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28/01 St Pierre Nolasque, confesseur

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Sommaire

  Textes de la Messe  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  

Né dans l’Aude en 1189, mort à Barcelone en 1258. Fondateur de l’Ordre de Notre-Dame de la Merci (Mercédaires) en 1218. Culte confirmé en 1655, fête en 1664.

Textes de la Messe

die 28 ianuarii
le 28 janvier
ante 1936 : die 31 ianuarii
avant 1936 : le 31 janvier
SANCTI PETRI NOLASCI
SAINT PIERRE NOLASQUE
Conf.
Confesseur
III classis (ante CR 1960 : duplex)
IIIème classe (avant 1960 : double)
Missa Iustus, de Communi Confessoris non Pontificis 2 loco, cum orationibus ut infra :Messe Iustus, du Commun d’un Confesseur non Évêque, avec les oraisons comme ci-dessous :
OratioCollecte
Deus, qui in tuæ caritátis exémplum ad fidélium redemptiónem sanctum Petrum Ecclésiam tuam nova prole fœcundáre divínitus docuísti : ipsíus nobis intercessióne concéde ; a peccáti servitúte solútis, in cælésti pátria perpétua libertáte gaudére : Qui vivis et regnas.O Dieu, qui, pour donner un exemple de votre charité, avez divinement inspiré à saint Pierre de rendre votre Église mère d’une nouvelle famille pour la rédemption des fidèles captifs, acordez-nous, par son intercession, d’être délivrés de la servitude du péché, et de jouir de la liberté sans fin dans la céleste patrie.
Et fit commemoratio S. Agnetis secundo :Et on fait mémoire de Ste Agnès pour la 2nde fois :
Oratio.Collecte
Deus, qui nos ánnua beátæ Agnéte Vírginis et Mártyris tuæ sollemnitáte lætíficas : da, ut, quam venerámur offício, étiam piæ conversatiónis sequámur exémplo. Per Dóminum.O Dieu, qui nous réjouissez par la solennité annuelle de la bienheureuse Agnès, votre Vierge et Martyre, daignez nous faire la grâce d’imiter par une vie sainte, les exemples de celle à qui nous rendons aujourd’hui nos hommages.
SecretaSecrète
Laudis tibi, Dómine, hóstias immolámus in tuórum commemoratióne Sanctórum : quibus nos et præséntibus éxui malis confídimus et futúris. Per Dóminum.Nous vous immolons, Seigneur, une hostie de louange en mémoire de vos saints en qui nous avons confiance pour obtenir de triompher des maux de la vie présente et d’échapper aux maux de la vie future.
Pro S. AgnetePour Ste Agnès
SecretaSecrète
Super has hóstias. Dómine, quæsumus, benedíctio copiósa descéndat : quæ et sanctificatiónem nostram cleménter operátur ; et de Mártyrum nos sollemnitáte lætíficet Per Dóminum nostrum.Nous vous en supplions, Seigneur, qu’une abondante bénédiction descende sur ces hosties ; qu’elle opère en nous, par votre clémence, la sanctification, et qu’elle nous fasse nous réjouir au sujet de la solennité des Martyrs.
PostcommunioPostcommunion
Refécti cibo potúque cælésti, Deus noster, te súpplices exorámus : ut, in cuius hæc commemoratióne percépimus, eius muniámur et précibus. Per Dóminum.Nourris par un aliment et un breuvage célestes, nous vous prions et supplions, ô notre Dieu, de faire que nous soit assuré le secours des prières de celui en la fête de qui nous les avons reçus.
Pro S. AgnetePour Ste Agnès
PostcommunioPostcommunion
Súmpsimus, Dómine, celebritátis ánnuæ votiva sacraménta : præsta, quǽsumus ; ut et temporális vitæ nobis remédia prǽbeant et ætérnæ. Per Dóminum.Nous avons reçu, Seigneur, les choses saintes qui vous sont offertes en cette solennité annuelle, faites, nous vous en supplions, qu’elles nous donnent les remèdes spirituels utiles à la vie temporelle et conduisant à la vie éternelle.

Office

Leçons des Matines avant 1960

AU DEUXIÈME NOCTURNE.

