La fête de la Maternité de la Ste Vierge était fêtée en certains lieux le deuxième dimanche d’octobre, une messe pro aliquibus locis se trouvait dans l’appendice du Missel Romain. En 1931, pour célébrer le XVème centenaire du Concile d’Ephèse, qui proclama le dogme de la maternité divine, Pie XI établit la fête pour l’Eglise universelle au 11 octobre. Le formulaire est le même que celui qui préexistait, sauf l’introït.
(Leçons des Matines)
AU PREMIER NOCTURNE
Du livre de l’Ecclésiastique [1]
Première leçon.Je suis sortie de la bouche du Très-Haut, la première engendrée avant toute créature. Dans les cieux j’ai fait surgir une lumière sans fin, et comme une vapeur j’ai couvert la terre. Au plus haut des cieux j’ai ma demeure, et mon trône, sur la colonne de nuée. Seule j’ai fait le tour du cercle des cieux, j’ai parcouru la profondeur des abîmes. Dans les flots de la mer j’ai marché, sur la terre entière j’ai séjourné, sur tout peuple et toute nation j’ai dominé. Les cœurs de tous, des grands et des petits, je les ai soumis par ma puissance. En toute choses, j’ai cherché du repos [2], et c’est dans l’héritage du Seigneur que je demeurerai.
R/. Vous êtes heureuse, sainte Vierge Marie, et digne de toute louange, * Car par vous s’est levé le soleil de justice, le Christ Notre-Seigneur, par qui nous sommes sauvés et rachetés. V/. Célébrons dans la joie la maternité de la sainte Vierge Marie. * Car.
Deuxième leçon.Alors a ordonné et m’a parlé le Créateur de l’univers ; et celui qui m’a créée a reposé dans mon tabernacle, et il m’a dit : Habite dans Jacob, et en Israël place ton héritage, et au milieu de mes élus, étends tes racines [3]. Dès le commencement et avant tous les siècles, j’ai été créée, [4] et jusqu’au siècle futur je ne cesserai pas d’être, et dans l’habitation sainte, j’ai exercé devant lui mon ministère. Et ainsi dans Sion j’ai été affermie, et dans la cité sainte je me suis reposée ; et dans Jérusalem est ma puissance. Et j’ai pris racine dans le peuple que le Seigneur a honoré, et dans la part de Dieu, [laquelle est] son héritage ; et dans l’assemblée entière des saints est ma demeure [5].
R/. Sans atteinte à votre virginité, vous êtes devenue mère du Sauveur, * Celui qui domine sur le ciel et la terre s’est enfermé en votre sein pour devenir homme. V/. Vous êtes bénie entre les femmes, et le fruit de vos entrailles est béni. * Celui.
Troisième leçon. Comme un cèdre, je me suis élevée sur le Liban, et comme un cyprès sur la montagne de Sion ; comme un palmier, je me suis élevée à Cadès, et comme des rosiers à Jéricho ; je me suis élevée comme un bel olivier dans les champs, et comme un platane sur le bord de l’eau, dans les places publiques [6]. Comme le cinnamome et le baume aromatique, j’ai répandu une odeur ; comme la myrrhe de choix, j’ai exhalé une odeur suave ; et comme le storax, le galbanum, l’onyx, le stacté, et comme le Liban qui sort sans incision [7], j’ai rempli de vapeur mon habitation et comme un baume non mélangé est mon odeur. Moi, comme un térébinthe, j’ai étendu mes rameaux, et mes rameaux sont d’honneur et de grâce.
R/. Bien des filles se sont montrées vaillantes, mais vous, vous les surpasses toutes. * Vous êtes belle et douce en vos charmes, sainte Mère de Dieu. V/. Qu’ils éprouvent votre secours, tous ceux qui célèbrent votre sainte maternité. * Vous. Gloire au Père. * Vous.
