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11/12 St Damase Ier, pape et confesseur

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Sommaire

  Textes de la Messe  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  

Déposition de St Damase, 384. Un des plus longs pontificats de l’antiquité (18 années). Son reste attaché à la traduction de la Bible par St Jérôme et au culte des Martyrs. Fête au XIIème siècle à Rome, mais déjà fêté depuis longtemps en Occident grâce aux sacramentaires gélasiano-francs de la fin du VIIIe siècle.

Textes de la Messe

die 11 decembris
le 11 décembre
SANCTI DAMASI I
SAINT DAMASE Ier
Papæ et Conf.
Pape et Confesseur
III classis (ante CR 1960 : semiduplex)
IIIème classe (avant 1960 : semidouble)
Missa Si díligis me, de Communi Communi Summorum Pontificum.Messe Si díligis me, du Commun des Souverains Pontifes.
Oratio C1Collecte
Gregem tuum, Pastor ætérne, placátus inténde : et, per beátum Dámasum Summum Pontíficem, perpétua protectióne custódi ; quem totíus Ecclésiæ præstitísti esse pastórem. Per Dóminum nostrum.Pasteur éternel de l’Eglise, regardez avec bienveillance votre troupeau, protégez-le et gardez-le toujours. Nous vous le demandons par le bienheureux Pape Damase que vous avez placé comme berger à la tête de l’Eglise.
Ante 1955 : Et fit Commemoratio Octavæ Conceptionis immaculatæ.Avant 1955 : Et on fait Mémoire de l’Octave de l’Immaculée Conception.
Et fit Commemoratio Feriæ.Et on fait mémoire de la Férie de l’Avent.
Præfatio communis. Préface Commune .
In aliquibus diœcesibus et in Gallis, præfatio de Adventu.Dans quelques diocèses et en France, Préface de l’Avent .
Ante 1942 Avant 1942
Ant. ad Introitum. Ps. 131, 9-10.Introït
Sacerdótes tui, Dómine, índuant iustítiam, et sancti tui exsúltent : propter David servum tuum, non avértas fáciem Christi tui.Que vos prêtres, Seigneur, revêtent la justice et que vos saints tressaillent de joie. En considération de David votre serviteur, ne repoussez pas la face de votre Christ.
Ps. Ibid, 1.
Meménto, Dómine, David : et omnis mansuetúdinis eius.Souvenez-vous, Seigneur, de David et de toute sa douceur.
V/. Glória Patri.
Oratio.Collecte
Exáudi, Dómine, preces nostras : et, interveniénté beáto Dámaso Confessóre tuo atque Pontífice, indulgéntiam nobis tríbue placátus et pacem.Seigneur, exucez nos prières, et par l’intercession du bienheureux Damase, votre Confesseur et Pontife, daignez, dans votre miséricorde, nous accorder le pardon et la paix.
Ante 1955 : Et fit Commemoratio Octavæ Conceptionis immaculatæ.Avant 1955 : Et on fait Mémoire de l’Octave de l’Immaculée Conception.
Et fit Commemoratio Feriæ.Et on fait mémoire de la Férie de l’Avent.
Léctio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Hebrǽos.Lecture de l’Épître de saint Paul Apôtre aux Hébreux.
Hebr. 7, 23-27.
Fratres : Plures facti sunt sacerdótes, idcírco quod morte prohiberéntur permanére : Iesus autem, eo quod máneat in ætérnum, sempitérnum habet sacerdótium. Unde et salváre in perpétuum potest accedéntes per semetípsum ad Deum : semper vivens ad interpellándum pro nobis. Talis enim decébat, ut nobis esset póntifex, sanctus, ínnocens, impollútus, segregátus a peccatóribus, et excélsior cælis factus : qui non habet necessitátem cotídie, quemádmodum sacerdótes, prius pro suis delíctis hóstias offérre, deínde pro pópuli : hoc enim fecit semel, seípsum offeréndo, Iesus Christus, Dóminus noster.Mes frères, il y a eu des prêtres en grand nombre, parce que la mort les empêchait de l’être toujours ; mais Jésus, parce qu’il demeure éternellement, possède un sacerdoce éternel. C’est pourquoi il peut sauver pour toujours ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en notre faveur. Car il convenait que nous eussions un tel pontife, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs, et plus élevé que les deux ; qui n’a pas besoin, comme les prêtres, d’offrir tous les jours des victimes, d’abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple ; car cela, il l’a fait une fois pour toutes, en s’offrant lui-même.
