Nous donnons ici les commentaires pour le 27 juin avant 1955 et le 1er juillet avant 1908.
Jusqu’en 1955 et la suppression des Octaves, le 27 juin était le 4ème jour dans l’Octave de St Jean-Baptiste.
Lors de la réforme de St Pie X, le jour Octave, le 1er juillet, a été occulté par la fixation de la Fête du Précieux Sang à cette date (la réforme de St Pie X voulait ‘libérer’ les dimanches auxquels été perpétuellement affectée une fête : c’était le cas du 1er dimanche de juillet, date de la Fête du Précieux Sang depuis le Bhx Pie IX qui fut donc déplacée de ce dimanche au 1er jour du mois) : l’Office qui était de St Jean-Baptiste fut entièrement remplacé par celui du Précieux, seules restaient les commémoraisons à la Messe et aux Laudes et Vêpres. C’est pourquoi nous donnons ici et les commentaires du 27 juin, et ceux de Dom Guéranger pour le jour Octave, 1er juillet.
Comme au jour de la Fête, semidouble.
Le 1er juillet, avant la fixation de la fête du Précieux Sang : idem, double.
Aux 2ndes Vêpres des Sts Jean et Paul, commémoraison de l’Octave
Ant. Ingrésso * Zacharía templum Dómini, appáruit ei Gábriel Angelus stans a dextris altáris incénsi. | Ant. Zacharie étant entré * dans le temple du Seigneur, l’ange Gabriel lui apparut debout à la droite de l’autel des parfums [1]. |
V/. Fuit homo missus a Deo. | V/. Il y eut un homme envoyé de Dieu [2]. |
R/. Cui nomen erat Ioánnes. | R/. Dont le nom était Jean. |
Oratio | Prière |
Deus, qui præséntem diem honorábilem nobis in beáti Ioánnis nativitáte fecísti : da pópulis tuis spirituálium grátiam gaudiórum ; et ómnium fidélium mentes dirige in viam salútis ætérnæ. Per Dóminum. | Dieu, vous nous avez rendu ce jour vénérable par la nativité du bienheureux Jean : accordez à votre peuple la grâce des joies spirituelles ; et dirigez les âmes de tous les fidèles dans la voie du salut éternel. |
Leçons des Matines
Ad Matutinum et reliquas Horas Antiphonæ, Psalmi et Versus Nocturnorum de occurrenti hebdomadæ die, ut in Psalterio ; reliqua ut in Festo, præter Lectiones, quæ in I Nocturno dicuntur de Scriptura occurrenti cum suis Responsoriis de Tempore, in II et III ut hic habentur. | A Matines et aux autres Heures, Antiennes, Psaumes et Versets des Nocturnes du jour de la semaine, comme au Psautier ; le reste comme à la Fête, sauf les Leçons, qui au 1er Nocturne sont dites de l’Écriture occurrente avec ses répons du Temps, aux 2nd et 3ème comme indiqué ici. |
Invitatorium | Invitatoire |
Regem Præcursóris Dóminum, * Veníte, adorémus. | Le Roi, Seigneur du Précurseur, * Venez, adorons. |
Psaume 94 (Invitatoire) | |
Hymnus | Hymne [3] |
Antra desérti téneris sub annis,
Cívium turmas fúgiens, petísti, Ne levi posses maculáre vitam Crímine linguæ. | Dès tes plus tendres années, fuyant les foules citadines,
tu gagnes les antres du désert, ne voulant pas tacher ta vie par le moindre péché de la langue. |
Prǽbuit durum tégumen camélus
Artubus sacris, stróphium bidéntes ; Cui latex haustum, sociáta pastum Mella locústis. | Le chameau fournit un dur vêtement,
pour couvrir tes membres sacrés, les brebis une ceinture ; l’eau te sert de boisson, le miel et les sauterelles de nourriture. |
Céteri tantum cecinére Vatum
Corde præságo iubar affutúrum ; Tu quidem mundi scelus auferéntem Indice prodis. | Les autres prophètes, d’un cœur inspiré,
ne chantaient que l’astre à venir ; toi, du doigt, tu montres celui qui ôte le péché du monde. |
Non fuit vasti spátium per orbis
Sánctior quisquam génitus Ioánne, Qui nefas sæcli méruit lavántem Tíngere lymphis. | Dans l’immensité du vaste univers
aucun fils de femme plus saint que Jean, lui qui mérita de plonger sous les eaux celui qui lave les crimes des siècles. |
Sit decus Patri, genitǽque Proli,
Et tibi, compar utriúsque virtus, Spíritus semper, Deus unus omni Témporis ævo. Amen. | Honneur au Père, et au Fils qu’il engendre,
ainsi qu’à vous, puissance égale aux deux, ô Esprit éternel, Dieu unique, dans toute la suite des âges. Ainsi soit-il. |
In I Nocturno | Au 1er Nocturne |
Antiennes, Psaumes et Verset de la Férie | |
Lectures et Répons de la Férie. | |
In II Nocturno | Au 2nd Nocturne |
Antiennes, Psaumes et Verset de la Férie | |
Lectio iv | 4e leçon |
Sermo sancti Basilíi Magni. | Sermon de saint Basile le Grand. |
Homilia 2 in Psalm. 28 | |
Vox Dómini super aquas. Qualis vox ? super quas aquas ? Velut prophetíam accipiámus quod dictum est. Memíneris Ioánnis, qui interrogátus a Iudǽis : Tu quis es ? quod respónsum dábimus iis, qui misérunt nos ? respóndit : Ego vox clamántis in desérto. Igitur vox Dómini est Ioánnes, Angelus a Deo missus ante fáciem Dómini, ut paráret Dómino plebem perféctam. Hæc ígitur vox super aquas, erat super Iordánem, in quo baptizábat prǽdicans pœniténtiæ baptísmum ; et non solum in Iordáne, sed étiam in Ænon prope Salim, quia aquæ multæ erant illic. | « La voix du Seigneur sur les eaux » [4]. Quelle voix ? sur quelles eaux ? Regardons ces paroles comme une prophétie. Souvenez-vous de Jean. Les Juifs lui ayant demandé : « Qui es-tu, afin que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés ? » [5], il répond en ces termes : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert ». Ainsi donc, la voix du Seigneur, c’est Jean, l’Ange que Dieu a envoyé devant la face du Christ, « pour préparer au Seigneur un peuple parfait » [6]. Et les eaux sur lesquelles cette voix a retenti, ce sont les eaux du Jourdain, où Jean baptisait, prêchant un baptême de pénitence. Et non seulement il baptisait dans le Jourdain, mais encore à Ennon, près de Salim, parce qu’il y avait là beaucoup d’eau. |
R/. Descéndit Angelus Dómini ad Zacharíam dicens : Accipe púerum in senectúte tua : * Et habébit nomen Ioánnes Baptísta. | R/. Un Ange du Seigneur descendit vers Zacharie et lui dit : Tu auras un fils dans ta vieillesse [7], * Et il aura nom Jean-Baptiste. |
V/. Iste puer magnus coram Dómino : nam et manus eius cum ipso est. | V/. Cet enfant sera grand devant le Seigneur, car sa main est avec lui [8]. |
* Et habébit nomen Ioánnes Baptísta. | * Et il aura nom Jean-Baptiste. |
