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03/02 St Blaise, évêque et martyr

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Sommaire

  Textes de la Messe  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  

La passion latine de St Blaise indique le 3 février pour sa mort et c’est à ce jour qu’il apparaît dans les calendriers au IXe siècle, tandis que les byzantins le fêtent le 11.

A partir du Xe et du XIe siècles, son culte connu une exceptionnelle diffusion due à un passage de sa passion, et à la bénédiction des cierges pour guérir les maux de gorges (voir ici)

A Rome la première mention du saint est de 955 par une bulle du pape Agapit II.

Textes de la Messe

die 3 februarii
le 3 février
SANCTI BLASII
SAINT BLAISE
Ep. et Mart.
Evêque et Martyr
Commemoratio (ante CR 1960 : simplex)
Commémoraison (avant 1960 : simple)
Missa Sacerdótes Dei, de Communi unius Martyris 2 loco.Messe Sacerdótes Dei, du Commun d’un Martyr 2.

Office

Leçons des Matines avant 1960

Troisième leçon. Blaise brillait par toutes les vertus, à Sébaste en Arménie, lorsqu’il fut élu Évêque de cette ville. A l’époque où Dioclétien exerçait son insatiable cruauté contre les Chrétiens, le Saint se retira dans une caverne du mont Argée, et il y demeura caché jusqu’à ce que, découvert par les soldats du gouverneur Agricola qui se livraient à la chasse, il fut conduit devant ce magistrat et jeté, par son ordre, en prison. Là il guérit beaucoup de malades qu’on lui amenait à cause de sa réputation de sainteté ; parmi ces malades se trouva un enfant qui se mourait parce qu’une arête s’était fixée transversalement dans sa gorge : les médecins avaient désespéré de le guérir. Blaise comparut à deux reprises devant le gouverneur, et comme ni les flatteries ni les menaces ne pouvaient le déterminer à sacrifier aux idoles, il fut d’abord battu de verges, ensuite déchiré avec des peignes de fer sur le chevalet ; il eut enfin la tête tranchée, et donna ainsi un glorieux témoignage de sa foi au Christ, notre Seigneur, le trois des nones de février.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Maintenant que l’Église a clos pour nous la touchante Quarantaine de la Naissance du Sauveur, et qu’elle nous a ouvert la source des fortes et sérieuses méditations qui doivent nous préparer pour la pénitence, chaque Fête des Bienheureux doit nous apporter une impression propre à nourrir en nous l’esprit de ce saint Temps. Dans la période dont nous sortons, tous les amis de Dieu que nous avions à fêter, nous apparaissaient rayonnants des joies de la Naissance de l’Emmanuel ; ils formaient sa cour radieuse et triomphante. D’ici à la Résurrection du Fils de Dieu, nous aimerons à les considérer surtout dans les labeurs du pèlerinage de cette vie. Ce qui nous importe aujourd’hui, c’est de voir et d’étudier comment ils ont vaincu le monde et la chair. « Ils allaient, dit le Psalmiste, et ils jetaient la semence sur le sillon, l’arrosant de leurs pleurs ; mais ils reviendront dans l’allégresse, chargés des gerbes que leurs sueurs auront produites [1]. » Espérons qu’il en sera de même pour nous, à la fin de cette laborieuse carrière, et que le Christ ressuscité nous saluera comme ses membres vivants et renouvelés. Dans la période que nous avons présentement à traverser, les Martyrs abondent, et nous débutons aujourd’hui par un des plus célèbres. Sébaste, en Arménie, fut honorée par ses vertus pastorales et par sa glorieuse Passion ; bientôt la même ville nous fournira dans un seul jour quarante soldats Martyrs. La dévotion envers saint Blaise est demeurée très vive en Orient, surtout en Arménie, et son culte, introduit de bonne heure dans les Églises de l’Occident, y a toujours été très populaire. Sa fête n’étant néanmoins que du degré simple, l’Église Romaine n’a consacré à son honneur que la courte Légende que nous donnons ici.

