« Les habitants de Verdun s’étant révoltés, Clovis assiégea leur ville et était sur le point de la prendre, lorsqu’ils lui députèrent un saint prêtre nommé Euspice, à la place de saint Firmin, leur évêque, qui venait de mourir. Euspice était également recommandable par son grand âge et par ses vertus. Il se prosterna devant Clovis, qui -lui ordonna respectueusement de se lever et d’exposer la cause de sa venue. Euspice le supplia de pardonner aux habitants en vue de Dieu, et pour remporter sur lui-même une victoire plus glorieuse que toute autre. L’aspect et les paroles du saint vieillard désarment Clovis ; il accorde une amnistie générale. Aussitôt, au commandement d’Euspice, qui tenait le roi par la main, les portes s’ouvrent, le clergé s’avance en procession pour recevoir le monarque, qui entre dans la ville aux acclamations du peuple.
Clovis, charmé de la sagesse et de la vertu d’Euspice, voulut le faire ordonner évêque de Verdun ; mais le saint homme s’en excusa sur son grand âge, et fit tomber le choix du prince sur saint Viton ou saint Vanne, un de ses neveux. Il en avait encore un autre, savoir : Maximin ,qui était sa consolation et le bâton de sa vieillesse. Le roi souhaita qu’Euspice et Maximin le suivissent jusqu’à Orléans, où il leur donna la terre de Mici pour y bâtir un monastère. En voici l’acte. « Clovis, roi des Francs, homme illustre. Nous vous donnons, vénérable vieillard Euspice, à vous et à Maximin, votre neveu, la terre de Mici et tout ce qui appartient à notre fisc entre les deux rivières, avec la chênaie, la saussaie et les deux moulins, le tout exempt de charge et de péage, tant au-dessous qu’au-dessus de la Loire et du Loiret, afin que vous et ceux qui vous succéderont, imploriez la divine Miséricorde pour notre conservation, pour celle de notre chère épouse et de nôs enfants. O vous, saint évêque Eusèbe (c’était l’évêque d’Orléans), ayez soin de la vieillesse d’Euspice, protégez Maximin. Défendez- les, eux et leurs biens, de toute injure, dans l’étendue de votre diocèse ; car on ne doit faire aucun tort à des personnes que le roi, honore de son affection. Vous tous, évêques de la religion catholique, agissez de la même manière à leur égard. Vous donc, Euspice, et vous, Maximin, cessez de vous regarder comme étrangers parmi les Francs. Habitez comme votre patrie les terres que nous vous donnons au nom de la sainte, indivisible, égale et consubstantielle Trinité. Qu’il soit fait ainsi que moi, Clovis, l’ai voulu. Moi, Eusèbe, l’ai confirmé » (Rohrbacher, Histoire universelle de l’Église catholique, Tome 4)
Ant. ad Introitum. Ps. 144, 10-11. | Introït |
Confiteántur tibi, Dómine, ómnia ópera tua, et sancti tui benedícant tibi : glóriam regni tui dicent, et poténtiam tuam loquéntur. | Que toutes vos oeuvres Vous célèbrent, Seigneur, et que vos saints Vous bénissent : ils diront la gloire de votre règne, et ils parleront de votre puissance. |
Ps. ibid., 1. | |
Exaltábo te, Deus meus Rex : et benedícam nómini tuo in sǽculum, et in sǽculum sǽculi. | Je vous exalterai, ô Dieu mon roi : et je bénirai votre nom à jamais et dans les siècles des siècles. |
V/. Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Deus, cuius múnere beáti Confessóres Euspícius et Maximínus, Christum páuperem sequi, et húmilem corde usque in finem perseverárunt imitári : da cunctis sémitam mandatórum tuórum ingréssis ; ut nec retro respíciant nec in via hǽreant, sed ad te sine offensióne curréntes, vitam ætérnam apprehéndant. Per eúmdem Dóminum. | Dieu, qui avez donné aux bienheureux Confesseurs Euspice et Maximin de suivre le Christ pauvre et de persévérer jusqu’à la mort en imitant son humilité de cœur : donnez à tous ceux qui suivent la voie de vos commandement de ne pas regarder en arrière ni de se perdre en route, mais s’avançant vers vous sans pécher, qu’ils obtiennent la vie éternelle. |
