Textes de la Messe |
Office |
Dom Guéranger, l’Année Liturgique |
Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum |
Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique |
Benoît XVI, catéchèses (4 octobre 2006) |
« Les documents relatifs aux fêtes des Apôtres, qui sont publiés en tête du martyrologe hiéronymien, se partagent entre le 24 et le 25 août pour annoncer le natale de saint Barthélémy. Il en va de même, selon les manuscrits, dans le corps du martyrologe, ainsi que dans les calendriers. La plupart des documents liturgiques du XIe et du XIIe siècle, qui nous font connaître l’usage romain, optent pour le 24, tandis que le martyrologe de Saint-Pierre et le passionnaire du Latran choisissent le 25. A la fin du XIIe siècle, les calendriers du Latran et du Vatican s’accordent sur cette dernière date. Les Byzantins, qui fêtent saint Barthélémy avec saint Barnabé le 11 juin, comme le font aussi les Syriens, célèbrent en ce jour une translation de ses reliques, mais, au début du Xe siècle, le manuscrit du typicon originaire de la laure de saint Saba, est encore le seul à mentionner cette fête secondaire de l’Apôtre.
A Rome, le pape Honorius Ier (625-628) transforma sa propre maison, près du Latran, en monastère des saints Apôtres André et Barthélémy. Il faut attendre ensuite l’époque d’Otton III (983-1002) pour trouver une nouvelle attestation du culte romain de saint Barthélémy, avec la translation de ses reliques de Bénévent dans la basilique de l’Ile du Tibre, qui devait ensuite recevoir son nom. Les oraisons que consacrent à la fête de l’apôtre le sacramentaire de Saint-Pierre du XIe siècle et le missel du Latran du XIIe sont celles des Gélasiens du VIIIe. La collecte, qui fait allusion à la veneranda sanctaque laetitia qu’apporte cette fête, provient du Veronense, qui l’attribue à la fête de saint Jean l’Évangéliste » [1].
Ant. ad Introitum. Ps. 138, 17. | Introït |
Mihi autem nimis honoráti sunt amíci tui, Deus : nimis confortátus est principátus eórum. | Selon moi, vos amis ont été plus qu’honorés, ô Dieu ; leur dignité de princes de l’Église a été puissamment établie. |
Ps. ibid., 1-2. | |
Dómine, probásti me et cognovísti me : tu cognovísti sessiónem meam et resurrectiónem meam. | Seigneur, vous m’avez éprouvé et vous m’avez connu ; vous avez connu mon entrée dans le repos et ma résurrection future. |
V/. Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Omnípotens sempitérne Deus, qui huius diei venerándam sanctámque lætítiam in beáti Apóstoli tui Bartholomǽi festivitáte tribuísti : da Ecclésiæ tuæ, quǽsumus ; et amáre quod crédidit, et prædicáre quod dócuit. Per Dóminum. | Dieu tout-puissant et éternel, de qui nous vient la religieuse et sainte joie que nous éprouvons à célébrer aujourd’hui la fête de votre bienheureux Apôtre Barthélémy, accordez à votre Église, nous vous en prions, la grâce d’aimer ce qu’il a cru et de prêcher ce qu’il a enseigné. |
Léctio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Corínthios. | Lecture de l’Épître de saint Paul aux Corinthiens. |
1. Cor. 12, 27-31. | |
Fratres : Vos estis corpus Christi et membra de membro. Et quosdam quidem pósuit Deus in Ecclésia primum apóstolos, secúndo prophetas, tertio doctores, deinde virtútes, exinde grátias curationum, opitulatiónes, gubernatiónes, genera linguarum, interpretatiónes sermonum. Numquid omnes apóstoli ? numquid omnes prophétæ ? numquid omnes doctóres ? numquid omnes virtútes ? numquid omnes grátiam habent curationum ? numquid omnes linguis loquúntur ? numquid omnes interpretántur ? Æmulámini autem charísmata melióra. | Mes Frères : vous êtes le corps du Christ, et les membres d’un membre. Ainsi Dieu a établi dans l’Église premièrement des Apôtres, secondement des prophètes, troisièmement des docteurs ; ensuite ceux qui font des miracles ; puis ceux qui ont les dons de guérir, de secourir, de gouverner, de parler diverses langues, d’interpréter les langues. Tous sont-ils Apôtres ? Tous sont-ils prophètes ? Tous sont-ils docteurs ? Tous font-ils des miracles ? Tous ont-ils la grâce de guérir ? Tous parlent-ils diverses langues ? Tous les interprètent-ils ? Aspirez aux dons les meilleurs. |
Graduale. Ps. 44, 17-18. | Graduel |
Constítues eos príncipes super omnem terram : mémores erunt nóminis tui. Dómine. | Vous les établirez princes sur toute la terre ; ils se souviendront de votre nom, de génération en génération, Seigneur. |
V/. Pro pátribus tuis nati sunt tibi fílii : proptérea pópuli confítebúntur tibi. | V/. A la place de vos pères, des fils vous sont nés, c’est pourquoi les peuples vous loueront. |
Allelúia, allelúia. V/. Te gloriósus Apostolórum chorus laudat, Dómine. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. Le chœur glorieux des Apôtres chante vos louanges, Seigneur. Alléluia. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Lucam. | Suite du Saint Évangile selon saint Luc. |
Luc. 6, 12-19. | |
In illo témpore : Exiit Iesus in montem oráre, et erat pernóctans in oratióne Dei. Et cum dies factus esset, vocavit discípulos suos, et elégit duódecim ex ipsis (quos et Apóstolos nominávit) : Simónem, quem cognominávit Petrum, et Andream fratrem eius, Iacóbum et Ioánnem, Philíppum et Bartholomǽum, Matthǽum et Thomam, Iacóbum Alphǽi et Simónem, qui vocátur Zelótes, et Iudam Iacóbi, et Iudam Iscariótem, qui fuit próditor. Et descéndens cum illis, stetit in loco campéstri, et turba discipulórum eius, et multitúdo copiósa plebis ab omni Iudǽa, et Ierúsalem, et marítima, et Tyri, et Sidónis, qui vénerant, ut audírent eum et sanaréntur a languóribus suis. Et, qui vexabántur a spirítibus immúndis, curabántur. Et omnis turba quærébat eum tángere : quia virtus de illo exíbat, et sanábat omnes. | En ce temps-là : Jésus s’en alla sur une montagne pour prier, et Il passa toute la nuit à prier Dieu. Et quand le jour fut venu, Il appela ses disciples ; et Il en choisit douze d’entre eux, qu’Il nomma apôtres : Simon auquel Il donna le surnom de Pierre, et André son frère, Jacques et Jean, Philippe et Barthélemy, Matthieu et Thomas, Jacques fils d’Alphée, et Simon appelé le Zélote, Jude frère de Jacques, et Judas Iscariote, qui fut le traître. Et descendant avec eux, Il s’arrêta dans une plaine, avec la troupe de ses disciples et une grande multitude de peuple de toute la Judée, et de Jérusalem, et de la contrée maritime, et de Tyr, et de Sidon ; ils étaient venus pour l’entendre et pour être guéris de leurs maladies. Et ceux qui étaient tourmentés par des esprits impurs étaient guéris. Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu’une vertu sortait de lui et les guérissait tous. |
Credo | Credo |
Ant. ad Offertorium. Ps. 138, 17. | Offertoire |
Mihi autem nimis honoráti sunt amíci tui, Deus : nimis confortátus est principátus eórum. | O Dieu, que vos amis sont singulièrement honorés à mes yeux ! Leur empire s’est extraordinairement affermi. |
Secreta | Secrète |
Beáti Apóstoli tui Bartholomǽi sollémnia recenséntes, quǽsumus, Dómine : ut eius auxílio tua benefícia capiámus, pro quo tibi laudis hóstias immolámus. Per Dóminum. | Aujourd’hui que nous célébrons la solennité du bienheureux Barthélemy votre Apôtre, et que nous offrons ce sacrifice de louange en son honneur, nous vous supplions, Seigneur, par son intercession, de nous accorder votre secours. |
Præfatio de Apostolis. | Préface des Apôtres . |
Ant. ad Communionem. Matth. 19, 28. | Communion |
Vos, qui secúti estis me, sedébitis super sedes, iudicántes duódecim tribus Israël. | Vous qui m’avez suivi, vous siégerez sur des trônes et vous jugerez les douze tribus d’Israël. |
Postcommunio | Postcommunion |
Sumptum, Dómine, pignus redemptiónis ætérnæ : sit nobis, quǽsumus ; interveniénte beáto Bartholomǽo Apóstolo tuo, vitæ præséntis auxílium páriter et futúræ. Per Dóminum. | Que le gage de l’éternelle rédemption que nous avons reçu nous vaille, Seigneur, par les prières de votre bienheureux Apôtre Barthélemy, tous les secours de votre grâce pour la vie présente et nous mérite la vie éternelle. |
¶ In missis votivis post Septuagesimam, ommissis Allelúia et versu sequenti, dicitur | ¶ Aux messes votives après la Septuagésime, on omet l’Alléluia et son verset et on dit : |
Tractus. Ps. 20, 3-4. | |
Desidérium ánimæ eius tribuísti ei : et voluntáte labiórum eius non fraudásti eum. | Vous lui avez accordé le désir de son cœur, et vous ne l’avez point frustré de la demande de ses lèvres. |
V/. Quóniam prævenísti eum in benedictiónibus dulcédinis. | V/. Car vous l’avez prévenu des plus douces bénédictions. |
V/. Posuísti in cápite eius corónam de lápide pretióso. | V/. Vous avez mis sur sa tête une couronne de pierres précieuses. |
¶ Tempore autem Paschali Missa Protexísti, de Communi Martyrum 1 loco , cum orationibus. Epistola et Evangelio ut supra. | ¶ Pendant le temps pascal, Messe Protexísti, du Commun des Martyrs I, avec les oraisons, l’Épître et l’Évangile comme ci-dessus. |
Avant 1960 : Aux 1ères Vêpres.
