Textes de la Messe |
Office |
Dom Guéranger, l’Année Liturgique |
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum |
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique |
Au sud d’Alexandrie, déposition de St Menne (St Ménas), martyr. Patron des chameliers et des conducteurs de caravanes, il était extrêmement populaire dans toute l’Égypte et l’on se rendait en foule en pèlerinage dans sa basilique érigée par l’empereur Arcadius (+408). Les Alexandrins de Rome lui élevèrent un sanctuaire. Fête au VIème siècle, plus ancienne que celle de St Martin de Tours, elle entraîna la célébration de l’évêque des Gaules au lendemain, avant que la fête de St Martin Ier soit fixée elle aussi au 12 novembre.
Missa Lætábitur, de Communi unius Martyris 4 loco, cum orationibus ut infra : | Messe Lætábitur, du Commun d’un Martyr 4, avec les oraisons ci-dessous : |
Oratio. | Collecte |
Præsta, quǽsumus, omnípotens Deus : ut, qui beáti Mennæ Mártyris tui natalícia cólimus, intercessióne eius, in tui nóminis amóre roborémur. Per Dóminum. | Accordez, Dieu tout-puissant, à nous qui célébrons la naissance au ciel du bienheureux Menne, votre Martyr, la grâce d’être, par son intercession, fortifiés dans l’amour de votre nom. |
Secreta | Secrète |
Munéribus nostris, quǽsumus, Dómine, precibúsque suscéptis : et cæléstibus nos munda mystériis, et cleménter exáudi. Per Dóminum nostrum. | Ayant accueilli nos dons et nos prières, nous vous en supplions, Seigneur, purifiez-nous par ces célestes mystères, et exaucez-nous dans votre clémence. |
Postcommunio | Postcommunion |
Da, quǽsumus, Dómine, Deus noster : ut, sicut tuórum commemoratióne Sanctórum temporáli gratulámur offício ; ita perpétuo lætámur aspéctu. Per Dóminum nostrum. | Faites, s’il vous plaît, Seigneur notre Dieu, que comme nous nous réjouissons d’honorer dans le temps, en cet office, la mémoire de vos Saints, nous puissions aussi nous réjouir de les voir dans l’éternité. |
Leçon des Matines avant 1960
Neuvième leçon. Pendant il la persécution des empereurs Dioclétien et Maximien, l’Égyptien Menne, soldat chrétien, s’était retiré dans le désert pour se livrer à la pénitence. Le jour de la naissance des empereurs, que le peuple célébrait par des spectacles, il entra tout à coup dans le théâtre et s’éleva hardiment contre les superstitions païennes. Il fut pris, lié et conduit à Cotyée, métropole de la Phrygie, gouvernée alors par le préfet Pyrrhus. Après l’avoir cruellement flagellé avec des lanières de cuir, on le tourmenta sur le chevalet ; on lui brûla les flancs avec des torches, on frotta ses plaies avec un rude cilice, on le traîna pieds et mains liés sur des claies hérissées de pointes de fer, on le meurtrit en le frappant avec des fouets plombés, enfin on le tua d’un coup d’épée et on le jeta dans le feu. Son corps, retiré du feu et inhumé par les Chrétiens, fut dans la suite, transféré à Constantinople.
Originaire d’Égypte, le soldat Mennas devint, après son martyre, le protecteur d’Alexandrie. Il n’est pas rare de rencontrer, encore aujourd’hui, des ampoules rapportées autrefois par les pèlerins qui les remplissaient de l’huile brûlant à son tombeau. Disons avec l’Église : Accordez à notre prière, Dieu tout-puissant, que nous, qui célébrons la naissance au ciel du bienheureux Mennas votre Martyr, soyons par son intercession fortifiés dans l’amour de votre nom. Par Jésus-Christ.