Graduale. Graduale. Eccli. 44, 16.Graduel
Ecce sacérdos magnus, qui in diébus suis plácuit Deo.Voici le grand Pontife qui dans les jours de sa vie a plu à Dieu.
V/. Ibid., 20. Non est invéntus símilis illi, qui conserváret legem Excélsi.V/. Nul ne lui a été trouvé semblable, lui qui a conservé la loi du Très-Haut.
Allelúia, allelúia. V/. Ps. 109, 4. Tu es sacérdos in ætérnum, secúndum órdinem Melchísedech. Allelúia.Allelúia, allelúia. V/. Vous êtes prêtre à jamais selon l’ordre de Melchisédech. Alléluia.
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Matthǽum.Lecture du Saint Evangile selon saint Mathieu Luc Jean Marc.
Matth. 24, 42-47.
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Vigilate, quia nescítis, qua hora Dóminus vester ventúrus sit. Illud autem scitóte, quóniam, si sciret paterfamílias, qua hora fur ventúrus esset, vigiláret útique, et non síneret pérfodi domum suam. Ideo et vos estóte parati : quia qua nescítis hora Fílius hóminis ventúrus est. Quis, putas, est fidélis servus et prudens, quem constítuit dóminus suus super famíliam suam, ut det illis cibum in témpore ? Beátus ille servus, quem, cum vénerit dóminus eius, invénerit sic faciéntem. Amen, dico vobis, quóniam super ómnia bona sua constítuet eum.En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Veillez donc, parce que vous ne savez pas à quelle heure votre Seigneur viendra. Sachez-le bien, si le père de famille savait à quelle heure le voleur doit venir, il veillerait certainement, et ne laisserait pas percer sa maison. C’est pourquoi, vous aussi, soyez prêts, car le Fils de l’homme viendra à l’heure que vous ne savez pas. Quel est, pensez-vous, le serviteur fidèle et prudent que son maître a établi sur ses gens, pour leur distribuer leur nourriture en temps convenable ? Heureux ce serviteur, si son maître, à son arrivée, le trouve agissant ainsi ! En vérité, je vous le dis, il l’établira sur tous ses biens.
Ant. ad Offertorium. Ps. 88, 21-22.Offertoire
Invéni David servum meum, oleo sancto meo unxi eum : manus enim mea auxiliábitur ei, et bráchium meum confortábit eum.J’ai trouvé David mon serviteur ; je l’ai oint de mon huile sainte ; car ma main l’assistera et mon bras le fortifiera.
SecretaSecrète
Accépta tibi sit, Dómine, sacrátæ plebis oblátio pro tuórum honóre Sanctórum : quorum se méritis de tribulatióne percepísse cognóscit auxílium. Per Dóminum nostrum.Qu’elle soit agréée de vous, Seigneur, l’offrande faite par votre peuple saint en l’honneur de vos Saints par les mérites desquelles il reconnaît avoir reçu du secours dans la tribulation.
Ante 1955 : Et fit Commemoratio Octavæ Conceptionis immaculatæ.Avant 1955 : Et on fait Mémoire de l’Octave de l’Immaculée Conception.
Et fit Commemoratio Feriæ.Et on fait mémoire de la Férie de l’Avent.
Præfatio communis. Préface Commune .
In aliquibus diœcesibus et in Gallis, præfatio de Adventu.Dans quelques diocèses et en France, Préface de l’Avent .
Ant. ad Communionem. Matth. 25, 20 et 21.Communion
Dómine, quinque talénta tradidísti mihi, ecce, ália quinque superlucrátus sum. Euge, serve bone et fidélis, quia in pauca fuísti fidélis, supra multa te constítuam, intra in gáudium Dómini tui.Seigneur, vous m’avez remis cinq talents ; voici que j’en ai gagné cinq autres. C’est bien, bon et fidèle serviteur ; parce que tu as été fidèle en peu de choses, je t’établirai sur beaucoup ; entre dans la joie de ton maître.
PostcommunioPostcommunion
Da, quǽsumus, Dómine, fidélibus pópulis : sanctórum tuórum semper veneratióne lætári ; et eórum perpétua supplicatióne muníri. Per Dóminum.Donnez, nous vous en prions, Seigneur, au peuple chrétien de toujours se réjouir de la dévotion à vos Saints, et d’être fortifiés par leur prière éternelle.
Ante 1955 : Et fit Commemoratio Octavæ Conceptionis immaculatæ.Avant 1955 : Et on fait Mémoire de l’Octave de l’Immaculée Conception.
Et fit Commemoratio Feriæ.Et on fait mémoire de la Férie de l’Avent.

