Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique :
Le commun des Confesseurs non Pontife (c’est-à-dire tous les saints hommes qui ne furent pas évêques, qu’ils soient fidèles laïcs ou prêtres) comprend deux formulaires de messe ; la première est la messe type des confesseurs ; nous la nommerons la messe du “serviteur vigilant”. Tandis que cette messe a un caractère plus positif, la seconde fait ressortir le côté ascétique de la vie chrétienne, le renoncement à soi-même.
La messe du “serviteur vigilant” s’apparente étroitement à la “messe nuptiale” des Vierges ; toutes deux mettent l’accent sur l’attente du retour du Maître comme sur le trait essentiel de la vie chrétienne. Le juste découvre et expose la véritable sagesse ; c’est le titre de notre messe (Intr.). L’image symbolique se trouve dans l’allégorie du serviteur vigilant qui, “les reins ceints et une lampe allumée à la main, attend le retour de son Maître”. Telle fut la vie de notre saint. Dans la nuit de la vie terrestre, il se tenait toujours prêt à partir, et la lumière de son amour pour Dieu brillait d’un éclat ininterrompu ; sa vie fut une attente du retour de son Maître. A l’heure de la mort le Maître a “frappé”, et le saint lui a “aussitôt ouvert” ; “le Maître l’a trouvé veillant”, il l’a accueilli au banquet céleste et l’a “servi” de ses propres mains. Aujourd’hui, à la messe, nous n’évoquons pas seulement le jour dans lequel le Maître est revenu pour notre saint ; sa glorification est rendue présente dans l’Eucharistie et, unis au saint, nous pouvons prendre part à la rencontre du Maître à son retour. L’Evangile parle aussi de nous. Au Saint-Sacrifice et à la communion, ceci est mystérieusement vrai : le Maître frappe ; nous lui ouvrons ; il nous invite au banquet des noces ; “transiens ministrabit” — “en passant il nous sert”, c’est la plus belle expression de l’Eucharistie ; en passant, par opposition à “l’éternelle jouissance de sa Divinité” au ciel. Notre devoir est de “veiller” avec le saint, les reins ceints et la lumière en main. Alors, dès maintenant nous participons déjà à l’empire sur tous ses biens. Ici encore, l’on voit le sens profond de la Communion, quand, au moment de la réception de l’Eucharistie, on récite l’antienne : “Quand le Maître vient.”
Les autres parties de la messe ne réclament aucune explication particulière. A l’Introït, on remarque que le premier verset du psaume suppose le psaume tout entier (ce verset n’a justement aucun rapport avec la fête). La leçon présente le portrait de “l’homme fort” qui, en présence du monde, demeure incorruptible ; l’ecclesia sanctorum, que nous sommes, célèbre maintenant ses bonnes œuvres. Le saint “fleurit comme le palmier”, et “comme le cèdre il croît” en nous, qui, au Saint-Sacrifice, lui sommes unis mystiquement (Grad.). La souffrance ne lui a pas été épargnée pendant sa vie ; c’est pourquoi il a reçu à sa mort et, maintenant encore, au Saint-Sacrifice, la “ couronne de vie et de paix ” (Allel.) .
Pour un Confesseur non Évêque | |
Ant. ad Introitum. Ps. 36, 30-31. | Introït |
Os iusti meditábitur sapiéntiam, et lingua eius loquétur iudícium : lex Dei eius in corde ipsíus. (T.P. Allelúia, allelúia.) | La bouche du juste méditera la sagesse et sa langue proférera l’équité ; la loi de son Dieu est dans son cœur. (T.P. Alléluia, alléluia.) |
Ps. Ibid., 1. | |
Noli æmulári in malignántibus : neque zeláveris faciéntes iniquitátem. | Ne porte pas envie au méchant et ne sois pas jaloux de ceux qui commettent l’iniquité. |
V/.Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Deus, qui nos beáti N. Confessóris tui ánnua solemnitáte lætíficas : concéde propítius ; ut, cuius natalítia cólimus, étiam actiónes imitémur. Per Dóminum. | O Dieu qui nous réjouissez par la solennité annuelle du bienheureux N., votre Confesseur : faites, dans votre bonté, qu’honorant sa naissance au ciel, nous imitions aussi les actions de sa vie. |
Léctio libri Sapiéntiæ. | Lecture du livre de la Sagesse. |
Eccli. 31, 8-11. | |
Beátus vir, qui invéntus est sine mácula, et qui post au-rum non ábiit, nec sperávit in pecúnia et thesáuris. Quis est hic, et laudábimus eum ? fecit enim mirabília in vita sua. Qui probátus est in illo, et perféctus est, erit illi glória ætérna : qui potuit tránsgredi, et non est transgréssus : fácere mala, et non fecit : ídeo stabilíta sunt bona illíus in Dómino, et eleemósynis illíus enarrábit omnis ecclésia sanctórum. | Heureux l’homme qui a été trouvé sans tache, qui n’a pas couru après l’or, et qui n’a pas mis son espérance dans l’argent et dans les trésors. Qui est-il ? Et nous le louerons, car il a fait des choses merveilleuses durant sa vie. Il a été éprouvé par l’or et trouvé parfait, il aura une gloire éternelle ; il a pu violer la loi, et il ne l’a point violée ; il a pu faire le mal, et il ne l’a pas fait. C’est pourquoi ses biens ont été affermis dans le Seigneur, et toute l’assemblée des saints publiera ses aumônes. |
Graduale. Ps. 91, 13 et 14. | Graduel |
