Textes de la Messe |
Office |
Dom Guéranger, l’Année Liturgique |
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum |
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique |
Mort en 1275, canonisé en 1601, fête en 1671.
Missa Os iusti, de Communi Confessoris non Pont. 1 loco, præter orationem sequentem : | Messe Os iusti, du Commun d’un Confesseur non Êvéque, sauf l’oraison suivante : |
Oratio | Collecte |
Deus, qui beátum Raymúndum pœniténtiæ sacraménti insígnem minístrum elegísti, et per maris undas mirabíliter traduxísti : concéde ; ut eius intercessióne dignos poeniténtiæ fructus fácere, et ad ætérnæ salútis portum perveníre valeámus. Per Dóminum. | O Dieu, qui avez choisi le bienheureux Raymond pour en faire un ministre admirable du sacrement de la pénitence, et qui lui avez fait traverser les eaux de la mer de façon merveilleuse, accordez-nous cette grâce, que, par son intercession, nous puissions porter de dignes fruits de pénitence et parvenir au port du salut éternel. |
Et fit commemoratio S. Emerentianæ Virg. et Mart. : | Et on fait mémoire de Ste Emérentienne, Vierge et Martyre : |
Oratio. | Collecte |
Indulgéntiam nobis, quǽsumus, Dómine, beáta Emerentiána Virgo et Martyr implóret : quæ tibi grata semper éxstitit, et mérito castitátis, et tuæ professióne virtútis. Per Dóminum nostrum. | Que la Bienheureuse Emérentienne, Vierge et Martyre, nous vous en prions, Seigneur, implore pour nous votre miséricorde, elle qui vous a toujours été agréable, et par le mérite de sa chasteté, et par la profession qu’elle a faite d’une force d’âme dont vous êtes la source. |
Secreta C | Secrète |
Laudis tibi, Dómine, hóstias immolámus in tuórum commemoratióne Sanctórum : quibus nos et præséntibus éxui malis confídimus et futúris. Per Dóminum. | Nous vous immolons, Seigneur, une hostie de louange en mémoire de vos saints en qui nous avons confiance pour obtenir de triompher des maux de la vie présente et d’échapper aux maux de la vie future. |
Pro Pro S. Emerentiana | Pour Ste Emérentienne |
Secreta | Secrète |
Hóstias tibi, Dómine, beátæ Emerentiánæ Vírginis et Mártyris tuæ dicátas méritis, benígnus assúme : et ad perpétuum nobis tríbue proveníre subsídium. Per Dóminum nostrum. | Recevez avec bonté, Seigneur, les hosties offertes pour honorer les mérites de la bienheureuse Emérentienne, votre Vierge et Martyre, et faites qu’elles nous procurent un continuel secours. |
Postcommunio C | Postcommunion |
Refécti cibo potúque cælésti, Deus noster, te súpplices exorámus : ut, in cuius hæc commemoratióne percépimus, eius muniámur et précibus. Per Dóminum. | Nourris par un aliment et un breuvage célestes, nous vous prions et supplions, ô notre Dieu, de faire que nous soit assuré le secours des prières de celui en la fête de qui nous les avons reçus. |
Pro Pro S. Emerentiana | Pour Ste Emérentienne |
Postcommunio | Postcommunion |
Divíni múneris largitáte satiáti, quǽsumus, Dómine, Deus noster : ut, intercedénte beáta Emerentiána Vírgine et Mártyre tua, in eius semper participatióne vivámus. Per Dóminum. | Rassasiés par la grandeur de votre don céleste, nous vous supplions, ô Seigneur notre Dieu, que la bienheureuse Emérentienne, votre Vierge et Martyre, intercédant pour nous, nous vivions toujours de la participation à ce sacrement. |
Leçons des Matines avant 1960
AU DEUXIÈME NOCTURNE.
