Dom Guéranger, l’Année Liturgique |
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum |
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique |
Leçons des Matines |
La Messe |
A Syracuse, déposition de sainte Lucie, vierge et martyre. Son culte est attesté avant l’an 400, mais on ne peut préciser ni l’époque ni les circonstances de sa Passion. Au VIe siècle, le culte de sainte Lucie gagne Rome et Ravenne (titulaire d’un monastère dès St Grégoire le Grand). Son nom est cité aussi bien au canon Romain qu’au canon Ambrosien. Les sacramentaires attestent de sa fête dès le VIIe siècle.
Voici la quatrième [1] de nos Vierges sages, la vaillante Lucie. Son nom glorieux étincelle au sacré Diptyque du Canon de la Messe, à côté de ceux d’Agathe, d’Agnès et de Cécile ; mais, dans les jours de l’Avent, le nom de Lucie annonce la Lumière qui approche, et console merveilleusement l’Église. Lucie est aussi une des trois gloires de la Sicile chrétienne ; elle triomphe à Syracuse, comme Agathe brille à Catane, comme Rosalie embaume Palerme de ses parfums. Fêtons-la donc avec amour, afin qu’elle nous soit en aide en ce saint temps, et nous introduise auprès de Celui dont l’amour l’a rendue victorieuse du monde. Comprenons encore que si le Seigneur a voulu que le berceau de son Fils parût ainsi entouré d’une élite de Vierges, et s’il ne s’est pas contenté d’y faire paraître des Apôtres, des Martyrs et des Pontifes, c’est afin qu’au milieu de la joie d’un tel Avènement, les enfants de l’Eglise n’oublient pas d’apporter à la crèche du Messie, avec la foi qui l’honore comme le souverain Seigneur, cette pureté du cœur et des sens que rien ne saurait remplacer dans ceux qui veulent approcher de Dieu.
Nous prenons dans l’Office de la Sainte quelques Antiennes, dont l’ensemble forme une œuvre lyrique pleine de grâce et de fraîcheur :
Nous nous adressons à vous, ô Vierge Lucie, pour obtenir la grâce de voir dans son humilité Celui que vous contemplez présentement dans la gloire : daignez nous accepter sous votre puissant patronage. Le nom que vous avez reçu signifie Lumière : soyez notre flambeau dans la nuit qui nous environne. O Lampe toujours brillante de la splendeur de virginité, illuminez nos yeux ; guérissez les blessures que leur a faites la concupiscence, afin qu’ils s’élèvent, au-dessus de la créature, jusqu’à cette Lumière véritable qui luit dans les ténèbres, et que les ténèbres ne comprennent point. Obtenez que notre œil purifié voie et connaisse, dans l’Enfant qui va naître, l’Homme nouveau, le second Adam, l’exemplaire de notre vie régénérée. Souvenez-vous aussi, Vierge Lucie, de la sainte Église Romaine et de toutes celles qui empruntent d’elle la forme du Sacrifice : car elles prononcent chaque jour votre doux nom à l’autel, en présence de l’Agneau votre Époux, à qui il est agréable de l’entendre. Répandez vos bénédictions particulières sur l’île fortunée qui vous donna le jour terrestre et la palme de l’éternité. Maintenez-y l’intégrité de la foi, la pureté des mœurs, la prospérité temporelle, et guérissez les maux que vous connaissez.
L’antique culte de sainte Lucie nous est attesté par une gracieuse épigraphe des catacombes de Syracuse. Il s’agit d’une certaine Euschia l’irrépréhensible, qui vécut bonne et pure près de cinq lustres, et mourut « en la fête de ma Dame Lucie, — pour qui aucune louange ne saurait suffire ».
Quoique les Actes de cette chaste vierge sicilienne ne méritent guère de créance, son culte, bien attesté, fut très répandu dans l’antiquité. On comptait à Rome au moins une vingtaine d’églises sous son vocable ; les plus anciennes parmi celles-ci sont l’église restaurée jadis par Léon III dans l’intérieur du monastère De Renati, et Sainte-Lucie in Septizonio, mentionnée comme diaconie jusqu’au temps de Sixte-Quint.
