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29/07 St Félix, pape, et les Sts Simplice, Faustin et Béatrice, martyrs

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Sommaire

  Textes de la Messe  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  

Le même jour où l’on célèbre maintenant Ste Marthe, l’Église commémore St Félix II qui souffrit la persécution au temps des Ariens (fête au VIe siècle), et les saints Martyrs Simplice et Faustin, mis à mort sous Dioclétien en 303. Leur sœur Béatrice fut arrêtée et étranglée dans sa prison. Le Pape Léon II (682-683) plaça les reliques de ces trois martyrs dans une église élevée à Rome sous leur vocable (fête au VIIe siècle).

Textes de la Messe

eodem die 29 Iulii
ce même 29 juillet
Ss FELICIS, SIMPLICII, FAUSTINI et BEATRICIS
Sts FÉLIX, SIMPLICE, FAUSTIN et BÉATRICE
Martyrum
Martyrs
Commemoratio
Commémoraison
Missa Sapiéntiam,, de Communi plurimorum Martyrum II loco, cum orationibus ut infra :Messe Sapiéntiam,, du Commun de plusieurs Martyrs II, avec les oraisons ci-dessous :
Oratio.Collecte
Præsta, quǽsumus, Dómine : ut, sicut pópulus christiánus Mártyrum tuórum Felícis, Simplícii, Faustíni et Beatrícis temporáli sollemnitáte congáudet, ita perfruátur ætérna ; et, quod votis célebrat, comprehéndat efféctu. Per Dóminum.Faites, nous vous en prions, Seigneur, que comme le peuple chrétien célèbre avec joie dans le temps la solennité de vos saints Martyrs Félix, Simplice, Faustin et Béatrice : ainsi qu’il partage dans l’éternité la joie de leur triomphe ; et, ce qu’il prévient de ses vœux, qu’il l’obtienne un jour en réalité.
SecretaSecrète
Hóstias tibi, Dómine, pro sanctórum Mártyrum tuórum Felícis, Simplícii, Faustíni et Beatrícis commemoratióne deférimus : supplíciter deprecántes ; ut indulgéntiam nobis páriter cónferant et salútem. Per Dóminum nostrum.Nous vous présentons, Seigneur, ces hosties en mémoire de vos saints Martyrs Félix, Simplice, Faustin et Béatrice : en vous priant humblement qu’elles nous obtiennent à la fois le pardon et le salut.
PostcommunioPostcommunion
Præsta, quǽsumus, omnípotens Deus : ut sanctórum Martyrum tuórum Felícis, Simplícii, Faustíni et Beatrícis cæléstibus mýsteriis celebráta sollémnitas, indulgéntiam nobis tuæ propitiatiónis acquírat. Per Dóminum.Faites, nous vous en prions, Seigneur : que la solennité de vos saints Martyrs Félix, Simplice, Faustin et Béatrice, célébrée par vos célestes mystères nous mérite l’indulgence de votre miséricorde.

Office

Simple commémoraison depuis la réforme de St Pie V, les martyrs d’aujourd’hui ne disposent pas de lecture aux Matines, voici leurs antiennes pour les commémoraisons (à Laudes seulement depuis 1960).

Avant 1955 : Aux 1ères Vêpres de Ste Marthe, commémoraison des Sts Félix, Simplice, Faustin et Béatrice, Martyrs.

Ant. Istórum est enim regnum cælórum, qui contempsérunt vitam mundi, et pervenérunt ad prǽmia regni, et lavérunt stolas suas in sánguine Agni. Ant. A ceux-ci le royaume des cieux appartient, qui ont méprisé la vie du monde, qui sont arrivés aux récompenses du royaume éternel et qui ont lavé leurs robes dans le sang de l’Agneau [1].
V/. Lætámini in Dómino et exsultáte, justi. V/. Réjouissez-vous dans le Seigneur et exultez, justes [2].
R/. Et gloriámini, omnes recti corde. R/. Gloire à vous, à vous tous qui êtes droits de cœur.
OratioPrière
Præsta, quǽsumus, Dómine : ut, sicut pópulus christiánus Mártyrum tuórum Felícis, Simplícii, Faustíni et Beatrícis temporáli sollemnitáte congáudet, ita perfruátur ætérna ; et, quod votis célebrat, comprehéndat efféctu. Per Dóminum.Faites, nous vous en prions, Seigneur, que comme le peuple chrétien célèbre avec joie dans le temps la solennité de vos saints Martyrs Félix, Simplice, Faustin et Béatrice : ainsi qu’il partage dans l’éternité la joie de leur triomphe ; et, ce qu’il prévient de ses vœux, qu’il l’obtienne un jour en réalité.

Aux Laudes de Ste Marthe, commémoraison des Sts Félix, Simplice, Faustin et Béatrice, Martyrs.

