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18/01 Ste Prisque, vierge et martyre

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Sommaire

  Textes de la Messe  
  Office  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  

Textes de la Messe

eodem die 18 ianuarii
ce même 18 janvier
S. Priscæ
Ste Prisque
Virg. et Mart.
Vierge et Martyre
Commemoratio
Commémoraison
Missa Me exspectavérunt de Communi Virginum II loco, cum orationibus ut infra :Messe Me exspectavérunt du Commun des Vierges II, avec les oraisons ci-dessous :
OratioCollecte
Da, quǽsumus, omnípotens Deus : ut, qui beátæ Priscæ Vírginis et Mártyris tuæ natalítia cólimus ; et ánnua sollemnitáte lætémur, et tantæ fídei proficiámus exémplo. Per Dóminum.Accordez-nous, s’il vous plaît, Dieu tout-puissant, que célébrant la naissance au ciel de la bienheureuse Prisque, votre Vierge et Martyre, nous retirions une sainte joie de cette fête annuelle, et profitions de l’exemple que nous donne sa foi si grande.
SecretaSecrète
Hæc hóstia, quǽsumus, Dómine, quam sanctórum Mártyrum tuórum natalítia recenséntes offérimus : et víncula nostræ pravitátis absolvat, et tuæ nobis misericórdiæ dona concíliet. Per Dóminum.Que cette hostie, nous vous en prions, Seigneur, que nous vous offrons en honorant de nouveau la naissance au ciel de vos saints Martyrs, brise les liens de notre perversité et nous attire les dons de votre miséricorde.
PostcommunioPostcommunion
Quǽsumus, Dómine, salutáribus repléti mystériis : ut, cuius sollémnia celebrámus, eius oratiónibus adiuvémur. Per Dóminum.Rassasiés par la participation à ces mystères de salut, nous vous demandons, Seigneur, d’être aidés grâce aux prières de celle dont nous célébrons la solennité.

Office

Leçons des Matines avant 1960

Neuvième leçon. Prisque, noble vierge romaine, fut accusée à l’âge de treize ans d’être chrétienne, sous l’empire de Claude, et conduite par son ordre au temple d’Apollon pour sacrifier aux idoles. Comme elle détestait cette impiété, on la souffleta rudement et on la mit en prison ; puis, en ayant été retirée, et persévérant avec constance dans la foi, Prisque fut cruellement battue de verges, frottée de graisse bouillante et de nouveau enfermée en prison. Trois jours après, on l’exposa dans l’amphithéâtre pour y être dévorée par un lion ; mais celui-ci, oubliant sa férocité, se jeta humblement à ses pieds. Elle eut encore à souffrir dans son cachot de la privation de toute nourriture durant trois jours ; on l’étendit ensuite-sur le chevalet, on la déchira avec des ongles de fer, on la jeta dans un brasier, mais miraculeusement préservée, elle en sortit saine et sauve. Elle eut enfin la tête tranchée hors de la ville, et joignit à la palme de la virginité la couronne du martyre. Son corps fut enterré par les Chrétiens sur la voie d’Ostie, à dix milles de Rome, le quinzième jour des calendes de février.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Station au « titulus Priscae ».

Dans le Missel actuel [1], la fête plus récente de la Chaire de saint Pierre à Rome fut Introduite par Paul IV, sous l’influence des traditions liturgiques gallicanes. Elle a fait passer en seconde ligne le natale de sainte Prisque, titulaire d’une des plus anciennes basiliques de l’Aventin, et dont la messe se trouve déjà dans le Sacramentaire Grégorien et dans tous les calendriers romains du moyen âge. Les antiques itinéraires des pèlerins indiquaient la tombe primitive de la martyre au cimetière de Priscille, sur la voie Salaria. Par la suite, c’est-à-dire à l’époque des grandes translations de corps saints dans l’ultérieur de la Ville, les reliques de Prisque, grâce peut-être à son homonymie avec la titulaire de la basilique de l’Aventin, furent transférées en cette basilique, sans toutefois qu’on puisse démontrer qu’il y ait aucune relation entre la martyre Prisque du IIIe siècle, son homonyme, épouse d’Aquila, dont il est question dans les Actes des Apôtres et enfin Priscille, la titulaire du cimetière Priscillien. S’agit-il de deux ou de trois Prisque ou Priscille ? Ce fait n’est point isolé d’ailleurs. Bien plus, à Rome, très souvent l’homonymie existant entre les fondateurs des antiques titres urbains et les martyrs des cimetières suburbains, fut le motif qui, au IXe siècle, détermina les papes à transférer les reliques de ces derniers dans les basiliques fondées par leurs homonymes. C’est ainsi que le titulus Balbinae, après la translation du corps de la sainte homonyme, est devenu le titulus Sanctae Balbinae ; le titulus Sabinae, celui de Sanctae Sabinae ; celui de Prisque, le titulus Sanctae Priscae, et ainsi en beaucoup d’autres cas.