On ne saurait indiquer la raison de ce culte fervent professé par les pontifes romains envers la martyre de Syracuse : probablement fut-il dû, non seulement à la célébrité de son martyre, mais aussi à ce que la colonie sicilienne était très nombreuse à Rome (le pape saint Agathon était Sicilien), et à ce que les papes durent être, dès le ive siècle, en relations assidues avec les régisseurs pontificaux du très vaste patrimoine de l’Église romaine en Sicile.
Ce fut probablement grâce à cette double influence que s’élevèrent à Rome les nombreuses églises de Saint-Vite, Saint-Euple, Sainte-Lucie et Sainte-Agathe, tous martyrs siciliens.
L’antienne pour l’introït est tirée du psaume de virginitate, 44. « Tu as aimé la justice et haï l’iniquité ; c’est pourquoi le Seigneur, ton Dieu, te consacra entre tous tes compagnons avec le baume de la joie. » Ce baume mystérieux est la gloire spéciale qu’obtiennent dans le ciel les saints qui, à la pureté du cœur, ont joint en outre l’intégrité de la chair.
Dans la collecte, même au milieu de la sainte joie pour le natale de la martyre, nous n’oublions pas que le but des fêtes liturgiques est de favoriser notre avancement spirituel.
La première lecture est empruntée à la lettre de saint Paul aux Corinthiens (II, 10, 17-18 ; 11, 1-2). Contre les judaïsants, qui cherchaient à discréditer l’Apôtre près de l’Église de Corinthe, Paul proteste qu’il ne veut pas chercher sa propre gloire, attendant que le Seigneur l’accrédite près des fidèles. S’il s’oppose aux menées de ses adversaires, c’est parce qu’il est jaloux de l’Église de Corinthe, à qui il interdit de suivre d’autres-docteurs, afin que le Christ ait une épouse vierge et immaculée.
Le répons et le verset sont tirés du même psaume que l’introït (44). On y décrit les mérites et la beauté de la mystique épouse de l’Agneau
Dans le Missel de saint Pie V, aujourd’hui la lecture évangélique était la parabole des vierges prudentes, comme le jour de sainte Barbe (Matth., 25, 1-13) [*]. Elle fut autrefois commentée au peuple romain par saint Grégoire le Grand dans la station célébrée à Sainte-Agnès le jour de son Natale. Peu importe la virginité et la lampe ornée de fleurs s’il y manque l’huile des bonnes œuvres et spécialement de la sainte dilection. Il ne faut pas attendre pour préparer les lampes, afin de pouvoir se rendre au-devant de l’Époux. L’heure de la mort est incertaine, mais ce qui est certain, c’est qu’elle viendra à l’improviste et qu’il faut en conséquence se tenir sur ses gardes. L’Évangile de ce jour nous l’enseigne.
Dans la dernière réforme du Missel, on a assigné à la fête de sainte Lucie la lecture évangélique que nous ayons déjà vue pour la fête de sainte Bibiane. Le marchand avisé, c’est l’âme chrétienne qui donne tout pour acquérir la perle précieuse qui est le Christ. Telle est sa valeur, qu’on ne peut l’acquérir à un moindre prix : il faut tout donner.
L’antienne de l’offertoire, identique à celle de la fête de sainte Barbe, est elle aussi tirée du psaume 44. « On conduira au Roi les vierges compagnes de l’épouse, en grande fête et triomphe. » Cette image est empruntée aux coutumes de l’Orient, où était tolérée la polygamie. Le psalmiste donne à l’image un sens prophétique, annonçant l’entrée des diverses nations païennes dans le royaume messianique, héritage inaliénable d’Israël.
Dans la secrète, nous prions la divine clémence d’agréer l’oblation de son peuple en l’honneur des saints, desquels on confesse avoir obtenu aide et protection.
L’antienne pour la communion du peuple est tirée du psaume 118, selon la règle commune aux messes en l’honneur des saintes. « En vain les puissants me persécutèrent ; car votre parole et votre sainte crainte qui pénétrait mes os étaient sur moi plus puissantes que tous leurs tourments. Ils me dépouillèrent de tout, même de la vie, et moi, ayant trouvé et gardé votre Verbe, je me suis réjouie, comme celui qui trouve un riche trésor. »
Dans la postcommunion, maintenant que l’Eucharistie nous a purifiés et nous a rendus dignes du regard clément de Dieu, nous le supplions, par les mérites de la martyre dont nous fêtons le natale, de nous faire toujours expérimenter les effets de sa puissante intercession. Elle a tout donné pour le Seigneur, elle peut donc aussi tout sur son cœur.
