Textes de la Messe |
Office |
Dom Guéranger, l’Année Liturgique |
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum |
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique |
Déposition à Florence le 2 mai 1459. Archevêque en 1446. Canonisé en 1525. Fête en 1707.
Missa Státuit, de Communi Confessoris Pontificis I loco, præter orationem sequentem : | Messe Státuit, du Commun d’un Confesseur Pontife I, sauf l’oraison suivante : |
Oratio P | Collecte P |
Sancti Antonini, Dómine, Confessóris tui atque Pontíficis méritis adiuvémur : ut, sicut te in illo mirábilem prædicámus, ita in nos misericórdem fuísse gloriémur. Per Dóminum. | Que les mérites de saint Antonin, votre Confesseur et Pontife, nous soient en aide, ô Seigneur ; et comme nous vous proclamons admirable dans votre serviteur, faites que nous puissions aussi nous glorifier de votre miséricorde à notre égard. |
Et fit commemoratio Ss. Gordiani et Epimachi Mm. : | Et on fait mémoire des Sts Gordien et Epimaque, Martyrs : |
Oratio. | Collecte |
Præsta, quǽsumus, omnípotens Deus : ut, qui sanctórum Mártyrum tuórum Gordiáni et Epímachi sollémnia cólimus, eórum apud te intercessiónibus adiuvémur. Per Dóminum. | Faites, s’il vous plaît, ô Dieu tout-puissant, que vos saints Martyrs Gordien et Epimaque, dont nous célébrons, la fête, nous assistent par leur intercession auprès de vous. |
Secreta C | Secrète C |
Sancti tui, quǽsumus, Dómine, nos ubíque lætíficant : ut, dum eórum mérita recólimus, patrocínia sentiámus. Per Dóminum. | Que le souvenir de vos Saints nous soit, ô Seigneur, en tous lieux, un sujet de joie, afin que nous ressentions la protection de ceux dont nous célébrons à nouveau les mérites. |
Pro Ss Martyribus | Pour les Sts Martyrs |
Secreta | Secrète |
Hóstias tibi, Dómine, beatórum Martyrum tuórum Gordiáni et Epimáchi dicátas méritis, benígnus assúme : et ad perpétuum nobis tríbue proveníre subsídium. Per Dóminum. | Recevez favorablement, Seigneur, les hosties que nous vous offrons par les mérites de vos bienheureux Martyrs Gordien et Epimaque ; faites qu’elles nous obtiennent votre assistance continuelle. |
Postcommunio C | Postcommunion C |
Præsta, quǽsumus, omnípotens Deus : ut, de percéptis munéribus grátias exhibéntes, intercedénte beáto Antoníno Confessóre tuo atque Pontífice, benefícia potióra sumámus. Per Dóminum. | Accordez-nous, s’il vous plaît, ô Dieu tout-puissant, qu’en rendant grâces pour les dons reçus, nous recevions plus de bienfaits encore grâce à l’intercession du bienheureux Antonin votre Confesseur et Pontife. |
Pro Ss Martyribus | Pour les Sts Martyrs |
Postcommunio | Postcommunion |
Quǽsumus, omnípotens Deus : ut, qui cæléstia aliménta percépimus, intercedéntibus beátis Martýribus tuis Gordiáno et Epímacho, per hæc contra ómnia advérsa muniámur. Per Dóminum nostrum. | Nous vous en supplions, ô Dieu tout-puissant, faites qu’ayant reçu un aliment tout céleste et que les bienheureux Gordien et Epimaque vos Martyrs, intercédant pour nous, nous soyons grâce à ses secours munis contre toutes les adversités. |
Leçons des Matines avant 1960
Quatrième leçon. Antonin, né à Florence de parents honnêtes, donna dès. son enfance des indices remarquables de sa sainteté future. Entré dans l’Ordre des Frères Prêcheurs à l’âge de seize ans, il commença dès lors à briller de l’éclat des plus hautes vertus. Il déclara une guerre perpétuelle à l’oisiveté : après un court sommeil, il était le premier à l’Office des Matines ; l’Office terminé, il employait le reste de la nuit à la prière ou à la lecture et à la composition de ses ouvrages ; et si quelquefois un sommeil importun venait surprendre ses membres fatigués, il appuyait un moment sa tête contre le mur, puis s’arrachant à l’assoupissement, il reprenait ses saintes veilles avec plus d’ardeur.
