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09/12 2ème jour dans l’Octave de l’Immaculée Conception

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Sommaire

  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  
  Leçons des Matines  
  La Messe  

Pendant tout l’Octave de l’Immaculée Conception (supprimé en 1955), on lisait au bréviaire la bulle Ineffabilis Deus du Bhx Pie IX, proclamant le dogme en 1854, ainsi que des lectures patristiques propres.

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

Considérons Marie l’Immaculée venant au monde neuf mois après sa Conception, et confirmant de jour en jour les espérances de la terre. Admirons la plénitude de grâce que Dieu avait mise en elle, et contemplons les saints Anges qui l’environnent de leur respect et de leur amour, comme la Mère future de Celui qui doit être le chef de la nature angélique aussi bien que de la nature humaine. Suivons cette auguste Reine au temple de Jérusalem, où elle est présentée par ses parents, saint Joachim et sainte Anne. Âgée seulement de trois ans, elle est déjà initiée aux secrets du divin amour. « Je me levais toujours au milieu de la nuit, a-t-elle dit elle-même dans une révélation à sainte Élisabeth de Hongrie, et j’allais devant l’Autel du Temple, où je demandais à Dieu d’observer tous les préceptes de sa Loi, et je le suppliais de m’accorder les grâces dont j’avais besoin pour lui être agréable. Je lui demandais surtout qu’il me fît voir le temps où vivrait cette Vierge très sainte qui devait enfanter le Fils de Dieu. Je le priais de conserver mes yeux pour la voir, ma langue pour la louer, mes mains pour la servir, mes pieds pour marcher à ses ordres, mes genoux pour adorer le Fils de Dieu entre ses bras. »

Cette Vierge à jamais digne de louanges, c’était vous-même, ô Marie ! Mais le Seigneur vous le cachait encore ; et votre céleste humilité ne vous eût jamais permis d’arrêter un instant la pensée sur une si haute dignité comme pouvant vous être réservée. D’ailleurs, vous aviez engagé votre foi au Seigneur ; dans la crainte que l’heureuse prérogative de Mère du Messie ne portât une atteinte, si légère qu’elle pût être, au vœu de virginité qui vous unissait à Dieu seul, vous aviez, la première et la seule entre les filles d’Israël, renoncé pour jamais à l’honneur de prétendre à une si haute faveur. Votre mariage avec le chaste Joseph fut donc un triomphe déplus pour votre incomparable virginité, en même temps qu’il était, dans les décrets de la souveraine Sagesse, un ineffable moyen de vous assurer un appui dans les sublimes nécessités que bientôt vous alliez connaître. Nous vous suivons, ô épouse de Joseph, dans la maison de Nazareth où va s’écouler votre humble vie ; nous vous y contemplons comme la Femme forte de l’Écriture, vaquant à tous vos devoirs, et l’objet des complaisances du grand Dieu et de ses Anges. Nous recueillons vos prières pour la venue du Messie, vos hommages à sa Mère future ; et vous suppliant de nous associer au mérite de vos désirs vers le divin Libérateur, nous osons vous saluer comme la Vierge prédite dans Isaïe, à laquelle, et non à une autre, appartient louange et amour de la part de la Cité rachetée.

SÉQUENCE. (Tirée du Missel de Cluny de 1523.)
Vénérons la Vierge, la mère de la Grâce, la douceur du Salut, la fontaine de Sapience.
C’est la Cour du grand Roi, la Reine de prudence, la Vierge pleine de grâce, l’Aurore de liesse.
Elle est plus douce que le miel, vrai lis de chasteté ; plus brillante que le jaspe, l’allégement du cœur affligé.
O fontaine admirable ! principe de notre foi ; ô Mère admirable ! précieux vase de vertu.
Vous êtes du plus beau des rois la plus chaste des mères ; parfum du nard le plus pur, rose très odorante.
Arbre de vie digne de louange, Etoile très éclatante, noble Mère, réjouissez-vous, ô la plus sainte des Vierges !
Remède des pécheurs, Reine de bon conseil, vous avez mis au jour la fleur des fleurs, Jésus, source de toute joie.
Branche de Jessé, flambeau des Saints, secourable protectrice, souvenez-vous des malheureux, au jour du jugement.
Vous êtes la joie du monde, la règle de l’amour, le salaire de la victoire, le trésor des parfums.
A vous soient, ô fleur du monde, Vierge sans tache, et l’honneur et l’empire, dans les siècles éternels.
Amen.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

Tu es toute belle, ô Marie, et la tache du péché originel n’est pas en toi » (Ant. de Vêpres).