Le Sacramentaire Grégorien contient aussi ces autres collectes pour la messe de sainte Lucie : Super oblata. — Quaesumus, virtutum coelestium Deus, ut Sacrificia pro sanctae tuae Luciae solemnitate delata, desiderium nos temporale doceant habere contemptum, et ambire dona faciant caelestium gaudiorum. Postcommunio. — Laeti, Domine, sumpsimus Sacramenta coelestia, quae, intercedente pro nobis beata Lucia Martyre tua, ad vitam nobis proficiant sempiternam.
Les fêtes des martyres, comme l’observe si bien saint Jean Chrysostome, ont un caractère tout spécial : parce qu’en elles la victoire du Christ apparaît d’autant plus glorieuse que plus faible et plus infirme était leur sexe. La revanche de l’humanité sur le démon est complète ainsi, puisque l’ennemi est vaincu par celle-là même qui autrefois fut la première à succomber.
Si donc tant de délicates jeunes filles ont été prodigues de leur sang et de leur vie, affrontant, courageuses, pour la confession du nom du Christ, les bûchers et les échafauds, quelle excuse mériteront les hommes si, lâches, .ils fléchissent en présence de l’ennemi ?
Lucie, la brillante, en marche vers la lumière de Noël.
Il est très facile aujourd’hui d’harmoniser la fête du jour avec les pensées de l’Avent. Lucie (en français : la brillante) rentre dans le symbolisme de l’Avent. Au milieu des ténèbres (nous sommes au moment où les jours sont le plus courts) elle « luit » comme une vierge prudente qui va, avec sa lampe allumée, à la rencontre de l’Époux. Lucie est le modèle de l’Église et de l’âme qui doivent revêtir la parure nuptiale pour aller au-devant de l’Époux.
Sainte Lucie. — Jour de mort : 13 décembre, vers 304. Tombeau : à Venise. Image : On la représente avec une épée et deux yeux sur un plat. Sa vie : Lucie est une des plus illustres vierges martyres de l’ancienne Église. Un jour, elle se rendait avec sa mère, qui souffrait d’un épanchement de sang, à Catane pour honorer le corps de sainte Agathe. Elle pria à son tombeau. Alors la sainte lui apparut en songe et la consola ainsi : « O vierge Lucie, pourquoi me demandes-tu ce que tu peux toi-même accorder à ta mère : ta foi aussi vient à son secours, c’est pourquoi elle est guérie. Tu as par ta virginité préparé à Dieu une demeure agréable » (Brév.). Elle obtint en effet la guérison de sa mère. Aussitôt, elle lui demanda la permission de rester vierge et de distribuer aux pauvres du Christ la dot qui devait lui revenir.
A son retour à Syracuse, elle consacra aux pauvres tout le produit de la vente de ses biens. A cette nouvelle, un jeune homme auquel ses parents avaient, contre son gré, promis sa main, la dénonça comme chrétienne au gouverneur. « Tu parleras moins », lui dit le gouverneur, « quand une grêle de coups tombera sur toi. » « Les serviteurs de Dieu », répondit la vierge, « ne manquent jamais des mots qui conviennent, car c’est le Saint-Esprit qui parle par notre bouche. « Est-ce que le Saint-Esprit est en toi ? » lui demanda Paschasius. « Oui », répondit-elle, « tous ceux qui vivent avec piété et chasteté sont les temples du Saint-Esprit. » « C’est bien », reprit le gouverneur, « je te ferai conduire dans une maison de débauche pour que le Saint-Esprit s’éloigne de toi. » « Si tu me fais déshonorer malgré moi », répondit la vierge, « la couronne victorieuse de ma pureté sera doublée. » Enflammé de colère, le juge ordonna de conduire Lucie dans cette maison, mais Dieu la rendit tellement immobile qu’aucune force ne put la déplacer. Alors on versa sur elle de la poix et de la résine ainsi que de l’huile bouillante, mais comme tout cela ne lui causait aucun mal, on lui trancha la tête avec le glaive. C’est ainsi qu’elle acheva victorieusement son martyre.