Lectio v | 5e leçon |
Igitur vox Dómini super aquas, Ioánnes est super baptísmum. Illic et Deus maiestátis intónuit ; venit enim vox de cælo, dicens : Hic est Fílius meus diléctus, in quo mihi complácui. Tunc étiam Dóminus super aquas multas dignátus est descéndere in baptísma Ioánnis, ut compléret omnem iustítiam quæ in lege est. Vox Dómini in virtúte. Auferet enim debilitátes pópuli per pœniténtiæ baptísmum, per ipsum baptízans in aqua ad pœniténtiam. In virtúte est vox, dicens : Pœniténtiam ágite, appropinquávit enim regnum cælórum ; et : Fácite fructus dignos pœniténtiæ. | Par conséquent, la voix du Seigneur qui a retenti sur les eaux, c’est Jean qui appelle au baptême. Là aussi, « le Dieu de majesté s’est fait entendre avec éclat » [9] ; car du ciel vint une voix disant : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis mes complaisances » [10]. Alors aussi le Seigneur daigna descendre au milieu des eaux profondes pour recevoir le baptême de Jean, voulant accomplir toute la justice contenue dans la loi. « La voix du Seigneur est pleine de puissance » [11] ; car elle guérit les infirmités du peuple, par le baptême de pénitence, cette voix baptisant dans l’eau par sa grâce à lui pour faire embrasser la pénitence. Elle est forte, cette voix, quand elle dit : « Faites pénitence, car le royaume des cieux approche. Faites donc de dignes fruits de pénitence » [12]. |
R/. Hic est præcúrsor diléctus, et lucérna lucens ante Dóminum : * Ipse est enim Ioánnes, qui viam Dómino præparávit in erémo ; sed et Agnum Dei demonstrávit, et illuminávit mentes hóminum. | R/. Celui-ci est le Précurseur bien-aimé, et une lampe luisante devant le Seigneur : * C’est Jean qui, dans le désert, a préparé la voie au Seigneur, c’est lui qui a montré l’Agneau de Dieu et qui a éclairé les esprits des hommes [13]. |
V/. Ipse præíbit ante illum in spíritu et virtúte Elíæ. | V/. Il ira devant (le Seigneur) dans l’esprit et la vertu d’Élie [14]. |
* Ipse est enim Ioánnes, qui viam Dómino præparávit in erémo ; sed et Agnum Dei demonstrávit, et illuminávit mentes hóminum. | * C’est Jean qui, dans le désert, a préparé la voie au Seigneur, c’est lui qui a montré l’Agneau de Dieu et qui a éclairé les esprits des hommes. |
Lectio vi | 6e leçon |
Vox Dómini confringéntis cedros. Potest dici quod, parans Dómino pópulum perféctum, elátas impietátes et contra cognitiónem Dei exaltátas confríngens et cónterens, oblíqua faciébat recta. Qui enim omnem collem ac montem humíliat, hic erat qui confringébat cedros, et Dómino viam adæquábat, per hoc quod ad pœniténtiam inducébat altum, et elátum, et supérbum cor. Unde eius præparatiónem suscípiens Dóminus, suo advéntu confrégit oppósitas poténtias, cedros Líbani figuráte dictas. Opórtet enim Dóminum regnáre, donec ponat inimícos sub pedes suos, et cedros istas commínuat. | « La voix du Seigneur brise les cèdres » [15]. On peut dire que, préparant au Seigneur un peuple parfait, c’est en brisant et renversant des impiétés qui s’étaient élevées contre la connaissance de Dieu, que Jean-Baptiste rendit droit des sentiers tortueux. Celui qui abaisse toute colline et toute montagne, c’était lui-même qui, (par la voix de Jean) brisait des cèdres et aplanissait le chemin au Seigneur, par cela même qu’il amenait à la pénitence des cœurs altiers, fiers et orgueilleux. Aussi le Seigneur, prenant possession du terrain que Jean lui avait préparé, brisa-t-il par son avènement les puissances contraires, appelées, par figure, cèdres du Liban. Il faut en effet que le Seigneur règne jusqu’à mettre sous ses pieds ses ennemis, et qu’il brise ces cèdres. |
R/. Hic est præcúrsor diléctus, et lucérna lucens ante Dóminum : * Ipse est enim Ioánnes, qui viam Dómino præparávit in erémo ; sed et Agnum Dei demonstrávit, et illuminávit mentes hóminum. | R/. Celui-ci est le Précurseur bien-aimé, et une lampe luisante devant le Seigneur : * C’est Jean qui, dans le désert, a préparé la voie au Seigneur, c’est lui qui a montré l’Agneau de Dieu et qui a éclairé les esprits des hommes [16]. |
V/. Ipse præíbit ante illum in spíritu et virtúte Elíæ. | V/. Il ira devant (le Seigneur) dans l’esprit et la vertu d’Élie [17]. |
* Ipse est enim Ioánnes, qui viam Dómino præparávit in erémo ; sed et Agnum Dei demonstrávit, et illuminávit mentes hóminum. | * C’est Jean qui, dans le désert, a préparé la voie au Seigneur, c’est lui qui a montré l’Agneau de Dieu et qui a éclairé les esprits des hommes. |
In III Nocturno | Au 2nd Nocturne |
Antiennes, Psaumes et Verset de la Férie | |
Lectio vii | 7e leçon |
Léctio sancti Evangélii secundum Lucam. | Lecture du saint Évangile selon saint Luc. |
Cap. 1, 57-68. | |
Elísabeth implétum est tempus pariéndi, et péperit fílium. Et audiérunt vicíni et cognáti eius quia magnificávit Dóminus misericórdiam suam cum illa, et congratulabántur ei. Et réliqua. | Le temps d’enfanter pour Élisabeth s’accomplit et elle mit au monde un fils. Et ses voisins et ses parents, ayant appris que le Seigneur avait signalé en elle sa miséricorde, s’en réjouissaient avec elle. Et le reste. |
Homilía sancti Ambrósii Epíscopi. | Homélie de saint Ambroise, Évêque. |
Liber 2 Comm. in Lucæ cap. 1 in fine | |
Et Zacharías pater eius implétus est Spíritu Sancto, et prophetábat. Vide quam bonus Deus, et fácilis indulgére peccátis ; non solum abláta restítuit, sed étiam insperáta concédit. Ille dudum mutus prophétat ; hæc enim grátia Dei máxima, quod eum, qui negáverat, confitétur. Nemo ergo diffídat, nemo véterum cónscius delictórum prǽmia divína despéret. Novit Dóminus mutáre senténtiam, si tu nóveris emendáre delíctum. | « Et Zacharie, son père, fut rempli de l’Esprit-Saint et prophétisa » [18]. Vois combien Dieu est bon, et comme il pardonne facilement les fautes. Non seulement il rend ce qu’il a ôté, il donne même ce qu’on n’espérait pas. Zacharie, longtemps muet, prophétise. Et c’est une grâce, insigne, qu’un homme incrédule aux promesses de Dieu lui rende témoignage. Que personne donc ne perde la confiance ; que, malgré le souvenir des fautes passées, personne ne désespère des célestes récompenses. Le Seigneur saura bien révoquer la sentence, si tu sais réparer l’offense. |