Office

Leçons des Matines avant 1960

Quatrième leçon. Damase, espagnol, homme excellent et versé dans les Écritures, ayant convoqué le premier concile de Constantinople, étouffa la criminelle hérésie d’Eunomius et de Macédonius. Il condamna de nouveau l’assemblée de Rimini, déjà rejetée par Libère, dans laquelle, comme l’écrit saint Jérôme, les artifices d’Ursace et surtout de Valens avaient fait proclamer une condamnation de la foi de Nicée, en sorte que le monde gémissant, s’étonnait d’être arien.

Cinquième leçon. Il édifia deux basiliques, l’une sous le nom de Saint-Laurent (près du théâtre de Pompée), qu’il enrichit par les plus grands présents, et à laquelle il attribua des revenus de maisons et de terres ; l’autre sur la voie Ardéatine, aux Catacombes. Il dédia le lieu enrichi de marbres où les corps de saint Pierre et de saint Paul ont reposé quelque temps, et l’orna de vers élégamment composés. Il écrivit aussi sur la virginité en vers et en prose, et composa beaucoup d’autres poésies. Sixième leçon. Il établit la peine du talion contre ceux qui auraient accusé quelqu’un faussement, et ordonna que, selon l’usage déjà reçu en plusieurs lieux on chanterait jour et nuit, dans toutes les églises, les Psaumes à deux chœurs, et qu’on ajouterait à la fin de chaque Psaume : Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit. Ce fut lui qui chargea saint Jérôme de traduire le nouveau Testament selon la fidélité du texte grec. Il gouverna l’Église pendant dix-sept ans, deux mois et vingt-six jours, et fit cinq ordinations au mois de décembre, dans lesquelles il créa trente et un Prêtres, onze Diacres, et soixante-deux Évêques pour divers lieux. Illustre par sa vertu, sa science et sa prudence, et presque octogénaire, Damase s’endormit dans le Seigneur, sous l’empire de Théodose le Grand, et fut enseveli avec sa mère et sa sœur, dans la basilique qu’il avait lui-même élevée sur la voie Ardéatine. Ses reliques ont été transportées depuis dans l’église de Saint-Laurent, appelée de son nom, in Damaso.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Ce grand Pontife apparaît au Cycle, non plus pour annoncer la Paix comme saint Melchiade, mais comme un des plus illustres défenseurs du grand Mystère de l’Incarnation. Il venge la foi des Églises dans la divinité du Verbe, en condamnant, comme son prédécesseur Libère, les actes et les fauteurs du trop fameux concile de Rimini ; il atteste par sa souveraine autorité l’Humanité complète du Fils de Dieu incarné, en proscrivant l’hérésie d’Apollinaire. Enfin, nous pouvons considérer comme un nouvel et éclatant témoignage de sa foi et de son amour envers l’Homme-Dieu, la charge qu’il donna à saint Jérôme de travailler à une nouvelle version du Nouveau Testament sur l’original grec, pour l’usage de l’Église Romaine. Honorons un si grand Pontife que le Concile de Chalcédoine appelle l’ornement et la force de Rome par sa piété, et que son illustre ami et protégé saint Jérôme qualifie d’homme excellent, incomparable, savant dans les Écritures, Docteur vierge d’une Eglise vierge.

Saint Pontife Damase ! Vous avez été durant votre vie le flambeau des enfants de l’Église ; car vous leur avez fait connaître le Verbe incarné, vous les avez prémunis contre les doctrines perfides au moyen desquelles l’Enfer cherchera toujours à dissoudre ce Symbole glorieux, dans lequel sont écrites la souveraine miséricorde d’un Dieu pour l’œuvre de ses mains, et la dignité sublime de l’homme racheté. Du haut de la Chaire de Pierre, vous avez confirmé vos frères, et votre foi n’a point défailli ; car le Christ avait prié pour vous. Nous nous réjouissons de la récompense infinie que le Prince des Pasteurs a octroyée à votre intégrité, ô Docteur vierge de l’Église vierge ! Du haut du ciel, faites descendre jusqu’à nous un rayon de cette lumière dans laquelle le Seigneur Jésus se fait voir à vous en sa gloire ; afin que nous puissions aussi le voir, le reconnaître, le goûter dans l’humilité sous laquelle il va bientôt se montrer à nous. Obtenez-nous et l’intelligence des saintes Écritures, dans la science desquelles vous fûtes un si grand Docteur, et la docilité aux enseignements du Pontife romain, auquel il a été dit, en la personne du Prince des Apôtres : Duc in altum : avancez dans la haute mer.