La messe (Dilexisti). — C’est un chant nuptial qui retentit dans mon âme. Mon âme doit aujourd’hui, avec sainte Lucie, la fiancée lumineuse, célébrer ses noces mystiques avec le Fils du Roi de gloire (Psaume 44). Mon cœur tressaille, à ce chant sacré, quand, aux côtés de sainte Lucie, je me rends à l’église : c’est vraiment la marche nuptiale au-devant du Roi qui va venir. Dans la salle brillante du festin de noces, dans l’église, je vois, sur son trône, le Christ, le plus beau des enfants des hommes ; la force et la justice ceignent ses reins et des flèches acérées percent le cœur de ses ennemis. Je pense à sainte Lucie et au juge irrité dont Dieu anéantit les projets criminels. Lentement, avec les invités aux noces de l’Agneau, je m’avance dans l’église, je respire de plus en plus le parfum de la sainteté et je me laisse bercer par la musique nuptiale. — A la droite du Roi, je vois l’Église parée comme une Reine vêtue d’une robe d’or où brille l’écarlate couleur de sang dans tout l’éclat de sa beauté virginale. « Écoute-moi. ma fille, vois et penche ton oreille tu vas, dans la personne de Lucie, être fiancée comme une vierge pure au divin Roi. Oublie ton peuple et la maison de ton père, ton trésor, ta perle précieuse, c’est le Seigneur ton Dieu, adore-le » (Cet exemple nous montre comment la récitation de tout le psaume de l’Introït approfondit le sens de la messe). A l’Offertoire, avec Lucie et toutes les vierges, je viens, dans ma parure nuptiale m’offrir à l’autel (dans les anciens Missels on lisait non pas afferentur, mais offerentur, il s’agissait donc d’une véritable offrande). Notre offrande s’unit au sacrifice du Christ. Au Canon, le Roi qui passe s’unit mystiquement à moi grâce aux mérites de Sainte Lucie, il me fait participer à sa gloire et, dans la communion, il me donne son corps sacré.
AU DEUXIÈME NOCTURNE.
Quatrième leçon. Lucie, vierge de Syracuse, illustre dès l’enfance non seulement par la noblesse de sa race, mais encore par la foi chrétienne, vint à Catane avec sa mère Eutychia malade d’un flux de sang, pour vénérer le corps de sainte Agathe. Après avoir prié humblement près du tombeau de la sainte, elle y obtint la santé de sa mère. Aussitôt elle supplia celle-ci de souffrir qu’elle distribuât aux pauvres de Jésus-Christ la dot qu’elle comptait lui donner. C’est pourquoi Lucie revint à Syracuse, vendit tous ses biens, et en distribua le prix aux pauvres.
R/. Vierge Lucie, pourquoi me demandez-vous, pour votre mère, un secours que vous même pouvez lui procurer sur-le-champ ? Car votre foi lui est venue en aide, et voici qu’elle est guérie : * Parce que vous avez préparé à Dieu en votre virginité une demeure agréable. V/. Comme la ville de Catane a été élevée en honneur par le Christ à mon occasion, ainsi la ville de Syracuse sera comblée de gloire à cause de vous. * Parce que.
Cinquième leçon. Celui à qui cette vierge avait été fiancée par ses parents contre sa volonté, apprenant ce fait, la dénonça comme chrétienne au préfet Paschasius. Ce dernier ne pouvant, ni par ses prières ni par ses menaces, amener Lucie au culte des idoles, voyant au contraire que plus il s’efforçait de la faire changer de sentiments, plus elle semblait ardente à célébrer les louanges de la foi chrétienne, lui dit : « Tu ne parleras plus ainsi lorsqu’on en sera venu aux coups. — La parole, répondit la vierge, ne peut manquer aux serviteurs de Dieu, car le Seigneur, le Christ leur a dit : Lorsque vous serez conduits devant les rois et les gouverneurs, ne vous mettez pas en peine de la manière dont vous parlerez ou de ce que vous direz ; ce que vous aurez à dire vous sera inspiré à l’heure même, car ce n’est pas vous qui parlez, mais l’Esprit-Saint. »
R/. J’ai prié mon Seigneur Jésus-Christ, afin que ce feu ne me domine pas ; * Et j’ai obtenu du Seigneur que mon martyre fût différé. V/. Au lieu de m’aimer, ils disaient du mal de moi, mais moi je priais. * Et.
