Textes de la Messe |
Office |
Dom Guéranger, l’Année Liturgique |
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum |
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique |
Mort à Vilna en 1484, son inscription au martyrologe en 1584 lui tint lieu de canonisation par équipollence. Le pape Paul V introduisit sa fête au calendrier en 1621.
Missa Os iusti, de Communi Confessoris non Pont. 1 loco, præter orationem sequentem : | Messe Os iusti, du Commun d’un Confesseur non Êvéque, sauf l’oraison suivante : |
Oratio P | Collecte P |
Deus, qui inter regáles delicias et mundi illécebras sanctum Casimírum virtúte constantiæ roborásti : quǽsumus ; ut eius intercessióne fidéles tui terréna despíciant, et ad cæléstia semper aspírent. Per Dóminum. | O Dieu, qui, au milieu des délices royales et des attraits du monde, avez doué saint Casimir de la vertu de force et de constance, nous vous demandons que, grâce à son intercession, vos fidèles méprisent les biens de la terre et aspirent toujours à ceux du ciel. |
Et fit commemoratio S. Lucii I Papæ et Mart. : | Et on fait mémoire de St Lucius Ier, Pape et Martyr : |
Oratio. | Collecte |
Gregem tuum, Pastor ætérne, placátus inténde : et, per beátum Lúcium Mártyrem tuum atque Summum Pontíficem, perpétua protectióne custódi ; quem totíus Ecclésiæ præstitísti esse pastórem. Per Dóminum nostrum. | Pasteur éternel de l’Eglise, regardez avec bienveillance votre troupeau, protégez-le et gardez-le toujours. Nous vous le demandons par le bienheureux Pape Lucius votre Martyr que vous avez placé comme berger à la tête de l’Eglise. |
Secreta C | Secrète C |
Laudis tibi, Dómine, hóstias immolámus in tuórum commemoratióne Sanctórum : quibus nos et præséntibus éxui malis confídimus et futúris. Per Dóminum. | Nous vous immolons, Seigneur, une hostie de louange en mémoire de vos saints en qui nous avons confiance pour obtenir de triompher des maux de la vie présente et d’échapper aux maux de la vie future. |
Pro S. Lucio | Pour St Lucius |
Secreta | Secrète |
Oblátis munéribus, quǽsumus, Dómine, Ecclésiam tuam benígnus illúmina : ut, et gregis tui profíciat ubique succéssus, et grati fiant nómini tuo, te gubernánte, pastóres. Per Dóminum. | Grâce à l’offrande de ces presents, accordez Seigneur, la lumière à votre Eglise ; faites prospérer partout votre troupeau, et daignez diriger ses pasteurs pour qu’ils vous soient agréables. |
Postcommunio C | Postcommunion C |
Refécti cibo potúque cælésti, Deus noster, te súpplices exorámus : ut, in cuius hæc commemoratióne percépimus, eius muniámur et précibus. Per Dóminum. | Nourris par un aliment et un breuvage célestes, nous vous prions et supplions, ô notre Dieu, de faire que nous soit assuré le secours des prières de celui en la fête de qui nous les avons reçus. |
Pro S. Lucio | Pour St Lucius |
Postcommunio | Postcommunion |
Refectióne sancta enutrítam gubérna, quǽsumus, Dómine, tuam placátus Ecclésiam : ut, poténti moderatióne dirécta, et increménta libertátis accípiat et in religiónis integritáte persístat. Per Dóminum nostrum. | Seigneur, dirigez avec amour votre Eglise qui vient de se nourrir à cette table sainte, pour que, sous votre conduite toute-puissante, elle voie grandir sa liberté, et garde la religion dans toute sa pureté. |
Leçons des Matines avant 1960
Quatrième leçon. Casimir, fils de Casimir, roi de Pologne, et d’Élisabeth d’Autriche, instruit dès son enfance par d’excellents maîtres dans la piété et les belles lettres, domptait ses jeunes membres par un rude cilice et les affaiblissait par des jeûnes assidus. Dédaignant la mollesse d’un lit royal, il couchait sur la dure, et s’en allait secrètement, au milieu de la nuit, implorer, prosterné contre terre devant les portes des églises, la divine miséricorde. La passion de Jésus-Christ était l’objet continuel de ses méditations, et lorsqu’il assistait à la sainte Messe, son esprit était d’ordinaire tellement élevé en Dieu, qu’il semblait ravi hors de lui même.
Cinquième leçon. Il s’appliqua avec soin à promouvoir la foi catholique, et à abolir le schisme des Ruthènes ; c’est pourquoi il porta le roi Casimir, son père, à défendre par une loi, aux schismatiques, de bâtir de nouvelles églises, et de réparer les anciennes qui tombaient en ruines. Bienfaisant et miséricordieux envers les pauvres et les malheureux, il s’acquit le nom de père et de protecteur des indigents. Sur la fin de sa vie, il prouva courageusement son amour pour la virginité, qu’il avait conservée intacte depuis son enfance, quand, dans une grave maladie, il résolut fermement de mourir plutôt que de rien faire contre la chasteté.
Sixième leçon. Consumé en peu de temps, plein de vertus et de mérites, après avoir prédit le jour de sa mort, il rendit son âme à Dieu, entouré de Prêtres et de religieux, en la vingt-cinquième année de son âge. Son corps, transporté à Vilna, devint célèbre par beaucoup de miracles. En effet, non seulement on vit à son tombeau une jeune fille morte revenir à la vie, des aveugles recouvrer la vue, des boiteux être guéris, et de nombreux malades retrouver la santé mais ii apparut dans les airs à une armée lithuanienne effrayée de son petit nombre, au moment de l’invasion inopinée d’un ennemi puissant, et il lui fit remporter une victoire insigne. Déterminé par ces merveilles, Léon X inscrivit Casimir au nombre des Saints.