Voir au Commun avec l’oraison suivante :
V/. In omnem terram exívit sonus eórum. | V/. Leur bruit s’est répandu dans toute la terre [2]. |
R/. Et in fines orbis terræ verba eórum. | R/. Et leurs paroles jusqu’aux confins du globe de la terre. |
Ad Magnificat Ant. Tradent enim vos * in concíliis, et in synagógis suis flagellábunt vos, et ante reges et præsides ducémini propter me in testimónium illis, et Géntibus. | Ant. au Magnificat Ils vous feront comparaître * dans leurs assemblées et vous flagelleront dans leurs synagogues et vous serez conduits à cause de moi devant les gouverneurs et les rois, en témoignage [3] pour eux et pour les nations [4]. |
Magnificat | |
Oratio. | Prière. |
Omnípotens sempitérne Deus, qui huius diei venerándam sanctámque lætítiam in beáti Apóstoli tui Bartholomǽi festivitáte tribuísti : da Ecclésiæ tuæ, quǽsumus ; et amáre quod crédidit, et prædicáre quod dócuit. Per Dóminum. | Dieu tout-puissant et éternel, de qui nous vient la religieuse et sainte joie que nous éprouvons à célébrer aujourd’hui la fête de votre bienheureux Apôtre Barthélémy, accordez à votre Église, nous vous en prions, la grâce d’aimer ce qu’il a cru et de prêcher ce qu’il a enseigné. |
A Matines.
Invitatorium | Invitatoire |
Regem Apostolórum Dóminum, * Veníte, adorémus. | Le Seigneur, Roi des Apôtres, * Venez, adorons. |
Psaume 94 (Invitatoire) | |
Hymnus | Hymne |
Ætérna Christi múnera,
Apostolórum glóriam, Palmas et hymnos débitos Lætis canámus méntibus. | Chantons avec des cœurs joyeux
les bienfaits éternels du Christ, la gloire des Apôtres, palmes et hymnes mérités. |
Ecclesiárum Príncipes,
Belli triumpháles duces, Cæléstis aulæ mílites, Et vera mundi lúmina. | Ils sont les princes de l’Église,
victorieux chefs de ses combats, les soldats de la cour céleste, et la vraie lumière du monde. |
Devóta Sanctórum fides,
Invícta spes credéntium, Perfécta Christi cáritas Mundi tyránnum cónterit. | La foi généreuse des Saints,
l’invincible espérance de ceux qui croient, la parfaite charité du Christ, voilà ce qui écrase le tyran du monde. |
In his Patérna glória,
In his triúmphat Fílius, In his volúntas Spíritus, Cælum replétur gáudio. | En eux triomphe la gloire du Père,
en eux triomphe le Fils, en eux triomphe la volonté de l’Esprit, le ciel est rempli de joie. |
Patri, simúlque Fílio,
Tibíque, Sancte Spíritus, Sicut fuit, sit iúgiter Sæclum per omne glória. Amen. | Gloire au Père, ainsi qu’au Fils,
gloire à vous, Saint-Esprit, comme il fut toujours, comme maintenant et à jamais dans tous les siècles. Amen. |
In I Nocturno | Au 1er Nocturne [5] |
Ant. 1 In omnem terram * exívit sonus eórum, et in fines orbis terræ verba eórum. | Ant. 1 Dans toute la terre, * leur bruit s’est répandu, et leurs paroles jusqu’aux confins du globe de la terre [6]. |
Psaume 18 | |
Ant. 2 Clamavérunt iusti, * et Dóminus exaudívit eos. | Ant. 2 Les justes ont crié [7], * et le Seigneur les a exaucés [8]. |
Psaume 33 | |
Ant. 3 Constítues eos * príncipes super omnem terram : mémores erunt nóminis tui, Dómine. | Ant. 3 Vous les établirez * princes [9] sur toute la terre ; ils se souviendront de votre nom Seigneur [10], dans toute la suite des générations [11]. |
Psaume 44 | |
V/. In omnem terram exívit sonus eórum. | V/. Leur bruit s’est répandu dans toute la terre [12]. |
R/. Et in fines orbis terræ verba eórum. | R/. Et leurs paroles jusqu’aux confins du globe de la terre. |
Lectio i | 1ère leçon |
De Epístola prima beáti Pauli Apóstoli ad Corínthios. | De la première Épître de saint Paul Apôtre aux Corinthiens. |
Cap. 4, 1-5. | |
Sic nos exístimet homo ut minístros Christi, et dispensatóres mysteriórum Dei. Hic iam quǽritur inter dispensatóres, ut fidélis quis inveniátur. Mihi autem pro mínimo est ut a vobis iúdicer, aut ab humáno die : sed neque meípsum iúdico. Nihil enim mihi cónscius sum : sed non in hoc iustificátus sum : qui autem iúdicat me, Dóminus est. Itaque nolíte ante tempus iudicáre, quoadúsque véniat Dóminus : qui et illuminábit abscóndita tenebrárum, et manifestábit consília córdium ; et tunc laus erit unicuíque a Deo. | Que les hommes nous regardent comme ministres du Christ, et dispensateur des mystères de Dieu. Or ce qu’on demande dans les dispensateurs, c’est que chacun soit trouvé fidèle. Pour moi, je me mets fort peu en peine d’être jugé par vous ou par un tribunal humain [13] ; bien plus, je ne me juge pas moi-même. A la vérité, ma conscience ne me reproche rien, mais je ne suis pas pour cela justifié ; celui qui me juge, c’est le Seigneur. C’est pourquoi, ne jugez pas avant le temps, jusqu’à ce que vienne le Seigneur, qui éclairera ce qui est caché dans les ténèbres [14], et manifestera les pensées secrètes des cœurs ; et alors chacun recevra de Dieu sa louange. |
R/. Ecce ego mitto vos sicut oves in médio lupórum, dicit Dóminus : * Estóte ergo prudéntes sicut serpéntes, et símplices sicut colúmbæ. | R/. Voici que je vous envoie comme des brebis [15] au milieu des loups, dit le Seigneur [16] : * Soyez donc prudents comme les serpents, et simple, comme les colombes [17]. |
V/. Dum lucem habétis, crédite in lucem, ut fílii lucis sitis. | V/. Pendant que vous avez la lumière croyez en la lumière, afin que vous soyez des enfants de lumière [18]. |
* Estóte ergo prudéntes sicut serpéntes, et símplices sicut colúmbæ. | * Soyez donc prudents comme les serpents, et simple, comme les colombes. |
Lectio ii | 2e leçon |
Cap. 4, 6-9. | |
Hæc autem, fratres, transfigurávi in me et Apóllo, propter vos, ut in nobis discátis ; ne, supra quam scriptum est, unus advérsus álterum inflétur pro álio. Quis enim te discérnit ? Quid autem habes, quod non accepísti ? Si autem accepísti, quid gloriáris quasi non accéperis ? Iam saturáti estis, iam dívites facti estis : sine nobis regnátis : et útinam regnétis, ut et nos vobíscum regnémus ! Puto enim quod Deus nos Apóstolos novíssimos osténdit, tamquam morti destinátos : quia spectáculum facti sumus mundo, et Angelis, et homínibus. | Au reste, mes frères, j’ai personnifié ces choses en moi et en Apollo à cause de vous, afin que vous appreniez, par notre exemple, à ne pas, contrairement à ce que je vous ai écrit, vous enfler d’orgueil l’un contre l’autre pour autrui. Car qui te distingue [19] ? Et qu’as-tu que tu n’aies reçu ? Que si tu l’as reçu, pourquoi t’en glorifies-tu, comme si tu ne l’avais pas reçu ? Déjà vous êtes rassasiés, déjà vous êtes riches, vous régnez sans nous ; et plaise à Dieu que vous régniez en effet, afin que nous régnions avec vous. Car il me semble que Dieu nous a présentés, nous, comme les derniers des Apôtres, comme destinés à la mort [20], puisque nous sommes donnés en spectacle au monde, aux anges et aux hommes. |
R/. Tóllite iugum meum super vos, dicit Dóminus, et díscite a me, quia mitis sum et húmilis corde : * Iugum enim meum suáve est, et onus meum leve. | R/. Prenez mon joug sur vous, dit le Seigneur, et apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur [21] : * Car mon joug est doux, et mon fardeau léger. |
V/. Et inveniétis réquiem animábus vestris. | V/. Et vous trouverez du repos pour vos âmes. |
* Iugum enim meum suáve est, et onus meum leve. | * Car mon joug est doux, et mon fardeau léger. |
Lectio iii | 3e leçon |
Cap. 4, 10-15. | |
Nos stulti propter Christum, vos autem prudéntes in Christo : nos infírmi, vos autem fortes : vos nóbiles, nos autem ignóbiles. Usque in hanc horam et esurímus et sitímus, et nudi sumus, et cólaphis cǽdimur, et instábiles sumus, et laborámus operántes mánibus nostris : maledícimur, et benedícimus : persecutiónem pátimur, et sustinémus : blasphemámur, et obsecrámus : tamquam purgaménta huius mundi facti sumus, ómnium peripséma usque adhuc. Non ut confúndam vos, hæc scribo, sed ut fílios meos caríssimos móneo. Nam si decem míllia pædagogórum habeátis in Christo : sed non multos patres ; nam in Christo Iesu per Evangélium ego vos génui. | Nous sommes, nous, insensés [22] à cause du Christ ; mais vous, vous êtes sages dans le Christ [23] ; nous sommes faibles et vous forts, vous êtes honorés, mais nous méprisés. Jusqu’à cette heure nous souffrons et la faim et la soif, nous sommes nus, déchirés à coups de poing, et nous n’avons pas de demeure stable. Nous nous fatiguons, travaillant de nos mains [24] ; on nous maudit, et nous bénissons ; on nous persécute, et nous le supportons ; on nous blasphème, et nous prions ; nous sommes devenus jusqu’à présent comme les ordures du monde, et les balayures rejetées de tous. Ce n’est point pour vous donner de la confusion que j’écris ceci, mais je vous avertis comme mes fils très chers. Car, eussiez-vous dix mille maîtres dans le Christ, vous n’avez cependant pas plusieurs pères ; puisque c’est moi qui, par l’Évangile, vous ai engendrés en Jésus-Christ [25]. |