Blaise fleurissait en toute sorte de vertus à Sébaste en Arménie, lorsqu’il fut élu évêque de cette ville. Au temps où Dioclétien exerçait son insatiable cruauté contre les Chrétiens, le saint se retira dans une caverne du mont Argée, où il demeura caché jusqu’à ce qu’ayant été découvert par des soldats du gouverneur Agricolaüs, qui se livraient à la chasse, il fut conduit devant ce magistrat et jeté en prison par son ordre. Là, il guérit plusieurs malades qu’on lui amena, à cause de la réputation de sainteté dont il jouissait, et entre autres un enfant qui se mourait pour avoir avalé une arête qui lui était demeurée de travers dans le gosier, en sorte que les médecins désespéraient de le sauver. Biaise comparut deux fois devant le gouverneur, sans que l’on pût, ni par caresses, ni par menaces, le persuader de sacrifier aux idoles. Il fut donc d’abord battu de verges, ensuite déchiré avec des peignes de fer sur le chevalet, et enfin il eut la tête tranchée, rendant un glorieux témoignage au Seigneur Jésus-Christ, le trois des nones de février.

Nous unissons nos voix au concert de louanges que vous adressent toutes les Églises qui sont sous le ciel, ô glorieux Martyr ! En retour de nos hommages, du sommet de la gloire où vous régnez, abaissez vos regards sur nous, et voyez les fidèles de la chrétienté tout entière qui se préparent aux saintes expiations de la pénitence, et qui songent à revenir au Seigneur leur Dieu par les larmes et la componction. Souvenez-vous de vos propres combats, et assistez-nous dans le travail de renouvellement que nous allons entreprendre. Vous n’avez pas craint les tourments de la mort ; et quelque rude qu’ait été l’épreuve, vous l’avez subie avec courage. Obtenez-nous la constance dans une carrière moins périlleuse. Nos ennemis ne sont rien auprès de ceux qu’il vous a fallu vaincre ; mais ils sont perfides, et si nous les ménageons, ils peuvent nous abattre. Obtenez-nous le secours divin par lequel vous avez triomphé. Nous sommes les fils des Martyrs ; que leur sang ne dégénère pas en nous. Souvenez-vous aussi, saint Pontife, des heureuses contrées que vous arrosâtes de votre sang. La foi pour laquelle vous avez donné votre vie s’y était altérée ; des jours meilleurs semblent briller enfin. Par vos prières paternelles, rendez l’Arménie à l’Église catholique, et consolez, par le retour de leurs frères, les fidèles qui ont su s’y conserver orthodoxes, parmi tant de périls.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Ce saint évêque, martyrisé à Sébaste de Cappadoce sous Licinius, est entré dans le calendrier romain vers le XIe siècle, en raison du grand développement que prit alors son culte dans la Ville éternelle, où s’élevèrent en son honneur trente-cinq églises au moins. La plus célèbre était celle ad caput seccutae, près de l’actuelle via Giulia, et qui, refaite en 1072 par l’abbé Dominique, atteint une telle renommée qu’elle fut mise au nombre des vingt-quatre abbayes privilégiées de Rome.

Voici la curieuse épigraphe léonine qui rappelle la construction de cette église :

