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23/08 Vigile de St Barthélémy, apôtre

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Sommaire

  Textes de la Messe  
  Office  
  Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique  

Avant sa suppression en 1955, la Vigile de St Barthélemy était déjà réduite à une commémoraison depuis que la fête de St Philippe Beniti avait été élevée au rang de double.

Textes de la Messe

eodem die 23 augusti
ce-même 23 août
In Vigilia S. Bartholomæi
Vigile de St Barthélemy
Ap.
Apôtre
ante 1955 : commemoratio
avant 1955 : commemoratio
Missa Ego autem, de Communi in Vigiliis Apostolorum.Messe Ego autem, du Commun des Vigiles des Apôtres.

Office

Leçons des Matines avant 1960.

Aux Matines de St Philippe Beniti avant 1955, on commémorait la vigile par la neuvième leçon, prise de la 3ème leçon du commun de la Vigile d’un Apôtre, nous donnons ici les trois leçons du commun

Lectio i1ère leçon
Léctio sancti Evangélii secundum Ioánnem.Lecture du saint Évangile selon saint Jean.
Cap. 15, 12-16.
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Hoc est præcéptum meum, ut diligátis ínvicem, sicut diléxi vos. Et réliqua.En ce temps-là : Jésus dit à ses disciples : Ceci est mon commandement : que vous vous aimiez les uns les autres, comme je vous ai aimés. Et le reste.
Homilía sancti Gregórii Papæ.Homélie de saint Grégoire, Pape.
Homilía 27 in Evangelia
Cum cuncta sacra elóquia Domínicis plena sint præcéptis, quid est quod de dilectióne, quasi de singulári mandáto, Dóminus dicit : Hoc est præcéptum meum, ut diligátis ínvicem ; nisi quia omne mandátum de sola dilectióne est, et ómnia unum præcéptum sunt ? Quia quidquid præcípitur, in sola caritáte solidátur. Ut enim multi árboris rami ex una radíce pródeunt ; sic multæ virtútes ex una caritáte generántur. Nec habet áliquid viriditátis ramus boni óperis, si non manet in radíce caritátis.Toutes les paroles du divin Maître renferment des préceptes ; pourquoi donc dit-il de la charité, comme d’un commandement unique : « C’est mon commandement que vous vous aimiez les uns les autres » ? Pourquoi ? Sinon parce que tout commandement se rapporte à l’amour, et que tous les préceptes n’en font qu’un, n’ayant tous pour fondement que la seule charité. De même, en effet, que les nombreux rameaux d’un arbre proviennent d’une seule racine, ainsi toutes les vertus procèdent de la seule charité. Le rameau de la bonne œuvre n’a de vie et de verdeur que s’il demeure uni à la racine de la charité.
Responsoria de Feria, ut in Proprio de Tempore.Les Répons de la Férie comme au propre du Temps.
Lectio ii2e leçon
Præcépta ergo Domínica et multa sunt, et unum : multa per diversitátem óperis, unum in radíce dilectiónis. Quáliter autem ista diléctio tenénda sit, ipse insínuat, qui, in plerísque Scriptúræ suæ senténtiis, et amícos iubet díligi in se, et inimícos propter se. Ille enim veráciter caritátem habet, qui et amícum díligit in Deo, et inimícum díligit propter Deum. Nam sunt nonnúlli qui díligunt próximos, sed per afféctum cognatiónis et carnis ; quibus tamen, in hac dilectióne, sacra elóquia non contradícunt. Sed áliud est quod sponte impénditur natúræ, áliud quod præcéptis Domínicis ex caritáte debétur obediéntiæ.Il y a donc plusieurs préceptes du Seigneur et il n’y en a qu’un ; il y en a plusieurs, quant à la diversité des actes commandés ; il n’y en a qu’un quant à la racine, qui est la charité. Comment il faut pratiquer cette charité, notre Seigneur nous le fait entendre en nous ordonnant, presque à chaque page de ses saintes Écritures, d’aimer nos amis en Lui et nos ennemis pour Lui. Celui-là, en effet, a vraiment la charité qui aime son ami en Dieu et son ennemi pour Dieu. Il s’en rencontre plusieurs qui aiment leurs proches ; mais d’une affection toute naturelle, affection néanmoins que la loi de Dieu ne condamne point. Mais il y a une différence entre ce qu’on accorde spontanément à la nature et ce que l’on fait par amour de l’obéissance due aux divins préceptes du Seigneur.
Lectio iii3e leçon
Hi nimírum et próximum díligunt, et tamen illa sublímia dilectiónis prǽmia non assequúntur ; quia amórem suum non spiritáliter, sed carnáliter impéndunt. Proínde cum Dóminus díceret : Hoc est præcéptum meum, ut diligátis ínvicem ; prótinus áddidit : Sicut diléxi vos. Ac si apérte dicat : Ad hoc amáte, ad quod amávi vos. Qua in re, fratres caríssimi, solérter intuéndum est, quod antíquus hostis, dum mentem nostram ad rerum temporálium dilectiónem trahit, infirmiórem contra nos próximum éxcitat, qui ea ipsa, quæ dilígimus auférre moliátur.Ceux dont nous parlons aiment certainement leur prochain et toutefois ils n’obtiennent pas les sublimes récompenses promises à la charité, parce que leur amour n’a rien de spirituel : ce n’est qu’un amour charnel. Aussi le Seigneur après avoir dit : « C’est mon commandement que vous vous aimiez les uns les autres » ajoute aussitôt : « comme je vous ai aimés ». Ce qui revient à dire : aimez par le motif même qui m’a porté à vous aimer. Il faut en ceci, mes bien-aimés frères, observer attentivement que l’antique ennemi du genre humain, quand il attire notre âme à l’amour des choses temporelles, se sert contre nous de ce qu’il y a de plus faible parmi les créatures et s’efforce de nous ravir le bien même que nous aimons.

Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Comme les autres apôtres, Nathanaël ou Barthélémy, vrai Israélite, franc et sans duplicité, à ce point qu’il mérita l’éloge du Sauveur, a l’honneur d’une solennité vigiliale, déjà recensée dans le Martyrologe Hiéronymien. La messe est du commun (Ego autem), mais à Rome la célébration de cette vigile est d’introduction tardive.

Dom Pius Parsch, Le guide dans l’année liturgique

La vigile. — Nous nous préparons à la fête de demain. La messe est celle du commun (Ego autem). Conformément à la pensée de l’Église, étudions de près l’Évangile. Pensée très ancienne, semble-t-il, puisque c’est à l’Évangile que la liturgie emprunte les antiennes des premières Vêpres et de Laudes (premier et troisième nocturne de l’ancienne vigile). Le passage est extrait du Discours après la Cène où le Seigneur manifeste aux siens le plus profond et le plus intime de son Cœur. Nous découvrons quatre pensées bien distinctes dans les lignes qui nous occupent plus spécialement ici : le précepte de l’amour du prochain, l’amitié de Jésus pour nous, une exhortation, et une prière. Cet Évangile est une leçon que nous donne le Sauveur en montrant à la fois comment saint Barthélemy en a lui-même fidèlement suivi tous les points.

a) Le grand précepte de la charité — « ceci est mon commandement », proclame-t-il avec insistance — est le premier signe distinctif du disciple du Christ. Grave obligation ; toute la mesure et l’étendue de notre amour du prochain doit être celle de l’amour du Christ pour nous, du Christ qui nous a aimés jusqu’à la mort. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » ; ces mots ont une résonance plus profonde à la messe ; plus que des mots, ils y deviennent un fait et une réalité, et c’est pourquoi aussi nous devrions être embrasés de charité fraternelle pendant le Saint-Sacrifice. Mais le Seigneur nous rappelle en même temps l’exemple de son Apôtre dont la brûlante charité a été scellée par le martyre ; il est mort pour ses amis ; c’est en faveur du corps entier de l’Église qu’il a souffert, pour vous et pour moi ; par le sacrifice de la messe nous recevons, aujourd’hui et demain, le fruit de son amour, de son amour jusqu’à la mort.

b) « Vous êtes mes amis ! » Quelle consolante parole ! Le chrétien n’est plus un esclave comme autrefois le juif, mais l’ami du Christ qui nous a tout confié. Nous sommes de la famille, nous sommes des amis du Sauveur. Le Christ entretenait la plus étroite amitié avec ses Apôtres (le Commun des Apôtres est plein de cette pensée). Or, saint Paul nous affirme aussi que nous ne sommes pas « des étrangers, ni des hôtes de passage, mais des concitoyens des saints et des membres de la famille de Dieu », précisément parce que nous sommes « édifiés sur le fondement des Apôtres ». Combien notre vie de foi serait plus intime et plus profonde si nous conservions toujours le vif sentiment de cette grande vérité !

c) « Je vous ai choisis pour que vous portiez du fruit ». Comprenons donc notre foi qui vient moins des ; hommes que de Dieu. Ayons profondément conscience de notre vocation, et alors, si nous gardons l’humilité, la force et la confiance en l’efficacité de la grâce ne nous feront jamais défaut. Considérons les Apôtres ; ils étaient des ignorants et des faibles, absolument impropres à devenir les fondateurs et les colonnes de l’Église universelle. Le Christ les a appelés, il leur a donné la force d’exécuter leur grande tâche, « de porter du fruit, et du fruit qui demeure ». Voilà une pensée qui réconforte !

d) Enfin le Seigneur parle de la prière faite en son nom ; aujourd’hui encore, nous en éprouvons, à la messe, la bienfaisante efficacité.