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31 décembre (7ème jour dans l’Octave de la Nativité, St Silvestre Ier)

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1960.


Sommaire

  Textes de la Messe après 1960  
  Textes de la Messe entre 1942 et 1960  
  Textes de la Messe avant 1942  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  

Avant la réforme de Jean XXIII, qui établit tous les jours de l’Octave de la Nativité comme jours de 2nde classe (Code des Rubriques, rubriques générales, § 68), n’admettant que les mémoires des saints tombant ces jours-là, le 29 décembre voyait la célébration de St Thomas Becket et le 31 décembre celle de St Sylvestre Ier, avec seulement commémoraison de l’octave, on dit donc depuis 1962 la messe propre pour les féries dans l’octave avec commémoraison des saints.

Textes de la Messe après 1960

Die 31 decembris
Le 31 décembre
De VII Die infra octavam Nativitatis
Du 7ème jour dans l’octave de la Nativité
II Classis
2ème Classe
Missa Puer natus est nobis ut supra
Et fit commemoratio S. Silvestri I Papæ et Conf., e missa sequenti.Et on fait Mémoire de St Silvestre Ier, comme à la messe suivante.
Eodem die 31 decembris
Le même 31 décembre
S. Silvestri I Papæ et Conf.
S. Sylvestre Ier Pape et Confesseur
Ubi festum S. Silvestri I Papæ et Conf. celebratur gradu I classis, dicitur Missa Si díligis me, de Communi unius aut plurium Summorum Pontificum.La où la fête de St Sylvestre Ier, Pape et Confesseur, est célébrée sous le degré de Ière classe, on dit la messe Si díligis me, du Commun des Souverains Pontifes.

Textes de la Messe entre 1942 et 1960

die 31 decembris
Le 31 décembre
S. Silvestri I
S. Sylvestre Ier
Papæ et Conf.
Pape et Confesseur
duplex
double
Missa Si díligis me, de Communi Communi Summorum Pontificum.Messe Si díligis me, du Commun des Souverains Pontifes.
Et fit commemoratio Octavæ Nativitatis.Et on fait Mémoire de l’Octave de la Nativité.
Credo, ratione Octavæ Nativitatis.Credo, à cause de l’Octave de la Nativité.
Præfatio et Communicántes de Nativitate ratione Octavæ. Préface de la Nativité et Communicántes propre à cause de l’Octave.

Textes de la Messe avant 1942

die 31 decembris
Le 31 décembre
S. Silvestri I
S. Sylvestre Ier
Papæ et Conf.
Pape et Confesseur
duplex
double
Ant. ad Introitum. Ps. 131, 9-10.Introït
Sacerdótes tui, Dómine, índuant iustítiam, et sancti tui exsúltent : propter David servum tuum, non avértas fáciem Christi tui.Que vos prêtres, Seigneur, revêtent la justice et que vos saints tressaillent de joie. En considération de David votre serviteur, ne repoussez pas la face de votre Christ.
Ps. Ibid, 1.
Meménto, Dómine, David : et omnis mansuetúdinis eius.Souvenez-vous, Seigneur, de David et de toute sa douceur.
V/. Glória Patri.
OratioCollecte
Da, quǽsumus, omnípotens Deus : ut beáti Silvéstri Confessóris tui atque Pontíficis veneránda sollémnitas, et devotiónem nobis áugeat et salútem. Per Dóminum.Faites, nous vous en prions, Dieu tout-puissant, que la solennité vénérable du bienheureux Silvestre, votre Confesseur et Pontife, augmente en nous la dévotion, et nous aide pour notre salut.
Et fit commemoratio Octavæ Nativitatis :Et on fait mémoire de l’Octave de la Nativité :
Oratio.Collecte
Concéde, quǽsumus, omnípotens Deus : ut nos Unigéniti tui nova per carnem Natívitas líberet ; quos sub peccáti iugo vetústa sérvitus tenet. Per eúndem Dóminum.Nous vous en prions, Dieu tout puissant, que votre Fils éternel, par sa nouvelle naissance en notre chair, vienne nous délivrer de l’ancien esclavage qui nous maintient sous le joug du péché.
Léctio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Timotheum.Lecture de l’Epître de Saint Paul Apôtre à Timothée.
2. Tim. 4, 1-8.
Caríssime : Testíficor coram Deo, et Iesu Christo, qui iudicatúrus est vi vos et mórtuos, per advéntum ipsíus et regnum eius : pr.dica verbum, insta opportúne, importune : árgue, óbsecra, íncrepa in omni patiéntia, et doctrína. Erit enim tempus, cum sanam doctrínam non sustinébunt, sed ad sua desidéria, coacervábunt sibi magistros, pruriéntes áuribus, et a veritáte quidem audítum avértent, ad fábulas autem converténtur. Tu vero vígila, in ómnibus labóra, opus fac Evangelístæ, ministérium tuum ímpie. Sóbrius esto. Ego enim iam delíbor, et tempus resolutiónis meæ instat. Bonum certámen certávi, cursum consummávi, fidem servávi. In réliquo repósita est mihi coróna iustítiæ, quam reddet mihi Dóminus in illa die, iustus iudex : non solum autem mihi, sed et iis, qui díligunt advéntum eius.Mon bien-aimé, je t’adjure, devant Dieu et Jésus-Christ, qui doit juger les vivants et les morts, par son avènement et par son règne, prêche la parole, insiste à temps et à contretemps, reprends, supplie, menace, en toute patience et toujours en instruisant. Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine ; mais ils amasseront autour d’eux des docteurs selon leurs désirs ; et éprouvant aux oreilles une vive démangeaison, ils détourneront l’ouïe de la vérité, et ils la tourneront vers des fables. Mais toi, sois vigilant, travaille constamment, fais l’œuvre d’un évangéliste, acquitte-toi pleinement de ton ministère ; sois sobre. Car pour moi, je vais être immolé, et le temps de ma dissolution approche, j’ai combattu le bon combat, j’ai achève ma course, j’ai gardé la foi. Reste la couronne de justice qui m’est réservée, que le Seigneur, le juste juge, me rendra en ce jour-là ; et non seulement à moi, mais aussi à ceux qui aiment son avènement.
Graduale. Graduale. Eccli. 44, 16.Graduel
Ecce sacérdos magnus, qui in diébus suis plácuit Deo.Voici le grand Pontife qui dans les jours de sa vie a plu à Dieu.
V/. Ibid., 20. Non est invéntus símilis illi, qui conserváret legem Excélsi.V/. Nul ne lui a été trouvé semblable, lui qui a conservé la loi du Très-Haut.
Allelúia, allelúia. V/. Ps. 88, 21. Invéni David servum meum, oleo sancto meo unxi eum. Allelúia.Allelúia, allelúia. V/. J’ai trouvé David mon serviteur ; je l’ai oint de mon huile sainte. Alléluia.
In missis votivis post Septuagesimam, ommissis Allelúia et versu sequenti, dicitur Tractus Beátus vir, ex Missa Státuit, de Communi Confessoris Pontificis I loco.Aux messes votives après la Septuagésime, on omet l’Alléluia et son verset et on dit le Trait Beátus vir, de la Messe Státuit, du Commun d’un Confesseur Pontife I.
Tempore autem paschali omittitur graduale, et eius loco dicitur Allelúia cum suis versibus ex eadem Missa.Pendant le temps pascal, on omet le graduel et à sa place on dit l’Allelúia avec ses versets de la même Messe.
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Lucam.Lecture du Saint Evangile selon saint Luc.
Luc. 12, 35-40.
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Sint lumbi vestri præcíncti, et lucernæ ardéntes in mánibus vestris, et vos símiles homínibus exspectántibus dóminum suum, quando revertátur a núptiis : ut, cum vénerit et pulsáverit, conféstim apériant ei. Beáti servi illi, quos, cum vénerit dóminus, invénerit vigilántes : amen, dico vobis, quod præcínget se, et fáciet illos discúmbere, et tránsiens ministrábit illis. Et si vénerit in secúnda vigília, et si in tértia vigília vénerit, et ita invénerit, beáti sunt servi illi. Hoc autem scitóte, quóniam, si sciret paterfamílias, qua hora fur veníret, vigiláret útique, et non síneret pérfodi domum suam. Et vos estóte paráti, quia, qua hora non putátis, Fílius hóminis véniet.En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Que vos reins soient ceints, et les lampes allumées dans vos mains. Et vous, soyez semblables à des hommes qui attendent que leur maître revienne des noces, afin que, lorsqu’il arrivera et frappera, ils lui ouvrent aussitôt. Heureux ces serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera veillant ; en vérité, je vous le dis, il se ceindra, les fera asseoir à table, et passant devant eux, il les servira. Et, s’il vient à la seconde veille, s’il vient à la troisième veille, et qu’il les trouve en cet état, heureux sont ces serviteurs ! Or, sachez que, si le père de famille savait à quelle heure le voleur doit venir, il veillerait certainement, et ne laisserait pas percer sa maison. Vous aussi, soyez prêts ; car, à l’heure que vous ne pensez pas, le Fils de l’homme viendra.
Credo, ratione Octavæ Nativitatis.Credo, à cause de l’Octave de la Nativité.
Ant. ad Offertorium. Ps. 88, 21-22.Offertoire
Invéni David servum meum, oleo sancto meo unxi eum : manus enim mea auxiliábitur ei, et bráchium meum confortábit eum.J’ai trouvé David mon serviteur ; je l’ai oint de mon huile sainte ; car ma main l’assistera et mon bras le fortifiera.
SecretaSecrète
Sancti tui, quǽsumus, Dómine, nos ubíque lætíficant : ut, dum eórum mérita recólimus, patrocínia sentiámus. Per Dóminum.Que le souvenir de vos Saints nous soit, ô Seigneur, en tous lieux, un sujet de joie, afin que nous ressentions la protection de ceux dont nous célébrons à nouveau les mérites.
Pro OctavaPour l’Octave
SecretaSecrète
Obláta, Dómine, múnera, nova Unigéniti tui Nativitáte sanctífica : nosque a peccatórum nostrórum máculis emúnda. Per eúndem Dóminum nostrum.Sanctifiez ces offrandes, Seigneur, par la nouvelle naissance de votre Fils unique, et purifiez-nous des souillures de nos péchés.
Præfatio de Nativitate Domini. Préface de la Nativité .
Infra actionem : Communicántes et diem sacratíssimum celebrántes.Pendant le canon : Unis dans une même communion et célébrant le jour très saint [*].
Ant. ad Communionem. Matth. 24,46-47.Communion
Beátus servus, quem, cum vénerit dóminus, invénerit vigilántem : amen, dico vobis, super ómnia bona sua constítuet eum.Heureux le serviteur que le maître, à son arrivée, trouvera veillant ; en vérité, je vous le dis, il l’établira sur tous ses biens.
PostcommunioPostcommunion
Præsta, quǽsumus, omnípotens Deus : ut, de percéptis munéribus grátias exhibéntes, intercedénte beáto Silvéstro Confessóre tuo atque Pontífice, benefícia potióra sumámus. Per Dóminum.Accordez-nous, s’il vous plaît, ô Dieu tout-puissant, qu’en rendant grâces pour les dons reçus, nous recevions plus de bienfaits encore grâce à l’intercession du bienheureux Silvestre votre Confesseur et Pontife.
Pro OctavaPour l’Octave
PostcommunioPostcommunion
Præsta, quǽsumus, omnípotens Deus : ut natus hódie Salvátor mundi, sicut divínæ nobis generatiónis est auctor ; ita et immortalitátis sit ipse largítor : Qui tecum vivit et regnat.Dieu tout puissant, le Sauveur du monde, qui est né aujourd’hui, nous a fait naître à la vie divine. Faites, nous vous en prions, qu’il nous accorde aussi le don de l’immortalité.