Faites, ô puissant successeur de ce pêcheur d’hommes, que tous les Chrétiens soient animés des mêmes sentiments que Jérôme, lorsque, s’adressant à votre Apostolat, dans une célèbre Épître, il disait : « C’est la Chaire de Pierre que je veux consulter ; je veux que d’elle me vienne la foi, nourriture démon âme. La vaste étendue des mers, la distance des terres, ne m’arrêteront point dans la recherche de cette perle précieuse : là où se trouve le corps, il est juste que les aigles s’y rassemblent. C’est à l’Occident que maintenant se lève le Soleil de justice : c’est pourquoi je demande au Pontife la Victime du salut ; du Pasteur, moi brebis, j’implore le secours. Sur la Chaire de Pierre est bâtie l’Église : quiconque mange l’Agneau hors de cette Maison est un profane ; quiconque ne sera pas dans l’Arche de Noé, périra dans les eaux du déluge. Je ne connais pas Vital ; je n’ai rien de commun avec Mélèce ; Paulin m’est inconnu : quiconque ne recueille pas avec vous, ô Damase, dissipe ce qu’il a amassé ; car celui qui n’est pas au Christ est à l’Antéchrist »

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Les résultats des fouilles et des études faites récemment nous apprennent que ce célèbre Pontife des martyrs naquit à Rome l’an 305 et que son père, nommé Antoine — qu’on l’identifie ou non avec ce saint évêque Léon enseveli dans l’Agro Verano et dont De Rossi a expliqué le poème sépulcral — avait fait toute sa carrière ecclésiastique non loin du Théâtre de Pompée, près des archives de l’Église romaine : « Hic pater exceptor, lector, levita, sacerdos. »

La mère de Damase portait le nom de Laurentia, elle vécut environ quatre-vingt-douze ans et fut ensevelie sur la voie Ardéatine. Cette Laurentia eut aussi une fille nommée Irène, qui fut vierge consacrée. Quant à Damase, il est dit de lui dans une inscription : « Natus qui antistes sedis Apostolicae », précisément parce qu’il avait eu pour père un évêque, un des nombreux évêques ruraux disséminés à cette époque dans la campagne romaine. Dès sa jeunesse Damase fut employé aux Archives pontificales, et c’est là sans doute qu’il dut sentir naître sa vocation de poète des martyrs, commençant dès lors ses recherches historiques sur ces héroïques confesseurs de la Foi, — comme il le fit pour les martyrs Pierre et Marcellin, — recherches qui, parfois, purent profiter des dépositions orales des bourreaux eux-mêmes : « Marcelline, tuos pariter, Petre, cognosce triumphos Percussor retulit Damaso mihi, cum puer essem. »

Damase fut élu pape in Lucinis en octobre 366, mais dans les premiers temps de son pontificat il fut combattu par le parti schismatique d’Ursin auquel adhéra une bonne partie du clergé. Quand celui-ci se soumit enfin au Pontife, Damase attribua cette réconciliation à l’intercession des martyrs, et il orna de cette inscription la tombe d’un groupe anonyme de martyrs sur la voie Salaria : « Pro reditu cleri, Christo praestante, triumphans. »

Il n’y a pour ainsi dire pas de tombe illustre de martyr dans les cimetières romains que Damase n’ait honorée de ses vers, ordinairement gravés sur marbre, en caractères spéciaux et très beaux que nous devons au calligraphie Furius Dionysius Philocalus. Mais il ne se contenta pas seulement des vers ; il commença des restaurations et des embellissements en faveur d’un grand nombre de sépulcres de saints ; de certains, comme celui d’Eutychius ad Catacumbas, on avait perdu jusqu’à la trace.

Damase creusa, chercha, refit l’histoire, rétablit le culte, et, en certains cas où le martyre subi pour la foi était encore discuté, le Pontife régla la controverse et fit la canonique vindicatio Martyris. Tel semble avoir été le cas de Némésius, dont la tombe « Incultam pridem dubitatio longa reliquit, Sed tenuit virtus adseruitque fidem. ».