R/. Dum stetéritis ante reges et prǽsides, nolíte cogitáre quómodo aut quid loquámini : * Dábitur enim vobis in illa hora quid loquámini. | R/. Lorsque vous serez conduits devant les rois et les gouverneurs, ne pensez ni comment, ni ce que vous devrez dire [26] : * Il vous sera donné en effet, à l’heure même, ce que vous devrez dire. |
V/. Non enim vos estis qui loquímini ; sed Spíritus Patris vestri, qui lóquitur in vobis. | V/. Car ce n’est pas vous qui parlez, mais l’Esprit de votre Père qui parle en vous. |
* Dábitur enim vobis in illa hora quid loquámini. Glória Patri. * Dábitur enim vobis in illa hora quid loquámini. | * Il vous sera donné en effet, à l’heure même, ce que vous devrez dire. Gloire au Père. * Il vous sera donné en effet, à l’heure même, ce que vous devrez dire. |
In II Nocturno | Au 2nd Nocturne [27] |
Ant. 4 Príncipes populórum * congregáti sunt cum Deo Abraham. | Ant. 4 Les princes du peuple [28] * se sont réunis au Dieu d’Abraham [29]. |
Psaume 46 | |
Ant. 5 Dedísti hereditátem * timéntibus nomen tuum, Dómine. | Ant. 5 Vous avez donné un héritage [30] * à ceux qui craignent votre nom, Seigneur [31]. |
Psaume 60 | |
Ant. 6 Annuntiavérunt * ópera Dei, et facta eius intellexérunt. | Ant. 6 Ils ont annoncé * les œuvres de Dieu, et ils ont compris les choses qu’il a faites [32]. |
Psaume 63 | |
V/. Constítues eos príncipes super omnem terram. | V/. Vous les établirez princes sur toute la terre [33]. |
R/. Mémores erunt nóminis tui, Dómine. | R/. Ils se souviendront de votre nom, Seigneur. |
Lectio iv | 4e leçon |
Bartholomǽus Apóstolus, Galilǽus, cum in Indiam citeriórem, quæ ei in orbis terrárum sortitióne ad prædicándum Iesu Christi Evangélium obvénerat, progréssus esset, advéntum Dómini Iesu iuxta sancti Matthǽi Evangélium illis géntibus prædicávit. Sed, cum in ea província plúrimos ad Iesum Christum convertísset, multos labóres calamitatésque perpéssus, venit in maiórem Arméniam. | L’Apôtre Barthélémy était Galiléen. Il parcourut la partie des Indes située en deçà du Gange, contrée que le sort lui avait assignée, quand les Apôtres s’étaient partagé le monde pour y prêcher l’Évangile de Jésus-Christ. Il annonça à ces peuples l’avènement du Seigneur Jésus, en suivant l’Évangile de saint Matthieu. Après avoir obtenu de nombreuses conversions à la foi chrétienne dans ces contrées, et supporté beaucoup de travaux et d’épreuves, il se dirigea vers la grande Arménie. |
R/. Vidi coniúnctos viros, habéntes spléndidas vestes, et Angelus Dómini locútus est ad me, dicens : * Isti sunt viri sancti facti amíci Dei. | R/. Je vis des hommes assemblés, ayant des vêtements splendides, et l’Ange du Seigneur me parla, disant : * Ceux-ci sont des hommes saints, devenus les amis de Dieu. |
V/. Vidi Angelum Dei fortem, volántem per médium cælum, voce magna clamántem et dicéntem. | V/. Je vis un ange de Dieu, fort, et volant au milieu du ciel, il criait d’une voix puissante et proclamait. |
* Isti sunt viri sancti facti amíci Dei. | * Ceux-ci sont des hommes saints, devenus les amis de Dieu. |
Lectio v | 5e leçon |
Ibi Polýmium regem et cóniugem eius ac prætérea duódecim civitátes ad christiánam fidem perdúxit. Quæ res in eum magnam invídiam concitávit illíus gentis sacerdótum. Nam usque ádeo Astýagem, Polýmii regis fratrem, in Apóstolum incendérunt, ut is vivo Bartholomǽo pellem crudéliter détrahi iússerit ac caput abscíndi ; quo in martýrio ánimam Deo réddidit. | Là, il convertit à la foi chrétienne le roi Polymius, la reine son épouse, et douze villes entières. Ce succès suscita contre lui une grande jalousie de la part des prêtres de cette nation. Ils allèrent jusqu’à exciter la haine d’Astyage, frère du roi Polymius, au point que le prince ordonna d’écorcher vif Barthélémy et, après cette cruauté, de lui trancher la tête. Ce fut dans ce supplice que l’Apôtre rendit son âme à Dieu. |
R/. Beáti estis, cum maledíxerint vobis hómines, et persecúti vos fúerint, et díxerint omne malum advérsum vos, mentiéntes, propter me : * Gaudéte et exsultáte, quóniam merces vestra copiósa est in cælis. | R/. Vous êtes heureux [34] lorsque les hommes vous maudissent et vous persécutent et disent faussement toute sorte de mal de vous, à cause de moi [35]. * Réjouissez-vous et tressaillez de joie, car votre récompense est grande dans les cieux. |
V/. Cum vos óderint hómines, et cum separáverint vos, et exprobráverint, et eiécerint nomen vestrum tamquam malum propter Fílium hóminis. | V/. Lorsque les hommes vous haïront, vous éloigneront, vous injurieront, et rejetteront votre nom comme mauvais à causé du Fils de l’homme [36]. |
* Gaudéte et exsultáte, quóniam merces vestra copiósa est in cælis. | * Réjouissez-vous et tressaillez de joie, car votre récompense est grande dans les cieux. |
Lectio vi | 6e leçon |
Eius corpus Albáni, quæ est urbs maióris Arméniæ, ubi is passus fuerat, sepúltus est. Quod póstea ad Líparam ínsulam delátum, inde Benevéntum translátum est. Postrémo Romam ab Ottóne tértio imperatóre portátum, in Tíberis ínsula, in ecclésia eius nómine Deo dicáta, collocátum fuit. | Son corps, enseveli à Albanopoli, ville de la grande Arménie et lieu de son martyre, fut, dans la suite, transporté d’abord à Lipari, puis à Bénévent, et enfin à Rome, par, l’Empereur Othon III. On le plaça dans une église consacrée sous son patronage, dans l’île du Tibre. Sa Fête se fait à Rome le huitième jour des calendes de septembre, et elle est célébrée pendant huit jours consécutifs dans cette basilique, par un grand concours de peuple. |
R/. Isti sunt triúmphatóres et amíci Dei, qui contemnéntes iussa príncipum, meruérunt prǽmia æterna : * Modo coronántur, et accípiunt palmam. | R/. Ceux-ci sont des triomphateurs et des amis de Dieu ; méprisant les ordres des princes, ils ont mérité d’éternelles récompenses. * Maintenant ils sont couronnés et reçoivent la palme. |
V/. Isti sunt qui venérunt ex magna tribulatióne, et lavérunt stolas suas in sánguine Agni. | V/. Ce sont ceux qui sont venus de la grande tribulation, et qui ont lavé et blanchi leurs robes dans le sang de l’Agneau [37]. |
* Modo coronántur, et accípiunt palmam. Glória Patri. * Modo coronántur, et accípiunt palmam. | * Maintenant ils sont couronnés et reçoivent la palme. Gloire au Père. * Maintenant ils sont couronnés et reçoivent la palme. |
In III Nocturno | Au 3ème Nocturne [38] |
Ant. 7 Exaltabúntur * córnua iusti. (Allelúia.). | Ant. 7 Elle sera élevée * la puissance [39] des justes, alléluia [40]. |
Psaume 74 | |
Ant. 8 Lux orta est * iusto, allelúia : rectis corde lætítia. (Allelúia.). | Ant. 8 Une lumière ’s’est levée * pour le juste, alléluia : une joie pour les hommes droits de cœur, alléluia [41]. |
Psaume 96 | |
Ant. 9 Custodiébant * testimónia eius, et præcépta eius. (Allelúia.) | Ant. 9 Ils gardaient * les témoignages du Seigneur et ses préceptes, alléluia [42]. |
Psaume 98 | |
V/. Nimis honoráti sunt amíci tui, Deus. | V/. Vos amis ont été grandement honorés, ô Dieu [43]. |
R/. Nimis confortátus est principátus eórum. | R/. Leur autorité de princes a été établie avec une grande puissance. |
Lectio vii | 7e leçon |
Léctio sancti Evangélii secundum Lucam. | Lecture du saint Évangile selon saint Luc. |
Cap. 6, 12-19. | |
In illo témpore : Exiit Iesus in montem oráre, et erat pernóctans in oratióne Dei. Et réliqua. | En ce temps-là : Jésus se retira sur la montagne pour prier, et y passa toute la nuit à prier Dieu. Et le reste. |
Homilía sancti Ambrósii Epíscopi. | Homélie de saint Ambroise, Évêque. |
Liber 5 Comment. in Luc. cap. 6, post initium | |
