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27/02 ou 28/02 St Gabriel de la Vierge des Douleurs, confesseur

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Sommaire

  Textes de la Messe  
  Office  
  Vie de St Gabriel  

Dans les Abruzzes, déposition de St Gabriel de l’Addolorata, acolyte, en 1862. Religieux passioniste depuis 1856, mort de la tuberculose, canonisé en 1920. Fête le 13 avril 1932.

Textes de la Messe

(En Carême, on fait seulement mémoire du Saint avec les trois oraisons de la Messe suivante)
die 27 vel 28 februarii
le 27 ou le 28 février
SANCTI GABRIELIS A VIRGINE PERDOLENTE
SAINT GABRIEL DE LA VIERGE DES DOULEURS
Conf.
Confesseur
III classis (ante CR 1960 : duplex)
IIIème classe (avant 1960 : double)
Ant. ad Introitum. Eccli. 11, 13.Introït
Oculus Dei respéxit illum in bono, et eréxit eum ab humilitáte ipsíus, et exaltávit caput eius : et miráti sunt in illo multi et honoravérunt Deum.L’œil de Dieu le regarde favorablement, le tire de son humiliation et lui relève la tête : et beaucoup sont dans l’admiration à son sujet et rendent gloire à Dieu.
Ps. 72, 1.
Quam bonus Israël Deus his, qui recto sunt corde !Que Dieu est bon pour Israël, pour ceux qui ont le coeur droit !
V/. Glória Patri.
Oratio.Collecte
Deus, qui beátum Gabriélem dulcíssimæ Matris tuæ dolóres assídue recólere docuísti, ac per illam sanctitátis et miraculórum glória sublimásti : da nobis, eius intercessióne et exémplo ; ita Genetrícis tuæ consociári flétibus, ut matérna eiúsdem protectióne salvémur : Qui vivis et regnas. Dieu, qui avez appris au bienheureux Gabriel à méditer sans cesse les douleurs de votre très douce Mère et qui l’avez élevé par elle à la gloire des miracles et de la sainteté : accordez-nous, par son intercession ; de nous associer comme lui aux larmes de votre Mère, afin d’être sauvés nous aussi par sa maternelle protection.
Léctio Epístolæ beáti Ioánnis ApóstoliLecture de l’Epître de saint Jean Apôtre.
1 Ioann. 2, 14-17.
Caríssimi : Scribo vobis, iúvenes, quóniam fortes estis, et verbum Dei manet in vobis, et vicístis malígnum. Nolíte dilígere mundum neque ea quæ in mundo sunt. Si quis díligit mundum, non est cáritas Patris in eo : quóniam omne quod est in mundo, concupiscéntia carnis est, et concupiscéntia oculórum, et supérbia vitæ ; quæ non est ex Patre, sed ex mundo est. Et mundus transit et concupiscéntia eius ; qui autem facit voluntátem Dei, manet in ætérnum.Mes Très chers Frères : Je vous écris, jeunes gens, parce que vous êtes forts, que la parole de Dieu demeure en vous, et que vous avez vaincu le malin. N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui, car tout ce qui est dans le monde est concupiscence de la chair, et concupiscence des yeux, et orgueil de la vie ; et cela ne vient pas du Père, mais du monde. Or le monde passe, et sa concupiscence avec lui ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement.
Graduale. Ps. 30, 20.Graduel
Quam magna multitúdo dulcédinis tuæ, Dómine, quam abscondísti timéntibus te !Qu’elle est grande, Seigneur, l’abondance de votre douceur, que vous avez mise en réserve pour ceux qui vous craignent !
V/. Perfecísti eis, qui sperant in te, in conspéctu filiórum hóminum.V/. Vous l’exercez envers ceux qui espèrent en vous, à la vue des enfants des hommes.
Tractus. Ps. 83, 6-7, 11 et 13.Trait
Beátus vir, cuius est auxílium abs te : ascensiónes in corde suo dispósuit, in valle lacrimárum, in loco, quem pósuit.Heureux l’homme qui attend de vous son secours : en son coeur il a disposé des ascensions, dans la vallée des larmes, jusqu’au lieu qu’il a déterminé.
V/. Elegi abiéctus esse in domo Dei mei : magis quam habitáre in tabernáculis peccatórum.V/. J’ai choisi d’être des derniers dans la maison de mon Dieu : plutôt que d’habiter dans les tentes des pécheurs.
V/. Non privábit bonis eos, qui ámbulant in innocéntia : Dómine virtútum, beátus homo, qui sperat in te.V/. Il ne privera pas de ses biens ceux qui marchent dans l’innocence : Seigneur des armées, heureux l’homme qui espère en Vous.
In Missis votivis ante Septuagesimam vel post Pentecosten, Graduale ut supra, sed, omisso Tractu, dicitur :Aux messes votives avant la Septuagésime ou après la Pentecôte, Graduel comme ci-dessus, mais on omet le Trait et on dit :
Allelúia, allelúia. V/. Ps. 8, 6-7. Minuísti eum, Dómine, paulo minus ab Angelis : glória et honóre coronásti eum : et constituísti eum super ópera mánuum tuárum. Allelúia.Allelúia, allelúia. V/. Vous ne l’avez mis qu’un peu au-dessous des Anges : vous l’avez couronné de gloire et d’honneur : et vous l’avez établi sur les ouvrages de vos mains. Alléluia.