Ant. Vestri capílli cápitis omnes numeráti sunt : nolíte timére : multis passéribus melióres estis vos. Ant. Les cheveux de votre tête sont tous comptés ; ne craignez point, vous valez plus qu’un grand nombre de passereaux [3].
V/. Exsultábunt Sancti in glória. V/. Les Saints tressailliront d’allégresse dans la gloire [4].
R/. Lætabúntur in cubílibus suis. R/. Ils se réjouiront dans le lieu de leur repos.
Prière comme ci-dessus.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Comme l’Église, faisons mémoire des martyrs Simplicius et Faustinus, que la persécution de Dioclétien moissonna pour le ciel avec leur sœur Viatrice, nommée gracieusement Béatrice après son arrivée aux cieux. La sœur avait eu le temps d’ensevelir ses frères ; après son propre combat, elle fut placée près d’eux par la dernière des célèbres Lucines. L’heure du triomphe n’avait pas sonné encore ; et déjà pourtant, la sépulture de ce groupe illustre sous le bois même de la Dea Dia des Arvales, annonçait la victoire du Christ sur les plus antiques superstitions de la ville aux sept collines. Le saint Pontife Félix, qui tient aussi la palme en cette glorieuse compagnie, souffrit au temps des Ariens.

Bhx cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Saint Félix.
Station sur la voie Aurélia « in basilica domni Felicis ».

En ce jour il y avait à Rome deux stations comportant deux messes différentes, une pour saint Félix, et l’autre pour le groupe des martyrs ensevelis ad sextun Philippi. Quant à saint Félix, on n’a pas encore découvert son cimetière ni sa basilique sépulcrale, située entre la voie Aurélia et la voie de Porto. Bosio releva cette inscription dans le pavement du Titre de Sainte-Cécile :

GAVDIOSA • DE
POSITA • IN • BAS
ILICA • DOMNI
FILICIS
mais nous ignorons le lieu d’où provenait cette épigraphe.

Nous avons déjà touché, le 30 mai, le problème très obscur qui enveloppe encore l’histoire des deux saints du nom de Félix, vénérés par les anciens pèlerins sur la voie Aurélia. Pervernies eadem via ad sanctos pontifices et martyres duos Felices [5], comme le dit l’itinéraire de Salzbourg. Il faut exclure l’identification de l’un des deux saints avec le pape Félix Ier, parce que celui-ci fut enseveli dans la crypte papale de Callixte ; mais il ne semble pourtant pas qu’on puisse absolument rejeter l’hypothèse de ceux qui, dans l’autre Félix, reconnaissent Félix II, lequel fut enterré sur la voie Aurélia ad latus formæ Traianæ, c’est-à-dire près de l’aqueduc de Trajan dont nous avons déjà parlé, à l’occasion du natale des martyrs Processus et Martinien.

Quoi qu’il en soit, il est certain que le saint Félix que nous fêtons aujourd’hui était l’objet à Rome d’un culte très populaire. Saint Grégoire le Grand fit en ce jour, près de sa tombe, la XIIIe de ses Homélies. De plus, les formules du Sacramentaire Grégorien, le 29 juillet, ne regardent que saint Félix.

L’antiphonaire Grégorien contient aujourd’hui deux messes distinctes : l’une en l’honneur de saint Félix, l’autre pour les martyrs Simplice, Faustin et Viatrix.

Nous rapportons d’abord celle de saint Félix, déjà probablement identifié avec Félix II, qui remplaça le pape Libère durant son exil. Il est remarquable que les formules liturgiques actuelles considèrent le Saint comme Confesseur Pontife et non comme Martyr ; cela prouve la priorité de la tradition des Sacramentaires sur la légende, laquelle a fait de Félix une victime de la cruauté de l’empereur arien Constance, allié du pape Libère.

L’introït est le même que celui de saint Silvestre Ier : Sacerdotes ; la première collecte est identique à celle du pape saint Melchiade le 10 décembre, avec le répons-graduel Ecce Sacerdos, déjà indiqué pour saint Damase le lendemain. La lecture évangélique, commentée jadis par saint Grégoire, est celle du commun des Confesseurs : Sint lumbi vestri præcincti, et on la retrouve aussi pour saint Silvestre. L’offertoire : Veritas mea, est commun aux messes des Confesseurs Pontifes, et nous l’avons déjà noté le 20 juin.

La secrète est remarquable. On peut sans doute y reconnaître une allusion à l’orthodoxie du Saint, contre les embûches des Ariens : Hostias tibi, Domine, pro commemoratione sancti Felicis offerimus, quem a tui corporis unitate nulla tentatio separavit [6].

Le verset pour la Communion est tiré de la lecture évangélique du jour, comme pour la fête de saint Silvestre Ier.

Voici la prière après la Communion : Spiritum nobis, Domine, tuæ charitatis infunde ; ut quos uno pane cælesti satiasti, intercedente beato Felice (martyre tuo), tua facias pietate concordes [7]. La doctrine de l’unité catholique est à nouveau évoquée ici, comme pour protester contre les menées des schismatiques de toutes sortes.

