Textes de la Messe, supplément du Missel Pro aliquibus locis |
Benoît XVI, Catéchèses, 30 juin 2010 |
St Joseph, canonisé en 1947, n’est pas au calendrier Romain, mais dans le supplément du Missel Romain de 1962. Naissance : 1811. Mort : 23.06.1860 à Turin. C’est Don Bosco qui prononça l’homélie pour la Messe de funérailles. Canonisation : 22.06.1947 à Rome par Pie XII.
Joseph Cafasso naquit à Castelnuovo d’Asti en 1811. Fils de petits propriétaires terriens, il était le troisième de quatre enfants, dont la dernière, Marianne, sera la maman du bienheureux don Joseph Allamano. Depuis tout petit, il était considéré comme un petit saint, dans sa famille et dans le village. Il fit ses études de théologie au Séminaire de Chieri et fut ordonné prêtre en 1833. Quatre mois plus tard, il s’installe au Collège Ecclésiastique pour perfectionner sa formation sacerdotale et pastorale. Il y restera toute sa vie ; entre-temps, il en devint le Recteur. Au Collège, on respirait la spiritualité de Saint Ignace et on suivait les directives théologiques et pastorales de Saint Alphonse Marie de Liguori.
L’enseignement y est donné avec grand soin et vise à former de bons confesseurs et d’habiles prédicateurs. Joseph étudie et approfondit la spiritualité de Saint François de Sales, qu’il transmettra par la suite, de façon particulière, à l’un de ses étudiants : Jean Bosco. Don Cafasso, son directeur spirituel de 1841 à 1860, a contribué à former et à orienter la personnalité et la spiritualité de Don Bosco. Typique de son enseignement était l’insistance sur le devoir quotidien dans son rapport à la sainteté.
Le fondateur des Salésiens en a lui-même témoigné en ces termes : « La vertu extraordinaire de don Cafasso fut de pratiquer en permanence et avec une fidélité merveilleuse les vertus ordinaires. » Toujours attentif aux besoins des plus faibles, il visitait et aidait même économiquement les plus pauvres, leur apportant en même temps la consolation émanant de son ministère sacerdotal. Son apostolat consistait aussi dans l’accompagnement spirituel des prisonniers et des condamnés à mort, au point qu’on l’a défini comme le prêtre des prisonniers.
Prudent et réservé, maître spirituel, il fut le directeur spirituel de prêtres, de laïcs, de personnalités politiques, de fondateurs. Pie XI l’a défini la perle du clergé italien. Don Cafasso soutint Don Bosco et la Congrégation salésienne, y compris matériellement, depuis le début. Après une courte maladie, il mourut à l’âge de 49 ans à peine, le 23 juin 1860. Il fut béatifié en 1925 et canonisé par Pie XII en 1947. Ce dernier le présenta comme « un modèle de vie sacerdotale, père des pauvres, consolateur des malades, soutien des prisonniers, salut des condamnés à mort ». Le même Pape, dans son exhortation apostolique Menti Nostræ du 23 septembre 1950, l’a proposé comme modèle aux prêtres. Source
Textes de la messe ‘Pro aliquibus Locis’ que tout prêtre peut prendre en ce jour selon le code des rubriques de 1962 [*].