Office

A MATINES. avant 1960

Au premier nocturne.

De l’Épître aux Romains. Cap. 3, 19-31

Première leçon. Or nous savons que tout ce que dit la loi, elle le dit à ceux qui sont sous la loi, de sorte que toute bouche soit fermée, et que tout le monde devienne soumis à Dieu ; parce que nulle chair ne sera justifiée devant lui par les œuvres de la loi. Car, par la loi, on n’a que la connaissance du péché. Tandis que maintenant, sans la loi, la justice de Dieu a été manifestée, étant confirmée par te témoignage de la loi et des prophètes. Or la justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ est pour tous ceux et sur tous ceux qui croient en lui, car il n’y a point de distinction.
R/. Aujourd’hui la paix véritable est descendue du Ciel sur nous : * Aujourd’hui, par tout l’univers, les cieux ont distillé le miel. V/. Aujourd’hui a brillé pour nous le jour de la rédemption nouvelle, de l’antique réparation, de l’éternelle félicité. * Aujourd’hui.

Deuxième leçon. Parce que tous ont péché et ont besoin de la gloire de Dieu. Étant justifiés gratuitement par sa grâce, par la rédemption qui est dans le Christ Jésus, que Dieu a établi propitiation par la foi en son sang, pour montrer sa justice par la rémission des péchés précédents, que Dieu a supportés pour montrer sa justice en ce temps, afin qu’il soit juste lui-même, et qu’il justifie celui qui a la foi en Jésus-Christ.
R/. Qui avez-vous vu, bergers ? Dites-le-nous ; apprenez-nous quel est celui qui a paru sur la terre : * Nous avons vu l’Enfant, et les Chœurs des Anges qui louaient ensemble le Seigneur. V/. Dites-nous ce que vous avez vu ? et annoncez la naissance du Christ. * Nous.

Troisième leçon. Où donc est le sujet de ta gloire ? Il est exclu. Par quelle loi ? Des œuvres ? Non, mais par la loi de la foi. Car nous reconnaissons que l’homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la loi. Dieu est-il le Dieu des Juifs seulement ? Ne l’est-il pas aussi des Gentils ? Oui, certes, des Gentils aussi, puisqu’il n’y a qu’un seul Dieu qui justifie les circoncis par la foi, et les incirconcis par la foi. Nous détruisons donc la loi par la foi ? Loin de là ; car nous établissons la loi.
R/. O grand mystère ! Admirable merveille ! Des animaux ont vu, couché dans une crèche, le Seigneur nouveau-né : * Heureuse est la Vierge dont le sein a mérité de porter le Christ, le Seigneur. V/. Nous vous saluons, Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous. * Heureuse. Gloire au Père. * Heureuse.

Au deuxième nocturne.

