Mort le 4 août 1859. Canonisé par Pie XI en 1925. Fête en 1929 au 9 août sous le rite double. En 1960, pour redonner son importance à la vigile de St Laurent, la fête fut anticipée au 8, réduisant celle des saints Cyriaque, Large et Smaragde au rang de commémoraison.
Missa Os iusti,, de Communi Confessoris non Pont. 1 loco, præter orationem sequentem : | Messe Os iusti,, du Commun d’un Confesseur non Évêque I, sauf l’oraison suivante : |
Oratio. | Collecte |
Omnípotens et miséricors Deus, qui sanctum Ioánnem Maríam pastoráli stúdio et iugi oratiónis ac poeniténtiæ ardóre mirábilem effecísti : da, quǽsumus ; ut, eius exémplo et intercessióne, ánimas fratrum lucrári Christo, et cum eis ætérnam glóriam cónsequi valeámus. Per eúndem Dóminum. | Dieu tout-puissant et miséricordieux, vous avez rendu saint Jean-Marie admirable par son zèle pastoral et son ardeur soutenue pour la prière et la pénitence : faites, nous vous en prions, qu’à son exemple et par son intercession, nous puissions gagner au Christ les âmes de nos frères et obtenir avec eux la gloire éternelle. |
Et fit commemoratio Ss. Cyriaci, Largi et Smaragdi Martyrum : | Et on fait mémoire des Sts Cyriaque, Large et Smaragde : |
Oratio. | Collecte |
Deus, qui nos ánnua sanctórum Mártyrum tuórum Cyriáci, Largi et Smarágdi sollemnitáte lætíficas : concéde propítius ; ut, quorum natalítia cólimus, virtútem quoque passiónis imitémur. Per Dóminum. | Dieu, vous nous réjouissez par la fête annuelle de vos saints Martyrs Cyriaque, Large et Smaragde : accordez-nous, dans votre miséricorde, qu’honorant leur naissance au ciel, nous imitions aussi le courage qu’ils ont montré dans leur martyre. |
Secreta C | Secrète C |
Laudis tibi, Dómine, hóstias immolámus in tuórum commemoratióne Sanctórum : quibus nos et præséntibus éxui malis confídimus et futúris. Per Dóminum. | Nous vous immolons, Seigneur, une hostie de louange en mémoire de vos saints en qui nous avons confiance pour obtenir de triompher des maux de la vie présente et d’échapper aux maux de la vie future. |
Pro Ss. Martyribus | Pour les Sts Martyrs |
Secreta | Secrète |
Accépta sit in conspéctu tuo, Dómine, nostra devótio : et eórum nobis fiat supplicatióne salutáris, pro quorum sollemnitáte defértur. Per Dóminum. | Que les témoignages de notre dévotion soient agréables à vos yeux, Seigneur, et qu’ils contribuent à notre salut, par les supplications de ceux en la solennité desquels nous les offrons. |
Postcommunio C | Postcommunion C |
Refécti cibo potúque cælésti, Deus noster, te súpplices exorámus : ut, in cuius hæc commemoratióne percépimus, eius muniámur et précibus. Per Dóminum. | Nourris par un aliment et un breuvage célestes, nous vous prions et supplions, ô notre Dieu, de faire que nous soit assuré le secours des prières de celui en la fête de qui nous les avons reçus. |
Pro Ss. Martyribus | Pour les Sts Martyrs |
Postcommunio | Postcommunion |
Refécti participatióne múneris sacri, quǽsumus, Dómine, Deus noster : ut, cuius exséquimur cultum, intercedéntibus sanctis Martýribus tuis Cyríaco, Largo et Smarágdo, sentiámus efféctum. Per Dóminum. | Renouvelés par la participation au don sacré, nous vous demandons, Seigneur notre Dieu, par l’intercession de vos bienheureux Martyrs Cyriaque, Large et Smaragde, de nous faire ressentir l’effet du mystère que nous célébrons. |
Ce formulaire, auparavant propre à la France, a été inséré dans le supplément du Missel dit de Jean XXIII. Les règles concernant ce supplément ayant été élargies à la même date, cette messe peut-être dite en tout lieu [*].
PROPRIUM SANCTORUM PRO ALIQUIBUS LOCIS | PROPRE DES SAINTS POUR CERTAINS LIEUX |
Ant. ad Introitum. Gal. 6, 14. | Introït |
Mihi autem absit gloriári, nisi in cruce Dómini nostri Iesu Christi, per quem mihi mundus crucifíxus est, et ego mundo. | Je souhaite de ne jamais me glorifier, sinon dans la croix de notre Seigneur Jésus Christ ; par laquelle le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde. |
Ps. 30, 2. | |
In te, Dómine, sperávi, non confúndar in ætérnum : in iustitia tua libera me. | En vous, Seigneur, j’ai mon espoir, je ne serai pas déçu pour toujours : en votre justice délivrez-moi. |
V/. Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Omnípotens et miséricors Deus, qui sanctum Ioánnem Maríam pastoráli stúdio et iugi oratiónis ac pæniténtiæ ardóre mirábilem effecísti : da, quǽsumus, ut eius exémplo et intercessióne, ánimas fratrum lucrári Christo, et cum eis ætérnam glóríam cónsequi valeámus. Per eúndem Dóminum. | Dieu tout-puissant et miséricordieux, vous avez rendu saint Jean-Marie admirable par son zèle pastoral et son ardeur soutenue pour la prière et la pénitence : faites, nous vous en prions, qu’à son exemple et par son intercession, nous puissions gagner au Christ les âmes de nos frères et obtenir avec eux la gloire éternelle. |
Et fit commemoratio Ss. Cyriaci, Largi et Smaragdi Martyrum : | Et on fait mémoire des Sts Cyriaque, Large et Smaragde : |
Oratio. | Collecte |
Deus, qui nos ánnua sanctórum Mártyrum tuórum Cyriáci, Largi et Smarágdi sollemnitáte lætíficas : concéde propítius ; ut, quorum natalítia cólimus, virtútem quoque passiónis imitémur. Per Dóminum. | Dieu, vous nous réjouissez par la fête annuelle de vos saints Martyrs Cyriaque, Large et Smaragde : accordez-nous, dans votre miséricorde, qu’honorant leur naissance au ciel, nous imitions aussi le courage qu’ils ont montré dans leur martyre. |
Léctio Ezechiélis Prophétæ. | Lecture du Livre du Prophète Ézéchiel. |
Ezech. 33, 7 et 10-12. | |
Et tu, fili hóminis, speculatórem dedi te dómui Israël ; áudiens ergo ex ore meo sermónem, annuntiábis eis ex me. Tu ergo, fili hóminis, dic ad domum Israël : Sic locúti estis, dicentes : Iniquitátes nostræ et peccáta nostra super nos sunt ; et in ipsis nos tabéscimus : quómodo ergo vívere potérimus ? Dic ad eos : Vivo ego, dicit Dóminus Deus, nolo mortem ímpii, sed ut convertátur ímpius a via sua, et vivat. Convertímini, convertímini a viis vestris péssimis ; et quare moriámini, domus Israël ? Tu ítaque, fili hóminis, dic ad fílios pópuli tui : Impíetas ímpii non nocébit ei, in quacúmque die convérsus fúerit ab impietáte sua. | Et toi, fils de l’homme, je t’ai établi comme sentinelle pour la maison d’Israël quand tu entendras de ma bouche une parole, tu les avertiras de ma part. Et toi, fils de l’homme, dis à la maison d’Israël : Voici que vous parlez en ces termes "Nos transgressions et nos péchés sont sur nous, et c’est à cause d’eux que nous dépérissons ; comment pourrions-nous vivre ?" Dis-leur : je suis vivant ! —oracle du Seigneur Dieu : je ne prends point plaisir à la mort du méchant, mais à ce que le méchant se détourne de sa voie et qu’il vive. Revenez, revenez de vos mauvaises voies ! Et pourquoi mourriez-vous, maison d’Israël ? Et toi, fils de l’homme, dis aux enfants de ton peuple : le méchant ne tombera point pour sa méchanceté le jour où il se détournera de sa méchanceté. |
