Mort le 24 décembre 1473. Canonisé en 1767, fête en 1770. Ce saint professeur, qui a démontré que les fonctions d’un universitaire ne sont en rien incompatibles avec la profession de la perfection chrétienne, a droit à une messe entièrement propre (sauf l’évangile).
(Leçons des Matines (avant 1960)
Quatrième leçon. Jean naquit au bourg de Kenty, dans le diocèse de Cracovie, et fut pour cela surnommé Cantius. Ses parents, pieux et honnêtes, se nommaient Stanislas et Anne. Dès son enfance, la gravité, la douceur et l’innocence de ses mœurs firent concevoir l’espérance qu’il parviendrait à un haut degré de vertu. Il étudia la philosophie et la théologie à l’Université de Cracovie et passa par tous les grades académiques. Docteur et professeur pendant plusieurs années, il éclairait l’esprit de ses auditeurs par la doctrine sacrée qu’il leur exposait, et les enflammait d’ardeur pour toute sorte de bien, et cela par ses exemples aussi bien que par son enseignement. Devenu Prêtre, il s’appliqua davantage à la perfection chrétienne, sans négliger aucunement l’étude des lettres. Autant il déplorait avec amertume que Dieu fût partout offensé, autant il s’efforçait de détourner sa colère de lui-même et du peuple, en offrant chaque jour, avec abondance de larmes, le Sacrifice non sanglant de l’autel. Il gouverna parfaitement, pendant quelques années, la paroisse d’Ilkusi ; mais, troublé à la vue du péril des âmes, il quitta cette paroisse et, l’académie le demandant, il se remit à enseigner.
Cinquième leçon. Tout e temps que l’étude lui laissait, il le consacrait, soit à procurer le salut du prochain, surtout par la prédication, soit à prier. On rapporte que, dans l’exercice de l’oraison, il lui arriva quelquefois d’être favorisé de visions et d’entretiens célestes. La passion du Christ le touchait à ce point, qu’il passait parfois des nuits entières à la méditer, et que, pour se la retracer plus vivement, il fit le pèlerinage de Jérusalem. Là, enflammé du désir du martyre, il ne craignit pas de prêcher, aux Turcs eux-mêmes, le Christ crucifié. Il se rendit quatre fois à Rome, au tombeau des saints Apôtres, faisant la route à pied et chargé lui-même de ce qu’il lui fallait pour le voyage. Le saint y allait tant pour honorer le Siège apostolique, auquel il était extrêmement dévoué, que pour diminuer, disait-il, les peines de son purgatoire, grâce à la rémission des péchés offerte là, chaque jour, aux fidèles. Au cours de ce voyage, des voleurs le dévalisèrent et lui demandèrent ensuite s’il avait encore autre chose ; Jean ne se souvint pas de quelques pièces d’or, cousues dans son manteau, et répondit qu’il ne lui restait plus rien. Déjà les voleurs s’enfuyaient, lorsqu’il se mit à crier pour les leur offrir aussi ; mais, admirant sa simplicité et sa bonté, ils lui rendirent spontanément ce qu’ils lui avaient pris. Pour qu’on ne blessât point la réputation du prochain, il fit, à l’exemple de saint Augustin, graver des vers sur la muraille de sa demeure, comme un perpétuel avertissement pour lui-même et pour ceux qui le visitaient. Les pauvres qui souffraient de la faim, il les nourrissait des mets de sa table ; ceux qui n’avaient pas de vêtements, il leur en achetait et il quittait même ses habits et ses chaussures pour les leur donner ; alors il laissait tomber son manteau jusqu’à terre, pour qu’on ne le vît pas rentrer pieds nus chez lui.
