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19/11 St Pontien, pape et martyr

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Saint Pontien, pape (203-235). Dès le pape Libère, on célèbre sa déposition, en même temps que celle de St Hippolyte mort avec lui en déportation en 235, anniversaire du retour de leurs dépouilles à Rome. Le déplacement de sa fête au 19 novembre (au XIIème siècle) est dû à une erreur du Martyrologe suivi par la liturgie du Latran.

Sommaire

  Messe après 1942  
  Messe avant 1942  
  Office  
  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  

Saint Pontien, pape (203-235). Dès le pape Libère, on célèbre sa déposition, en même temps que celle de St Hippolyte mort avec lui en déportation en 235, anniversaire du retour de leurs dépouilles à Rome. Le déplacement de sa fête au 19 novembre (au XIIème siècle) est dû à une erreur du Martyrologe suivi par la liturgie du Latran.

Missa post 1942

Messe après 1942

eodem die 19 novembris
ce même 19 novembre
S. Pontiani
St Pontien
Papæ et Mart.
Pape et Martyr
Commemoratio
Commémoraison
Missa Si díligis me, de Communi Summorum Pontificum.Messe Si díligis me, du Commun des Souverains Pontifes.
Missa ante 1942

Messe avant 1942

eodem die 19 novembris
ce même 19 novembre
S. Pontiani
St Pontien
Papæ et Mart.
Pape et Martyr
Commemoratio
Commémoraison
Missa Státuit, de Communi unius Martyris 1 loco, cum Evangelio Nihil est opértum.Messe Státuit, du Commun d’un Martyr 1, avec l’Evangile Il n’y a rien de caché.
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Matthǽum.Lecture du Saint Evangile selon saint Mathieu.
Matth. 10, 26-32.
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Nihil est opértum, quod non revelábitur ; et occúltum, quod non sciétur. Quod dico vobis in ténebris, dícite in lúmine : et quod in aure audítis, prædicáte super tecta. Et nolíte timére eos, qui occídunt corpus, ánimam autem non possunt occídere ; sed pótius timéte eum, qui potest et ánimam et corpus pérdere in gehénnam. Nonne duo pásseres asse véneunt : et unus ex illis non cadet super terram sine Patre vestro ? Vestri autem capílli cápitis omnes numerári sunt. Nolíte ergo timére : multis passéribus melióres estis vos. Omnis ergo, qui confitébitur me coram homínibus, confitébor et ego eum coram Patre meo, qui in cælis est.En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Il n’y a rien de caché qui ne se découvre, ni de secret qui ne finisse par être connu. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le dans la lumière, et ce qui vous est dit à l’oreille, prêchez-le sur les toits. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, et qui ne peuvent tuer l’âme ; mais craignez plutôt celui qui peut perdre et l’âme et le corps dans la géhenne. Deux passereaux ne se vendent-ils pas un as ? Cependant il n’en tombe pas un à terre sans la volonté de votre Père. Les cheveux même de votre tête sont tous comptés. Ne craignez donc point ; vous valez mieux que beaucoup de passereaux. C’est pourquoi, quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai aussi moi-même devant mon Père qui est dans les cieux.

Office

Leçon des Matines avant 1960

Neuvième leçon. Pontien, Romain de naissance, gouverna l’Église sous Alexandre Sévère. Celui-ci relégua le saint Pontife dans l’île de Sardaigne avec le Prêtre Hippolyte, parce qu’ils professaient la foi chrétienne. C’est là, qu’après avoir été affligé en bien des manières pour la foi de Jésus-Christ, il termina sa vie, le treizième jour des calendes de décembre. Transporté à Rome avec le concours du clergé, sous le pontificat de Fabien, son corps fut enseveli dans le cimetière de Calixte, sur la voie Appienne. Pontien siégea quatre ans, quatre mois et vingt-cinq jours. En deux ordinations faites au mois de décembre, il ordonna six Prêtres, cinq Diacres et sacra six Évêques, pour diverses régions.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