Graduale. Ps. 44, 2. | Graduel |
Eructávit cor meum verbum bonum : dico ego ópera mea Regi. | De mon cœur a jailli une excellente parole : c’est que j’adresse mes œuvres à un roi. |
V/. Ps. 38, 4. Concáluit cor meum intra me, et in meditatióne mea exardescet ignis. | V/. Mon cœur s’est embrasé au-dedans de moi, dans mes réflexions un feu s’est allumé, |
Allelúia, allelúia. V/. Eccli. 48, 1. Surrexit quasi ignis, et verbum ipsíus quasi íácula ardebat. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. Il se leva semblable au feu, et sa parole était enflammée comme un flambeau. |
¶ In missis votivis post Septuagesimam, ommissis Allelúia et versu sequenti, dicitur | ¶ Aux messes votives après la Septuagésime, on omet l’Alléluia et son verset et on dit : |
Tractus. Ezech. 34, 15-16. | Trait |
Ego pascam oves meas. | Moi je paîtrai mes brebis. |
V/. Quod períerat requíram, et quod abiéctum erat redúcam. | V/. Je chercherai celle qui était perdue, je ramènerai celle qui était égarée. |
V/. Quod confráctum fúerat alligábo, et quod infírmum fúerat consolidábo | V/. Je panserai celle qui est blessée, et je fortifierai celle qui est malade. |
V/. Et quod pingue et forte custódiam. | V/. Celle qui est grasse et celle qui est forte, je la garderai. |
V/. Et pascam illas in iudício. | V/. Je les paîtrai avec justice. |
Tempore paschali omittitur graduale, et eius loco dicitur : | Pendant le temps pascal, on omet le graduel et à sa place on dit : |
Allelúia, allelúia. V/. Luc. 4, 18. Evangelizáre paupéribus misit me, sanáre contrítos corde. | Allelúia, allelúia. V/. Il m’a envoyé pour évangéliser les pauvres, guérir ceux qui ont le cœur brisé. |
Allelúia. V/. 1 Cor. 9, 22. Omnibus ómnia factus sum, ut omnes fácerem salvos. Allelúia. | Allelúia. V/. Je me suis fait tout à tous afin de les sauver tous. Alléluia. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Matthǽum. | Suite du Saint Évangile selon saint Mathieu. |
Matth. 9, 35-38 et 10, 1. | |
In illo tempore : Circuíbat Iesus omnes civitátes et castélla, docens in synagógis eórum, et prǽdicans Evangélium regni, et curans omnem languórem et omnem infirmitátem. Videns autem turbas, misértus est eis : quia erant vexáti, et iacéntes sicut oves non habéntes pastórem. Tunc dicit discípulis suis : Messis quidem multa, operárii autem pauci. Rogáte ergo Dóminum messis, ut mittat operários in messem suam. Et convocátís duódecim discípulis suis, dedit illis potestátem spirítuum immundórum, ut eícerent eos et curárent omnem languórem et omnem infirmitátem. | En ce temps-là : Jésus parcourait toutes les villes et les villages, enseignant dans les synagogues, et prêchant l’évangile du royaume, et guérissant toute langueur et toute infirmité. Et voyant les foules, il en eut compassion ; car elles étaient accablées, et gisaient comme des brebis qui n’ont point de pasteur. Alors il dit à ses disciples : La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson. Et ayant convoqué ses douze disciples, il leur donna pouvoir sur les esprits impurs, afin qu’ils puissent les chasser et soigner toute langueur et toute infirmité. |
Ant. ad Offertorium. Coloss. 1, 24-25. | Offertoire |
Gáudeo in passiónibus, et adímpleo ea quæ desunt passiónum Christi in carne mea, pro córpore eius quod est Ecclesía, cuius factus sum ego miníster. | Je mets ma joie dans les souffrances ; je complète en ma chair ce qui manque aux souffrances du Christ, pour son corps qui est l’Église dont je suis devenu le ministre. |
Secreta | Secrète |
Super hanc illibátam hóstiam, omnípotens sempitérne Deus, descéndat invisíbilis plenitúdo Spíritus Sancti : et præsta ; ut intercedénte beáto Ioánne María, casto córpore et mundo corde ad tantum semper mystérium accedámus. Per Dóminum... in unitáte eiúsdem Spíritus Sancti. | Sur cette victime qui vous est offerte, faites descendre, Dieu éternel et tout-puissant, la plénitude invisible du Saint-Esprit : et par l’intercession du bienheureux Jean-Marie, accordez-nous la grâce de nous approcher toujours avec un corps chaste et le cœur pur d’un si grand mystère. |
Pro Ss. Martyribus | Pour les Sts Martyrs |
Secreta | Secrète |
Accépta sit in conspéctu tuo, Dómine, nostra devótio : et eórum nobis fiat supplicatióne salutáris, pro quorum sollemnitáte defértur. Per Dóminum. | Que les témoignages de notre dévotion soient agréables à vos yeux, Seigneur, et qu’ils contribuent à notre salut, par les supplications de ceux en la solennité desquels nous les offrons. |
Ant. ad Communionem. Luc. 6, 17-19. | Communion |
Multitúdo languéntium, et qui vexabántur a spirítibus immúndis veniébant ad Iesum ; quia virtus de illo exíbat, et sanábat omnes. | La foule des malades et ceux que tourmentaient des esprits impurs venaient à Jésus, parce qu’une force sortait de lui et les guérissait tous. |
Postcommunio | Postcommunion |
Angelórum dape refécti, te, Dómine, deprecámur : ut sicut in fortitúdine huius panis beátus Ioánnes María advérsu ómnia invícta constántia tolerávit ; ita nos eius méritis et imitatióne, de virtúte in virtútem eúntes, ad te felíciter perducámur. Per Dóminum. | Ayant refait nos forces au banquet des Anges, puissions-nous, Seigneur, à l’exemple et par les mérites du bienheureux Jean-Marie, qui, fortifié par ce pain, supporta toutes les adversités avec un courage invincible, progressant nous aussi de vertu en vertu, avoir la joie de parvenir jusqu’à vous. |
Pro Ss. Martyribus | Pour les Sts Martyrs |
Postcommunio | Postcommunion |
Refécti participatióne múneris sacri, quǽsumus, Dómine, Deus noster : ut, cuius exséquimur cultum, intercedéntibus sanctis Martýribus tuis Cyríaco, Largo et Smarágdo, sentiámus efféctum. Per Dóminum. | Renouvelés par la participation au don sacré, nous vous demandons, Seigneur notre Dieu, par l’intercession de vos bienheureux Martyrs Cyriaque, Large et Smaragde, de nous faire ressentir l’effet du mystère que nous célébrons. |
Leçons des Matines avant 1960.
Au deuxième nocturne.
