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26/04 Sts Clet et Marcellin, papes et martyrs

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Sommaire

  Messe après 1942  
  Messe avant 1942  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  

Le Liber Pontificalis indique le 26 avril comme jour martyr de Clet, il est repris en cela par les martyrologes du IXe siècle. Malgré son inscription au Canon de la Messe, sa fête n’eut pas de grande diffusion avant son inscription dans les calendriers des basiliques romaines au XIIe siècle.

Le même jour, au Latran, on célébrait la mémoire de saint Marcellin. Le Liber Pontificalis indique aussi le 26 avril comme jour de sa déposition. Comme pour saint Clet, la réception de la fête fut tardive.

Le catalogue libérien contenu dans le Chronographe de 354 dédouble Clet et Anaclet (le 6 ou 13 juillet), chacun comme pape et martyr. C’est l’usage qui prévalut jusqu’en 1960 où Jean XXIII supprima la fête de juillet consacrée à Saint Anaclet.

Missa post 1942

Messe après 1942

die 26 aprilis
le 26 avril
Ss. CLETI et MARCELLINI
Sts CLET et MARCELLIN
Summ. Pontificum et Mm.
Souverains Pontifes et Martyrs
III classis (ante CR 1960 : semiduplex)
IIIème classe (avant 1960 : semidouble)
Missa Si díligis me, de Communi Summorum Pontificum.Messe Si díligis me, du Commun des Souverains Pontifes.
Oratio C 1Collecte C 1
Gregem tuum, Pastor ætérne, placátus inténde : et, per beátos Cletum et Marcellínum, Mártyres tuos atque Summos Pontífices, perpétua protectióne custódi ; quem totíus Ecclésiæ præstitísti esse pastórem. Per Dóminum nostrum.Pasteur éternel de l’Église, regardez avec bienveillance votre troupeau, protégez-le et gardez-le toujours. Nous vous le demandons par les bienheureux Papes Clet et Marcellin, vos Martyrs, que vous avez placé comme berger à la tête de l’Église.
Secreta C 1Secrète C 1
Oblátis munéribus, quǽsumus, Dómine, Ecclésiam tuam benígnus illúmina : ut, et gregis tui profíciat ubique succéssus, et grati fiant nómini tuo, te gubernánte, pastóres. Per Dóminum.Grâce à l’offrande de ces presents, accordez Seigneur, la lumière à votre Église ; faites prospérer partout votre troupeau, et daignez diriger ses pasteurs pour qu’ils vous soient agréables.
Postcommunio C 1Postcommunion C 1
Refectióne sancta enutrítam gubérna, quǽsumus, Dómine, tuam placátus Ecclésiam : ut, poténti moderatióne dirécta, et increménta libertátis accípiat et in religiónis integritáte persístat. Per Dóminum nostrum.Seigneur, dirigez avec amour votre Église qui vient de se nourrir à cette table sainte, pour que, sous votre conduite toute-puissante, elle voie grandir sa liberté, et garde la religion dans toute sa pureté.
Missa ante 1942

Messe avant 1942

die 26 aprilis
le 26 avril
Ss. CLETI et MARCELLINI
Sts CLET et MARCELLIN
Summ. Pontificum et Mm.
Souverains Pontifes et Martyrs
semiduplex
semidouble
Missa Sancti tui, de Communi Martyrum T.P. 2 loco, præter orationem sequentem :Messe Sancti tui, du Commun des Martyrs au T.P. II, sauf l’oraison suivante :
Oratio.Collecte
Beatórum Mártyrum paritérque Pontíficum Cleti et Marcellíni nos, quǽsumus, Dómine, festa tueántur : et eórum comméndet orátio veneránda. Per Dóminum.Nous vous en prions, Seigneur, faites qu’en célébrant les fêtes de vos bienheureux Martyrs et Pontifes Clet et Marcellin, nous obtenions leur protection, et que leur sainte prière nous serve de recommandation auprès de vous.
Secreta CSecrète C
Adésto, Dómine, supplicatiónibus nostris, quas in Sanctórum tuórum commemoratióne deférimus : ut, qui nostræ iustítiæ fidúciam non habémus, eórum, qui tibi placuérunt, méritis adiuvémur. Per Dóminum.Prêtez attention, Seigneur, aux supplications que nous vous adressons en faisant mémoire de vos saints, afin que nous, qui n’avons point de confiance en notre propre justice, nous soyons aidés par les mérites de ceux qui vous ont plu.
Postcommunio CPostcommunion C
Quǽsumus, Dómine, salutáribus repléti mystériis : ut, quorum sollémnia celebrámus, eórum oratiónibus adiuvémur. Per Dóminum.Rassasiés par la participation à ces mystères de salut, nous vous demandons, Seigneur, d’être aidés grâce aux prières de ceux dont nous célébrons la solennité.
Pro votiva extra Tempus Paschale Missa Intret,de Communi Martyrum I loco, cum Orationibus ut supra.Aux Messes votives en dehors du Temps pascal, Messe Intret, du commun de plusieurs Martyrs I, avec les oraisons ci-dessus.