HOC • FVIT • INCOEPTVM • RENOVARI • TEMPORE • TEMPLVM
VRBIS • ALEXANDRI • ROMANI • PRAESVLIS • ANNIS
ANNVS • ERAT • DVODENVS • ET • IPSE • SECVNDVS
ANNVS • MILLENVS • GEMINVS • TVNC • SEPTVAGENVS
TEMPORE • QVO • VERBVM • CONCEPIT • VIRGO • SVPERNVM
ANNVS • IN • AVGVSTO • CVRREBAT • MENSE • PERVSTO
SEXTA • DIADENA • ET • FVERAT • INDICTIO • DENA
ABBAS • DOMINICVS • MERITIS • ET • NOMINE • DIGNVS
HANC • AEDEM • COEPIT • PLENE • COMPLEVIT • ET IDEM
HICQVE • CRVCIS • LIGNVM • POSVIT • VENERABILE • DIGNVM
ET • VESTEM • DIVAE • GENITRICIS • QVIPPE • MARIAE
ANDREAS • SCI • BLASII • DARIAEQVE • CRISANTHI
PAPAE • SYLVESTRI • DIONYSII • NECNON • SEVERI
HONORI • STEPHANI • MARCI • MARCELLIQVE
TRANQV1LLINI • NICOSTRATI • CAESARISQVE
AC • AQVILAE • NEREI • VEL • ACHILLEI
VEL • ERASMI • ATQVE • CATHARINAE • SEV • SANCTORVM • XL • SCE • CAECILIAE
PRISCAE • ZOESQVE • SOPHIAE
HAE • SVNT • RELIQVIAE • QVIBVS • ALMVS • FIT • LOCVS • ISTE
NECNON • MVLTORVM • NESCIMVS • NOMINA • QVORVM

Les Orientaux célèbrent la fête de ce célèbre évêque de Sébaste le 11 février.

On dit que l’on conserve, dans la basilique vaticane, parmi les saintes reliques, la gorge du Martyr, transportée là sous Eugène IV, de l’abbaye ad caput seccutae, où on la conservait auparavant. Dans une autre église de la région Arenula, S. Blasius arcariorum, on conservait au moyen âge — du moins le croyait-on alors — l’anneau épiscopal du saint, aujourd’hui gardé dans l’église de Saint-Charles a’ Catinari, qui lui a succédé à peu près sur le même emplacement.

La messe est entièrement celle du Commun des martyrs pontifes, Sacerdótes Dei.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Bénédiction de saint Blaise.

1. Saint Blaise. — Jour de mort : 3 février, vers 316. Tombeau : à Paris. Image : On le représente en évêque avec un séran de fer (l’instrument de son supplice), avec deux cierges dans la main. Sa vie : Le martyrologe relate : « A Sébaste, en Arménie (Asie Mineure), la mort de saint Blaise, évêque et martyr ; il avait accompli plusieurs miracles, quand le gouverneur Agricolaus le fit battre très longtemps de verges et le fit étendre sur un chevalet de bois. Là, avec des peignes de fer, on lui arracha la chair des os et ensuite on l’enferma dans un horrible cachot. Après avoir essayé en vain de le noyer dans un lac, le juge dont on a parlé le fit décapiter avec deux jeunes compagnons. Déjà avant lui, sept femmes, qu’on avait arrêtées comme chrétiennes, au moment où elles recueillaient, comme une relique, le sang du martyr qui coulait à terre, furent mises à mort par le glaive, après de terribles tortures. » (Cette relation est en grande partie légendaire). Blaise, avant son élévation à l’épiscopat, exerçait la médecine et, en imitation du Sauveur, l’unissait, pour des motifs de zèle pastoral, au ministère sacerdotal. Il souffrit probablement sous Licinius (316). Il compte, comme thaumaturge, parmi les quatorze saints auxquels on a recours dans les besoins extrêmes ; on l’invoque particulièrement dans la détresse spirituelle causée par des péchés graves non avoués, ainsi que contre les maux de gorge. On recourt à lui, dans ce dernier cas, à cause de la guérison miraculeuse d’un enfant qui avait avalé une arête de poisson. C’est pour la même raison que, dans nos régions, on donne, le jour de sa fête, la bénédiction de saint Blaise, contre tous les maux de gorge.