R/. Præcúrsor Dómini venit, de quo ipse testátur : * Nullus maior inter natos mulíerum Ioánne Baptísta. | R/. Le Précurseur du Seigneur est venu, lui dont le Seigneur a dit [19] : * Entre les enfants des femmes, il n’en est pas de plus grand que Jean-Baptiste. |
V/. Hic est enim prophéta, et plus quam prophéta, de quo Salvátor ait [20]. | V/. Celui-ci est un Prophète, et plus qu’un Prophète, lui dont le Sauveur a dit : |
* Nullus maior inter natos mulíerum Ioánne Baptísta. | * Entre les enfants des femmes, il n’en est pas de plus grand que Jean-Baptiste. |
Lectio viii | 8e leçon |
Et tu, puer, prophéta Altíssimi vocáberis. Pulchre, cum de Dómino prophetáret, ad prophétam sua verba convértit, ut hoc quoque benefícium esse Dómini designáret ; ne, cum públice enumeráret sua, quasi ingrátus tacuísse viderétur quæ agnoscébat in fílio. Sed fortásse áliqui quasi irrationábilem mentis excéssum putent, quod octo diérum allóquitur infántem. Verum, si teneámus, intelligémus profécto quod pótuit vocem patris natus audíre, qui Maríæ salutatiónem, ántequam nascerétur, audívit. | « Et toi, petit enfant, tu seras appelé le Prophète du Très-Haut » [21]. C’est par un beau mouvement que Zacharie, prophétisant au sujet du Seigneur, s’adresse à l’enfant-Prophète, pour indiquer que c’est là encore un bienfait de Dieu. Se bornant à publier ce qui lui est personnel, il paraîtrait couvrir d’un silence ingrat ce qu’il reconnaît en son fils. Peut-être quelques-uns croiront-ils qu’interpeller un enfant de huit jours, c’est la saillie d’un esprit qui déraisonne. Mais si nous réfléchissons, nous comprendrons sans peine qu’un enfant, qui, avant de naître, entendit la salutation de Marie, pouvait entendre, une fois né, la parole de son père. |
R/. Gábriel Angelus appáruit Zacharíæ dicens : Nascétur tibi fílius, nomen eius Ioánnes vocábitur : * Et multi in nativitáte eius gaudébunt. | R/. L’Ange Gabriel apparut à Zacharie, disant : Il te naîtra un fils, et son nom sera Jean [22] ; * Et à sa naissance, beaucoup se réjouiront. |
V/. Erit enim magnus coram Dómino vinum et síceram non bibet. | V/. Car il sera grand devant le Seigneur, il ne boira ni vin ni bière. |
* Et multi in nativitáte eius gaudébunt. Glória Patri. * Et multi in nativitáte eius gaudébunt. | * Et à sa naissance, beaucoup se réjouiront. Gloire au Père. * Et à sa naissance, beaucoup se réjouiront. |
Lectio ix | 9e leçon |
Sciébat profécto álias esse aures prophétæ, quæ Spíritu Dei, non córporis ætáte reserántur. Habébat intelligéndi sensum, qui exsultándi habébat afféctum. Simul illud advérte, quam paucis Elísabeth, quam multis Zacharías prophétet ; et utérque Sancto replétus Spíritu loquebátur : sed disciplína servátur, ut múlier díscere magis quæ divína sunt stúdeat, quam docére. | Zacharie n’ignorait certes pas qu’un Prophète a d’autres oreilles que nous, des oreilles qui s’ouvrent, non par l’effet de l’âge et l’accroissement du corps, mais par l’Esprit de Dieu. Celui-là devait comprendre, qui avait pu tressaillir. Remarque en même temps combien est courte la prophétie d’Élisabeth, et combien étendue est celle de Zacharie ; et cependant tous deux, en parlant, sont remplis du Saint-Esprit. Mais on observe ici la règle qu’une femme doit être plus empressée d’apprendre que d’enseigner les choses de l’ordre divin. |
Te Deum | |
A LAUDES.
Antiennes et Psaumes de la Férie | |
Capitulum Is. 49. 1. | Capitule |
Audíte, ínsulæ, et atténdite, pópuli de longe : Dóminus ab útero vocávit me, de ventre matris meæ recordátus est nóminis mei. | Écoutez, îles ; peuples éloignés, prêtez l’oreille : Le Seigneur m’a appelé dès le sein de ma mère, il s’est dès lors souvenu de mon nom. |
Hymnus | Hymne [23] |
O nimis felix, meritíque celsi,
Nésciens labem nívei pudóris, Præpotens Martyr, nemorúmque cultor, Máxime Vatum. | O trop heureux, au mérite si sublime,
dont la pureté de neige ignora le péché, très puissant martyr, habitant des déserts, le plus grand des prophètes. |
Serta ter denis álios corónant
Aucta creméntis, duplicáta quosdam, Trina te fructu cumuláta centum Néxibus ornant. | La couronne des uns produit trente pour un,
deux fois plus en quelques-uns, mais toi, plus que triplant tes œuvres, ta triple couronne [24] va jusqu’à cent [25]. |
Nunc potens nostri méritis opímis
Péctoris duros lápides revélle Asperum planans iter, et refléxos Dírige calles. | Toi, puissant par tes mérites,
brise les durs rochers de nos cœurs, aplanis le chemin raboteux, redresse les sentiers qui s’écartent. |
Ut pius mundi Sator et Redémptor
Méntibus culpæ sine labe puris Rite dignétur véniens beátos Pónere gressus. | Que le doux Créateur et Rédempteur du monde,
trouvant nos âmes purs des souillures de toute faute, daigne comme il convient, à sa venue, y poser ses pieds bienheureux. |
Láudibus cives célebrent supérni
Te, Deus simplex paritérque trine, Súpplices et nos véniam precámur : Parce redémptis. Amen. | Que les habitants des cieux vous célèbrent en leurs louanges,
ô Dieu simple et trois en personnes, dans nos supplications, nous vous demandons grâce : épargnez vos rachetés. Ainsi soit-il |
V/. Iste puer magnus coram Dómino. | V/. Cet enfant sera grand devant le Seigneur [26]. |
R/. Nam et manus eius cum ipso est. | R/. Car sa main est avec lui. |
Ad Bened. Ant. Apértum est * os Zacharíæ, et prophetávit dicens : Benedíctus Deus Israël. | Ant. au Benedictus La bouche de Zacharie s’ouvrit * et il prophétisa, disant : Béni soit le Dieu d’Israël [27]. |
Benedictus | |
Oratio | Prière |
Deus, qui præséntem diem honorábilem nobis in beáti Ioánnis nativitáte fecísti : da pópulis tuis spirituálium grátiam gaudiórum ; et ómnium fidélium mentes dirige in viam salútis ætérnæ. Per Dóminum. | Dieu, vous nous avez rendu ce jour vénérable par la nativité du bienheureux Jean : accordez à votre peuple la grâce des joies spirituelles ; et dirigez les âmes de tous les fidèles dans la voie du salut éternel. |
AUX 2èmes VÊPRES.