Quatrième leçon. Pierre Nolasque, né d’une famille noble à Recaud, près de Carcassonne, en France, se distingua par une charité singulière envers le prochain. Un présage de cette vertu se produisit un jour que Pierre, étant encore enfant, pleurait dans son berceau : un essaim d’abeilles vola vers lui, et construisit un rayon de miel dans sa main droite. Privé de ses parents dans son adolescence, et détestant l’hérésie des Albigeois qui exerçait alors ses ravages en France, il vendit son patrimoine, se retira en Espagne, et accomplit à Notre-Dame de Mont-Serrat un vœu par lequel il s’était lié. Il se dirigea ensuite vers Barcelone, et après y avoir employé tout l’argent qu’il possédait à racheter les fidèles du Christ, de la servitude des ennemis, il disait souvent qu’il désirait se vendre lui-même pour les délivrer, ou être chargé de leurs chaînes.

Cinquième leçon. L’événement suivant montra combien le désir du Saint plaisait à Dieu. Une nuit qu’il priait et roulait dans son esprit beaucoup de projets pour venir en aide aux Chrétiens vivant dans la captivité, la bienheureuse Vierge, lui apparaissant, lui fit entendre qu’il serait très agréable à son Fils et à elle qu’il instituât en son honneur un Ordre religieux, dont le soin principal serait de délivrer les captifs de la tyrannie des infidèles. Obéissant aussitôt à cet avertissement céleste, il institua l’Ordre de Notre-Dame de la Merci pour la rédemption des captifs, de concert avec saint Raymond de Pegnafort et Jacques 1er, roi d’Aragon, qui avaient reçu de la Mère de Dieu, en la même nuit, une révélation semblable. Les confrères de cet Ordre s’engagent, par un quatrième vœu, à demeurer en otage au pouvoir des païens, si cela est nécessaire pour la délivrance des Chrétiens.

Sixième leçon. Ayant fait vœu de virginité, il conserva toujours une chasteté sans tache. Il brilla d’une manière admirable par sa patience, son humilité, son abstinence et par toutes les autres vertus. Illustre par le don de prophétie, il annonça plusieurs événements futurs, parmi lesquels le plus célèbre est que le roi Jacques reprit Valence, occupée par les Maures, après avoir reçu du Saint l’assurance d’obtenir cette victoire. Il était consolé par de fréquentes apparitions de son Ange gardien et de ta Vierge Mère de Dieu. Enfin, accablé de vieillesse, instruit de l’imminence de sa mort, il tomba malade ; et, après avoir été fortifié par les sacrements, il exhorta ses frères à la charité envers les captifs. Puis, récitant avec grande dévotion le Psaume : « Je vous louerai, Seigneur, de tout mon cœur », étant arrivé à ces paroles :» Le Seigneur a envoyé la rédemption à son peuple », il rendit son esprit à Dieu, au milieu de la nuit de la Vigile de la Nativité du Seigneur, l’an mil deux cent cinquante-six. Alexandre VII a ordonné de célébrer sa fête le trente et unième jour de janvier [1].

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Le Rédempteur des captifs, Pierre Nolasque, vient s’associer aujourd’hui sur le Cycle à son maître Raymond de Pegnafort ; et tous deux présentent pour hommage au Rédempteur universel les milliers de chrétiens qu’ils ont rachetés de l’esclavage, par la vertu de cette charité, qui, partie de Bethléhem, a trouvé asile en leurs cœurs.

Né en France, dans notre Languedoc, Pierre a choisi pour seconde patrie l’Espagne, parce qu’elle offrait à son zèle une terre de dévouement et de sacrifices. Comme le Médiateur descendu du ciel, il s’est voué au rachat de ses frères ; il a renoncé à sa liberté pour procurer la leur ; et afin de leur rendre une patrie, il est resté en otage sous les liens de la servitude. Son dévouement a été fécond ; par ses efforts, un nouvel Ordre religieux s’est élevé dans l’Église, composé tout entier d’hommes généreux, qui, durant six siècles, n’ont prié, travaillé, vécu, que pour procurer le bienfait de la liberté à d’innombrables captifs, qui, sans eux, languissaient dans les fers, au péril de leurs âmes.