C’est du sein même d’une cour mondaine que l’exemple des plus héroïques vertus nous est offert aujourd’hui. Casimir est prince de sang royal ; toutes les séductions de la jeunesse et du luxe l’environnent ; cependant, il triomphe des pièges du monde avec la même aisance que le ferait un Ange exilé sur la terre. Profitons d’un tel spectacle ; et si, dans une condition bien inférieure à celle où la divine Providence avait placé ce jeune prince, nous avons sacrifié à l’idole du siècle, brisons ce que nous avons adoré, et rentrons au service du Maître souverain qui seul a droit à nos hommages. Une vertu sublime, dans les conditions inférieures de la société, nous semble quelquefois trouver son explication dans l’absence des tentations, dans le besoin de chercher au ciel un appui contre une fortune inexorable : comme si, dans tous les états, l’homme ne portait pas en lui des instincts qui, s’ils ne sont combattus, l’entraînent à la dépravation. En Casimir, la force chrétienne paraît avec une énergie qui montre que sa source n’est pas sur la terre, mais en Dieu. C’est là qu’il faut aller puiser, dans ce temps de régénération. Un jour, Casimir préféra la mort au péché. Fit-il autre chose, dans cette circonstance, que ce qui est exigé du chrétien, à toute heure de sa vie ? Mais tel est l’attrait aveugle du présent, que sans cesse on voit les hommes se livrer au péché qui est la mort de l’âme, non pas même pour sauver cette vie périssable, mais pour la plus légère satisfaction, quelquefois contre l’intérêt même de ce monde auquel ils sacrifient tout le reste. Tel est l’aveuglement que la dégradation originelle a produit en nous. Les exemples des saints nous sont offerts comme un flambeau qui doit nous éclairer : usons de cette salutaire lumière, et comptons, pour nous relever, sur les mérites et l’intercession de ces amis de Dieu qui, du haut du ciel, considèrent notre dangereux état avec une si tendre compassion.
Reposez maintenant au sein des félicités éternelles, ô Casimir, vous que les grandeurs de la terre et toutes les délices des cours n’ont pu distraire du grand objet qui avait ravi votre cœur. Votre vie a été courte en durée, mais féconde en mérites. Plein du souvenir d’une meilleure patrie, celle d’ici-bas n’a pu attirer vos regards ; il vous tardait de vous envoler vers Dieu, qui sembla n’avoir fait que vous prêter à la terre. Votre innocente vie ne fut point exempte des rigueurs de la pénitence : tant était vive en vous la crainte de succomber aux attraits des sens ! Faites-nous comprendre le besoin que nous avons d’expier les péchés qui nous ont séparés de Dieu. Vous préférâtes mourir plutôt que d’offenser Dieu ; détachez-nous du péché, qui est le plus grand mal de l’homme, parce qu’il est en même temps le mal de Dieu. Assurez en nous les fruits de ce saint temps qui nous est accordé pour faire enfin pénitence. Du sein de la gloire où vous régnez, bénissez la chrétienté qui vous honore ; mais souvenez-vous surtout de votre patrie terrestre. Autrefois, elle eut l’honneur d’être un boulevard assuré pour l’Église contre le schisme, l’hérésie et l’infidélité ; allégez ses maux, délivrez-la du joug, et, rallumant en son sein l’antique zèle de la foi, préservez-la des séductions dont elle est menacée.
La fête de ce lis embaumé de virginale pureté, au milieu même des frivolités d’une cour royale (+ 1483), fut instituée par Paul V.
La messe est celle du Commun des Confesseurs Os iusti, mais la première collecte est propre. En voici le texte : « O Dieu qui, au milieu des délices royales et des séductions du monde, avez fortifié par la vertu de constance le bienheureux Casimir, accordez à vos fidèles, par son intercession, de mépriser les choses terrestres et d’aspirer toujours davantage aux biens célestes. »
La fête des saints rois et des puissants de cette terre a un prix et une beauté qui leur sont propres, car plus difficile est la pratique de la perfection chrétienne en un pareil état, c’est-à-dire au milieu des séductions des richesses et de la gloire, plus est glorieuse la victoire que le Christ remporte par ses fidèles serviteurs, rois des hommes, mais serviteurs de Jésus.
Il aurait pu pécher et ne pécha pas.
Saint Casimir : Jour de mort : 4 mars 1484. — Tombeau : à Vilna, en Pologne. Image : On le représente avec une couronne et un sceptre à ses pieds, un lis à la main. Vie : Saint Casimir, prince de Pologne, roi élu de Hongrie, naquit en 1458 et mourut le 4 mars 1484, à peine âgé de 25 ans. Il se distingua par sa pureté virginale et sa charité pour les pauvres. Il est le patron de la Pologne et offre à la jeunesse un modèle parfait de pureté. Il avait une grande dévotion pour la Mère de Dieu. Il composa en son honneur l’hymne si délicat et si charmant : « Omni die ». Quand on ouvrit son tombeau (1604), on en trouva une copie sous sa tempe droite ; son corps était demeuré intact.
Pratique : Un jeune prince au milieu des plaisirs de la cour et des attraits du monde et, cependant, plein de mépris pour le monde et d’une pureté sans tache, quelle prédication pour nous qui sommes encore attachés à la terre !