Textes de la Messe |
Office |
Dom Guéranger, l’Année Liturgique |
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum |
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique |
Mort au Plessis-lès-Tours le 2 avril 1507, béatifié dès 1513, canonisé en 1519 par Léon X. Fête introduite en 1557 comme semi-double mais supprimée par St Pie V en 1568. Sixte-Quint la rétablit en 1585 comme double, Clément VII la ramena au rite semi-double en 1602. Paul V en fit à nouveau un double en 1613 comme fête de fondateur d’ordre.
Iustus ut palma florébit : sicut cedrus Líbani multiplicábitur : plantátus in domo Dómini : in átriis domus Dei nostri. (T.P. Allelúia, allelúia.) | Le juste fleurira comme le palmier et il se multipliera comme le cèdre du Liban, planté dans la maison du Seigneur, dans les parvis de la maison de notre Dieu. (T.P. Alléluia, alléluia.) |
Ps. Ibid., 2. | |
Bonum est confitéri Dómino : et psállere nómini tuo, Altíssime. | Il est bon de louer le Seigneur et de chanter votre nom, ô Très-Haut. |
V/. Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Deus, humílium celsitúdo, qui beátum Francíscum Confessórem Sanctórum tuórum glória sublimásti : tríbue, quǽsumus ; ut, eius méritis et imitatióne, promíssa humílibus prǽmia felíciter consequámur. Per Dóminum. | O Dieu, grandeur des humbles, qui avez élevé le bienheureux François, Confesseur, à la gloire de vos Saints, accordez, nous vous en prions, que, par ses mérites et par l’imitation de ses vertus, nous ayons le bonheur d’obtenir les récompenses promises à ceux qui sont humbles. |
Léctio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Philippenses. | Lecture de l’Epître de saint Paul aux Philippiens. |
Philipp. 3, 7-12. | |
Fratres : Quæ mihi fuérunt lucra, hæc arbitrátus sum propter Christum detriménta. Verúmtamen existimo ómnia detriméntum esse propter eminéntem sciéntiam Iesu Christi, Dómini mei : propter quem ómnia detriméntum feci et arbítror ut stércora, ut Christum lucrifáciam, et invéniar in illo, non habens meam iustítiam, quæ ex lege est, sed illam, quæ ex fide est Christi Iesu : quæ ex Deo est iustítia in fide, ad cognoscéndum illum, et virtútem resurrectiónis eius, et societátem passiónum illíus : configurátus morti eius : si quo modo occúrram ad resurrectiónem, quæ est ex mórtuis : non quod iam accéperim aut iam perféctus sim : sequor autem, si quo modo comprehéndam, in quo et comprehénsus sum a Christo Iesu. | Mes Frères : Les choses qui avaient été pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte à cause du Christ. Et même je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour lequel j’ai renoncé à toutes choses, les regardant comme des ordures, afin de gagner le Christ, et d’être trouvé en lui, ayant, non pas ma justice, celle qui vient de la loi, mais celle qui vient de la foi au Christ Jésus, la justice qui vient de Dieu moyennant la foi, afin de le connaître, lui et la vertu de sa résurrection, et la participation à ses souffrances, en devenant conforme à sa mort. Pour parvenir, si je le puis, à la résurrection d’entre les morts. Ce n’est pas que j’aie déjà reçu le prix, ou que je sois déjà parfait ; mais je le poursuis pour tâcher de le saisir, puisque j’ai été saisi moi-même par le Christ Jésus. |
Graduale. Ps. 36, 30-31. | Graduel |
Os iusti meditábitur sapiéntiam, et lingua eius loquétur iudícium. | La bouche du juste méditera la sagesse et sa langue proférera l’équité. |
V/. Lex Dei eius in corde ipsíus : et non supplantabúntur gressus eius. | V/. La loi de son Dieu est dans son cœur et on ne le renversera point. |
Tractus. Ps. 111, 1-3. | Trait |
Beátus vir, qui timet Dóminum : in mandátis eius cupit nimis. | Heureux l’homme qui craint le Seigneur et qui met ses délices dans ses commandements. |
V/. Potens in terra erit semen eius : generátio rectórum benedicétur | V/. Sa race sera puissante sur la terre ; la postérité des justes sera bénie. |
V/. Glória et divítiæ in domo eius : et iustítia eius manet in sǽculum sǽculi. | V/. La gloire et les richesses sont dans sa maison, et sa justice demeure dans tous les siècles. |
¶ Tempore paschali, omissis graduale et tractu, dicitur : | ¶ Aux messes votives pendant le temps pascal, on omet le graduel et à sa place on dit : |