Ant. ad Introitum. Dan. 12, 3 | Introït |
Qui docti fúerint fulgébunt sicut splendor firmaménti : et qui justítiam erúdiunt multos sicut stellæ in perpétuas æternitátes. | Les sages brilleront comme la splendeur du firmament : ceux qui ont enseigné la justice brilleront comme les étoiles dans l’éternité sans fin. |
Ps. 118, 1. | |
Beáti immaculáti in via : qui ámbulant in lege Dómini. | Heureux ceux qui sont immaculés dans la voie : qui marchent dans la loi du Seigneur. |
V/. Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Deus, qui, ad plúrimos pro salúte animárum perferéndos labóres, sanctum Ioséphum Confessórem tuum mirábili caritáte et invícta patiéntia decorásti : concéde propítius ; ut, eius exémplis instrúcti et intercessiónibus adiúti, ætérnæ vitæ prǽmia consequamur. Per Dominum nostrum. | Dieu, vous avez orné saint Joseph, votre Confesseur, d’une admirable charité et d’une patience invincible afin d’accomplir de nombreux travaux pour le salut des âmes : accordez-nous favorablement, qu’instruits par ses exemples et aidés de ses prières, nous parvenions aux récompenses de la vie éternelle. |
Léctio libri Sapiéntiæ. | Lecture du livre de la Sagesse. |
Eccli. 7, 31-40. | [1] |
In tota ánima tua time Dóminum, et sacerdótes illíus sanctífica. In omni virtúte tua dílige eum qui te fecit, et minístros eius ne derelínquas. Honóra Deum ex tota ánima tua, et honorífica sacerdótes, et propúrga te cum bráchiis. Da illis partem, sicut mandátum est tibi, primitiárum et purgatiónis, et de negligéntia tua purga te cum paucis. Datum brachiórum tuórum, et sacrifícium sanctificatiónis ófferes Dómino, et inítia sanctórum. Et páuperi pórrige manum tuam, ut perficiátur propitiátio et benedíctio tua. Grátia dati in conspéctu omnis vivéntis, et mórtuo non prohíbeas grátiam. Non desis plorántibus in consolatióne, et cum lugéntibus ámbula. Non te pígeat visitáre infírmum : ex his enim in dilectióne firmáberis. In ómnibus opéribus tuis memoráre novíssima tua, et in ætérnum non peccábis. | Crains le Seigneur de toute ton âme, et vénère ses prêtres. Aime de toutes tes forces Celui qui t’a créé, et n’abandonne pas ses ministres. Honore Dieu de toute ton âme, et révère les prêtres, et acquitte-toi des offrandes d’épaules. Donne-leur, comme il t’a été ordonné, leur part des prémices et des hosties d’expiation, et purifie-toi de tes négligences par de petites offrandes. Offre au Seigneur les épaules des victimes, et le sacrifice de sanctification, et les prémices des choses saintes. Étends aussi ta main vers le pauvre, afin de rendre parfaite ta propitiation et ta bénédiction. Le présent est agréable à tous ceux qui vivent, et ne prive pas les morts de ta libéralité. Ne manque pas de consoler ceux qui pleurent, et marche auprès des affligés. Ne sois point paresseux à visiter les malades ; car c’est ainsi que tu obtiendras des affections fidèles. Dans toutes tes œuvres souviens-toi de ta fin, et tu ne pécheras jamais. |
Graduale. Ps. 23, 3-4. | Graduel |
Quis ascéndet in montem Dómini, aut quis stabit in loco sancto eius ? | Qui pourra gravir la montagne du Seigneur, qui se tiendra debout en ce lieu sacré ? |
V/. Innocens mánibus et mundo corde qui non accépit in vano ánimam suam, nec iurávit in dolo próximo suo. | V/. Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur, qui n’a pas livré son âme à la vanité, ni fait à son prochain un serment trompeur. |
Allelúia, allelúia. V/. Ps. 109, 4. Iurávit Dóminus, et non poenitébit eum : Tu es sacérdos in ætérnum, secúndum órdinem Melchísedech. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. Le Seigneur a juré, et il ne s’en repentira pas : Vous êtes prêtre à jamais selon l’ordre de Melchisédech. Alléluia. |
¶ In missis votivis post Septuagesimam, ommissis Allelúia et versu sequenti, dicitur | ¶ Aux messes votives après la Septuagésime, on omet l’Alléluia et son verset et on dit |
Tractus. 91, 13-14. | Trait |
Iustus ut palma florébit : sicut cedrus Líbani multiplicábitur. | Le juste fleurira comme le palmier et il se multipliera comme le cèdre du Liban |
V/. Plantátus in domo Dómini : in átriis domus Dei nostri. | V/. Planté dans la maison du Seigneur, dans les parvis de la maison de notre Dieu. |
V/. Ps. 111, 2 et 3. Potens in terra erit semen eius : generátio rectórum benedicétur. | V/. Sa race sera puissante sur la terre : la postérité des justes sera bénie. |
V/. Glória et divítiæ in domo eius : et iustítia eius manet in sǽculum sǽculi. | V/. La gloire et les richesses sont dans sa maison, et sa justice demeure dans tous les siècles. |
