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29/11 Vigile de St André, apôtre

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Le Seigneur marchant le long de la mer de Galilée, vit deux frères, Pierre et André. (Introït Vigile)

Sommaire

  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  
  Leçons des Matines  
  La Messe  

Vigile supprimée en 1955. Voir la messe du jour même de la fête ici.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Noël apparaît à l’horizon. Le dernier Dimanche après la Pentecôte a clos pour nous les enseignements du Cycle mobile. Depuis déjà le 27 de ce mois, les jours appartiennent selon les années au Cycle naissant ou à celui qui expire.

La dernière Leçon de l’Écriture du Temps [1] se termine par la déclaration solennelle du dernier des Prophètes, annonçant les temps nouveaux : Du lever du soleil à son couchant, mon Nom est grand chez les nations, dit le Seigneur des armées, et en tout lieu s’offre à mon Nom le sacrifice d’une oblation pure [2].

Faisant écho à Malachie, et rejoignant les temps aux temps, Jean-Baptiste s’écrie dans l’Evangile du jour : Voici l’Agneau de Dieu ! Et il nous montre tout près de nous déjà le Messie [3].

A la demande qu’André, frère de Pierre, et un autre disciple de Jean lui adressent : Maître, où habitez-vous ? Jésus répond : Venez et voyez. Et ils vinrent, poursuit en son Évangile le disciple bien-aimé, et ils virent où il demeurait, et ils demeurèrent chez lui ce jour-là.

Sur quoi saint Augustin nous dit en cette Vigile, au nom de notre Mère l’Église : « Elevons-lui une demeure dans nos cœurs, pour qu’il y vienne, et qu’il nous enseigne, et qu’il vive avec nous. » [4] C’est tout l’Avent qui se dessine.

Mettons-en la saison bénie sous la protection de l’Apôtre de la Croix, et du saint Martyr que l’Eglise honore de temps immémorial en ce jour.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Très probablement, la station était cette nuit sur l’Esquilin, dans l’antique salle du palais de Junius Bassus, dédiée à saint André par le pape Simplice.

Une tradition liturgique médiévale fait commencer le cycle ecclésiastique annuel le premier dimanche de l’Avent et non la veille de Noël comme les plus anciens sacramentaires romains. Rome finit aussi par adopter ce comput tardif, aussi la première fête inscrite dans son Missel actuellement est-elle précisément celle de saint André, comme la plus proche du commencement du saint temps de l’Avent.

Cette date du 30 novembre est celle de la mort de l’Apôtre, comme il résulte de sa Passio, tandis que celle du 2 février, désignée par le Hiéronymien, se rapporte à son ministère évangélique à Fatras : Ordinatio episcopatus sancti Andreae in Patras.

Saint André était à Rome l’objet d’un culte fervent, introduit d’abord par le pape Simplice, mais que saint Grégoire le Grand contribua beaucoup par la suite à populariser, quand, à la mort de son père, il convertit sa demeure ad clivum Scauri, dominant la voie Appienne, en un monastère dédié à saint André. Il est fort probable que, revenu de sa légation à Constantinople en qualité d’apocrisiaire papal, Grégoire aura, selon la tradition, enrichi sa basilique monastique d’une relique insigne des ossements du saint Titulaire. Il est certain que, au VIIe siècle, l’Apôtre était plus vénéré au monastère du Clivus Scauri, où il opérait de fréquents miracles, que dans son sanctuaire de l’Esquilin. Dans ses lettres, saint Grégoire aimait à raconter ces miracles à ses lointains correspondants, bienfaiteurs de sa fondation monastique, et il les incitait à une dévotion de plus en plus grande envers l’abbaye dédiée au doyen des membres du sénat apostolique.

Le fait que saint André était frère de Pierre amena le pape Symmaque à lui élever un oratoire près de la basilique vaticane. C’est ainsi que, dans le haut moyen âge, les pieux pèlerins qui, des plus lointaines parties du monde, venaient à Rome, avaient coutume, après s’être prosternés devant le sépulcre de saint Pierre, d’aller aussi offrir leurs hommages à celui que la liturgie romaine exalte comme : Germanus Pétri et in passione socius, Frère de Pierre et son compagnon dans le martyre.