Gloire à Marie, qui a suscité ces Rédempteurs mortels ! Gloire l’Église catholique, qui les a produits de son sein toujours fécond ! Mais par-dessus tout, gloire à l’Emmanuel, qui dit, en entrant dans ce monde : « O Père ! les holocaustes pour le péché de l’homme ne vous ont point apaisé ; suspendez vos coups ; me voici. Vous m’avez donné un corps ; je viens, je m’immole ! » [2]. Le dévouement du divin Enfant ne pouvait demeurer stérile. Il a daigné nous appeler ses frères, et s’offrir en notre place ; quel cœur d’homme pourrait désormais être insensible aux maux et aux dangers de ses frères ?

L’Emmanuel a récompensé Pierre Nolasque, en l’appelant à lui à l’heure même où, douze siècles plus tôt, il naissait à Bethléhem. C’est du milieu des joies de la nuit de Noël que le Rédempteur mortel est parti pour aller rejoindre l’immortel Rédempteur. Au dernier moment, les lèvres défaillantes de Pierre murmuraient leur dernier cantique de la terre ; et quand il fut arrivé à ces paroles : Le Seigneur a envoyé la Rédemption à son peuple ; il a scellé avec lui son alliance pour jamais, son âme bienheureuse s’envola libre au ciel.

La sainte Église a dû assigner à la mémoire de Pierre un autre anniversaire que celui de son heureux trépas, puisque ce jour appartient tout entier à l’Emmanuel ; mais il était juste que l’élu marqué par une si haute faveur que de naître au ciel à l’heure où Jésus naît à la terre, reçût une place sur le Cycle avant la fin des quarante jours consacrés à la Naissance du divin libérateur.

Vous êtes venu apporter du ciel un feu sur la terre, ô Emmanuel, et vous nous dites que votre plus ardent désir est de le voir s’enflammer. Votre désir a été comblé dans le cœur de Pierre Nolasque, et dans celui de ses enfants. C’est ainsi que vous daignez associer des hommes à vos desseins d’amour et de miséricorde, et qu’en rétablissant l’harmonie entre Dieu et nous, vous resserrez l’union primitive entre nous et nos frères. Nous ne pouvons vous aimer, ô céleste Enfant, sans aimer tous les hommes ; et si vous venez à nous comme notre rançon et notre victime, vous voulez que nous soyons prêts aussi à nous sacrifier les uns aux autres.

O Pierre ! Vous avez été l’apôtre et le modèle de cette charité ; c’est pour cela que le Seigneur a voulu vous glorifier en vous appelant à la cour de son Fils, au jour anniversaire de la Naissance de ce Sauveur. Ce doux mystère qui, tant de fois, soutint votre courage, ranima vos dévouements, vous est apparu dans toute sa grandeur ; mais vos yeux ne voient plus seulement, comme nous, le tendre Enfant qui sourit dans son berceau ; c’est le Roi vainqueur, le Fils de Jéhovah dans sa splendeur divine, qui éblouit vos regards. Marie ne vous apparaît plus, comme à nous, pauvre et humblement penchée sur la crèche qui contient tout son amour ; à vos yeux, elle brille éclatante sur son trône de Reine, et resplendit d’un éclat qui ne le cède qu’à celui de la majesté divine. Et votre cœur n’est point troublé de cette gloire ; car, au ciel, vous êtes dans votre patrie. Le ciel est le temple et le palais de la charité ; et la charité, dès ici-bas, remplissait votre cœur ; elle était le principe de tous ses mouvements.

Priez, afin que nous connaissions davantage ce véritable amour de Dieu et des hommes qui nous rend semblables à Dieu. Il est écrit que celui qui demeure dans la charité, demeure en Dieu et Dieu en lui [3]. ; faites donc que le mystère de charité que nous célébrons nous transforme en Celui qui fait l’objet de tous nos sentiments, dans ce temps de grâces et de merveilles. Donnez-nous d’aimer nos frères comme nous-mêmes, de les supporter, de les excuser, de nous oublier pour leur être utiles. Que nos exemples les soutiennent, que nos paroles les édifient ; que leurs âmes soient gagnées et consolées par notre affection ; que leurs corps soient soulagés par nos largesses.

