Psalmus 109 | Psaume 109 [1] |
Dixit Dóminus Dómino meo : * sede a dextris meis. | Le Seigneur a dit à mon Seigneur [2] : * Asseyez-vous à ma droite [3] : |
Donec ponam inimícos tuos, * scabéllum pedum tuórum. | Jusqu’à ce que je fasse de vos ennemis, * l’escabeau de vos pieds [4]. |
Virgam virtútis tuæ emíttet Dóminus ex Sion : * domináre in médio inimicórum tuórum. | Le Seigneur fera sortir de Sion [5] le sceptre [6] de votre puissance : * dominez au milieu de vos ennemis. |
Tecum princípium in die virtútis tuæ in splendóribus sanctórum : * ex útero ante lucíferum génui te. | Avec vous sera la principauté [7] au jour de votre puissance, dans les splendeurs des saints : * Je vous ai engendré de mon sein [8] avant l’aurore [9]. |
Iurávit Dóminus, et non pœnitébit eum : * Tu es sacérdos in ætérnum secúndum órdinem Melchísedech. | Le Seigneur a juré, et Il ne s’en repentira point : * Vous êtes prêtre pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédech [10]. |
Dóminus a dextris tuis, * confrégit in die iræ suæ reges. | Le Seigneur est à votre droite ; * Il a brisé les rois au jour de sa colère [11]. |
Iudicábit in natiónibus, implébit ruínas : * conquassábit cápita in terra multórum. | Il jugera les nations ; Il remplira tout de ruines ; * Il écrasera sur la terre les têtes d’un grand nombre. |
De torrénte in via bibet : * proptérea exaltábit caput. | Il boira du torrent dans le chemin ; * c’est pourquoi Il relèvera la tête [12]. |
Conclusion du psaume, sauf au temps de la Passion et à l’Office des Défunts : | |
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto. | Gloire au Père, et au Fils, * et au Saint-Esprit. |
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen. | Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, * et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il. |
[1] Applications liturgiques. L’Église chante ce psaume : 1° aux secondes vêpres de la fête de Noël. Le Seigneur, Fils du Seigneur, vient en ce jour inaugurer son règne sur la terre. 2° Et comme le Fils de Dieu est né de Marie dans le temps, et que c’est par elle qu’il est venu régner sur la terre, l’Église chante ce même psaume aux Vêpres des fêtes de la sainte Vierge. 3° Ce psaume est celui du sacerdoce de Jésus-Christ : c’est dans ce sens qu’il est chanté à la Fête-Dieu. 4° Il est choisi aussi pour l’Office de Vêpres des Apôtres : et comme Répons bref de None à celui des Confesseurs Pontifes. (Le P. Emmanuel).
[2] Mon Seigneur. David n’a pu donner ce titre à aucun simple mortel ; ce n’est donc qu’au Messie, c’est-à-dire à l’Homme-Dieu qu’il le donne ; Jésus-Christ l’a prouvé aux Juifs de son temps. (Glaire).
[3] Asseyez-vous : Cette expression indique le repos et l’autorité royale. Être à la droite de Dieu, c’est être en la gloire et la majesté suprêmes. Le Fils de Dieu a toujours été l’égal du Père par sa nature divine ; mais quant à sa nature humaine, il n’a été élevé à cette gloire qu’après son Ascension. (Bellarmin).
[4] L’escabeau de vos pieds. Image empruntée à la coutume qu’avaient en Orient les vainqueurs, de poser les pieds sur le cou de leurs prisonniers de guerre. « L’abaissement des ennemis du Christ est ici attribué au Père, parce que le triomphe du Sauveur est le prix de son obéissance ».(Bx. Bellarmin).
[5] Sion désigne souvent dans les prophètes Jérusalem. C’est de là que le Fils de Dieu a commencé le cours de ses triomphes ; c’est là qu’il a donné sa loi ; c’est là qu’il a opéré ses miracles ; c’est de là que la prédication est partie pour se répandre dans toute la terre. (S. Chrysostome).
[6] Virga : verge, bâton ; le Sceptre de Jésus-Christ, c’est à dire sa Croix.
[7] Princípium : domination, empire, principauté. Avec vous est le principe, avec vous est la divinité. (S. Jérôme).
[8] De mon sein, c’est-à-dire de ma substance, de moi-même. (S. Augustin).
[9] Glaire traduit par : « Avant que Lucifer existât »
[10] Le Christ est prêtre à jamais : l’effet de l’unique sacrifice par lequel il a immolé son corps sur la croix demeure pour l’éternité, et c’est encore lui qui offre chaque jour le sacrifice par la main de ses ministres, dans l’Église. Il est prêtre selon l’ordre de Melchisédech, car le sacerdoce d’Aaron devait finir, et le Sauveur a pris à la Cène le pain et le vin pour matières d’oblation. (Bellarmin).
[11] Le Christ, assis à la droite du Père, châtie les persécuteurs de son Église. (Bx. Bellarmin).
[12] Le chemin, c’est le monde. Le prêtre selon l’ordre de Melchisédech a marché dans notre voie ; il a bu du torrent, de ces eaux amères, troublées, et produites par les orages. Il nous l’apprend quand il dit : Mon âme est triste jusqu’à la mort. Mais ensuite il s’est élevé lui-même, lui qui est la tête de tous les peuples. (Saint Jérôme).