Saint Damase mourut le 11 décembre 384 et fut enseveli près de sa mère et de sa sœur dans une crypte érigée par lui sur la voie Ardéatine, que le Liber Pontificalis appelle sans plus basilica sua.

A la vérité, son premier désir eût été de se préparer une tombe dans la crypte papale de la nécropole de Callixte. Il le dit lui-même dans une épigraphe en l’honneur de tous les saints qui reposaient dans ce cimetière : « Hic, fateor, Damasus volui mea condere membra, Sed cineres timui sanctos vexare piorum. ». C’est donc par humilité qu’il se jugea indigne d’un si grand honneur ; et, se conformant à une tradition inaugurée par le pape Marc, qui s’était construit lui aussi une basilique sépulcrale non loin du cimetière de Callixte, il prépara la tombe de sa famille près de celle de Marc sur la voie Ardéatine, à proximité, donc, des martyrs de l’area de Callixte.

Les itinéraires romains des pèlerins du haut moyen âge attestent que le corps de Damase reposait encore dans sa tombe primitive sur la voie Ardéatine. Du temps de Paul Ier, on le transporta dans la basilique de Saint-Laurent in Damaso — siège des anciennes Archives pontificales, que Damase avait fait agrandir et que, après y avoir ajouté la basilique, il avait voulu dédier au Staurophore romain Laurent. Voici le texte de l’épigraphe que Damase composa lui-même pour son propre tombeau :

QVI • GRADIENS • PELAGI • FLVCTVS • COMPRESSAT • AMAROS
VIVERE • QVI • PRAESTAT • MORIENTIA • SEMINA • TERRAE
SOLVERE • QVI • POTVIT • LETALIA • VINCVLA • MORTIS
POST • TENEBRAS • FRATREM • POST • TERTIA • LVMINA • SOLIS
AD • SVPEROS • ITERVM • MARTHAE • DONARE • SORORI
POST • CINERES • DAMASVM • FACIET • QVIA • SVRGERE • CREDO

Saint Damase à qui saint Jérôme, dans son Apologie du traité de la Virginité à Pammachius, donne le beau titre de « vir egregius et eruditus in Scripturis, virgo virginis Ecclesiae doctor », resplendit dans l’Église par ses immenses mérites. Outre son éminente sainteté, sa dévotion envers les martyrs romains, la construction du baptistère Vatican et sa fermeté apostolique dans la condamnation des différentes hérésies qui pullulaient alors, c’est à lui que revient la gloire d’avoir introduit dans la Messe du dimanche selon la tradition de la Palestine, le chant de l’alléluia. Au dire de saint Jérôme il fut l’inspirateur et le protecteur de la nouvelle version de la sainte Écriture, que nous appelons la Vulgate. D’après le conseil de saint Ambroise, le pape Damase dut aussi s’occuper de la réforme de l’ancien cursus du psautier, pour donner à cette forme de la prière liturgique un caractère vraiment populaire. Tout de suite après sa mort, Damase reçut de ses contemporains le titre de saint.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Jour de mort : 11 décembre 384. Tombeau : à Rome, dans l’église Saint-Laurent in Damaso, qu’il a bâtie lui-même. Sa vie : Damase siégea sur la chaire de saint Pierre de 366 à 384. L’Église venait de recouvrer la paix. La tâche des papes était maintenant de développer la vie religieuse, de veiller à la beauté du service divin. Le rôle de notre saint pape fut, à cette époque, des plus importants. Son grand mérite fut de donner à l’Église une bonne traduction de la Sainte Écriture. Il fit venir saint Jérôme, qui traduisit la Bible en latin (cette version est appelée la Vulgate). Cette version est utilisée aujourd’hui encore dans la liturgie. L’exemple de saint Damase nous suggère une résolution : lire avec zèle la Bible. Ce saint pape fut aussi un grand ami de la liturgie. On lui attribue l’introduction du chant des psaumes à deux chœurs dans toutes les églises. Il ordonna aussi qu’à la fin de chaque psaume on ajouterait : Gloria Patri. D’après l’exemple de Jérusalem, il introduisit le chant de l’Alléluia dans les messes des dimanches. Saint Damase fit aussi ensevelir avec honneur les corps de plusieurs martyrs, et il composa des épitaphes en vers pour presque tous les martyrs romains connus. Il est donc le chantre illustre des martyrs. Saint Jérôme a une belle parole à son sujet : Il était le docteur virginal d’une Église virginale. On ne peut pas rend !:e un plus bel hommage à un prêtre.