Franciscain né en 1603, mort en 1663. Canonisé en 1767, fête en 1769.
(Leçons des Matines (avant 1960)
Quatrième leçon. Joseph naquit de parents pieux, l’an du salut mil six cent trois, à Cupertino, ville située sur le territoire de Salente, au diocèse de Nardo. Prévenu de bonne heure par l’amour de Dieu, il passa son enfance et son adolescence dans une parfaite simplicité et pureté de mœurs. Délivré par l’entremise de la Vierge Mère de Dieu, d’une longue et douloureuse maladie, qu’il avait supportée avec beaucoup de patience, il se donna tout entier aux pratiques de la piété et à la culture des vertus. Afin de s’unir plus étroitement à Dieu, qui l’appelait à de plus grandes choses, il résolut de s’enrôler dans l’Ordre séraphique. Après différentes péripéties, réalisant enfin son vœu, il entra chez les Mineurs conventuels, au couvent de la Grotella. Il fut mis d’abord au nombre des frères lais, à cause de son ignorance des lettres ; puis, par une disposition de la Providence, on le fit passer dans les rangs des Clercs. Admis à la prêtrise après ses vœux solennels, il se proposa de mener une vie plus parfaite. C’est pourquoi, renonçant sur le champ à toutes les affections mondaines et même aux choses temporelles presque nécessaires à la vie, il mortifia son corps par le cilice, la discipline, les chaînes, enfin par toutes sortes de rigueurs et de souffrances. En même temps, il nourrissait assidûment son âme du suave aliment de l’oraison et de la contemplation la plus sublime. Il en résulta que l’amour de Dieu, déjà répandu dans son cœur dès le premier âge, prit de jour en jour un éclat plus merveilleux et tout à fait extraordinaire.
Cinquième leçon. Son ardente charité parut surtout avec éclat dans les délicieuses extases qui le transportaient en Dieu et dans les ravissements extraordinaires qu’il éprouvait souvent. Et, chose digne de remarque, alors que son esprit avait abandonné ses sens, la seule obéissance suffisait à le rappeler immédiatement de l’extase. C’est qu’en effet, il s’attachait à cette vertu avec un très grand zèle, répétant habituellement qu’il se laissait aveuglément conduire par elle et qu’il préférerait mourir plutôt que de ne pas obéir. Il s’appliqua avec tant de soin à imiter la pauvreté du patriarche séraphique que, sur le point de mourir, il put en toute vérité affirmer à son supérieur qu’il n’avait rien à abandonner, suivant la coutume des religieux. C’est ainsi que, mort au monde et à lui-même, il manifestait la vie de Jésus dans sa chair, et tandis qu’il discernait chez quelques-uns la flétrissure du vice, son propre corps exhalait un parfum miraculeux, indice de sa très éclatante pureté. Malgré les tentations très violentes par lesquelles l’esprit immonde s’efforça longtemps, mais en vain, de ternir cette pureté, il sut la conserver sans tache, tant par la grande sévérité qu’il apportait à la garde de ses sens, qu’au moyen des macérations continuelles dont il affligeait son corps, et grâce à une protection spéciale de la très pure Vierge. Il avait, coutume d’appeler Marie sa mère, et il la vénérait en effet du plus profond de son cœur, comme une mère très tendre. Il désirait beaucoup la voir honorer par les autres, afin disait-il, que sa protection leur valût tous les biens.
