Psaume 86

Psalmus 86 Psaume 86 [1]
Fundaménta eius in móntibus sanctis : * díligit Dóminus portas Sion super ómnia tabernácula Iacob.Ses fondements sur les saintes montagnes [2] : * le Seigneur aime les portes de Sion plus que toutes les tentes de Jacob.
Gloriósa dicta sunt de te, * cívitas Dei.On a dit de toi [3] des choses glorieuses, * ô cité de Dieu.
Memor ero Rahab, et Babylónis * sciéntium me.Je me souviendrai [4] de Rahab et de Babylone, * qui me connaissent.
Ecce alienígenæ, et Tyrus, et pópulus Æthíopum, * hi fuérunt illic.Voici que les étrangers, et Tyr, et le peuple d’Éthiopie * ont été là [5], eux aussi.
Numquid Sion dicet : Homo, et homo natus est in ea : * et ipse fundávit eam Altíssimus ?Ne dira-t-on pas à Sion : un homme et un homme est né en elle [6] : * et le Très-Haut Lui-même l’a fondée ?
Dóminus narrábit in scriptúris populórum, et príncipum : * horum, qui fuérunt in ea.Le Seigneur notera dans les écritures des peuples et des princes : * de ceux qui auront été en elle.
Sicut lætántium ómnium : * habitátio est in te.Ils sont tous dans la joie : * ceux qui habitent en toi [7].
Conclusion du psaume, sauf au temps de la Passion et à l’Office des Défunts :
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.Gloire au Père, et au Fils, * et au Saint-Esprit.
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen.Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, * et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il.

[1] Applications liturgiques. L’Église applique ce psaume, selon les quatre significations que figure Jérusalem, la cité sainte : 1° aux églises, Office de la Dédicace, IIe Nocturne ; 2° à l’Église entière, Épiphanie, IIIe Nocturne ; 3° à la très-sainte Vierge, au petit office, IIe Nocturne ; 4° à la demeure des Bienheureux, fête de la Transfiguration, IIe Nocturne. (Le P. Emmanuel).

[2] Étant déjà par ses désirs citoyen de l’Église triomphante, et plein de l’Esprit-Saint, le Psalmiste retourne en son esprit toutes ses pensées d’amour pour elle, et, sortant en quelque sorte d’une méditation plus étendue, il s’écrie subitement : Ses fondements sont sur les montagnes saintes, comme s’il avait déjà dit quelque chose de cette cité. Et comment, en effet, n’en aurait-il rien dit, lui qui n’avait jamais cessé d’en parler dans son cœur ? (Saint Augustin).

[3] Le Prophète s’adresse à la cité : Des choses glorieuses, magnifiques, ont été dites de toi par l’Esprit-Saint !... De toi, même de la Jérusalem terrestre, car le Seigneur y opérera la rédemption du genre humain et y jettera les fondements de son Église ; de toi, Église répandue par tout l’univers ; de toi, cité céleste où Dieu sera tout en tous. (D’après Bellarmin).

[4] En ce verset, c’est le Seigneur qui parle et qui annonce la conversion des Gentils. Toutes les nations viendront à l’Église catholique qui est la vraie Jérusalem. En inscrivant les noms de ses citoyens, je me souviendrai non seulement des Juifs mais des Égyptiens et des Babyloniens qui me connaîtront par la foi. (Bx. Bellarmin).

[5] Tous ces étrangers ont été là, ils ont pris en Dieu une nouvelle naissance par le Christ. (Bx. Bellarmin).

[6] La plus grande gloire de Jérusalem est d’avoir été la source d’où le Messie est sorti. J.-C. n’est pas né dans cette ville, mais Bethléem en est si voisine, qu’on peut bien dire que Jérusalem fut la patrie de cet Homme-Dieu. (Péronne).

[7] Il n’y a qu’une Église du Christ : une partie de cette Église se réjouit déjà dans la gloire tandis qu’une autre combat sur la terre. Tous les fidèles, soit qu’ils viennent de la loi judaïque ou de la gentilité, habitent en cette Jérusalem spirituelle comme les élus y habitent encore dans le ciel.