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29/08 Ste Sabine, martyre

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Sommaire

  Textes de la Messe  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique  

La fête de Ste Sabine semble plus ancienne à Rome que la Décollation de St Jean-Baptiste que l’Église célèbre aujourd’hui en ce jour. La station en l’église Sainte-Sabine est attestée à la fin du VIème siècle.

« Sabine est la fondatrice d’un titre sur l’Aventin, auquel Pierre d’Illyrie substitua une basilique au temps du pape Célestin. Elle devait devenir sainte Sabine dans le cours du VIe siècle, comme les autres fondateurs et fondatrices des tituli romani. Une Passio sanctarum Serapiae et Sabinae en fait une martyre et donne le 29 août pour son natale. C’est ce jour-là que le Hiéronymien en fait mention et que saint Grégoire le Grand célébrait sa fête [1]. On en trouve le formulaire, au milieu du VIIe siècle, tant dans l’évangéliaire que dans le sacramentaire grégorien. Sainte Sabine a toujours été célébrée à Rome depuis lors » [2].

Textes de la Messe

eodem die 29 augusti
ce même 29 août
S. SABINÆ
Ste SABINE
Mart.
Martyre
Commemoratio
Commémoraison
Missa Me exspectavérunt, de Communi Communi non Virginum 1 loco, cum orationibus ut infra :Messe Me exspectavérunt,, du Commun des Stes Femmes I, avec les oraisons ci-dessous :
Oratio.Collecte
Deus, qui inter cétera poténtiæ tuæ mirácula étiam in sexu frágili victóriam martýrii contulísti : concéde propítius ; ut, qui beátæ Sabínæ Mártyris tuæ natalítia cólimus, per eius ad te exémpla gradiámur. Per Dóminum.Dieu, entre autres merveilles de votre puissance, vous avez fait remporter la victoire du martyre même par le sexe le plus faible : faites, dans votre bonté, qu’honorant la naissance au ciel de la Bienheureuse Sabine, votre Martyre, nous tendions vers vous par l’imitation de ses exemples.
SecretaSecrète
Hóstias tibi, Dómine, beátæ Sabínæ Mártyris tuæ dicátas méritis, benígnus assúme : et ad perpétuum nobis tríbue proveníre subsídium. Per Dóminum nostrum.Recevez avec bonté, Seigneur, les hosties offertes pour honorer les mérites de la bienheureuse Sabine, votre Vierge et Martyre, et faites qu’elles nous procurent un continuel secours.
PostcommunioPostcommunion
Divíni múneris largitáte satiáti, quǽsumus, Dómine, Deus noster : ut, intercedénte beáta Sabína Mártyre tua, in eius semper participatióne vivámus. Per Dóminum.Rassasiés par la grandeur de votre don céleste, nous vous supplions, ô Seigneur notre Dieu, que la bienheureuse Sabine votre Martyre, intercédant pour nous, nous vivions toujours de la participation à ce sacrement.

Office

Leçon des Matines avant 1960.

Aux Matines de la Décollation de St Jean-Baptiste avant 1960, on commémorait Ste Sabine par la neuvième leçon

Neuvième leçon. Sabine, dame romaine, épouse de Valentin, homme de qualité, fut initiée par la Vierge Séraphie à la connaissance des préceptes de la foi chrétienne. Après le martyre de la pieuse Vierge, elle en recueillit les reliques pour les ensevelir avec honneur. On l’arrêta pour ce fait, et on la fit comparaître devant le juge Elpidius, Adrien étant empereur. « Êtes-vous, lui dit le juge, cette Sabine de race noble et d’illustre alliance ? — Oui, c’est moi, répondit-elle, et je rends grâces à mon Seigneur Jésus-Christ d’avoir été délivrée de la servitude des démons, par l’intercession de Séraphie, sa servante. » Le préfet essaya de diverses manières de la faire changer de sentiment ; mais voyant qu’il ne pouvait l’ébranler dans sa foi, il prononça la sentence qui la condamnait à la peine capitale, pour avoir méprisé les dieux. Les Chrétiens ensevelirent son corps dans le tombeau où elle-même avait enseveli Séraphie, sa maîtresse dans la foi.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Saluons la noble Martyre dont le triomphe vient compléter les honneurs de cette journée [3]. La très antique église de Sainte-Sabine sur l’Aventin forme un des joyaux du trésor de la Ville éternelle. Avec Saint-Sixte-le-Vieux, elle eut cette autre gloire d’abriter dans Rome saint Dominique et ses premiers fils.

Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

La station de ce jour sur l’Aventin nous est déjà attestée, pour la fin du VIe siècle, par le Registrum de saint Grégoire le Grand : Facta sunt haec in basilica sanctae Sabinae sub die IIII Kal. Sept. Indict. VI [4].

Le plus ancien Comes romain contenu dans le manuscrit de Würzbourg, mentionne cette fête, mais, à l’égal d’autres solennités non romaines, d’introduction moins ancienne, il la rejette à la fin de sa liste des divers Communs.