Quatrième leçon. Jean-Marie Vianney, né au bourg de Dardilly dans le diocèse de Lyon d’une famille de pieux cultivateurs, donna, dès son enfance, de nombreux indices de sainteté. Quand, âgé de huit ans il gardait les brebis, il avait coutume, tantôt d’apprendre à d’autres enfants par sa parole et son exemple à réciter le Rosaire agenouillés devant l’image de la Mère de Dieu, tantôt de confier le troupeau à sa sœur ou à quelque autre et de se rendre dans un lieu solitaire où il vaquait plus librement à l’oraison devant une statue de la sainte Vierge. Chérissant les pauvres, il faisait ses délices de les amener par groupes dans la maison de son père et de les aider en toutes manières. Il fut confié au curé du bourg d’Écully pour recevoir l’enseignement littéraire ; mais comme ses dispositions pour l’étude étaient encore peu développées, il y rencontra des difficultés presque insurmontables. Implorant le secours divin dans le jeûne et l’oraison, il se rendit en mendiant au tombeau de saint François Régis pour demander plus de facilité à s’instruire. Après avoir suivi avec effort et peine le cours de théologie, il fut trouvé suffisamment capable pour recevoir les saints ordres.
Cinquième leçon. Nommé vicaire du bourg d’Écully, Jean-Marie s’appliqua de toutes ses forces sous la direction et à l’exemple de son curé, à atteindre les degrés les plus élevés de la perfection pastorale. Trois ans plus tard il fut envoyé au village d’Ars qui devait être rattaché peu de temps après au diocèse de Belley et, comme un ange venu du ciel, il renouvela la face de sa paroisse, la rendant florissante de toute négligée et abandonnée qu’elle était devenue. Assidu de nombreuses heures chaque jour au saint tribunal et à la direction des consciences, il établit l’usage fréquent de la sainte Communion, fonda de pieuses associations et inculqua d’une manière admirable aux âmes une tendre piété envers la Vierge Immaculée. Convaincu qu’un devoir du pasteur est d’expier les fautes du peuple à lui confié, il n’épargnait à cette fin ni prières, ni veilles, ni macérations et jeûnait continuellement. Comme Satan ne pouvait souffrir une si grande vertu de l’homme de Dieu, il le tourmenta d’abord par diverses vexations et le combattit ensuite ouvertement ; mais Jean-Marie souffrait patiemment les afflictions les plus pénibles.
Sixième leçon. Souvent invité par les curés voisins à venir, comme le font les missionnaires, pourvoir au salut des âmes en prêchant et en entendant les confessions, il était toujours prêt à rendre service à tous. Enflammé de zèle pour la gloire de Dieu, il réussit à établir les missions avec les exercices pieux qu’elles comportent, en plus de cent paroisses et à les assurer par des fondations. Entretemps Dieu faisait éclater le mérite de son serviteur par des miracles et des dons surnaturels. Telle fut l’origine de ce célèbre pèlerinage qui durant vingt ans fit affluer à Ars près de cent mille hommes de toute condition et de tout âge venus, non seulement de la France et de l’Europe mais même des régions les plus éloignées de l’Amérique. Épuisé moins par la vieillesse que par les labeurs, il mourut au jour qu’il avait prédit, le 4 août de l’an mil huit cent cinquante - neuf, dans le baiser du Seigneur étant âgé de soixante-treize ans. Beaucoup de miracles l’ayant signalé, il fut béatifié par Pie X et canonisé par Pie XI en l’année jubilaire mil neuf cent vingt-cinq. Le même Pape étendit sa fête à l’Église universelle.
Au troisième nocturne. Du Commun.
Lecture du saint Évangile selon saint Luc. Cap. 12, 35-40.
En ce temps-là : Ceignez vos reins, et ayez en vos mains des lampes allumées. Et le reste.
Homélie de saint Grégoire, Pape.. Homelia 13 in Evang.
Septième leçon. Mes très chers frères, le sens de la lecture du saint Évangile que vous venez d’entendre est très clair. Mais de crainte qu’elle ne paraisse, à cause de sa simplicité même, trop élevée à quelques-uns, nous la parcourrons brièvement, afin d’en exposer la signification à ceux qui l’ignorent, sans cependant être à charge à ceux qui la connaissent. Le Seigneur dit : « Que vos reins soient ceints ». Nous ceignons nos reins lorsque nous réprimons les penchants de la chair par la continence. Mais parce que c’est peu de chose de s’abstenir du mal, si l’on ne s’applique également, et par des efforts assidus, à faire du bien, notre Seigneur ajoute aussitôt : « Ayez en vos mains des lampes allumées ». Nous tenons en nos mains des lampes allumées, lorsque nous donnons à notre prochain, par nos bonnes œuvres, des exemples qui l’éclairent. Le Maître désigne assurément ces œuvres-là, quand il dit : « Que votre lumière luise devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux ».
Huitième leçon. Voilà donc les deux choses commandées : ceindre ses reins, et tenir des lampes ; ce qui signifie que la chasteté doit parer notre corps, et la lumière de la vérité briller dans nos œuvres. L’une de ces vertus n’est nullement capable de plaire à notre Rédempteur si l’autre ne l’accompagne. Celui qui fait des bonnes actions ne peut lui être agréable s’il n’a renoncé à se souiller par la luxure, ni celui qui garde une chasteté parfaite, s’il ne s’exerce à la pratique des bonnes œuvres. La chasteté n’est donc point une grande vertu sans les bonnes œuvres, et les bonnes œuvres ne sont rien sans la chasteté. Mais si quelqu’un observe les deux préceptes, il lui reste le devoir de tendre par l’espérance à la patrie céleste, et de prendre garde qu’en s’éloignant des vices, il ne le fasse pour l’honneur de ce monde.
Neuvième leçon. « Et vous, soyez semblables à des hommes qui attendent que leur maître revienne des noces, afin que lorsqu’il viendra et frappera à la porte, ils lui ouvrent aussitôt ». Le Seigneur vient en effet quand il se prépare à nous juger ; et il frappe à la porte, lorsque, par les peines de la maladie, il nous annonce une mort prochaine. Nous lui ouvrons aussitôt, si nous l’accueillons avec amour. Il ne veut pas ouvrir à son juge lorsqu’il frappe, celui qui tremble de quitter son corps, et redoute de voir ce juge qu’il se souvient avoir méprisé ; mais celui qui se sent rassuré, et par son espérance et par ses œuvres, ouvre aussitôt au Seigneur lorsqu’il frappe à la porte, car il reçoit son Juge avec joie. Et quand le moment de la mort arrive, sa joie redouble à la pensée d’une glorieuse récompense.
L’Année Liturgique, dans son édition de 1922, donne le supplément suivant pour le Bhx Jean-Marie Vianney :
Grande déjà était la gloire du IV août [1] ; la fête de saint Dominique l’illuminait, pour l’Église et pour Dieu, de toutes les splendeurs. L’étoile ornant le front si pur du patriarche des Prêcheurs voyait la divine Sagesse se complaire à unir dans ses feux au rayonnement des plus hautes vertus l’éclat de la science et du génie, de la noblesse, de l’éloquence, de tout ce qui fait l’ascendant des hommes d’élite qu’admiré et suit dans ses beaux siècles l’humanité.