AU DEUXIÈME NOCTURNE
Sermon de saint Léon, pape
Quatrième leçon. Une vierge, issue de la race royale de David, est choisie pour porter en elle le germe saint, à la fois divin et humain, qu’elle conçut dans son esprit, avant même de le concevoir en son corps. De peur que, si elle eût ignoré le dessein divin, elle n’eût été effrayée de ses conséquences inattendues, elle apprit de la bouche d’un ange ce que l’Esprit-Saint allait opérer en elle. Celle qui allait devenir la mère de Dieu ne craignit pas que ce ne fût au détriment de sa pudeur. Comment n’eut-elle pas espéré une conception insolite, celle à qui était promise l’efficacité de la puissance du Très-Haut ? La foi de l’âme croyante est encore confirmée par un précèdent miracle : à Elisabeth est donnée une fécondité inespérée ; ainsi ne pourrait-on douter que celui qui avait donné à une femme stérile la possibilité de concevoir, ne l’octroyât aussi à une vierge. Donc, le Verbe de Dieu, Dieu lui-même, fils de Dieu "qui était au commencement auprès de Dieu, par qui tout a été fait et rien sans lui" s’est fait homme pour libérer l’homme de la mort éternelle.
R/. Célébrons la très sainte maternité de la glorieuse Vierge Marie. * Le Seigneur a jeté les yeux sur sa petitesse, et à la parole de l’ange elle a conçu le Sauveur du monde. V/. Chantons gloire au Christ en cette sainte solennité de l’admirable Mère de Dieu. * Le.
Cinquième leçon. Jésus Christ, notre Seigneur, descend de son trône du ciel pour pénétrer notre misère, sans pourtant quitter la gloire de son Père, en des conditions tout à fait nouvelles et d’une manière inusitée. Dans des conditions nouvelles, puisque invisible en soi, il se rend visible à nous, incompréhensible, il accepte d’être appréhendé, éternel, il commence à exister dans le temps. — D’une manière inusitée, puisque conçu et né d’une vierge sans la participation d’un homme et sans que soit faite injure à l’intégrité de sa mère. Une telle naissance convenait en effet au futur Sauveur des hommes qui, tout en revêtant la substance de la nature humaine, ignorerait les souillures de la chair. Il serait différent de nous par l’origine, mais semblable par la nature. Nous le croyons, cette naissance fut en dehors du cours normal de la génération humaine, mais elle s’appuya sur la puissance de Dieu, puisque la virginité de la mère demeura intacte dans la conception, l’enfantement et la suite des temps.
R/. Vous êtes la fille bénie par le Seigneur, car par vous nous avons reçu le fruit de vie. * Seule, plus que toute autre vous avez été agréable à Jésus Christ notre Seigneur. V/. Ne rejettez pas nos prières dans nos détresses, mais délivrez-nous de tous périls, sainte Mère de Dieu. * Seule.
Sixième leçon. En l’an 1931, aux applaudissements de tout l’univers catholique, on célébrait le quinzième centenaire du concile d’Éphèse, au cours duquel la bienheureuse Vierge Marie, de qui est né Jésus, fut proclamée, contre l’hérésie de Nestorius, Mère de Dieu par les Pères en union avec le Pape Célestin ; le Souverain Pontife Pie XI voulut que le souvenir de cet heureux événement fut perpétué par un témoignage constant de sa piété. Il existait à Rome un monument glorieux de la proclamation d’Éphèse, l’arc triomphal de la basilique de Sainte-Marie-Majeure, sur l’Esquilin, orné par son prédécesseur Sixte III d’admirables mosaïques, mais détérioré par l’injure du temps ; il le fit heureusement restaurer à ses frais, ainsi que l’aile transversale de la basilique. Il décrivit dans une lettre encyclique la vraie physionomie du concile œcuménique d’Éphèse et exposa abondamment et avec piété le privilège ineffable de la Maternité divine de la bienheureuse Vierge Marie, afin que la connaissance d’un mystère si sublime se gravât plus profondément dans les âmes des fidèles. En même temps il proposa Marie Mère de Dieu, bénie entre toutes les femmes, et la famille de Nazareth, comme un modèle à imiter, illustre entre tous, tant pour la dignité et la sainteté d’un chaste mariage que pour la pieuse éducation de la jeunesse. Enfin, pour que subsistât aussi un monument liturgique, il décréta que la fête de la Maternité divine de la bienheureuse Vierge Marie serait célébrée chaque année le 11 octobre par l’Église universelle, sous le rite double de deuxième classe, avec une Messe et un office propres.