Sixième leçon. Il dormait peu, et par terre ; comme vêtement, comme nourriture, il n’avait que ce qu’il faut pour couvrir le corps et soutenir les forces. Un dur cilice, les flagellations et le jeûne, furent les moyens par lesquels il garda sa virginité, comme un lis au milieu des épines. Bien plus, pendant environ les trente-cinq dernières années de sa vie, il s’abstint constamment de l’usage de la viande. Enfin, plein de jours et de mérites, après s’être longtemps et soigneusement préparé à la mort, dont il pressentait l’approche, il distribua aux pauvres tout ce qu’il pouvait encore avoir chez lui, afin qu’aucune chose ne le retînt plus. Puis, saintement muni des sacrements de l’Église, « désirant d’être dissous et d’être avec Jésus-Christ, » il s’envola dans le ciel, en la veille de Noël, et fut illustre par d’éclatants miracles, après sa mort comme pendant sa vie. Dès qu’il eut rendu l’esprit, on le porta dans l’église de Sainte-Anne, voisine de l’Université, et on l’y ensevelit avec honneur. La vénération du peuple et le concours à son tombeau s’étant accrus de jour en jour, on l’honore très religieusement comme un des principaux patrons de la Pologne et de la Lithuanie. De nouveaux miracles ayant ajouté à sa gloire, le souverain Pontife Clément XIII l’a solennellement inscrit au nombre des Saints, le dix-septième jour dés calendes d’août, de l’an mil sept cent soixante-sept.
Ant. ad Introitum. Eccli. 18, 12-13. | Introït |
Miserátio hóminis circa próximum : misericórdia autem Dei super omnem carnem. Qui misericórdiam habet, docet et érudit quasi pastor gregem suum. | La miséricorde de l’homme s’exerce envers le prochain ; mais la miséricorde de Dieu s’étend sur toute chair. Celui qui a miséricorde enseigne et corrige, comme un pasteur fait de son troupeau. |
Ps. 1, 1. | |
Beátus vir, qui non ábiit in consílio impiórum, et in via peccatórum non stetit, et in cáthedra pestiléntiæ non sedit. | Heureux l’homme qui n’a pas marché dans le conseil des impies, qui ne s’est pas arrêté dans la voie des pécheurs, et qui ne s’est pas assis dans la chaire de pestilence. |
V/. Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Da, quǽsumus, omnípotens Deus : ut, sancti Ioánnis Confessóris exémplo in scientia Sanctórum proficiéntes atque áliis misericórdiam exhibéntes ; eius méritis, indulgéntiam apud te consequámur. Per Dóminum. | Nous vous en prions, Dieu tout-puissant, faites que, progressant dans la science des Saints et montrant de la compassion envers nos frères, à l’exemple du saint Confesseur Jean, nous puissions, grâce à ses mérites, trouver indulgence auprès de vous. |
Léctio Epístolæ beáti Iacóbi Apóstoli. | Lecture de l’Epître de saint Jacques Apôtre. |
Iac. 2, 12-17. | |
Caríssimi : Sic loquímini, et sic fácite sicut per legem libertátis incipiéntes iudicári. Iudícium enim sine misericórdia illi, qui non fecit misericórdiam : superexáltat autem misericórdia iudícium. Quid próderit, fratres mei, si fidem quis dicat se habére, ópera autem non hábeat ? Numquid poterit fides salváre eum ? Si autem frater et soror nudi sint, et indígeant victu quotidiáno, dicat autem áliquis ex vobis illis : Ite in pace, calefacímini et saturámini : non dedéritis autem eis, quæ necessária sunt córpori, quid próderit ? Sic et fides, si non hábeat ópera, mórtua est in semetípsa. | Mes bien-aimés : Parlez et agissez comme devant être jugés par la loi de la liberté. Car le jugement est sans miséricorde pour celui qui n’a pas fait miséricorde ; mais la miséricorde s’élève au-dessus du jugement. Mes frères, que sert-il à quelqu’un de dire qu’il a la foi, s’il n’a pas les oeuvres ? Est-ce que la foi peut le sauver ? Si un frère ou une soeur sont dans la nudité, et qu’ils manquent de la nourriture de chaque jour, et que l’un de vous leur dise : Allez en paix, chauffez-vous et rassasiez-vous, et que vous ne leur donniez pas ce qui est nécessaire au corps, a quoi cela servira-t-il ? Il en est de même de la foi : si elle n’a pas les oeuvres, elle est morte en elle-même. |
Graduale. Ps. 106, 8-9. | Graduel |
Confiteántur Dómino misericórdiæ eius : et mirabília eius fíliis hóminum. | Qu’ils célèbrent le Seigneur pour sa miséricorde, et pour ses merveilles en faveur des enfants des hommes. |