Et voilà qu’en nos jours diminués qui ne comprennent plus les grandeurs d’antan, il apparaît qu’aucun amoindrissement social ne saurait faire obstacle à cette Sagesse du Père, toujours égale en son amour des fils des hommes [2], toujours parcourant les nations pour y susciter des prophètes et des amis de Dieu [3]. Près de Dominique de Gusman, elle produit devant les Anges un émule de sa gloire, et le choisit parmi ces petits de la terre [4], chétifs d’origine comme de dons de nature, que dédaigne le monde, mais qu’elle convoque dans les saints Livres à s’enrichir près d’elle de bel amour et de crainte, de connaissance et de sainte espérance [5].
Jean-Baptiste-Marie Vianney entrait dans la vie quand la révolution de la fin du XVIIIe siècle allait fermer les églises de France. Les germes de sa sainteté se développèrent dans le dénuement intellectuel et surnaturel de ces temps ; ce fut du milieu des travaux des champs que, l’heure venue, il entendit Dieu l’appeler à se dévouer au relèvement des ruines. Riches pour lui d’humiliations devaient être les tardives études de sa préparation au sacerdoce. Mais celui que les examinateurs hésitaient d’admettre aux Ordres avait triomphé par sa piété, son humilité, sa dévotion à Marie, de leurs craintes ; envoyé vers une bourgade obscure de la Dombes, on lui avait dit : « Allez, mon ami. Il n’y a pas beaucoup d’amour de Dieu dans cette paroisse ; vous en mettrez. »
Et le Curé d’Ars avait accompli sa mission. Tandis qu’à l’extrémité opposée du diocèse de Belley, un autre village, Ferney-Voltaire, voyait la bourgeoisie si dénuée de grandeur de l’époque s’évertuer à soutenir le prestige de son patriarche, les foules, lassées du doute, accouraient s’abreuver au réservoir de divine charité qui venait de se révéler dans la pauvre localité naguère inconnue, et se reprendre à croire, espérer et aimer. Dieu réalisait magnifiquement à nouveau la parole de l’Apôtre : il confondait par la folie de la croix la sagesse des sages ; il avait fait choix de la faiblesse pour réduire les forts [6].
Durant tout ce qu’on appela le gouvernement de Juillet et le commencement du second empire, ce fut vers le saint Curé un mouvement comparable à celui qui, dans les meilleurs temps de l’Église, amenait le monde aux plus renommés pèlerinages. Démonstration de la vertu d’en haut qui ne devait pas finir avec lui : au moment où il allait mourir, Notre-Dame se montrait à Lourdes ; or elle sembla n’être descendue que pour prendre en personne la direction de cet ébranlement surnaturel des peuples, et l’accroître en des proportions inconnues jusque-là de l’histoire. Serait-ce l’appel suprême de la divine pitié au siècle de l’apostasie sociale, de cette discessio [7] annoncée par saint Paul comme devant précipiter à leur fin les annales de l’humanité ? Tandis que l’enfer allait multiplier plus que jamais les négations, Dieu se laissait moins que jamais sans témoignage.
La Légende qui suit présente un résumé très complet de la vie du Bienheureux Curé d’Ars. A sa lecture, on comprendra que le Siège apostolique ait exaucé les vœux des curés de France, dont il fut l’honneur et le modèle, en le leur donnant pour Patron devant Dieu.
Jean-Marie Vianney naquit de pieux cultivateurs au bourg de Dardilly, diocèse de Lyon. Dès son enfance, il apparut que la divine Providence l’appellerait un jour à devenir apôtre. A l’âge de huit ans, gardant les brebis, il avait coutume de rassembler les petits enfants aux genoux d’une image de la Mère de Dieu, pour leur apprendre et réciter avec eux le Rosaire ; ou bien, confiant son troupeau à sa sœur ou quelque autre, il se retirait dans un taillis écarté, pour y vaquer plus librement à la prière. Employé aux travaux des champs, s’il arrivait que quelque parole plus libre échappât à ses compagnons, il les reprenait doucement ; d’autres fois, recherchant la solitude, il remuait la terre en pensant au ciel, et pour éviter que le travail ne détournât son âme de la contemplation, il plaçait près de lui une statuette de la Vierge. Plein d’amour pour les pauvres, il faisait ses délices de les amener par troupes à la maison paternelle, de les nourrir, de les réchauffer au foyer, ne les laissant point repartir sans avoir appris le Symbole à ceux qui ne le savaient pas. Admirable était sa candeur, constant son zèle pour l’immaculée Mère de Dieu, ardent son culte pieux pour l’Eucharistie. Aussi tout le monde annonçait-il qu’il serait prêtre. Mais confié pour ses études au curé du bourg d’Écully, sa lenteur d’esprit fit qu’il y éprouva de grandes et quasi insurmontables difficultés. Cherchant près de Dieu le secours, il recourut alors sans se lasser au jeûne et à la prière, puis se rendit, mendiant son pain, au tombeau de saint François Régis, afin d’obtenir la facilité d’apprendre. Sa pieuse confiance ne fut point trompée, car son cours de théologie laborieusement achevé, on le trouva suffisamment apte pour être admis aux Ordres.
Nommé vicaire du curé d’Écully, il s’adonna tout entier sous sa conduite à atteindre les plus hauts sommets de la perfection pastorale. Après trois ans, on l’envoyait, tel un Ange du ciel, au village d’Ars qui devait être peu après rattaché au diocèse de Belley. L’ignorance des premiers éléments de la foi y était générale, la maison de Dieu négligée, presque abandonnée, l’usage des Sacrements oublié, le jour du Seigneur inobservé, les danses en honneur, les auberges trop fréquentées. Mais rien n’aura raison de la vaillance du pasteur : il visite en grande charité chacun des habitants, parle au peuple avec tant d’amour de Dieu que tous avec lui fondent en larmes ; il restaure son église, introduit la fréquente communion, établit de pieuses confréries. Pour la protection des jeunes filles délaissées un asile est bâti, qu’il nomme la Providence, et soutient à l’aide de ressources plus d’une fois fournies par Dieu ; des écoles sont ouvertes aux enfants des deux sexes ; le culte de la Vierge immaculée, de sainte Philomène, est l’objet de la tendre piété des âmes ; et bientôt l’heureuse bourgade se voit partout réputée comme une école de toutes les vertus. Cependant le pasteur, estimant que c’était à lui d’expier les péchés de son peuple, n’épargnait ni prières, ni veilles, ni macérations. La nuit, son sommeil, qu’il prenait sur la planche nue et que lui disputaient bien des soucis, était de deux ou trois heures ; souvent ses jeûnes se prolongeaient trois jours, et il n’accordait à sa faim que la plus misérable nourriture, à sa soif un verre d’eau ; chaque jour la chaîne de fer, le cilice, la discipline ensanglantaient son corps. Non moins extrême était la pauvreté qu’il s’imposait pour Dieu. Arrivait-il qu’il eût à sa disposition un mets plus recherché, ou quelque argent, ou quelque pièce de mobilier, tout allait aux pauvres. Satan, ne pouvant supporter une vertu si grande, excita d’abord contre l’homme de Dieu la calomnie, puis bientôt s’en prit directement à lui, le poursuivant des plus cruelles vexations ; mais Jean-Marie prenait tout en patience, l’expérience lui ayant appris que lorsque les assauts diaboliques se faisaient plus furieux, c’était l’annonce de l’arrivée de plus grands pécheurs au tribunal de la pénitence.
