église, il expira dans l’affliction — « c’est pourquoi le Seigneur ton Dieu a répandu sur toi les arômes de la sainteté plus largement que sur tes compagnes ». Voici une autre note de la véritable sainteté catholique. Elle peut consister à vaquer simplement aux actes communs selon l’état propre à chacun, sans rien d’extraordinaire ; puisque la note de l’héroïcité se trouve dans les dispositions intérieures selon lesquelles les saints agissent, et qui sont beaucoup plus élevées que celles de l’universelle médiocrité.

Sainte Françoise est la céleste patronne des Oblats bénédictins, et le modèle de l’état de viduité. En effet, selon le sentiment de l’Apôtre, cet état est appelé à une sainteté particulière, car, le charme de la première jeunesse s’étant flétri comme la fleur, l’âme, convaincue désormais de la caducité des choses humaines, ne trouve un appui solide que dans le Seigneur. Les vertus propres de cet état, où, à l’âge apostolique, se recrutaient de préférence les diaconesses, sont la confiance en Dieu, I » prière assidue, la mortification des sens et les œuvres de charité envers le prochain.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Honorons notre ange gardien.

Sainte Françoise : Jour de mort : 9 mars 1440. — Tombeau : à Rome, dans l’église de Santa Maria nuova, sur le forum. Image : On la représente en religieuse, son ange gardien à côté d’elle, ou bien portant un fagot sur le dos. Vie : Sainte Françoise Romaine est la fondatrice des Oblates de Tor de Specchi à Rome. C’était une riche patricienne. Après la mort de son mari, elle abandonna toute sa richesse et mena une vie d’extrême pauvreté. Elle eut le privilège d’entretenir des relations familières avec son ange gardien. Quand on lit la vie de sainte Françoise, on a l’impression qu’elle vécut bien plus dans le monde spirituel que sur la terre. Ce sont surtout ses relations avec le monde bienheureux des anges qui donnent à sa vie un caractère particulier. Dans les différentes étapes de sa vie, on remarque trois anges d’ordre différent à côté d’elle. Ces anges sont destinés et toujours prêts à la protéger contre les attaques de l’enfer et à conduire graduellement son âme à la perfection. Jour et nuit, la sainte voyait son ange occupé à un travail mystérieux. Avec trois bâtonnets d’or, il filait sans arrêt des fils d’or qu’il passait autour de son cou et enroulait rapidement en pelotes. Six mois avant la mort de Françoise, il changea de travail. Au lieu de continuer à filer des fils d’or, il tissa, avec ceux qu’il avait, trois tapis de différentes grandeurs. Ces tapis étaient sans doute le symbole des œuvres de la sainte, comme jeune fille, mère de famille et fondatrice d’Ordre. Peu de temps avant sa mort, Françoise remarqua que l’ange hâtait son travail et montrait un air joyeux et content. Au moment où le troisième tapis atteignit la mesure fixée, l’âme de la sainte s’en alla vers les joies éternelles.

Pratique : Notre ange à nous aussi travaille à un vêtement, notre vêtement de grâce et de gloire. N’empêchons pas son travail. — Nous prenons la messe du Carême et nous faisons mémoire de la sainte.

[1] Non inscrite au calendrier Romain, sa fête est dans les messes ‘Pour certains lieux’ du Missel Romain