Tempore autem Paschali, omissis, Graduali et Tractu, dicitur :Au Temps pascal, on omet le Graduel et le Trait et on dit :
Allelúia, allelúia. V/. Ps. 8, 6-7. Minuísti eum. Dómine, paulo minus ab Angelis : glória et honóre coronásti eum : et constituísti eum super ópera mánuum tuárum.Allelúia, allelúia. V/. Vous ne l’avez mis qu’un peu au-dessous des Anges : vous l’avez couronné de gloire et d’honneur : et vous l’avez établi sur les ouvrages de vos mains.
Allelúia. V/. Eccli. 11, 24. Benedíctio Dei in mercédem iusti féstinat, et in hora velóci procéssus illíus fructíficat. Allelúia.Allelúia. V/. La bénédiction de Dieu se hâte de récompenser le juste, et il lui fait porter du fruit en peu de temps. Alléluia.
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Marcum.Lecture du Saint Evangile selon saint Marc.
Marc. 10, 13-21.
In illo témpore : Offerébant Iesu parvulos, ut tángeret illos. Discípuli autem comminabántur offeréntibus. Quos cum vidéret Iesus, indígne tulit et ait illis : Sinite párvulos veníre ad me, et ne prohibuéritis eos : tálium enim est regnum Dei. Amen, dico vobis : Quisquis non recéperit regnum Dei velut párvulus, non intrábit in illud. Et compléxans párvulos et impónens manus super illos, benedicébat eos. Et cum egréssus esset in viam, procúrrens quidam, genu flexo ante eum, rogábat eum : Magíster bone, quid fáciam, ut vitam ætérnam percípiam ? Iesus autem dixit ei : Quid me dicis bonum ? Nemo bonus, nisi unus Deus. Præcépta nosti : Ne adúlteres, ne occídas, ne furéris, ne falsum testimónium díxeris, ne fraudem féceris, honora patrem tuum et matrem. At ille respóndens, ait illi : Magíster, hæc ómnia observávi a iuventúte mea. Iesus autem intúitus eum, diléxit eum et dixit ei : Unum tibi deest : vade, quæcúmque habes, vende et da paupéribus, et habébis thesáurum in cælo : et veni, séquere me. En ce temps-là : On présentait à Jésus de petits enfants, afin qu’Il les touchât ; mais les disciples repoussaient durement ceux qui les présentaient. Jésus, les voyant, en fut indigné, et leur dit : Laissez venir à moi les petits enfants, et ne les empêchez pas ; car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Je vous le dis, en vérité, qui ne recevra pas comme un petit enfant le royaume de Dieu, n’y entrera point. Puis il les embrassa, et les bénit en leur imposant les mains. Comme il se mettait en route, quelqu’un accourut, et fléchissant le genou devant lui, lui demanda : Bon Maître, que dois-je faire pour entrer en possession de la vie éternelle ? Jésus lui dit : Pourquoi m’appelles-tu bon ? Nul n’est bon que Dieu seul. Tu connais les commandements : Ne tue pas, ne commets pas l’adultère, ne dérobe pas, ne porte pas de faux témoignage, ne fais pas de tort, honore ton père et ta mère. Il lui répondit : Maître, j’ai observé tout cela dès ma jeunesse. Jésus, ayant fixé son regard sur lui, l’aima et lui dit : Il te manque une chose : va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel ; puis viens, et suis-moi.
Ant. ad Offertorium. Ps. 115, 16-17.Offertoire
O Dómine, quia ego servus tuus, et fílius ancíllæ tuæ : dirupísti víncula mea, tibi sacrificábo hóstiam laudis.O Seigneur, je suis votre serviteur et le fils de votre servante : vous avez rompu mes liens, je vous sacrifierai une hostie de louanges.
SecretaSecrète
Salutárem hóstiam in memóriam sancti Gabriélis tibi, Dómine, offeréntes, fac nos sacrifícium mortis tuæ rite recólere : ac, méritis perdoléntis Vírginis, eiúsdem sacrifícii fructum copióse percípere : Qui vivis.En vous offrant, Seigneur, en souvenir de saint Gabriel, la victime qui donne le salut, faites-nous célébrer comme il convient ce sacrifice votre mort : et par les mérites de la Vierge des douleurs, donnez-nous d’en recueillir abondamment les fruits.
Ant. ad Communionem. Apoc, 3, 20.Communion
Ecce, sto ad óstium et pulso : si quis audiérit vocem meam, et aperúerit mihi iánuam, intrábo ad illum, et cenábo cum illo, et ipse mecum.Voici, je me tiens à la porte, et je frappe : si quelqu’un entend ma voix et m’ouvre la porte, j’entrerai chez lui, et je souperai avec lui, et lui avec moi.
PostcommunioPostcommunion
Quas tibi, Dómine, in festivitáte sancti Gabriélis Confessóris tui, pro collátis donis grátias ágimus : súscipe propítius per manus gloriósæ semper Vírginis Maríæ ; ex qua carnem illam assumpsísti, cuius in hoc salutári convívio merúimus gustáre dulcédinem : Qui vivis et regnas.Ces actions de grâces qu’en la fête de saint Gabriel, votre Confesseur, nous vous adressons pour les dons qui nous ont été accordés : accueillez-les avec bienveillance, Seigneur, des mains de la glorieuse Marie toujours Vierge ; elle qui vous donna cette chair dont nous avons pu savourer la douceur en ce banquet du salut.