R/. Vous êtes bénie entre les femmes, et le fruit de vos entrailles est béni. * Comment m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne à moi ? V/. Il s’est penché sur son humble servante, et le Puissant a fait pour moi des merveilles. * Comment. Gloire au Père. * Comment.
AU DEUXIÈME NOCTURNE
Lecture du saint Évangile selon saint Luc
En ce temps-là, tandis que ses parents s’en retournaient, l’enfant Jésus resta à Jérusalem, et ses parents ne s’en aperçurent pas. Et la suite.
Homélie de saint Bernard, abbé
Septième leçon. Marie donne au Dieu et Seigneur des anges le nom de "fils" : "Mon fils, pourquoi nous as-tu fait cela ?" Quel est l’ange qui oserait en dire autant ? Il leur suffit, et ils le tiennent déjà pour un grand honneur, d’être promus et appelés "anges" par grâce, alors qu’ils sont par nature des esprits, au témoignage de David : "des esprits, le Seigneur fait ses anges". Mais Marie sait qu’elle est sa mère et, en toute simplicité, elle appelle son fils celui que les anges servent avec respect. Quant à Dieu, il ne dédaigne pas de recevoir le titre de ce qu’il a daigné être. Peu après, l’évangéliste ajoute : "Et il leur était soumis". Qui ? — A qui ? — Dieu à des hommes ! Dieu, dis-je, dont les anges sont les sujets, à qui obéissent Principautés et Puissances, c’est à Marie qu’il se soumet !
R/. Vous êtes heureuse, Vierge Marie, Mère de Dieu, qui avez cru au Seigneur. Elles se sont accomplies, les choses qui vous ont été annoncées. * Aussi vous êtes bénie de Dieu à jamais. V/. La grâce est répandue sur vos lèvres ; intercédez pour nous auprès du Seigneur, notre Dieu. * Aussi.
Huitième leçon. Des deux merveilles, laquelle faut-il admirer davantage ? La condescendance toute d’amour du Fils ou la dignité si remarquable de sa Mère ? Toutes deux provoquent la stupeur car elles sont toutes deux un prodige. Dieu obéit à une femme : humilité sans exemple ! Une femme commande à Dieu : sublimité sans pareille ! Comme un privilège des vierges, le Cantique assure qu’« elles suivent l’Agneau partout où il va ». De quelles louanges, pensez-vous sera digne celle qui même le précède ? Apprends, homme, l’obéissance ! Apprends, limon, la soumission ! Apprends, poussière, l’humble dépendance ! C’est en parlant de ton Créateur que l’évangéliste dit : "Et il leur était soumis". Rougis, cendre imbibée d’orgueil ! Dieu s’abaisse pendant que tu t’élèves ! Dieu se soumet aux hommes et toi, n’aspirant qu’à les dominer, tu veux prendre rang au-dessus de ton Créateur !
R/. Félicitez-moi, vous tous qui aimez Dieu. * Car, toute petite, j’ai plu au Très-Haut, et de mon sein, j’ai enfanté Dieu fait homme. V/. Tous les âges me diront bienheureuse, car Dieu s’est penché sur son humble servante. * Car. Gloire au Père. * Car.