Ce qu’il avait accompli dans sa paroisse, il entreprit de le faire alentour. Les curés du voisinage le trouvaient toujours prêt, sur leur appel, à se dévouer comme missionnaire au salut des âmes par la prédication et la confession. Embrasé du zèle de la gloire de Dieu, il trouva même les moyens de fonder ces pieux exercices des missions à perpétuité dans plus de cent paroisses, moissonnant ainsi jusque dans les lieux où il ne pouvait mettre les pieds. C’est alors que, Dieu illustrant son serviteur par le pouvoir des miracles et les autres dons surnaturels, prit naissance ce célèbre pèlerinage qui, vingt ans, devait amener à Ars chaque année une centaine de mille hommes de tout rang et de tout âge, affluant non seulement de France et d’Europe, mais encore des plus lointaines provinces d’Amérique. Ils venaient, non seulement attirés qu’ils étaient par la pensée de voir un prêtre enrichi des faveurs du ciel, scrutant les plus intimes secrets des âmes, lisant dans l’avenir, opérant des prodiges ; mais amenés aussi par le désir de recourir à ses conseils, et surtout de découvrir les plaies de leurs cœurs dans le sacrement de Pénitence. Jean-Marie se donnait tout entier à ce jugement, à cette direction des consciences, négligeant pour cette œuvre repos, sommeil, nourriture, y consacrant dix-sept heures de ses journées, sans un jour de relâche. Ce fut en vain que, deux fois, les bas sentiments qu’il avait de lui-même lui firent tenter de se dérober aux pieux empressements des fidèles. C’est en combattant que le vaillant soldat devait tomber enfin ; usé de travaux plus que d’années, il s’endormit paisiblement dans le baiser du Seigneur, au temps qu’il avait annoncé. L’éclat de ses nombreux miracles a porté Pie X à l’inscrire parmi les Bienheureux.
Elles sont loin ces premières années de votre ministère, dont vous disiez : « Je m’attendais d’un moment à l’autre à être interdit et condamné à finir mes jours dans les prisons. Dans ce temps-là on laissait reposer l’Évangile dans les chaires, et on prêchait sur le pauvre Curé d’Ars. Oh ! J’avais des croix... J’en avais presque plus que je n’en pouvais porter ! Je me mis à demander l’amour des croix ; alors je fus heureux. »
Pour vous, le labeur a pris fin ; mais du sein de votre repos, entendez les ouvriers du salut se réclamer de votre patronage ; soutenez-les dans leur tâche chaque jour plus ingrate, plus chargée d’amertumes. A ceux dont la patience menacerait de fléchir sous la persécution et les calomnies, répétez la parole que vous disiez à l’un de leurs devanciers : « Mon ami, faites comme moi. — Je serais fâché que le bon Dieu fût offensé ; mais d’un autre côté, je me réjouis dans le Seigneur de tout ce qu’il permet qu’on dise contre moi, parce que les condamnations du monde sont des bénédictions de Dieu. Les contradictions nous mettent au pied delà croix, et la croix à la porte du ciel. Fuir la croix, n’est-ce pas fuir en même temps Celui qui a bien voulu être attaché et y mourir pour nous ? La croix faire perdre la paix ! C’est elle qui a donné la paix au monde ; c’est elle qui doit la porter dans nos cœurs. »
Élevé sur le Siège apostolique au jour anniversaire de votre entrée dans la gloire, le Vicaire de l’Homme-Dieu qui vous inscrivit au nombre des Bienheureux, choisit naguère ce même jour du IV août pour adresser au clergé catholique l’exhortation solennelle [8] qu’inspiraient à son cœur de Pontife suprême nos temps mauvais et pleins de périls. Aidez de vos supplications au pied du trône de Dieu les recommandations que le successeur de Pierre appuyait de votre exemple, quand il disait aux prêtres : « La sainteté seule fait de nous ce que demande notre divine vocation, à savoir des hommes crucifiés au monde et auxquels soit lui-même crucifié le monde [9], qui ne tendent qu’au ciel en ce qui les concerne, et n’aient d’efforts que pour y amener les autres ». Hommes de Dieu [10], faut il qu’ils se montrent uniquement ceux qui sont la lumière du monde [11], le sel de la terre [12], les ambassadeurs [13] de Celui qui daigne les appeler ses amis [14], qui les fait dispensateurs de ses dons [15]. Ils ne seront source de sainteté comme ils doivent pour les autres, qu’en étant saints d’abord eux-mêmes dans le secret de la face du Seigneur ; dans la mesure où ils se donneront à Dieu, Dieu se donnera par eux à leur peuple.
Puissent-ils donc, ô Bienheureux, se dire toujours, et dire aux hommes avec vous : « En dehors du bon Dieu, rien n’est solide. Si c’est la vie, elle passe ; si c’est la fortune, elle s’écroule ; si c’est la santé, elle est détruite ; si c’est la réputation, elle est attaquée. Nous allons comme le vent... Le paradis, l’enfer et le purgatoire ont une espèce d’avant-goût dès cette vie. Le paradis est dans le cœur des parfaits, qui sont bien unis à Notre-Seigneur ; l’enfer dans celui des impies ; le purgatoire dans les âmes qui ne sont pas mortes à elles-mêmes. L’homme a été créé par l’amour : c’est pourquoi il est si porté à aimer ; d’un autre côté, il est si grand que rien ne peut le contenir sur la terre. Il n’y a que lorsqu’il se tourne du côté du ciel qu’il est content. »
Saint François de Sales disait qu’on peut être martyr, non seulement en confessant Dieu devant les hommes, mais aussi en confessant les hommes devant Dieu. On évoque volontiers cette parole en considérant le saint curé d’Ars, inlassablement assidu à son confessionnal où, de toute la France, les âmes inquiètes venaient chercher la paix.
A ce long supplice, qui dura des journées entières pendant un grand nombre d’années, le saint ajouta celui des jeûnes, des veilles et une continuelle oraison ; aussi, devenu hostie avec le Christ, il mérita d’abord la conversion de son apathique paroisse, puis celle de nombreux pécheurs accourus à lui des lieux les plus éloignés.
Simple, extrêmement pauvre et détaché des choses de ce monde, autant il semblait dépourvu de grandes richesses intellectuelles, autant il était débordant de foi et de zèle, aussi devint-il l’idéal et le modèle des bons curés ; en un mot : le saint curé d’Ars.
Dieu le glorifia par le don des miracles ; et quand, usé par les fatigues et par les austérités, saint Jean-Baptiste Vianney eut fermé les yeux pour toujours, le prodige le plus grand et le plus durable opéré ensuite par lui est l’influence salutaire et décisive qu’il exerça sur le clergé paroissial, spécialement en France, pour le renouvellement de l’esprit pastoral. C’est la raison pour laquelle Pie XI introduisit la fête du saint curé d’Ars dans le Calendrier de l’Église universelle en 1928 et, l’année suivante, le proclama céleste Patron de tous les curés et de tous les prêtres ayant charge d’âmes, dans la Ville et le monde.
La messe est celle du Commun des Confesseurs non-pontifes [16] comme le 23 janvier ; seule la première collecte est propre.
Prière. — « O Dieu tout-puissant et miséricordieux, qui avez voulu enrichir le bienheureux Jean-Marie de la grâce d’un zèle pastoral ardent, d’une prière continuelle et d’une constante mortification, faites que, par ses mérites et à son exemple, nous nous efforcions nous aussi de gagner les âmes de nos frères, afin d’obtenir avec eux la couronne éternelle dans le ciel ». Travailler au salut des âmes, comme le dit saint Jean Chrysostome, est la plus divine des occupations, qui nous vaut en outre de vivre dans l’amour de Dieu et d’assurer notre salut éternel.