D’autres basiliques s’élevaient en son honneur sur divers points de la Ville, si bien qu’au moyen âge il y avait, à Rome, au moins quarante temples sous son vocable. Ce furent surtout ces circonstances locales qui contribuèrent à rendre très célèbre la fête de saint André dans la capitale du monde chrétien.

Dès le IVe siècle, elle était précédée du jeûne et d’une solennelle vigile nocturne. Le Sacramentaire Léonien, outre la messe vigiliale, contient trois autres messes en son honneur, où l’on fait ressortir avec insistance cette pensée, que le saint était non seulement le frère de Pierre, mais son émule dans la gloire du martyre souffert sur une croix. Vraisemblablement ces messes léoniennes représentaient des éléments de rechange, ou étaient destinées aux diverses synaxes qui se célébraient alors dans les différents sanctuaires romains dédiés à saint André.

Le plus ancien Liber comes romain contenu dans le Capitulaire de Würzbourg assigne, tant pour la vigile que pour la fête de saint André, une double lecture à la messe, comme d’ailleurs pour les jours les plus solennels de l’année. Le Sacramentaire Grégorien contient les collectes vespérales et matutinales pour l’office du saint Apôtre ; aussi sommes-nous autorisés à conclure que cette fête était comptée à Rome parmi les plus solennelles du cycle liturgique.

Selon l’Ordo romain du chanoine Benoît, au XIIe siècle le Pape, dans l’après-midi de la vigile de saint André, se rendait au Vatican avec toute sa cour, et là, dans l’oratoire du saint, il célébrait les vêpres et l’office nocturne, comme pour la vigile de saint Pierre.

L’office de l’aurore s’accomplissait bien ad fratrem eius, ‘près de son frère’, c’est-à-dire près de la tombe de saint Pierre, comme à l’ordinaire ; pourtant la messe stationnale était à nouveau célébrée à l’autel de Saint-André [5]. La basilique était splendidement illuminée, et le préfet de la Ville devait, après le divin Sacrifice, servir au Pontife et à toute la curie un banquet solennel.

La messe vigiliale de saint André, telle qu’elle nous est parvenue dans les sacramentaires du VIIIe siècle, représente toutefois une mitigation de l’antique rite romain de la pannuchis. A la place des douze lectures primitives, immédiatement suivies de l’anaphore consécratoire, que l’on récitait au lever de l’aurore, nous avons simplement ici le type ordinaire de la messe romaine avec les trois leçons habituelles, de l’Ancien et du Nouveau Testaments. Quand célébrait-on cette messe de vigile ? Le matin même de la fête de saint André, après le chant habituel de l’office matutinal ? Il est probable qu’il en fut ainsi avant le VIIe siècle, puisque par la suite, c’est-à-dire dans les sacramentaires du type de celui d’Hadrien Ier, cette messe vigiliale précède, comme encore maintenant, les offices vespéraux qui ouvrent la solennité de l’Apôtre.

L’antienne pour l’entrée du cortège papal dans le temple sacré est tirée du texte évangélique de saint Matthieu qu’on lira demain à la messe solennelle. La liturgie romaine tient à nous faire remarquer cette nuit le lien indissoluble unissant les deux pêcheurs du lac de Génésareth. Pierre et André, unis entre eux par les plus étroits liens du sang, furent associés par Jésus à la gloire de l’apostolat et, par sa volonté, participèrent à une identique et triomphale confession de la foi évangélique qu’ils scellèrent par le supplice de la croix. La mort elle-même ne put séparer les deux frères. La basilique vaticane, qui conserve avec un soin jaloux le tombeau du premier des vicaires du Christ, garde aussi le chef vénérable de l’apôtre André. Cette relique sacrée se vénérait autrefois à Byzance, mais quand la capitale de l’Orient tomba au pouvoir de Mahomet II, ce précieux trésor fut mis en sûreté à Rome par les soins du cardinal Bessarion. Pie II, avec un cortège magnifique de cardinaux et de prélats, vint au-devant de l’ancien évêque grec de Nicée qui portait la sainte Relique, jusqu’au pont Milvius. De là, la procession triomphale, à travers les prés de Néron, se dirigea vers le plus grand temple de la chrétienté, où le chef de saint André est conservé maintenant dans une chapelle spéciale érigée en haut d’un des quatre gigantesques pilastres de la coupole. Toutefois, aujourd’hui encore, un édicule en l’honneur de saint André, sur la voie Flaminienne, rappelle l’endroit précis où Pie II reçut des mains de Bessarion le chef de l’Apôtre. C’était l’Orient catholique qui venait se réfugier à Rome pour ne pas être victime du schisme et du croissant.

