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10/05 Sts Gordien et Epimaque, martyrs

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Sommaire

  Textes de la Messe  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  

Martyrs vénérés sur la via Latina dans le cimetière qui portait leur nom. Ils sont mentionnés dans le Hiéronymien, même si les évangéliaires du VIIe siècle et le Grégorien de Padoue ne connaissent que saint Gordien. Depuis leur fête est constante dans les livres liturgiques.

Textes de la Messe

Eodem die 10 maii
ce même 10 mai
Ss. Gordiani et Epimachi
Sts Gordien et Epimaque
Martyrum
Martyrs
Commemoratio
Commémoraison
Tempore paschali :Au Temps pascal :
Ant. ad Introitum. Ps. 144, 10-11.Introït
Sancti tui, Dómine, benedícent te : glóriam regni tui dicent, allelúia, allelúia.Vos saints, Seigneur, vous béniront ; ils diront la gloire de votre règne, alléluia, alléluia.
Ps. Ibid., 1.
Exaltábo te, Deus meus, Rex : et benedícam nómini tuo in sǽculum, et in sǽculum sǽculi.Je vous exalterai, ô Dieu mon roi, et je bénirai votre nom à jamais et dans les siècles des siècles.
V/. Glória Patri.
Oratio.Collecte
Præsta, quǽsumus, omnípotens Deus : ut, qui sanctórum Mártyrum tuórum Gordiáni et Epímachi sollémnia cólimus, eórum apud te intercessiónibus adiuvémur. Per Dóminum.Faites, s’il vous plaît, ô Dieu tout-puissant, que vos saints Martyrs Gordien et Epimaque, dont nous célébrons, la fête, nous assistent par leur intercession auprès de vous.
Léctio libri Apocalýpsis beáti Ioánnis Apóstoli.Lecture du livre de l’Apocalypse de saint Jean Apôtre.
Apoc. 19, 1-9.
In diébus illis : Post hæc ego Ioánnes audívi quasi vocem turbárum multárum in cælo, dicéntium : Allelúia : salus et glória et virtus Deo nostro est : quia vera et iusta iudícia sunt eius, qui iudicávit de meretríce magna, quæ corrúpit terram in prostitutióne sua, et vindicávit sánguinem servórum suórum de mánibus eius. Et íterum dixérunt : Allelúia. Et fumus eius ascéndit in sǽcula saeculorum. Et cecidérunt senióres vigínti quátuor et quátuor animália, et adoravérunt Deum sedéntem super thronum, dicéntes : Amen, Allelúia. Et vox de throno exívit, dicens : Laudem dícite Deo nostro, omnes servi eius ; et, qui timétis eum, pusílli et magni. Et audívi quasi vocem turbæ magnæ, et sicut vocem aquárum multárum, et sicut vocem tonitruórum magnórum, dicentium : Alleiúia : quóniam regnávit Dóminus, Deus noster omnípotens. Gaudeámus et exsultémus et demus glóriam ei : quia venérunt núptiæ Agni et uxor eius præparávit se. Et datum est illi, ut coopériat se býssina splendénti et cándido. Býssinum enim iustificatiónes sunt Sanctórum. Et dixit mihi : Scribe : Beáti, qui ad coenam nuptiárum Agni vocáti sunt.En ces jours-là : Après cela, moi Jean, j’entendis comme la voix d’une foule nombreuse, dans le ciel, qui disait : Alléluia ; le salut, la gloire et la puissance sont à notre Dieu, parce que ses jugements sont véritables et justes, qu’il a jugé la grande prostituée qui a corrompu la terre par sa prostitution, et qu’il a vengé le sang de Ses serviteurs répandu par ses mains. Et ils dirent une seconde fois : Alléluia ; et sa fumée monte dans les siècles des siècles. Alors les vingt-quatre vieillards et les quatre animaux se prosternèrent et adorèrent Dieu, assis sur le trône, en disant : Amen, Alléluia. Et une voix sortit du trône, disant : Louez notre Dieu, vous tous ses serviteurs, et vous qui le craignez, petits et grands. Et j’entendis comme le bruit d’une grande foule, et comme le bruit de grandes eaux et de violents coups de tonnerre, qui disaient : Alléluia, parce que le Seigneur notre Dieu, le Tout-puissant, est entré dans son règne. Réjouissons-nous, et soyons dans l’allégresse, et rendons-Lui gloire, car les noces de l’Agneau sont venues, et son épouse s’est préparée. Et il lui a été donné de se revêtir d’un lin éclatant et pur ; car le lin, ce sont les actions justes des saints. Alors il me dit : Écris : Bienheureux ceux qui sont appelés au repas des noces de l’Agneau.