Antiennes et Psaumes de la Férie | |
Capitulum Is. 49. 1. | Capitule |
Audíte, ínsulæ, et atténdite, pópuli de longe : Dóminus ab útero vocávit me, de ventre matris meæ recordátus est nóminis mei. | Écoutez, îles ; peuples éloignés, prêtez l’oreille : Le Seigneur m’a appelé dès le sein de ma mère, il s’est dès lors souvenu de mon nom. |
Hymnus | Hymne [28] |
Ut queant laxis resonáre fibris
Mira gestórum fámuli tuórum, Solve pollúti lábii reátum, Sancte Ioánnes. | Pour que tes serviteurs puissent à pleine voix,
célébrer les merveilles de tes hauts faits, bannis l’indignité de nos lèvres souillées ô saint Jean. |
Núntius celso véniens Olýmpo,
Te patri magnum fore nascitúrum, Nomen, et vitæ sériem geréndæ Ordine promit. | Un messager venu des célestes sommets
annonce à ton père ta grandeur, ta naissance, ton nom, et le cours entier de ta vie, il expose par ordre toutes choses. |
Ille promíssi dúbius supérni,
Pérdidit promptæ módulos loquélæ ; Sed reformásti génitus perémptæ Organa vocis. | Lui doute des célestes promesses,
perd le pouvoir d’articuler les sons ; mais, en naissant, vous restaurez l’organe de sa voix éteinte. |
Ventris obstrúso récubans cubíli
Sénseras Regem thálamo manéntem ; Hinc parens nati méritis utérque Abdita pandit. | Couché dans le secret du sein maternel,
tu as senti le roi en sa couche nuptiale ; c’est pourquoi, les parents par le mérite de leur fils, découvrirent tous deux les mystères. |
Sit decus Patri, genitǽque Proli,
Et tibi, compar utriúsque virtus, Spíritus semper, Deus unus omni Témporis ævo. Amen. | Honneur au Père, et au Fils qu’il engendre,
ainsi qu’à vous, puissance égale aux deux, ô Esprit éternel, Dieu unique, dans toute la suite des âges. Ainsi soit-il. |
V/. Iste puer magnus coram Dómino. | V/. Cet enfant sera grand devant le Seigneur [29]. |
R/. Nam et manus eius cum ipso est. | R/. Car sa main est avec lui. |
Ad Magnificat Ant. Puer * qui natus est nobis, plus quam prophéta est : hic est enim, de quo Salvátor ait : Inter natos mulíerum non surréxit maior Ioánne Baptísta. | Ant. au Magnificat L’enfant * qui nous est né est plus qu’un prophète ; car c’est celui dont le Sauveur dit : Entre les fils des femmes, il n’y en a point eu de plus grand que Jean-Baptiste [30]. |
Magnificat | |
Oratio | Prière |
Deus, qui præséntem diem honorábilem nobis in beáti Ioánnis nativitáte fecísti : da pópulis tuis spirituálium grátiam gaudiórum ; et ómnium fidélium mentes dirige in viam salútis ætérnæ. Per Dóminum. | Dieu, vous nous avez rendu ce jour vénérable par la nativité du bienheureux Jean : accordez à votre peuple la grâce des joies spirituelles ; et dirigez les âmes de tous les fidèles dans la voie du salut éternel. |
La joyeuse Octave du Précurseur nous réservait un complément de lumière. Imitons l’Église, qui, de nouveau, concentre aujourd’hui ses pensées sur l’Ami de l’Époux ; elle sait qu’ainsi l’Époux lui-même lui sera mieux connu. « Car, selon la parole d’un des princes les plus autorisés de la chaire chrétienne, entre Jésus-Christ et Jean-Baptiste il y a eu des liaisons si étroites, qu’on ne peut bien connaître l’un sans connaître l’autre ; et si la vie éternelle consiste à connaître Jésus-Christ, aussi une partie de notre salut consiste-t-elle à connaître saint Jean » [31].
La mission du Précurseur l’élevait par elle seule, nous l’avons vu, au-dessus de tous les autres prophètes et apôtres. Mais quel était en sa personne le héraut dont la grandeur nous fut manifestée, au jour de la fête, par la dignité du message qu’il apportait au monde ? Ses qualités privées, sa propre sainteté, répondirent-elles à l’éminence du rôle qu’il venait remplir ? La souveraine harmonie qui inspire les décrets éternels et préside à leur exécution dans le temps, nous défend d’en douter. Lorsque le Très-Haut résolut d’unir son Verbe à la nature humaine, il s’engageait à revêtir cette nature créée de qualités toutes divines, qui lui permissent de traiter avec l’Adam nouveau d’égal à égal, et de l’appeler son fils. Lorsqu’à ce fils de ses complaisances, qu’il voulait en même temps fils de l’homme, il eut arrêté de donner une mère, le don d’une pureté digne en tout de son titre auguste resta dès lors assuré à la future Mère de Dieu. Prédestiné dès avant tous les âges au service le plus éminent du Fils et de la Mère, chargé par le Père souverain de découvrir le Verbe au sein de Notre-Dame, d’accréditer l’Homme-Dieu, de lui fiancer l’Épouse : se pourrait-il que la sainteté de Jean fût demeurée, dans les desseins de Dieu ou par sa propre faute, moins incomparable que ne l’était sa mission ? L’éternelle Sagesse ne se ment point de la sorte à elle-même ; et l’éloge sans pareil fait par Jésus de son Précurseur, au moment où s’achevait la vie de celui-ci [32], montre assez que les grâces tenues en réserve pour cette âme y fructifièrent dans leur plénitude.
Et quelles grâces que celles dont le point de départ nous montre Jean, trois mois avant sa naissance, établi déjà sur les sommets qu’atteignent à peine en toute une vie les plus saints personnages ! Bien au-dessus de la région des sens et de la raison, qui n’ont point encore en lui d’usage, il prend son essor : de ce regard intellectuel qui n’est dépassé que parla claire vision des élus, il perçoit Dieu présent devant lui dans la chair ; et, dans une extase d’adoration et d’amour, son premier acte en fait l’émule des Séraphins. La plénitude de l’Esprit-Saint fut, dès ce moment, le partage de l’enfant de Zacharie et d’Élisabeth : plénitude tellement débordante, qu’aussitôt la mère, et bientôt le père, se virent remplis eux-mêmes de la surabondance sortant de leur fils [33].
Le premier donc après Notre-Dame, il avait reconnu l’Agneau de Dieu, donné son amour à l’Époux descendu des collines éternelles ; le premier encore, pénétrant le mystère de la divine et virginale maternité, ne séparant point le Fils de la Mère, il avait, en même temps qu’adoré Jésus, honoré Marie par-dessus toute créature. Bénie êtes-vous entre les femmes, et béni le fruit de vos entrailles [34] ! C’est l’affirmation unanime de la tradition, qu’en prononçant ces mots, Élisabeth ne fut que l’organe et prête-voix de son fils. Le début de Jean, comme témoin de la lumière, a Marie pour objet ; à elle, dans l’admiration et la louange, la première expression des sentiments qui l’animent : ange lui-même, comme l’appelaient les Prophètes, il reprend et complète le salut de Gabriel à la douce souveraine de la terre et des cieux [35]. C’était l’élan de sa reconnaissance éclairée pleinement sur le rôle de Marie dans la sanctification des élus, le cri de son âme en s’éveillant lui-même à la sainteté au premier son de voix de la Vierge-mère.
C’était pour lui en effet qu’en grande hâte, après la visite de l’ange, elle avait franchi les montagnes ; mais Notre-Dame réserve à Jean d’autres faveurs. Jusque-là silencieuse, devant ce séraphin dont elle est sûre d’être comprise, Marie entonne son chant divin, qui donne à Dieu la gloire, à Jean la pleine compréhension du mystère ineffable. En la manière qu’elle a sanctifié le Précurseur de son Fils, la Mère de Dieu doit elle-même maintenant le former et l’instruire. Le Magnificat est la première leçon du fils d’Élisabeth : leçon incomparable de divine louange ; leçon qui donne à Jean l’intelligence du contenu des Écritures, la science du plan divin dans toute la suite des âges. Trois mois durant, dans l’angélique secret de communications plus réservées encore, se continue l’éducation merveilleuse.
Oh ! oui, pouvons-nous dire à notre tour et mieux que les Juifs, que pensez-vous que sera cet enfant [36] ? La dispensatrice des célestes trésors avait gardé pour Jean la première effusion de ces flots de la grâce, dont elle était devenue le divin réservoir. Le fleuve qui s’échappe de la cité sainte [37] ne s’arrêtera plus, portant à toute âme jusqu’à la fin des temps ses innombrables ruisseaux ; mais son choc impétueux, dans la force du premier bond, a rencontré Jean tout d’abord ; dans sa totalité non divisée encore, trois mois durant il passe et repasse sur cette âme, comme s’il eût existé pour elle seule. Qui mesurera ces torrents ? Qui dira leur effet ? La sainte Église ne l’essaie pas ; mais dans l’admiration que lui cause la mystérieuse croissance de Jean sous l’œil étonné des anges, perdant de vue la faiblesse de ce corps d’enfant devant la maturité de l’âme qui l’habite, elle s’écrie, au jour de la glorieuse Nativité du Précurseur : Il est grand, l’homme qu’Élisabeth a mis au monde ! Elisabeth Zachariœ magnum virum genuit, Johannem Baptistam prœcursorem Domini [38].