Office

Leçons des Matines avant 1960

Quatrième leçon. Clet, fils d’Émilien, était de Rome, de la cinquième région et du quartier de Patricius. Il gouverna l’Église sous les empereurs Vespasien et Titus. Conformément au précepte du prince des Apôtres, il ordonna vingt-cinq Prêtres pour la ville de Rome. Il est le premier qui, dans ses lettres, se servit de ces mots : Salut et bénédiction apostolique. Il fit d’excellentes organisations dans l’Église, et l’ayant administrée douze ans, sept mois et deux jours, il reçut la couronne du martyre sous l’empereur Domitien, dans la persécution qui est la seconde après celle de Néron ; il fut enseveli au Vatican, près du corps du bienheureux Pierre.

Cinquième leçon. Marcellin était romain, et gouverna l’Église, de l’an deux cent quatre-vingt-seize à l’an trois cent quatre, pendant la terrible persécution de l’empereur Dioclétien. Il eut à souffrir de nombreuses vexations, par suite de l’injuste sévérité de ceux qui lui reprochaient sa grande indulgence envers les fidèles tombés dans l’idolâtrie, et c’est à cause de cela qu’il fut calomnieusement diffamé, comme ayant offert de l’encens aux idoles. Ce bienheureux Pontife subit la peine capitale pour la confession de la foi avec trois autres Chrétiens : Claudius, Cyrinus et Antoninus. Leurs corps, laissés sans sépulture, devaient en être privés durant trente-six jours, par ordre de l’empereur ; mais le bienheureux Marcel, averti en songe par saint Pierre, prit soin de les inhumer honorablement dans le cimetière de Priscille, sur la voie Salaria ; il était accompagné de Prêtres et de Diacres qui portaient des flambeaux et chantaient des hymnes. Saint Marcellin avait gouverné l’Église pendant sept ans, onze mois et vingt-trois jours, et pendant ce temps, i ! fit au mois de décembre deux ordinations, dans lesquelles il ordonna quatre Prêtres et sacra cinq Évêques pour divers lieux.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Deux astres jumeaux se lèvent aujourd’hui sur le Cycle, à la gloire de Jésus vainqueur de la mort. Pour la seconde fois, ce sont deux Pontifes, et deux Pontifes martyrs. Clet, disciple de Pierre, et son successeur presque immédiat sur la chaire romaine, nous reporte à l’origine de l’Église ; Marcellin a vu les jours de la grande persécution de Dioclétien, à la veille du triomphe de la Croix. Inclinons-nous devant ces deux pères de la chrétienté qui l’ont nourrie de leur sang, et présentons leurs mérites à Jésus qui les a soutenus par sa grâce, et leur a donné la confiance qu’un jour ils auraient part à sa résurrection.

On trouve dans le récit de la vie de saint Marcellin un fait qui a été rejeté comme une fable par de savants critiques, et défendu par d’autres non moins érudits. Il est rapporté que le saint Pape fléchit un moment devant les persécuteurs, et qu’il eut la faiblesse d’offrir de l’encens aux idoles. Plus tard, il aurait réparé sa faute dans une nouvelle et courageuse confession qui lui assura la couronne du martyre. Notre plan ne comporte pas les discussions critiques ; nous ne chercherons donc pas à éclaircir ce point d’histoire ; il nous suffit que tout le monde soit d’accord sur le martyre du saint Pape. A l’époque où furent rédigées les Légendes du Bréviaire, on ne doutait pas de la chute de Marcellin, et elle ne fut point omise au récit de la vie du Pontife ; dans la suite, ce fait a été attaqué par des arguments qui ne manquent pas de force ; l’Église cependant n’a jugé que très tard à propos de modifier la rédaction première, et avec d’autant plus de raison que les faits de cette nature n’intéressent en rien la foi. Il n’est pas besoin, sans doute, d’avertir le lecteur que la chute de Marcellin, si elle a eu lieu, ne compromet en rien l’infaillibilité du Pontife romain. Le Pape ne peut enseigner l’erreur quand il s’adresse à l’Église ; mais il n’est pas impeccable dans sa conduite personnelle.