Quatrième leçon. Silvestre était romain, et son père se nommait Rufin. Dès sa jeunesse, il eut pour maître le Prêtre Cyrinus, dont il imita parfaitement la science et les mœurs. Tant que sévit la persécution, il demeura caché sur le mont Soracte ; mais à l’âge de trente ans, il fut ordonné Prêtre de la sainte Église romaine, par le Pontife Marcellin. Comme il s’acquittait de cet office d’une manière digne de toute louange, surpassant tous les autres clercs, il fut, dans la suite, choisi pour succéder au Pape Melchiade, sous l’empereur Constantin, qui venait d’accorder, par une loi la paix à l’Église du Christ. Dès qu’il eut pris en main le gouvernement de l’Église, il encouragea fortement Constantin (illustre déjà par l’apparition d’une croix dans le ciel et par sa victoire sur le tyran Maxence), à protéger et à propager la religion chrétienne. Comme une vieille tradition de l’Église romaine le rapporte, il lui fit reconnaître les portraits des Apôtres, le lava dans les eaux du saint baptême et le purifia de la lèpre de l’infidélité.
Répons du Commun

Cinquième leçon. Aussi le pieux empereur, à l’instigation de Silvestre, auquel il avait accordé la faculté de construire des temples publics pour les fidèles du Christ, confirma cette faculté de son propre exemple. Il érigea, en effet, beaucoup de basiliques : celle de Latran, dédiée au Christ Sauveur, de saint Pierre au Vatican, de saint Paul sur la voie d’Ostie, de saint Laurent dans l’Agro Verano, de la sainte Croix dans le palais Sessorianus, des saints Pierre et Marcellin et de sainte Agnès sur les voies Lavicane et Nomentane, et d’autres encore. L’empereur les orna avec splendeur d’images saintes, et les enrichit avec magnificence par les dons et les domaines qu’il leur assigna. Sous le pontificat de Silvestre fut tenu le premier concile de Nicée, où ses légats présidèrent et où Constantin assista. La sainte foi catholique y fut expliquée par trois cent dix-huit Évêques ; Arius et ses sectateurs furent condamnés. A la demande des Pères, Silvestre confirma encore ce concile dans un synode tenu à Rome, où Arius fut de nouveau condamné. Silvestre rendit beaucoup de décrets utiles à l’Église de Dieu, et qui restent connus sous son nom : à savoir, que l’Évêque seul consacrerait le Chrême ; que, dans l’administration du baptême, le Prêtre oindrait avec du Chrême le sommet de la tête du baptisé ; que les Diacres porteraient la dalmatique à l’église, qu’ils auraient sur le bras gauche le manipule de lin ; enfin que le sacrifice de l’autel ne serait offert que sur un voile de lin.

Sixième leçon. On rapporte que saint Silvestre fixa aussi, pour tous ceux qui entreraient dans les ordres, un certain temps, durant lequel ils devraient exercer successivement leur ordre dans l’Église, avant d’être élevés au degré supérieur. Il statua encore qu’un laïque ne pourrait porter d’accusation contre un ecclésiastique, et qu’un clerc ne plaiderait pas sa cause devant un tribunal séculier. Il voulut qu’à l’exception du Samedi et du Dimanche, les jours de la semaine fussent désignés sous le nom de Féries, comme on avait déjà commencé à le faire auparavant dans l’Église, pour signifier que les clercs doivent ne s’occuper absolument que de Dieu seul, se dégageant de tout ce qui est étranger à son service. La grande sainteté de Silvestre, et sa bonté envers les pauvres, répondirent constamment à cette sagesse céleste avec laquelle il gouvernait l’Église. Il pourvut à ce que les ecclésiastiques dans le besoin vécussent en commun avec ceux qui étaient riches, et à ce que l’on procurât aux vierges consacrées les ressources nécessaires pour leur subsistance. Il vécut dans le pontificat vingt et un ans, dix mois et un jour. Il fut enterré dans le cimetière de Priscille, sur la voie Salaria. En sept ordinations du mois de décembre, il ordonna quarante-deux Prêtres et vingt-cinq Diacres et consacra soixante-cinq Évêques pour divers lieux.

Au troisième nocturne. Du Commun

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Jusqu’ici, nous avons contemplé les Martyrs au berceau de l’Emmanuel. Étienne, qui a succombé sous les cailloux du torrent ; Jean, Martyr de désir, qui a passé par le feu ; les Innocents immolés par le glaive ; Thomas, égorgé sur le pavé de sa cathédrale : tels sont les champions qui font la garde auprès du nouveau Roi. Cependant, si nombreuse que soit la troupe des Martyrs, tous les fidèles du Christ ne sont pas appelés à faire partie de ce bataillon d’élite ; le corps de l’armée céleste se compose aussi des Confesseurs qui ont vaincu le monde, mais dans une victoire non sanglante. Si la place d’honneur n’est pas pour eux, ils ne doivent pas cependant être déshérités de l’avantage de servir leur Roi. La palme, il est vrai, n’est pas dans leurs mains ; mais la couronne de justice ceint leurs têtes. Celui qui les a couronnés se glorifie aussi de les voir à ses côtés.

Il était donc juste que la sainte Église, pour réunir, dans cette triomphante Octave, toutes les gloires du ciel et de la terre, inscrivît en ces jours, sur le Cycle, le nom d’un saint Confesseur qui dût représenter tous les autres. Ce Confesseur est Silvestre, Époux de la sainte Église Romaine, et par elle de l’Église universelle, un Pontife au règne long et pacifique, un serviteur du Christ orné de toutes les vertus, et donné au monde le lendemain de ces combats furieux qui avaient duré trois siècles, dans lesquels avaient triomphé, par le martyre, des millions de chrétiens, sous la conduite de nombreux Papes Martyrs, prédécesseurs de Silvestre.

Silvestre annonce aussi la Paix que le Christ est venu apporter au monde, et que les Anges ont chantée en Bethléhem. Il est l’ami de Constantin, il confirme le Concile de Nicée, il organise la discipline ecclésiastique pour l’ère de la Paix. Ses prédécesseurs ont représenté le Christ souffrant : il figure le Christ dans son triomphe. Il complète, dans cette Octave, le caractère du divin Enfant qui vient dans l’humilité des langes, exposé à la persécution d’Hérode, et cependant Prince de la Paix, et Père du siècle futur [1].

D’anciens livres liturgiques de l’Italie avaient un Office propre de saint Silvestre. Nous avons trouvé dans le Bréviaire de l’antique Église abbatiale, aujourd’hui collégiale de Sainte-Barbe, à Mantoue, le bel Office auquel nous empruntons les traits suivants, pris dans les Antiennes et les Répons dont il est composé.