Allelúia, allelúia. V/. Sancti tui, Dómine, florébunt sicut lílium : et sicut odor bálsami erunt ante te. Allelúia.Allelúia, allelúia. V/. Vos saints, Seigneur, seront comme la fleur du lis et ils seront comme le parfum du baume en votre présence.
Allelúia. V/. Ps. 115, 15. Pretiósa in conspéctu Dómini mors Sanctórum eius. Allelúia.Allelúia. V/. La mort de ses saints est précieuse aux yeux du Seigneur. Alléluia.
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Ioánnem.Lecture du Saint Evangile selon saint Jean.
Ioann. 15, 5-11.
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Ego sum vitis, vos pálmites : qui manet in me, et ego in eo, hic fert fructum multum : quia sine me nihil potéstis fácere. Si quis in me non mánserit, mittétur foras sicut palmes, et aréscet, et cólligent eum, et in ignem mittent, et ardet. Si manséritis in me, et verba mea in vobis mánserint : quodcúmque voluéritis, petétis, et fiet vobis. In hoc clarificátus est Pater meus, ut fructum plúrimum afferátis, et efficiámini mei discípuli. Sicut diléxit me Pater, et ego diléxi vos. Manéte in dilectióne mea. Si præcépta mea servavéritis, manébitis in dilectióne mea, sicut et ego Patris mei præcépta servávi, et máneo in eius dilectióne. Hæc locútus sum vobis, ut gáudium meum in vobis sit, et gáudium vestrum impleátur.En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Je suis la vigne, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi, et moi en lui, porte beaucoup de fruit ; car, sans moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il sera jeté dehors comme le sarment, et il séchera ; puis on le ramassera, et on le jettera au feu, et il brûlera. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez tout ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé. En ceci mon Père sera glorifié, que vous portiez beaucoup de fruit, et que vous deveniez mes disciples. Comme le Père m’a aimé, je vous ai aussi aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme j’ai moi-même gardé les commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour. Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite.
Ant. ad Offertorium. Ps. 31, 11.Offertoire
Lætámini in Dómino et exsultáte, iusti : et gloriámini, omnes recti corde, allelúia, allelúia.Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur, et soyez dans l’allégresse ; et glorifiez-vous en lui vous tous qui avez le cœur droit, alléluia, alléluia.
SecretaSecrète
Hóstias tibi, Dómine, beatórum Martyrum tuórum Gordiáni et Epimáchi dicátas méritis, benígnus assúme : et ad perpétuum nobis tríbue proveníre subsídium. Per Dóminum.Recevez favorablement, Seigneur, les hosties que nous vous offrons par les mérites de vos bienheureux Martyrs Gordien et Epimaque ; faites qu’elles nous obtiennent votre assistance continuelle.
Ant. ad Communionem. Ps. 32, 1.Communion
Gaudéte, iusti, in Dómino, allelúia : rectos decet collaudátio, allelúia.Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur, alléluia ; c’est aux hommes droits que sied la louange, alléluia.
PostcommunioPostcommunion
Quǽsumus, omnípotens Deus : ut, qui cæléstia aliménta percépimus, intercedéntibus beátis Martýribus tuis Gordiáno et Epímacho, per hæc contra ómnia advérsa muniámur. Per Dóminum nostrum.Nous vous en supplions, ô Dieu tout-puissant, faites qu’ayant reçu un aliment tout céleste et que les bienheureux Gordien et Epimaque vos Martyrs, intercédant pour nous, nous soyons grâce à ses secours munis contre toutes les adversités.
Pro votiva extra Tempus Paschale Missa Sapiéntiam, de Communi plurimorum Martyrum II loco, cum Orationibus, ut supra.Aux Messes votives en dehors du Temps pascal, Messe Sapiéntiam, du Commun de plusieurs Martyrs II, avec les oraisons ci-dessus.