Eadmer raconte, dans la vie de saint Anselme, que la tombe contenant le corps de sainte Prisque à Rome ayant été ouverte, Galon, évêque de Paris, obtint une partie de son crâne, dont il donna un fragment au biographe du saint Docteur. Mais celui-ci s’étant plaint parce que ce fragment lui paraissait trop petit, saint Anselme lui dit : Garde jalousement ton trésor, et sois sûr qu’au jour de la résurrection la martyre ne voudra pas renoncer, pour tout l’or du monde, à reprendre cet os que tu viens d’obtenir.

Au moyen âge, le titre de Prisque unit à ce nom celui d’Aquila, en sorte que, dans le Liber Pontificalis il est appelé Titulus beatorum Aquilae et Priscae. En tout cas, il faut distinguer la martyre Prisque du cimetière de Priscille, mentionnée aujourd’hui dans le Hiéronymien : Romae, via Salaria, Priscellae, de Priscille, femme d’Aquila et disciple de saint Paul, laquelle vécut près de deux siècles auparavant.

Sauf les collectes, la messe est du Commun des Vierges.

Les oraisons suivantes se trouvent déjà dans le Sacramentaire d’Hadrien.

Prière. « Faites, Seigneur, que célébrant en ce jour le natale de votre bienheureuse vierge, la martyre Prisque, nous n’en fêtions pas seulement l’annuelle solennité, mais que nous profitions aussi de l’exemple d’une foi si inébranlable. » C’est là le fruit que nous devons retirer des fêtes des martyrs : la force chrétienne, pour vivre conformément à la sainteté de notre baptême, en sorte que toute notre vie soit une confession, sinon sanglante, du moins âpre et douloureuse de l’Évangile du Christ.

L’Évangile, tiré de saint Matthieu (XII, 44-52), se trouve déjà indiqué dans la liste de Würzbourg.

Prière après la communion : « Avec l’esprit rempli du Mystère du salut, nous vous demandons, Seigneur, que celle dont, aujourd’hui, nous célébrons la solennité, nous aide par son intercession. » C’est là l’heureux effet de la communion des saints. Nous, sur la terre, nous baisons leurs sépulcres, et sur leurs ossements sacrés nous offrons l’Eucharistie en leur mémoire ; et eux, dans le ciel, plaident la cause de leurs frères cadets, et ils deviennent nos avocats.

Combien sublime est la vocation au martyre ! Quel heureux échange que de donner un reste de misérable vie pour obtenir la vie véritable, indéfectible, celle de Dieu même ! Quelle félicité suprême que celle de fermer les yeux aux misères du monde, pour se réveiller un instant après dans la Jérusalem céleste et s’enivrer aux sources mêmes de la béatitude divine ! L’Église a une ferme confiance dans l’intercession des martyrs, parce que ceux-ci, ayant tout donné à Dieu, sans aucune réserve, peuvent tout sur son Cœur.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Sainte Prisque. — Le martyrologe relate : « A Rome, la sainte vierge et martyre Prisque. Sous l’empereur Claude II, elle remporta, après de nombreux tourments, la couronne du martyre » (vers 270). C’est par erreur qu’on l’a identifiée avec la femme d’Aquila dont il -est question dans les Actes des Apôtres (Sa fête remonte aux temps anciens de l’Église).

[1] Avant 1960