Neuvième leçon. Heureuse Marie à qui n’ont manqué ni l’humilité ni la virginité ! Singulière virginité que la fécondité, au lieu d’y apporter atteinte, a magnifiée ! Humilité non moins notable, que cette féconde virginité, au lieu de l’éteindre, a exaltée ! Incomparable fécondité enfin qu’accompagnent la virginité et l’humilité ! Tout n’est-il pas ici admirable, inégalable, inouï ? Il serait étonnant que vous n’hésitiez pas pour savoir ce qui vous paraît le plus digne d’admiration : la fécondité chez une vierge ou la virginité chez une mère, l’élévation que cause un tel enfantement ou l’humilité qui lui est jointe ? A moins que, sans doute, tout cela ne vous semble en même temps préférable et que vous ne pensiez incomparablement meilleur et heureux de recevoir à la fois tous ces bienfaits. D’ailleurs, quoi d’étonnant à ce que Dieu qui, nous le lisons, "est admirable dans ses saints", se montrât plus admirable encore en sa Mère ? Vénérez donc, épouses, l’intégrité de sa chair dans une chair corruptible et vous, vierges consacrées, vénérez la fécondité dans une vierge. Vous tous, qui que vous soyez, imitez l’humilité de la Mère de Dieu.
Ant. ad Introitum. Is. 7, 14. | Introït |
Ecce Virgo concípiet, et páriet fílium, et vocábitur nomen eius Emmánuel. | Voici que la Vierge concevra et elle enfentera un Fils, et on l’appelera Emmanuel. |
Ps. 97, 1. | |
Cantáte Dómino cánticum novum : quia mirabília fecit. | Chantez au Seigneur un cantique nouveau, car il a fait des merveilles. |
V/. Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Deus, qui de beátæ Maríæ Vírginis útero Verbum tuum, Angelo nuntiánte, carnem suscípere voluísti : præsta supplícibus tuis ; ut, qui vere eam Genitrícem Dei crédimus, eius apud te intercessiónibus adiuvémur. Per eumdem Dóminum. | O Dieu, vous avez voulu qu’à l’annonce de l’Ange, le Verbe votre Fils prenne chair dans le sein de la bienheureuse Vierge Marie : accordez à ceux qui vous supplient, et qui croient qu’elle est vraiment la Mère de Dieu, qu’elle nous secoure par son intercession. |
Léctio libri Sapiéntiæ. | Lecture du Livre de la Sagesse. |
Eccli. 24, 23-31. | |
Ego quasi vitis fructificávi suavitátem odóris : et flores mei fructus honóris et honestátis. Ego mater pulchræ dilectiónis et timóris et agnitiónis et sanctæ spei. In me grátia omnis viæ et veritátis : in me omnis spes vitæ et virtútis. Transíte ad me, omnes qui concupíscitis me, et a generatiónibus meis implémini. Spíritus enim meus super mel dulcis, et heréditas mea super mel et favum. Memória mea in generatiónes sæculórum. Qui edunt me, adhuc esúrient : et qui bibunt me, adhuc sítient. Qui audit me, non confundétur : et qui operántur in me, non peccábunt. Qui elúcidant me, vitam ætérnam habébunt. | Comme la vigne j’ai poussé des fleurs d’une agréable odeur, et mes fleurs donnent des fruits de gloire et d’abondance. Je suis la mère du bel amour, de la crainte, de la science et de la sainte espérance. En moi est toute la grâce de la voie et de la vérité ; en moi est toute l’espérance de la vie et de la vertu. Venez à moi, vous tous qui me désirez, et rassasiez-vous de mes fruits ; car mon esprit est plus doux que le miel, et mon héritage plus suave que le rayon de miel. Ma mémoire passera dans la suite des siècles. Ceux qui me mangent auront encore faim, et ceux qui me boivent auront encore soif. Celui qui m’écoute ne sera pas confondu, et ceux qui agissent par moi ne pécheront point. Ceux qui me mettent en lumière auront la vie éternelle. |
Graduale. Is. 11, 1-2. | Graduel |
Egrediétur virga de rádice Iesse, et flos de rádice eius ascéndet. | Un rameau sortira de la souche de Jessé et de sa racine une fleur montera. |
V/. Et requiéscet super eum Spíritus Dómini. | V/. Et sur lui reposera l’Esprit du Seigneur. |