Sixième leçon. Paschasius lui adressant cette question : « Le Saint-Esprit est-il donc en toi ? » Elle répondit : « Ceux qui vivent chastement et pieusement sont le temple de l’Esprit-Saint. — Je vais donc te faire conduire en un lieu infâme, repartit le préfet, pour que le Saint-Esprit t’abandonne. » La vierge répondit : « Si vous ordonnez qu’on me fasse violence malgré moi, ma chasteté méritera doublement la couronne. » A ces mots Paschasius, enflammé de colère, ordonna d’entraîner la vierge ; mais, par un miracle de la puissance divine, celle-ci demeura ferme et immobile au même lieu, sans qu’aucun effort l’en pût arracher. C’est pourquoi le préfet, ayant fait répandre sur Lucie de la poix, de la résine et de l’huile bouillante, ordonna d’allumer du feu autour d’elle ; mais comme la flamme ne lui faisait aucun mal, après qu’on l’eut tourmentée en plusieurs manières, on lui perça la gorge d’un coup d’épée. Mortellement blessée, Lucie prédit la tranquillité dont l’Église devait jouir après la mort de Dioclétien et de Maximien, et rendit son esprit à Dieu, le jour des ides de décembre. Son corps, enseveli à Syracuse, fut ensuite transporté à Constantinople, et enfin à Venise.
R/. Le Seigneur l’a comblée de grâces dans le combat, car elle a été glorifiée devant Dieu et devant les hommes : elle a parlé avec sagesse en présence des princes, * Et le Seigneur de toutes choses l’a aimée. V/. Dieu l’aidera de ses regards favorables : Dieu est au milieu d’elle, elle ne sera pas ébranlée. * Et. Gloire au Père. * Et.
Ant. ad Introitum. Ps. 44, 8. | Introït |
Dilexísti iustítiam, et odísti iniquitátem : proptérea unxit te Deus, Deus tuus, óleo lætítiae præ consórtibus tuis. | Vous avez aimé la justice et haï l’iniquité ; c’est pourquoi, ô Dieu, votre Dieu vous a oint d’une huile d’allégresse d’une manière plus excellente que toutes vos compagnes. |
Ps. Ibid., 2. | |
Eructávit cor meum verbum bonum : dico ego ópera mea Regi. | De mon cœur a jailli une excellente parole ; c’est que j’adresse mes œuvres à un roi. |
V/. Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Exáudi nos, Deus, salutáris noster : ut, sicut de beátæ Lúciæ Vírginis tuæ festivitáte gaudémus ; ita piæ devotiónis erudiámur affectu. Per Dóminum nostrum. | Exaucez-nous, ô Dieu notre Sauveur, afin que, comme la fête de la Bienheureuse Lucie, votre Vierge, nous donne la joie, elle nous enseigne aussi la ferveur d’une sainte dévotion. |
Ante 1955 : Et fit Commemoratio Octavæ Conceptionis immaculatæ. | Avant 1955 : Et on fait Mémoire de l’Octave de l’Immaculée Conception. |
Et fit Commemoratio Feriæ. | Et on fait mémoire de la Férie de l’Avent. |
Léctio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Corínthios. | Lecture de l’Épître de saint Paul Apôtre aux Corinthiens. |
2. Cor. 10, 17-18 ; 11, 1-2. | |
Fratres : Qui gloriátur, in Dómino gloriétur. Non enim, qui seípsum comméndat, ille probátus est ; sed quem Deus comméndat. Utinam sustinerétis módicum quid insipiéntiæ meæ, sed et supportáte me : .mulor enim vos Dei æmulatióne. Despóndi enim vos uni viro vírginem castam exhibére Christo. | Mes frères, que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur. Car ce n’est pas celui qui se recommande lui-même qui est approuvé, mais celui que Dieu recommande. Ah ! Si vous pouviez supporter de ma part un peu de folie ! Eh bien, supportez-moi. Car je suis jaloux de vous d’une jalousie de Dieu ; en effet, je vous ai fiancés à un unique époux, au Christ, pour vous présenter à lui comme une vierge pure. |
Graduale. Ps. 44, 8. | Graduel |
Dilexísti iustítiam, et odísti iniquitátem. | Vous avez aimé la justice et haï l’iniquité. |
V/. Proptérea unxit te Deus, Deus tuus, óleo lætítiæ. | V/. C’est pourquoi Dieu, votre Dieu, vous a oint d’une huile d’allégresse. |