Dans la collecte, nous implorons la médiation de l’Apôtre, afin que le péché étant enlevé, nous puissions être supérieurs à toutes les embûches de l’ennemi.

Dans les anciennes listes des lectionnaires, la vigile de saint André a toujours une double lecture : celle de l’Ancien Testament est tirée du livre de l’Ecclésiastique (ch. 31) (elle est maintenant assignée à la messe des confesseurs non pontifes) :

Beátus vir, qui invéntus est sine mácula, et qui post au-rum non ábiit, nec sperávit in pecúnia et thesáuris. Quis est hic, et laudábimus eum ? fecit enim mirabília in vita sua. Qui probátus est in illo, et perféctus est, erit illi glória ætérna : qui potuit tránsgredi, et non est transgréssus : fácere mala, et non fecit : ídeo stabilíta sunt bona illíus in Dómino, et eleemósynis illíus enarrábit omnis ecclésia sanctórum.Heureux l’homme qui a été trouvé sans tache, qui n’a pas couru après l’or, et qui n’a pas mis son espérance dans l’argent et dans les trésors. Qui est-il ? Et nous le louerons, car il a fait des choses merveilleuses durant sa vie. Il a été éprouvé par l’or et trouvé parfait, il aura une gloire éternelle ; il a pu violer la loi, et il ne l’a point violée ; il a pu faire le mal, et il ne l’a pas fait. C’est pourquoi ses biens ont été affermis dans le Seigneur, et toute l’assemblée des saints publiera ses aumônes.

L’autre, tirée du Nouveau Testament, est le protocole de l’épître de saint Paul aux Éphésiens. [6]

Benedictus Deus et Pater Domini nostri Jesu Christi, qui benedixit nos in omni benedictione spirituali in cælestibus in Christo, sicut elegit nos in ipso ante mundi constitutionem, ut essemus sancti et immaculati in conspectu ejus in caritate. Qui prædestinavit nos in adoptionem filiorum per Jesum Christum in ipsum : secundum propositum voluntatis suæ, in laudem gloriæ gratiæ suæ, in qua gratificavit nos in dilecto Filio suo. In quo habemus redemptionem per sanguinem ejus, remissionem peccatorum secundum divitias gratiæ ejus, quæ superabundavit in nobis.Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis dans le Christ de toutes sortes de bénédictions spirituelles, dans les Cieux ! Il nous a élus en lui avant la création du monde, par amour, pour que nous fussions saints et irréprochables devant lui ; nous ayant prédestinés à être ses fils adoptifs, par Jésus-Christ, pour lui-même, selon le bon plaisir de sa volonté, à la louange et à la gloire de sa grâce, par laquelle il nous a rendus agréables à ses yeux en son fils bien-aimé. C’est en lui que nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés, selon les richesses de sa grâce, qui a surabondé en nous.
Par la suite, cet ancien rite de la double lecture disparut, et dans le Missel actuel la leçon vigiliale est celle de toutes les vigiles des apôtres (Eccli. 44, 25-27 ; 45, 2-4 et 6-9. voir à la messe). Elle est tirée de l’Ecclésiastique, là où se trouve l’éloge d’Isaac, de Moïse et d’Aaron. Cette triple louange s’adapte admirablement à saint André. Comme Isaac symbolisa l’héritier des promesses messianiques faites à Abraham, ainsi les saints apôtres représentent les prémices de l’Esprit, qui, du Chef mystique, Jésus-Christ, se répandent dans tout le corps de l’Église. Moïse et Aaron figurent la double puissance législative et pontificale, dont furent honorés les Douze.

Aux messes vigiliales, on ne chante ni le trait ni le verset alléluiatique, mélodies qui, à l’origine, étaient exclusivement réservées aux messes des fêtes et des dimanches ; on dit seulement le répons-graduel tiré du psaume 138. A la vérité, dans son texte original, le verset traite des intimes conseils de Dieu et ne se rapporte guère aux apôtres ; cependant comme dans le texte latin ces intimes conseils sont devenus les amis, dès l’antiquité ce psaume a été réservé à célébrer la gloire des premiers disciples du Sauveur.