Priez pour nous, saints Pontifes, et jetez un regard paternel sur l’Église de la terre qui fut si agitée en vos temps, et qui est si loin de jouir du calme en ceux où nous vivons. Le culte des idoles a reparu, et si elles ne sont pas aujourd’hui de pierre ou de métal, la violence de ceux qui les adorent n’est pas moindre que celle dont étaient animés les païens des premiers siècles. Les dieux et les déesses devant lesquels on veut voir le monde entier se prosterner, on les appelle Liberté, Progrès, Civilisation moderne. Pour établir le culte de ces nouvelles divinités, on décrète la persécution contre ceux qui refusent de les adorer, on renverse la constitution chrétienne des États, on altère les principes de l’éducation de l’enfance, on rompt l’équilibre des éléments sociaux, et un grand nombre de fidèles sont entraînés par l’attrait de ces nouveautés funestes. Préservez-nous de cette séduction, bienheureux martyrs ! Ce n’est pas en vainque Jésus a souffert ici-bas et qu’il est ressuscité d’entre les morts. Sa royauté était à ce prix ; mais nul n’échappe à son sceptre souverain. C’est afin de lui obéir que nous ne voulons d’autre Liberté que celle qu’il a fondée par son Évangile, d’autre Progrès que celui qui s’accomplit dans la voie qu’il a tracée, d’autre Civilisation que celle qui résulte de l’accomplissement des devoirs qu’il a établis entre les hommes. C’est lui qui a créé l’humanité, qui en a posé les lois et les conditions ; c’est lui qui l’a rachetée et rétablie sur ses bases. Devant lui seul nous fléchissons le genou ; ne permettez pas, bienheureux martyrs, que jamais nous ayons le malheur de nous abaisser devant les rêves de l’orgueil humain, quand bien même ceux qui les exploitent auraient la force matérielle à leur service.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Au témoignage de saint Irénée, Clet ne ferait qu’un avec Anaclet qui gouverna l’Église après Lin et avant Clément. De sa vie nous ne savons rien, sauf ce que nous dit la notice du Liber Pontificalis : qu’il embellit les tombes des Princes des Apôtres, et qu’il fut enseveli au Vatican. Le fait que Clet fut élevé au suprême pontificat alors que des disciples immédiats de Pierre et de Paul vivaient encore, témoigne de ses grands mérites, prophétisés par son nom même.

Plus obscure est l’histoire du pape Marcellin, sur le compte duquel coururent dès l’antiquité les plus bizarres légendes. Selon quelques écrits apocryphes de l’époque des contestations qui suivirent l’élection du pape Symmaque, il aurait d’abord offert de l’encens aux idoles, puis aurait expié comme Pierre cette apostasie, en affrontant spontanément le martyre.

Dans la liste des depositiones episcoporum son nom, il est vrai, est omis, mais cette absence, qu’il ne faut pas se hâter d’expliquer par une damnatio memoriae, peut simplement être attribuée au copiste du laterculum philocalien. En effet, le pape Marcellin non seulement eut une honorable sépulture au cimetière de Priscille près du martyr Crescention, mais sa tombe était pieusement visitée par les pèlerins, si bien qu’il a le titre de Saint dans le livre De cotis Sanctorum Martyrum. Les mêmes apocryphes qui lui attribuent le martyre attestent indirectement la vénération dont au Ve siècle le pape Marcellin était l’objet à Rome, car, dans l’intérêt de la cause du pape Symmaque, ils cherchent à l’exploiter, en proposant le pontife Marcellin comme un premier exemple de la chute d’un pape et de sa réhabilitation postérieure. Une certaine obscurité sur le compte de Marcellin demeure toujours, mais l’antiquité de son culte est bien démontrée par les itinéraires des Catacombes.