Sixième leçon. Cette sollicitude du bienheureux Joseph avait sa source dans sa charité envers le prochain. Tel était le zèle dont il brûlait pour les âmes, qu’il travaillait très activement et de toutes manières à procurer le salut de tous. Étendant encore cette charité, il secourait, autant que cela était en son pouvoir, ceux qui étaient pauvres, infirmes, ou affligés de quelque autre épreuve. Il n’excluait point de son affection ceux même qui ne lui ménageaient pas les reproches, les outrages et toutes sortes d’injures. II acceptait tout cela avec la même patience, la même douceur et la même sérénité de visage, qu’il montra à supporter les vicissitudes si nombreuses et si pénibles qu’il traversa, lorsque, pour obéir aux supérieurs de l’Ordre, ou aux décisions de la sacrée Congrégation de l’Inquisition, il se vit obligé de changer plusieurs fois de résidence. Admiré, non seulement du peuple, mais même des grands, pour son éminente sainteté et les grâces qu’il recevait du ciel, il n’en conserva pas moins une telle humilité que, s’estimant un grand pécheur, il priait Dieu avec constance d’éloigner de lui les dons remarquables dont il le comblait, et demandait aux hommes de jeter son cadavre dans un lieu où son souvenir s’effaçât totalement. Mais Dieu, qui exalte les humbles et qui avait très libéralement enrichi son serviteur durant sa vie d’une sagesse toute céleste, des dons de prophétie, de pénétration des cœurs, de guérir, ainsi que d’autres encore, rendit sa mort précieuse aux yeux de ceux à qui il en avait prédit le lieu et le temps. Cette mort arriva la soixante et unième année de son âge, à Osimo, dans la Marche d’Ancône, et Dieu glorifia le lieu de sa sépulture. Enfin, comme après sa mort même, les miracles qu’il accomplit firent briller son nom, il fut inscrit par Benoît XIV au nombre des Bienheureux, et par Clément XIII au nombre des Saints. Clément XIV, qui faisait partie du même Ordre que lui, étendit son Office et sa Messe à toute l’Église.
SANCTI IOSEPHI A CUPERTINO |
SAINT JOSEPH DE CUPERTINO |
Ant. ad Introitum. Eccli, 1, 14-15. | Introït |
Diléctio Dei honorábilis sapiéntia : quibus autem apparúerit in visu, díligunt eam in visióne et in agnitióne magnálium suórum. | L’amour de Dieu est une sagesse digne d’être honorée. Ceux à qui elle se découvre l’aiment aussitôt qu’ils l’ont vue, et qu’ils ont reconnu ses merveilles. |
Ps. 83, 2. | |
Quam dilécta tabernácula tua, Dómine virtútum ! concupíscit, et déficit ánima mea in átria Dómini. | Que vos tabernacles sont aimables, Seigneur des armées ! Mon âme soupire et languit après les parvis du Seigneur. |
V/. Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Deus, qui ad unigénitum Fílium tuum exaltátum a terra ómnia tráhere disposuísti : pérfice propítius ; ut, méritis et exémplo seráphici Confessóris tui Ioséphi, supra terrénas omnes cupiditátes eleváti, ad eum perveníre mereámur : Qui tecum vivit. | O Dieu, qui, après que votre Fils unique eut été élevé de terre, avez voulu attirer tout à lui, faites, dans votre miséricorde, que, nous élevant au-dessus de tous les désirs terrestres, à l’exemple et par les mérites de votre séraphique Confesseur Joseph, nous méritions d’arriver auprès de celui qui, étant Dieu, vit et règne. |
Léctio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Corínthios. | |
1. Cor. 13, 1-8. | |