Allelúia, allelúia. V/. Ps. 111, 1. Beátus vir, qui timet Dóminum : in mandátis eius cupit nimis. | Allelúia, allelúia. V/. Heureux l’homme qui craint le Seigneur et qui met ses délices dans ses commandements. |
Allelúia. V/. Osee 14, 6. Iustus germinábit sicut lílium : et florébit in ætérnum ante Dóminum. Allelúia. | Allelúia. V/. Le juste germera comme le lis, et il fleurira éternellement en présence du Seigneur. Alléluia. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Lucam. | Lecture du Saint Evangile selon saint Luc. |
Luc. 12, 32-34. | |
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Nolíte timére, pusíllus grex, quia complácuit Patri vestro dare vobis regnum. Véndite quæ possidétis, et date eleemósynam. Fácite vobis sácculos, qui non veteráscunt, thesáurum non deficiéntem in cælis : quo fur non apprópiat, neque tínea corrúmpit. Ubi enim thesáurus vester est, ibi et cor vestrum erit. | En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Ne craignez point petit troupeau ; car il a plu à votre Père de vous donner le royaume. Vendez ce que vous possédez et donnez-le en aumônes ; faites-vous des bourses qui ne s’usent point, un trésor inépuisable dans les deux, dont le voleur n’approche pas et que le ver ne détruit pas. Car où est votre trésor, là sera aussi votre cœur. |
Ant. ad Offertorium. Ps. 20, 2-3. | Offertoire |
In virtúte tua, Dómine, lætábitur iustus, et super salutáre tuum exsultábit veheménter : desidérium ánimæ eius tribuísti ei. (T.P. Allelúia.) | Seigneur, le juste se réjouira dans votre force, et il tressaillira d’une vive allégresse, parce que vous l’avez sauvé. Vous lui avez accordé le désir de son cœur. (T.P. Alléluia.) |
Secreta | Secrète |
Hæc dona devótæ plebis, Dómine, quibus tua cumulámus altária, beáti Francísci méritis tibi grata nobísque salutária, te miseránte, reddántur. Per Dóminum. | Seigneur, nous apportons sur os autels les offrandes d’un peuple fervent : que les mérites du bienheureux François vous les rendent agréables, et par votre pitié, profitables à notre salut. |
Ant. ad Communionem. Matth. 19, 28 et 29. | Communion |
Amen, dico vobis : quod vos, qui reliquístis ómnia et secúti estis me, céntuplum accipiétis, et vitam ætérnam possidébitis. (T.P. Allelúia.) | En vérité, je vous le dis : vous qui avez tout quitté et m’avez suivi, vous recevrez le centuple et posséderez la vie éternelle. (T.P. Alléluia.) |
Postcommunio | Postcommunion |
Sumpta, Dómine, sacraménta cæléstia : beáto Francísco Confessóre tuo intercedénte, precámur ; ut et temporális vitæ subsídia nobis cónferant et ætérnæ. Per Dóminum nostrum. | Nous avons reçu, Seigneur, les sacrements célestés : et nous vous prions par l’intercession du bienheureux François, votre Confesseur ; qu’ils nous apportent de l’aide pour la vie présente et nous conduisent à la vie éternelle. |
Leçons des Matines avant 1960
Quatrième leçon. François naquit dans une humble condition à Paule, ville de Calabre. Ses parents, longtemps privés d’enfants, ayant fait un vœu, l’obtinrent du ciel par l’intercession du bienheureux François (d’Assise). Dès son adolescence, enflammé d’une divine ardeur, il se retira dans un lieu désert et il y mena pendant six ans un genre de vie très rude, mais que la méditation des choses célestes remplissait de douceur. Comme la renommée de ses vertus se répandait au loin, et qu’un grand nombre de personnes accouraient vers lui dans le but de servir Dieu, la charité fraternelle le décida à sortir de sa solitude ; il bâtit une église près de Paule, et c’est là qu’il jeta les fondements de son Ordre.
Cinquième leçon. François avait le don de la parole à un degré merveilleux ; il garda une perpétuelle virginité ; il pratiqua l’humilité au point de se dire le moindre de tous, et voulut que ses disciples portassent le nom de Minimes. Son vêtement était grossier, il marchait nu-pieds, et couchait sur la dure. Son abstinence fut admirable : il ne mangeait qu’une fois par jour, après le coucher du soleil, et sa nourriture n’était que du pain et de l’eau, auxquels il ajoutait à peine l’assaisonnement qui est permis en Carême ; i obligea ses frères à promettre, par un quatrième vœu, d’observer cette dernière pratique pendant toute l’année.