La lecture évangélique (Jean 1, 35-51) traite de la vocation d’André et des premiers disciples de Jésus à l’apostolat. Nathanaël, dont il est question ici, est très probablement Barthélémy que Jésus convertit à l’Évangile en lui découvrant les secrets désirs de son cœur. Le fait : cum esses sub ficu auquel se rapporte le Sauveur, est demeuré obscur pour les interprètes. Peut-être Jésus voulait-il faire allusion à quelque ardente prière ou à quelque vœu messianique émis par Nathanaël tandis que, dans la solitude de la campagne, à l’ombre d’un figuier, il s’entretenait avec Dieu dans l’oraison ? Quoi qu’il en soit, ce qui ressort clairement de la narration évangélique, c’est la droiture d’esprit des premiers appelés à l’apostolat par le Sauveur ; c’est leur générosité à correspondre à l’invitation et le sérieux de leur propos. Ce ne sont pas des enthousiastes qui se laissent attirer par la faveur populaire qui déjà entoure le jeune Rabbi de Nazareth. Non, ils raisonnent, ils font des objections, ils veulent se rendre compte de la divinité de sa mission. Finalement ils cèdent à la vérité et à l’évidence des preuves par lesquelles Jésus démontre sa divinité. Ils croient, et ce premier acte de foi oriente définitivement toute leur vie ultérieure, sans hésitation, sans regret. Ils croient, et leur mission apostolique ne consiste en rien autre qu’à rendre témoignage de leur foi au monde entier.

Le verset de l’offertoire est tiré du psaume 8 : « Vous l’avez couronné de gloire et d’honneur et vous l’avez établi sur les ouvrages de vos mains. ». A la vérité, c’est là la prérogative du Christ, premier-né de la création ; mais elle s’applique fort bien aussi aux apôtres, comme aux colonnes fondamentales de l’Église.

Dans la secrète, nous demandons, par les mérites de saint André, d’être affranchis du péché.

A cette nuit, le Sacramentaire Grégorien assigne la préface suivante :

Vere dignum…
…omnípotens æterne Deus :
Il est vraiment juste…
et maiestatem tuam suppliciter adorare,
ut qui beati Andreae apostoli festum
solemnibus ieiuniis et devotis praevenimus officiis,
Illius apud maiestatem tuam et adiuvemur meritis,
et instruamur exemplis
Et de d’adorer votre majesté en suppliant,
pour que, alors que nous devançons la fête du bienheureux apôtre André
par des jeûnes et des offices solennels,
nous soyons soutenu auprès de votre majesté par ses mérites
et enseignés par ses exemples.
Per…

Le verset intercalé dans le psaume 18 pour la Communion est tiré de la lecture de l’Évangile de saint Jean : « André dit à son frère Simon : Nous avons trouvé le Messie, celui que l’on appelle le Christ. Et il le conduisit à Jésus. » André commence immédiatement son apostolat et il conduit au Sauveur son frère Simon. Ainsi devons-nous faire nous aussi. L’amour qui nous lie au prochain veut que nous lui procurions le bien divin, qui est l’unique vrai bien désirable.

Dans la postcommunion nous demandons les effets médicinaux de la divine Eucharistie, afin que celle-ci se transforme en nous en antidote contre le virus mortifère qui, funeste infection héréditaire, circule dans le sang de tous les malheureux enfants d’Adam.

André est le panégyriste enthousiaste et l’apôtre de la Croix. A l’école austère de Jean-Baptiste, il a trop bien appris que nous devons tous nous abaisser et nous anéantir devant l’Époux divin, et que plus nous nous anéantirons, plus Jésus s’élèvera et sera glorifié en nous. Il n’y a pas de meilleur profit à faire en ce monde que de nous donner tout entiers, de nous jeter dans, l’abîme infini de l’amour de Jésus, afin qu’il soit tout en tous et que nous retrouvions tout en Lui.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Le premier disciple du Seigneur.

Vigile d’Apôtre. — Les fêtes d’Apôtres sont des fêtes de Rédemption. Elles sont réparties dans l’année liturgique et ressemblent aux blocs puissants qui supportent les bases d’un édifice. “Vous êtes les concitoyens des saints, membres de la maison de Dieu, bâtis sur la pierre de fondation des Apôtres et des Prophètes ; le Christ est la pierre suprême d’angle” (Vêp. Ap.).