Ma bien aimée est blanche comme la neige sur le Liban, Un rayon de miel découle de ses lèvres, Le miel et le lait sont sur sa langue. Viens du Liban, mon Épouse, Viens, tu seras couronnée de la. couronne de la gloire (Rep.).

(Dom Pius Parsch donne ce jour le commentaire de la Messe de la fête que nous avons reporté au jour même)

Leçons des Matines

AU DEUXIÈME NOCTURNE.

De la Bulle dogmatique du Pape Pie IX.

Quatrième leçon. Le Dieu ineffable « dont les voies sont miséricorde et vérité, » dont la volonté est toute-puissance, « dont la sagesse atteint d’une extrémité jusqu’à l’autre avec force, et dispose toutes choses avec douceur ; » Dieu prévit de toute éternité la déplorable ruine en laquelle la transgression d’Adam devait entraîner tout le genre humain ; et dans les profonds secrets d’un dessein caché à tous les siècles, il résolut d’accomplir, dans un mystère encore plus profond, par l’Incarnation du Verbe, l’œuvre primitive de sa bonté ; afin que l’homme, poussé au péché par la malice et la ruse du démon, ne pérît pas, contrairement au dessein de sa miséricorde ; et que la chute de notre nature, dans le premier Adam, fût réparée avec avantage dans le second. Il destina donc, dès le commencement et avant tous les siècles, à son Fils unique ; la Mère de laquelle, s’étant incarné, il naîtrait dans la bienheureuse plénitude des temps ; il la choisit, il lui marqua sa place dans l’ordre de ses desseins ; il l’aima par-dessus toutes les créatures, d’un tel amour de prédilection, qu’il mit en elle, d’une manière singulière, toutes ses plus grandes complaisances.

Cinquième leçon. C’est pourquoi, puisant dans le trésor de sa divinité, il la combla, bien plus que tous les esprits angéliques, bien plus que tous les Saints, de l’abondance de toutes les grâces célestes, et l’enrichit avec une profusion merveilleuse, afin qu’elle fût toujours sans aucune tache, entièrement exempte de l’esclavage du péché, toute belle, toute parfaite et dans une telle plénitude d’innocence et de sainteté, qu’on ne peut, au-dessous de Dieu, en concevoir une plus grande, et que nulle autre pensée que celle de Dieu même ne peut en mesurer la grandeur. Et certes il convenait bien qu’il en fût ainsi ; il convenait qu’elle resplendît toujours de l’éclat de la sainteté la plus parfaite, qu’elle fût entièrement préservée, même de la tache du péché originel, et qu’elle remportât ainsi le plus complet triomphe sur l’ancien serpent, cette Mère si vénérable, à qui Dieu le Père avait résolu de donner son Fils unique, celui qu’il engendre de son propre sein, qui lui est égal en toutes choses et qu’il aime comme lui-même, et de le lui donner de telle manière qu’il fût naturellement un même unique et commun Fils du Père céleste, et Fils de la Vierge.

Sixième leçon. Cette innocence originelle de l’auguste Vierge, si parfaitement en rapport avec son admirable sainteté et avec sa dignité suréminente de Mère de Dieu, l’Église catholique, qui, toujours enseignée par l’Esprit-Saint, est la colonne et le soutien de la vérité, en possédant la croyance comme doctrine reçue de Dieu et comprise dans le dépôt de la révélation céleste, ne cessa jamais de l’expliquer, de la proposer et de la favoriser chaque jour davantage, en mille manières par des actes éclatants. Car c’est bien cette doctrine, admise et profondément ancrée dans l’esprit des fidèles dès les temps les plus reculés, merveilleusement propagée aussi dans tout l’univers catholique par les soins et le zèle des saints Évêques, que l’Église elle-même voulut très manifestement nous faire comprendre, alors qu’elle n’hésita point à proposer la Conception de la Vierge au culte public et à la vénération des fidèles. Par ce fait éclatant, elle montrait bien que la Conception de la Vierge devait être honorée comme une conception admirable, singulièrement privilégiée, différente de celle des autres hommes, et tout à fait sainte, puisque l’Église ne célèbre de jours de fêtes qu’en l’honneur de ce qui est saint.