L’Église se recommande aujourd’hui d’un saint Pape du temps des persécutions. Déporté par sentence de l’empereur Maximin dans une île de la Méditerranée, il y souffrit d’indignes traitements qui lui valurent la couronne du martyre. Fabien, deuxième successeur de Pontien, ramena son corps au cimetière de Calliste.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Pontien mourut en Sardaigne le 28 septembre 235, mais dès le temps du pape Libère on célébrait à Rome sa déposition, avec celle d’Hippolyte, le 13 août, jour où le pape Fabien avait transporté à Rome les deux corps et les avait ensevelis, le Pontife dans la nécropole papale de Callixte, et Hippolyte dans une crypte spéciale près du cimetière de Cyriaque : Idib. aug. Ypoliti in Tiburtina, et Pontiani in Calisti.

Selon Jean-Baptiste De Rossi, un graffite de la crypte papale de la voie Appienne rappellerait cette translation de Pontien (voir image plus bas)

Si les mots supplémentaires proposés par l’illustre archéologue sont exacts, l’auteur de ce graffite voulut faire allusion à la vindicatio posthume de Pontien à son rang de Pontife romain.

Comme on le voit, l’exil, selon le concept juridique romain, comportait la mort civile ; aussi Pontien, condamné avec son compétiteur Hippolyte aux travaux forcés du bagne in insula nociva, et mis dès lors dans l’impossibilité de gouverner l’Église, discinctus est, selon l’expression du Catalogue libérien, c’est-à-dire abdiqua sa charge. Cette abdication contribua peut-être à faire cesser à Rome le schisme qui divisait l’Église depuis le temps de Callixte ; pape et antipape, au jour de leur commune épreuve pour l’unique foi au Christ, se donnèrent fraternellement la main et souffrirent ensemble ; aussi, sous Fabien, la communauté chrétienne tout entière reçut à Rome les dépouilles vénérées des deux martyrs exilés, et de préférence même à Pontien, elle dota l’ancien docteur, naguère adversaire de Callixte, mais maintenant réuni à l’Église catholique, de statues, d’inscriptions et d’un culte devenu vite populaire et fervent.

La date de ce jour, pour la fête de Pontien, n’a donc aucun fondement historique. D’autre part, outre le Calendrier Philocalien, le Sacramentaire Léonien lui-même nous atteste que le martyr Pontien était célébré à Rome avec Hippolyte le 13 août, et il nous a conservé jusqu’aux collectes de sa fête.

D’après la liste des reliques transportées par Paschal Ier à Sainte-Praxède, celles du pape Pontien seraient, elles aussi, dans cette église. Toutefois la basilique de Saint-Laurent in I.ucina se flatte, dès 1112, de posséder le corps, ou tout au moins quelques reliques insignes de saint Pontien.

La messe [1] Statuit est du commun, sauf la lecture évangélique.

L’esprit humain est naturellement porté à désirer, pour accomplir le bien, des circonstances solennelles, glorieuses, où l’on peut prendre des poses tragiques et faire des gestes grandioses. L’Esprit de Dieu veut au contraire que nous accomplissions toujours, même les plus héroïques sacrifices, avec simplicité, naturel et humilité. Considérons ce saint Pape qui, exilé de Rome, démissionnaire de ses sublimes fonctions, condamné aux travaux forcés dans les mines de Sardaigne. Épuisé finalement par les mauvais traitements subis, y meurt après trois mois seulement de séjour, ayant bu jusqu’à la dernière goutte l’amer calice du martyre. En succombant, il a certainement touché, comme Celui dont il avait été vicaire, le fond de l’humiliation ; mais grâce à ces souffrances, Pontien est devenu un glorieux martyr et la fin du schisme lui est due.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Saint Pontien, pape et martyr, régna de 231 à 235. En compagnie du prêtre Hippolyte, le célèbre écrivain (22 août), il fut exilé à cause de la foi en Sardaigne, où il succomba à ses souffrances ; il fut enterré à Rome, dans la catacombe de Calixte. On a découvert l’épitaphe primitive du pape dans la chapelle de Sainte Cécile.

[1] Avant 1942.