Les flots des persécutions étant tombés, sous le bienheureux Silvestre, la religion du Seigneur Christ se propage dans toute l’étendue de l’empire romain.
Silvestre a pieusement administré toutes choses ; il a propagé la foi, et assuré liberté et confiance à la prédication évangélique dans cette ville à qui obéissent les royaumes.
Il a supporté beaucoup de tribulations, qui ont accru le mérite de sa vie ; il a établi beaucoup de règlements dans lesquels éclate sa science.
Silvestre était un homme saint : sa vie sur la terre était céleste ; et comme sa sainteté était insigne, il administra l’Église de Dieu avec une prudence digne du ciel.
Élu Pontife de Dieu, pour fuir la cruauté du tyran Maxence, il chercha une retraite sur le Soracte ; et de là, il priait le Seigneur de donner enfin la paix à son Église.
Pendant qu’il est ainsi caché, l’empereur Constantin, sur l’avertissement des Apôtres Pierre et Paul, le fait appeler ; Silvestre soulage et guérit dans le bain salutaire du baptême ce prince affligé de la lèpre.
Il instruit pleinement le César Constantin dans la foi du Christ, et, le premier, consacre publiquement en Église, sous le nom du Sauveur, la basilique de cet Auguste.
Tout occupé de la gloire de Dieu et du salut des hommes, Silvestre instruit le peuple des préceptes de la doctrine du salut ; il le délivre, par une merveilleuse doctrine, des atteintes du serpent plein d’artifices.
Convoquant le Synode universel de Nicée, où figure un nombre mystique de Pontifes, il renverse les machinations des hérétiques par la vertu de l’Esprit-Saint.
C’est là le saint Pontife dans les jours duquel le Christ a donné la paix à l’Église ; et l’empire romain a incliné, sous les pieds d’un prêtre, le faite sublime de son antique gloire.
O bienheureux Pontife ! Pasteur admirable de l’Église universelle, vous que le Seigneur a glorifié en présence de toutes les nations, et a élevé au-dessus du César de Rome, maintenant triomphant dans la gloire céleste, priez pour nous le Seigneur.
O lumière et splendeur éclatante ! très saint et bienheureux Silvestre, aux jours duquel la nuée des persécutions, qui menaçait le peuple fidèle, s’est dissipée, et la tranquillité de la paix a apparu, aidez-nous par vos prières ; que par elles nous jouissions éternellement du bienfait du repos.

St Silvestre terrassant le dragon et ressuscitant ses victimes

L’Église Grecque célèbre saint Silvestre par des chants d’enthousiasme. On remarquera, dans les strophes que nous empruntons à ses Menées, qu’elle rapporte à ce grand Pontife tout l’honneur de la décision de Nicée, et qu’elle l’honore comme ayant détruit l’hérésie arienne.

Père, hiérarque, Silvestre ! Saintement illuminé de la lumière de sainteté, tu as éclairé les fidèles par la lueur de tes enseignements ; tu leur as fait adorer l’unité de nature en trois personnes, et tu as chassé les ténèbres des hérésies : c’est pourquoi, aujourd’hui, nous chantons avec joie, dans des hymnes splendides, ta brillante mémoire.
Père qui portes Dieu, Silvestre ! Visible colonne de feu, qui t’avances d’un pas sacré, à la tête de la sainte armée ; nuée dont l’ombre protège, qui fais sortir les fidèles des erreurs de l’Égypte par tes enseignements infaillibles, nous vénérons ta glorieuse et très sacrée mémoire.
Père aux paroles divines, Silvestre ! Par le torrent de tes prières, tu as arrêté et emprisonné le dragon aux mille formes. Homme admirable et sacré, tu as conduit à Dieu des multitudes de païens, tu as humilié l’audace des Juifs, opérant sous leurs yeux de grands miracles : c’est pourquoi nous t’honorons et te proclamons bienheureux.
Divinement obéissant à la loi divine, divinement orné de la science des Écritures inspirées, tu as enseigné la vérité aux sages des païens ; tu leur as appris à confesser le Christ avec le Père et l’Esprit, et à répéter : « Chantons au Seigneur, car il a fait éclater magnifiquement sa gloire. »
Hiérarque inspiré de Dieu, Silvestre notre père ! Tu as paru donnant l’onction aux Pontifes dans l’Esprit divin, et illuminant les peuples, ô homme très sacré ! Tu as mis en fuite l’erreur des hérésies, tu as fait paître le troupeau, et jaillir les eaux fertilisantes de la piété sur les moissons appelées à la connaissance de Dieu.
Par l’habileté de tes discours, tu as délié à jamais les vains nœuds de l’erreur ; ceux que l’erreur avait enchaînés, tu les as enchaînés toi-même à la divine foi, ouvrant leur âme, ô Père et bienheureux hiérarque, à l’explication des Écritures.
Tu as rendu immobile par tes prières, tu as renfermé pour jamais le serpent de malice, qui, dans son envie, infectait de son haleine ceux qui approchaient de toi, ô bienheureux ! Toi qui as imposé à la demeure des dragons le sceau de la croix, plus inviolable pour eux que les portes et les verrous.

Pontife suprême de l’Église de Jésus-Christ, vous avez donc été choisi entre tous vos frères pour décorer de vos glorieux mérites la sainte Octave de la Naissance de l’Emmanuel. Vous y représentez dignement le chœur immense des Confesseurs, vous qui avez tenu, avec tant de vigueur et de fidélité, le gouvernail de l’Église après la tempête. Le diadème pontifical orne votre front ; et la splendeur du ciel se réfléchit sur les pierres précieuses dont il est semé. Les clefs du Royaume des cieux sont entre vos mains : et vous l’ouvrez pour y faire entrer les restes de la gentilité qui passent à la foi du Christ ; et vous le fermez aux Ariens, dans cet auguste Concile de Nicée, où vous présidez par vos Légats, et auquel vous donnez autorité, en le confirmant de votre suffrage apostolique. Bientôt des tempêtes furieuses se déchaîneront de nouveau contre l’Église ; les vagues de l’hérésie viendront battre la barque de Pierre ; vous serez déjà rendu au sein de Dieu ; mais vous veillerez, avec Pierre, sur la pureté de la Foi Romaine. Vous soutiendrez Jules, vous sauverez Libère ; et, par vos prières, l’Église Romaine sera le port où Athanase trouvera enfin quelques heures de paix.

Sous votre règne pacifique, Rome chrétienne reçoit le prix de son long martyre. Elle est reconnue Reine de l’humanité chrétienne, et son empire le seul empire universel. Le fils de votre zèle, Constantin, s’éloigne de cette ville de Romulus, aujourd’hui la cité de Pierre ; la seconde majesté ne veut pas être éclipsée par la première ; et, Byzance fondée, Rome demeure eux mains de son Pontife. Les temples des faux dieux croulent, et font place aux basiliques chrétiennes qui reçoivent la dépouille triomphale des saints Apôtres et des Martyrs. Enfin, la victoire de l’Église sur le Prince de ce monde est marquée, ô Silvestre, par la défaite de ce dragon qui infectait les hommes de son haleine empoisonnée, et que votre bras enchaîna pour jamais.

Étant honoré de dons si merveilleux, ô Vicaire du Christ, souvenez-vous de ce peuple chrétien qui a été le vôtre. Dans ces jours, il vous demande de l’initier au divin mystère du Christ Enfant. Par le sublime symbole qui contient la foi de Nicée, et que vous avez confirmé et promulgué dans toute l’Église, vous nous apprenez à le reconnaître Dieu de Dieu, Lumière de Lumière, engendré et non fait, consubstantiel au Père. Vous nous conviez à venir adorer cet Enfant, comme Celui par qui toutes choses ont été faites. Confesseur du Christ, daignez nous présenter à lui, comme l’ont daigné faire les Martyrs qui vous ont précédé. Demandez-lui de bénir nos désirs de vertu, de nous conserver dans son amour, de nous donner la victoire sur le monde et nos passions, de nous garder cette couronne de justice à laquelle nous osons aspirer, pour prix de notre Confession.