Sabine et Sérapie, que les Actes disent être ensevelies in oppido Vendinensium ad arcum Faustini, iuxta aream Vindiciani, semblent être des martyres de l’Ombrie. De Rossi a même démontré que, non loin de Interamna (Terni) existait le village de Vindena, d’où, vers la fin du VIIe siècle, les reliques des deux Saintes furent transférées dans le titulus Sabinae sur l’Aventin.

La messe est la même que le 6 mars pour les célèbres martyres de Carthage, Perpétue et Félicité. La première collecte, sauf le titre de vierge, est identique à celle de sainte Agathe, le 5 février ; les deux autres sont les mêmes que le 23 janvier, pour sainte Émérentienne [5].

Le verset alléluiatique est tiré du psaume 44 : « Alléluia. Dans la splendeur et la gloire, prépare-toi, avance-toi joyeusement et règne ».

La gloire et le triomphe du Christ, dit saint Paul, nous sont réservés dans la mesure où nous aurons participé, comme les martyrs, à l’ignominie de sa passion. C’est pourquoi la sainte liturgie de l’Église, qui est comme un reflet de celle du ciel, donne la place d’honneur aux saints martyrs.

Selon le Comes de Würzbourg, la première lecture était aujourd’hui la même que le 10 juillet ; c’est celle qui contient l’éloge de la femme forte (Prov., XXXI, 10-31). Pour mériter cet éloge, comme l’observe saint Philippe Neri, des choses extraordinaires ne sont point requises. Le Saint-Esprit loue la mère de famille qui file la laine et manie la quenouille et le fuseau. Dans la vie chrétienne, même les actes les plus ordinaires dans l’exercice du devoir deviennent sublimes et dignes de la vie éternelle quand ils sont accomplis en état de grâce. La fidélité humble et assidue aux exercices du devoir indique déjà une vie héroïque qui, si le Seigneur le veut, peut être une préparation suffisante à la grâce du martyre.

A quelle époque le Titulus Sabinae fut-il dédié à la martyre homonyme de Vindena ? C’est un problème difficile à résoudre, car dans l’inscription en mosaïque qui existe encore sur la porte de cette basilique, on relève bien que son fondateur fut un prêtre illyrien nommé Pierre, qui vivait au temps de Célestin Ier, mais sainte Sabine n’y est point nommée. Qu’a donc à faire ici cette matrone Sabine de qui l’église prit le nom ? Faut-il établir une relation quelconque entre la martyre de l’Ombrie et l’ancienne propriétaire de la domus de l’Aventin, agrandie ensuite par l’Illyrien Pierre et devenue une vaste basilique ? Ou bien une seconde Sabine romaine acheva-t-elle, en lui donnant son nom, la construction commencée par l’Illyrien ? Ce sont des questions que nous ne pouvons résoudre actuellement.

Dans le cloître de la basilique de Saint-Paul on conserve l’épigraphe d’un prêtre du titulus Sabinae, qui vivait à une époque où l’église n’était pas encore dédiée à la martyre de Vindena :

LOCVS • PRESBYTERI • BASILI • TITVLI • SABINE

Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique

Sainte Sabine. — Jour de mort : 29 août, vers 126. Tombeau : à Rome, dans la basilique qui lui est dédiée sur l’Aventin. Vie : Sainte Sabine, originaire de Vindena, en Ombrie, fut l’épouse d’un patricien appelé Valentin. Elle fut convertie à la foi chrétienne par sa servante Séraphie. Après la mort de cette pieuse vierge (le martyrologe en fait mémoire le 3 septembre), elle en recueillit les restes pour les ensevelir avec honneur. Cela lui vaut d’être incarcérée peu après par ordre de l’empereur Adrien, et d’être traduite devant le tribunal d’Elpidius : « N’êtes-vous pas Sabine, veuve de l’illustre Valentin ? » lui demanda celui-ci. . Oui, c’est moi, répondit-elle, et je rends grâces à mon Seigneur Jésus-Christ d’avoir été délivrée de la servitude des démons par l’intercession de sa servante Séraphie ». Le juge la condamna à mort pour son mépris des dieux. Les chrétiens déposèrent son corps dans le tombeau où elle-même avait enseveli Séraphie, sa maîtresse dans la foi. Pratique : Quel exemple édifiant ! La servante convertit sa maîtresse ; la maîtresse ensevelit le corps de sa servante et la suit dans son martyre. Toutes deux reposent unies dans une même sépulture. Comme le christianisme sait franchir les barrières sociales !

La basilique de Sainte-Sabine est une des plus célèbres églises stationnales de Rome ; c’est là que le clergé et les fidèles se rassemblent le Mercredi des Cendres.

[1] Grégoire Le Grand, Registrum epistolarum, XIII, 2 ; édit. Ewald- Hartmann, tome 2, p. 367.

[2] Cf. Pierre Jounel, Le Culte des Saints dans les Basiliques du Latran et du Vatican au douzième siècle, École Française de Rome, Palais Farnèse, 1977.

[3] Allusion à la Fête de la Décollation de St Jean-Baptiste.

[4] Reg. Lib. XI, n. 2. Ed. Hartmann, II, 367.

[5] Toutes ces pièces sont désormais du Commun des Vierges.