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05/12 St Sabbas, abbé

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Sommaire

  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  
  La Messe  

Fondateur du monastère de la Grande Laure à Jérusalem, mort en 532. Culte introduit au VIIème siècle à Rome par les moines d’ordre qu’il avait fondé, chassés par les musulmans : ils s’établirent sur l’Aventin et édifièrent un monastère (Cella Nova) dont l’église fut consacrée à St Sabbas. Sa fête fut ensuite introduite au calendrier au XIIème siècle.

La secrète et la postcommunion du Commun des Abbés,Os iusti, sont modifiées pour éviter l’allitération latine : « Sabbas, abbas », Sabbas, abbé.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

L’Église Romaine se borne aujourd’hui à l’Office de la Férié ; mais elle y joint la Commémoration de saint Sabbas, Abbé de la fameuse Laure de Palestine, qui subsiste encore aujourd’hui sous son nom. Ce Saint, qui mourut en 533, est le seul personnage de l’Ordre monastique dont l’Église fasse mention en ses Offices dans tout le cours de l’Avent ; on pourrait même dire que parmi les simples Confesseurs, saint Sabbas est le seul dont on lise le nom au Calendrier liturgique en cette partie de l’année, puisque le glorieux titre d’Apôtre des Indes semble mettre saint François Xavier dans une classe à part. Nous devons voir en ceci l’intention de la divine Providence qui, pour produire une plus salutaire impression sur le peuple chrétien, s’est appliquée à choisir, d’une manière caractéristique, les Saints qui devaient être proposés à notre imitation dans ces jours de préparation à la venue du Sauveur. Nous y trouvons des Apôtres, des Pontifes, des Docteurs, des Vierges, glorieux cortège du Christ Dieu, Roi et Époux ; la simple Confession n’y est représentée que par un seul homme , par l’Anachorète et Cénobite Sabbas, personnage qui, du moins, par sa profession monastique, se rattache à Élie et aux autres solitaires de l’ancienne Alliance, dont la chaîne mystique vient aboutir à Jean le Précurseur. Honorons donc ce grand Abbé, pour lequel l’Église grecque professe une vénération filiale, et sous l’invocation duquel Rome a place une de ses Églises ; et appuyons-nous de son suffrage auprès de Dieu.

Glorieux Sabbas, nomme de désirs, qui, dans l’attente de Celui qui a dit à ses serviteurs de veiller jusqu’à sa venue, vous êtes retiré au désert, de peur que les bruits du monde ne vinssent vous distraire de vos espérances, ayez pitié de nous qui, au milieu du siècle et livrés à toutes ses préoccupations, avons cependant reçu, comme vous, l’avertissement de nous tenir prêts pour l’arrivée de Celui que vous aimiez comme Sauveur, et que vous craigniez comme Juge. Priez, afin que soyons dignes d’aller au-devant de lui, quand il va paraître. Souvenez-vous aussi de l’État monastique, dont vous êtes l’un des principaux ornements ; relevez ses ruines au milieu de nous suscitez des hommes de prière et de foi comme aux anciens jours ; que votre esprit se repose sur eux, et qu’ainsi l’Église, veuve d’une partie de sa gloire, la recouvre par votre intercession.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Saint Sabbas, abbé.
Station au monastère de Cella Nova.

Le culte de ce célèbre fondateur de la laure palestinienne qui porte encore son nom (+ 532) fut introduit à Rome au VIIe siècle, par quelques-uns de ses moines qui vinrent se réfugier dans la Ville éternelle après que les Arabes se furent rendus maîtres de Jérusalem. Sous le nom de Cella Nova ces moines érigèrent donc un monastère sur le petit Aventin, là où, autrefois, Silvie, mère de saint Grégoire le Grand, avait consolé par les exercices de l’ascèse les dernières années de son veuvage. C’est ainsi que le culte de saint Sabbas pénétra dans la liturgie romaine, jusqu’à devenir très célèbre au moyen âge.

En effet, quand, au Xe siècle, l’abbaye de Saint-Sabbas fut au nombre des plus puissantes et des plus fameuses de la Ville, le nom de son Saint Titulaire fut inscrit jusque dans les brèves laudes ou litanies qu’on avait l’habitude de réciter dans les occasions les plus solennelles, c’est-à-dire quand le Souverain Pontife célébrait le divin Sacrifice et était couronné du regnum.

Il y a quelques années, des fouilles pratiquées dans la basilique aventine de Saint-Sabbas ont mis au jour l’abside de l’église primitive, plusieurs peintures d’inspiration biblique, bon nombre de tombeaux rappelant les premiers habitants grecs du sanctuaire, ceux précisément chez qui trouva au VIIe siècle une gracieuse hospitalité l’évêque saint Grégoire d’Agrigente comme nous le narre son contemporain Léonce.