Sixième leçon. Dieu voulut attester la sainteté de son serviteur par de nombreux miracles, entre lesquels un des plus célèbres eut lieu lorsque François, repoussé par des matelots, étendit son manteau sur les flots et passa ainsi le détroit de Sicile avec son compagnon. Ayant reçu le don de prophétie, il annonça beaucoup d’événements futurs. Louis XI, roi de France, souhaita de le voir et lui donna de grandes marques d’estime. Enfin, âgé de quatre-vingt-onze ans, se trouvant à Tours, il s’en alla vers le Seigneur, l’an du salut mil cinq cent sept. Pendant les onze jours qu’on garda son corps sans l’ensevelir, il resta sans corruption, exhalant même une odeur suave. Le Pape Léon X a mis François de Paule au nombre des Saints.
Le fondateur d’une milice d’humilité et de pénitence, François de Paule, nous offre aujourd’hui son exemple et son patronage. Sa vie fut toujours innocente ; et néanmoins nous le voyons embrasser, dès sa première jeunesse, une pénitence si austère, qu’il semblerait trop sévère de l’exiger des plus grands pécheurs de nos jours. Cependant les droits de la justice divine n’ont rien perdu de leur rigueur : car Dieu ne change pas ; et l’offense que lui ont faite nos péchés ne nous sera pas remise, si elle n’est pas réparée. Les saints ont expié toute leur vie et avec la plus grande sévérité des fautes légères ; et l’Église a tant de peine à arracher à notre mollesse, en ces jours, quelques œuvres de pénitence mitigées à l’excès !
Est-ce la foi qui fait défaut dans nos âmes ? Est-ce la charité qui languit dans nos cœurs ? C’est l’un et l’autre, sans doute ; et la cause d’un tel affaiblissement est dans l’amour de la vie présente qui nous fait insensiblement perdre l’unique point de vue que nous devrions considérer : celui de l’éternité. Combien de chrétiens de nos jours sont semblables, dans leurs sentiments, à ce roi de France qui, après avoir obtenu du Pontife Romain que saint François de Paule vînt habiter près de lui, se jeta aux pieds du serviteur de Dieu, en le suppliant de lui prolonger la vie ! Louis XI, cependant, était un grand pécheur ; mais ce qui le préoccupait n’était pas le désir de faire pénitence de ses crimes ; c’était l’espoir d’obtenir du saint quelques jours de plus d’une vie déjà trop longue pour le compte redoutable qui devait la suivre. Cet amour de la vie, nous le portons à un excès pitoyable. On repousse le jeûne et l’abstinence, non parce que l’obéissance à la loi de l’Église mettrait la vie en péril, non parce que la santé en serait compromise : on sait trop bien que les prescriptions du Carême cèdent en présence de semblables motifs ; mais on se dispense du jeûne et de l’abstinence, parce que la mollesse dans laquelle on vit rend insupportable jusqu’à l’idée d’une légère privation, d’un dérangement dans les habitudes. On trouve des forces plus que suffisantes pour les affaires, pour les fantaisies même et pour les plaisirs ; et quand il s’agit d’accomplir les lois que l’Église n’a portées que dans l’intérêt des âmes et des corps, tout semble impossible ; et l’on accoutume la conscience à ne plus même s’inquiéter de ces prévarications annuelles, qui finissent par éteindre dans l’âme du pécheur jusqu’à l’idée de la nécessité où il est de faire pénitence pour être sauvé.
Apôtre de la Pénitence, François de Paule, votre vie fut toujours sainte ; et nous sommes pécheurs. Cependant nous osons, en ces jours, recourir à votre puissant patronage, pour obtenir de Dieu que cette sainte carrière ne se termine pas sans avoir produit en nous un véritable esprit de pénitence, qui serve d’appui à l’espoir que nous avons conçu de notre pardon. Nous admirons les merveilles dont votre vie fut remplie, et cette longévité des Patriarches qui parut en vous, afin que la terre pût jouir plus longtemps du fruit de vos exemples. Maintenant que vous êtes dans la gloire éternelle, souvenez-vous de nous et bénissez le peuple fidèle qui implore votre suffrage. Par vos prières, faites descendre sur nous la grâce de la componction qui animera les œuvres de notre pénitence. Bénissez et conservez le saint Ordre que vous avez fondé. Notre patrie eut l’honneur de vous posséder, ô François ! C’est de son sein que votre âme bénie s’éleva vers les cieux, laissant à la piété de nos pères sa dépouille mortelle, qui devint bientôt pour la France une source de laveurs et un gage de votre protection. Mais hélas ! ce corps sacré, temple de l’Esprit-Saint, nous ne le possédons plus ; la rage des hérétiques le poursuivit, il y a trois siècles, et un bûcher sacrilège le réduisit en cendres. Homme de mansuétude et de paix, pardonnez aux fils ce crime de leurs pères ; et, témoin dans les cieux des miséricordes divines, soyez-nous propice, et ne vous souvenez des iniquités anciennes que pour appeler sur la génération présente ces faveurs célestes qui convertissent les peuples, et font revivre chez eux la foi et la piété des anciens jours.