Fratres : Si linguis hóminum loquar et Angelorum, caritátem autem non hábeam, factus sum velut æs sonans aut cýmbalum tínniens. Et si habúero prophetiam, et nóverim mystéria ómnia et omnem sciéntiam : et si habúero omnem fidem, ita ut montes tránsferam, caritátem autem non habúero, nihil sum. Et si distribúere in cibos páuperum omnes facultátes meas, et si tradídere corpus meum, ita ut árdeam, caritátem autem non habúero, nihil mihi prodest. Cáritas pátiens est, benígna est : cáritas non æmulátur, non agit pérperam, non inflátur, non est ambitiósa, non quærit quæ sua sunt, non irritátur, non cógitat malum, non gaudet super iniquitáte, congáudet autem veritáti : ómnia suffert, ómnia credit, ómnia sperat, ómnia sústinet. Cáritas numquam éxcidit : sive prophétiæ evacuabúntur, sive linguæ cessábunt, sive sciéntia destruétur. | Mes Frères : Quand je parlerais les langues des hommes et des Anges, si je n’ai pas la charité, je suis comme un airain sonnant ou une cymbale retentissante. Et quand j’aurais le don de prophétie, et que je connaîtrais tous les mystères et toute la science ; et quand j’aurais toute la foi, jusqu’à transporter des montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien. Et quand je distribuerais tous mes biens pour nourrir les pauvres, et quand je livrerais mon corps pour être brûlé, si je n’ai pas la charité, cela ne me sert de rien. La charité est patiente, elle est pleine de bonté. La charité n’est point envieuse, elle n’agit pas avec témérité, elle ne s’enfle pas d’orgueil ; elle n’est pas ambitieuse, elle ne cherche pas ses propres intérêts, elle ne s’irrite pas, elle ne pense pas le mal, elle ne se réjouit pas de l’injustice, mais elle se réjouit de la vérité ; elle souffre tout, elle croit tout, elle espère tout, elle supporte tout. La charité ne finira jamais ; pas même lorsque les prophéties disparaîtront, que les langues cesseront, et que la science sera détruite. |
Graduale. Ps. 20, 4-5. | Graduel |
Dómine, prævenísti eum in benedictiónibus dulcédinis : posuísti in cápite eius corónam de lápide pretióso. | Seigneur, vous l’avez prévenu des plus douces bénédictions ; vous avez mis sur sa tête une couronne de pierres précieuses. |
V/. Vitam pétiit a te, et tribuísti ei longitúdinem diérum in sǽculum sǽculi. | V/. Il vous a demandé la vie, et vous lui avez accordé des jours qui dureront dans les siècles des siècles. |
Allelúia, allelúia. V/. Eccli. 11, 13. Oculus Dei respéxit illum in bono, et eréxit eum ab humilitáte ipsíus, et exaltávit caput eius. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. L’oeil de Dieu le regarde favorablement, le tire de son humiliation et lui relève la tête. Alléluia. |
¶ In missis votivis Tempore paschali omittitur graduale, et eius loco dicitur : | ¶ Aux messes votives pendant le temps pascal, on omet le graduel et à sa place on dit : |
Allelúia, allelúia. V/. Eccli. 11, 13. Oculus Dei respéxit illum in bono, et eréxit eum ab humilitáte ipsíus, et exaltávit caput eius. | Allelúia, allelúia. V/. L’oeil de Dieu le regarde favorablement, le tire de son humiliation et lui relève la tête. |
Allelúia. V/. Eccli. 45, 9. Amávit eum Dóminus, et ornávit eum : stolam glóriæ índuit eum. Allelúia. | Allelúia. V/. Le Seigneur l’a aimé et l’a orné. Il l’a revêtu d’une robe de gloire. Alléluia. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Matthǽum. | Lecture du Saint Evangile selon saint Mathieu Luc Jean Marc. |
Matth. 22, 1-14. | |
In illo témpore : Loquebátur Iesus princípibus sacerdótum et pharisǽis in parábolis, dicens : Símile factum est regnum cælórum hómini regi, qui fecit núptias fílio suo. Et misit servos suos vocáre invitátos ad núptias, et nolébant veníre. Iterum misit álios servos, dicens : Dícite invitátis : Ecce, prándium meum paravi, tauri mei et altília occísa sunt, et ómnia paráta : veníte ad núptias. Illi autem neglexérunt : et abiérunt, álius in villam suam, álius vero ad negotiatiónem suam : réliqui vero tenuérunt servos eius, et contuméliis afféctos occidérunt. Rex autem cum audísset, irátus est : et, missis exercítibus