Pontife de la Paix, du séjour tranquille où vous vous reposez, considérez l’Église de Dieu agitée par les plus affreuses tourmentes, et sollicitez Jésus, le Prince de la Paix, de mettre fin à de si cruelles agitations. Abaissez vos regards sur cette Rome que vous aimez et qui garde si chèrement votre mémoire ; protégez, dirigez son Pontife. Qu’elle triomphe de l’astuce des politiques, de la violence des tyrans, des embûches des hérétiques, de la perfidie des schismatiques, de l’indifférence des mondains, de la mollesse des chrétiens. Qu’elle soit honorée, qu’elle soit aimée, qu’elle soit obéie. Que la majesté du sacerdoce se relève ; que la puissance spirituelle s’affranchisse, que la force et la charité se donnent la main ; que le règne de Dieu commence enfin sur la terre, et qu’il n’y ait plus qu’un troupeau et qu’un Pasteur.

Veillez, ô Silvestre, sur le sacré dépôt de la foi que vous avez conservé avec tant d’intégrité ; que sa lumière triomphe de tous ces faux et audacieux systèmes qui s’élèvent de toutes parts, comme les rêves de l’homme dans son orgueil. Que toute intelligence créée s’abaisse sous le joug des mystères, sans lesquels la sagesse humaine n’est que ténèbres ; que Jésus, Fils de Dieu, Fils de Marie, règne enfin, par son Église, sur les esprits et sur les cœurs.

Priez pour Byzance, autrefois appelée la nouvelle Rome, et devenue sitôt la capitale des hérésies, le triste théâtre de la dégradation du Christianisme. Obtenez que les temps de son humiliation soient abrégés. Qu’elle revoie les jours de l’unité ; qu’elle consente enfin à honorer le Christ dans son Vicaire ; qu’elle obéisse, afin d’être sauvée. Que les races égarées et perdues par son influence, recouvrent cette dignité humaine que la pureté de la foi seule maintient, que seule elle peut régénérer.

Enfin, ô vainqueur de Satan, retenez le Dragon infernal dans la prison où vous l’avez enfermé ; brisez son orgueil, déjouez ses plans ; veillez à ce qu’il ne séduise plus les peuples ; mais que tous les enfants de l’Église, selon la parole de Pierre, votre prédécesseur, lui résistent par la force de leur foi [2].

7ème jour dans l’octave de la Nativité

Considérons, dans ce septième jour de l’Octave de Noël, le Sauveur qui nous est né, enveloppé des langes de l’enfance. Les langes sont la livrée de la faiblesse ; l’enfant qu’ils couvrent n’est pas encore un homme ; il n’a pas encore de vêtement à lui. Il attend qu’on le délie ; et ses mouvements ne deviennent libres que par le secours d’autrui. Ainsi a paru sur la terre, captif dans notre infirmité, celui qui donne la vie et le mouvement à toute créature.

Contemplons Marie, enveloppant avec un tendre respect les membres du Dieu son Fils dans ces langes, et adorant les abaissements qu’il est venu chercher en ce monde, pour sanctifier tous les âges de l’homme, sans oublier le plus faible et le plus dépendant. Telle était la plaie de notre orgueil, qu’il lui fallait un si extrême remède. Comment maintenant refuserions-nous d’être enfants, lorsque Celui qui vient nous en intimer le précepte, daigne joindre à sa parole un exemple si entraînant ? Nous vous adorons, ô Jésus ! dans les langes de la faiblesse, et nous aspirons à vous devenir semblables en tout.

« Ne vous scandalisez donc pas, mes Frères, dit le pieux Abbé Guerric, de cette livrée si humble : que l’œil de votre foi n’en soit pas troublé. De même que Marie enveloppe son Fils de cette vile couverture, ainsi la Grâce, votre mère, couvre d’ombres et de symboles la vérité et la secrète majesté de ce Verbe divin. Quand je vous annonce par mes paroles cette Vérité qui est le Christ, que fais-je autre chose qu’envelopper le Christ lui-même sous d’humbles langes ? Heureux cependant celui aux yeux duquel le Christ, sous ces haillons, ne semble pas vil ! Que votre piété contemple donc le Christ dans les langes dont sa Mère le couvre, afin de mériter de voir, dans l’éternelle félicité, la gloire et l’éclat dont le Père l’a revêtu comme son Fils unique. »

Célébrons encore la joyeuse Naissance, en empruntant à nos anciens Missels Romains-Français cette antique Prose, où respire la piété des siècles de foi.

SÉQUENCE.
Au Seigneur nouveau-né, tous les êtres en chœur chantent un pieux hommage.
Chaque parole a pour accord la mélodie de l’orgue.
Jour sacré, dans lequel des joies nouvelles sont accordées au monde avec plénitude.
En cette nuit sublime, la Gloire à Dieu a retenti par la voix des Anges.
Au milieu de la nuit, des clartés inouïes ont éclaté aux yeux des bergers.
Pendant qu’ils gardent leurs troupeaux, soudain ils entendent le message divin :
En cette nuit sublime, la Gloire à Dieu a retenti par la voix des Anges.
Au ciel, gloire immense, et paix sur la terre.
Il est né de la Vierge féconde, Celui qui est avant les siècles.
Donc, milice des cieux, éclate dans les plus bruyants transports.
A ces cris de triomphe, que le monde et ses pôles soient ébranlés.
Brisé est le sceptre oppresseur de l’ennemi.
L’humanité tout entière célèbre le Dieu né en terre.
La paix est rendue à la terre ; que tout se réjouisse de la naissance de cet enfant.
En ce jour que tout rende gloire, d’une voix mélodieuse et retentissante.
Seul, il protège toutes choses ;
Seul, il gouverne tout ;
Dans sa bonté, qu’il daigne sauver tous les royaumes, et qu’il les pacifie.
Amen.

En l’honneur de la Vierge-Mère, le pieux Abbé de Cluny, Pierre le Vénérable, nous fournira cette belle Prose, dans laquelle on retrouve toute la tendresse de son âme évangélique.

SÉQUENCE.
Ciel, réjouis-toi ; terre, applaudis ; que nul ne retienne la louange.
Par la Vierge l’homme remonte à son antique origine.
La Vierge a enfanté un Dieu, l’antique colère est apaisée.
La vieille discorde a fini son cours ; la gloire et la paix lui succèdent.
Le pécheur se lève de son bourbier ; un Dieu est étendu sur la paille.
Une vile étable contient le Pain de la nourriture céleste.
La Vierge nourrit son Créateur, le Rédempteur qui est né d’elle.
Sous la faiblesse de l’enfance, se cache la divine Sagesse.
Du sein de la mère jaillit le lait : le cœur du Fils le répand aussi ;
Car, en prenant l’humanité, il nous donne la douceur de sa grâce.
Donc, par une douce mélodie, nous vous chantons, ô Marie !
Par nos voix religieuses, et par nos cris d’amour.
Salut, Vierge bénie, qui avez mis en fuite la malédiction.
Salut, Mère du Très-Haut, Épouse du très doux Agneau.
Vous avez vaincu le serpent, vous avez brisé sa tête,
Quand le Dieu, né de vous, l’a exterminé.
Vous êtes l’Impératrice des deux, la réparatrice de la terre.
Vers vous soupirent les hommes ; les démons maudits tremblent sous vos pieds.
Vous êtes la fenêtre, la porte, la toison, le palais, la maison, le temple, un monde ;
Lis de virginité, rose par le martyre.
Jardin fermé, fontaine des jardins, vous lavez les taches des péchés,
Purifiant ceux qui sont souillés, rendant les morts à la vie.
Dominatrice des Anges ; après Dieu, l’espérance des siècles.
Le lieu de repos du Roi, le trône de la divinité.
Etoile brillante de l’Orient, qui dissipe les ombres de l’Occident.
Aurore annonçant le soleil, jour qui ne connaît pas de nuit.
Mère de notre Père, vous enfantez Celui qui nous a créés.
Mère tendre, objet de notre confiance, réconciliez les fils avec le Père.
O Mère ! Priez le Dieu né en ces jours, qu’il détruise nos péchés,
Et, après le pardon, qu’il nous donne la grâce et la gloire.
Amen.