Tempore paschali omittitur graduale, et eius loco dicitur : | Pendant le temps pascal, on omet le graduel et à sa place on dit : |
Allelúia, allelúia. V/. Eccli. 45, 9. Amávit eum Dóminus, et ornávit eum : stolam glóriæ índuit eum. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. Le Seigneur l’a aimé et l’a orné. Il l’a revêtu d’une robe de gloire. |
Allelúia. V/. Osee 14, 6. Iustus germinábit sicut lílium : et florébit in ætérnum ante Dóminum. Allelúia. | Allelúia. V/. Le juste germera comme le lis, et il fleurira éternellement en présence du Seigneur. Alléluia. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Matthǽum. | Suite du Saint Évangile selon saint Mathieu. |
Matth. 25, 31-40. | ©AEL 1964 [2] |
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Cum vénerit Fílius hóminis in maiestáte sua, et omnes Angeli cum eo, tunc sedébit super sedem maiestátis suæ : et congregabúntur ante eum omnes gentes, et separábit eos ab ínvicem, sicut pastor ségregat oves ab hædis : et státuet oves quidem a dextris suis, hædos autem a sinístris. Tunc dicet Rex his, qui a dextris eius erunt : Veníte, benedícti Patris mei, possidéte parátum vobis regnum a constitutióne mundi. Esurívi enim, et dedístis mihi manducáre ; sitívi, et dedístis mihi bíbere ; hospes eram, et collegístis me ; nudus, et cooperuístis me ; infírmus, et visitástis me ; in cárcere eram, et venístis ad me. Tunc respondébunt ei iusti, dicéntes : Dómine, quando te vídimus esuriéntem, et pávimus te ; sitiéntem, et dedimus tibi potum ? quando autem te vídimus hóspitem, et collégimus te ? aut nudum, et cooperúimus te ? aut quando te vídimus infírmum, aut in cárcere, et vénimus ad te ? Et respóndens Rex, dicet illis : Amen, dico vobis : quámdiu fecístis uni ex his frátribus meis mínimis, mihi fecístis. | En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : « Lorsque le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations se rassembleront devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs, et il placera les brebis à sa droite et les boucs à sa gauche. Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez vêtu ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus à moi ! » Alors les justes lui répondront : « Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu avoir faim, et que nous t’avons donné à manger ; ou avoir soif, et que nous t’avons donné à boire ? quand est-ce que nous t’avons vu étranger, et que nous t’avons accueilli ? ou nu, et que nous t’avons vêtu ? quand est-ce que nous t’avons vu malade ou en prison, et que nous sommes venus à toi ? » Et le Roi leur répondra : « En vérité, je vous le dis, tout ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ». |
Ant. ad Offertorium. Ps. 20, 3-4. | Offertoire |
Desidérium ánimæ eius tribuísti ei, Dómine, et voluntáte labiórum eius non fraudásti eum : posuísti in cápite eius corónam de lápide pretióso. | Vous lui avez accordé, Seigneur, le désir de son cœur, et vous ne l’avez point frustré de la demande de ses lèvres : vous avez mis sur sa tête une couronne de pierres précieuses |
Secreta | Secrète |
Oblátum tibi munus, quǽsumus, Dómine, in odórem suavitátis ascéndat : et, intercedénte beáto Iosépho Confessóre tuo, nos corpóre et mente puríficet. Per Dominum. | Que ce don qui vous est offert, Seigneur, monte en odeur de suavité : et, par l’intercession du bienheureux Joseph, votre Confesseur, qu’il purifie notre corps et notre esprit. |
Ant. ad Communionem. Ioann. 12, 26. | Communion |
Qui mihi mínistrat, me sequátur : et ubi sum ego, illic et miníster meus erit. | Si quelqu’un me sert, qu’il me suive : et là où je suis, là sera aussi mon serviteur. |
Postcommunio | Postcommunion |
Divinitátis tuæ, Dómine, sempitérna fruitióne satiémur : quam beátus Ioséphus Conféssor tuus in sacro altáris mystério prægustábat. Per Dominum nostrum. | Faites que nous soyons rassasiés, Seigneur, de la jouissance éternelle de votre divinité dont le bienheureux Joseph, votre Confesseur, avait un avant goût dans le mystère sacré de l’autel. |
Nous avons depuis peu conclu l’Année sacerdotale : un temps de grâce, qui a apporté et qui apportera des fruits précieux à l’Église ; une opportunité pour rappeler dans la prière tous ceux qui ont répondu à cette vocation particulière. Le saint curé d’Ars, ainsi que d’autres figures de saints prêtres, véritables lumières dans l’histoire de l’Église, nous ont accompagnés sur ce chemin, comme modèles et intercesseurs. Aujourd’hui, comme je l’ai annoncé mercredi dernier, je voudrais en rappeler une autre, qui se distingue du groupe des « saints sociaux » dans la ville de Turin du XIXe siècle : il s’agit de saint Joseph Cafasso.