Omnes magni, omnes sublímes montem ascéndunt. Non enim cuicúmque prophéta dicit : Ascénde in montem excélsum, qui evangelízas Sion : exálta in virtúte vocem tuam, qui evangelízas Ierúsalem. Non vestígiis corporálibus, sed factis sublimióribus in hunc montem ascénde, et séquere Christum, ut ipse esse mons possis : Montes enim in circúitu eius. Quare in Evangélio invénies solos cum Dómino montem ascendísse discípulos. Orat ergo Dóminus, non ut pro se óbsecret, sed ut pro me ímpetret. Nam, etsi ómnia posúerit Pater in potestáte Fílii ; Fílius tamen, ut hóminis formam impléret, obsecrándum Patrem putat esse pro nobis, quia advocátus est noster. | Ce sont les grandes âmes, les âmes sublimes qui gravissent la montagne. Car le Prophète ne dit pas au premier venu : « Monte sur une haute montagne, toi qui évangélises Sion ; élève ta voix avec force, toi qui évangélises Jérusalem. » Efforcez-vous, non de vos pieds corporels, mais par de grandes actions, de gravir cette montagne et de suivre Jésus-Christ, afin de pouvoir être aussi vous-même une montagne. Car, parcourez l’Évangile, et vous trouverez que les disciples furent les seuls à monter avec lui sur la montagne. Le Seigneur prie donc, non pour lui, mais pour moi. Car bien que le Père ait tout remis en la puissance du Fils, néanmoins le Fils, pour remplir son rôle d’homme, juge qu’il doit prier pour nous son Père, parce qu’il est notre avocat. |
R/. Isti sunt qui vivéntes in carne, plantavérunt Ecclésiam sánguine suo : * Cálicem Dómini bibérunt, et amíci Dei facti sunt. | R/. Ce sont ceux-ci qui, tandis qu’ils vivaient dans la chair, ont planté l’Église dans leur sang : * Ils ont bu le calice du Seigneur, et ont été faits amis de Dieu. |
V/. In omnem terram exívit sonus eórum, et in fines orbis terræ verba eórum. | V/. Leur voix a retenti par toute la terre, et leurs paroles jusqu’aux extrémités du monde. |
* Cálicem Dómini bibérunt, et amíci Dei facti sunt. | * Ils ont bu le calice du Seigneur, et ont été faits amis de Dieu. |
Lectio viii | 8e leçon |
Et erat, inquit, pernóctans in oratióne Dei. Spécies tibi, Christiáne, datur, forma præscríbitur, quam débeas æmulári. Quid enim te pro salúte tua fácere opórtet, quando pro te Christus in oratióne pernóctat ? Quid te fácere cónvenit, cum vis áliquod pietátis offícium adoríri, quando Christus, missúrus Apóstolos, orávit prius, et solus orávit ? Nec usquam álibi, si non fallor, orásse cum Apóstolis reperítur ; ubíque solus óbsecrat. Dei enim consílium humána vota non cápiunt, nec quisquam interiórum potest esse párticeps Christi. | « Et il passa, dit le texte, toute la nuit à prier Dieu. » C’est un exemple qui vous est donné, ô Chrétien, c’est un modèle qu’on vous prescrit d’imiter. Car, que ne devez-vous pas faire pour votre salut, quand le Christ passa toute la nuit à prier pour vous ? Qu’est-il convenable que vous fassiez, ayant quelque œuvre de piété à entreprendre, puisque le Christ, avant que d’envoyer en mission ses Apôtres, se mit en prière, et pria seul ? Et on ne voit pas ailleurs, ce me semble, qu’il ait prié avec ses Apôtres. Partout il est seul à prier. C’est que les désirs des hommes ne comprennent pas les desseins de Dieu, et personne ne peut pénétrer dans l’intérieur de Jésus-Christ. |
R/. Isti sunt viri sancti, quos elégit Dóminus in caritáte non ficta, et dedit illis glóriam sempitérnam : * Quorum doctrína fulget Ecclésia, ut sole luna. | R/. Ceux-ci sont des hommes saints que Dieu a choisis dans une charité sincère, et il leur a donné une gloire éternelle. * L’Église est éclairée par leur doctrine comme la lune est éclairée par le soleil. |
V/. Sancti per fidem vicérunt regna : operáti sunt iustítiam. | V/. Les Saints, par la foi, ont vaincu des royaumes et pratiqué la justice. |
* Quorum doctrína fulget Ecclésia, ut sole luna. Glória Patri. * Quorum doctrína fulget Ecclésia, ut sole luna. | * L’Église est éclairée par leur doctrine comme la lune est éclairée par le soleil. Gloire au Père. * L’Église est éclairée par leur doctrine comme la lune est éclairée par le soleil. |
Lectio ix | 9e leçon |
Vocávit, inquit, discípulos suos, et elégit duódecim ex ipsis ; quos ad propagándum auxílium salútis humánæ per terrárum orbem satóres fídei destináret. Simul advérte cæléste consílium : non sapiéntes áliquos, non dívites, non nóbiles, sed piscatóres et publicános, quos dirígeret, elégit ; ne traduxísse prudéntia, ne redemísse divítiis, ne poténtiæ nobilitatísque auctoritáte traxísse áliquos ad suam grátiam viderétur ; ut veritátis rátio, non disputatiónis grátia prævaléret. | « Il appe1la ses disciples, dit le texte, et il choisit douze d’entre eux, » qu’il destinait à procurer aux hommes le secours du salut dans tout l’univers, en y répandant la semence de la foi. Remarquez en même temps l’économie du plan céleste. Ce ne sont ni des savants, ni des riches, ni des nobles, mais des pêcheurs et des publicains qu’il a choisis pour cette mission : de peur qu’il ne semblât avoir usé auprès de quelques âmes, soit des artifices de la prudence pour les séduire, soit des richesses pour les acheter, soit de l’autorité du pouvoir et du prestige de la noblesse pour les amener à sa grâce : le Sauveur voulait que ce soit l’empire de la vérité, et non la force de l’éloquence, qui triomphât des esprits. |
Te Deum | |
A Laudes.
Ant. 1 Hoc est præcéptum meum, * ut diligátis ínvicem, sicut diléxi vos. | Ant. 1 Voici mon commandement, * c’est que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés [44]. |
Psaume 92 | |
Ant. 2 Maiórem caritátem * nemo habet, ut ánimam suam ponat quis pro amícis suis. | Ant. 2 Personne n’a un plus grand amour * que celui qui donne sa vie pour ses amis [45]. |
Psaume 99 | |
Ant. 3 Vos amíci mei estis, * si fecéritis quæ præcípio vobis, dicit Dóminus. | Ant. 3 Vous êtes mes amis, * si vous faites ce que je vous commande [46]. |
Psaume 62 | |
Ant. 4 Beáti pacífici, * beáti mundo corde ; quóniam ipsi Deum vidébunt. | Ant. 4 Bienheureux les pacifiques, * bienheureux ceux qui ont le cœur pur, parce qu’ils verront Dieu [47]. |
Cantique des trois Enfants | |
Ant. 5 In patiéntia vestra * possidébitis ánimas vestras. | Ant. 5 C’est par votre patience [48] * que vous posséderez vos âmes [49]. |
Psaume 148 | |
Capitulum Eph. 2. 19. | Capitule |
Fratres : Iam non estis hóspites et ádvenæ ; sed estis cives Sanctórum et doméstici Dei, superædificáti super fundaméntum Apostolórum et Prophetárum, ipso summo angulári lápide Christo Iesu. | Mes frères, vous n’êtes plus des hôtes et des étrangers, mais des concitoyens des saints et de la maison de Dieu ; bâtis sur le fondement des Apôtres et des Prophètes [50], le Christ Jésus étant lui-même la pierre angulaire. |
Hymnus | Hymne |
Exsúltet orbis gáudiis,
Cælum resúltet láudibus : Apostolórum glóriam Tellus et astra cóncinunt. | Que la terre exulte de joie,
que le ciel retentisse de louanges : la terre et le ciel célèbrent la gloire des Apôtres [51]. |
Vos, sæculórum iúdices,
Et vera mundi lúmina, Votis precámur córdium : Audíte voces súpplicum. | Vous les juges des siècles
et les vraies lumières du monde, les vœux de nos cœurs vous implorent : écoutez nos voix suppliantes. |
Qui templa cæli cláuditis
Serásque verbo sólvitis, Nos a reátu nóxios Solvi iubéte, quǽsumus | Vous qui avez le pouvoir de fermer et d’ouvrir
les temples du ciel par votre parole, daignez, nous vous en prions, nous délier des liens de nos péchés. |
Præcépta quorum prótinus
Languor salúsque séntiunt, Sanáte mentes lánguidas, Augéte nos virtútibus : | Puisque à vos ordres, sans tarder,
la maladie et la santé obéissent, guérissez nos âmes languissantes, augmentez en nous les vertus. |
Ut, cum redíbit árbiter
In fine Christus sǽculi, Nos sempitérni gáudii Concédat esse cómpotes. | Pour qu’au jour où l’arbitre,
le Christ, reviendra à la fin du siècle, il nous accorde d’avoir part à l’éternelle joie. |
Patri, simúlque Fílio,
Tibíque, Sancte Spíritus, Sicut fuit, sit iúgiter Sæclum per omne glória. Amen. | Gloire au Père, ainsi qu’au Fils,
gloire à vous, Saint-Esprit, comme il fut toujours, comme maintenant et à jamais dans tous les siècles. Amen. |
V/. Annuntiavérunt ópera Dei. | V/. Ils ont annoncé les œuvres de Dieu [52]. |
R/. Et facta eius intellexérunt. | R/. Et ils ont compris les choses qu’il a faites |
Ad Bened. Ant. Vos qui reliquístis * ómnia, et secúti estis me, céntuplum accipiétis , et vitam ætérnam possidébitis. | Ant. au Benedictus Vous qui avez quitté * tout et qui m’avez suivi, vous recevrez le centuple et vous posséderez la vie éternelle. |
Benedictus | |
Oratio | Prière |
Omnípotens sempitérne Deus, qui huius diei venerándam sanctámque lætítiam in beáti Apóstoli tui Bartholomǽi festivitáte tribuísti : da Ecclésiæ tuæ, quǽsumus ; et amáre quod crédidit, et prædicáre quod dócuit. Per Dóminum. | Dieu tout-puissant et éternel, de qui nous vient la religieuse et sainte joie que nous éprouvons à célébrer aujourd’hui la fête de votre bienheureux Apôtre Barthélémy, accordez à votre Église, nous vous en prions, la grâce d’aimer ce qu’il a cru et de prêcher ce qu’il a enseigné. |
Aux 2èmes Vêpres.