Aujourd’hui la station était sur la voie d’Ostie où, entre le premier et le deuxième mille, les nombreux fidèles originaires d’Alexandrie fixés à Rome avaient érigé un sanctuaire à leur martyr national saint Mennas. Le tombeau de ce Saint, gloire de la Libye, se trouvait à neuf milles d’Alexandrie, et, en raison des miracles qui s’y opéraient, il donna naissance à tout un village bâti pour le service des pèlerins, comme il est advenu à Lourdes de nos jours. Il existe des recueils entiers de récits de prodiges qui s’y seraient accomplis ; mais même à défaut de cette curieuse collection, attribuée au patriarche Timothée, nous aurions une idée des foules énormes de fidèles qui accouraient de tous les points du monde au tombeau de saint Mennas, par les nombreuses ampoules ou eulogies de saint Mennas, que nous trouvons actuellement disséminées dans tous les musées d’Europe. Sur ces flacons de terre cuite on voit régulièrement l’image du Saint entre deux chameaux accroupis et cette inscription :
L’importance de la fête de saint Mennas à Rome vient aussi de ce que, malgré l’éloignement de l’église qui lui était dédiée sur la voie d’Ostie, saint Grégoire le Grand s’y transporta pour y célébrer l’anniversaire du martyr. Le Pontife commença d’ailleurs son homélie en assurant le peuple qu’en raison de cet éloignement de la Ville, il prêcherait ce jour-là moins longuement qu’à l’ordinaire [1] ! Au VIIe siècle, saint Mennas avait pris le pas à Rome sur saint Martin lui-même, si bien que, grâce au martyr égyptien, la fête du thaumaturge de Tours fut renvoyée au lendemain.
La messe Laetábitur est du commun, mais les collectes sont empruntées à la messe In virtúte.
La liste de lectures de Würzbourg indique, pour la station de ce jour, le passage évangélique de saint Luc IX, 23-27, qui a totalement disparu aujourd’hui de l’usage liturgique [2].
Saint Mennas était un soldat chrétien d’Égypte. Il renonça, pendant la persécution de Dioclétien et de Maximien, au métier des armes et se retira dans la solitude pour faire pénitence. Au jour anniversaire de l’empereur que le peuple fêtait par des jeux publics, il se rendit au théâtre et y attaqua ouvertement les superstitions païennes. Aussitôt arrêté, il fut cruellement flagellé à cause de sa foi par les ordres du gouverneur Pyrrhus, à Cotyée, en Phrygie. On l’étendit ensuite sur un chevalet, on lui brûla tout le corps avec des torches, on le roula dans des épines, on le frappa de lanières plombées, enfin on le décapita d’un coup de sabre et on jeta son corps dans le feu. Les chrétiens sauvèrent ses restes et leur donnèrent une sépulture honorable. Plus tard, ceux-ci furent transportés à Constantinople. Le saint était très honoré dans l’antiquité chrétienne. Pratique : A coup sûr, Dieu ne nous demande pas un pareil héroïsme. Les saints agissent sous l’impulsion du Saint-Esprit ; nous ne pouvons pas toujours les imiter, mais nous pouvons les admirer et trouver dans leurs exemples la force d’aimer Dieu et de lui obéir.
[1] Hom. XXXV. P. L., LXXVI, col. 1259.
[2] DIE XI MEN. NOVEM. NT. SCI. MENÆ lec. sci. eu. sec. Luc. k. XCVI. Si quis uult post me uenire usq. donec uideant regnum dei : « Il disait aussi à tous : Si quelqu’un veut venir après Moi, qu’il renonce à lui-même, et qu’il porte sa croix tous les jours, et qu’il Me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de Moi la sauvera. Et quel avantage aurait un homme à gagner le monde entier, s’il se perd lui-même et cause sa ruine ? Car si quelqu’un rougit de Moi et de Mes paroles, le Fils de l’homme rougira de lui lorsqu’Il viendra dans Sa gloire, et dans celle du Père et des saints Anges. Je vous le dis, en vérité, il en est quelques-uns, ici présents, qui ne goûteront pas la mort avant d’avoir vu le royaume de Dieu. »