Iustus ut palma florébit : sicut cedrus Líbani multiplicábitur in domo Dómini. | Le juste fleurira comme le palmier et il se multipliera comme le cèdre du Liban dans la maison du Seigneur. |
V/. Ibid., 3. Ad annuntiándum mane misericórdiam tuam, et veritátem tuam per noctem. | V/. Pour annoncer le matin votre miséricorde et votre vérité durant la nuit. |
Allelúia, allelúia. V/. Iac. 1, 12. Beátus vir, qui suffert tentatiónem : quóniam, cum probátus fúerit, accípiet corónam vitæ. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. Heureux l’homme qui souffre patiemment l’épreuve, car lorsqu’il aura été éprouvé, il recevra la couronne de vie. Alléluia. |
Post Septuagesimam, ommissis Allelúia et versu sequenti, dicitur | Après la Septuagésime, on omet l’Alléluia et son verset et on dit : |
Tractus. Ps. 111, 1-3. | Trait |
Beátus vir, qui timet Dóminum : in mandátis eius cupit nimis. | Heureux l’homme qui craint le Seigneur et qui met ses délices dans ses commandements. |
V/. Potens in terra erit semen eius : generátio rectórum benedicétur | V/. Sa race sera puissante sur la terre ; la postérité des justes sera bénie. |
V/. Glória et divítiæ in domo eius : et iustítia eius manet in sǽculum sǽculi. | V/. La gloire et les richesses sont dans sa maison, et sa justice demeure dans tous les siècles. |
Tempore paschali omittitur graduale, et eius loco dicitur : | Au Temps pascal, on omet le graduel et à sa place on dit : |
Allelúia, allelúia. V/. Iac. 1, 12. Beátus vir, qui suffert tentatiónem : quóniam, cum probátus fúerit, accípiet corónam vitæ. | Allelúia, allelúia. V/. Heureux l’homme qui souffre patiemment l’épreuve, car lorsqu’il aura été éprouvé, il recevra la couronne de vie. |
Allelúia. V/. Eccli. 45, 9. Amávit eum Dóminus et ornávit eum : stolam glóriæ índuit eum. Allelúia. | Allelúia. V/. Le Seigneur l’a aimé et l’a orné. Il l’a revêtu d’une robe de gloire. Alléluia. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Lucam. | Lecture du Saint Evangile selon saint Luc. |
Luc. 12, 35-40. | |
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Sint lumbi vestri præcíncti, et lucernæ ardéntes in mánibus vestris, et vos símiles homínibus exspectántibus dóminum suum, quando revertátur a núptiis : ut, cum vénerit et pulsáverit, conféstim apériant ei. Beáti servi illi, quos, cum vénerit dóminus, invénerit vigilántes : amen, dico vobis, quod præcínget se, et fáciet illos discúmbere, et tránsiens ministrábit illis. Et si vénerit in secúnda vigília, et si in tértia vigília vénerit, et ita invénerit, beáti sunt servi illi. Hoc autem scitóte, quóniam, si sciret paterfamílias, qua hora fur veníret, vigiláret útique, et non síneret pérfodi domum suam. Et vos estóte paráti, quia, qua hora non putátis, Fílius hóminis véniet. | En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Que vos reins soient ceints, et les lampes allumées dans vos mains. Et vous, soyez semblables à des hommes qui attendent que leur maître revienne des noces, afin que, lorsqu’il arrivera et frappera, ils lui ouvrent aussitôt. Heureux ces serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera veillant ; en vérité, je vous le dis, il se ceindra, les fera asseoir à table, et passant devant eux, il les servira. Et, s’il vient à la seconde veille, s’il vient à la troisième veille, et qu’il les trouve en cet état, heureux sont ces serviteurs ! Or, sachez que, si le père de famille savait à quelle heure le voleur doit venir, il veillerait certainernent, et ne laisserait pas percer sa maison. Vous aussi, soyez prêts ; car, à l’heure que vous ne pensez pas, le Fils de l’homme viendra. |
Ant. ad Offertorium. Ps. 88, 25. | Offertoire |
Véritas mea et misericórdia mea cum ipso : et in nómine meo exaltábitur cornu eius. (T.P. Allelúia.) | Ma vérité et ma miséricorde seront avec lui et par mon nom s’élèvera sa puissance. (T.P. Alléluia.) |
Secreta. | Secrète |
Laudis tibi, Dómine, hóstias immolámus in tuórum commemoratióne Sanctórum : quibus nos et præséntibus éxui malis confídimus et futúris. Per Dóminum. | Nous vous immolons, Seigneur, une hostie de louange en mémoire de vos saints en qui nous avons confiance pour obtenir de triompher des maux de la vie présente et d’échapper aux maux de la vie future. |
Ant. ad Communionem. Matth. 24,46-47. | Communion |
Beátus servus, quem, cum vénerit dóminus, invénerit vigilántem : amen, dico vobis, super ómnia bona sua constítuet eum. (T.P. Allelúia.) | Heureux le serviteur que le maître, à son arrivée, trouvera veillant ; en vérité, je vous le dis, il l’établira sur tous ses biens. (T.P. Alléluia.) |
Postcommunio. | Postcommunion |
Refécti cibo potúque cælésti, Deus noster, te súpplices exorámus : ut, in cuius hæc commemoratióne percépimus, eius muniámur et précibus. Per Dóminum. | Nourris par un aliment et un breuvage célestes, nous vous prions et supplions, ô notre Dieu, de faire que nous soit assuré le secours des prières de celui en la fête de qui nous les avons reçus. |