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18/02 St Siméon, évêque et martyr

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Sommaire

  Textes de la Messe  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  

Textes de la Messe

(En Carême, on fait seulement mémoire du Saint avec les trois oraisons de la Messe suivante)
die 18 februarii
le 18 février
SANCTI SIMEONIS
SAINT SIMEON
Ep. et Mart.
Evêque et Martyr
Commemoratio (ante CR 1960 : simplex)
Commémoraison (avant 1960 : simple)
Missa Státuit, de Communi unius Martyris 1 loco.Messe Státuit, du Commun d’un Martyr 1.
Oratio. CCollecte
Infirmitátem nostram réspice, omnípotens Deus : et, quia pondus própriæ actiónis gravat, beáti Simeónis Martyris tui atque Pontíficis intercéssio gloriósa nos prótegat. Per Dóminum.Dieu tout-puissant, regardez notre faiblesse ; et parce que le poids de nos péchés nous accable, fortifiez-nous par la glorieuse intercession du bienheureux Siméon, votre Martyr et Pontife.
Secreta CSecrète
Hóstias tibi, Dómine, beáti Simeónis Mártyris tui atque Pontíficis dicátas méritis, benígnus assúme : et ad perpétuum nobis tríbue proveníre subsídium. Per Dóminum.Seigneur, acceptez dans votre bonté ces hosties qui vous sont offertes en mémoire des mérites du bienheureux Siméon votre Martyr et Pontife ; et faites qu’elles nous obtiennent une continuelle assistance.
Postcommunio CPostcommunion
Refécti participatióne múneris sacri, quǽsumus, Dómine, Deus noster : ut, cuius exséquimur cultum, intercedénte beáto Simeóne Mártyre tuo atque Pontífice, sentiámus efféctum. Per Dóminum.Rassasiés par la participation à ce don sacré, nous vous supplions, Seigneur notre Dieu, par l’intercession du bienheureux Siméon, votre Martyr et Pontife, de nous faire ressentir l’effet du sacrifice que nous célébrons.

Office

Leçon des Matines avant 1960

Troisième leçon. Siméon, fils de Cléophas, ordonné Évêque de Jérusalem immédiatement après saint Jacques, fut accusé, auprès du consulaire Atticus, sous l’empire de Trajan, d’être chrétien et parent du Christ. A cette époque, on se saisissait de tous ceux qui étaient de la race de David. C’est pourquoi on lui fit souffrir de nombreux tourments, et on le condamna à subir le même genre de mort que notre Sauveur ; tous s’étonnèrent qu’un homme affaibli par l’âge (car il avait cent vingt ans), pût supporter avec tant de courage et de constance les cruelles douleurs du supplice de la croix.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Le Cycle nous amène aujourd’hui un vieillard de cent vingt ans, un Évêque, un Martyr. Siméon est l’Évêque de Jérusalem, le successeur de l’Apôtre tint Jacques sur ce siège ; il a connu le Christ, il a été son disciple ; il est son parent selon la chair, de la même maison de David ; fils de Cléophas, et de cette Marie que les liens du sang unissaient de si près à la Mère de Dieu qu’on l’a appelée sa sœur. Que de titres de gloire dans cet auguste vieillard qui vient augmenter le nombre des Martyrs dont la protection encourage l’Église, dans cette partie de l’année où nous sommes ! Un tel athlète, contemporain de la vie mortelle du Christ, un pasteur qui a répété aux fidèles les leçons reçues par lui de la propre bouche du Sauveur, ne devait remonter vers son Maître que par la plus noble de toutes les voies. Comme Jésus, il a été attaché à une croix ; et à sa mort, arrivée en l’an 106, finit la première période de l’Histoire Chrétienne, ce que l’on appelle les Temps Apostoliques. Honorons ce majestueux Pontife en qui se réunissent tant de souvenirs, et prions-le d’étendre sur nous cette paternité dont les fidèles de Jérusalem se glorifièrent si longtemps. Du haut du trône éclatant où il est arrivé par la Croix, qu’il jette un regard sur nous, et qu’il nous obtienne les grâces de conversion dont nos âmes ont tant besoin.