Il conviendrait d’apporter plus de solennité à la célébration des fêtes d’Apôtres. Autrefois, elles étaient des fêtes d’obligation. Il y aurait peut-être une manière sensible de signaler chaque fête d’Apôtre, ce serait d’allumer, pendant la cérémonie, douze cierges, en l’honneur des douze Apôtres.

Les fêtes d’Apôtres ont une Vigile [7], ce qui est toujours un signe de l’antiquité d’une fête. Autrefois, la Vigile consistait à veiller et à prier pendant toute la nuit. Plus tard, on la reporta au jour précédent. Pour l’ami de la liturgie, la vigile devrait être un jour sérieux de pénitence, une mise en ordre de la demeure de notre cœur, avant la fête. Sans doute la pensée d’une fête d’Apôtre éveille en nous la certitude joyeuse de la Rédemption, mais au jour de la Vigile, nous devons éveiller en nous le besoin de la Rédemption. Elle est le Kyrie qui prépare le Gloria de la fête. De la sorte, la Vigile peut trouver sa place dans l’Avent.

La messe (Dominus secus). — La liturgie de la messe est d’une grande délicatesse et tout entière dominée par le premier appel de l’Apôtre saint André. Dès notre entrée dans l’église, le regard de Notre Seigneur, présent sur l’autel, s’abaisse sur nous qui approchons, conduits par l’Apôtre saint André, et sa voix nous dit avec douceur : “Venez à ma suite, venite post me”. La Collecte demande le pardon de nos fautes et la délivrance des dangers. La leçon (du commun des Vigiles d’Apôtres) compare l’Apôtre avec Moïse le bien-aimé de Dieu. Lui aussi est la terreur des ennemis de Dieu, lui aussi est glorifié devant les rois. Sa fidélité et sa patience ont fait de lui un saint et Dieu le couronne de la couronne de gloire. A l’Évangile, nous sommes témoins de l’heureuse après-midi qu’André et Jean passèrent pour la première fois avec Jésus “là où il habitait” près du Jourdain. Le récit est tout frémissant encore de l’heureux souvenir que le disciple bien aimé a gardé de sa première rencontre avec son Maître adoré. Mais nous ne sommes pas seulement témoins, nous vivons nous aussi, mystiquement, ce sublime moment. A la Communion, nous nous écrions : “Nous avons trouvé le Messie.” Et André nous conduit (nous ses frères) à Jésus. Ce bel exemple nous montre que les chants de la messe (Intr., Comm.) ne peuvent se comprendre qu’en union avec l’Action de la messe et l’Évangile. Si nous allons aujourd’hui à la messe, le Seigneur nous invite à le suivre ; à l’Offertoire, nous avons la certitude joyeuse d’avoir trouvé le Sauveur. Dans l’appel comme dans la certitude, nous sommes en compagnie d’André qui est aujourd’hui notre guide.

Leçons des Matines

Caravage : Vocation d’André et de Pierre : venez et voyez...
Leçons des Matines (avant 1955)

Lecture du saint Évangile selon saint Jean.
En ce temps-là : Jean se trouvait avec deux de ses disciples. Et regardant Jésus qui passait, il dit : Voici l’Agneau de Dieu. Et le reste.

Homélie de S. Augustin, Évêque.
Première leçon. Parce que Jean était ainsi « l’ami de l’Époux », il ne cherchait pas sa propre gloire, mais il rendait témoignage à la vérité. A-t-il voulu retenir près de lui ses disciples et les empêcher de suivre le Seigneur ? Au contraire, il leur montra celui qu’ils devaient suivre ; car ils considéraient leur maître comme étant l’Agneau. Mais lui : Pourquoi portez-vous sur moi votre attention ? Je ne suis point l’Agneau ; « le voilà, l’Agneau de Dieu. » Auparavant il avait déjà dit à son sujet : « Voici l’Agneau de Dieu » Et de quelle utilité nous est l’Agneau de Dieu ? Voici, ajoute-t-il, celui qui ôte le péché du monde. « Ayant ouï cela, les deux disciples qui étaient avec Jean suivirent Jésus.