Ant. 1 Iurávit Dóminus, * et non pœnitébit eum : Tu es sacérdos in ætérnum. | Ant. 1 [53]Le Seigneur a juré * il ne s’en repentira point : vous êtes prêtre pour l’éternité [54]. |
Psaume 109 | |
Ant. 2 Cóllocet eum * Dóminus cum princípibus pópuli sui. | Ant. 2 Il sera placé * par le Seigneur, avec les princes de son peuple [55]. |
Psaume 112 | |
Ant. 3 Dirupísti, Dómine, * víncula mea : tibi sacrificábo hóstiam laudis. | Ant. 3 Vous avez rompu, Seigneur, * mes liens : c’est à vous que je sacrifierai une hostie de louanges [56]. |
Psaume 115 | |
Ant. 4 Eúntes ibant * et flebant, mitténtes sémina sua. | Ant. 4 Allant, ils allaient * et pleuraient [57], jetant [58] leurs semences [59]. |
Psaume 125 | |
Ant. 5 Confortátus est * principátus eórum, et honoráti sunt amíci tui, Deus. | Ant. 5 Elle a été établie avec puissance * leur autorité de prince et vos amis ont été honorés, ô Dieu [60]. |
Psaume 138 | |
Capitulum Eph. 2. 19. | Capitule |
Fratres : Iam non estis hóspites et ádvenæ ; sed estis cives Sanctórum et doméstici Dei, superædificáti super fundaméntum Apostolórum et Prophetárum, ipso summo angulári lápide Christo Iesu. | Mes frères, vous n’êtes plus des hôtes et des étrangers, mais des concitoyens des saints et de la maison de Dieu ; bâtis sur le fondement des Apôtres et des Prophètes [61], le Christ Jésus étant lui-même la pierre angulaire. |
Hymnus | Hymne |
Exsúltet orbis gáudiis,
Cælum resúltet láudibus : Apostolórum glóriam Tellus et astra cóncinunt. | Que la terre exulte de joie,
que le ciel retentisse de louanges : la terre et le ciel célèbrent la gloire des Apôtres [62]. |
Vos, sæculórum iúdices,
Et vera mundi lúmina, Votis precámur córdium : Audíte voces súpplicum. | Vous les juges des siècles
et les vraies lumières du monde, les vœux de nos cœurs vous implorent : écoutez nos voix suppliantes. |
Qui templa cæli cláuditis
Serásque verbo sólvitis, Nos a reátu nóxios Solvi iubéte, quǽsumus | Vous qui avez le pouvoir de fermer et d’ouvrir
les temples du ciel par votre parole, daignez, nous vous en prions, nous délier des liens de nos péchés. |
Præcépta quorum prótinus
Languor salúsque séntiunt, Sanáte mentes lánguidas, Augéte nos virtútibus : | Puisque à vos ordres, sans tarder,
la maladie et la santé obéissent, guérissez nos âmes languissantes, augmentez en nous les vertus. |
Ut, cum redíbit árbiter
In fine Christus sǽculi, Nos sempitérni gáudii Concédat esse cómpotes. | Pour qu’au jour où l’arbitre,
le Christ, reviendra à la fin du siècle, il nous accorde d’avoir part à l’éternelle joie. |
Patri, simúlque Fílio,
Tibíque, Sancte Spíritus, Sicut fuit, sit iúgiter Sæclum per omne glória. Amen. | Gloire au Père, ainsi qu’au Fils,
gloire à vous, Saint-Esprit, comme il fut toujours, comme maintenant et à jamais dans tous les siècles. Amen. |
V/. Annuntiavérunt ópera Dei. | V/. Ils ont annoncé les œuvres de Dieu [63]. |
R/. Et facta eius intellexérunt. | R/. Et ils ont compris les choses qu’il a faites |
Ad Magnificat Ant. Estóte fortes * in bello et pugnáte cum antíquo serpénte : et accipiétis regnum ætérnum. (Allelúia.). | Ant. au Magnificat Soyez courageux * dans la guerre ; combattez contre l’ancien serpent, et vous recevrez le royaume éternel. (Alléluia.) |
Magnificat | |
Oratio | Prière |
Omnípotens sempitérne Deus, qui huius diei venerándam sanctámque lætítiam in beáti Apóstoli tui Bartholomǽi festivitáte tribuísti : da Ecclésiæ tuæ, quǽsumus ; et amáre quod crédidit, et prædicáre quod dócuit. Per Dóminum. | Dieu tout-puissant et éternel, de qui nous vient la religieuse et sainte joie que nous éprouvons à célébrer aujourd’hui la fête de votre bienheureux Apôtre Barthélémy, accordez à votre Église, nous vous en prions, la grâce d’aimer ce qu’il a cru et de prêcher ce qu’il a enseigné. |
Un témoin du Fils de Dieu, un des princes qui annoncèrent sa gloire aux nations, illumine ce jour des incomparables feux de la lumière apostolique. Tandis que ses frères du collège sacré suivaient la race humaine sur toutes les routes où la migration des peuples l’avait portée, c’est au point de départ, sur les monts d’Arménie d’où les fils de Noé remplirent la terre, que Barthélémy parut comme l’envoyé des collines éternelles et le héraut de l’Époux. Là, s’était arrêtée l’arche figurative ; l’humanité, partout ailleurs voyageuse, y restait assise, se souvenant de la colombe au rameau d’olivier, attendant la consommation de l’alliance dont l’arc-en-ciel, brillant sur la nue, avait dans ces lieux pour la première fois signifié les splendeurs [64]. Or, voici qu’une nouvelle bienheureuse a réveillé dans ces hautes vallées les échos des antiques traditions : nouvelle de paix [65], fin du péché dont l’universel déluge recule devant le bois du salut. Combien la sérénité qu’apportait la colombe de jadis est dépassée ! Au châtiment va succéder l’amour. L’ambassadeur du ciel a montré Dieu aux fils d’Adam dans le plus beau de leurs frères [66]. Les nobles sommets d’où coulent les fleuves qui arrosèrent autrefois le jardin de délices, voient renouveler le contrat déchiré en Éden, et célébrer dans l’allégresse de la terre et des cieux les noces divines, attente des siècles, union du Verbe et de l’humanité régénérée.
Personnellement, que fut l’Apôtre dont le ministère emprunte une telle solennité du lieu où il s’accomplit ? Sous le nom ou le surnom de Barthélémy [67], qui est le seul trait que nous aient conservé de lui les trois premiers Évangiles, devons-nous voir, comme plusieurs l’ont pensé, ce Nathanaël dont la présentation par Philippe à Jésus est l’objet en saint Jean d’une scène si suave [68] ? Personnage tout de droiture, d’innocence, de simplicité, bien digne d’avoir eu la colombe pour précurseur, et pour lequel on sent que l’Homme-Dieu dès l’abord réservait des tendresses et des grâces de choix [69].
Quoi qu’il en puisse être, la part échue entre les douze à l’élu de ce jour dit assez la spéciale confiance du Cœur divin ; l’héroïsme du redoutable martyre où il scelle son apostolat, nous révèle sa fidélité ; la dignité qu’a su garder sous toutes les latitudes où elle vit transplantée la nation qu’il greffa sur le Christ, témoigne de l’excellence de la sève infusée originairement dans ses rameaux. Lorsque, deux siècles et demi plus tard, Grégoire l’illuminateur fit germer par toute l’Arménie l’abondance des fleurs et des fruits qui la manifestèrent si belle, il n’eut qu’à réveiller la semence divine déposée par l’Apôtre, et dont les épreuves, qui ne devaient jamais manquer à la généreuse contrée, avaient un temps comprimé l’essor, sans pouvoir l’étouffer.
Pourquoi faut-il que de déplorables malentendus, nourris dans le trouble d’invasions sans fin, aient maintenu trop longtemps en défiance contre Rome une race que les guerres d’extermination, les supplices, la dispersion, n’ont pu détacher de l’amour du Christ Sauveur ! Grâce à Dieu pourtant, le mouvement de retour, plus d’une fois commencé pour ensuite se ralentir, semble aujourd’hui s’accentuer davantage ; l’illustre nation voit l’élite de ses fils travailler avec persévérance au rapprochement si souhaitable, en dissipant les préjugés de leur peuple, en révélant à nos régions les trésors de sa littérature si chrétienne, les magnificences de sa liturgie, en priant surtout et en se dévouant sous l’étendard du père des moines de l’Occident [70]. Avec ces tenants de la vraie tradition nationale, prions Barthélémy leur Apôtre, et le disciple Thaddée [71] qui eut aussi part à l’évangélisation primitive, et Ripsima, l’héroïque vierge amenant des terres romaines ses trente-cinq compagnes à la conquête d’une nouvelle patrie, et tous les martyrs dont le sang cimenta l’édifice sur le seul fondement posé par le Seigneur. Puisse, comme ces grands prédécesseurs, le chef du second apostolat, Grégoire l’Illuminateur, qui voulut voir Pierre [72] en la personne de Silvestre et reçut la bénédiction du Pontife romain ; puissent les saints rois, les patriarches et les docteurs de l’Arménie, redevenir pour elle les guides écoutés des beaux temps de son histoire, et ramener tout entière, sans retour enfin, à l’unique bercail [73], une Église faite pour marcher d’un même pas avec l’Église maîtresse et mère !
Nous apprenons d’Eusèbe [74] et de saint Jérôme [75], qu’avant de se rendre dans l’Arménie, but suprême de son apostolat, saint Barthélémy évangélisa les Indes, où Pantène, au siècle suivant, trouva un exemplaire de l’Évangile de saint Matthieu en lettres hébraïques qu’il y avait laissé. Saint Denys rapporte aussi du glorieux Apôtre une parole profonde, qu’il cite et commente en ces termes : « Le divin Barthélémy dit de la théologie qu’elle est à la fois abondante et succincte, de l’Évangile qu’il est de vaste étendue et en même temps concis ; donnant ainsi excellemment à entendre que la bienfaisante cause de tous les êtres s’exprime et en beaucoup et en peu de paroles, ou même sans discours, n’y ayant parole ou pensée qui la puisse rendre. Car elle est au-dessus de tout par son essence supérieure ; et ceux-là seuls l’atteignent dans sa vérité, non dans les voiles dont elle s’entoure, qui dépassant la matière et l’esprit, s’élevant par delà le faite des plus saints sommets, laissent tous les rayonnements divins, tous les échos de Dieu, tous les discours des cieux, pour entrer dans l’obscurité où habite, comme dit l’Écriture [76], celui qui est au delà de toutes choses » [77].
C’est demain seulement que la ville de Rome célèbre la fête de saint Barthélémy ; elle est en cela d’accord avec les Grecs, qui rattachent au 25 août le souvenir d’une translation des reliques de l’Apôtre. Les translations diverses en effet du saint corps, jointes à la difficulté de préciser la date du martyre de Barthélémy, expliquent la variété des jours adoptés pour cette fête par les Églises de l’Orient comme de l’Occident. La détermination du 24 de ce mois, consacrée par l’usage de la plupart des Églises latines, remonte aux plus anciens martyrologes, y compris le hiéronymien. Au XIIIe siècle, Innocent III, consulté sur la divergence, répondit qu’il fallait maintenir en ce point les coutumes locales [78].
En cette fête qui vous est consacrée, ô Apôtre, l’Église implore la grâce d’aimer ce qui fut l’objet de votre foi, de prêcher ce que vous avez enseigné [79]. Non que l’Épouse du Fils de Dieu puisse défaillir jamais dans la croyance ou dans l’amour ; mais elle sait trop que si sa tête sera toujours dans la lumière et son cœur toujours à l’Époux dans l’Esprit qui la sanctifie, ses membres isolés, les Églises particulières qui la composent, peuvent se détacher de leur centre vital et s’égarer dans la nuit. O vous qui choisîtes notre Occident pour le lieu de votre repos, vous dont Rome se glorifie de garder les restes précieux, ramenez à Pierre les nations que vous avez évangélisées ; justifiez les espérances d’universelle union qui se ravivent en nos jours ; aidez les efforts que tente le Vicaire de l’Homme-Dieu pour rassembler sous la houlette du pasteur les troupeaux dissidents dont le schisme a desséché les pâturages. Puisse votre Arménie achever la première un retour commencé par elle dès longtemps : qu’elle croie à l’Église Mère, et ne se livre plus aux semeurs d’embûches. Tous réunis, puissions-nous jouir en commun des trésors de nos traditions concordantes, aller à Dieu, au prix de tous les dépouillements, par le procédé à la fois si vaste et si simple que nous enseignent votre sublime théologie et vos exemples.