AU TROISIÈME NOCTURNE.

Lecture du saint Évangile selon saint Luc.
En ce temps-là : L’Ange Gabriel fut envoyé de Dieu, en la ville de Galilée, appelée Nazareth, à une vierge qu’avait épousée un homme nommé Joseph de la maison de David ; et le nom de la Vierge était Marie. Et le reste.

Homélie de saint Sophrone, Évêque.

Septième leçon. Que dit cet Ange bienheureux, député vers la Vierge toute pure ? Comment lui transmet-il cette nouvelle si joyeuse ? « Salut, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous. » C’est par la joie que ce messager de joie commence son discours. Il savait, en effet, il savait parfaitement que son message annonçait la joie à tous les hommes et à toutes les créatures, et à tous sans exception, le soulagement de toute sorte de douleurs ; il savait que la connaissance de ce divin mystère éclairerait le monde, dissiperait les ténèbres de l’erreur, émousserait l’aiguillon de la mort, abattrait la force de la corruption, enlèverait à l’enfer sa victoire, ferait luire le salut aux yeux de l’homme tombé, qui était accablé sous le joug de ces maux depuis longtemps, c’est-à-dire depuis qu’il avait été expulsé du paradis de délices et exilé de ce bienheureux séjour. C’est pourquoi l’Ange s’inspire d’un sentiment de joie dès le début de son ambassade et prélude à son discours en termes exprimant la joie ; c’est pourquoi la joie précède ces heureuses nouvelles, qui devaient réjouir tous les croyants.

Huitième leçon. Et certes, il était bien juste que l’annonce divine de la joie commençât par des paroles et des expressions empreintes de joie. L’Ange annonce avant tout la joie, parce qu’il n’ignore pas l’heureuse issue de son ambassade et sait fort bien que le colloque qu’il tient avec la Vierge se terminera par la joie du monde ; et, en effet, quelle joie ou quel plaisir pourrait-on trouver qui ne soit beaucoup au-dessous de la douceur de cet entretien de l’Ange avec la bienheureuse Vierge, cause de notre joie ? Réjouissez-vous donc, Ô Mère de la céleste joie. Réjouissez-vous, à vous qui avez nourri la joie la plus sublime. Réjouissez-vous, ô trône le plus excellent de la joie de notre salut. Réjouissez-vous, auteur de notre joie immortelle. Réjouissez-vous, ô séjour mystique de la joie ineffable. Réjouissez-vous, ô source bienheureuse de la joie inépuisable. Réjouissez-vous, ô trésor de l’éternelle joie, vous qui portez Dieu. Réjouissez-vous, ô arbre toujours vert de la joie vivifiante. Réjouissez-vous, ô Mère de Dieu, toujours vierge. Réjouissez-vous, ô Vierge toujours pure après l’enfantement. Réjouissez-vous, ô spectacle plus digne d’admiration que toutes les merveilles du monde.

Neuvième leçon. Qui pourra dire votre splendeur ? Qui osera par ses paroles exprimer quel prodige vous êtes ? Qui pourra espérer de publier votre magnificence ? Vous êtes l’ornement de la nature humaine ; vous êtes supérieure aux chœurs des Anges ; devant vous, l’éclat des Archanges est-éclipsé ; les sièges sublimes des Trônes sont sous vos pieds ; la hauteur des Dominations est abaissée devant vous ; les Principautés vous ont cédé la préséance du commandement ; la force des Puissances paraît faible devant la vôtre ; vous avez montré une vertu plus puissante que celle même des Vertus ; avec vos yeux corporels vous avez surpassé la vue si pénétrante des Chérubins ; sur les ailes de votre âme, soulevée par un souffle divin, vous avez volé plus haut que les Séraphins aux six ailes. Enfin vous avez dépassé de beaucoup toute créature, car vous avez brillé plus qu’aucune créature par l’éclat de la pureté, et vous avez reçu en vous le Créateur de toutes les créatures ; vous l’avez porté dans votre sein, vous l’avez enfanté, et seule entre toutes les créatures, vous êtes devenue Mère de Dieu.

La Messe

Comme au jour de la fête