Pour donner leur formule liturgique aux pensées qui précèdent, chantons cette Séquence dont nous empruntons le texte à l’ancien Missel de Lyon de 1530. On sait le culte filial des Lyonnais pour saint Jean-Baptiste. Leur église primatiale reconnaît comme Patron le saint Précurseur. En l’an de grâce 1886, nous avons vu les mêmes foules qu’autrefois accourir au jubilé fameux concédé par le Siège de Pierre à la Rome des Gaules, dans les années où la fête du Très-Saint-Sacrement coïncide avec la solennité du glorieux Titulaire au 24 juin.
SÉQUENCE. | |
Elisabeth Zachariæ
Magnum virum in hac die Gloriosa genuit. | Il est grand l’homme qu’en ce jour glorieux,
Élisabeth, femme de Zacharie, a mis au monde. |
Qui virtutum vas sincerum,
Inter natos mulierum Principatum tenuit. | La plénitude et perfection de ses vertus,
fait de lui le premier d’entre les fils des femmes. |
Nondum natus sensit regem
Nasciturum supra legem, Sine viri semine. | Non encore né, il découvrit le Roi
qui devait naître en des conditions supérieures à la loi, sans concours d’homme. |
Deum sensit in hac luce,
Tanquam nucleum in nuce, Conditum in virgine. | Il découvrit Dieu ici-bas,
comme l’amande en son noyau, caché dans la Vierge. |
Quam beatus puer natus,
Salvatoris angelus, Incarnati nobis dati Verbi vox et bajulus ! | Heureux enfant,
dont nous célébrons la naissance ! C’est l’ange du Sauveur, la voix, le porteur du Verbe, qui nous est donné dans la chair. |
Non præcedit fructus florem,
Sed flos fructum juxta morem, Agri pleni dans odorem Mentibus fidelium. | Le fruit ne précède pas la fleur :
mais, comme il est d’usage, c’est la fleur qui parait la première : elle apporte l’odeur du champ béni par Dieu aux âmes des fidèles. |
Viam parat et ostendit,
Ubi pedem non offendit Qui per fidem comprehendit Verum Dei Filium. | Il prépare et montre la voie,
où nul obstacle n’arrête le pied de celui qui, par la foi, s’attache au vrai Fils de Dieu. |
Lege vitæ sub angusta,
Mel sylvestre cum locusta Cibum non abhorruit. | Austère est sa vie ;
il ne rejette point pour nourriture le miel des bois et les sauterelles. |
Camelorum tectus pilis,
In deserto quam exilis, Quam bonus apparuit : | Vêtu de poils de chameau,
combien pauvre il fut au désert ! Combien bon il apparut au monde ! |
Verba sunt evangelistæ :
Lux non erat, inquit, iste, Sed ut daret tibi, Christe, Lucis testimonia. | Écoutons l’évangéliste :
Lui, dit-il, n’était pas la lumière ; mais il venait pour rendre, ô Christ, témoignage à votre lumière. |
Lux non erat, sed lucerna
Monstrans iter ad superna Quibus sua pax æterna Pollicetur gaudia. | Ce n’était pas la lumière, mais c’était le flambeau
montrant la route vers les hauteurs, où l’éternelle paix promet ses joies à ceux qui la cherchent. |
Contemplemur omnes istum
Quem sperabat turba Christum, Stupens ad prodigia. | Contemplons tous celui en qui la foule,
que tant de prodiges frappaient d’étonnement, espérait voir le Christ. |
Qui cervicem non erexit,
Nec se dignum intellexit Domini corrigia. | Lui n’éleva point sa tête ;
il se reconnut indigne de dénouer la courroie des chaussures du Seigneur. |
A suo tempore,
Divino munere, Cœlum vim patitur ; Et violentiæ Cum pœnitentiæ Fructu conceditur, Gratis non merito. | Depuis son temps,
par la divine grâce, le ciel souffre violence ; non de plein droit, mais comme faveur, il est donné à qui fait preuve de force et fait des fruits de pénitence. |
Quem vates cæteri
Sub lege veteri Canunt in tenebris, In carne Dominum, Figuris terminum, Propheta celebris Ostendit digito. | Celui que sous l’ancienne loi
les autres prophètes chantent dans les ténèbres, prophète incomparable, il le montre du doigt : c’est le Seigneur dans la chair, fin des figures. |
O quam sanctum, quam præclarum,
Qui viventium aquarum Fontem Christum baptizavit, Et lavantem cuncta lavit In Jordanis flumine. | O combien saint, combien illustre
est l’homme qui baptisa le Christ, source des eaux vives, qui lava dans les flots du Jourdain celui qui purifie tout ! |
Ab offensis lava, Christe,
Præcursoris et Baptistæ Natalitia colentes : Et exaudi nos gementes In hac solitudine. | O Christ, purifiez de leurs fautes
ceux qui célèbrent la naissance de votre précurseur et baptiseur ; exaucez nos gémissements dans ce désert. |
Post arentem et australem,
Terram animæ dotalem Petimus irriguam. | Après cette terre aride et brûlée du soleil,
nous vous demandons, comme dot de nos âmes, un domaine fécondé par les eaux. |
Ut manipulos portantes,
Veniamus exsultantes Ad pacem perpetuam. Amen. | Pour que, chargés de gerbes,
nous arrivions pleins d’allégresse à la paix éternelle. Amen. |
L’Église réunissait dans un même souvenir d’allégresse, au 24 juin, la naissance du Précurseur et sa circoncision entourée des prodiges qu’a rapportés l’Évangile de la fête. Mais c’est aujourd’hui, à proprement parler, qu’eurent lieu ces merveilles, selon le mot du même Évangile : « Il arriva qu’au huitième jour on circoncit l’enfant ». En plaçant au lendemain de ce huitième jour la mémoire de la visite de Marie à sa cousine Élisabeth, l’Église semble nous insinuer par ailleurs que Notre-Dame, présente depuis trois mois dans la maison de Zacharie, prolongea jusque-là son séjour et ses soins au fils et à la mère. L’enfant qui dès son approche, trois mois auparavant, avait semblé vouloir déjà forcer la prison du sein maternel, l’enfant s’était comme élancé vers elle à son entrée dans la vie ; elle l’avait reçu dans ses bras, pressé sur son sein où reposait le Fils de Dieu. Elle fut à lui sans réserve durant ces huit jours. Car elle savait qu’ils seraient les seuls où l’Ami de l’Époux goûterait ici-bas, quoique sans le voir, l’intime présence de Celui à qui allait tout son cœur ; sauf l’instant solennel du baptême, dont la majesté dominera dans l’âme du Précurseur tout autre sentiment que celui de l’anéantissement et de l’adoration, Jean ne verra qu’une ou deux fois de loin le Bien-Aimé qu’il annonce. Mystère profond du plan divin ! Jean ne connaîtra l’Époux, Jean ne doit jouir de Jésus qu’en Marie.
Et pourtant, demain ce seront les adieux, demain s’ouvrira le désert : désert de l’âme, plus terrible mille fois que celui qui affecte les sens. Sa fuite du monde au désert de Judée, loin d’être pour Jean une épreuve, sera le soulagement de cette âme d’enfant plus grande déjà que le monde. Là du moins l’air est pur, le ciel semble prêt à s’ouvrir, et Dieu répond à celui qui l’appelle [39]. Ne soyons donc point surpris qu’à peine né, Jean recherche la solitude, que du sein maternel il passe au désert [40]. Il n’y eut point d’enfance chez l’homme qui, trois mois avant sa naissance, atteignait comme début la plénitude de l’âge du Christ [41] ; il n’eut besoin d’aucun maître humain celui que le ciel s’était chargé d’instruire [42], qui connaissait en Dieu le passé et l’avenir [43], et dont la plénitude de science, transmise par lui à ses parents, en faisait des prophètes [44]. Mieux qu’Élisabeth il avait entendu Notre-Dame, au Magnificat ; aujourd’hui même, il comprend Zacharie le saluant comme Prophète du Très-Haut dans le Benedictus [45] : et de quel autre que du Verbe lui-même, la Voix du Verbe aurait-elle reçu la science du langage ? Muni du plein usage de sa volonté [46], quel progrès d’autre part, durant ces trois mois, n’a-t-il pas déjà fait dans l’amour ! La Mère de la divine grâce n’a rien négligé dans la formation de cette nature d’élite, où nul obstacle ne s’opposait au plein développement des germes divins ; saint Ambroise, dont le sens exquis a pénétré merveilleusement ces mystères, nous montre Jean, sous l’influence de Marie, s’exerçant aux vertus, oignant ses membres comme un vaillant athlète, et préludant dès le sein de sa mère aux combats qui l’attendent [47]. Les huit jours qui viennent de s’écouler pour lui dans les bras de Notre-Dame, ont achevé l’œuvre ; sa douce maîtresse, qu’il ne reverra plus, peut dès maintenant lui donner rendez-vous au ciel à la gauche du trône de son Fils, gardant pour elle la droite, selon les traditions dont l’art chrétien s’est fait jusqu’à nos temps l’interprète fidèle [48].
