Accueil - Missel - Sanctoral

04/02 St André Corsini, évêque et confesseur

Version imprimable de cet article Version imprimable Partager


Sommaire

  Textes de la Messe  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  

Religieux Carme, élu évêque de Fiesole en 1349. Mort à Florence en 1373. Canonisé en 1622, Fête en 1697.

Textes de la Messe

die 4 februarii
le 4 février
SANCTI ANDREÆ CORSINI
SAINT ANDRÉ CORSINI
Ep. et Conf.
Evêque et Confesseur
III classis (ante CR 1960 : duplex maius)
IIIème classe (avant 1960 : double majeur)
Missa Státuit, de Communi Confessoris Pontificis I loco, præter orrationem sequentem :Messe Státuit, du Commun d’un Confesseur Pontife I, sauf l’oraison suivante :
Oratio.Collecte
Deus, qui in Ecclésia tua nova semper instáuras exémpla virtútum : da pópulo tuo beáti Andréæ Confessóris tui atque Pontíficis ita sequi vestígia ; ut assequátur et prǽmia. Per Dóminum.O Dieu, qui renouvelez constamment les exemples des vertus dans votre Église, donnez à votre peuple de suivre les traces du bienheureux André, votre Confesseur et Pontife, en sorte qu’il parvienne aux mêmes récompenses.
Secreta CSecrète
Sancti tui, quǽsumus, Dómine, nos ubíque lætíficant : ut, dum eórum mérita recólimus, patrocínia sentiámus. Per Dóminum.Que le souvenir de vos Saints nous soit, ô Seigneur, en tous lieux, un sujet de joie, afin que nous ressentions la protection de ceux dont nous célébrons à nouveau les mérites.
Postcommunio CPostcommunion
Præsta, quǽsumus, omnípotens Deus : ut, de percéptis munéribus grátias exhibéntes, intercedénte beáto Andréa Confessóre tuo atque Pontífice, benefícia potióra sumámus. Per Dóminum.Accordez-nous, s’il vous plaît, ô Dieu tout-puissant, qu’en rendant grâces pour les dons reçus, nous recevions plus de bienfaits encore grâce à l’intercession du bienheureux André votre Confesseur et Pontife.

Office

Leçons des Matines avant 1960

Au deuxième nocturne.

Quatrième leçon. André naquit à Florence de la noble famille des Corsini ; ses parents, qui l’avaient obtenu de Dieu par leurs prières, le consacrèrent, à la bienheureuse Vierge. Un présage divin montra, dès avant sa naissance, ce qu’il devait être un jour : pendant que sa mère était enceinte, il lui sembla, durant son sommeil, qu’elle avait mis au monde un loup qui, se dirigeant vers l’église des Carmes, fut soudain changé en agneau, dans le vestibule même du temple. André reçut dans sa jeunesse, une éducation pieuse et conforme à son rang ; et comme il se laissait aller peu à peu au vice, il fut souvent repris par sa mère. Mais dès qu’il sut qu’il avait été consacré à la Vierge Mère de Dieu par un vœu de ses parents, l’amour de Dieu s’alluma dans son cœur, et, averti de la vision de sa mère, il embrassa l’Institut des Carmes, dans lequel il eut à souffrir diverses tentations de la part du démon, mais rien ne put jamais le détourner de son dessein d’être religieux. Envoyé bientôt à Paris, il y suivit le cours des études et y obtint le grade de docteur, puis, rappelé dans sa patrie, il fut préposé au gouvernement de son Ordre en Toscane.

Cinquième leçon. Sur ces entrefaites, l’Église de Fiesole, devenue veuve de son pasteur, le choisit pour son Évêque. André, s’estimant indigne de cette charge, s’enfuit et demeura longtemps caché. Le lieu de sa retraite ayant été miraculeusement révélé par la voix d’un enfant, il fut trouvé hors de la ville, et reçut la consécration épiscopale de crainte de s’opposer à la volonté divine. Revêtu de cette dignité, il s’appliqua avec plus de soin que jamais à la pratique de l’humilité, vertu qu’il avait toujours cultivée, et unit à la sollicitude pastorale la miséricorde envers les pauvres, ta libéralité, l’assiduité à l’oraison, les veilles, et les autres vertus ; il fut encore illustre par l’esprit de prophétie : de telle sorte que tous célébraient sa sainteté.

