Saint François d’Assise reçut les stigmates en 1224 ; la fête des stigmates fut étendue à l’Eglise par le succès du bréviaire franciscain. S. Pie V l’a supprimée en 1568, elle fut rétablie en 1585, ramenée à une simple commémoraison en 1960.
(Leçons des Matines (avant 1960)
Légende de St François par St. Bonaventure, Evêque
Quatrième leçon. François, ce serviteur et ministre vraiment fidèle du Christ, deux ans avant de rendre son âme au ciel, se retira en un lieu élevé appelé mont Alverne, où il commença un jeûne de quarante jours, en l’honneur de saint Michel Archange. Il advint alors, qu’inondé plus abondamment des douceurs spirituelles de la contemplation surnaturelle dont il était habituellement favorisé, et embrasé plus ardemment par la flamme des célestes désirs, il commença à sentir une affluence extraordinaire de tous les dons surnaturels. Alors donc que la séraphique ardeur de ses élans le transportait jusqu’en Dieu, et qu’un vif sentiment de tendre compassion le transformait en Celui qui voulut, par excès d’amour, être crucifié, se trouvant un matin en oraison sur le flanc de la montagne (c’était vers la fête de l’Exaltation de la sainte Croix), l’homme de Dieu vit comme l’apparence d’un Séraphin, ayant six ailes aussi resplendissantes qu’enflammées, descendre du haut du ciel et arriver d’un vol extrêmement rapide à une place de l’air, à sa proximité, où il lui parut non seulement muni d’ailes, mais aussi crucifié, ayant les mains et les pieds étendus et cloués à une croix, et les ailes disposées de chaque côté d’une manière admirable, en sorte qu’il en élevait deux au-dessus de sa tête, en déployait deux autres pour voler, et voilait tout son corps en l’enveloppant des deux dernières. Cette vision étonna grandement François, et répandit en son âme une joie mêlée de douleur ; car, tandis qu’il concevait une extrême allégresse de la vue bienfaisante de l’Ange qui lui apparaissait d’une façon si prodigieuse et si familière, le cruel spectacle du crucifiement lui transperça l’âme d’un glaive de compassion douloureuse.
Cinquième leçon. François savait bien que l’état d’infirmité et de souffrance est incompatible avec l’immortalité d’un esprit séraphique ; mais intérieurement éclairé par celui qui se montrait au dehors, il comprit qu’une vision de ce genre avait été présentée à ses regards pour lui apprendre que c’était l’embrasement du cœur, et non le martyre du corps, qui devait transformer tout entier l’ami de Jésus Christ, en une parfaite ressemblance à ce Jésus crucifié. Disparaissant donc après un entretien secret et familier, la vision laissa François, l’âme enflammée d’une ardeur séraphique et le corps marqué de blessures semblables à celles d’un crucifiement ; comme si, fondue et amollie d’abord par l’action du feu, sa chair avait ensuite reçu l’impression d’un cachet. Aussitôt en effet, à ses mains et à ses pieds, commencèrent à paraître des marques de clous, ayant leurs têtes dans le creux des mains et sur le dessus des pieds, et leurs pointes à l’opposé. En outre, son côté droit présentait une cicatrice rouge, comme s’il eût été transpercé par une lance ; et bien des fois il en coula un sang sacré, qui trempait sa tunique et ses autres vêtements.
Sixième leçon. Devenu donc un nouvel homme, grâce à la distinction glorieuse de ce prodige nouveau et surprenant (puisque, par un privilège singulier dont personne encore n’avait joui avant ce jour, il se trouva marqué, je dirai mieux, orné des sacrés stigmates). François descendit de la montagne, portant avec lui l’image du Crucifié non point tracée d’une main d’artisan sur des tables de pierre ou de bois, mais gravée sur sa propre chair par le doigt du Dieu vivant. Comme il savait très bien « qu’il est bon de tenir caché le secret d’un roi, » cet homme séraphique, conscient de l’œuvre mystérieuse, opérée en lui par le Roi [divin], s’efforçait de dissimuler ces marques sacrées. Mais parce que c’est à Dieu de révéler pour sa gloire les grandes choses qu’il fait, le Seigneur lui-même qui avait secrètement imprimé ces signes, les fit ouvertement découvrir par des miracles, en sorte que, la vertu cachée et merveilleuse des stigmates, devint manifeste par l’éclat des prodiges. Ce fait digne d’admiration, si bien constaté, et exalté par les bulles pontificales avec de grandes louanges et la publication de faveurs spéciales, le Pape Benoît XI voulut qu’on en célébrât l’anniversaire par une solennité que le souverain Pontife Paul V étendit à l’Église universelle, dans le but d’enflammer les cœurs des fidèles, d’amour pour le Christ crucifié.