Office

Leçon des Matines avant 1960

Neuvième leçon. Sous Julien l’Apostat, on amena au juge Gordien, pour qu’il le condamnât, un Prêtre nommé Janvier ; ce Prêtre l’instruisit dans la foi chrétienne et le baptisa à Rome, ainsi que sa femme et cinquante-trois autres personnes de la même famille. C’est pourquoi le préfet, ayant envoyé Janvier en exil, donna l’ordre à Clémentien, son lieutenant, de mettre Gordien en prison. Clémentien fit venir devant lui Gordien chargé de chaînes et n’ayant pu lui persuader de renoncer à la foi, après l’avoir fait battre longtemps avec des fouets garnis de plomb, il lui fit trancher la tête. Le corps du Martyr fut jeté aux chiens devant le temple d’Apollon ; mais les Chrétiens l’ensevelirent pendant la nuit sur la voie Latine, dans la même crypte où avaient été déposées les reliques du bienheureux Martyr Épimaque, apportées d’Alexandrie, où ce Saint, d’abord longtemps enchaîné dans une prison pour la confession du Christ, avait enfin été brûlé, et était ainsi parvenu à la couronne du martyre.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Deux nouveaux martyrs montent de la terre en ce jour, et vont se perdre dans les splendeurs de l’auréole du vainqueur de la mort. C’est Rome encore qui les députe pour porter son hommage. Un magistrat, poursuivant d’office les chrétiens sous Julien l’Apostat, a rencontré la vraie foi ; aussitôt, descendant de son siège de juge, il est allé s’asseoir avec joie sur le banc des accusés. Bientôt ce néophyte a été appelé à verser son sang après tant d’autres martyrs. Gordien termine, avec les deux illustres frères Jean et Paul que nous fêterons au mois de juin, la période des persécutions païennes dans l’Occident. Sa sépulture dans les cryptes de la Voie Latine réveille le souvenir d’un autre martyr, fils de l’Église d’Alexandrie, dont les ossements à demi consumés par le bûcher étaient venus longtemps auparavant, à travers les mers, chercher un asile sous les arceaux hospitaliers de Rome souterraine. Épimaque a vu arriver aujourd’hui ce frère qui vient partager son repos glorieux, et leurs deux noms sont unis pour jamais. Leurs combats ne se sont livrés ni sur le même champ de bataille, ni à la même époque ; mais tous deux ont lutté vaillamment pour la même cause, et tous deux ont remporte la même victoire. Ils dorment maintenant ensevelis dans leur triomphe ; mais le divin Ressuscité leur garde un fidèle souvenir. Encore un peu de temps, et il accomplira sur eux cette parole solennelle qu’il a dite : « Je suis la Résurrection et la Vie. Celui qui « croit en moi, quand même il serait mort, vivra [1]. »

Dormez votre sommeil, saints martyrs ! « Attendez encore un peu de temps, jusqu’à ce « que le nombre de vos frères soit complet [2]. » Chaque siècle vous a donné de glorieux compagnons ; mais le monde penche vers son déclin, et ses derniers jours doivent être marqués par une abondante moisson de palmes et de couronnes. Quand le règne de l’homme de péché [3] sera inauguré, et que la dernière tempête battra le vaisseau de la sainte Église, montrez-vous aux regards des fidèles comme deux astres protecteurs, en retour des hommages annuels qui vous sont rendus en ce jour. Daignez aussi prier pour nous qui avons été appelés à vivre en ces temps où le soleil pâlit, et où l’on semble entendre déjà dans le lointain les premiers bruits de la tempête qui doit ravager le monde et être le prélude de sa fin. Fortifiez nos cœurs, ô saints martyrs ! et quelle que soit la destinée que le Seigneur a préparée pour nous, obtenez que nous soyons fidèles à celui, qui veut être pour nous, comme il l’a été pour vous, « la Résurrection et la Vie [4]. »

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Ces martyrs étaient ensevelis sur la voie Latine, et ils sont mentionnés dans les Itinéraires des pèlerins. Cependant les anciennes listes romaines ne font mémoire en ce jour que de la fête de Gordien. Épimaque doit avoir eu, au début, une messe distincte, et ce fut seulement dans le tardif Sacramentaire Grégorien que les deux stations liturgiques furent réunies. Hadrien Ier restaura la basilique des martyrs, et ce fut probablement vers cette époque que les deux saints corps furent déposés dans une même tombe.

