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24/07 Ste Christine, vierge et martyre

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Sommaire

  Textes de la Messe  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique  

Jusqu’en 1955 et la suppression des Vigiles des Apôtres, ce jour était consacré à la vigile de St Jacques fêté le 25, on commémorait seulement Ste Christine. A partir de 1955, le 24 juillet est un jour de férie avec mémoire de Ste Christine.

Le martyrologe hiéronymien annonce aujourd’hui à Tyr le natale de la vierge sainte Christine (MH 393), mais on vénère le même jour à Bolsena, près d’Orvieto, en Ombrie, une martyre du même nom. S’agit-il de deux saintes homonymes ou le culte de la vierge syrienne s’est-il implanté en Italie ? – On ne saurait en discuter ici, encore que l’hypothèse des deux Christine semble la plus vraisemblable. En effet, si la Passion grecque de Christine de Tyr est attestée au Ve siècle, la tombe de Bolsena était visitée dès le IVe et, en 1880, on y a découvert des débris du squelette d’une jeune fille [1].

Textes de la Messe

die 24 Iulii
le 24 juillet
SANCTÆ CHRISTINÆ
SAINTE CHRISTINE
Virginis et Martyris
Vierge et Martyre
Commemoratio
Commémoraison
Missa Me exspectavérunt, de Communi Virginum II loco.Messe Me exspectavérunt, du Commun des Vierges II.

Office

Simple commémoraison au bréviaire, Ste Christine ne dispose pas de lecture aux Matines, on fait seulement commémoraison à Laudes.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Christine, dont le nom seul embaume l’Église des parfums de l’Époux, prélude dans sa grâce à la fête de l’aîné des fils du tonnerre. L’antique Vulsinies, assise près de son lac aux rives de basalte, aux calmes et claires eaux, la vit à dix ans mépriser les idoles des nations. Elle triompha du paganisme étrusque là même où Constantin signale en ses édits [2] le lieu de la solennelle réunion qui se faisait chaque année des faux prêtres ombriens et toscans. La découverte du tombeau de Christine est venue confirmer dans nos temps jusqu’à cette particularité de l’âge de la martyre donné par ses Actes, auxquels la science des derniers âges avait voulu dénier toute valeur. Nouvelle leçon, reçue après bien d’autres, et qui devrait amener une critique trop infatuée à reporter quelque peu sur elle-même les défiances dont elle se fait un honneur. Lorsque du rivage qui reçut après ses combats la dépouille de l’héroïque enfant, on contemple l’île où périt tragiquement deux siècles plus tard la noble fille de Théodoric le Grand, Amalasonte, le néant des grandeurs qui n’ont que cette terre pour piédestal saisit l’âme plus éloquemment que ne ferait tout discours. Au XIIIe siècle, l’Époux, continuant d’exalter la martyre au-dessus des plus illustres reines [3], voulut l’associer à son triomphe au Sacrement d’amour : ce fut l’église de Christine qu’il choisit pour théâtre du miracle fameux de Bolsena, qui précéda de quelques mois seulement l’institution de la solennité du Corps du Seigneur.

Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Nous devons distinguer deux différentes Christine, bien qu’Adon, dans son Martyrologe, en ait fait une seule personne.

L’une est de Tyr, et elle est très vénérée par les Orientaux, qui lui donnent le titre de Χριστίνης μεγαομάρτυρος, l’autre est de Bolsena, où l’on conserve ses reliques.

La fête de ce jour est en l’honneur de la Mégalomartyre de Tyr, et elle est commune à tous les calendriers grecs, maronites, arméniens et coptes. Joseph l’hymnographe, au IXe siècle, composa en son honneur de magnifiques canons avec l’acrostiche :

Χριστοῦ σε μέλπα τὴν ἐπώνυμον χόρην ΙΩΣΕΗΦ
Christi te puellam te cano cognomine, Ioseph.

A Constantinople, au moyen âge, on célébrait sa fête en trois lieux distincts [4]. Dans les mêmes livres liturgiques byzantins, nous trouvons ces vers en l’honneur de Christine :

Le sang qu’elle répandit pour vous,
vous unit Christine, ô Christ,
comme une épouse sans tache que déjà blessent les flèches.

L’autre martyre Christine, du lac de Bolsena, fut primitivement ensevelie dans le cimetière qui s’étend sous sa basilique. En 1880 on retrouva son tombeau, contenant encore une partie de ses reliques, et De Rossi en illustra la découverte dans son Bulletin d’Archéologie chrétienne, où il voulut démontrer que les Orientaux avaient emprunté aux Latins le culte de sainte Christine. Aujourd’hui cette thèse est abandonnée.

De l’examen des ossements de la Sainte de Bolsena, il résulte que celle-ci n’avait probablement pas plus de quatorze ans.

La messe est du Commun Me exspectavérunt.

Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique

Sainte Christine. Jour de mort : 20 juillet, vers 300. Tombeau : à Palerme en Sicile [5]. Image : Celle d’une jeune fille, avec divers instruments de torture. Vie : Nous devons distinguer deux saintes de ce nom. La première était originaire de Bolsena ; la seconde vécut à Tyr et est honorée comme grande martyre chez les Orientaux. C’est aujourd’hui la fête commune de ces deux saintes.

Voici le texte du Martyrologe sur la sainte d’Occident. « A Bolsena, en Toscane, mort de sainte Christine, vierge et martyre. A l’âge de onze ans, elle brisa, en témoignage de sa foi, les idoles d’or et d’argent de son père et les distribua aux pauvres. Sur l’ordre de celui-ci, elle fut lacérée de coups, soumise à divers tourments et jetée avec une lourde pierre dans la mer ; mais un ange la délivra. Plus tard, sous un autre magistrat, successeur de son père, elle subit avec une admirable constance de nouveaux supplices plus terribles encore. Elle acheva enfin sa glorieuse carrière après avoir été jetée dans une fournaise ardente où elle resta cinq jours sans en être incommodée, après avoir triomphé par la force du Christ de tous les artifices, été transpercée de traits et eu la langue arrachée ». Son tombeau fut découvert en 1886. De l’examen de ses restes on peut conclure qu’elle mourut très jeune ; tout au plus avait-elle quatorze ans.

Pratique : Il se trouve encore aujourd’hui des enfants assez courageux pour dire à leur père et à leur mère ; « Voilà qui est indigne d’un foyer chrétien » ; des enfants capables de détruire sans hésitation les tableaux et les livres inconvenants qu’ils y découvrent, et d’affronter les conséquences de leur geste.

[1] Cf. Pierre Jounel, Le Culte des Saints dans les Basiliques du Latran et du Vatican au douzième siècle, École Française de Rome, Palais Farnèse, 1977.

[2] Orelli-Henze. n. 5580.

[3] Cant. VI, 7.

[4] Act. SS. Ind. V, 504.

[5] Dom Parsch ici des reliques de la Christine de Tyr qui aurait été transférées en Sicile, cf. Pierre Jounel, Le Culte des Saints dans les Basiliques du Latran et du Vatican au douzième siècle, École Française de Rome, Palais Farnèse, 1977, p. 260.