Allelúia, allelúia. V/. Ibid. 3. Diffúsa est grátia in labiis tuis : proptérea benedíxit te Deus in ætérnum. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. La grâce est répandue sur vos lèvres ; c’est pourquoi Dieu vous a bénie à jamais. Alléluia. |
¶ In missis votivis, post Septuagesimam, tractus, et tempore paschali Allelúia cum suis versibus, ex Missa Dilexísti, de Communi Virginum III loco. | ¶ Aux messes votives, après la Septuagésime, on prend le trait, et au temps pascal l’Alléluia avec ses versets, de la Messe Dilexísti, du Commun des Vierges 3. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Matthǽum. | Lecture du Saint Evangile selon saint Mathieu. |
Matt 13, 44-52 | |
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis parábolam me : Símile est regnum cælórum thesáuro abscóndito in agro : quem qui invénit homo, abscóndit, et præ gáudio illíus vadit, et vendit univérsa, quæ habet, et emit agrum illum. Iterum símile est regnum cælórum hómini negotiatóri, quærénti bonas margarítas. Invénta autem una pretiósa margaríta, ábiit, et véndidit ómnia, quæ hábuit, et emit eam. Iterum símile est regnum cælórum sagénse, missæ in mare et ex omni génere píscium congregánti. Quam, cum impléta esset, educéntes, et secus litus sedéntes, elegérunt bonos in vasa, malos autem foras misérunt. Sic erit in consummatióne sǽculi : exíbunt Angeli, et separábunt malos de médio iustórum, et mittent eos in camínum ignis : ibi erit fletus et stridor déntium. Intellexístis hæc ómnia ? Dicunt ei : Etiam. Ait illis : Ideo omnis scriba doctus in regno cælórum símilis est hómini patrifamílias, qui profert de thesáuro suo nova et vétera. | En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples cette parabole : "Le Royaume des Cieux est comparable à un trésor caché dans un champ. Quand un homme le trouve, il le cache, puis, dans sa joie, il s’en va, il vend tout ce qu’il possède, et il achète ce champ. Ou encore : Le Royaume des Cieux est comparable à un marchand qui recherche des perles fines. Quand il trouve une perle de grand prix, il s’en va, il vend tout ce qu’il possède, et il l’achète. Ou encore : Le Royaume des Cieux est comparable à un filet qu’on jette dans la mer et qui ramasse des poissons de toutes sortes. Quand il est rempli, on le tire sur le rivage ; on s’assied, et on recueille dans des paniers ce qui est bon, mais le mauvais, on le jette. Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges sortiront, ils sépareront les méchants d’avec les justes, et ils les jetteront dans la fournaise de feu. Là, seront les pleurs et les grincements de dents. Avez-vous compris tout cela ?" Ils répondirent : "Oui". Il leur dit : "C’est pourquoi tout scribe instruit du Royaume des Cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l’ancien." |
Ant. ad Offertorium. Ps. 44, 15 et 16. | Offertoire |
Afferéntur Regi Vírgines post eam : próximæ eius afferéntur tibi in lætítia et exsultatióne : adducántur in templum Regi Dómino. | Des vierges seront amenées au roi après vous ; vos compagnes seront présentées au milieu de la joie et de l’allégresse. On les conduira au temple du roi. |
Secreta | Secrète |
Accépta tibi sit, Dómine, sacrátæ plebis oblátio pro tuórum honóre Sanctórum : quorum se méritis de tribulatióne percepísse cognóscit auxílium. Per Dóminum nostrum. | Qu’elle soit agréée de vous, Seigneur, l’offrande faite par votre peuple saint en l’honneur de vos Saintes par les mérites desquelles il reconnaît avoir reçu du secours dans la tribulation. |
Ante 1955 : Et fit Commemoratio Octavæ Conceptionis immaculatæ. | Avant 1955 : Et on fait Mémoire de l’Octave de l’Immaculée Conception. |
Et fit Commemoratio Feriæ. | Et on fait mémoire de la Férie de l’Avent. |
Præfatio communis. | Préface Commune . |