Le Hiéronymien associe aujourd’hui à leur mémoire celle des martyrs Quartus et Quintus qui, selon l’Itinéraire de Salzbourg : iuxta ecclesia, in cubiculo pausant. Comme on le voit, la liturgie médiévale de Rome tendait à réunir en une seule solennité les divers natalitia des saints ensevelis dans un même cimetière.

Voici la belle épigraphe que les anciens compilateurs d’inscriptions romaines ont lue sur la tombe du martyr Gordien. Il n’y est pas question d’Épimaque.

HAEC • QVICVMQVE • VIDES • NIMIO • PERFECTA • LABORE
DESINE • MIRARI • MINVS • EST • QVAM • MARTYR • HABETVR
HIC • AETATE • PVER • RVDIBVS • IAM • VICTOR • IN • ANNIS
TEMPORE • SVB • PAVCO • MATVRA • LAVDE • TRIVMPHANS
ASPERA • INNOCVO • MACVLAVIT • TELA • CRVORE
ET • SITIENS • TENERO • LVSIT • SIBI • SANGVINE • PRAEDO
SIC • VICTOR • SVPERAS • AVRAS • REGNVMQVE • PETIVIT
ET • NOS • CAELESTI • PLACIDOS • DE • SEDE • REVISIT
NOMINE • GORDIANVS • CHRISTI • QVEM • PALMA • CORONAT
MARMORE • CONCLVDENS • ARCAM • CINERESQVE • BEATOS
PRESBYTER • ORNAVIT • RENOVANS • VINCENTIVS • VLTRO
Toi qui admires ce mausolée, achevé au prix d’un si grand travail, ne t’étonne pas : il est très inférieur au mérite du martyr.
Celui-ci était encore au printemps de la vie quand, victorieux des ardeurs de la jeunesse, après une vie très courte il mérita une immense gloire.
Le persécuteur put bien souiller d’un sang innocent ses flèches atroces, s’exerçant sur la cible sanglante de ce corps. Le martyr s’envola vainqueur au royaume céleste, d’où maintenant il nous regarde avec bonté. C’est Gordien, que couronne la palme du Christ.
Le prêtre Vincent a restauré et décoré ce tombeau de marbre, pour y déposer les saintes reliques.

La messe est celle des martyrs au temps pascal : Sancti tui.

La lecture est la même que pour la fête des saints Soter et Caïus le 22 avril. Elle est tirée de l’Apocalypse (XIX, 1-9) et convient fort bien au triomphe des martyrs dans la sainte joie pascale.

Conformément à la liste des Évangiles de Würzbourg, in natale sancti Gordiani la lecture évangélique est tirée de saint Matthieu (XI, 34-42).

Qu’il est doux de s’endormir au monde, en face d’un tyran furieux, du bourreau, d’un peuple sacrilège qui, dans l’amphithéâtre, crie : Christianos ad leones, et, au même instant, de s’éveiller entre les bras des anges au ciel, en présence du Christ, pour recevoir de Lui l’éternelle couronne ! Après la grâce de la prédestination, le martyre est le don le plus grand que l’âme puisse recevoir de Dieu, et la voie la plus courte pour monter au ciel. C’est pourquoi quand on prononçait contre eux la sentence de mort, les anciens témoins de la Foi devant les tribunaux païens s’écriaient, avec une paix et une constance pleine de dignité, en présentant leur tête au glaive : Deo gratias.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Saint Gordien et saint Épimaque. — Saint Gordien était d’abord un juge païen. Il se fit chrétien et fut martyrisé sous Julien l’Apostat (362). Saint Épimaque fut brûlé dans de la chaux vive (304). Les deux saints furent ensevelis sur la voie Latine, à Rome. Une église s’éleva sur leur tombeau.

[1] Johan. XI, 15.

[2] Apoc. VI, 11.

[3] II Thess. II, 3.

[4] Johan. XI, 25.