En attendant que naisse dans six mois le Fils de la Vierge, la terre est en possession du plus grand des enfants nés d’une femme. Nul génie humain, dans son plus haut vol, ne toucha les sommets où cet enfant de huit jours tient dès maintenant fixée son intelligence ; nulle sainteté ne mena plus avant l’héroïsme de l’amour. Éclairé pleinement sur la portée des adieux qui s’apprêtent, il verra sans faiblir demain s’éloigner et le Fils et la Mère. Comme l’Époux, l’Ami de l’Époux est assez fort pour n’avoir point d’autre nourriture que l’accomplissement de la volonté du Père qui les envoie tous deux [49]. L’âme remplie du souvenir des jours où son cœur battit à l’unisson de celui de Jésus sur le cœur de Marie, malgré l’éloignement il maintiendra entre ces trois cœurs, par sa fidélité, le concert sublime où l’éternelle Trinité perçut pour la première fois dans la chair l’écho de sa propre harmonie. Pareil à la fleur amie de l’astre du jour, qui, sans quitter la terre où elle fut placée par les décrets divins, tourne sans cesse vers lui sa corolle avide, Jean, du désert, suivra du cœur et de la pensée tous les pas de Jésus ; mais il saura contenir son âme. De ce regard qui le découvrit autrefois, malgré les intermédiaires, au sein de Notre-Dame, il le verra, enfant, homme fait, passer maintes fois non loin de sa solitude : sans que l’impétuosité de l’amour l’entraîne à franchir jamais les quelques collines qui le séparent de lui, pour tomber à ses pieds ; sans que le zèle qui le dévore, lui la voix, le témoin du Verbe, le pousse à devancer d’un instant l’heure du ciel pour crier à la foule ignorante : « C’est lui votre Dieu, l’Agneau qui nous sauvera, le Messie attendu ! » Et quand enfin sur la parole d’en haut, l’an quinzième de Tibère César [50], il aura manifesté l’Époux, ce n’est pas Jean qui s’approchera de Jésus pour demander : « Maître, où habitez-vous ? » ce n’est pas à lui qu’il sera répondu : « Venez et voyez [51] ! » A d’autres, à tous les autres [52], de suivre Jésus, d’habiter avec lui : Jean tressaille à la rencontre fortunée [53] ; mais lui s’éloigne, il disparaît, jusqu’au jour prochain où la prison d’Hérode l’adultère deviendra son tombeau.
O Dieu ! s’écrie l’aimable et doux François de Sales, cet exemple accable mon esprit par sa grandeur [54]. Abstinence divine, proclame l’aigle de Meaux à son tour, abstinence plus admirable que toutes celles qui nous sont rapportées de saint Jean-Baptiste [55] ! Partageons, nous aussi, l’allégresse admirative de l’Église, lorsqu’en ces jours elle fait écho à la voix de Gabriel annonçant dans les mêmes termes et la grandeur du fils de Zacharie et celle du Sauveur [56]. Entrons dans l’enthousiasme avec lequel les Pères et les Docteurs, saluant d’abord Marie, la bénie entre toutes, ont applaudi à l’éloge fait de Jean par le Verbe lui-même [57] ; comprenons-les, lorsqu’ils déclarent que seul entre les hommes le Christ est plus élevé [58], que quiconque est né d’une femme lui est inférieur [59] qu’il fut le plus excellent des saints [60], plus que saint [61], demi-dieu [62], marquant la limite du mérite humain [63], si grand, enfin, qu’un plus grand serait Dieu [64] ! En face de cette perfection sublime qui dépasse la portée de l’intelligence même [65], nous ne serons point surpris que, selon la doctrine exposée dans les ouvrages de Gerson, dont l’autorité est ici d’un grand poids, Jean-Baptiste s’élève au ciel par delà tous les chœurs des milices bienheureuses, et tienne la place laissée vide autrefois par Lucifer au pied du trône de Dieu [66].
Nous conclurons avec l’Église les enseignements de cette Octave, par les paroles de saint Ambroise qui composent aujourd’hui la dernière Leçon de l’Office des Matines : « Jean est son nom, écrit Zacharie, et sa langue est déliée. Spirituellement écrivons, nous aussi, ces mystères, et nous saurons parler. Gravons le Précurseur du Christ, non sur des tablettes inanimées, mais dans le vif de nos cœurs. Car nommer Jean, c’est annoncer le Christ. Que ces deux noms, de Jean et de Jésus-Christ, soient donc unis sur nos lèvres ; et la louange s’élèvera parfaite de notre bouche, comme de celle de ce prêtre que sa foi hésitante au Précurseur avait rendu muet » [67].
Saint Éphrem nous donnera ci-après la fin du chant sublime où il met en présence l’Époux et l’Ami de l’Époux sur le bord du Jourdain. Jean continue d’exposer les difficultés sans fin que son humilité lui inspire pour décliner l’honneur de baptiser le Verbe fait chair.
HYMNE.
Je ne puis, moi débile, toucher de mes mains votre corps de feu. Mais vos célestes légions sont toutes de flammes ; commandez à l’un de vos anges de vous baptiser.
— Ce n’est point des anges que j’ai pris corps, pour appeler un ange à me baptiser. J’ai revêtu un corps humain, c’est à un homme de me baptiser.
— Les eaux vous ont vu, et elles ont tremblé grandement ; les eaux vous ont vu, et elles ont été ébranlées ; le fleuve bouillonne dans sa frayeur, et moi débile comment oserai-je vous donner le baptême ?
— Les eaux sont sanctifiées par mon baptême, elles reçoivent de moi l’Esprit et le feu. Si je ne reçois pas ce baptême, elles n’auront point le pouvoir d’engendrer des fils immortels.
— Le feu, s’il approche de vos feux, brûle comme le chaume. Le Sinaï ne put vous porter ; comment moi débile pourrai-je vous baptiser ?
— Je suis l’ardente flamme, faite enfant pour les hommes au pur sein d’une vierge, attendant du Jourdain le baptême à cette heure.
— Il convient grandement que ce soit vous qui me baptisiez, ô vous dont la sainteté peut purifier toutes choses. Par vous se sanctifie ce qui était souillé ; saint à ce point, à quoi bon pour vous le baptême ?
— Il faut absolument que, sans discussion, comme je l’ordonne, tu me baptises. Je t’ai baptisé dans le sein maternel, baptise-moi dans le Jourdain.
— Je ne suis qu’un misérable esclave ; vous qui délivrez tous les êtres, ayez pitié de moi. Je ne suis pas assez noble pour dénouer les cordons de vos chaussures ; qui me rendra digne de toucher votre tête auguste ?
— Par mon baptême les esclaves obtiennent la liberté, le titre de leur servitude est mis en pièces, l’affranchissement se scelle sous les eaux. Si je ne suis baptisé, vaines seront toutes ces choses.