Une congrégation religieuse née sous Célestin III vers 1197 et désormais éteinte depuis plusieurs siècles, se vantait d’avoir été instituée par saint Clet ; ses membres portaient une croix à la main à titre d’insigne. A Rome, ils habitaient près de l’église de Sainte-Marie in Xenodochio ou in Trivio où, jusqu’au siècle dernier, était un autel dédié à saint Clet. Aujourd’hui encore, la place voisine s’appelle dei Crociferi.

Le nom de Clet fait partie de la liste primitive des diptyques épiscopaux romains qu’on récite toujours durant la prière de la grande intercession (Communicantes). Sa fête n’apparaît en ce jour que dans le Calendrier de la basilique vaticane du XIIe siècle ; Marcellin le suit, mais n’entre qu’un siècle plus tard environ dans le Bréviaire de la Curie papale.

La tombe primitive de Marcellin a été retrouvée dans le cimetière de Priscille in cubiculo claro, selon l’expression du Liber Pontificalis, près de celle du martyr Crescention. La crypte est ornée de peintures, parmi lesquelles on voit la scène, très rarement représentée, des trois enfants de Babylone refusant d’adorer la statue d’or de Nabuchodonosor. Les pèlerins y ont tracé de nombreux graffiti.

Marcellin est mentionné aussi dans une inscription gravée sur la balustrade (transenna) de marbre d’une crypte du cimetière de Callixte. Il s’agit d’un cubiculum duplex cum arcisoliis et luminare iussu papae sui Marcellini diaconus iste Severus fecit mansionem in pace quietam sibi suisque.

La messe est celle du Commun des Martyrs au temps pascal : Sancti tui.

La secrète est la suivante : « Accueillez, ô Dieu, les prières que nous vous adressons à l’occasion de la fête de vos saints ; et puisque nous ne pouvons avoir aucune confiance en nos mérites, que nous assistent au moins ceux des saints qui vous furent agréables. ». Pour plaire à Dieu, la prière doit être humble, comme celle du pauvre publicain dans le temple. A l’inverse du pharisien orgueilleux qui mettait toute confiance dans ses mérites et méprisait son prochain, l’humilité chrétienne ne connaît qu’un mépris : celui de soi-même. Elle ne voit chez les autres que les dons de Dieu, et invoque les immenses mérites de la Communion des Saints pour suppléer à ses propres insuffisances spirituelles.

Dieu garde et venge jalousement la réputation de ses serviteurs, conformément à ce qui est écrit au sujet de Joseph : Sapientia... mendaces ostendit qui maculaverunt illum. Ainsi des personnes intéressées ont pu émettre les plus étranges jugements sur le compte de Marcellin ; cependant sa tombe, au cimetière de Priscille, est en vénération de toute antiquité, et l’Église, qui est certainement assistée par le Saint-Esprit, se recommande aujourd’hui à ses pieuses prières en le proposant à la vénération des fidèles.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

L’Église nous crie : « Filles de Jérusalem, venez et voyez les martyrs avec leurs couronnes ; le Seigneur les en a couronnés dans un jour de solennité et de joie, Alléluia, Alléluia. »

Saint Clet — Clet, d’après saint Irénée, est le même que saint Anaclet qui fut pape entre saint Lin et saint Clément (78-90). Il connut encore des disciples de saint Pierre et de saint Paul. Nous savons à son sujet qu’il orna les tombeaux des princes des Apôtres. Il aurait été le premier à se servir dans ses lettres de ces mots : Salut et bénédiction Apostolique. Il reçut la couronne du martyre sous l’empereur Domitien et fut enterré au Vatican près de saint Pierre.

Saint Marcellin gouverna l’Église (260-304) pendant la persécution de Dioclétien. Avec une sage prévoyance, il fit construire dans les catacombes de vastes chambres qui servirent pour la célébration du culte pendant les persécutions. Une de ces chambres dans le cimetière de saint Callixte a été conservée en souvenir du saint pape. On affirmait autrefois (sans doute à tort) que ce pape, au temps de la persécution, avait brûlé de l’encens devant les idoles, mais qu’il avait racheté cette faiblesse par un glorieux martyre. Son tombeau se trouvait dans la catacombe de Priscille où il était très honoré.

Pratique : Saint Marcellin fit construire de vastes chambres pour la célébration du culte liturgique, des salles cachées et souterraines. Cela nous fait penser aux églises provisoires des missions. Transportons-nous par la pensée au milieu de la communauté liturgique dans ces églises de fortune.

La messe (Si diligis). — Messe du commun des Souverains Pontifes, avec les oraisons au pluriel.