Sixième leçon. Les mérites d’André poussèrent Urbain V à l’envoyer à Bologne, en qualité de légat, pour apaiser des troubles. Le Saint eut beaucoup à souffrir dans l’accomplissement de cette mission, et il éteignit par sa grande prudence les inimitiés ardentes qui avaient armé les citoyens les uns contre les autres ; la tranquillité rétablie, il revint vers les siens. Bientôt, épuisé par les travaux assidus et par les macérations volontaires de la chair, et après avoir reçu de la bienheureuse Vierge l’annonce de sa mort, il partit pour le royaume céleste, l’an du Seigneur mil trois cent soixante-treize, en la soixante et onzième année de son âge. André étant devenu illustre Dar de nombreux et éclatants miracles, Urbain VIII l’inscrivit au nombre des Saints, Son corps repose à Florence dans l’église de son Ordre, et il y est honoré avec la plus grande vénération par les habitants, qui ressentirent plus d’une fois sa protection dans de pressants périls.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Aujourd’hui, c’est un saint Évêque qui, par sa vie austère et son zèle ardent pour le salut des âmes, vient nous inviter à songer sérieusement à notre réconciliation avec Dieu. Moins célèbre dans l’Église que beaucoup d’autres saints Confesseurs, il doit à Clément XII, membre de l’illustre famille Corsini, l’honneur de briller avec plus d’éclat au Cycle de la sainte Église. Mais le Pontife n’était que l’instrument de la divine Providence. Le saint Évêque de la petite ville de Fiesole a toujours cherché l’obscurité durant sa vie, et Dieu a voulu le glorifier dans toute l’Église, en inspirant au Pasteur suprême la pensée de le placer sur le Calendrier universel. Au reste, André fut pécheur avant de devenir un saint ; son exemple nous encouragera à revenir sincèrement à Dieu.

Écoutez, saint Pontife, la prière des pécheurs qui désirent apprendre de vous la voie qui ramène à Dieu. Vous avez fait l’épreuve de ses miséricordes ; c’est à vous de les obtenir pour nous. Soyez donc propice au peuple chrétien, en ces jours où la grâce de la pénitence est offerte à tous ; par vos prières, faites descendre sur nous l’esprit de componction. Nous avons péché, et nous sollicitons le pardon ; fléchissez en notre faveur le cœur de Dieu. De loups rendez-nous agneaux ; fortifiez-nous contre nos ennemis ; faites-nous croître dans la vertu d’humilité qui brilla en vous avec tant d’éclat, et demandez au Seigneur que la persévérance couronne nos efforts, comme elle a couronné les vôtres, afin que nous chantions avec vous et comme vous les miséricordes de notre commun Rédempteur.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

La fête de cet insigne évêque de Fiesole (+ 1373) fut d’abord introduite dans le Missel romain par Alexandre VII sous le rite semi-double ; puis Clément XII, qui était de la famille Corsini, l’éleva au rite double, et il érigea à son parent une splendide chapelle dans la basilique du Latran.

La messe est celle du Commun des confesseurs pontifes, Státuit.

La première collecte est la suivante : « O Dieu qui suscitez toujours dans votre Église des exemples de vertu, faites que votre peuple, suivant les traces du bienheureux André, votre confesseur et pontife, en puisse aussi obtenir la récompense. Par notre Seigneur, etc. »

La première lecture est prise, ça et là, des chapitres XLIV et XLV de l’Ecclésiastique. Elle exalte les fonctions épiscopales, qui sont essentiellement un ministère de réconciliation et de paix entre Dieu et les hommes, entre l’homme et son semblable. La grâce du Seigneur prépare le prêtre à cette double mission, car c’est avec .raison que saint Bernard a dît au sujet du ministre de Dieu : si non placet, non plaçât. La charge pastorale exige donc, non pas une bonté quelconque, mais un éminent état de sainteté et de donation entière et absolue du prêtre à Dieu, afin qu’il soit réellement ce que la sainte Écriture entend par ces mots : SacerdotesDomini... sancti Deo suo. Le répons-graduel et le verset alléluiatique sont communs à la fête de saint Pierre Chrysologue le 4 décembre. Après la Septuagésime, le psaume-trait est identique à celui de la messe de saint Pierre Nolasque le 31 janvier.

La lecture évangélique est la même que pour la fête de saint Nicolas, le 6 décembre ; l’antienne de l’offertoire est semblable à celle de la fête de saint Damase.

La collecte sur les oblations a un caractère général : « Que vos, élus, Seigneur, nous assistent en toute circonstance ; en sorte que, quand nous vénérons leurs mérites, nous puissions ressentir l’efficace de leur patronage. »

Comme l’on voit, ces messes du Commun sont des arrangements tardifs, dans lesquels les règles classiques de la liturgie sont quelque peu oubliées. Dans le cas présent, il est étrange que la prière sur les oblations ne nomme même pas celles-ci !

L’antienne pour la communion est semblable à celle du jour de saint Sabbas, le 5 décembre.