2. La messe (Sacerdótes Dei). — La messe est la seconde du commun d’un martyr pontife. L’entrée du cortège sacerdotal symbolise le vénérable évêque. L’Église exhorte non seulement les prêtres mais encore les laïcs de cœur saint et humble » à louer Dieu et, dans le Benedicite qui suit, toute la création s’unit à ce chant de louange. Les deux lectures représentent le martyr, toutes deux sont riches d’enseignements. Immédiatement après la profession solennelle de saint Pierre, près de Césarée de Philippe, Notre Seigneur entreprend de préparer les siens à sa mort sur la Croix. Il prédit pour la première fois sa Passion et donne son premier sermon de la Croix. Dans ce sermon, il fait un pas de plus. Il ne suffit qu’il souffre lui-même, ses disciples doivent, eux aussi, se charger de leur croix et le suivre. L’Église nous adresse ce sermon de la Croix en la fête de notre saint martyr pontife, car celui-ci l’a mis en pratique dans sa vie. Il s’est renoncé lui-même, il s’est chargé de la croix et il a haï sa vie sur la terre, c’est pourquoi, il a part à la promesse : le Fils de l’Homme viendra dans la majesté de son Père, entouré de ses anges et il donnera la récompense (Év.). Notre saint, au jour de sa mort, a vu le Seigneur venir à lui. A l’Épître, le saint martyr se tient devant nous et nous dit : ce n’est qu’en participant à mes souffrances que vous aurez part à ma « consolation ». Ainsi, nous déposons, à l’Offertoire, notre croix sur l’autel et nous recevons, à la Communion, le gage de la céleste « couronne ornée de pierres précieuses » (Comm.).

3. Les sacramentaux. — Aujourd’hui, l’Église nous donne la bénédiction de saint Blaise. Ceci nous invite à penser aux bénédictions. L’amour maternel de l’Église ne se manifeste pas seulement dans les riches dons, qu’elle nous accorde à pleines mains dans le Sacrifice eucharistique, dans les sacrements et dans le Saint-Office ; il se montre encore dans le souci qu’elle a de nos petits besoins journaliers. Elle nous suit dans nos occupations les plus simples et nous aide dans nos besoins personnels. Et cela, elle le fait au moyen des sacramentaux, que nous appelons aussi bénédictions. Nous Pouvons distinguer trois sortes de sacramentaux : ceux qui nous facilitent la voie de la sainteté, ceux qui rehaussent pour nous le culte divin et ceux qui nous accompagnent dans la vie quotidienne. Les premiers sont les bénédictions d’objets qui servent au culte ; ce dont on se sert pour Dieu doit être séparé du monde qui se trouve encore sous la malédiction du péché, mis à part et sanctifié. Les seconds ont pour objet de donner au culte divin plus d’attrait et d’édification pour notre foi ; à ce second genre appartiennent : tout l’ensemble des cérémonies, l’encens, les lumières, l’eau bénite, les ornements et les vases précieux. Le troisième groupe essaie de faire dériver le flot de la Rédemption jusque dans les occupations ordinaires de la vie de chaque jour. Ce dernier groupe n’est pas encore assez connu et honoré. L’Église a, pour presque chaque objet d’usage dans la vie, pour chaque action et chaque démarche du chrétien, une bénédiction spéciale, pour chaque mal, un adoucissement et une guérison. Dans cette catégorie rentrent : la bénédiction de saint Blaise d’aujourd’hui, en partie la bénédiction des cierges d’hier, la bénédiction des maisons le jour de l’Épiphanie, la bénédiction du vin à la fête de Saint-Jean, la bénédiction des aliments à Pâques, etc. Assurément le chrétien obéit à la parole du Seigneur : « Cherchez d’abord le royaume de Dieu », la vie divine de la grâce est ce qui lui tient le plus au cœur et il se soumet de bon gré à la volonté de Dieu même lorsque quelque désagrément le menace ; mais il sait aussi que la seconde partie de la parole du Sauveur s’applique à lui : « tout le reste vous sera donné par surcroît. »

[1] Psalm. CXXV.