Il me semble approprié de rappeler son souvenir, car il y a précisément une semaine était célébré le 150e anniversaire de sa mort, survenue dans le chef-lieu piémontais le 23 juin 1860, à l’âge de 49 ans. En outre, il me plaît de rappeler que le Pape Pie XI, le 1er novembre 1924, approuvant les miracles pour la canonisation de saint Jean Marie Vianney, et publiant le décret d’autorisation pour la béatification de Joseph Cafasso, rapprocha ces deux figures de prêtres avec les paroles suivantes : « C’est avec une disposition particulière et bénéfique de la Bonté Divine que nous avons assisté à cette apparition, sur l’horizon de l’Église catholique, de nouveaux astres, le curé d’Ars, et le vénérable serviteur de Dieu, Joseph Cafasso. Ce sont précisément ces deux figures belles, chères et providentiellement opportunes, qui devaient se présenter à nous aujourd’hui ; la figure du curé d’Ars, petite et humble, pauvre et simple, mais non moins glorieuse, et l’autre, belle, grande, complexe et riche figure de prêtre, maître et formateur de prêtres, le vénérable Joseph Cafasso ». Il s’agit de circonstances qui nous offrent une occasion de connaître le message, vivant et actuel, qui ressort de la vie de ce saint. Il ne fut pas curé comme le curé d’Ars, mais il fut surtout formateur de curés et de prêtres diocésains, et même de prêtres saints, parmi lesquels saint Jean Bosco. Il ne fonda pas, comme les autres saints prêtres du XIXe siècle piémontais, des instituts religieux, car sa « fondation » fut l’« école de vie et de sainteté sacerdotale » qu’il réalisa, à travers l’exemple et l’enseignement, dans l’ « internat ecclésiastique de saint François d’Assise » à Turin.
Joseph Cafasso naît à Castelnuovo d’Asti, le même pays que saint Jean Bosco, le 15 janvier 1811. C’est le troisième de quatre enfants. La dernière, sa sœur Marianne, sera la mère du bienheureux Giuseppe Allamano, fondateur des branches masculines et féminines des missionnaires de la Consolata. Il naît dans le Piémont du XIXe siècle, caractérisé par de graves problèmes sociaux, mais également par de nombreux saints qui s’engageaient à y porter remède. Ils étaient liés entre eux par un amour total pour le Christ et par une profonde charité envers les plus pauvres : la grâce du Seigneur sait diffuser et multiplier les semences de sainteté ! Joseph Cafasso fit ses études secondaires et deux ans de philosophie au Collège de Chieri, et, en 1830, il passa au séminaire de théologie où, en 1833, il fut ordonné prêtre. Quatre mois plus tard, il fit son entrée dans le lieu qui restera pour lui l’« étape » unique et fondamentale de sa vie sacerdotale : l’ « internat ecclésiastique Saint François d’Assise » à Turin. Entré pour se perfectionner dans le domaine de la pastorale, il y mit à profit ses dons de directeur spirituel et son grand esprit de charité. L’internat, en effet, n’était pas seulement une école de théologie morale, où les jeunes prêtres, provenant surtout de la campagne, apprenaient à confesser et à prêcher, mais il s’agissait également d’une véritable école de vie sacerdotale, où les prêtres se formaient à la spiritualité de saint Ignace de Loyola et à la théologie morale et pastorale du grand évêque saint Alphonse Marie de’ Liguori. Le type de prêtres que Joseph Cafasso rencontra à l’internat et que lui-même contribua à renforcer ─ surtout comme recteur ─ était celui du véritable pasteur avec une riche vie intérieure et un profond zèle dans le soin pastoral : fidèle à la prière, engagé dans la prédication, dans la catéchèse, dévoué à la célébration de l’Eucharistie et au ministère de la Confession, selon le modèle incarné par saint Charles Borromée, par saint François de Sales et promu par le Concile de Trente. Une heureuse expression de saint Jean Bosco résume le sens du travail éducatif dans cette communauté : « A l’internat, on apprenait à être prêtres ».