En Occident, la dévotion envers saint Sabbas demeura à peu près localisée à Rome ; les latins n’ont jamais attribué beaucoup d’importance à cette grande figure du monachisme, à qui pourtant les Orientaux donnent les titres de « plein de l’Esprit de Dieu, le sanctifié, l’habitant de la Cité sainte, l’étoile du désert, le patriarche des moines ». Sa vie, riche en mérites et en œuvres insignes pour la paix de l’Église, alors déchirée par les hérésies, fut écrite par Cyrille de Scythopolis.

La messe de saint Sabbas est commune à tous les saints abbés, Os iusti.

Saint Sabbas se distingua par un grand amour de l’orthodoxie et un grand zèle pour faire accepter par toutes les églises les définitions dogmatiques du concile de Chalcédoine.

La première condition pour faire de sérieux progrès dans la voie de la sainteté, c’est de professer une parfaite orthodoxie, et le moyen le plus sûr pour éviter les écueils qu’on rencontre facilement sur le chemin du paradis, c’est ce que saint Ignace définissait dans ses exercices : Sentire cum Ecclesia, c’est-à-dire être pénétré du même esprit qui anime l’Église catholique.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Ce n’est pas une fête proprement dite, on fait simplement mémoire du saint à la messe de l’Avent.

Jour de mort : 5 décembre 532. Tombeau : à Venise. A Rome, une antique église lui est dédiée sur l’Aventin, elle appartient au Collège Germanique. Image : On le représente en Abbé, avec une pomme à la main. Ayant été un jour tenté de manger une pomme, en dehors des repas de règle, il fit vœu de ne plus manger de pommes. Sa vie : Le martyrologe dit : « A Mutala en Cappadoce, saint Sabbas abbé ; en Palestine, il fut, par la sainteté de sa vie, d’une grande édification, il combattit sans relâche pour la foi orthodoxe contre les adversaires du concile de Chalcédoine. »

A Jérusalem il bâtit un célèbre « Laura » (c’est ainsi que les orientaux appellent les monastères) et ce monastère porta son nom. Quand, plus tard, les Arabes s’emparèrent de la ville, les moines s’enfuirent à Rome et y construisirent un monastère. C’est ainsi que le culte de Saint-Sabbas se répandit à Rome. Dans l’Église d’Orient le saint est très honoré. On le désigne par ces titres : « Le porteur de Dieu, le saint, l’habitant de la ville sainte, l’étoile du désert, le patriarche des moines. » Sa vie a été écrite par saint Cyrille de Scythopolis.

Pratique : Durant l’Avent, spécialement, nous devons nous imposer de petites mortifications, c’en sera une de ne rien manger entre les repas. En nous dominant ainsi, nous fortifions notre volonté et nous nous préparons à surmonter les grandes tentations. Quand on célèbre la messe de Saint-Sabbas, on prend la messe du commun des Abbés Os iusti.

La Messe

die 5 decembris
le 5 décembre
SANCTI SABBAS
SAINT SABBAS
Abbatis
Abbé
Commemoratio
Commémoraison
Missa Os iusti, de Communi Abbatum, cum orationibus ut infra :Messe Os iusti, du Commun des Abbés, avec les oraisons ci-dessous :
Oratio.Collecte
Intercéssio nos, quǽsumus, Dómine, beáti Sabbæ Abbátis comméndet : ut, quod nostris méritis non valémus, eius patrocínio assequámur. Per Dóminum nostrum.Que l’intercession du bienheureux Abbé Sabbas, nous recommande, s’il vous plaît, auprès de vous, Seigneur, afin que nous obtenions, par son patronage, ce que nous ne pouvons attendre de nos mérites.
Et fit Commemoratio Feriæ.Et on fait mémoire de la Férie de l’Avent.
SecretaSecrète
Sacris altáribus, Dómine, hóstias superpósitas sanctus Sabbas, quǽsumus, in salútem nobis proveníre depóscat. Per Dóminum.Nous vous en supplions, Seigneur, que Saint Sabbas nous obtienne que les offrandes déposées sur vos sacrés autels nous soient utiles pour notre salut.
Et fit Commemoratio Feriæ.Et on fait mémoire de la Férie de l’Avent.
Præfatio communis. Préface Commune .
In aliquibus diœcesibus et in Gallis, præfatio de Adventu.Dans quelques diocèses et en France, Préface de l’Avent .
PostcommunioPostcommunion
Prótegat nos, Dómine, cum tui perceptióne sacraménti beátus Sabbas, pro nobis intercedéndo : ut et conversatiónis eius experiámur insígnia, et intercessiónis percipiámus suffrágia. Per Dóminum nostrum.O Seigneur, que le bienheureux Sabbas nous protège, en intercédant pour nous en ce moment où nous avons reçu votre sacrement, afin que nous imitions les remarquables exemples de sa vie et que nous recevions les fruits de son intercession.
Et fit Commemoratio Feriæ.Et on fait mémoire de la Férie de l’Avent.