Fête en l’honneur de l’humble thaumaturge de la « Charité » (+ 1508), date seulement de 1585, sous Sixte-Quint. Deux temples insignes, dans la Ville sainte, rappellent le séjour qu’y fit saint François de Paule, quand, par ordre de Sixte IV, il se rendit en France à la cour de Louis XI. L’église dédiée à la Très Sainte Trinité sur l’antique Collis ortorum ou Pincio, fut construite en 1493, par Charles VIII, roi de France, pour les religieux Minimes, là même où leur saint Fondateur aurait prédit que serait un jour le siège de sa famille à Rome. Un second temple, sous le vocable de Saint-François de Paule, s’élève sur l’Esquilin, près du Titre d’Eudoxie, et, comme la Sainte-Trinité sur le Pincio, est remarquable par ses œuvres d’art et la richesse de ses marbres. Dans le couvent voisin habita durant plusieurs années le vénérable Bernard Clausi.
La messe de saint François de Paule est celle du Commun des simples Confesseurs, les collectes sont propres et la première lecture sont propres.
La première prière met en relief l’humilité profonde du thaumaturge de Paule, humilité qui attribua à la famille religieuse instituée par lui le titre d’Ordre des Minimes.
La première lecture est semblable à celle qui est assignée à la fête de saint Paul, premier ermite, le 15 janvier. Il faut tout donner pour posséder tout ; c’est-à-dire donner tout le créé et la créature pour gagner ainsi le Créateur.
L’humble simplicité et la candeur de l’âme sont les conditions les plus propices pour que la grâce de Dieu puisse agir sans rencontrer d’obstacle. Ainsi s’explique le nombre extraordinaire de prodiges opérés par saint François de Paule, parfois même sans un but de grande importance apparemment, comme, par exemple, le jour où, à table, il ressuscita des poissons déjà cuits et servis. Dans son amour humble et confiant, il possédait le cœur de Dieu, et, s’inspirant de la charité, il l’inclinait où il voulait.
Par charité.
Saint François : Jour de mort : 2 avril 1507. — Tombeau : Son corps reposait autrefois dans l’église du monastère de Plessis-les-Tours, mais il fut brûlé par les hérétiques. Image : On le représente, avec l’habit de son Ordre, comme un vieillard ; au-dessus de lui, formant auréole, se trouve inscrit le mot : Caritas. Vie : Saint François de Paule est le fondateur de l’Ordre des Minimes qui est une branche de l’Ordre franciscain. Ces « ermites de Saint-François d’Assise » doivent vivre ensemble dans des petites maisons et mener, étant les « plus petits » frères, une vie encore plus stricte, plus pauvre et plus humble que les frères « mineurs » de Saint-François. Le saint opéra de nombreux miracles.
Sa maxime : Le saint avait un mot de prédilection qui a été la caractéristique de sa personne et la racine de sa sainteté : Cette parole était : « par charité ». Ce petit mot avait une force merveilleuse pour lui et pour les autres. Quand on agissait « par charité », la pierre la plus lourde devenait légère. C’est « dans la charité » qu’il exhortait et réprimandait. « Dans la charité », il traversait la mer sans bateau. « Un jour, le saint voulait se rendre du continent italien en Sicile. Il y avait justement un bateau dans le port. François demanda au patron de l’emmener, lui et ses deux compagnons. » « Si vous payez, moines », répondit rudement celui-ci, « je vous passerai ». « Par charité » ; répondit humblement le saint, « je n’ai pas d’argent sur moi ». « Alors je n’ai pas de bateau pour vous »), répondit en ricanant le marin. « Par charité », répondit François, pardonnez-moi si je m’en vais. » Il s’écarta d’un jet de pierre, s’agenouilla et bénit la mer. Quelle ne fut pas la stupéfaction des témoins quand le saint se leva, s’avança sur les flots mouvants et, marchant de pied ferme sur les vagues, traversa le détroit ! — Nous prenons la messe du Carême avec mémoire du saint.