— Voici qu’une flamme suspendue dans les airs au-dessus du Jourdain vous attend ; allez à elle et soyez baptisé, vous-même vous baignant et accomplissant tout.
— Il convient que ce soit toi qui me donnes le baptême, de peur que quelqu’un ne soit induit en erreur et ne dise de moi : « S’il n’avait pas eu rien de commun avec le Père, pourquoi le lévite aurait-il craint de le baptiser ? »
— Quand vous recevrez le baptême, quel rite observerai-je pour la prière sur le Jourdain ? qui invoquerai-je selon l’usage des prêtres, lorsque le Père et l’Esprit-Saint apparaîtront au-dessus de vous ?
— La prière s’accomplira dans le silence ; agis donc, impose seulement ta main sur moi, et le Père, en guise de prêtre, proclamera ce qu’il faut de son Fils.
— Voici présents tous les élus, voici les invités de l’Époux ; ils sont témoins qu’au milieu d’eux j’ai dit chaque jour : « Je suis la Voix, non le Verbe. »
— Voix de celui qui crie dans le désert, accomplis l’œuvre pour laquelle tu es venu, et alors le désert proclamera que tu es allé au Verbe dans la grande plaine où tu prêchais.
— Le cri des anges parvient à mes oreilles. Voici que j’entends les Vertus des cieux s’écrier de la maison du Père : « Votre manifestation, ô Époux, est la vie du monde. »
— Le temps presse, et les paranymphes sont dans l’attente de ce qui va se passer. Confiance ; à l’œuvre : donne-moi le baptême, et louée sera la voix du Père qui bientôt va retentir !
— J’entends, Seigneur. Selon votre parole, eh ! bien donc, venez au baptême vers lequel vous pousse votre amour. C’est dans la vénération la plus profonde, qu’un homme poussière se voit venu à ce point d’imposer la main à son Créateur.
Les célestes armées se tenaient en silence ; le très saint Époux descendit dans le Jourdain ; il remonta bientôt, ayant reçu le baptême, et sa lumière brilla sur le monde.
Les portes du ciel s’ouvrirent, et l’on entendit la voix du Père : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis mes complaisances. » Donc, tous les peuples, adorez-le.
Les spectateurs étaient debout dans l’étonnement, voyant que l’Esprit était descendu pour lui rendre témoignage. Louange, Seigneur, à votre épiphanie qui réjouit tous les êtres ! A votre manifestation, le monde entier a resplendi.
La Saint-Jean dans les monastères ; origine de l’octave.
La Noël d’été n’était pas célébrée avec moins de ferveur et de solennité dans les monastères que dans les églises cathédrales ou paroissiales. Il est facile de s’en rendre compte en feuilletant les nombreux coutumiers monastiques qui ont enregistré avec une grande précision les diverses particularités relatives à l’observation des fêtes. La chose n’est pas surprenante, étant donnée la véritable dévotion que le patriarche des moines d’Occident professa lui-même envers le grand modèle de la vie solitaire. Le premier soin de saint Benoît prenant possession du Mont-Cassin ne fut-il pas d’ériger en l’honneur de saint Jean-Baptiste, sur les ruines d’un temple d’Apollon, l’oratoire où devait un jour reposer son propre corps [68] ? Le culte du Précurseur fait partie de l’héritage que Benoît transmit à ses fils. Les moines du Mont-Cassin y furent toujours fidèles et nous avons déjà dit que l’un d’entre eux, Paul Diacre, composa au VIIIe siècle, pour la fête de saint Jean, l’hymne célèbre Ut queant laxis qui nous captive par la délicieuse candeur de sa mélodie. Les grands centres monastiques comme le Mont-Cassin, Cluny, l’abbaye royale de Saint-Denis se firent remarquer par le soin qu’on y prit de célébrer dignement la naissance de saint Jean-Baptiste [69]. A Cluny, pour la Noël d’été, le sanctuaire et l’autel étaient parés avec autant de magnificence que pour les fêtes particulièrement glorieuses de l’Épiphanie et de l’Ascension du Seigneur [70]. La splendeur du luminaire, la solennité des cérémonies et du chant étaient soigneusement proportionnées à l’importance liturgique de la fête. Comme les monastères ne possèdent pas de fonts baptismaux, on y faisait en ce jour, soit avant la messe solennelle, soit à l’issue des vêpres, une procession à l’oratoire de Saint-Jean. Dans la basilique de Saint-Denis à Paris, on voyait se dérouler un pompeux cortège qui portait en triomphe les reliques du saint [71]. En certains endroits on chantait aux petites heures de l’office des hymnes propres à la fête de saint Jean, ou bien on ajoutait à chacune des hymnes habituelles une strophe qui sollicitait la protection du Précurseur [72].
Il nous paraît aussi très probable que l’usage de prolonger la Noël d’été pendant une semaine entière prit naissance dans les monastères. En tout cas, nous le trouvons déjà en vigueur à Cluny au Xe siècle [73]. Et dans cette abbaye, comme en beaucoup d’autres qui suivirent son exemple, on donna à la célébration du huitième jour, l’importance d’une fête de douze leçons [74].
Au XIIe siècle, l’Église romaine, quoique fort opposée, et très justement du reste, à la multiplication indiscrète des octaves, adopta elle aussi l’octave de saint Jean. Ce fut sans doute sous l’influence des nombreux monastères établis dans la ville [75]. Du reste rien de plus justifié que l’institution de cette octave qui non seulement rehausse le prestige de la fête elle-même, mais qui, de plus, répond à un mystère particulier. C’est, en effet, le huitième jour après sa naissance que Jean fut circoncis et qu’il reçut dans des conditions extraordinaires le nom mystérieux que Dieu lui-même avait choisi pour son Précurseur. Voilà comment Jean-Baptiste, dont la naissance prépare sur le cycle liturgique la naissance du Sauveur, annonce encore par sa propre circoncision (1er juillet) la circoncision du Christ Jésus que l’Église célèbre le huitième jour après la fête de Noël (1er janvier).
C’est donc bien le Précurseur lui-même qui nous dispose à honorer le mystère de l’Agneau répandant sur la terre les premières gouttes de son précieux sang.
CONCLUSION
Dom Flicoteaux donne ici la conclusion de ses notes liturgiques sur la fête : voir la Vigile ici et le jour de la fête ici.
Les pages qui précèdent nous ont montré que durant tout le moyen-âge, sous l’influence de l’Esprit de Dieu qui toujours la gouverne, l’Église ne cessa d’affirmer sa prédilection pour la fête du Précurseur et de l’enrichir de ces différents privilèges qui lui ont valu d’être appelée dans le langage de nos aïeux la « Noël d’été ». Période de préparation par le jeûne et l’abstinence, vigile solennelle, triple oblation du sacrifice au jour de la fête dont la célébration s’accomplit avec magnificence et se prolonge pendant une joyeuse octave, rien n’a été épargné pour que la Saint-Jean parût aux yeux de tous comme une des plus grandes solennités du cycle liturgique. L’Église atteignit très certainement le but qu’elle poursuivait, car de toutes les fêtes de l’année, la Saint-Jean fut une des plus suivies et des plus populaires. Elle suscitait dans les cités comme dans les campagnes une immense allégresse qui pouvait se donner libre cours et se traduire par des réjouissances publiques où l’esprit chrétien ne perdait jamais ses droits. « Si à Noël la rigueur de la saison confinait au foyer domestique les expansions touchantes de la piété privée, la beauté des nuits de la Saint-Jean d’été offrait une occasion de dédommagement à la foi vive des peuples. Aussi complétait-elle ce qui lui semblait l’insuffisance de ses démonstrations envers l’Enfant-Dieu, par les honneurs rendus au Précurseur dans son berceau » [76].