suis, pérdidit homicídas illos et civitátem illórum succéndit. Tunc ait servis suis : Núptiæ quidem parátæ sunt, sed, qui invitáti erant, non fuérunt digni. Ite ergo ad éxitus viárum et, quoscúmque invenéritis, vocáte ad núptias. Et egréssi servi eius in vias, congregavérunt omnes, quos invenérunt, malos et bonos : et implétæ sunt núptiæ discumbéntium. Intrávit autem rex, ut vidéret discumbéntes, et vidit ibi hóminem non vestítum veste nuptiáli. Et ait illi : Amice, quómodo huc intrásti non habens vestem nuptiálem ? At ille obmútuit. Tunc dixit rex minístris : Ligátis mánibus et pédibus eius, míttite eum in ténebras exterióres : ibi erit fletus et stridor déntium. Multi enim sunt vocati, pauci vero elécti. | En ce temps-là : Jésus parla aux princes des Prêtres et aux Pharisiens en paraboles, disant : Le royaume des cieux est semblable à un roi qui fit faire les noces de son fils. Et il envoya ses serviteurs appeler ceux qui étaient invités aux noces, mais ils ne voulaient pas venir. Il envoya encore d’autres serviteurs, en disant : Dites aux invités : J’ai préparé mon festin, mes boeufs et mes animaux engraissés sont tués ; tout est prêt, venez aux noces. Mais ils ne s’en inquiétèrent point, et s’en allèrent, l’un à sa ferme et l’autre à son négoce ; les autres se saisirent de ses serviteurs, et les tuèrent, après les avoir accablés d’outrages. Lorsque le roi l’apprit, il fut irrité ; et ayant envoyé ses armées, il extermina ces meurtriers, et brûla leur ville. Alors il dit à ses serviteurs : Les noces sont prêtes, mais ceux qui avaient été invités n’en étaient pas dignes. Allez donc dans les carrefours, et appelez aux noces tous ceux que vous trouverez. Ses serviteurs, s’en allant par les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, mauvais et bons, et la salle des noces fut remplie de convives. Le roi entra pour voir ceux qui étaient à table, et il aperçut là un homme qui n’était pas revêtu de la robe nuptiale. Il lui dit : Mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir la robe nuptiale ? Et cet homme demeura muet. Alors le roi dit aux serviteurs : Liez-lui les mains et les pieds, et jetez-le dans les ténèbres extérieures ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents. Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus. |
Ant. ad Offertorium. Ps. 34, 13. | Offertoire |
Ego autem, cum mihi molésti essent, induébar cilício. Humiliábam in ieiúnio ánimam meam : et orátio mea in sinu meo convertétur. | Mais moi, quand ils me tourmentaient, je me revêtais d’un cilice. J’humiliais mon âme par le jeûne, et ma prière retournait dans mon sein. |
Secreta | Secrète |
Laudis tibi, Dómine, hóstias immolámus in tuórum commemoratióne Sanctórum : quibus nos et præséntibus éxui malis confídimus et futúris. Per Dóminum. | Nous vous immolons, Seigneur, une hostie de louange en mémoire de vos saints en qui nous avons confiance pour obtenir de triompher des maux de la vie présente et d’échapper aux maux de la vie future. |
Ant. ad Communionem. Ps. 68. 30-31. | Communion |
Ego sum pauper et dolens : salus tua, Deus, suscépit me. Laudábo nomen Dei cum cantico : et magnificábo eum in laude. | Pour moi, je suis pauvre et dans la douleur ; votre salut, ô Dieu, m’a relevé. Je louerai le nom de Dieu par des cantiques, et je le glorifierai par des louanges. |
Postcommunio | Postcommunion |
Refécti cibo potúque cælésti, Deus noster, te súpplices exorámus : ut, in cuius hæc commemoratióne percépimus, eius muniámur et précibus. Per Dóminum. | Nourris par un aliment et un breuvage célestes, nous vous prions et supplions, ô notre Dieu, de faire que nous soit assuré le secours des prières de celui en la fête de qui nous les avons reçus. |