Cinquième leçon. Très sévère observateur de la discipline régulière, il ne mangea jamais de chair, si ce n’est lorsqu’il fut gravement malade. Il couchait sur la terre ou sur des planches nues ; il portait constamment le cilice, et souvent il y ajoutait une ceinture de fer sur sa chair ; il garda toujours la chasteté la plus entière. Sa prudence parut tellement dans les conseils qu’il donnait, que tous lui décernaient avec éloge le nom d’Antonin des conseils. L’humilité brilla en lui d’un tel éclat que, remplissant les charges de supérieur local et même de provincial, il se livrait avec empressement aux plus bas emplois du monastère. Promu à l’archevêché de Florence par Eugène IV, il donna, mais non sans regret, son acquiescement, dans la crainte des peines spirituelles dont le Pontife le menaçait s’il n’acceptait l’Épiscopat.
Sixième leçon. Il est difficile de dire à quel point il excella dans la charge pastorale par sa prudence, sa piété, sa chanté, sa mansuétude et son zèle sacerdotal Chose admirable, la puissance de son intelligence fut telle qu’il apprit à fond presque toutes les sciences sans 1e secours d’aucun maître. Enfin après beaucoup de travaux après avoir publié un grand nombre d’écrits remarquables par la doctrine qu’ils renferment, ayant reçu les sacrements d’Eucharistie et d’Extrême-onction, et embrassé l’image du crucifix, il vit venir sa mort avec joie, le six des nones de mai, l’an mil quatre cent cinquante-neuf. Illustre par ses miracles pendant sa vie et après a mort, Antonin fut inscrit au nombre des Saints par Adrien VI, l’an du Seigneur mil cinq cent vingt-trois.
L’ordre des Frères-Prêcheurs, qui a déjà présenté à Jésus triomphant Pierre le Martyr et la céleste Catherine, lui envoie aujourd’hui l’un des nombreux Pontifes qu’il a nourris et préparés dans son sein. Au XVe siècle, époque où la sainteté était rare sur la terre, Antonin fit revivre en sa personne toutes les vertus qui avaient brillé dans les plus grands évêques de l’antiquité. Son zèle apostolique, les œuvres de sa charité, l’austérité de sa vie, sont la gloire de l’Église de Florence qui fut confiée à ses soins. L’état politique de cette ville ne lui fut pas moins redevable pour sa grandeur et pour sa prospérité ; et Côme de Médicis, qui honorait son archevêque comme un père, confessa plus d’une fois que les mérites et les services d’Antonin étaient le plus ferme appui de Florence. Lé saint prélat ne s’illustra pas moins par sa doctrine que par ses œuvres. On le vit tour à tour défendre la papauté attaquée dans le concile de Bâle par des prélats séditieux, et soutenir le dogme catholique dans le concile œcuménique de Florence contre les fauteurs du schisme grec. Admirons la fécondité de l’Église, qui n’a cessé de produire, selon les temps, des docteurs pour toutes les vérités, des adversaires contre toutes les erreurs.