Office

Leçon des Matines.

Gabriel, né à Assise en Ombrie, et nommé François en souvenir de son séraphique compatriote, révéla une âme d’une rare qualité. Étant adolescent, par une faveur de Dieu qui, dans sa miséricorde, l’invitait depuis longtemps à une vie plus parfaite, il tomba malade et n’éprouva plus que du dégoût pour la vanité du siècle. Entré dans l’Institut des Clercs de la Passion, il choisit le nom de Gabriel de la Vierge des douleurs pour rappeler sans cesse le souvenir des joies et des souffrances de la Vierge. Il l’honorait par toutes les formes de dévotion et surtout il avait tant de tristesse à la contempler affligée par les tourments de Jésus qu’il répandait des flots de larmes. Il garda intacte la fleur de la virginité et, mettant à profit l’austérité de sa congrégation, entièrement crucifié au monde, il vécut uniquement pour Dieu. Ayant ainsi rempli la brève durée de sa vie par la pratique de toutes les vertus, consumé plutôt par le feu de la charité que par la violence de la maladie, réconforté par le secours de la divine Mère, il s’envola aux cieux en 1862. Par la suite, le Pape saint Pie X l’inscrivit au nombre des bienheureux et Benoît XV au nombre des saints. Pie XI daigna étendre son office et sa messe à l’Église universelle.

Vie de St Gabriel

François Possenti naît à Assise (PG) le 1er mars 1838, onzième des treize enfants. Son père Sante est gouverneur dans les États Pontificaux, sa mère Agnès Frisciotti est une dame noble de Civitanova Marche, qui malheureusement meurt à 42 ans laissant François encore bébé. La famille est obligée de se déplacer plusieurs fois à cause du travail du père avec ce que cela occasionne comme déracinement et malaises.

En 1841 Sante est nommé assesseur de Spoleto. La famille accède à un niveau social élevé et vit dans la crainte de Dieu. Chaque soir, on récite le saint rosaire. Les souffrances ne manquent pas. Des treize enfants, il n’en reste que huit. Mais tout cela est loin d’affaiblir le caractère vivace et joyeux de François. À treize ans il commence les études au lycée des Jésuites. C’est un étudiant brillant ; il réussit dans toutes les matières et particulièrement en littérature. Il décroche prix et mérites. Il s’habille de manière élégante, est sûr de lui-même et s’adonne à des plaisanteries spirituelles. Il produit des caricatures de ses compagnons de classe.