Quatrième leçon. Le bienheureux Raymond, né à Barcelone, de la noble maison de Pegnafort, fut, encore enfant, instruit des éléments de la religion chrétienne, et dès lors il faisait présager quelque chose de grand par ses rares qualités d’esprit et de corps. Fort jeune il professa les humanités dans sa patrie, puis se rendit à Bologne, où il s’appliqua avec zèle aux devoirs de la piété et à l’étude du droit canonique et civil ; il y reçut le bonnet de Docteur, et y expliqua les saints Canons à l’admiration de tous. La réputation de ses vertus se répandant au loin, Bérenger, Évêque de Barcelone, qui retournait de Rome à son Église, passa par Bologne pour le voir, et obtint enfin à force de prières qu’il revînt avec lui dans sa patrie. Bientôt Raymond fut honoré de la dignité de chanoine et de prévôt de la même Église, où il surpassa le peuple et tout le clergé par l’éclat de son intégrité, de sa modestie, de sa doctrine, et par la douceur de ses mœurs. Il accrut toujours de toutes ses forces l’honneur et le culte de la Vierge Mère de Dieu, qu’il vénérait avec une piété et une affection singulières.
Cinquième leçon. A l’âge d’environ quarante-cinq ans, il fit profession solennelle dans l’Ordre des Frères Prêcheurs ; alors, comme un nouveau soldat, il s’exerça dans tous les genres de vertus, mais surtout dans la charité pour les indigents, principalement envers ceux que les infidèles retenaient captifs. Ce fut sur son conseil que saint Pierre Nolasque, dont il était le confesseur, consacra ses biens à cette œuvre de pitié ; la bienheureuse Vierge, apparaissant à Pierre ainsi qu’au bienheureux Raymond et à Jacques Ier, roi d’Aragon leur dit qu’il serait très agréable à elle et à son Fils unique, qu’on instituât en son honneur un Ordre de religieux à qui incomberait le soin de délivrer les captifs de la tyrannie des infidèles. C’est pourquoi, après en avoir conféré entre eux, ils fondèrent l’Ordre de Notre-Dame de la Merci de la Rédemption des captifs, pour lequel Raymond statua certaines règles de vie, très bien appropriées au but de cet institut. Quelques années après, il obtint de Grégoire IX l’approbation de ces lois, et il créa premier Général de l’Ordre, saint Pierre Nolasque, auquel il avait donné l’habit de ses propres mains.
Sixième leçon. Le même Grégoire IX l’appela à Rome, et ce Pontife le choisit pour son chapelain, son pénitencier et son confesseur ; ce fut par son ordre que Raymond rassembla en un volume appelé Décrétales, les décrets des Pontifes romains disséminés dans les Actes de divers conciles et dans différentes épîtres. Il refusa constamment avec fermeté l’archevêché de Tarragone qui lui était offert par le Pontife lui-même, et se démit spontanément du généralat de l’Ordre des Frères Prêcheurs, qu’il avait gouverné très saintement pendant deux années. Il détermina Jacques, roi d’Aragon, à établir dans ses états le saint office de l’Inquisition. Il fit beaucoup de miracles, parmi lesquels le plus éclatant fut que, voulant revenir de l’île Majorque à Barcelone, il étendit son manteau sur les eaux, fit cent soixante milles de chemin en six heures, et entra dans son monastère, bien que les portes en fussent closes Enfin presque centenaire, plein de vertus et de mérites, il s’endormit dans le Seigneur, l’an du salut mil deux cent soixante-quinze. Clément VIII l’a mis au nombre des Saints.
De nombreux essaim de Martyrs qui fait la garde autour de l’Emmanuel, jusqu’au jour de sa Présentation au Temple, entr’ouvre de temps en temps ses rangs glorieux pour donner place aux Confesseurs que la divine Sagesse a fait briller sur le Cycle dans cette saison. Les Martyrs y sont les plus nombreux ; mais la gloire des Confesseurs y est noblement représentée. Après Hilaire, Paul, Maur et Antoine, resplendit aujourd’hui Raymond de Pegnafort, l’une des gloires de l’Ordre de saint Dominique et de l’Église, au XIIIe siècle.
Selon la parole des Prophètes, le Messie est venu pour être notre Législateur ; il est lui-même la Loi. Sa parole sera la règle des hommes, et il laissera à son Église le pouvoir de la législation, afin qu’elle puisse conduire les peuples dans la sainteté et dans la justice, jusqu’à l’éternité. La sagesse de l’Emmanuel préside à la discipline canonique, comme sa vérité à l’enseignement de la foi. Mais l’Église, dans la compilation et la disposition de ses lois, emprunte le secours des hommes qui lui semblent joindre à un plus haut degré la science du Droit et l’intégrité de la morale.