Deuxième leçon. Voyons la suite : « Voici l’Agneau de Dieu », c’est Jean qui le proclame. « Les deux disciples l’entendirent parler ainsi et suivirent Jésus », Ils ne le suivirent pas encore comme pour s’attacher à sa personne ; le moment où ils devinrent définitivement ses disciples nous est connu, car Jésus les appela lui-même, alors qu’ils se trouvaient dans leur barque. En effet, l’un de ces deux disciples était André, comme vous venez de l’entendre ; or, André était le frère de Pierre, et nous savons par l’Évangile que, le Seigneur ayant vu Pierre et André dans leur barque, les appela en disant : « Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. Et dès ce moment, ils s’attachèrent à lui pour ne plus le quitter. »

Troisième leçon. Si donc, maintenant, ces deux disciples suivent Jésus, ils ne le suivent pas encore comme ne le devant point quitter ; mais ils voulaient voir où il habitait et pratiquer ce qui est écrit : « Que ton pied use le seuil de sa porte ; va le trouver assidûment dès le point du jour et instruis-toi de ses préceptes. » Jésus leur montra où il demeurait ; ils y allèrent, et restèrent avec lui (ce jour-là). Quelle heureuse journée ils passèrent ! Quelle heureuse nuit ! Qui nous dira ce qu’ils ont recueilli de la bouche du Seigneur ? Édifions aussi nous-mêmes et préparons en notre cœur, une maison où le Sauveur vienne nous enseigner et s’entretenir avec nous.