Saint Jean Vianney. — Jour de mort : 4 août 1859. Tombeau : à Ars. Vie : La fête du célèbre curé d’Ars, canonisé par le Pape Pie XI au cours de l’année jubilaire de 1925, appartient désormais au calendrier de l’Église universelle. Il était fils de simples paysans qui eurent soin de l’élever religieusement, en pleine tourmente révolutionnaire. D’abord berger, puis maître d’école, il fit ensuite ses études théologiques et reçut le sacerdoce en 1815. Peu de temps après (1818), il était envoyé à Ars, petite paroisse de cinq cents âmes, fort peu chrétienne. C’est là qu’il exerça jusqu’à sa mort son zèle inlassable et extraordinairement fécond. Il passa une grande partie de sa vie dans son confessionnal. Des foules de pèlerins accouraient à Ars ; on en a évalué le nombre à environ vingt mille par an. Pareil ascendant sur les âmes était dû à l’austérité extrême de son existence, à l’amabilité et à la simplicité de ses manières, à son intense énergie surnaturelle sous des dehors débiles. Saint Jean Vianney est le modèle des curés. Il mourut le 4 août 1859.
Pratique : La prière de l’Église rend hommage à son zèle pastoral, à son esprit de prière et de pénitence ; elle demande que nous puissions, nous aussi, gagner au Christ les âmes de nos frères. — La messe est la messe Os justi du commun des confesseurs [17].
Chers frères et sœurs,
Vendredi dernier, en la solennité du Sacré-Cœur de Jésus et journée traditionnellement consacrée à la prière et à la sanctification des prêtres, j’ai eu la joie d’inaugurer l’Année sacerdotale, décidée à l’occasion du cent-cinquantième anniversaire de la "naissance au ciel" du curé d’Ars, saint Jean-Baptiste Marie Vianney. Et en entrant dans la basilique vaticane pour la célébration des vêpres, presque comme premier geste symbolique, je me suis arrêté dans la chapelle du Chœur pour vénérer la relique de ce saint Pasteur d’âmes : son cœur. Pourquoi une Année sacerdotale ? Pourquoi précisément en souvenir du saint curé d’Ars, qui n’a apparemment rien accompli d’extraordinaire ?
La Providence divine a fait en sorte que sa figure soit rapprochée de celle de saint Paul. En effet, alors que se conclut l’Année paulinienne, consacrée à l’apôtre des nations, modèle extraordinaire d’évangélisateur qui a accompli plusieurs voyages missionnaires pour diffuser l’Évangile, cette nouvelle année jubilaire nous invite à nous tourner vers un pauvre agriculteur devenu un humble curé, qui a accompli son service pastoral dans un petit village. Si les deux saints diffèrent beaucoup dans les itinéraires de vie qui les ont caractérisés – l’un est allé de région en région pour annoncer l’Évangile, l’autre a accueilli des milliers et des milliers de fidèles en restant toujours dans sa petite paroisse –, il y a cependant quelque chose de fondamental qui les rassemble : il s’agit de leur identification totale avec leur ministère, leur communion avec le Christ qui faisait dire à saint Paul : "Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi" [18]. Et saint Jean-Marie Vianney aimait répéter : "Si nous avions la foi, nous verrions Dieu caché dans le prêtre comme une lumière derrière la vitre, comme le vin mélangé à l’eau". Le but de cette Année sacerdotale – comme je l’ai écrit dans la lettre envoyée aux prêtres en à cette occasion – est donc de favoriser la tension de chaque prêtre "vers la perfection spirituelle de laquelle dépend en particulier l’efficacité de son ministère", et d’aider avant tout les prêtres, et avec eux tout le peuple de Dieu, à redécouvrir et à raviver la conscience de l’extraordinaire et indispensable don de Grâce que le ministère ordonné représente pour celui qui l’a reçu, pour l’Église entière et pour le monde, qui sans la présence réelle du Christ serait perdu.
Les conditions historiques et sociales dans lesquelles se trouva le curé d’Ars ont indéniablement changé et il est juste de se demander comment les prêtres peuvent l’imiter dans l’identification avec leur propre ministère dans les sociétés actuelles mondialisées. Dans un monde où la vision commune de la vie comprend toujours moins le sacré, à la place duquel l’"aspect fonctionnel" devient l’unique catégorie décisive, la conception catholique du sacerdoce pourrait risquer de perdre sa considération naturelle, parfois même à l’intérieur de la conscience ecclésiale. Souvent, que ce soit dans les milieux théologiques, ou bien dans la pratique pastorale et de formation concrète du clergé, s’affrontent, et parfois s’opposent, deux conceptions différentes du sacerdoce. Je remarquais à ce propos il y a quelques années qu’il existe "d’une part, une conception socio-fonctionnelle qui définit l’essence du sacerdoce avec le concept de "service" : le service à la communauté, dans l’exercice d’une fonction... D’autre part, il y a la conception sacramentelle-ontologique, qui naturellement ne nie pas le caractère de service du sacerdoce, mais le voit cependant ancré à l’être du ministre et qui considère que cet être est déterminé par un don accordé par le Seigneur à travers la médiation de l’Église, dont le nom est sacrement" [19]. Le glissement terminologique du terme "sacerdoce" à ceux de "service, ministère, charge", est également le signe de cette conception différente. Ensuite, à la première, la conception ontologique-sacramentelle, est lié le primat de l’Eucharistie, dans le binôme "sacerdoce-sacrifice", alors qu’à la deuxième correspondrait le primat de la parole et du service de l’annonce.
A tout bien considérer, il ne s’agit pas de deux conceptions opposées, et la tension qui existe cependant entre elles doit être résolue de l’intérieur. Ainsi, le décret Presbyterorum ordinis du Concile Vatican II affirme : "En effet, l’annonce apostolique de l’Évangile convoque et rassemble le peuple de Dieu, afin que tous les membres de ce peuple... s’offrent eux-mêmes en "victime vivante, sainte, agréable à Dieu" [20] et c’est précisément à travers le ministère des prêtres que le sacrifice spirituel des fidèles atteint à sa perfection dans l’union au sacrifice du Christ, unique Médiateur. En effet ce sacrifice est offert par les mains des prêtres au nom de toute l’Église dans l’Eucharistie "de manière non sanglante et sacramentelle, jusqu’à ce que vienne le Seigneur lui-même" [21].
Nous nous demandons alors : "Que signifie précisément pour les prêtres évangéliser ? En quoi consiste ce que l’on appelle le primat de l’annonce ?". Jésus parle de l’annonce du Royaume de Dieu comme du véritable but de sa venue dans le monde et son annonce n’est pas seulement un "discours". Elle inclut dans le même temps son action elle-même : les signes et les miracles qu’il accomplit indiquent que le Royaume vient dans le monde comme réalité présente, qui coïncide en fin de compte avec sa propre personne. En ce sens, il faut rappeler que, dans le primat de l’annonce également, la parole et le signe sont inséparables. La prédication chrétienne ne proclame pas des "paroles", mais la Parole, et l’annonce coïncide avec la personne même du Christ, ontologiquement ouverte à la relation avec le Père et obéissant à sa volonté. Un service authentique à la Parole exige de la part du prêtre une profonde abnégation de soi, jusqu’à dire avec l’Apôtre : "ce n’est plus moi qui vit, mais le Christ qui vit en moi". Le prêtre ne peut pas se considérer comme "maître" de la parole, mais comme serviteur. Il n’est pas la parole mais, comme le proclamait Jean le Baptiste, dont nous célébrons précisément aujourd’hui la nativité, il est la "voix" de la Parole : "Voix de celui qui crie dans le désert : préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers" [22].