Saint Raymond de Pegnafort a l’honneur d’avoir tenu la plume pour la rédaction du code canonique qui régit aujourd’hui l’Église. Ce fut lui qui, en 1234, compila, par ordre de Grégoire IX, les cinq livres des Décrétales ; et son nom est associé, pour jamais, à la gloire de cette œuvre qui forme encore la base de la discipline actuelle.
Disciple de Celui qui est descendu du ciel dans le sein d’une Vierge pour sauver les pécheurs, en les appelant au pardon, Raymond a mérité d’être appelé par l’Église l’insigne Ministre du Sacrement de Pénitence. Il est le premier qui ait recueilli, en corps de doctrine, les maximes de la morale chrétienne, qui servent à déterminer les devoirs du confesseur à l’égard des pécheurs qui viennent lui déposer leurs péchés. La Somme des Cas Pénitentiaux a ouvert la série de ces importants travaux, dans lesquels d’habiles et vertueux docteurs se sont appliqués à peser les droits de la loi et les obligations de l’homme, afin d’instruire le prêtre dans l’art de discerner , comme parle l’Écriture, la lèpre d’avec la lèpre [1].
Enfin, lorsque la glorieuse Mère de Dieu, qui est aussi la Mère des hommes, suscita pour opérer la Rédemption des captifs le généreux Pierre Nolasque, que nous verrons arriver, sous quelques jours, au berceau du Rédempteur, Raymond fut l’instrument puissant de ce grand œuvre de miséricorde ; et ce n’est pas en vain que l’Ordre de la Merci le considère comme l’un de ses fondateurs, et que tant de milliers de captifs, délivrés de la servitude musulmane, l’ont honoré comme l’un des principaux auteurs de leur liberté.
Nous empruntons l’Hymne suivante au Bréviaire des Frères Prêcheurs.
Dispensateur fidèle du Mystère de la réconciliation, vous avez puisé, au sein du Dieu incarné, cette charité qui a fait de votre cœur l’asile des pécheurs. Vous avez aimé les hommes ; et les besoins de leurs corps, aussi bien que ceux de leurs âmes, ont été l’objet de votre sollicitude. Éclairé des rayons du Soleil de justice, vous nous avez aidés à discerner le bien du mal, en nous donnant des règles pour apprécier les plaies de nos âmes. Rome a admiré votre science des lois ; elle se fait gloire d’avoir reçu de vos mains le Code sacré qui régit les Églises.
Réveillez dans nos cœurs, ô Raymond, cette componction sincère qui est la condition du pardon dans le Sacrement de Pénitence. Faites-nous comprendre la gravité du péché mortel qui sépare de Dieu pour l’éternité, et les dangers du péché véniel qui dispose l’âme tiède au péché mortel. Obtenez-nous des hommes pleins de charité et de science pour exercer ce sublime ministère qui guérit les âmes. Défendez-les du double écueil d’un rigorisme désespérant et d’une mollesse perfide. Ranimez chez nous la vraie science du Droit ecclésiastique, sans laquelle la maison du Seigneur deviendrait bientôt le séjour du désordre et de l’anarchie. Vous dont le cœur fut si tendre envers les captifs, consolez tous ceux qui languissent dans les chaînes ou dans l’exil ; préparez leur délivrance ; mais affranchissez-nous tous des liens du péché, qui retiennent trop souvent les âmes de ceux-là mêmes dont le corps est libre.
Vous avez été, ô Raymond, le confident du cœur de notre miséricordieuse Reine Marie ; elle vous a associé à son œuvre du rachat des captifs. Vous êtes puissant sur ce Cœur, qui est notre espérance après celui de Jésus. Présentez-lui nos hommages. Demandez pour nous à cette incomparable Mère de Dieu la grâce d’aimer toujours le céleste Enfant qu’elle tient dans ses bras. Qu’elle daigne aussi, par vos prières, être notre étoile sur cette mer du monde, plus orageuse que celle dont vous avez bravé les flots sur votre manteau miraculeux.