Et fit Commemoratio Feriæ. | Et on fait mémoire de la Férie. |
Lectio libri Sapientiæ. | Lecture du livre de la Sagesse. |
Eccli. 2, 7-13. | |
Metuéntes Dóminum, sustinéte misericórdiam eius : et non deflectátis ab illo ne cadátis. Qui timétis Dóminum, crédite illi : et non evacuábitur merces vestra. Qui timétís Dóminum, speráte in illum : et in oblectatiónem veniet vobis mísericórdia. Qui timétis Dóminum, dilígite illum : et illuminabúntur corda vestra. Respícite fílii natiónes hóminum : et scitóte quia nullus sperávit in Dómino, et confúsus est. Quis enim permánsit in mandátis eius, et derelíctus est ? aut quis invocávit eum, et despéxit illum ? Quóniam pius et miséricors est Deus, et remíttet in die tribulatiónis peccáta : et protéctor est ómnibus exquiréntibus se in veritáte. | Vous qui craignez le Seigneur, attendez sa miséricorde : et ne vous détournez pas de lui, de peur de tomber. Vous qui craignez le Seigneur, ayez foi en lui : et vous ne perdrez pas votre récompense. Vous qui craignez le Seigneur, espérez en lui : et sa miséricorde sera votre joie. Vous qui craignez le Seigneur, aimez-le : et vos cœurs seront remplis de lumière. Considérez, mes enfants, les nations des hommes : et sachez que personne n’a espéré au Seigneur et a été confondu. Qui donc est demeuré ferme dans ses commandements et a été abandonné ? Ou qui l’a invoqué et a été méprisé de lui ? Car Dieu est bon et miséricordieux, il pardonne les péchés au jour de la tribulation : et il est le protecteur de tous ceux qui le cherchent dans la vérité. |
Graduale. Ps. 30, 24-25. | Graduel |
Dilígite Dóminum omnes sancti eius, quóniam veritátem requíret Dóminus, et retríbuet abundánter faciéntibus supérbiam. | Aimez le Seigneur, vous tous ses saints, car le Seigneur recherchera la vérité, et Il châtiera largement ceux qui se livrent à l’orgueil. |
V/. Viríliter ágite, et confortétur cor vestrum, omnes qui sperátis in Dómino. | V/. Agissez avec courage, et que votre coeur s’affermisse, vous tous qui espérez au Seigneur. |
Allelúia, allelúia. V/. Ps. 9, 11. Sperent in te qui novérunt nomen tuum : quóníam non dereliquísti quæréntes te, Dómine. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. Qu’ils espèrent en Vous, ceux qui connaissent votre nom : car vous n’avez pas abandonné ceux qui vous cherchent, Seigneur. Alléluia. |
¶ In missis votivis post Septuagesimam, ommissis Allelúia et versu sequenti, dicitur | ¶ Aux messes votives après la Septuagésime, on omet l’Alléluia et son verset et on dit |
Tractus. Ps. 33, 9-11. | Trait |
Gustáte, et vidéte quóniam suávis est Dóminus : beátus vir, qui sperat in eo. | Goûtez et voyez combien le Seigneur est doux : heureux est l’homme qui espère en lui. |
V/. Timéte Dóminum, omnes sancti eius : quóniam non est inópia timéntibus eum. | V/. Craignez le Seigneur, vous tous ses saints : car il n’y a pas d’indigence pour ceux qui l craignent. |
V/. Dívites eguérunt et esuriérunt : inquiréntes autem Dóminum non minuéntur omni bono. | V/. Les riches ont été dans le besoin, et ont eu faim : mais ceux qui cherchent le Seigneur ne seront privés d’aucun bien. |
Tempore paschali omittitur graduale, et eius loco dicitur : | Pendant le temps pascal, on omet le graduel et à sa place on dit : |
Allelúia, allelúia. V/. Ps. 9, 11. Sperent in te qui novérunt nomen tuum : quóníam non dereliquísti quæréntes te, Dómine. | Allelúia, allelúia. V/. Qu’ils espèrent en Vous, ceux qui connaissent votre nom : car vous n’avez pas abandonné ceux qui vous cherchent, Seigneur. |