Aujourd’hui tombe l’anniversaire d’une des nombreuses translations du corps de saint Barthélemy, et c’est conformément à cette indication que la fête de ce jour est célébrée par les Grecs : Ἠ ἐπάνοδος τοῦ λειφάνου τοῦ ἀγίου Ἀποστόλου Βαρθολομαίου. Théodore le Lecteur rapporte que l’empereur Anastase fit transporter une première fois le corps de l’apôtre à Daras en Mésopotamie [80], où Justinien lui érigea une basilique [81]. Grégoire de Tours raconte, de son côté, que, de son temps, les reliques de saint Barthélémy étaient vénérées dans l’île de Lipari, d’où finalement, vers le IXe siècle, elles furent transférées à Bénévent, où on les conserve encore.
Que, au début du XIe siècle, les habitants de Bénévent aient réellement concédé à Othon III une partie de ce dépôt sacré, ou qu’ils l’aient trompé en substituant à ceux de l’apôtre les ossements de saint Paulin de Nole, le fait est que durant plusieurs siècles ce fut là le sujet d’âpres querelles entre les Romains et les habitants de Bénévent.
Dans la Ville éternelle, on dédia aux saints apôtres André et Barthélemy le monastère que le pape Honorius Ier érigea dans sa maison paternelle près du Latran, et qui, pour cette raison, reçoit aussi son nom dans le Liber Pontificalis : monasterium... quod appellatur Honorii. La petite église du monastère, avec son pavement des Cosmas, existe encore et se trouve entre les bâtiments de l’ancien hôpital de Saint-Michel-Archange et ceux qu’érigea Everso dell’Anguillara. Plusieurs Pontifes l’ont restaurée et enrichie de présents, entre autres Hadrien Ier et Léon III.
Après le Xe siècle, un autre sanctuaire, en l’honneur de saint Barthélémy, s’éleva dans l’île du Tibre, où, peu à peu, le temple érigé par Othon III en l’honneur de son ancien ami, saint Adalbert de Prague, changea de titre et fut placé sous le vocable de l’apôtre Barthélémy.
D’autres églises médiévales, à Rome, étaient aussi dédiées à saint Barthélémy : Saint-Barthélemy in Cancellis, Saint-Barthélemy de capite Merulanae, Saint-Barthélemy de Vaccinariis, etc.
Les Actes de saint Barthéleémy inspirent peu de confiance. Il semble qu’on doive faire plus de cas des traditions arméniennes, selon lesquelles Barthélemy aurait prêché l’Évangile à Urbanopolis (ou Arenban) dans les environs d’Albak. Là il convertit au Christ la propre sœur du roi, en sorte que celui-ci, enflammé de colère, le fit rouer de coups jusqu’à ce qu’il eût rendu l’esprit, après trois heures de ce supplice. Les Arméniens regardent à bon droit saint Barthélémy comme l’apôtre de leur nation.
L’introït est celui du Commun des Apôtres, comme le 30 novembre.
Prière. — « Seigneur qui avez rempli cette journée d’une joie toute sainte et vénérable, à cause de la fête du bienheureux apôtre Barthélémy : faites que votre Église puisse toujours aimer ce qu’il crut, en enseignant fidèlement ce qu’il prêcha ».
Dans le symbole de la foi, l’Église est appelée catholique et apostolique, parce que, tout ce que nous croyons maintenant, les saints apôtres l’ont annoncé jadis, confirmant parle martyre leur Bonne Nouvelle. Cette commune Foi qui nous relie aux martyrs et aux apôtres et remonte jusqu’au Christ, allume dans notre cœur la flamme de l’amour, et elle est .aussi le motif de la joie qui distingue toujours l’esprit de l’Église catholique de la sombre tristesse des sectes hérétiques.
La lecture est tirée de la première épître aux Corinthiens (XII, 27-31) où l’apôtre saint Paul démontre que, précisément parce que l’Église est un organisme vivant, il doit exister en elle unité d’esprit mais multiplicité de fonctions et d’organes. Ainsi tous ne pourront être apôtres, ou prophètes, ou docteurs ; celui-ci fera une chose, et celui-là une autre ; mais chacun devra désirer la charité, c’est-à-dire l’esprit qui anime tout le corps mystique de Jésus nous unit à Lui et à notre prochain, double amour dans lequel universa lex pendet et prophetae.
Le répons : Constitues est le même que le 30 novembre, tandis que le verset alléluiatique est tiré de l’hymne célèbre et triomphale de Nicétas de Remesiana : « Seigneur, le chœur glorieux des Apôtres vous loue ».
La lecture évangélique est empruntée à saint Luc (VI, 12-19) et se rapporte à la vocation des Apôtres. Avant de faire son choix, Jésus demeure toute une nuit en oraison sur la cime d’une montagne, pour nous enseigner que la vocation à l’apostolat est une chose toute divine, qui requiert une longue prière et une grande lumière. C’est Jésus qui choisit ou appelle les ministres du sanctuaire, car personne ne peut prétendre à coopérer avec Dieu dans la plus divine de ses œuvres, qui est celle du salut des âmes, si Dieu lui-même ne le désigne d’abord pour être son coopérateur. Le Rédempteur choisit simultanément les Apôtres et les organise dès le début en un groupe hiérarchique avec saint Pierre comme chef, pour nous apprendre que le sacerdoce légitime, institué par Jésus-Christ, est celui qui, par une chaîne ininterrompue, remonte aux douze premiers Apôtres choisis par le Sauveur, et qui par la communion avec le Siège de Pierre, est en communion avec tout l’épiscopat catholique.
L’antienne pour l’offrande des oblations est la même que le 30 novembre.
Sur les oblations, — « Aujourd’hui que nous célébrons la solennité du bienheureux Barthélémy apôtre, et que nous vous offrons des hosties en son honneur, nous vous supplions aussi, Seigneur, par son intercession, de nous accorder votre secours ». Voilà la prière catholique, humble et sincère. Elle sait bien que notre nature a été gravement blessée par la faute originelle, et elle supplie le Seigneur de lui tendre la main, de la relever et de l’entraîner au bien.
Aujourd’hui, quelques Sacramentaires rapportent la préface suivante, qui d’ailleurs diffère peu de celle qui est commune à tous les Apôtres : Vere... Qui ecclesiam tuam sempiterna pietate non deseris, sed per beatos Apostolos tuos iugiter erudis et sine fine custodis. Per... [82].
L’antienne pour la Communion est la même que pour saint Mathias le 24 février.
Après la Communion. — « Que le gage de l’éternelle rédemption que nous avons reçu nous vaille, Seigneur, par les prières de votre bienheureux apôtre Barthélémy, tous les secours de votre grâce pour la vie présente, et nous mérite la vie éternelle ». La sainte Eucharistie reçoit le beau titre de gage d’éternelle rédemption, parce que Dieu veut se donner à nous. Il veut être notre récompense et notre béatitude. Cependant comme cette félicité est réservée à un avenir plus ou moins éloigné de notre vie présente, Jésus, grâce à son Sacrement, nous en donne ici-bas une anticipation, et ces arrhes ne sont autres que la récompense elle-même dans son intégrité : Dieu.
Voici vraiment un Israélite en qui il n’y a pas d’artifice.
1. Saint Barthélemy. — L’Église veut nous remplir aujourd’hui d’une « digne et sainte joie », car nous célébrons la fête d’un Apôtre, d’un « ami » du Seigneur, d’un « prince » du Royaume de Dieu, qui, avec le Christ, « règne et juge les douze tribus d’Israël », l’Église. Ce qui rend notre joie si intense aujourd’hui, c’est la pensée que nous appartenons, nous aussi, à la grande famille de Dieu, que nous sommes, comme l’Apôtre saint Barthélemy, membres du corps du Christ. Les membres de ce corps ont des fonctions diverses, mais ils s’aident réciproquement ; la glorification de l’un prépare celle de l’autre (pensée que nous trouvons magnifiquement traduite dans l’Épître de la messe : « Vous êtes le corps du Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part »).
Le nom de Barthélemy et celui de Nathanaël qu’on trouve dans saint Jean désignent la même personne (identité dont ne tient d’ailleurs pas compte la liturgie). Barthélemy, originaire de Cana, en Galilée, est un des premiers disciples qui suivirent l’appel du Sauveur. La première fois qu’il le vit, Jésus lui rendit ce magnifique témoignage : « Voici vraiment un Israélite en qui il n’y a nul artifice ». Après la Résurrection, il fut un des quelques disciples à qui Jésus « se montra... sur les bords de la mer de Tibériade » [83]. Il évangélisa, croit-on, la grande Arménie où il fut écorché vif. Les Arméniens l’honorent comme l’Apôtre de leur pays. Voici l’histoire de ses reliques d’après le martyrologe : Son corps fut d’abord transporté dans l’île Lipari (au nord de la Sicile), puis à Bénévent, et finalement à Rome, dans l’île du Tibre, où il est l’objet d’un culte fervent ». Néanmoins, il semble plus vraisemblable que ses reliques sont encore à Bénévent. La date du 24 août est celle d’une de leurs translations.
2. La messe (Mihi autem). — Pour mieux comprendre cette messe, il est bon que nous nous transportions par la pensée aux premiers temps de l’Église, L’office de la vigile occupait alors toute la nuit. Dès le lever du soleil, on assistait à la messe célébrée par l’évêque entouré de tout son clergé. Le jour même de la fête, les fidèles accouraient de tous côtés au sanctuaire du saint et aimaient à appliquer des linges sur sa châsse, persuadés qu’il en sortait une vertu ; on y amenait également des malades.
Ces détails nous permettent de situer certaines allusions de l’Évangile : le corps mystique, la communauté des fidèles (Épître) vient de passer « la nuit entière en prières » ; c’était la vigile. Vers l’aurore, le Christ appelle ses douze apôtres et « descend avec eux dans la plaine » pour la célébration de la messe. A la messe d’aujourd’hui, nous voyons le Christ s’avancer avec « le chœur glorieux des Apôtres » (All.). A Introït, lorsque l’évêque et le clergé se dirigent vers l’autel, nous voyons en eux « les dignes amis et les princes ». Et maintenant nous voici, à la messe, la « grande multitude » des fidèles qui « étaient venus pour l’entendre (avant-messe : lectures et prédication) et pour être guéris de leurs maladies » (au Saint Sacrifice). A la Communion, même scène qu’à l’Évangile : « et toute la foule cherchait à le toucher parce qu’une vertu sortait de lui, et il les guérissait tous ». Aujourd’hui le pain céleste a toujours la même vertu. Il est « un gage de l’éternelle rédemption » (Postc.). Joignons-nous donc en ce jour à la « multitude » du Christ ; suspendons-nous ardemment à ses lèvres (à l’avant-messe). supplions-le de guérir les blessures de notre âme, et puisons la vertu qui sort de son saint corps.