Souvenez-vous aussi de l’Espagne, votre patrie, au sein de laquelle vous avez opéré tant d’œuvres saintes. Longtemps son illustre Église fut dans le deuil d’avoir perdu les Ordres religieux qui faisaient sa force et sa splendeur ; une hospitalité généreuse a commencé de réparer ces maux : que toute entrave disparaisse enfin. Protégez l’Ordre des Frères Prêcheurs, dont vous avez honoré l’habit et la règle. Vous l’avez gouverné avec sagesse sur la terre ; aimez-le toujours paternellement dans le ciel. Qu’il répare ses pertes ; qu’il refleurisse dans toute l’Église, et qu’il produise, comme aux jours anciens, ces fruits de sainteté et de science qui en ont fait une des principales gloires de l’Église de Jésus-Christ.
La fête de cet insigne canoniste (+ 6 janvier 1275), chapelain et pénitencier de Grégoire IX, remonte seulement à Clément X. La messe est celle du Commun des confesseurs non pontifes, mais la première collecte, composée par le pape Clément VIII, est propre et fait allusion tant à la charge occupée par le saint dans la Curie pontificale, qu’à son prodigieux voyage, alors que, comme le rapportent quelques auteurs, il alla des îles Baléares à Barcelone, se servant, en guise de navire, de son manteau étendu sur les eaux de la mer.
L’introït est le même que pour la fête de saint Sabbas le 5 décembre.
La collecte n’observe pas les lois du cursus, mais l’auteur, tout préoccupé, comme les modernes en général, de mettre en évidence les particularités de l’histoire de son héros, cherche à y arriver avec quelque habileté et non sans élégance. Le fruit que nous devons aujourd’hui demander par, l’intercession du saint Dominicain, pénitencier du rigide Grégoire IX, est la contrition et une digne pénitence. Voilà le seul manteau que nous puissions jeter sur la mer de ce monde, afin d’aborder au port de l’éternité bienheureuse : « O Dieu qui avez choisi comme insigne ministre du sacrement de Pénitence le bienheureux Raymond, et qui l’avez soutenu d’une façon admirable sur les ondes de la mer ; accordez-nous, grâce à son intercession, de faire de dignes fruits de pénitence, et d’arriver à atteindre le port du salut éternel. Par notre Seigneur, etc. »
La lecture est tirée de l’Ecclésiastique (XXXI, 8-11) quoique à Rome tous les livres sapientiaux soient indiqués sous la dénomination générale de « Livre de la Sagesse ». La péricope désignée pour ce jour loue le riche qui n’a pas trouvé d’obstacle dans ses richesses, lesquelles, trop souvent, sont pour beaucoup une pierre d’achoppement ; au contraire, il s’en est servi pour faire le bien. Celui-ci a amassé les véritables richesses, non pas dans des coffres-forts, mais près du Seigneur.
Le répons et le verset alléluiatique sont comme le 3 décembre, pour la fête du grand saint François Xavier. Après la Septuagésime, le psaume-trait est identique à celui assigné à la messe de saint Paul ermite le 15 janvier.
La lecture évangélique est la même que pour la fête de saint Antoine, le 17 janvier.
Le verset pour l’offertoire est celui assigné au 3 décembre.
La secrète est la suivante : « Nous offrons à votre gloire, Seigneur, ces oblations en mémoire de vos saints ; pleins d’espérance que le divin Sacrifice non seulement éloignera de nous les maux qui maintenant nous accablent, mais nous défendra aussi de ceux qui pourraient nous nuire à l’avenir. » : Cette collecte a une saveur tout à fait classique. Les maux présents sont les conséquences, ou, comme le disait saint Paul, les stipendia peccati ; les maux futurs ne sont pas simplement les infortunes temporelles, mais surtout les tentations et les chutes dans le péché.
Le verset chanté durant la communion du peuple est comme pour le 3 décembre.
La collecte eucharistique est identique à celle de la fête de sainte Agnès, le 21 courant. Le nom de saint Raymond est inséparablement uni aux cinq livres des Décrétales qu’il compila par ordre de Grégoire IX. Implorons de lui un grand zèle pour la discipline ecclésiastique, un grand amour et une abnégation sans limite, quand il s’agit de servir la sainte Église.