In Impressione Ss. Stigmatum S. Francisci |
Impression des Sts Stigmates de St François |
Ant. ad Introitum. Gal. 6, 14. | Introït |
Mihi autem absit gloriári, nisi in cruce Dómini nostri Iesu Christi, per quem mihi mundus crucifíxus est, et ego mundo. | Je souhaite de ne jamais me glorifier, sinon dans la croix de notre Seigneur Jésus Christ ; par laquelle le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde. |
Ps. 141, 2. | |
Voce mea ad Dóminum clamávi : voce mea ad Dóminum deprecátus sum. | De ma voix, j’ai crié vers le Seigneur : de ma voix, j’ai supplié le Seigneur. |
V/. Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Dómine Iesu Christe, qui, frigescénte mundo, ad inflammándum corda nostra tui amóris igne, in carne beatíssimi Francísci passiónis tuæ sacra Stígmata renovásti : concéde propítius ; ut eius méritis et précibus crucem iúgiter ferámus, et dignos fructus pœniténtiæ faciámus : Qui vivis. | Seigneur Jésus-Christ, qui, lorsque le monde se refroidissait, avez voulu, pour enflammer nos cœurs du feu de votre amour, renouveler les sacrés stigmates de votre passion dans la chair du bienheureux François, accordez-nous, s’il vous plaît, que, par ses mérites et ses prières, nous portions continuellement la croix, et que nous fassions de dignes fruits de pénitence. |
Léctio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Gálatas. | |
Gal. 6, 14-18. | |
Fratres : Mihi autem absit gloriári, nisi in Cruce Dómini nostri Iesu Christi : per quem mihi mundus crucifíxus est, et ego mundo. In Christo enim Iesu neque circumcísio áliquid valet neque præpútium, sed nova creatúra. Et quicúmque hanc régulam secúti fúerint, pax super per illos et misericórdia, et super Israël Dei. De cetero nemo mihi moléstus sit : ego enim stígmata Dómini Iesu in córpore meo porto. Grátia Dómini nostri Iesu Christi cum spíritu vestro, fratres. Amen. | Mes Frères : Pour moi, à Dieu ne plaise que je me glorifie, si ce n’est dans la Croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde. Car, dans le Christ Jésus, ce n’est pas la circoncision qui sert à quelque chose, ni l’incirconcision, mais la nouvelle créature. Tous ceux qui suivront cette règle, que la paix et la miséricorde soient sur eux, et sur l’Israël de Dieu. Que personne à l’avenir ne me cause de la peine ; car je porte sur mon corps les stigmates du Seigneur Jésus.. Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit, mes frères. Amen. |
Graduale. Ps. 36, 30-31. | Graduel |
Os iusti meditábitur sapiéntiam, et lingua eius loquétur iudícium. | La bouche du juste méditera la sagesse et sa langue proférera l’équité. |
V/. Lex Dei eius in corde ipsíus : et non supplantabúntur gressus eius. | V/. La loi de son Dieu est dans son cœur et on ne le renversera point. |
Allelúia, allelúia. V/. Francíscus pauper et húmilis cælum dives ingréditur, hymnis cæléstibus honorátur. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. François, humble et pauvre entre riche au ciel, acclamé par les hymnes célestes. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Matthǽum. | Lecture du Saint Evangile selon saint Mathieu. |
Matth. 16, 24-27. | |
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Si quis vult post me veníre, ábneget semetípsum, et tollat crucem suam, et sequátur me. Qui enim voluerit ánimam suam salvam fácere, perdet eam : qui autem perdíderit ánimam suam propter me, invéniet eam. Quid enim prodest hómini, si mundum univérsum lucrétur, ánimæ vero suæ detriméntum patiátur ? Aut quam dabit homo commutatiónem pro ánima sua ? Fílius enim hóminis ventúrus est in glória Patris sui cum Angelis suis : et tunc reddet unicuíque secúndum ópera eius. | En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, et qu’il porte sa croix, et qu’il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie, la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi, la trouvera. Que sert à l’homme de gagner le monde entier, s’il perd son âme ? Ou qu’est-ce que l’homme donnera en échange de son âme ? Car le Fils de l’homme viendra dans la gloire de son Père avec ses anges, et alors il rendra à chacun selon ses œuvres. |
Ant. ad Offertorium. Ps. 88, 25. | Offertoire |
Véritas mea et misericórdia mea cum ipso : et in nómine meo exaltábitur cornu eius. | Ma vérité et ma miséricorde seront avec lui et par mon nom s’élèvera sa puissance. |
Secreta | Secrète |
Múnera tibi, Dómine, dicata sanctífica : et, intercedénte beáto Francísco, ab omni nos culpárum labe purífica. Per Dóminum. | Rendez saintes, Seigneur, les offrandes qui vous sont dédiées, et en raison de l’intercession du bienheureux François, purifiez-nous de toute tache du péché. |
Ant. ad Communionem. Luc. 12, 42. | Communion |
Fidélis servus et prudens, quem constítuit dóminus super famíliam suam : ut det illis in témpore trítici mensúram. | Voici le dispensateur fidèle et prudent que le Maître a établi sur ses serviteurs pour leur donner au temps fixé, leur mesure de blé. |
Postcommunio | Postcommunion |
Deus, qui mira Crucis mystéria in beáto Francísco Confessóre tuo multifórmiter demonstrásti : da nobis, quǽsumus ; devotiónis suæ semper exémpla sectári, et assídua eiúsdem Crucis meditatióne muníri. Per Dóminum. | O Dieu, qui avez montré sous plusieurs formes les mystères admirables de la Croix dans le bienheureux François, votre confesseur, accordez-nous, nous vous en prions, de suivre toujours les exemples de sa dévotion et de nous fortifier par a méditation assidue de cette même Croix. |