Saint Joseph Cafasso tenta de réaliser ce modèle dans la formation des jeunes prêtres, afin que, à leur tour, ils deviennent des formateurs d’autres prêtres, religieux et laïcs, selon une chaîne spéciale et efficace. De sa chaire de théologie morale, il éduquait à être de bons confesseurs et directeurs spirituels, préoccupés par le vrai bien spirituel de la personne, animés par un grand équilibre pour faire sentir la miséricorde de Dieu et, dans le même temps, un sens aigu et vif du péché. Les vertus principales de Joseph Cafasso comme professeur étaient au nombre de trois, comme le rappelle saint Jean Bosco : le calme, la sagesse et la prudence. Selon lui la vérification de l’enseignement transmis se faisait par le ministère de la confession, à laquelle il consacrait lui-même de nombreuses heures pas jour ; accouraient à lui des évêques, des prêtres, des religieux, des laïcs éminents et des gens simples : il savait offrir à tous le temps nécessaire. Il fut, par la suite, le sage conseiller spirituel d’un grand nombre d’entre eux, qui devinrent des saints et fondateurs d’instituts religieux. Son enseignement n’était jamais abstrait, uniquement basé sur les livres que l’on utilisait à cette époque, mais il naissait de l’expérience vivante de la miséricorde de Dieu et de la profonde connaissance de l’âme humaine acquise au cours des longues heures passées au confessionnal et consacrées à la direction spirituelle : il proposait en effet une véritable école de vie sacerdotale.
Son secret était simple : être un homme de Dieu ; faire, dans les petites actions quotidiennes, « ce qui peut conduire à la plus grande gloire de Dieu et au bénéfice des âmes ». Il aimait de manière totale le Seigneur, il était animé par une foi bien enracinée, soutenu par une prière profonde et prolongée, il vivait une sincère charité à l’égard de tous. Il connaissait la théologie morale, mais il connaissait tout autant les situations et le cœur des gens, dont il prenait en charge le bien, comme le bon pasteur. Ceux qui avaient la grâce d’être proches de lui en étaient transformés en autant de bons pasteurs et en confesseurs de grande valeur. Il indiquait avec clarté à tous les prêtres la sainteté à atteindre précisément dans le ministère pastoral. Le bienheureux père Clemente Marchisio, fondateur des Filles de Saint-Joseph, affirmait : « J’entrai à l’internat en étant un grand gamin et une tête en l’air, sans savoir ce que voulait dire être prêtre, et j’en ressortit tout à fait différent, pleinement conscient de la dignité du prêtre ». Combien de prêtres forma-t-il au Pensionnat et suivit-il ensuite spirituellement ! Parmi ces derniers ─ comme je l’ai déjà dit ─ ressort saint Jean Bosco, dont il fut le directeur spirituel pendant 25 ans, de 1835 à 1860 : d’abord comme enfant de chœur, puis comme prêtre et enfin comme fondateur. Tous les choix fondamentaux de la vie de saint Jean Bosco eurent comme conseiller et guide saint Joseph Cafasso, mais de manière bien précise : Joseph Cafasso ne tenta jamais de former en don Bosco un disciple « à son image et ressemblance » et don Bosco ne copia pas Joseph Cafasso : il l’imita assurément dans les vertus humaines et sacerdotales ─ le définissant un « modèle de vie sacerdotale » ─ , mais en suivant ses propres inclinations personnelles et sa vocation particulière ; un signe de la sagesse du maître spirituel et de l’intelligence du disciple : le premier ne s’imposa pas au second, mais le respecta dans sa personnalité et il l’aida à lire quelle était la volonté de Dieu pour lui. Chers amis, c’est là un enseignement précieux pour tous ceux qui sont engagés dans la formation et l’éducation des jeunes générations et c’est aussi un fort rappel de l’importance d’avoir un guide spirituel dans sa propre vie, qui aide à comprendre ce que Dieu attend de nous. Avec simplicité et profondeur, notre saint affirmait : « Toute la sainteté, la perfection et le profit d’une personne consiste à faire parfaitement la volonté de Dieu (...). Nous serions heureux si nous parvenions à verser ainsi notre cœur dans celui de Dieu, unir à ce point nos désirs, notre volonté à la sienne au point de former un seul cœur et une seule volonté : vouloir ce que Dieu veut, le vouloir de la manière, dans les délais, dans les circonstances qu’Il veut et vouloir tout cela pour aucune autre raison que parce que Dieu le veut ».