Il aime les fêtes et la danse, mais il reste bon. On raconte qu’il aurait poursuivi en le menaçant un de ses amis qui lui avait fait on ne sait quelle mauvaise avance. Pour obtenir la (grâce de la) guérison d’une grave affection à la gorge, il promet de s’enfermer au couvent et il a tenté de le faire. Mais l’attraction de la vie sans soucis et les appels du monde l’ont toujours dévié. Même son père Sante n’était pas du tout content. Une vie apparemment exemplaire qui concilie poliment le monde et Dieu.

Mais il n’en est pas ainsi. Quiconque ne rassemble pas avec moi disperse, dit le Seigneur, et les talents ne peuvent pas être enfouis sans culpabilité. Que des fois il se sent dire : « Je n’ai pas besoin d’aller à l’église ou de prendre part à quelque groupe que ce soit. Je ne fais de tort à personne, j’accomplis consciemment mon travail ». Mais il n’y a pas de sainteté sans projet, fruit d’une décision. Cette décision, François l’a prise le 22 août 1856, quand la Madonne de l’image portée en procession lui dit : "Cecchino que fais-tu dans le monde ? La vie religieuse t’attend".

La Vierge, à la dévotion de laquelle il avait été éduqué en famille, l’accompagnera toujours. Il s’appellera Gabriel de la Mère des Douleurs, en l’honneur de Marie. Elle sera le secret de sa rapide ascension spirituelle en six ans seulement ; ce qui fera dire à son compagnon du noviciat, le Bienheureux Bernard Silvestrelli : "Ce garçon nous a volé notre passé". C’est bien là un axiome de la mariologie montfortaine : Marie est la voie la plus courte pour arriver à Jésus.

Saint Gabriel est connu précisément pour son amour extraordinaire pour Marie Mère des Douleurs, "son Paradis". Le prénom pris en endossant l’habit religieux devient un programme de vie. Gabriel a appris à contempler la passion de Jésus dans le cœur douloureux de Marie et à contempler les douleurs de Marie dans le cœur transpercé du Christ. De la même manière qu’il a fait le vœu d’aimer et faire aimer Jésus-Crucifié, de même il fait le vœu d’aimer et faire aimer Marie, Mère des Douleurs. L’amour de Gabriel pour Marie Mère des Douleurs fut un amour concret. Il avait promis de ne jamais dire non lorsqu’on lui faisait une requête, par amour pour Marie. Dans les épreuves et les tentations, il répétait : "Ne voudras-tu pas te vaincre par amour pour Marie ?". C’était l’arme qui lui faisait surmonter toutes les difficultés. À cela, Gabriel ajoute une intense vie de prière et une lutte acharnée contre toute forme de péché. On raconte souvent l’épisode dans lequel Gabriel surveille avec anxiété son directeur, le vénérable P. Norbert Cassinelli et le supplie de lui dire s’il voit en lui quelque péché car, dit-il : "je veux l’arracher à tout prix de ma vie" et il accompagne son intention d’un grand geste de la main.

Sa course vers la sainteté ne lui pèse pas ; il est toujours serein et joyeux. De Morrovalle il écrivait à son père : "Ma vie est un continuel jouir. La joie que j’éprouve en vivant dans cette maison est presque indicible". Pourtant, sa vie fut une continuelle épreuve : mais quand il y a l’amour, même la croix se transforme en joie.

Où se trouve le secret de sa sainteté ? "Qu’a-t-il fait d’extraordinaire ?", se demandaient ses confrères, face à tant de miracles. Son saint directeur disait : "Gabriel a travaillé avec son cœur". Il a toujours dit “si” à Dieu, c’est le saint du quotidien, le saint des petites choses. Il accepte sereinement sa maladie, la tuberculose, qui aura raison de lui à 24 ans. Il meurt dans une extase paradisiaque en priant : "Ma Mère, fais vite". C’est le 27 février 1862, à l’aube, réconforté par la vision de la Madonne qu’il avait tant aimée. Le reste c’est de l’histoire actuelle que tout le monde connaît.