La voix de celui qui crie dans le désert.
Dans l’Octave. — Une fois encore, il nous est permis d’accorder au Précurseur du Christ l’honneur du Saint-Sacrifice et de l’Office. Saint Basile, qui fut un grand admirateur du Baptiste et fut lui-même un crieur dans le désert, applique aujourd’hui à notre saint le psaume 28, le psaume de l’orage. « La voix du Seigneur sur les eaux. Quelle est cette voix ? Sur quelles eaux est-elle ? » Prenons cette parole du psaume comme une prophétie. Pensons seulement que, à la question des Juifs : Qui es-tu ? Quelle réponse donnerons-nous à ceux qui nous ont envoyés ? il répliqua de la façon suivante : Je suis la voix de celui qui crie dans le désert. Ainsi Jean est la voix du Seigneur ; c’est un messager envoyé par Dieu devant la face du Seigneur pour préparer au Seigneur un peuple parfait. Cette voix sur les eaux, on pouvait l’entendre auprès du Jourdain où Jean baptisait et prêchait le baptême de pénitence... La voix du Seigneur sur les eaux, c’est donc Jean, en raison du baptême qu’il administrait. Là aussi la majesté de Dieu a fait rouler le tonnerre ; car il vint du ciel une voix qui criait : Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je me suis complu. Alors aussi le Seigneur daigna descendre au-dessus des eaux nombreuses dans le baptême de Jean, afin d’accomplir toute justice qui est dans la loi. La voix du Seigneur est puissante ; elle enlève en effet les faiblesses du peuple par le baptême de la pénitence, en baptisant dans l’eau de la pénitence. Puissante est la voix qui crie : Faites pénitence, le royaume de Dieu est proche : portez de dignes fruits de pénitence ! La voix du Seigneur brise les cèdres. On peut dire que Jean, dans ses efforts pour préparer au Seigneur un peuple parfait, brisa et écrasa les impiétés orgueilleuses et élevées contre la connaissance de Dieu et, ainsi, rendit droit ce qui ne l’était pas. Celui en effet qui abaissa la colline et la montagne était aussi celui qui brisait les cèdres et rendait droits les sentiers du Seigneur en amenant à la pénitence le cœur altier, fier et orgueilleux. Le Seigneur commença son activité après la préparation de Jean et, au moment de sa venue, brisa les puissances adverses qui sont figurées par les cèdres du Liban. Il faut que le Seigneur règne jusqu’à ce qu’il ait placé ses ennemis sous ses pieds et qu’il ait brisé ces cèdres ». — Nous avons ici un exemple de l’interprétation et de l’application des psaumes dans l’antiquité.
[1] Luc. 1, 9.
[2] Jn. 1, 6.
[3] Paul Warnefrid.
[4] Ps. 28, 3.
[5] Jn. 1, 22.
[6] Luc. 1, 17.
[7] Luc. 1, 11.
[8] Luc. 1, 15 & 66.
[9] Ps. 28, 3.
[10] Matth. 3, 17.
[11] Ps. 28, 4.
[12] Matth. 3, 2 & 8.
[13] Jn. 5, 35.
[14] Luc. 1, 17.
[15] Ps. 28, 5.
[16] Jn. 5, 35.
[17] Luc. 1, 17.
[18] Luc. 1, 67.
[19] Matth. 11, 11.
[20] Matth. 11, 9.
[21] Luc. 1, 76.
[22] Luc. 1, 11.
[23] Paul Warnefrid.
[24] Vierge, Docteur / Prophète, Martyr.
[25] Cf. Marc 4,8. « Une autre partie tomba dans une bonne terre, et elle donna du fruit qui montait et croissait, de sorte qu’un grain rapporta trente, un autre soixante, et un autre cent. »
[26] Luc. 1, 15 et 66.
[27] Luc. 1, 64.
[28] Paul Warnefrid. XIIIe siècle. On raconte que le pieux diacre Paul Warnefrid, au moment d’entonner l’Exsúltet le samedi saint, fut soudain privé de sa voix. Invoquant alors celui dont la naissance mit fin au mutisme d’un père, il vit Jean-Baptiste exaucer sa prière et composa alors les Hymnes de cette fête. L’air primitif sur lequel on chantait l’Hymne de Vêpres, offrait cette particularité que la syllabe initiale de chaque hémistiche s’élevait d’un degré sur la précédente dans l’échelle des sons ; on obtenait, en les rapprochant, la série des notes fondamentales qui forment la base de notre gamme actuelle. Guy d’Arrezzo introduisit l’usage de donner aux notes elles-mêmes les noms de ces syllabes.
[29] Luc. 1, 15 et 66.
[30] Matth. 11, 9.
[31] Bourdaloue, Sermon pour la fête de saint Jean-Baptiste.
[32] Matth. XI.
[33] Luc. I, 15, 41, 67.
[34] Ibid. 42.
[35] Ibid. 28.
[36] Luc. I, 66.
[37] Psalm. XLV.
[38] Ant. Ia in Laud. et IIis Vesperis.
[39] Origen. in Luc. Homil. XI, translatio. Hieron.
[40] Hieron. Dialog. contr. Lucif. VII.
[41] Ambr. in Luc. II, 30.
[42] Chrysost. Hom. XIII, al. XII, in Johan. 2.
[43] Paulin, poema VI, de S. Johan. Bapt. V. 217, 218.
[44] Guerric Ign. Serm. I in Nativ. S. Johan. 2.
[45] Ambr. in Luc. II, 31.
[46] Petr. Chrysol. Serm. 87, 88, 91.
[47] Ambr in Luc. II, 29. Avant lui, presque dans les mêmes termes, Origène in Luc. Homil. VII, IX.
[48] Grimouard de Saint-Laurent, Guide de l’art chrétien, t. V.
[49] Johan. IV, 34.
[50] Luc. III, 1-2.
[51] Johan. I, 38-39.
[52] Ibid. III, 26.
[53] Ibid. 29.
[54] Lettre du 14 octobre 1604, à sainte Jeanne-Françoise de Chantal.
[55] Bossuet, Élévations sur les myst , XV° sem., él. 7°.
[56] Luc. I, 15, 32.
[57] Matth. XI.
[58] Aug. Sermo LXVI, 2.
[59] Maxim. Taurin. Hom. LXVII , in Nat. S. J. 3.
[60] De Imitat. Chr. IV, 17.
[61] Guerric Igniac. Sermo I in Nat. S. J. I.
[62] Paulin. Poema VI, V. 252.
[63] Maxim. Taurin. Sermo LXI,in Nat. S. J. 3.
[64] Aug. Sermo CCLXXXVII, in Nat. S. J. I.
[65] Guerric, ubi supra.
[66] Lectiones duas super Marcum.
[67] Ambr. in Luc. II, 32.
[68] S. GRÉGOIRE, Dialogues, l. II, c. 8.
[69] Cf. D. MARTÈNE, De antiquis monachorutn ritibus, l. IV, c. 6.
[70] UDALRIC, Consuetudines cluniacenses, l. I, c. n (Pat. lat., t. CXI, IX, col. 655).
[71] D. MARTÈNE, op. cit., IV, 6.
[72] Ibid.
[73] ALBERS, Consuetudines monasticæ, t. II, p. 55-55.
[74] UDALRIC, Consuetudines cluniacenses, l. I, c. 23.
[75] Au XIe siècle il n’est pas encore question d’une octave de saint Jean à Rome, L’auteur du Micrologus (c. XLIV) déclara ne connaître aucune octave de saint, sauf celle des saints apôtres et celle de l’Assomption. Son existence est attestée pour la première fois au XIIe siècle par l’Ordo romanus XI (n. 68) (cf. Pat. lat., t. LXXVIII col. 1051).
[76] ANNÉE LITURGIQUE, La Nativité de saint Jean-Baptiste.