Dom Guéranger, l’Année Liturgique |
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum |
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique |
Lecons des Matines |
La Messe |
Martyr à Alexandrie le 24 novembre 311, Fête à Rome au XIIème siècle, mais dès le IXème en Italie du sud sous influence byzantine.
Pierre, évêque d’Alexandrie après saint Théonas, fut par sa science et sa sainteté la gloire de l’Égypte et la lumière de toute l’Église de Dieu. Son courage fut tel dans l’atroce persécution excitée par Maximien Galère, que le spectacle d’une si admirable patience fortifia la vertu d’un grand nombre de chrétiens. Ce fut lui qui sépara le premier de la communion des fidèles Arius, diacre d’Alexandrie, à cause de l’appui qu’il donnait au schisme des Mélétiens. . Honorons et prions le grand évêque dont l’Église fait mémoire en ce jour. On le nomma longtemps, comme par excellence, Pierre le Martyr ; jusqu’à ce qu’au XIIIe siècle, un autre Pierre Martyr, illustre lui-même entre tous, fit qu’on appela désormais son glorieux homonyme Saint Pierre d’Alexandrie.
Saint pierre, le dernier martyr, celui qui scella la persécution de Dioclétien à Alexandrie (+ 311), ainsi que les Grecs le saluent d’un titre d’honneur : sceau et terme de la persécution, est mentionné pour la première fois dans le martyrologe syriaque et, par la suite, par tous les Orientaux, le 24 novembre. Le martyrologe hiéronymien le commémore au contraire aujourd’hui. Son culte, dans l’antiquité, rencontra une grande faveur, si bien qu’il était très populaire même à Antioche. Une si grande célébrité est due, en partie, à la place très importante qu’occupait ce martyr comme patriarche d’Alexandrie, en partie à ses qualités personnelles, et comme directeur du didascaleion d’Alexandrie, et comme auteur sacré. Il est certain que Pierre fut « un splendide exemplaire d’évêque » selon l’attestation d’Eusèbe [1].
Les Syriens ont tiré des Actes mêmes de saint Pierre un titre glorieux qu’ils lui attribuent ; ils l’appellent : celui qui passa à travers le mur percé. Les Actes racontent en effet que le peuple d’Alexandrie montait la garde autour de la prison afin qu’aucun des soldats païens ne se hasardât à exécuter la sentence capitale prononcée contre le Patriarche. Que faire ? Il y avait à redouter que la milice se vengeât du peuple soulevé ; alors le saint Pasteur, pour sauver son troupeau, résolut de s’offrir spontanément à la cruauté des bourreaux. Il fit donc savoir secrètement au tribun qu’au cours de la nuit suivante il indiquerait, par des coups, le point où il fallait percer la muraille pour ouvrir un passage à l’intérieur de la prison. Cette nuit-là, par bonheur, un orage avec éclairs, tonnerre et une forte averse, détourna l’attention des sentinelles chrétiennes, de telle sorte que les soldats du tribun purent, sans être dérangés, pratiquer une brèche dans la muraille de la prison. Le saint Patriarche passa donc à travers le mur entr’ouvert et se laissa conduire par les soldats au lieu même que la tradition indiquait comme celui du martyre de saint Marc. Là enfin il fut décapité, et les fidèles ensevelirent son cadavre.
La messe Státuit est du Commun.
Saint Pierre, évêque d’Alexandrie, martyr en 311. — Comme il était en prison, des prêtres vinrent intercéder auprès de lui pour Arius, l’hérétique qu’il avait condamné, et le fondateur d’une des sectes les plus importantes dans l’histoire de l’Église. Mais saint Pierre leur répondit que, pendant la nuit, Jésus lui était apparu portant une robe déchirée ; et comme il lui en demandait la raison, le Seigneur lui avait dit : “Arius a déchiré mon vêtement, qui est mon Église.” Pratique : Nous pouvons nous appliquer cette parole : si l’Église est le vêtement du Christ, nous sommes les parties de ce vêtement ; l’hérétique déchire, le pécheur souille le vêtement du Christ. Nous voulons, par une vie riche en vertus, orner le vêtement du Christ de perles et de pierres précieuses.
Leçon des Matines (avant 1960)
Neuvième leçon. Pierre, Évêque d’Alexandrie, après Théonas, homme d’une éminente sainteté, fut, par l’éclat de ses vertus et de sa doctrine, non seulement la lumière de l’Égypte, mais encore celle de toute l’Église de Dieu. Pendant la persécution de Maximin Galère, il supporta la rigueur de ces temps-là avec tant de courage, que beaucoup de Chrétiens, témoins de son admirable patience, firent de grands progrès dans la pratique des vertus. Il fut le premier à séparer de la communion des fidèles, Arius, Diacre d’Alexandrie, parce qu’il favorisait le schisme de Mélèce. Lorsque Pierre eut été condamné par Maximin à la peine capitale, les Prêtres Achillas et Alexandre allèrent le trouver dans sa prison, pour intercéder auprès de lui en faveur d’Arius ; mais il leur répondit que, pendant la nuit, Jésus lui était apparu, portant une tunique déchirée, et que, lui en ayant demandé la cause, le Sauveur lui avait dit : « C’est Arius qui a déchiré ainsi mon vêtement, qui est l’Église. » Puis leur ayant prédit qu’ils lui succéderaient dans l’épiscopat, il leur défendit de recevoir dans leur communion Arius, qu’il savait mort devant Dieu. Les événements ne tardèrent pas à montrer que cette révélation était vraiment de Dieu. Enfin, la douzième année de son épiscopat, le sixième jour des calendes de décembre, ayant eu la tête tranchée, il alla recevoir la couronne du martyre.
Missa Státuit, de Communi unius Martyris 1 loco. | Messe Státuit, du Commun d’un Martyr 1. |
[1] Hist.Eccl., IX, 6, 2.