3. La prière des Heures. — Voici le commentaire donné par saint Ambroise à la péricope de l’Évangile : « Et il passa toute la nuit à prier Dieu... C’est un exemple qui vous est offert, c’est un modèle qui vous est présenté et que vous devez imiter. Car, que ne devez-vous pas faire pour votre salut, lorsque, pour vous, le Christ passa toute la nuit en prière ? Que convient-il que vous fassiez avant d’entreprendre une bonne action, puisque le Christ pria avant d’envoyer ses Apôtres en mission ? Et, si je ne me trompe, on ne le voit jamais ailleurs prier avec les Apôtres : partout il est seul à prier. C’est que l’homme, avec ses désirs, ne comprend pas les intentions de Dieu, et aucun de ses proches ne peut être ici un compagnon du Christ. « Il appela ses disciples, lisons-nous, et choisit douze d’entre eux » — qu’il destinait à porter aux hommes le secours du salut dans l’univers entier, en y répandant la semence de la foi. Remarquez en même temps l’économie du plan céleste. Ce ne sont pas des savants, ce ne sont pas des riches, ce ne sont pas des nobles, mais des pêcheurs et des publicains qu’il a choisis pour cette mission. Il ne voulut pas sembler avoir usé, auprès de certains, de la science pour tes séduire, des richesses pour les acheter, du prestige de l’autorité ou de la noblesse pour les amener à ses faveurs. C’est la force de la vérité, et non le charme de l’éloquence qui devait triompher ».
Chers frères et sœurs,
Dans la série des Apôtres appelés par Jésus au cours de sa vie terrestre, c’est aujourd’hui l’Apôtre Barthélemy qui retient notre attention. Dans les antiques listes des Douze, il est toujours placé avant Matthieu, alors que le nom de celui qui le précède varie et peut être Philippe [84] ou bien Thomas [85]. Son nom est clairement un patronyme, car il est formulé avec une référence explicite au nom de son père. En effet, il s’agit probablement d’un nom d’origine araméenne, bar Talmay, qui signifie précisément "fils de Talmay".
Nous ne possédons pas d’informations importantes sur Barthélemy ; en effet, son nom revient toujours et seulement au sein des listes des Douze susmentionnées et ne se trouve donc au centre d’aucun récit. Cependant, il est traditionnellement identifié avec Nathanaël : un nom qui signifie "Dieu a donné". Ce Nathanaël provenait de Cana [86] et il est donc possible qu’il ait été témoin du grand "signe" accompli par Jésus en ce lieu [87]. L’identification des deux personnages est probablement motivée par le fait que ce Nathanaël, dans la scène de vocation rapportée par l’Évangile de Jean, est placé à côté de Philippe, c’est-à-dire à la place qu’occupe Barthélemy dans les listes des Apôtres rapportées par les autres Évangiles. Philippe avait dit à ce Nathanaël qu’il avait trouvé "Celui dont parle la loi de Moïse et les Prophètes [...] c’est Jésus fils de Joseph, de Nazareth" [88]. Comme nous le savons, Nathanaël lui opposa un préjugé plutôt grave : "De Nazareth ! Peut-il sortir de là quelque chose de bon ?" [89]. Cette sorte de contestation est, à sa façon, importante pour nous. En effet, elle nous fait voir que, selon les attentes des juifs, le Messie ne pouvait pas provenir d’un village aussi obscur, comme l’était précisément Nazareth [90]. Cependant, dans le même temps, elle met en évidence la liberté de Dieu, qui surprend nos attentes en se faisant trouver précisément là où nous ne l’attendrions pas. D’autre part, nous savons qu’en réalité, Jésus n’était pas exclusivement "de Nazareth", mais qu’il était né à Bethléem [91], et qu’en définitive, il venait du ciel, du Père qui est aux cieux.
L’épisode de Nathanaël nous inspire une autre réflexion : dans notre relation avec Jésus, nous ne devons pas seulement nous contenter de paroles. Philippe, dans sa réponse, adresse une invitation significative à Nathanaël : "Viens et tu verras !" [92]. Notre connaissance de Jésus a surtout besoin d’une expérience vivante : le témoignage d’autrui est bien sûr important, car généralement, toute notre vie chrétienne commence par une annonce qui parvient jusqu’à nous à travers un ou plusieurs témoins. Mais nous devons ensuite personnellement participer à une relation intime et profonde avec Jésus ; de manière analogue, les Samaritains, après avoir entendu le témoignage de leur concitoyenne que Jésus avait rencontrée près du puits de Jacob, voulurent parler directement avec Lui et, après cet entretien, dirent à la femme : "Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons maintenant ; nous l’avons entendu par nous-mêmes, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde !" [93].
En revenant à la scène de vocation, l’évangéliste nous rapporte que, lorsque Jésus voit Nathanaël s’approcher, il s’exclame : "Voici un véritable fils d’Israël, un homme qui ne sait pas mentir" [94]. Il s’agit d’un éloge qui rappelle le texte d’un Psaume : "Heureux l’homme... dont l’esprit est sans fraude" [95], mais qui suscite la curiosité de Nathanaël, qui réplique avec étonnement : "Comment me connais-tu ?" [96]. La réponse de Jésus n’est pas immédiatement compréhensible. Il dit : "Avant que Philippe te parle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu" [97]. Nous ne savons pas ce qu’il s’est passé sous ce figuier. Il est évident qu’il s’agit d’un moment décisif dans la vie de Nathanaël. Il se sent touché au plus profond du cœur par ces paroles de Jésus, il se sent compris et comprend : cet homme sait tout sur moi, Il sait et connaît le chemin de la vie, je peux réellement m’abandonner à cet homme. Et ainsi, il répond par une confession de foi claire et belle, en disant : "Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu ! C’est toi le roi d’Israël !" [98]. Dans cette confession apparaît un premier pas important dans l’itinéraire d’adhésion à Jésus. Les paroles de Nathanaël mettent en lumière un double aspect complémentaire de l’identité de Jésus : Il est reconnu aussi bien dans sa relation spéciale avec Dieu le Père, dont il est le Fils unique, que dans celle avec le peuple d’Israël, dont il est déclaré le roi, une qualification propre au Messie attendu. Nous ne devons jamais perdre de vue ni l’une ni l’autre de ces deux composantes, car si nous ne proclamons que la dimension céleste de Jésus, nous risquons d’en faire un être éthéré et évanescent, et si au contraire nous ne reconnaissons que sa situation concrète dans l’histoire, nous finissons par négliger la dimension divine qui le qualifie précisément.
Nous ne possédons pas d’informations précises sur l’activité apostolique successive de Barthélemy-Nathanaël. Selon une information rapportée par l’historien Eusèbe au IV siècle, un certain Pantenus aurait trouvé jusqu’en Inde les signes d’une présence de Barthélemy [99]. Dans la tradition postérieure, à partir du Moyen Age, s’imposa le récit de sa mort par écorchement, qui devint ensuite très populaire. Il suffit de penser à la très célèbre scène du Jugement dernier dans la Chapelle Sixtine, dans laquelle Michel-Ange peignit saint Barthélemy qui tient sa propre peau dans la main gauche, sur laquelle l’artiste laissa son autoportrait. Ses reliques sont vénérées ici à Rome, dans l’église qui lui est consacrée sur l’Ile Tibérine, où elles furent apportées par l’empereur allemand Otton III en l’an 983. En conclusion, nous pouvons dire que la figure de saint Barthélemy, malgré le manque d’information le concernant, demeure cependant face à nous pour nous dire que l’on peut également vivre l’adhésion à Jésus et en témoigner sans accomplir d’œuvres sensationnelles. C’est Jésus qui est et reste extraordinaire, Lui à qui chacun de nous est appelé à consacrer sa propre vie et sa propre mort.
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[1] Cf. Pierre Jounel, Le Culte des Saints dans les Basiliques du Latran et du Vatican au douzième siècle, École Française de Rome, Palais Farnèse, 1977.
[2] Ps. 18, 4.
[3] C’est-à-dire pour servir de témoignage et de preuve irrécusable du soin que Dieu a pris de leur faire annoncer la doctrine du salut, et de l’opiniâtreté avec laquelle ils l’ont refusée.
[4] Matth. 10, 17.
[5] On dit neuf Psaumes aux têtes des Saints, c’est-à-dire trois Psaumes par Nocturne, parce qu’ils sont devenus dignes de monter jusqu’à la hauteur des deux, où habitent les neuf chœurs des Anges ; Chaque Nocturne nous montre le Saint qu’on honore, sous un aspect différent. Au premier Nocturne on peut le contempler dans les idées de Dieu, admirer ses desseins sur lui. Au second il apparaît dans sa vie terrestre, c’est pourquoi les Leçons contiennent en abrégé son histoire. Au troisième Nocturne, nous exaltons l’état glorieux dans lequel il est entré ; nous lisons un Évangile sur le royaume de Dieu et nous finissons par un cantique d’actions de grâces :le Te Deum. Au premier Nocturne des Apôtres, le Ps, 18 montre la mission reçue par l’Apôtre ; le Ps. 33, les bénédictions assurées à ses travaux et à ses prières ; le Ps. 44, la victoire qui l’attend.
[6] Ps. 18, 4.
[7] Leur prière a été instante. Point de saint qui n’ait connu l’épreuve et n’ait dû recourir à Dieu par le cri du cœur.
[8] Ps. 33, 17.
[9] Princes de l’ordre spirituel qui ne laisseront pas que d’assujettir toute la terre à leur domination bienfaisante. (Lesêtre). Après leur mort les lois qu’ils ont données demeurent fermes et intactes quoique les démons s’efforcent de les renverser. (S. Chrysostome).
[10] En leur faisant prêcher l’Évangile, Dieu a mis toutes les nations sous l’obéissance des Apôtres et ceux-ci devant avoir des successeurs dans tous les temps, ils prêcheront le nom du Seigneur à toute génération.
[11] Ps. 44, 17.
[12] Ps. 18, 4.
[13] Ma conscience n’est point pure du fait que vous la louez. Pourquoi louez-vous ce que vous ne voyez pas ? Qu’il me loue, Celui qui voit ; qu’il me corrige aussi s’il voit là quelque chose qui offense ses yeux. (S. Augustin).