Allelúia, allelúia. V/. Virgo Dei Génitrix, quem totus non capit orbis, in tua se clausit víscera factus homo. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. Vierge, Mère de Dieu, Celui que tout l’univers ne peut contenir, s’est enfermé dans votre sein en se faisant homme. Alléluia. |
¶ In missis votivis post Septuagesimam, ommissis Allelúia et versu sequenti, dicitur | ¶ Aux messes votives après la Septuagésime, on omet l’Alléluia et son verset et on dit : |
Tractus. | Trait |
Gaude, María Virgo, cunctas hǽreses sola interemísti. | Réjouissez-vous, Vierge Marie, vous avez anéanti à vous seule toutes les hérésies. |
V/. Quæ Gabriélis Archángeli dictis credidísti. | V/. Car vous avez cru à la parole de l’Archange Gabriel. |
V/. Dum Virgo Deum et hóminem genuísti : et post partum, Virgo, invioláta permansísti. | V/. Car, étant Vierge vous avez enfanté l’Homme-Dieu : et après avoir été mère, vous êtes restée Vierge inviolée. |
V/. Dei Génetrix, intercéde pro nobis. | V/. Mère de Dieu, intercédez pour nous. |
Tempore paschali omittitur graduale, et eius loco dicitur : | Pendant le temps pascal, on omet le graduel et à sa place on dit : |
Allelúia, allelúia. V/. Num. 17, 8. Virga Iesse flóruit : Virgo Deum et hóminem génuit : pacem Deus réddidit, in se reconcílians ima summis. | Allelúia, allelúia. V/. La verge de Jessé a fleuri ; la Vierge a mis au monde l’Homme-Dieu : Dieu a rendu la paix, en réconciliant en sa personne notre bassesse avec sa suprême grandeur. |
Allelúia. V/. Luc. 1, 28. Ave, María, grátia plena ; Dóminus tecum : benedícta tu in muliéribus. Allelúia. | Allelúia. V/. Je vous salue, Marie, pleine de grâce : le Seigneur est avec vous : vous êtes bénie entre les femmes. Alléluia. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secundum Lucam. | Lecture du Saint Evangile selon saint Luc. |
Luc. 2, 42-52. | |
In illo tempóre : Cum redírent, remánsit puer Iesus in Ierúsalem, et non cognovérunt paréntes eius. Existimántes autem illum esse in comitátu, venérunt iter diéi, et requirébant eum inter cognátos et notos. Et non inveniéntes, regréssi sunt in Ierúsalem, requiréntes eum. Et factum est, post tríduum invenérunt illum in templo sedéntem in médio doctórum, audiéntem illos et interrogántem eos. Stupébant autem omnes, qui eum audiébant, super prudéntia et respónsis eius. Et vidéntes admiráti sunt. Et dixit Mater eius ad illum : Fili, quid fecísti nobis sic ? Ecce, pater tuus et ego doléntes quærebámus te. Et ait ad illos : Quid est, quod me quærebátis ? Nesciebátis, quia in his, quæ Patris mei sunt, opórtet me esse ? Et ipsi non intellexérunt verbum, quod locútus est ad eos. Et descéndit cum eis, et venit Názareth : et erat súbditus illis. | En ce temps-là : Tandis que ses parents s’en retournaient, l’enfant Jésus resta à Jérusalem, et ses parents ne s’en aperçurent pas. Pensant qu’il était avec la caravane, ils marchèrent tout un jour, puis ils le cherchèrent parmi leurs parents et leurs connaissances. Ne l’ayant point trouvé, ils s’en retournèrent à Jérusalem en le recherchant. Or, au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant ; et tous ceux qui l’entendaient étaient ravis de son intelligence et de ses réponses. En le voyant, ils furent stupéfaits, et sa mère lui dit : "Mon enfant, pourquoi nous avez-vous fait cela ? Voyez, votre père et moi, nous vous cherchions tout affligés." Et il leur répondit : "Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être dans les choses de mon Père ?" Mais ils ne comprirent pas la parole qu’il leur dit. Et il descendit avec eux, et il vint à Nazareth, et il leur était soumis. |
Credo | Credo |
Ant. ad Offertorium. Matth. 1, 18. | Offertoire |