La Messe

die 29 novembris
le 29 novembre
In Vigilia S. Andreæ
Vigile de St André
Apostoli
Apôtre
ante 1955 : simplex
avant 1955 : simple
Ant. ad Introitum. Matth. 4, 18 et 19.Introït
Dóminus secus mare Galilǽæ vidit duos fratres, Petrum et Andréam, et vocávit eos : Veníte post me : fáciam vos fíeri piscatóres hóminum.Le Seigneur marchant le long de la mer de Galilée, vit deux frères, Pierre et André. Et il les appela : Suivez-moi, et je vous ferez devenir pêcheurs d’hommes.
Ps. 18, 2.
Cæli enárrant glóriam Dei : et ópera mánuum eius annúntiat firmaméntum.Les cieux racontent la gloire de Dieu, et le firmament publie les œuvres de ses mains.
V/. Glória Patri.
Non dicitur Glória in excélsis.On ne dit pas le Glória in excélsis.
Oratio.Collecte
Quǽsumus, omnípotens Deus : ut beátus Andréas Apóstolus, cuius prævenímus festivitátem, tuum pro nobis implóret auxílium ; ut, a nostris reátibus absolúti, a cunctis étiam perículis eruámur. Per Dóminum.Nous vous en supplions, ô Dieu tout-puissant, que le bienheureux Apôtre André, dont nous anticipons la fête, implore pour nous votre secours ; afin que, déchargés de nos fautes, nous soyons aussi délivrés de tous les périls.
Et fit commemoratio S. Saturnini Mart. :Et on fait mémoire de St Saturnin, Martyr :
Oratio.Collecte
Deus, qui nos beáti Saturníni Martyris tui concédis natalítia pérfrui : eius nos tríbue méritis adiuvári. Per Dóminum.O Dieu, qui nous faites la grâce de nous réjouir en la solennité du bienheureux Saturnin, votre Martyr : accordez-nous d’être secourus au myen de ses mérites.
Léctio libri Sapiéntiæ.Lecture du Livre de la Sagesse.
Eccli. 44, 25-27 ; 45, 2-4 et 6-9.
Benedíctio Dómini super caput iusti. Ideo dedit illi Dóminus hereditátem, et divísit illi partem in tríbubus duódecim : et invénit grátiam in conspéctu omnis carnis. Et magnificávit eum in timóre inimicórum, et in verbis suis monstra placávit. Glorificávit illum in conspéctu regum, et iussit illi coram pópulo suo, et osténdit illi glóriam suam. In fide et lenitáte ipsíus sanctum fecit illum, et elégit eum ex omni carne. Et dedit illi coram præcépta, et legem vitæ et disciplínæ, et excélsum fecit illum. Státuit ei testaméntum ætérnum, et circumcínxit eum zona iustítiæ : et índuit eum Dóminus corónam glóriæ.La bénédiction du Seigneur repose sur la tête du juste. C’est pourquoi il lui donna le pays en héritage ; il le partagea entre les douze tribus. Ce juste trouva grâce auprès de toute chair. Le Seigneur l’a rendu grand et redoutable à ses ennemis ; par ses paroles il a fait cesser les prodiges. Il l’a glorifié devant les rois, il lui a donné ses commandements devant son peuple, il lui a fait voir sa gloire. Il l’a sanctifié dans sa foi et dans sa douceur. Il l’a choisi entre tous les mortels. Il lui a donné ses préceptes face à face, et la loi de la vie et de la science. Il l’a élevé. Il a fait avec lui une alliance éternelle, il l’a ceint d’une ceinture de justice et il l’a couvert de la couronne de la gloire.
Graduale. Ps. 138, 17-18.Graduel
Nimis honoráti sunt amíci tui, Deus : nimis confortátus est principatus eórum.O Dieu, que vos amis sont singulièrement honorés à mes yeux ! Leur empire s’est extraordinairement affermi.
V/. Dinumerábo eos, et super arénam multiplicabúntur.V/. Si j’entreprends de les compter, leur nombre surpasse celui du sable de la mer.
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Joánnem.Lecture du Saint Evangile selon saint Jean.
Ioann. 1, 35-51.
In illo témpore : Stabat Ioánnes, et ex discípulis eius duo. Et respíciens Iesum ambulántem, dicit : Ecce Agnus Dei. Et audiérunt eum duo discípuli loquéntem, et secúti sunt Iesum. Convérsus autem Iesus, et videns eos sequéntes se, dicit eis : Quid quǽritis ? Qui dixérunt ei : Rabbi (quod dícitur interpretátum Magíster), ubi hábitas ? Dicit eis : Veníte et vidéte. Venérunt et vidérunt, ubi manéret, et apud eum mansérunt die illo : hora autem erat quasi décima. Erat autem Andréas, frater Simónis Petri, unus ex duóbus, qui audíerant a Ioánne et secúti fúerant eum. Invénit hic primum fratrem suum Simónem, et dicit ei : Invénimus Messíam (quod est interpretátum Christus). Et addúxit eum ad Iesum. Intúitus autem eum Iesus, dixit : Tu es Simon, fílius Iona : tu vocáberis Cephas, quod interpretátur Petrus. In crastínum vóluit exíre in Galilǽam, et invénit Philíppum. Et dicit ei Iesus : Séquere me. Erat autem Philíppus a Bethsáida, civitáte Andréæ et Petri. Invénit Philíppus Nathánaël, et dicit ei : Quem scripsit Moyses in lege, et Prophétæ, invénimus Iesum, fílium Ioseph, a Názareth. Et dixit ei Nathánaël : A Názareth potest áliquid boni esse ? Dicit ei Philíppus : Veni et vide. Vidit Iesus Nathánaël veniéntem ad se, et dicit de eo : Ecce vere Israëlíta, in quo dolus non est. Dicit