De dignes fruits de pénitence.
Saint Raymond. — Jour de mort : 7 janvier 1275. Tombeau : à Barcelone (Espagne). Image : On le représente en dominicain, debout sur son manteau qui le porte sur la mer. Sa vie : Raymond fut un canoniste remarquable qui, par sa codification et sa rédaction des décrétales de Grégoire IX, une collection de décisions ecclésiastiques, rendit de grands services. A l’âge de 45 ans, il entra chez les dominicains. Il travailla à la fondation de l’Ordre de Notre-Dame de la Merci pour le rachat des captifs et il en rédigea la règle. Il avait le don des miracles. L’un des plus célèbres fut celui-ci : Pour revenir des îles Baléares à Barcelone, il étendit son manteau sur la mer et parcourut 160 milles en six heures, puis il entra dans son couvent malgré les portes fermées. Il mourut, âgé de près de cent ans, en 1275. Ce saint excellait dans le ministère de la confession et est considéré comme le patron des confesseurs.
La messe (Os justi). — C’est la première messe du commun des confesseurs, la plus typique pour ce groupe de saints.
L’image dominante, pendant les saints mystères, est la parabole du serviteur vigilant qui, « les reins ceints, et une lampe allumée à la main, attend le Seigneur » à son retour. Telle fut la vie de notre saint. Dans la nuit de la vie terrestre, il était toujours prêt au voyage et le flambeau de son amour de Dieu brillait toujours ; sa vie était une attente du Seigneur qui doit revenir. Au moment de la mort, le Seigneur a « frappé à la porte » et il lui a « ouvert immédiatement », « le Seigneur l’a trouvé veillant », il l’a emmené au festin céleste où il le sert lui-même. Or cet Évangile s’applique à nous aussi. Au Saint-Sacrifice, il se réalise mystiquement. Le Seigneur frappe à la porte, nous lui ouvrons, il nous invite au festin des noces « transiens ministrabit — il passe et nous sert ».
C’est la meilleure expression de l’Eucharistie : le Christ passe, ce n’est pas encore la « jouissance éternelle de sa divinité » dans le ciel. Notre tâche est de « veiller » avec le saint, de ceindre nos reins et d’avoir un flambeau allumé. Car le Seigneur nous fait déjà participer à l’élévation du saint au-dessus de tous ses biens. On voit encore ici quelle forte impression fait l’antienne de la communion, quand on la chante au moment où l’on s’approche de la sainte Table, « quand le Seigneur vient ».
L’oraison. Comme l’Église sait bien utiliser la vie des saints pour notre instruction morale ! La collecte d’aujourd’hui (composée par le pape Clément VIII) le montre parfaitement (on sait que la plupart des oraisons sont composées de trois parties : l’invocation, le motif de la prière tiré de la fête, la prière proprement dite). Le motif fait ressortir deux traits de la vie du saint : son zèle pour les confessions et sa marche sur les flots de la mer. Ces motifs déterminent les deux prières suivantes : a) que nous « fassions de dignes fruits de pénitence » et b) que nous parvenions au port du salut éternel. Si saint Raymond est le patron des confesseurs, il peut nous obtenir la grâce de bien user du sacrement de Pénitence. La collecte emploie les paroles de saint Jean-Baptiste dans l’Évangile : « faites de dignes fruits de pénitence » (conversion). La pénitence est, dans ce passage, comparée à un arbre dont on reconnaît la bonté à ses fruits, ces dignes fruits sont la persévérance dans la conversion. Combien de fois, hélas, avons-nous fait nous-mêmes l’expérience que la conversion ne dure que peu de temps ! Ce n’étaient pas de dignes fruits. Après demain (25 janvier) l’Église nous donnera un exemple classique, en nous montrant comment saint Paul « fit de dignes fruits de pénitence ». La seconde demande est enveloppée dans un beau symbole que la liturgie utilise volontiers : que la barque de notre vie malgré les tempêtes et les vagues, parvienne heureusement au port de l’éternité. Pour que se réalisent ces deux prières, que la sainte Eucharistie nous donne grâce et force.
[1] Deuter. XVII, 8.