[14] Dans les ténèbres de ces choses humaines, c’est-à-dire des pensées d’autrui, si nous ne pouvons éviter les soupçons, nous devons du moins nous retenir d’avoir un avis ferme et définitif pour ne pas juger avant le temps, avant que vienne le Seigneur. (S. Augustin). Excuse l’intention, si tu ne peux excuser l’acte ; suppose l’ignorance, la surprise, la fragilité. (S. Bernard).
[15] Après avoir fortifié ses Apôtres pour le moment du combat, le Christ leur enseigne une tactique qui manifestera toute sa puissance, quand les envoyant dénués de tout au milieu des loups, il leur demande de n’opposer aux loups que la douceur de la brebis. Sa puissance apparaîtra en ceci que non seulement ils ne périront pas, mais qu’ils seront victorieux des loups en les transformant. (Ayons donc honte quand, à rencontre des préceptes du Sauveur qui est pasteur de brebis et non de loups, nous attaquons en loups nos ennemis).
[16] Matth. 10, 16.
[17] La force et la consolation des Apôtres vient de cette parole : C’est moi qui vous envoie. Vous aurez, leur dit le Sauveur, la prudence du serpent pour ne pas vous laisser prendre aux embûches, et la simplicité de la colombe, afin de ne jamais rendre le mal pour le mal. (S. Chrysostome). — Le serpent a fait valoir la beauté de l’arbre défendu, il faudra que vous fassiez valoir l’arbre de la croix. Vous devez imiter en quelque chose la prudence du serpent, mais en tout la simplicité de la colombe. (S. Hilaire).
[18] Jn. 12, 36.
[19] Qu’est-ce qui te distingue ? Si c’est ta foi, elle provient de l’appel divin. Tu n’as pas reçu seulement ceci ou cela, mais tout ce que tu as. (S. Chrysostome). On voit ici combien l’humilité des Apôtres était profonde et vraie.
[20] Destinés à la mort. Allusion aux souffrances et aux ignominies inséparables de la vie apostolique. (Bayle).
[21] Matth. 11, 29.
[22] Ceux qui aiment le Christ sont insensés aux yeux du monde. (S. Ambroise).
[23] Vous êtes sages dans le Christ, vous n’osez rendre publiquement témoignage à sa croix et ne supportez pour lui aucune persécution. Vous êtes forts, vous vivez dans la sécurité quant aux biens extérieurs. (S. Thomas d’Aquin). Les Apôtres souffraient ainsi, et, pourtant ils n’étaient point abandonnés ; car la divine providence proportionnait à leur égard l’abondance et la pauvreté autant qu’il leur était nécessaire pour l’exercice de la vertu.
[24] Nous travaillons, soit pour éviter d’être à charge soit pour donner l’exemple.
[25] C’est en nous annonçant l’Évangile que les Apôtres nous ont fait naître à Jésus-Christ, car l’homme vit en Jésus-Christ par la foi. (S. Thomas).
[26] Matth. 10, 18.
[27] Dans le premier Psaume du II* Nocturne on peut voir l’Apôtre soutenu par la grâce divine, parcourir le monde et soumettre les nations au vrai Dieu ; le 2e Psaume nous le montre rendant à ses frères le droit qu’ils avaient perdu à l’héritage du ciel ; et dans le 3e Psaume nous l’admirons surmontant tous les obstacles et triomphant des oppositions.
[28] Les princes du peuple chrétien sont les vrais enfants d’Abraham, car les Juifs et les Gentils convertis ne forment plus qu’un seul peuple. (S. Thomas).
[29] Ps. 46, 9.
[30] L’héritage que Dieu donne à ceux qui le craignent, c’est sa protection ici-bas, sa gloire au ciel.
[31] Ps. 60, 5.
[32] Ps. 63, 10 : Après avoir reçu le Saint-Esprit, les Apôtres comprirent le mystère de la Croix et des anéantissements de Notre-Seigneur ; tandis que les Juifs s’en scandalisaient.
[33] Ps. 44, 17.
[34] La vie des Apôtres a réalisé les promesses contenues dans les béatitudes.
[35] Matth. 5, 11.
[36] Luc. 6, 22.
[37] Apoc 7, 1.
[38] Au troisième Nocturne on répète souvent : Allelúia ; c’est que le 3e Nocturne rappelle la 3e et heureuse période du genre humain, marquée par des grâces très abondantes, par la résurrection de N.-S. et des bienfaits que les Apôtres ont été les premiers à goûter. Nous voyons par le premier Ps. de ce Nocturne que la glorification des Saints au Ciel est proportionnée à leurs peines sur la terre : par le second Ps., la joie qu’ils doivent goûter en voyant leur œuvre accomplie ; par le troisième, la part qu’ils reçoivent à l’empire du Sauveur en récompense de leur éminente justice.
[39] Littéralement les cornes des justes, « ce qui signifie que les justes seront élevés en gloire » (Bx. Bellarmin) et redoutables aux ennemis de Dieu.
[40] Ps. 74, 10.
[41] Ps. 96, 12.
[42] Ps. 98, 8.
[43] Ps. 138, 17.
[44] Jn. 15, 12.
[45] Jn. 15, 13.
[46] Jn. 15, 14.
[47] Matth. 5, 9.
[48] En souffrant et en mourant pour Dieu, on garde son âme pour la vie éternelle, et on obtient le salut d’autres âmes encore. « La patience nous donne la possession de nos âmes ; dès que nous nous commandons de souffrir, nous devenons les maîtres absolus de nous-mêmes ». (Saint Grégoire). La patience est le grand instrument de la perfection chrétienne, puisque l’Homme-Dieu nous a sauvés par la patience, dont sa passion est la plénitude. (Abbé Bantain).
[49] Luc. 21, 19.
[50] C’est par la prédication des Apôtres que nous devons la grâce de faire partie de la sainte Église.
[51] On emploie ordinairement le pluriel au Commun des Apôtres, même lorsqu’on n’en fête qu’un seul, d’abord parce que c’est l’office des Apôtres saint Pierre et saint Paul qui a été transféré aux autres Apôtres, et ensuite parce que le chœur des Apôtres est tellement un que tous participent à la fête d’un seul.
[52] Ps. 63, 10.
[53] Les secondes Vêpres ont des Ant. propres pour donner plus de solennité aux fêtes des Apôtres et parce qu’ils se rapprochent davantage de Jésus-Christ dont les fêtes sont enrichies d’un grand nombre d’Antiennes. De plus les Ant. signifient la charité, or cette vertu brillait dans les Apôtres plus que dans les autres Saints : « La charité nous presse »(2 Cor. 5, 14), disait saint Paul.
[54] Ps. 109, 4.
[55] Ps. 112, 8.
[56] Ps. 115, 16
[57] C’est du milieu de tribulations sans nombre que les Apôtres ont jeté dans les sillons de la Judée et de la gentilité le grain de la prédication évangélique. — Et nous, en cette vie qui est pleine de larmes, que sèmerons- nous ? De bonnes œuvres et sans relâche, car au temps voulu, nous moissonnerons sans fatigue. (S. Augustin).
[58] Ici-bas l’on sème dans les larmes, pour moissonner au Ciel dans l’allégresse.
[59] Ps. 125, 6.
[60] Ps. 138, 17.
[61] C’est par la prédication des Apôtres que nous devons la grâce de faire partie de la sainte Église.
[62] On emploie ordinairement le pluriel au Commun des Apôtres, même lorsqu’on n’en fête qu’un seul, d’abord parce que c’est l’office des Apôtres saint Pierre et saint Paul qui a été transféré aux autres Apôtres, et ensuite parce que le chœur des Apôtres est tellement un que tous participent à la fête d’un seul.
[63] Ps. 63, 10.
[64] Gen. VIII. IX.
[65] Isai. LII, 7.
[66] Psalm. XLIV.
[67] Fils de Tholmaï.
[68] Johan. I, 45-51.
[69] Ibid. XXI.
[70] Les Mekhitaristes, arméniens moines de saint Benoît.
[71] Un des soixante-douze.
[72] Gal. I, 18.
[73] Johan. X, 16.
[74] Hist. eccl. Lib. V, C. L.
[75] De Script, eccl. C. XXXVI.
[76] Psalm. XVII, 12.
[77] Dion. De mystica theol. C. I, § 3.
[78] Decretal. Lib. III, Tit XLVI c. 2 Consilium.
[79] Collecta diei.
[80] P. G., LXXXVI, 212.
[81] Procopio, De aedif. II, 2, 3.
[82] Il est vraiment… Par votre piété éternelle, vous n’abandonnez pas votre Église, mais par les bienheureux Apôtres, vous l’enseignez continuellement et la gardez sans fin.
[83] Jean, 21, 1.
[84] Cf. Mt. 10, 3 ; Mc. 3, 18 ; Lc. 6, 14.
[85] Cf. Ac. 1, 13.
[86] Cf. Jn. 21, 2.
[87] Cf. Jn. 2, 1-11.
[88] Jn. 1, 45.
[89] Jn. 1, 46a.
[90] voir également Jn. 7, 42.
[91] Cf. Mt. 2, 1 ; Lc. 2, 4.
[92] Jn. 1, 46b.
[93] Jn. 4, 42.
[94] Jn. 1, 47.
[95] Ps. 32, 2.
[96] Jn. 1, 48a.
[97] Jn. 1, 48b.
[98] Jn. 1, 49.
[99] Cf. Hist. eccl. V, 10, 3.
En réponse à 24/08 St Barthélemy, apôtre, je me suis laissée transportée par les écrits sur la liturgie pour Saint-Barthélémy, l’apôtre du Christ. Les commentaires du Pape Benoit XVI nous éclairent beaucoup sur la vie de Saint-Barthélémy-Nathanael, et nous dévoilent, ce à quoi le Christ nous fait comprendre à travers le vécu et la vie de ses saints. Tous, sans exception, pour ma part ont donné leur vie au Christ pour la Gloire de Dieu et pour nous donner leur modèle afin de nous ramener vers Dieu le Père, par Jésus dan l’Esprit-Saint avec l’immaculée Conception , la Vierge Marie, Mère de Dieu et des hommes. A nous aussi, nous pouvons nous adhérer au Christ et le suivre dans ses actions les plus ordinaires mais rendues extraordinaires par le Christ. Tous ont cru, et c’est pour cela qu’ils ont pu suivre le Christ.
Guylène