V/. Quia satiávit ánimam inánem : et ánimam esuriéntem satiavit bonis. | V/. Car il a rassasié l’âme épuisée, et il a rempli de biens l’âme affamée. |
Allelúia, allelúia. V/. Prov. 31, 20. Manum suam apéruit ínopi : et palmas suas exténdit ad páuperem. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. Il a ouvert sa main à l’indigent, et il a étendu ses bras vers le pauvre. |
¶ In missis votivis tempore paschali omittitur graduale, et eius loco dicitur : | ¶ Aux messes votives pendant le temps pascal, on omet le graduel et à sa place on dit : |
Allelúia, allelúia. V/. Prov. 31, 20. Manum suam apéruit ínopi : et palmas suas exténdit ad páuperem. | Allelúia, allelúia. V/. Il a ouvert sa main à l’indigent, et il a étendu ses bras vers le pauvre. |
Allelúia. V/. Ps. 111, 1. Beátus vir, qui timet Dóminum : in mandátis eius cupit nimis. Allelúia. | Allelúia. V/. Heureux l’homme qui craint le Seigneur et qui met ses délices dans ses commandements. Alléluia. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Lucam. | Lecture du Saint Evangile selon saint Luc. |
Luc. 12, 35-40. | |
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Sint lumbi vestri præcíncti, et lucernæ ardéntes in mánibus vestris, et vos símiles homínibus exspectántibus dóminum suum, quando revertátur a núptiis : ut, cum vénerit et pulsáverit, conféstim apériant ei. Beáti servi illi, quos, cum vénerit dóminus, invénerit vigilántes : amen, dico vobis, quod præcínget se, et fáciet illos discúmbere, et tránsiens ministrábit illis. Et si vénerit in secúnda vigília, et si in tértia vigília vénerit, et ita invénerit, beáti sunt servi illi. Hoc autem scitóte, quóniam, si sciret paterfamílias, qua hora fur veníret, vigiláret útique, et non síneret pérfodi domum suam. Et vos estóte paráti, quia, qua hora non putátis, Fílius hóminis véniet. | En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Que vos reins soient ceints, et les lampes allumées dans vos mains. Et vous, soyez semblables à des hommes qui attendent que leur maître revienne des noces, afin que, lorsqu’il arrivera et frappera, ils lui ouvrent aussitôt. Heureux ces serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera veillant ; en vérité, je vous le dis, il se ceindra, les fera asseoir à table, et passant devant eux, il les servira. Et, s’il vient à la seconde veille, s’il vient à la troisième veille, et qu’il les trouve en cet état, heureux sont ces serviteurs ! Or, sachez que, si le père de famille savait à quelle heure le voleur doit venir, il veillerait certainernent, et ne laisserait pas percer sa maison. Vous aussi, soyez prêts ; car, à l’heure que vous ne pensez pas, le Fils de l’homme viendra. |
Ant. ad Offertorium. Iob 29, 14-16. | Offertoire |
Iustítia indútus sum, et vestívi me, sicut vestiménto et diadémate, iudício meo. Oculus fui cæco et pes claudo : pater eram páuperum. | Je me suis revêtu de la justice, et l’équité me servit comme d’un manteau et d’un diadème. J’ai été l’oeil de l’aveugle, et le pied du boiteux : j’étais le père des pauvres |
Secreta | Secrète |
Has, quǽsumus, Dómine, hóstias sancti Ioánnis Confessóris tui méritis benígnus assúme : et præsta ; ut, te super ómnia et omnes propter te diligéntes, corde tibi et ópere placeámus. Per Dóminum. | Nous vous en prions, Seigneur, acceptez avec bienveillance ces hosties par les mérites de saint Jean votre Confesseur, et faites que, vous aimant par dessus tout et aimant tous les hommes à cause de vous, nous vous plaisions par notre cœur et notre œuvre. |
Ant. ad Communionem. Luc. 6, 38. | Communion |
Date, et dábitur vobis : mensúram bonam et confértam et coagitátam et supereffluéntem dabunt in sinum vestrum. | Donnez, et on vous donnera : on versera dans votre sein une bonne mesure, pressée, et secouée, et qui débordera. |
Postcommunio | Postcommunion |
Pretiósi Córporis et Sánguinis tui, Dómine, pasti delíciis, tuam súpplices deprecámur clementiam : ut, sancti Ioánnis Confessóris tui méritis et exémplis, eiúsdem caritátis imitatóres effécti, consórtes simus et glóriæ : Qui vivis et regnas. | Nourris par les délices de votre Corps et votre Sang précieux, Seigneur, nous prions en suppliant votre clémence : que, par les mérites et les exemples de saint Jean votre Confesseur, devenu les imitateurs de sa charité, nous partagions aussi sa gloire. |