La collecte d’action de grâces exprime ce souhait, que l’intercession du saint dont on célèbre le natale, et les sentiments d’humble gratitude que répand dans notre cœur la divine Eucharistie, servent à nous rendre de plus en plus dignes de la grâce céleste.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Pour la conversion des âmes gravement égarées.

1. Saint André. — Jour de mort : 6 janvier 1373. Tombeau : à Florence, dans le couvent des Carmes. Image : on le représente en évêque, avec un loup et un agneau à ses pieds. Sa vie : Saint André Corsini vécut de 1302-1376. Comme sa mère le portait encore dans son sein, elle eut un songe : il lui sembla qu’elle avait enfanté un loup qui courait vers le couvent des Carmes et qui, arrivé à la porte de l’église, se changeait immédiatement en agneau. L’enfant fut élevé par ses parents dans la piété et la crainte de Dieu, mais il s’adonna peu à peu aux joies du monde, ce qui lui attira souvent des reproches de sa mère. Mais ayant appris que, par un vœu de ses parents, il avait été consacré à la Sainte Vierge, il rentra en lui-même et, à l’âge de 17 ans, se fit admettre dans l’Ordre des Carmes. Là, il eut à souffrir beaucoup d’attaques et de tentations de l’Esprit mauvais, mais rien ne put le détourner de sa résolution d’entrer dans cet Ordre. Ce fut un homme d’une pénitence austère, il jeûnait sans relâche, ne quittait jamais son cilice et récitait chaque jour les psaumes de la pénitence. Il eut le don particulier de ramener à Dieu les âmes gravement égarées. En 1360, il fut nommé, malgré ses efforts pour se dérober à cet honneur, évêque de Fiesole.

2. La messe (Státuit) est la première du commun des confesseurs pontifes. L’Évêque est l’« administrateur » fidèle des sources de vie divine dans l’Église : la parole de Dieu et les sacrements ; en lui aussi le sacerdoce du Christ s’exerce dans toute son étendue. Le prêtre à l’autel est son représentant et son symbole. Sans cesse, le texte de la messe voit, dans les actions et les mouvements du prêtre, le saint lui-même et, dans le saint, le divin Pontife. Quand le prêtre s’avance vers l’autel, l’Église célèbre la grâce de son élection : « Le Seigneur lui a confié l’alliance de la paix » (ce sont les trésors de l’Église), il est un prince du royaume de Dieu (Intr.). Alors l’Église chante le Ps. 131. Ce psaume est un serment réciproque : David jure de bâtir une maison au Seigneur et le Seigneur promet, par serment, à David, un trône éternel. David est le symbole de notre saint évêque qui a eu pour l’Église un soin si fidèle et qui reçoit en retour la récompense éternelle et des grâces pour l’Église. La Leçon célèbre, de nouveau, la grâce de l’élection du saint évêque : « Voici devant vous, (dans la personne du prêtre célébrant) le grand prêtre (le saint mais aussi le Christ) qui, dans ses jours, a plu à Dieu. » Il a été porteur et médiateur de la Rédemption ; des paroles enthousiastes célèbrent son élévation : « Il lui donna la couronne de gloire, il conclut avec lui une éternelle alliance... Il voulut qu’il soit prêtre et qu’il loue son nom et qu’il lui offre un encens digne, pour faire un parfum d’agréable odeur. » Le Graduel est un écho, il se contente de répéter avec admiration les paroles de la Leçon. A l’Alléluia, le divin Pontife, qui veut offrir le sacrifice « selon l’ordre de Melchisédech », montre sur l’ambon : Le Seigneur qui revient demande compte des talents confiés. Ces talents sont les grâces du sacerdoce. Aujourd’hui, au jour de sa mort, notre saint évêque « entre dans la joie de son Seigneur » (Évang.) Nous n’avons pas reçu autant de talents, cependant nous devons administrer fidèlement ! les deux que nous avons reçus. Maintenant commence le Sacrifice. Le saint évêque se tient à l’autel « David oint de l’huile sainte », il se tient là, au nom du Christ, « le bras » du divin Pontife le soutient (Off) ; à l’Offrande, nous déposons sur l’autel tous les talents gagnés pendant notre vie ; au Saint-Sacrifice, « le Maître de ces serviteurs est venu pour leur demander leurs comptes, mais aussi pour leur donner la grande récompense. » Le gage de cette grande récompense est la sainte Eucharistie que le saint évêque nous distribue aujourd’hui à la table sainte « comme le fidèle serviteur que le Seigneur a établi sur sa famille et qui nous donne maintenant la mesure convenable du divin froment » (Comm.).