Allelúia. V/. Ps. 139, 14. Iusti confitebúntur nómini tuo, Dómine : et habitábunt recti cum vultu tuo. Allelúia. | Allelúia. V/. Les justes célébreront votre nom, Seigneur : et les hommes droits habiteront devant votre visage. Alléluia. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Lucam. | Suite du Saint Evangile selon saint Luc. |
Luc. 12, 35-40. | |
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Sint lumbi vestri præcíncti, et lucernæ ardéntes in mánibus vestris, et vos símiles homínibus exspectántibus dóminum suum, quando revertátur a núptiis : ut, cum vénerit et pulsáverit, conféstim apériant ei. Beáti servi illi, quos, cum vénerit dóminus, invénerit vigilántes : amen, dico vobis, quod præcínget se, et fáciet illos discúmbere, et tránsiens ministrábit illis. Et si vénerit in secúnda vigília, et si in tértia vigília vénerit, et ita invénerit, beáti sunt servi illi. Hoc autem scitóte, quóniam, si sciret paterfamílias, qua hora fur veníret, vigiláret útique, et non síneret pérfodi domum suam. Et vos estóte paráti, quia, qua hora non putátis, Fílius hóminis véniet. | En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Que vos reins soient ceints, et les lampes allumées dans vos mains. Et vous, soyez semblables à des hommes qui attendent que leur maître revienne des noces, afin que, lorsqu’il arrivera et frappera, ils lui ouvrent aussitôt. Heureux ces serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera veillant ; en vérité, je vous le dis, il se ceindra, les fera asseoir à table, et passant devant eux, il les servira. Et, s’il vient à la seconde veille, s’il vient à la troisième veille, et qu’il les trouve en cet état, heureux sont ces serviteurs ! Or, sachez que, si le père de famille savait à quelle heure le voleur doit venir, il veillerait certainement, et ne laisserait pas percer sa maison. Vous aussi, soyez prêts ; car, à l’heure que vous ne pensez pas, le Fils de l’homme viendra. |
Ant. ad Offertorium. Ps. 67, 4. | Offertoire |
Iusti epuléntur, et exsúltent in conspéctu Dei, et delecténtur in lætítia. | Que les justes soient comme dans un festin, et qu’ils tressaillent en la présence de Dieu, et qu’ils soient dans des transports de joie. |
Secreta | Secrète |
Nostræ obséquium servitútis accéptum tibi reddant, Dómine, beáti Confessóres Euspícius et Maximínus, qui frátribus suis præláti, seípsos tibi suósque perpétuo subicérunt. Per Dóminum. | Que les bienheureux Confesseurs Euspice et Maximin vous rende acceptable le service de notre soumission, Seigneur, eux qui, placés plus haut que leurs frères, se soumirent sans cesse à eux et à vous. |
Et fit Commemoratio Feriæ. | Et on fait mémoire de la Férie. |
Ant. ad Communionem. Luc. 12, 37. | Communion |
Beáti servi illi, quos, cum vénerit Dóminus, invénerit vigilántes : amen dico vobis, quod præcínget se, et fáciet illos discúmbere, et tránsiens ministrábit illis. | Heureux ces serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera veillant ; en vérité, je vous le dis, il se ceindra, les fera asseoir à table, et passant devant eux, il les servira. |
Postcommunio | Postcommunion |
Omnípotens sempitérne Deus, qui subditórum patres, non dóminos, iubes esse quos áliis prǽficis : ea grátia ad mensam tuam admíssos ínstrue ; qua beátos Confessóres Euspícium et Maximínum, fratrum suórum sollicitúdine patres, caritáte sócios, humilitáte servos esse fecísti. Per Dóminum. | Dieu éternel et tout-puissant, qui ordonnez que ceux que vous placer pour commander ne soit pas des maîtres, mais des pères pour leurs sujets : enseignez à ceux que vous avez admis à votre table cette grâce par laquelle vous avez rendu les bienheureux Confesseurs Euspice et Maximin pères de leurs frères par la sollicitude, compagnons par la charité et serviteurs par l’humilité. |
Et fit Commemoratio Feriæ. | Et on fait mémoire de la Férie. |