Le corps de saint Félix fut, dit-on, retrouvé en 1582 dans l’autel de la basilique des Anargyres, sur la voie sacrée, mais une certaine obscurité subsiste encore autour de sa physionomie historique.

Les saints Simplice, Faustin et Viatrix (ou Béatrice), martyrs.
Station dans le cimetière de Generosa « ad sextum Philippi ».

Simplice et Faustin furent noyés dans le Tibre, sans doute en 303, époque où sévit la grande persécution de Dioclétien. Leur sœur Viatrix et le prêtre Prisque recueillirent leurs cadavres pour les ensevelir ; on étrangla Viatrix dans la prison où on l’avait jetée pour la punir de ce crime. Comme la plus grande partie des cimetières était alors confisquée, les reliques des trois martyrs purent être clandestinement ensevelies dans une petite propriété presque oubliée au sixième mille de la voie de Porto, près du bois désormais abandonné des Fratres Anales et au temple de la déesse Dia.

A côté du sépulcre des trois saints, on érigea, au IVe siècle, une basilique dont De Rossi a illustré les monuments. De l’inscription dédicatoire restent ces mots : Aussi n’est-il pas difficile de la reconstituer :

BEATISSIMIS • MARTYRIBVS • SIMPLICIO • FAVSTINO • VIATRICI • DAMASVS • EPISC • FECIT
L’abside de la basilique communiquait avec la crypte des martyrs au moyen d’une fenestella confessionis ouverte sur la chaire épiscopale comme dans la basilique de Domitille sur la voie Ardéatine. Cette chapelle est ornée de peintures, parmi lesquelles on voit le Christ entre les saints Simplice et Viatrix, à droite, Faustin et Rufinien (un martyr dont nous ne savons rien), à gauche.

En 683, le pape Léon II transporta les reliques des trois martyrs dans l’église de Sainte-Vibiane, d’où elles passèrent ensuite à Sainte-Marie-Majeure. Dans la demeure des chanoines de cette basilique, on conserve encore le sarcophage où le pontife réunit les ossements de Simplice et de Faustin. On y lit cette épigraphe :


MARTYRES • SIMPLICIVS • ET • FAVSTINVS
QVl • PASSI • SVNT • IN • FLVMEN • TIBERE • ET • POSI
TI • SVNT • IN • CIMITERIVM • GENEROSES • SVPER
FILIPPI

La messe qui, maintenant, est commune en outre à saint Félix, est la suivante :

Tous les chants sont pris de celle des martyrs Processus et Martinien, le 2 juillet ; la première lecture est semblable à celle du 9 juin ; l’Évangile est commun à la fête des saints Gervais et Protais le 19 juin.

Les collectes seules sont propres :

Prière. — « Comme, Seigneur, le peuple chrétien fête aujourd’hui ici-bas le natale de vos martyrs (Félix), Simplice, Faustin et Viatrix, accordez-lui de les fêter aussi dans le ciel ; en sorte que ce qui maintenant est un vœu, devienne un jour une réalité ». Ce vœu ne peut pas rester sans effet, parce que Celui qui doit le réaliser est celui-là même qui nous met au cœur cette douce espérance, dont l’Apôtre a écrit : Spes autem non confondit.

Sur les oblations. — « Nous vous offrons, Seigneur, nos oblations en mémoire de vos martyrs (Félix), Simplice, Faustin et Viatrix, vous demandant humblement qu’elles nous obtiennent la miséricorde et le salut éternel ».

Dès les siècles les plus reculés, l’Église eut coutume de solenniser le natale des martyrs par le Sacrifice eucharistique célébré sur leur tombe, et cela pour exprimer cette belle pensée : le Christ-Hostie s’unit à ses membres mystiques et les immole avec lui.

Après la Communion. — « Que le Sacrifice solennel célébré pour la fête de vos saints martyrs (Félix), Simplice, Faustin et Viatrix, nous concilie, Seigneur, votre miséricorde ». Aux martyrs détenus en prison, l’Église primitive reconnaissait le droit d’intercession en faveur de ceux qui, à cause de leurs péchés, avaient été soumis à la pénitence canonique. Combien plus Dieu ne leur confirmera-t-il pas maintenant au ciel ce privilège, après que, par une mort glorieuse, ils ont consommé leur sacrifice ?

[1] Apoc. 7, 14.

[2] Ps. 31, 11.

[3] Matth. 10, 30.

[4] Ps. 149, 5.

[5] Par le même chemin, tu parviendra aux saints pontifes et martyrs les deux Félix.

[6] Nous vous offrons, Seigneur, ces hosties en commémoraison de saint Félix, qu’aucune tentation n’a séparé de l’unité de votre Corps.

[7] Répandez sur nous, Seigneur, l’esprit de votre charité : pour qu’à ceux que vous avez rassasiés d’un pain unique, par l’intercession du bienheureux Félix (votre martyr), vous donniez un seul cœur par votre piété.