Priez pour la France, votre patrie, ô Pierre ! Secourez l’Espagne, au sein de laquelle vous avez fondé votre sublime Institut. Protégez les restes précieux de cet Ordre par lequel vous avez opéré tant de miracles de charité. Consolez et délivrez les captifs que la main des hommes retient dans les prisons ou dans l’esclavage. Obtenez pour nous tous cette sainte liberté des enfants de Dieu dont parle l’Apôtre, et qui consiste dans l’obéissance à la loi de Dieu. Quand cette liberté régnera dans les cœurs, elle affranchira les corps. En vain l’homme extérieur cherche à être libre, si l’homme intérieur est asservi. Faites, ô Rédempteur de vos frères, que les liens de l’erreur et du péché cessent d’enchaîner nos sociétés ; c’est alors que vous les aurez rendues à la vraie liberté, qui produit et règle toutes les autres.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Pierre Nolasque, confesseur. Celte fête fut d’abord introduite par Alexandre VII dans le Missel romain avec le rite semi-double. Puis Clément X l’éleva au rite double. Quoique saint Pierre. Nolasque soit mort le jour de Noël 1256, sa commémoration se célèbre aujourd’hui, premier jour libre de tout autre office de saint. Sauf la première collecte, la messe est celle du Commun des confesseurs non pontifes.

La collecte rappelle l’œuvre du saint dans la fondation d’un institut de religieux sous le titre de la Vierge de la Miséricorde, ou, comme on disait alors, de la Merci.

Rien n’indique mieux la vitalité de l’Église catholique que cette fondation et cette succession continuelle d’ordres nouveaux, répondant aux conditions particulières et aux besoins spéciaux de chaque époque. La vie religieuse une, perpétuelle et immobile dans ses principes essentiels, est cependant dotée d’une merveilleuse faculté d’adaptation, qui lui permet de savoir s’accommoder à toutes les exigences de la société chrétienne, en tous temps et en tous lieux. Cette faculté d’adaptation est si suave qu’elle reflète celle du Saint-Esprit dans la motion interne des âmes, et elle révèle un principe vital indéfectible.

Prière. « O Dieu qui, à l’exemple de votre amour, avez instruit divinement saint Pierre pour qu’il enrichît votre Église d’une nouvelle famille destinée au rachat des fidèles ; par son intercession accordez-nous la grâce d’être affranchis des liens du péché, et de jouir d’une éternelle liberté dans la céleste patrie. Par notre Seigneur, etc. »

La lecture est tirée de la Ire épître aux Corinthiens (IV, 9-14), là où saint Paul, jetant le ridicule sur l’extrême délicatesse de ses correspondants trop orgueilleux pour se croire des défauts, et aveuglés par la passion, décrit les humiliations, les difficultés et les labeurs de son ministère apostolique. Souffrir et être méprisé pour le Christ, voilà la grâce du vrai disciple de Jésus.

Le répons est celui de la messe des docteurs. Le verset alléluiatique est tiré du psaume 111. "Bienheureux l’homme qui craint le Seigneur ; et qui non seulement le craint, mais l’aime aussi dans l’observance de ses saints préceptes. »

La lecture évangélique est empruntée à saint Luc (XII, 32-34) là où Jésus promet à la pauvreté volontaire pour l’amour du saint Évangile, non seulement les richesses célestes, mais aussi un soin particulier de la Providence divine qui lui prépare même le regnum en ce monde, spirituel d’abord, mais pourvu des conditions matérielles nécessaires au caractère de société visible qu’est l’Église catholique.

L’antienne pour la communion est prise de l’Évangile selon saint Matthieu (XIX, 28) où Jésus promet le centuple en ce monde, et la vie éternelle dans l’autre, à celui qui pour Lui qui est tout, laisse tout, ou plutôt laisse cette infinie vanité du tout, selon la mélancolique expression d’un poète.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Le Seigneur a envoyé la Rédemption à son peuple (Ps. 110).