ei Nathánaël : Un-de me nosti ? Respóndit Iesus et dixit ei : Priúsquam te Philíppus vocáret, cum esses sub ficu, vidi te. Respóndit ei Nathánaël et ait : Rabbi, tu es Fílius Dei, tu es Rex Israël. Respóndit Iesus et dixit ei : Quia dixi tibi : Vidi te sub ficu, credis : maius his vidébis. Et dicit ei : Amen, amen, dico vobis, vidébitis cælum apértum, et Angelos Dei ascendéntes et descendéntes supra Fílium hóminis.En ce temps-là : Jean se trouvait avec deux de ses disciples. Et regardant Jésus qui passait, il dit : Voici l’Agneau de Dieu. Les deux disciples l’entendirent parler ainsi, et ils suivirent Jésus. Jésus, s’étant retourné, et voyant qu’ils le suivaient, leur dit : Que cherchez-vous ? Ils lui dirent : Rabbi (ce qui signifie Maître), où demeurez-vous ? Il leur dit : Venez et voyez. Ils vinrent et virent où il demeurait, et ils restèrent chez lui ce jour-là. Il était environ la dixième heure. Or André, frère de Simon-Pierre, était l’un des deux qui avaient entendu les paroles de Jean, et qui avaient suivi Jésus. Il trouva le premier son frère Simon, et lui dit : Nous avons trouvé le Messie (ce qui signifie le Christ). Et il l’amena à Jésus. Jésus, l’ayant regardé, dit : Tu es Simon, fils de Jona ; tu seras appelé Céphas (ce qui signifie Pierre). Le lendemain, Jésus voulut aller en Galilée, et il rencontra Philippe. Et il lui dit : Suis-moi. Or Philippe était de Bethsaïde, la ville d’André et de Pierre. Philippe rencontra Nathanaël, et lui dit : Celui de qui Moïse a écrit dans la loi, et qu’ont annoncé les prophètes, nous l’avons trouvé ; c’est Jésus de Nazareth, fils de Joseph. Et Nathanaël lui dit : De Nazareth peut-il venir quelque chose de bon ? Philippe lui dit : Viens et vois. Jésus vit Nathanaël qui venait à Lui, et il dit de lui : Voici un véritable Israélite, en qui il n’y a pas de fraude. Nathanaël Lui dit : D’où me connaissez-vous ? Jésus lui répondit : Avant que Philippe t’appelât, lorsque tu étais sous le figuier, je t’ai vu. Nathanaël Lui répondit : Rabbi, Vous êtes le Fils de Dieu, vous êtes le roi d’Israël. Jésus lui répondit : Parce que je t’ai dit : Je t’ai vu sous le figuier, tu crois ; tu verras des choses plus grandes que celles-là. Et il lui dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, vous verrez le Ciel ouvert, et les Anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’homme.
Ant. ad Offertorium. Ps. 8, 6-7.Offertoire
Glória et honore coronásti eum : et constituísti eum super ópera mánuum tuárum, Dómine.Vous l’avez couronné de gloire et d’honneur et vous l’avez établi sur les ouvrages de vos mains.
SecretaSecrète
Sacrándum tibi, Dómine, munus offérimus : quo beáti Andréæ Apóstoli sollémnia recoléntes, purificatiónem quoque nostris méntibus implorámus. Per Dóminum.Ces dons qui doivent vous être consacrés, nous vous les offrons, Seigneur, en célébrant de nouveau la fête du bienheureux Apôtre André, et en même temps nous implorons la purification de nos âmes.
Pro S. SaturninoPour St Saturnin
SecretaSecrète
Múnera, Dómine, tibi dicáta sanctífica : et, intercedénte beáto Saturníno Mártyre tuo, per hæc eádem nos placátus inténde. Per Dóminum nostrum.Sanctifiez, Seigneur, ces dons qui vous sont consacrés, grâce à eux et l’intercession du bienheureux Saturnin, votre Martyr, jetez sur nous un regard de paix et de bonté.
Ant. ad Communionem. Ioann. 1, 41 et 42.Communion
Dicit Andréas Simóni fratri suo : Invénimus Messíam, qui dícitur Christus : et addúxit eum ad Iesum.André dit à son frère Simon : Nous avons trouvé le Messie (ce qui signifie le Christ). Et il l’amena à Jésus.
PostcommunioPostcommunion
Percéptis, Dómine, sacraméntis supplíciter exorámus : ut, intercedénte beáto Andréa Apostolo tuo, quæ pro illíus veneránda gérimus passióne, nobis profíciant ad medélam. Per Dóminum.Ayant reçu votre sacrement, Seigneur, nous vous demandons avec instance que, le bienheureux Apôtre André intercédant pour nous, le sacrifice que nous célébrons pour honorer son martyre, serve à notre guérison.
Pro S. SaturninoPour St Saturnin
PostcommunioPostcommunion
Sanctíficet nos, quǽsumus, Dómine, tui percéptio sacraménti : et intercessióne Sanctórum tuórum tibi reddat accéptos. Per Dóminum.Faites, nous vous en supplions, Seigneur, que la réception de ce sacrement nous sanctifie, et que grâce à l’intercession de vos Saints, elle nous rende agréable à vos yeux.

[1] Au Samedi précédant l’Avent.

[2] Malach. 1, 11.

[3] Évangile de la Vigile de saint André, Jean. 1, 36.

[4] Homilia Vigiliae, ex Aug. Tract. VII in JOHAN.

[5] MIGNE, Patr. Lat., LXXVIII, 1053-1054.

[6] Eph 1, 3-8 : Comes de Würzburg, CLVII : cette lecture n’est plus lue aujourd’hui dans le missel Romain traditionnel

[7] Jusqu’en 1955, voir Décret de simplification des rubriques.