Mais un autre élément caractérise le ministère de notre saint : l’attention pour les derniers, en particulier les détenus, qui à Turin au XIXe siècle vivaient dans des lieux inhumains et déshumanisants. Même dans ce service délicat, exercé pendant plus de vingt ans, il fut toujours un bon pasteur, compréhensif et plein de compassion : des qualités perçues par les détenus, qui finissaient par être conquis par cet amour sincère, dont l’origine était Dieu lui-même. La simple présence de Joseph Cafasso faisait du bien : il rassérénait, il touchait les cœurs endurcis par les événements de la vie et surtout illuminait et ébranlait les consciences indifférentes. Pendant les premiers temps de son ministère parmi les détenus, il avait souvent recours aux grandes prédications qui arrivaient à toucher presque toute la population des prisons. Au fil du temps, il privilégia la catéchèse individuelle, faite pendant les entretiens et lors des rencontres personnelles : respectueux de la situation de chacun, il affrontait les grands thèmes de la vie chrétienne, en parlant de la confiance en Dieu, de l’adhésion à sa volonté, de l’utilité de la prière et des sacrements, dont le point d’arrivée est la confession, la rencontre avec Dieu qui s’est fait pour nous miséricorde infinie. Les condamnés à mort furent l’objet de soins humains et spirituels très particuliers. Il accompagna au supplice, après les avoir confessés et leur avoir administré l’Eucharistie, 57 condamnés à mort. Il les accompagnait avec un profond amour jusqu’au dernier souffle de leur existence terrestre.
Il mourut le 23 juin 1860, après une vie entièrement offerte au Seigneur et consumée pour son prochain. Mon prédécesseur, le vénérable serviteur de Dieu le Pape Pie XII, le proclama patron des prisons italiennes le 9 avril 1948 et, avec l’exhortation apostolique Menti nostrae du 23 septembre 1950, il le proposa comme modèle aux prêtres engagés dans la confession et dans la direction spirituelle.
Chers frères et sœurs, que saint Joseph Cafasso soit un rappel pour tous à intensifier le chemin vers la perfection de la vie chrétienne, la sainteté ; il doit, en particulier, rappeler aux prêtres l’importance de consacrer du temps au sacrement de la réconciliation et à la direction spirituelle, et rappeler à tous l’attention que nous devons avoir envers ceux qui en ont le plus besoin. Que nous aide l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, dont saint Joseph Cafasso était un grand dévot et qu’il appelait « notre chère Mère, notre réconfort, notre espérance ».
© Copyright 2010 - Libreria Editrice Vaticana
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PROPRIUM SANCTORUM PRO ALIQUIBUS LOCIS | PROPRE DES SAINTS POUR CERTAINS LIEUX |
¶ Infrascriptae Missae de Mysterio vel Sancto elogium in Martyrologio eo die habente, dici possunt ut festivae ubicumque, ad libitum sacerdotis, iuxta rubricas. Similiter huiusmodi Missae dici possunt etiam ut votivae, nisi aliqua expresse excipiatur. | ¶ Les Messes données ici d’un Mystère ou d’un saint qui a le jour-même une mention au Martyrologe, peuvent être dites comme festives partout, selon la volonté du prêtre et les rubriques. De la même manière, les Messes peuvent être dites comme votives sauf si c’est indiqué expressément. |
[1] Passage biblique non traduit dans le lectionnaire français de 1964.
[2] Cf. Motu proprio Summorum Pontificum : Art. 6. Dans les Messes selon le Missel du B. Jean XXIII célébrées avec le peuple, les lectures peuvent aussi être proclamées en langue vernaculaire, utilisant des éditions reconnues par le Siège apostolique.