Or, être "voix" de la Parole, ne constitue pas pour le prêtre un simple aspect fonctionnel. Au contraire, cela présuppose une substantielle "perte de soi" dans le Christ, en participant à son mystère de mort et de résurrection avec tout son moi : intelligence, liberté, volonté et offrande de son propre corps, comme sacrifice vivant [23]. Seule la participation au sacrifice du Christ, à sa khènosi, rend l’annonce authentique ! Tel est le chemin qu’il doit parcourir avec le Christ pour parvenir à dire au Père avec Lui : que s’accomplisse "non ce que je veux, mais ce que tu veux" [24]. L’annonce, alors, comporte toujours également le sacrifice de soi, condition pour que l’annonce soit authentique et efficace.
Alter Christus, le prêtre est profondément uni au Verbe du Père, qui en s’incarnant a pris la forme d’un serviteur, est devenu serviteur [25]. Le prêtre est le serviteur du Christ, au sens que son existence, configurée à Lui de manière ontologique, assume un caractère essentiellement relationnel : il est en Christ, pour le Christ et avec le Christ au service des hommes. Précisément parce qu’il appartient au Christ, le prêtre est radicalement au service des hommes : il est ministre de leur salut, de leur bonheur, de leur libération authentique, mûrissant, dans cette assomption progressive de la volonté du Christ, dans la prière, dans le "cœur à cœur" avec Lui. Telle est alors la condition inaliénable de toute annonce, qui comporte la participation à l’offrande sacramentelle de l’Eucharistie et la docile obéissance à l’Église.
Le saint curé d’Ars répétait souvent avec les larmes aux yeux : "Comme il est effrayant d’être prêtre !". Et il ajoutait : "Combien est triste un prêtre qui célèbre la Messe comme un fait ordinaire ! Combien s’égare un prêtre qui n’a pas de vie intérieure !". Puisse l’Année sacerdotale conduire tous les prêtres à s’identifier totalement avec Jésus crucifié et ressuscité, pour que, à l’imitation de saint Jean Baptiste, ils soient prêts à "diminuer" pour qu’Il grandisse ; pour qu’en suivant l’exemple du curé d’Ars, ils ressentent de manière constante et profonde la responsabilité de leur mission, qui est le signe et la présence de la miséricorde infinie de Dieu. Confions à la Vierge, Mère de l’Église, l’Année sacerdotale qui vient de commencer et tous les prêtres du monde.
***
Chers frères et sœurs,
Dans la catéchèse d’aujourd’hui, je voudrais reparcourir brièvement l’existence du saint curé d’Ars en soulignant certains traits de celle-ci, qui peuvent servir d’exemple aux prêtres de notre époque, assurément différente de celle où il vécut, mais marquée, sous de nombreux aspects, par les mêmes défis humains et spirituels fondamentaux. C’est précisément hier que l’on fêtait les cent cinquante ans de sa naissance au ciel : il était en effet deux heures du matin le 4 août 1859, lorsque saint Jean Baptiste Marie Vianney, au terme de son existence terrestre, alla à la rencontre du Père céleste pour recevoir en héritage le royaume préparé depuis la création du monde pour ceux qui suivent fidèlement ses enseignements [26]. Quelle grande fête il dut y avoir au Paradis pour l’arrivée d’un pasteur si zélé ! Quel accueil doit lui avoir réservé la multitude des fils réconciliés avec le Père, grâce à son œuvre de curé et de confesseur ! J’ai voulu saisir l’occasion de cet anniversaire pour proclamer l’Année sacerdotale qui, comme on le sait, a pour thème : Fidélité du Christ, fidélité du prêtre.
C’est de la sainteté que dépend la crédibilité du témoignage et, en définitive, l’efficacité même de la mission de chaque prêtre.
Jean-Marie Vianney naquit dans le petit village de Dardilly le 8 mai 1786, dans une famille de paysans, pauvre en biens matériels, mais riche d’humanité et de foi. Baptisé, comme le voulait le bon usage à l’époque, le jour même de sa naissance, il consacra les années de l’enfance et de l’adolescence aux travaux dans les champs et à paître les animaux, si bien qu’à l’âge de dix-sept ans, il était encore analphabète. Mais il connaissait par cœur les prières que lui avait enseignées sa pieuse mère et il se nourrissait du sentiment religieux que l’on respirait chez lui. Les biographes racontent que, dès sa prime jeunesse, il essaya de se conformer à la divine volonté même dans les tâches les plus humbles. Il nourrissait dans son âme le désir de devenir prêtre, mais il ne lui fut pas facile de le satisfaire. Il parvint en effet à l’ordination sacerdotale après de nombreuses adversités et incompréhensions, grâce à l’aide de sages prêtres, qui ne s’arrêtèrent pas à considérer ses limites humaines, mais surent regarder au-delà, devinant l’horizon de sainteté qui se profilait chez ce jeune homme véritablement singulier. Ainsi, le 23 juin 1815, il fut ordonné diacre et le 13 août suivant, prêtre. Enfin, à l’âge de 29 ans, après de nombreuses incertitudes, un certain nombre d’échecs et beaucoup de larmes, il put monter sur l’autel du Seigneur et réaliser le rêve de sa vie.
Le saint curé d’Ars manifesta toujours une très haute considération du don reçu. Il affirmait : "Oh ! Quelle grande chose que le sacerdoce ! On ne le comprendra bien qu’une fois au Ciel.. si on le comprenait sur la terre, on mourrait, non d’effroi mais d’amour !" [27]. En outre, dans son enfance, il avait confié à sa mère : "Si j’étais prêtre, je voudrais conquérir beaucoup d’âmes" [28]. Et il en fut ainsi. Dans le service pastoral, aussi simple qu’extraordinairement fécond, ce curé anonyme d’un village isolé du sud de la France parvint si bien à s’identifier à son ministère, qu’il devint, également de manière visible et universellement reconnaissable, alter Christus, image du Bon Pasteur, qui à la différence du mercenaire, donne la vie pour ses brebis [29]. A l’exemple du Bon Pasteur, il a donné la vie au cours des décennies de son service sacerdotal. Son existence fut une catéchèse vivante, qui trouvait une efficacité toute particulière lorsque les personnes le voyaient célébrer la Messe, s’arrêter en adoration devant le tabernacle ou passer de longues heures dans le confessionnal.
Au centre de toute sa vie, il y avait donc l’Eucharistie, qu’il célébrait et adorait avec dévotion et respect. Une autre caractéristique fondamentale de cette extraordinaire figure sacerdotale, était le ministère assidu des confessions. Il reconnaissait dans la pratique du sacrement de la pénitence l’accomplissement logique et naturel de l’apostolat sacerdotal, en obéissance au mandat du Christ : "Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus" [30]. Saint Jean-Marie Vianney se distingua donc comme un confesseur et maître spirituel excellent et inlassable. En passant "d’un même mouvement intérieur, de l’autel au confessionnal", où il passait une grande partie de la journée, il cherchait par tous les moyens, par la prédication et par le conseil persuasif, à faire redécouvrir aux paroissiens la signification et la beauté de la pénitence sacramentelle, en la montrant comme une exigence intime de la Présence eucharistique [31].