L’année civile achève aujourd’hui son cours. A minuit, une nouvelle année se lève sur ce monde ; celle qui l’a précédée disparaît sans retour dans l’abîme de l’éternité. Notre vie fait un pas, et la fin de toutes choses approche d’autant plus [3]. La Liturgie, qui commence l’année ecclésiastique au premier Dimanche de l’Avent, n’a point produit de prières spéciales dans l’Église Romaine, pour accompagner ce renouvellement de l’année, au premier Janvier ; mais son esprit qui répond à toutes les situations de l’homme et de la société, nous avertit de ne pas laisser passer ce moment solennel sans offrir à Dieu le tribut de nos actions de grâces, pour les bienfaits qu’il a répandus sur nous dans le cours de l’année qui vient de finir.

Rome nous donne l’exemple. Aujourd’hui, le Souverain Pontife se rend en pompe à l’Église du Jésus, pour y assister au chant du Te Deum ; et la bénédiction du Saint-Sacrement vient confirmer cette solennelle action de grâces, et promettre de nouveaux dons. Des usages analogues ont lieu dans plusieurs de nos Églises de France.

La seule Église gothique d’Espagne avait songé à associer les sentiments que nous exprimons à l’action même du saint Sacrifice ; et nous croyons être agréable à la piété de nos lecteurs, en donnant ici cette belle prière du Missel Mozarabe. Elle fait partie de la Messe du Dimanche qui précède la fête de l’Épiphanie.

ILLATIO.

Il est digne et juste que nous vous rendions grâce, Seigneur saint, Père éternel et tout-puissant, par Jésus-Christ, votre Fils, notre Seigneur, qui avant les temps né de vous, Dieu son Père, a créé le temps, avec vous et l’Esprit-Saint ; qui a daigné lui-même naître dans le temps, du sein de la Vierge Marie ; et qui, tout éternel qu’il est, a fixé les révolutions des années au moyen desquelles ce monde accomplit ses propres révolutions. Il a divisé l’année en périodes certaines et harmonieuses, suivant lesquelles le soleil, fidèle aux lois qui règlent sa course, vient répandre sur le cercle de l’année une variété sans confusion. Aujourd’hui, par l’offrande de nos dons, nous venons dédier à ce Dieu vivant, et la fin de l’année écoulée, et le commencement de celle qui la suit. Par lui, nous avons traversé le cours de celle-là ; par lui, nous ouvrons le commencement de celle-ci. Nous donc, qu’une dévotion commune et sainte a rassemblés en ce commencement de l’année, nous répandons devant vous, ô lieu Père ! nos simples prières. Dans la Nativité de votre Fils, vous avez fixé le point de départ de la supputation de nos temps ; faites que cette année soit pour nous une année favorable, et que nous en passions les jours dans votre service. Couvrez la terre de moissons, rendez nos âmes et nos corps exempts de maladies et de péchés. Ôtez les scandales, repoussez les ennemis, chassez la famine, et éloignez de nos frontières tous les fléaux qui pourraient nous nuire. Par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

St Silvestre baptisant Constantin.
Station dans le cimetière de Priscille.

Aujourd’hui la Station se rassemblait sur la voie Salaria, dans la basilique de Saint-Sylvestre sur le cimetière priscillien, où le grand Pontife des triomphes et de la paix de l’Église reposait à côté des martyrs Félix et Philippe, du groupe des fils de sainte Félicité, et à peu de distance du pape Marcel et du martyr Crescention. Saint Grégoire le Grand y prononça une de ses quarante homélies ; bien plus, durant plusieurs siècles, ce lieu fut le but des pieux pèlerins qui visitaient les lieux saints de Rome. Saint Sylvestre fut un des premiers saints à qui l’on rendît un culte public, quoiqu’il n’ait pas été martyr, mais seulement confessor a Domino coronatus, à cause de son exil dans les cavernes du Soracte. Ce titre prope martyribus, uni à ses extraordinaires vertus personnelles, et au fait qu’il inaugura pour l’Église une ère nouvelle de splendeur et de prospérité, servit à ceindre le front de Sylvestre de l’auréole des bienheureux, si bien que son nom devint célèbre même dans l’Orient lointain. La légende ne manqua pas de s’en emparer, exploitant la popularité du grand Pontife ; ainsi devint-il l’exterminateur du fameux dragon qui empestait l’air de son souffle ; symbole étrange, mais très expressif, de la victoire de l’Église sur l’idolâtrie.

Au moyen âge, saint Sylvestre fut regardé comme le représentant symbolique du Pontificat romain et le glorieux chef de file de cette série de Pontifes-rois, qui perpétuèrent à Rome l’idéal monarchique universel, rêve éternel de l’Urbs aeterna. On pourrait presque le regarder comme le fondateur de la dynastie des Papes-souverains, c’est pourquoi sa mémoire fut associée de bonne heure à la fameuse, mais apocryphe, donation constantinienne et à la première constitution de l’État pontifical.

Pendant de longs siècles, la mémoire de Sylvestre demeura en grand honneur, non seulement à Rome, mais partout. Sa fête fut considérée comme de précepte, pour cette raison aussi qu’elle coïncide avec le dernier jour de l’année civile ; et aujourd’hui encore incombe aux pasteurs d’âmes l’obligation d’offrir le divin Sacrifice pour leur troupeau. Selon les Ordines Romani, le Pape intervenait à la messe de saint Sylvestre, le front ceint de la tiare, comme aux jours solennels, et il accordait vacance au consistoire.

L’antienne de l’introït provient du psaume 131, éminemment messianique. « Que vos prêtres, Seigneur, s’ornent de sainteté et vos fidèles de joie. A cause de votre serviteur David, faites que votre Oint n’ait pas à reculer confus. » Puis vient le Psaume : a Souvenez-vous, ô Dieu, de David et de ses souffrances. »

La collecte en l’honneur du saint est devenue, par la suite, commune à tous les saints Évêques : « Faites, Seigneur tout-puissant, que la vénérable solennité de votre bienheureux pontife Sylvestre le Confesseur affermisse notre piété et rende plus assuré notre salut. »

La lecture est tirée de la lettre de saint Paul à Timothée (II, IV, 1-8) où sont décrites les obligations du docteur évangélique spécialement en face des faux maîtres, qui, sous une vaine couleur de science, sèment les erreurs contre la foi. L’apôtre sait que malheureusement de tels apôtres pestiférés du mal ne tarderont pas à surgir dans l’Église, de Dieu, gens qui chatouillent les oreilles et la curiosité des auditeurs, s’éloignant de la vérité pour se donner aux vaines constructions intellectuelles d’un esprit orgueilleux mais faible. La vie même de Sylvestre, par ses disputes contre l’arianisme, confirme ces prévisions de saint Paul.

Quoique ce passage de la lettre à Timothée convienne si bien au grand Pape qui confirma l’Omoousios de Nicée, le lectionnaire de Würzbourg assigne pourtant à la fête de ce jour deux péricopes différentes, tirées de l’épître aux Hébreux [4] ]]. Peut-être s’agit-il de simples lectures de rechange, mais peut-être aussi saint Sylvestre avait-il à Rome l’honneur d’une double station, l’une ad Corpus, dans le cimetière de Priscille, et l’autre, par exemple, à son titre d’Æquitius, ou dans l’antique domus Faustae au Latran.