In aliquibus diœcesibus et in Gallis, præfatio de Adventu. | Dans quelques diocèses et en France, Préface de l’Avent . |
Ant. ad Communionem. Ps. 118, 161-162. | Communion |
Príncipes persecúti sunt me gratis, et a verbis tuis formidávit cor meum : lætábor ego super elóquia tua, quasi qui invénit spólia multa. | Les princes m’ont persécuté sans raison et mon cœur n’a été effrayé que de vos paroles. Je mets ma joie dans vos ordres, comme celui qui a trouvé de riches dépouilles. |
Postcommunio | Postcommunion |
Satiásti, Dómine, famíliam tuam munéribus sacris : eius, quǽsumus, semper interventióne nos réfove, cuius sollémnia celebrámus. Per Dóminum. | Vous avez, Seigneur, nourri votre famille de dons sacrés ; ranimez-nous toujours, s’il vous plaît, grâce à l’intercession de la sainte dont nous célébrons la fête. |
Ante 1955 : Et fit Commemoratio Octavæ Conceptionis immaculatæ. | Avant 1955 : Et on fait Mémoire de l’Octave de l’Immaculée Conception. |
Et fit Commemoratio Feriæ. | Et on fait mémoire de la Férie de l’Avent. |
[1] Dom Guéranger commente pendant le temps de l’Avent dans son Année Liturgique, outre les fêtes de Ste Bibiane, Ste Barbe et de sainte Lucie, au calendrier Romain, celles de Ste Eulalie (Espagne) et de sainte Odile (Alsace) fêtée le 13 décembre aussi
[*]
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Matthǽum. | Lecture du Saint Evangile selon saint Mathieu. |
Matth. 25, 1-13. | |
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis parábolam hanc : Simile erit regnum cælórum decem virgínibus : quæ, accipiéntes lámpades suas, exiérunt óbviam sponso et sponsæ. Quinque autem ex eis erant fátuæ, et quinque prudéntes : sed quinque fátuæ, accéptis lampádibus, non sumpsérunt óleum secum : prudéntes vero accepérunt óleum in vasis suis cum lampádibus. Horam autem faciénte sponso, dormitavérunt omnes et dormiérunt. Média autem nocte clamor factus est : Ecce, sponsus venit, exíte óbviam ei. Tunc surrexérunt omnes vírgines illae, et ornavérunt lámpades suas. Fátuæ autem sapiéntibus dixérunt : Date nobis de óleo vestro : quia lámpades nostræ exstinguúntur. Respondérunt prudéntes, dicéntes : Ne forte non suffíciat nobis et vobis, ite pótius ad vendéntes, et émite vobis. Dum autem irent émere, venit sponsus : et quæ parátæ erant, intravérunt cum eo ad núptias, et clausa est iánua. Novíssime vero véniunt et réliquæ vírgines, dicéntes : Dómine, Dómine, áperi nobis. At ille respóndens, ait : Amen, dico vobis, néscio vos. Vigiláte ítaque, quia nescítis diem neque horam. | En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples cette parabole : Le royaume des cieux sera semblable à dix vierges qui, ayant pris leurs lampes, allèrent au-devant de l’époux et de l’épouse. Or, cinq d’entre elles étaient folles, et cinq étaient sages. Les cinq folles, ayant pris leur lampe, ne prirent pas d’huile avec elles ; mais les sages prirent de l’huile dans leurs vases avec leurs lampes. L’époux tardant à venir, elles s’assoupirent toutes, et s’endormirent. Mais, au milieu de la nuit, un cri se fit entendre : Voici l’époux qui vient ; allez au-devant de lui. Alors toutes ces vierges se levèrent, et préparèrent leurs lampes. Mais les folles dirent aux sages : Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent. Les sages leur répondirent : De peur qu’il n’y en ait pas assez pour nous et pour vous, allez plutôt chez ceux qui en vendent, et achetez-en pour vous. Mais pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux vint, et celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui aux noces, et la porte fut fermée. Enfin les autres vierges viennent aussi, en disant : Seigneur, Seigneur, ouvrez-nous. Mais il leur répondit : En vérité, je vous le dis, je ne vous connais point. Veillez donc, parce que vous ne savez ni le jour ni l’heure. |