Cum esset desponsáta mater eius María Ioseph, invénta est in útero habens de Spíritu Sancto. | Marie, sa Mère, étant fiancée à Joseph, il se trouva qu’elle avait conçu de l’Esprit-Saint. |
Secreta | Secrète |
Tua, Dómine, propitiatióne, et beátæ Maríæ semper Vírginis, Unigéniti tui matris intercessióne, ad perpétuam atque præséntem hæc oblátio nobis profíciat prosperitátem, et pacem. Per eumdem Dóminum. | En nous étant propice, Seigneur, et grâce à l’intercession de la bienheureuse Marie toujours Vierge, Mère de votre Fils unique, faites que cette oblation nous procure pour l’éternité et pour la vie présente le bonheur et la paix. |
Præfatio de B. Maria Virg. Et te in Festivitáte. | Préface de la bienheureuse Vierge Marie Et en cette Fête. |
Ant. ad Communionem. | Communion |
Beáta viscera Maríæ Vírginis, quæ portavérunt ætérni Patris Fílium. | Bienheureux le sein de la Vierge Marie, qui a porté le Fils du Père éternel. |
Postcommunio | Postcommunion |
Hæc nos commúnio, Dómine, purget a crímine : et, intercedénte beáta Vírgine Dei Genitríce María, cæléstis remédii fáciat esse consórtes. Per eumdem. | Que cette communion, Seigneur, nous purifie de nos fautes et nous fasse goûter les effets de ce remède céleste, grâce à l’intercession de la bienheureuse Vierge Marie Mère de Dieu. |
[1] La sainte Église met le passage de l’Ecclésiastique qu’on va lire sur les lèvres de Marie. Cette application des textes de l’Ancien Testament parlant de la Sagesse à la Vierge Marie est traditionnelle en Occident. Une exégèse fondamentaliste et les influences protestantes sur une soit-disante ‘rénovation du culte marial’ ont entraîné une rupture dans la tradition romaine et l’abandon de ces textes dans la liturgie mariale
[2] En toutes choses j’ai tendu vers mon centre, ma fin suprême.
[3] La très sainte Vierge habita en effet parmi les descendants de Jacob, c’est dans la terre d’Israël qu’elle enfanta le Christ, son fils unique, puis, spirituellement, les premiers Chrétiens, car elle est le chef, la mère, la gardienne de tous les élus. (Cornélius a Lapide)
[4] La bienheureuse Vierge a été prédestinée de toute éternité pour être la première, la reine, la souveraine de toutes les créatures. Avant que je naquisse, peut-elle dire en vérité, j’étais présente à Dieu ; avant que j’existasse, je lui étais bien connue ; il m’a choisie avant la création du monde, pour que je fusse sainte et immaculée en sa présence, dans la charité. (Rupert.)
[5] Marie possède, et la plénitude de la grâce et la plénitude de la gloire de tous les Saints. (Cornélius a Lapide) C’est à juste titre que sa demeure est dans l’assemblée entière des Saints, car il ne lui a manqué ni la foi des Patriarches, ni l’inspiration des Prophètes, ni le zèle des Apôtres, ni le courage des Martyrs, ni la prudence des Confesseurs, ni la chasteté des Vierges, ni la fécondité des épouses, ni la pureté des Anges. (S. Bernard.)
[6] L’âme sainte de Marie est comparée au cèdre à cause de l’élévation, de la rectitude, de la solidité et de l’incorruptibilité de cet arbre ; elle est aussi comparée au cyprès odorant, dont les rameaux ne sont jamais sans verdure ; au palmier, dont les branches sont autant de signes de victoire, et qui, de ses doux fruits, nourrit les hommes ; à la rose, reine des fleurs par sa beauté et son parfum ; à l’olivier, symbole de paix, de douceur, de sagesse et de chasteté ; au platane, à l’ombre duquel se repose et se rafraîchit le voyageur fatigué. Les trois plantes aromatiques citées ensuite indiquent l’humilité, la patience, la mortification ; enfin les noms de divers aromates que l’on mélange avec l’encens nous rappelleront la suavité de la prière qui monte devant Dieu, d’un cœur pur et riche de vertus.
[7] Le Liban, c’est-à-dire l’oliban, premier encens qui découle de l’arbre