Le graduel est le même que pour saint Thomas de Cantorbéry Le verset alléluiatique est pris dans le psaume 88 : « J’ai trouvé David, mon serviteur, et je l’ai consacré par l’onction de ma sainteté. » Cette onction mystérieuse est la grâce du Saint-Esprit, que l’Église appelle précisément Spiritalis Unctio, et, en parlant des prêtres, c’est le charisme de leur caractère sacré, symbolisé par l’huile sainte qu’on verse sur leurs mains et sur leur tête.

L’évangile est tiré de saint Luc (XII, 35-40) et regarde particulièrement les évêques et les pasteurs sacrés, à qui le Seigneur ordonne de veiller pour ne pas se laisser surprendre à l’improviste ni par les larrons qui assaillent le troupeau, ni par le Seigneur qui veut éprouver la fidélité de leur sollicitude. Pourtant le capitulaire de Würzbourg assigne en ce jour la lecture Vigilate [5] avec laquelle, d’autre part, s’accorde aussi la Communion, ce qui prouve son antiquité.

L’antienne de l’offertoire répète en partie le verset alléluiatique. Le Seigneur a consacré de son onction son serviteur David. Il ne l’abandonne pas dans l’entreprise difficile qu’il lui assigne. Sa main lui viendra en aide, et son bras infatigable sera sa force.

Dans la prière sur les oblations, nous demandons au Seigneur que la mémoire de ses saints nous console toujours, en sorte que vénérant leur souvenir nous expérimentions leur patronage. L’antienne de la Communion provient de saint Matthieu (XXIV, 46), comme l’évangile de ce jour dans le lectionnaire de Würzbourg. « Bienheureux ce serviteur que le Seigneur à son arrivée trouvera veillant : je vous dis que certainement il le mettra à la tête de tous ses biens. »

Dans la collecte eucharistique, nous supplions le Seigneur afin que, remerciant pour les dons sacramentels reçus, l’intercession du bienheureux pontife Sylvestre nous obtienne une abondance de grâce toujours plus grande. Ces beneficia potiora que nous demandons après la sainte Communion, ce sont les effets du Sacrement, et, par-dessus tout, la gloire éternelle, qui est la fin dernière à laquelle la grâce est ordonnée dans la vie présente. Pour bien entendre le sens de la collecte de ce jour, sens qui revient souvent en d’autres prières eucharistiques, où, parlant de l’offrande sacramentelle, on implore des dons encore plus abondants, il faut distinguer, avec le docteur angélique, le Sacrement de la res et virtus sacramenti, c’est-à-dire de la grâce signifiée par le Sacrement et de ses effets surnaturels. L’Eucharistie est bien le sacrement du Corps et du Sang du Seigneur, mais il signifie et produit aussi en nous notre union avec lui. Or, les mauvaises dispositions peuvent subjectivement rendre ces effets inefficaces, de même que le bois vert et humide est réfractaire à l’action du feu. Aussi, quand l’Église, dans ses collectes eucharistiques, implore après la communion des grâces encore plus abondantes, elle a en vue la plénitude des effets de la sainte Eucharistie et, par-dessus tout, l’union intime de l’âme avec son Dieu.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

St Silvestre et Constantin

Le Confesseur reçoit le Roi.
Je vais aujourd’hui sous les traits du serviteur au devant du Sauveur de Noël qui revient.

Aujourd’hui est le « dernier jour de l’année ». Les enfants de Dieu vivent encore dans le monde, c’est pourquoi les adieux à « l’année qui finit » nous font une certaine impression à tous. L’Église, dans sa liturgie, ne célèbre pas de fête du nouvel an, même pas au début de l’année liturgique. Les cérémonies religieuses célébrées en maint endroit à l’occasion du changement d’année, ne sont que de la piété populaire. L’Église, dans ses saints mystères, vit déjà de la vie de l’éternité.

La fête de saint Silvestre n’a aucun rapport avec le mystère de Noël. C’est une des fêtes les plus anciennes de l’Église et, dans la pensée des chrétiens, elle est inséparable de cette époque. 1. Silvestre 1er. — Il fut le successeur de saint Melchiade. Il régna de 314-335. C’est sous son pontificat que l’Église commença à sortir des Catacombes et que des églises célèbres furent construites. Saint Silvestre fut l’ami de l’empereur Constantin. C’est lui qui confirma le premier concile œcuménique, le concile de Nicée (325) et qui organisa la discipline ecclésiastique pour le temps de paix. On pourrait l’appeler le premier Pape de la paix. Il est l’un des premiers confesseurs auxquels furent accordés des honneurs liturgiques. Son tombeau est dans l’église dédiée à lui et à saint Martin, à Rome.

2. La messe (Sacerdotes tui). — Dans l’évêque ou le prêtre qui fait son entrée, nous voyons le saint pape revêtu des ornements de la gloire. A l’Épître nous l’entendons comme docteur, mais nous le voyons aussi recevoir du « Maître à son retour » la couronne de vie et nous la recevons avec lui au Saint-Sacrifice. A l’Évangile, notre saint est « le serviteur vigilant » qui, la ceinture aux reins et la lampe allumée à la main, attend son Maître quand il vient pour les noces. Remarquons dans ces deux lectures l’insistance sur le retour du Seigneur, retour qui s’accomplit mystiquement à la messe. Nous pouvons rapprocher cette messe (c’est une des plus anciennes messes des confesseurs) de celles de Saint-Étienne et de Saint-Jean, toutes les trois parlent du retour du Christ. Célébrons Noël comme ce Martyr, cet Apôtre virginal, ce Confesseur.

Quand nous réfléchissons à cette messe, nous pensons, malgré nous, à l’époque de l’année où nous sommes. Est-ce dans l’intention de la liturgie ? Je l’ignore. Quel accent n’a pas l’Évangile d’aujourd’hui, l’Évangile du serviteur vigilant ! Il semble qu’il veuille nous dire : « rends compte aujourd’hui » de l’année qui s’achève. Qu’arriverait-il si le Seigneur venait frapper à notre porte, lui ouvririons-nous en hâte ? Et que nous disent aujourd’hui les paroles de l’Épître : « Le temps de ma dissolution approche, j’ai combattu le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai conservé la foi. Maintenant la couronne de la justice m’est réservée, la couronne que me donnera en ce jour le Seigneur, le juste Juge, non seulement à moi, mais à tous ceux qui aiment son avènement ». A la Postcommunion nous exprimons à Dieu notre remerciement pour le don eucharistique. Ne pouvons-nous pas aussi faire de cette prière une action de grâces pour tous les dons reçus pendant l’année ?