Recevez l’humble hommage de la Chrétienté, sublime vieillard, qui surpassez en grandeur toutes les illustrations humaines. Votre sang est celui même du Christ ; votre doctrine, vous l’avez reçue de sa bouche ; votre charité pour les fidèles, vous l’avez allumée à son cœur ; votre mort n’est que le renouvellement de la sienne. Nous n’avons point l’honneur de pouvoir nous dire, comme vous, les frères du Seigneur ; mais rendez-nous, ô Siméon, attentifs à cette parole qu’il a dite lui-même : « Celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les deux, est pour moi un frère, une sœur, une mère [1]. » Nous n’avons point reçu immédiatement, comme vous, de la bouche de Jésus, la doctrine du salut ; mais nous ne la possédons pas moins pure, au moyen de cette tradition sainte dont vous êtes l’un des premiers anneaux ; obtenez que nous y soyons toujours dociles, et que nos infractions nous soient pardonnées. Une croix n’a pas été dressée pour que nous y soyons cloués par nos membres ; mais ce monde est semé d’épreuves auxquelles le Seigneur a donné lui-même le nom de Croix. Il nous faut les subir avec constance, si nous voulons avoir part avec Jésus dans sa gloire. Demandez, ô Siméon, que nous nous montrions plus fidèles, que notre cœur ne se révolte pas, que nous réparions les fautes que souvent nous avons commises, en voulant nous soustraire à l’ordre de Dieu.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Selon une ancienne tradition, ce saint évêque serait le dernier rejeton de la noble race de Jessé, et le lointain parent du Sauveur. De même que Jacques, « frère du Seigneur », il prit pour épouse l’église de Jérusalem, ut suscitaret semen fratri suo, et couronna son extrême vieillesse par le martyre de la croix.

La fête de saint Siméon est entrée dans le calendrier romain durant le bas moyen âge, sans doute à cause de l’ancienne église qui lui était dédiée dans l’antique Scorticlaria, près du Tibre. Plus tard ce temple a changé de Patron titulaire et a reçu le nom, d’abord du prophète Siméon, et ensuite de sainte Marguerite de Cortone.

La messe est celle du Commun des martyrs pontifes Státuit, la première lecture qui est tirée de la lettre de saint Jacques nous y enseigne que l’épreuve constitue une grâce pour le chrétien, puisque elle est un moyen d’arriver à une plus splendide couronne.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Un parent du Christ.

Saint Siméon. — Parent du Sauveur « selon la chair », saint Siméon qui appartient à l’âge apostolique par ses origines, est une des plus vénérables figures de martyrs de la chrétienté primitive. Fils de Cléophas, il succéda à saint Jacques comme évêque de Jérusalem. Sous l’empereur Trajan, il fut dénoncé au gouverneur Atticus comme chrétien et parent du Christ. Car, à cette époque, on recherchait tous ceux qui descendaient de David. Après avoir souffert de nombreuses tortures, il fut, comme son Sauveur, attaché à la croix. Tous les assistants s’étonnèrent qu’un homme d’un âge si avancé (il avait 120 ans) supportât les indicibles tourments du crucifiement avec tant de constance et de joie. Il mourut le 18 février, vers 106 ap. J.-C. C’est sous son épiscopat qu’eut lieu le siège et la prise de Jérusalem ; il se réfugia temporairement, avec la communauté chrétienne, à Pella. — Nous avons donc devant les yeux, aujourd’hui, dans la liturgie, un vénérable évêque qui, à cent vingt ans, souffrit les tortures du crucifiement. Parent du Christ par le sang, il le devint encore davantage par son martyre et sa mort sur la croix à Jérusalem. Ce saint est puissant pour nous obtenir la force dans notre faiblesse et nous aider à nous débarrasser du fardeau de nos péchés.

La messe. — Du commun (Státuit). Nous essaierons de célébrer le Saint-Sacrifice avec le saint et dans son esprit. La messe a quatre parties : l’enseignement, l’Offrande, la Consécration, la Communion. Je récite le Kyrie en union avec le martyr. Avec quelle ferveur a-t-il dû crier, avant son martyre : Seigneur, ayez pitié de nous. Ensuite, dans le Gloria, je chante avec lui son cantique de louange et d’action de grâces. Mais Siméon est aussi notre prédicateur, dans Épître et dans l’Évangile. « Bienheureux l’homme qui supporte l’épreuve. » Il peut parler ainsi, car il l’a supportée. Aujourd’hui il porte la « couronne de vie ». Maintenant il se tourne vers nous et nous dit : Où sont vos épreuves, vos tentations, comment les supportez-vous ? — Puis il nous parle de la « haine » de tous ceux qu’il aime et de son âme même ; c’est là un rude enseignement. Tout ce qui plaît à l’homme naturel, il faut le sacrifier pour le Christ. Celui qui ne supporte pas avec patience la croix de la vie, avec toutes les épines de sa profession, de son entourage, du sort, celui-là ne peut pas être disciple du Christ. Nous voulons bâtir une tour, c’est-à-dire édifier le royaume de Dieu dans notre âme, est-ce que nous laisserons cette tour inachevée ? Le martyr peut nous adresser cette prédication, car il l’a réalisée dans sa vie. Voici maintenant l’Offertoire : Siméon fait sa dernière Offrande ; avec quelle volonté et quel esprit de sacrifice, avec quel abandon total ! Essayons de l’imiter. Puis vient la Consécration. D’où la mort du martyr tire-t-elle sa sainteté ? de la mort du Christ dans son corps. Enfin c’est la Communion. Nous fêtons aujourd’hui l’éternelle communion de saint Siméon, c’est-à-dire son éternelle union avec le Christ. Comme ses plaies sont désormais brillantes ! Nous recevons nous-mêmes un rayon de cette lumière éternelle.

[1] Matth.XII, 5o.