Saint Pierre. — Jour de mort : 25 décembre 1256. Tombeau : à Barcelone (Espagne). Image : on le représente en vêtements blancs, avec, sur la poitrine, un écusson aux armes d’Aragon, et entouré de chrétiens délivrés de l’esclavage. Sa vie : Saint Pierre Nolasque fonda l’Ordre de la Merci pour le rachat des captifs. Un jour qu’il priait, la sainte Vierge lui apparut (1228) et lui déclara qu’il serait très agréable à son divin Fils et à elle, qu’il fondât un Ordre en son honneur pour le rachat des chrétiens, de l’esclavage des infidèles. Saint Pierre obéit et fonda avec saint Raymond de Pegnafort et Jacques 1, roi d’Aragon, l’Ordre de Notre-Dame de la Merci pour le rachat des captifs. On imposa aux membres de cet Ordre un quatrième vœu, celui de rester eux-mêmes captifs des païens si le rachat des chrétiens l’exigeait. Pierre mourut avec ces paroles du psaume sur les lèvres : « Il a envoyé la rédemption à son peuple. »

La messe (Justus ut palma). — La messe reflète la vie de notre saint. Saint Pierre a tout abandonné pour acquérir le trésor éternel ; sa vie fut vraiment un spectacle pour les anges et les hommes. A l’Offertoire, nous apportons ce grand renoncement du saint sur l’autel et, à la communion, nous participons à sa gloire. La messe est toute pénétrée de la pensée de l’imitation du Christ, dans la pauvreté et la faiblesse. Dans l’Épître, il semble que saint Pierre oppose à notre fierté, à notre vie confortable, sa pauvreté et ses opprobres.

L’Oraison. — La collecte résume brièvement la vie du saint et nous indique les conclusions que nous devons tirer. Nous trouvons quatre belles pensées :

1° La charité héroïque de notre saint, qui le porta à racheter les chrétiens, n’est qu’une émanation de l’amour de Dieu (« Dieu a tant aimé le monde... »). Et même, somme toute, c’est un acte d’amour de la part de Dieu d’envoyer au monde des saints qui, dans leur vie, sont le reflet de ses perfections.

2° Le nouvel Ordre a donné à l’Église de nouveaux enfants dont saint Pierre, en tant que fondateur d’Ordre, est le père. C’est là une pensée qui a de profondes racines dans la liturgie : saint Paul se déclare le père des Corinthiens : « Alors même que vous auriez des milliers de pédagogues dans le Christ, vous n’avez pas plusieurs pères, car je vous ai engendrés dans le Christ Jésus par l’Évangile. » Par conséquent, quand le prêtre, dans les cérémonies liturgiques ou les relations ordinaires, est appelé : Pater, Père, cette dénomination a un sens profond. Nous pouvons, nous aussi, avoir part à cette a dignité paternelle en donnant, par l’apostolat, de nouveaux enfants à l’Église.

3° La délivrance des chrétiens captifs est une image de la délivrance des chaînes du démon, de l’« esclavage du péché » (Jean VIII, 34). Assurément le baptême nous a délivrés de l’empire du démon (rappelons-nous les nombreux exorcismes que comporte le rite du baptême), cependant, tant que nous vivons, nous portons des chaînes spirituelles par notre attachement au péché et notre inclination au mal.

4° La véritable liberté ne se trouvera que dans la patrie céleste. Quel bonheur ce dut être, pour les pauvres chrétiens captifs, de revoir leur patrie et de recouvrer la liberté tant désirée, après avoir désespéré déjà de sortir d’esclavage. Il en est de même pour nous : ce n’est que lorsque nous serons arrivés dans notre patrie céleste, que nous jouirons de la pleine liberté. Cette « liberté des enfants de Dieu » nous devons nous efforcer de la conquérir de plus en plus, en nous rendant maîtres de l’homme inférieur : l’esprit doit dominer sur la chair. « La vérité vous rendra libres. ».

[1] Après l’ajout de la fête de St Jean Bosco au calendrier et le déplacement de St Pierre Nolasque au 28 janvier, texte modifié ainsi : … étendit sa fête à l’Église universelle.

[2] Psalm. XXXIX, 8.

[3] I Johan. IV