Nous rendons gloire à Jésus ressuscité pour les dons sublimes qu’il vous avait départis, ô Antonin ! En vous confiant une portion de son troupeau, il avait doué votre âme des qualités qui font les pasteurs selon son cœur. Comme il savait qu’il pouvait compter sur votre amour, il commit ses agneaux à votre garde. Dans un siècle qui par ses désordres faisait déjà présager les scandales du siècle suivant, vous avez brillé de la plus pure lumière sur le chandelier de la sainte Église. Florence chérit encore votre mémoire ; dans ses murs, vous fûtes l’homme de Dieu et le père de la patrie. Aidez-la encore aujourd’hui du haut du ciel. Les prédicants de l’hérésie ne sont plus seulement à ses portes ; ils ont pénétré dans son enceinte. Veillez, ô saint Pontife, sur le champ que vos mains ont semé, et ne permettez pas que l’ivraie y prenne racine. Défenseur du Siège Apostolique, suscitez dans la malheureuse Italie des émules de votre zèle et de votre doctrine. Dans votre auguste basilique, sous son imposante coupole, vos yeux virent la réunion de l’Église byzantine à l’Église mère et maîtresse ; votre science et votre charité avaient eu leur part dans cette solennelle réconciliation qui devait, hélas ! durer si peu. Priez, ô Antonin, pour les fils de ceux qui furent infidèles à la promesse scellée sur l’autel même où vos mains ont tant de fois offert le divin Sacrifice de l’unité et de la paix.
Disciple du grand Dominique, héritier de son zèle ardent, soutenez le saint Ordre qu’il a fondé, et dont vous êtes l’une des principales gloires. Montrez que vous l’aimez toujours ; multipliez ses rejetons, et faites-les fleurir et fructifier comme aux jours anciens. Saint Pontife, souvenez-vous aussi du peuple chrétien qui vous implore en ces jours. Chaque année votre bouche éloquente annonçait la Pâque aux fidèles de Florence, et les conviait à prendre part à la résurrection de notre divin chef. La même Pâque, la Pâque immortelle, a de nouveau lui sur nous. Nous Pavons célébrée, nous la célébrons encore ; obtenez que ses fruits soient durables en nous ; que Jésus ressuscité, qui nous a donné la vie, la conserve dans nos âmes par sa grâce jusqu’à l’éternité.
Le plus bel éloge de cet évêque de Florence (+ 1453) gloire éclatante de l’Ordre des Prêcheurs, fut prononcé par les ambassadeurs de sa ville le jour où, reçus en audience par Eugène IV, ils lui demandèrent diverses faveurs pour quelques personnes auxquelles ils s’intéressaient. Le Pontife ajouta alors : « Et n’avez-vous pas quelque recommandation à faire pour votre archevêque ? » — « Très Saint-Père, répondirent les messagers, l’archevêque se recommande de lui-même. » Tant s’imposait la sainteté de cet homme qui, dans la ville joyeuse et insouciante de Florence, à l’époque où la fausse renaissance ouvrait déjà la voie au paganisme classique, offrait l’exemple d’un zèle pastoral ardent, joint à l’amour de l’étude et des vertus claustrales les plus austères.
La messe est celle du Commun : Statuit, sauf la première collecte qui est propre.
Pour la conversion des âmes égarées.
Saint Antonin. — Jour de mort : 2 mai 1459. — Tombeau : à Florence, dans l’église Saint-Marc. Image : on le représente en évêque avec une balance à la main. Vie : Le saint naquit en 1389 ; il entra, à 16 ans, dans l’Ordre des Dominicains et y mena une vie de pénitence austère : « Il déclara une guerre éternelle à la paresse ; après un bref somme, il était le premier à Matines. Après la récitation des Matines, il passait le reste de la nuit dans la prière ou la lecture spirituelle et la composition d’ouvrages. Quand, en raison de son surmenage, il ne pouvait vaincre le sommeil, il s’appuyait quelques instants à la muraille et reprenait son travail avec une nouvelle ardeur. Il observait la règle de son Ordre avec la plus grande conscience. Jamais, sauf en cas de maladie grave, il ne mangea de viande. Sa couche était le sol ou bien quelques planches. Il porta continuellement un dur cilice. Souvent, il porta une ceinture de fer appliquée directement sur le corps. Il garda sans souillure sa pureté virginale pendant toute sa vie (Bréviaire). Il devint plus tard archevêque de Florence (1446-1459). En véritable Dominicain, il prêchait avec un succès merveilleux. C’était un directeur d’âmes expérimenté. On le surnommait « Antonin le conseiller ». Devenu évêque, il continua de vivre comme un pauvre moine, humble, simple, accessible à tous, impartial pour tous, franc et ferme contre les vices des grands. La messe est du commun des confesseurs (Statuit).