Les méthodes pastorales de saint Jean-Marie Vianney pourraient apparaître peu adaptées aux conditions sociales et culturelles actuelles. Comment en effet un prêtre d’aujourd’hui pourrait-il l’imiter, dans un monde qui a tant changé ? S’il est vrai que les temps changent et que de nombreux charismes sont typiques de la personne, et donc inimitables, il y a toutefois un style de vie et un élan de fond que nous sommes tous appelés à cultiver. A bien y regarder, ce qui a rendu saint le curé d’Ars a été son humble fidélité à la mission à laquelle Dieu l’avait appelé ; cela a été son abandon constant, empli de confiance, entre les mains de la Providence divine. Il a réussi à toucher le cœur des personnes non en vertu de ses dons humains, ni en s’appuyant exclusivement sur un effort, même louable, de la volonté, il a conquis les âmes, même les plus réfractaires, en leur communiquant ce qu’il vivait de manière intime, à savoir son amitié avec le Christ. Il fut "amoureux" du Christ, et le vrai secret de son succès pastoral a été l’amour qu’il nourrissait pour le Mystère eucharistique, annoncé, célébré et vécu, qui est devenu amour pour le troupeau du Christ, les chrétiens et pour toutes les personnes qui cherchent Dieu. Son témoignage nous rappelle, chers frères et sœurs, que pour chaque baptisé, et plus encore pour le prêtre, l’Eucharistie "n’est pas simplement un événement avec deux protagonistes, un dialogue entre Dieu et moi. La Communion eucharistique tend à une transformation totale de notre propre vie. Elle ouvre avec force le moi tout entier de l’homme et crée un nouveau nous" [32].
Alors, loin de réduire la figure de saint Jean-Marie Vianney à un exemple, même admirable, de la spiritualité dévotionnelle du XIXe siècle, il est nécessaire au contraire de saisir la force prophétique qui distingue sa personnalité humaine et sacerdotale d’une très grande actualité.
Dans la France postrévolutionnaire qui faisait l’expérience d’une sorte de "dictature du rationalisme" visant à effacer la présence même des prêtres et de l’Église dans la société, il vécut, d’abord – pendant sa jeunesse – une clandestinité héroïque en parcourant des kilomètres dans la nuit pour participer à la Messe. Puis – comme prêtre – il se distingua par une créativité pastorale singulière et féconde, en mesure de montrer que le rationalisme, qui régnait alors sans partage, était en réalité loin de satisfaire les authentiques besoins de l’homme et qui, en définitive, n’était pas vivable.
Chers frères et sœurs, à 150 ans de la mort du saint curé d’Ars, les défis de la société d’aujourd’hui ne sont pas moins difficiles, ils sont même devenus peut-être plus complexes. Si à l’époque régnait la "dictature du rationalisme", à l’époque actuelle, on note dans de nombreux milieux, une sorte de "dictature du relativisme". Elles apparaissent toutes deux comme des réponses inadaptées au juste besoin de l’homme d’utiliser pleinement sa propre raison comme élément distinctif et constitutif de son identité. Le rationalisme fut inadapté parce qu’il ne tint pas compte des limites humaines et prétendit élever la seule raison comme mesure de toute chose, en la transformant en déesse ; le relativisme contemporain mortifie la raison, parce que, de fait, il en vient à affirmer que l’être humain ne peut rien connaître avec certitude au-delà du domaine scientifique positif. Mais aujourd’hui, comme alors, l’homme "assoiffé de signification et d’accomplissement" va à la recherche constante de réponses exhaustives aux questions de fond qu’il ne cesse de se poser.
Les Pères du Concile œcuménique Vatican II avaient bien présents à l’esprit cette "soif de vérité" qui brûle dans le cœur de tout homme, lorsqu’ils affirmèrent que c’est aux prêtres, "comme éducateurs de la foi", qu’il revient de former "une authentique communauté chrétienne" capable de "frayer la route à tous les hommes vers le Christ" et d’exercer "une véritable maternité" à leur égard, en indiquant ou en facilitant à celui qui ne croit pas "un chemin vers le Christ et son Eglise" et "pour réveiller les fidèles, les nourrir, leur donner des forces pour le combat spirituel" [33]. L’enseignement que continue de nous transmettre le saint curé d’Ars à cet égard est que, à la base de cet engagement pastoral, le prêtre doit placer une union personnelle intime avec le Christ, qu’il faut cultiver et accroître jour après jour. C’est seulement s’il est amoureux du Christ que le prêtre pourra enseigner à tous cette union, cette amitié intime avec le divin Maître, qu’il pourra toucher les cœurs des personnes et les ouvrir à l’amour miséricordieux du Seigneur. C’est seulement ainsi, par conséquent, qu’il pourra transmettre enthousiasme et vitalité spirituelle aux communautés que le Seigneur lui confie. Prions pour que, par l’intercession de saint Jean-Marie Vianney, Dieu fasse don à son Église de saints prêtres, et pour que croisse chez les fidèles le désir de soutenir et d’aider leur ministère. Confions ces intentions à Marie, que nous invoquons précisément aujourd’hui comme Vierge des Neiges.
© Copyright 2009 - Libreria Editrice Vaticana
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PROPRIUM SANCTORUM PRO ALIQUIBUS LOCIS | PROPRE DES SAINTS POUR CERTAINS LIEUX |
¶ Infrascriptae Missae de Mysterio vel Sancto elogium in Martyrologio eo die habente, dici possunt ut festivae ubicumque, ad libitum sacerdotis, iuxta rubricas. Similiter huiusmodi Missae dici possunt etiam ut votivae, nisi aliqua expresse excipiatur. | ¶ Les Messes données ici d’un Mystère ou d’un saint qui a le jour-même une mention au Martyrologe, peuvent être dites comme festives partout, selon la volonté du prêtre et les rubriques. De la même manière, les Messes peuvent être dites comme votives sauf si c’est indiqué expressément. |
[1] La fête du Bhx Curé d’Ars fut fixée localement au 4 août, son dies natalis : lorsqu’elle fut inscrite ensuite au calendrier liturgique universel, elle fut fixée au 9 puis au 8.
[2] Prov. VIII, 31.
[3] Sap..VII, 27.
[4] Prov. IX, 4.
[5] Eccli. XXIV, 24.
[6] I Cor. I, 18-29.
[7] II Thess. II, 3.
[8] PII X in quinquagesimo natali sacerdotii sui exhortatio ad clerum catholicum, die IV Augusti anno MCMVIII.
[9] Gal. VI, 14.
[10] I Tim. VI, 11.
[11] Matth. V, 14.
[12] Ibid. 13.
[13] II Cor. V, 20.
[14] Johan. XV, l5.
[15] I Cor. IV, 1.
[16] Sauf en France.
[17] Sauf en France.
[18] Ga 2, 20.
[19] J. Ratzinger, Ministero e vita del Sacerdote, in Elementi di Teologia fondamentale. Saggio su fede e ministero, Brescia 2005, p. 165.
[20] Rm 12, 1.
[21] N. 2.
[22] Mc 1, 3.
[23] Cf. Rm 12, 1-2.
[24] Mc 14, 36.
[25] Cf. Ph 2, 5-11.
[26] Cf. Mt 25, 34.
[27] Abbé Monnin, Esprit du Curé d’Ars, p. 113.
[28] Abbé Monnin, Procès de l’ordinaire, p. 1064.
[29] Cf. Jn 10, 11.
[30] Cf. Jn 20, 23.
[31] Cf. Lettre aux prêtres pour l’Année sacerdotale.
[32] Joseph Ratzinger, La Communion dans l’Église.
[33] Cf. Presbyterorum ordinis, n. 6.