3. Lecture de l’Écriture. — Nous continuons l’Épître aux Romains (III, 19-31). Remarquons avec soin le développement de la pensée. Nous avons vu jusqu’ici que les païens et les Juifs sont pécheurs et que, par conséquent, tous les hommes ont besoin de Rédemption (III, 1-20) : Ce préambule sert à établir l’affirmation principale : le chemin du salut est la foi en Jésus-Christ. Mais avant d’en venir à cette pensée principale, saint Paul examine une question intermédiaire : Israël n’a donc pas d’avantage sur les païens ? « Quel privilège possède donc encore le Juif ou quelle utilité a la circoncision ? Beaucoup en tout sens. D’abord ceci, c’est que les prophéties de Dieu leur ont été confiées. Que dirons-nous si quelques-uns d’entre eux n’ont pas cru ? Est-ce que leur infidélité anéantira la fidélité de Dieu ? Jamais. Dieu reste véridique... » La route est libre désormais pour établir la pensée principale. Le sacrifice du Christ a apporté la justice ; cette justice n’est possible que par la foi à Jésus Christ. La foi est le fondement de la justification, ce ne sont pas les œuvres de la loi mosaïque dont les Juifs étaient si fiers. L’homme ne peut pas mériter la justification, mais elle lui est donnée quand il croit ; c’est une grâce, une pure grâce. « Maintenant la justice de Dieu est manifestée sans la loi, cette justice attestée par la loi et les prophètes. C’est la justice de Dieu par la foi à Jésus-Christ, pour tous ceux et sur tous ceux qui croient. Car il n’y a pas de distinction : tous ont péché et ont besoin de la gloire de Dieu, mais ils sont justifiés gratuitement par sa grâce en vertu de la Rédemption par le Christ Jésus. Dieu l’a établi comme victime sanglante de rémission par la foi, pour prouver sa justice. Dieu, dans sa patience, avait laissé passer les péchés précédents afin de prouver sa justice dans le présent. de sorte que Dieu lui-même est juste et justifie celui qui croit en Jésus-Christ. Où reste maintenant ta glorification ? Elle a disparu. Par quelle loi ? Celle des œuvres ? non mais par la loi de la foi. Car nous croyons que l’homme est justifié par la foi sans les œuvres de la loi. Ou bien Dieu n’est-il que le Dieu des Juifs ? N’est-il pas aussi le Dieu des Gentils ? Oui, certes, il est aussi le Dieu des Gentils. »

4. La fin de l’année. — Nous autres chrétiens, nous sommes les enfants du temps et les enfants de l’éternité. Nous vivons sans doute dans le temps, mais nous vivons aussi au-dessus du temps. Depuis que, dans le Baptême, le Christ nous a donné la vie des enfants de Dieu, nous avons l’assurance définitive que nous ne goûterons pas la mort. C’est pourquoi nous ne sommes pas attachés au temps ; ce n’est pour nous qu’un moyen pour atteindre la fin, un moyen pour obtenir l’éternité. Saint Paul, le meilleur docteur de notre piété liturgique, dit ces belles paroles : « Ma vie, c’est le Christ, et la mort est pour moi un gain » (Il veut dire la somme de ma vie sur la terre, c’est le Christ, c’est pourquoi la mort n’est pas une perte, mais un grand gain, car elle m’unit entièrement au Christ). Dans ces semaines précisément (dans l’automne ecclésiastique), l’Église nous a mis au cœur un grand désir du retour du Seigneur. Il faut que ce désir soit véritable chez nous. Le chrétien qui vit avec l’Église doit réellement accomplir son voyage sur terre avec la nostalgie du Christ et ne pas se laisser enivrer par les faux biens terrestres. Notre patrie est dans la cité céleste de Sion. La Jérusalem terrestre, l’Église, n’est qu’une colonie de cette sainte Sion : ses citoyens ont leur droit de cité là-haut. Sur terre, ce sont des étrangers et même, dans ce monde terrestre, ce sont des étrangers indésirables. Parce que l’Église est une colonie du ciel, elle participe, en quelque sorte, à l’éternité. Les fêtes et les solennités de l’Église sont une image du jour de fête éternel, qu’est le ciel, dans lequel les bienheureux célèbrent un dimanche sans fin. La liturgie avec sa stabilité, son équilibre, sa louange de Dieu ininterrompue, est une image de l’éternité.

O mes frères et mes sœurs, si vous voulez vivre et penser avec l’Église, franchissez les portes éternelles de la liturgie. Mettez-vous en opposition consciente avec le monde d’aujourd’hui qui n’a de pensée que pour la vie au jour le jour. Cette recherche exagérée de ce qui est personnel, cette vie subjective, cet attachement aux bagatelles, cet amour des biens terrestres, cette course après l’argent, tout cela c’est du temporel, tout cela doit passer. Laissez de côté ce temporel et réfugiez-vous dans l’éternité de l’Église, enveloppez-vous dans l’éternité de la liturgie. L’office des Heures nous dit, au premier jour de l’an, une parole brève mais pleine de signification : « Toute chose terrestre passera, mais toi tu restes le même ; tout vieillira comme un vêtement et comme un manteau, tu le déposeras ; mais toi tu es toujours le même et tes années ne vieillissent point. » Vivons donc, dès cette terre, une vie d’éternité.

Cependant nous ne devons pas mépriser le temps. Si c’est un moyen pour atteindre l’éternité, nous devons l’employer. « La nuit vient dans laquelle personne ne peut travailler. Si le temps est un chemin pour arriver au but, suivons ce chemin. Il faut utiliser le temps, ou, comme dit saint Paul, acheter le temps (un peu comme on achète une marchandise sur le marché). Comment le ferons-nous ? Pensons moins au passé et au futur qu’au présent et à l’instant d’aujourd’hui. Le Christ dit : « A chaque jour suffit sa peine, demain aura souci de demain. » Hier est passé, demain est incertain ; mais aujourd’hui, le moment présent, voilà ce que nous avons dans notre main. Voilà ce qu’il faut utiliser. L’Église entoure votre temps d’un triple cercle : l’année, la semaine et le jour. Les époques de l’année liturgique sont les saisons de l’âme. La semaine est sanctifiée par le dimanche. Ayez un grand respect pour le, dimanche. Chaque jour, au Saint-Sacrifice, le divin Soleil se lève pour nous ; nous pouvons chaque jour recevoir la visite festivale du divin Roi.

[*]

Communicántes, et diem sacratíssimum celebrántes, quo beátæ Maríæ intemeráta Virgínitas huic mundo édidit Salvatórem, sed et memóriam venerántes, in primis eiúsdem gloriósæ semper Vírginis Maríæ, Genitrícis Dei et Dómini nostri Iesu Christi :Unis dans une même communion et célébrant le jour très saint où la bienheureuse Marie gardant sa virginité sans tâche mit au monde le Sauveur, et honorant la mémoire tout d’abord de la glorieuse Marie toujours Vierge, Mère du même Jésus-Christ notre Dieu et Seigneur...

[1] Isai. IX, 6.

[2] I Petr. V, 9.

[3] I Petr. IV, 7.

[4] 14 : IN NAT SCI SILUESTRI lec epist beati pauli apost ad ebre. FF plures facti sunt sacrerdotes secundum legem usq. hoc enim fecit semel offerendo sé dns nor ihr xps.
15 : IN NAT UBI SUPRA lec epist beati pauli apost ad ebre. FF doctrinis uaris et peregrinis nolite obduci usq. talibus enim hostis promeretur ds.
Le Comes d’Alcuin et d’autres encore indiquent aussi deux lectures pour S. Silvestre, peut-être parce que la fête de ce pape était célébrée dans deux sanctuaires différents ; mais il se peut également que ce ne soient là que des leçons de rechange (D. Morin, Le plus ancien Comes ou lectionnaire de l’Eglise Romain, Revue Bénédictine, XXVII, 1910, p. 47.)

[5] IN NAT SCI SILUESTRI lec. sci. euan. sec. Math. k. CCLXIII. Dixit Ihs. Discipulis suis uigilate quia nescitis diem usq. super omnia bona sua constituit eum.