L’adoption du Missale Romanum de St Pie V en France au XIXème siècle n’a pas empêché les propres diocésains de conserver des proses médiévales ou plus récentes(comme celles composées pour les missels néo-gallicans au XVIIIème siècle).
Voici la prose du Diocèse de Paris.
1. Jerúsalem et Sion fíliæ,
Cœtus omnis fidélis cúriæ, Melos pangant jugis lætítiæ. Allelúia. | 1. Filles de Jérusalem et de Sion,
saints habitants des demeures célestes, chantez de concert un cantique de joie. Alléluia. |
2. Christus enim norma justítiæ
Matrem nostram despónsat hódie, Quam de lacu traxit misériæ Ecclésiam. | 2. Le Christ, le modèle de toute justice,
prend aujourd’hui pour épouse notre mère, qu’il a tirée de l’abîme de misère : l’Église. |
3. Hanc sánguinis et aquæ múnere,
Dum pénderet in crucis árbore, De próprio prodúxit látere Deus homo. | 3. Du don du sang et de l’eau,
quand il était attaché à l’arbre de la croix, il la tira de son propre côté ouvert, lui, l’Homme-Dieu. |
4. Formarétur ut sic Ecclésia,
Figurátur in prima fémina, Quæ de costis Adæ est édita Mater Eva. | 4. Ainsi fut formée l’Eglise,
figurée par la première femme, qui fut tirée d’une des côtes d’Adam Ève, mère du genre humain. |
5. Eva fuit novérca pósteris ;
Hæc est mater elécti géneris, Vitæ portus, ásylum míseris, Et tutéla. | 5. Ève fut marâtre pour sa descendance,
l’Eglise est mère de la race élue, le port du salut, l’asile des malheureux, et leur protectrice. |
6. Hæc est cymba qua tuti véhimur ;
Hoc ovíle quo tecti cóndimur ; Hæc cólumna, qua firmi nítimur Veritátis. | 6. Elle est la barque où nous naviguons en sureté,
la bergerie où nous sommes rassemblés protégés, la colonne sur laquelle nous sommes appuyés fermement la colonne de la Vérité. |
7. O sólemnis festum lætítiæ,
Quo únitur Christus Ecclésiæ, In quo nostræ salútis núptiæ Celebrántur. | 7. O fête solennelle de liesse,
où le Christ s’unit à l’Église, où les noces de notre salut sont célébrées. |
8. Justis inde solvúntur prǽmia,
Lapsis autem donátur vénia, Et sanctórum augéntur gáudia Angelórum. | 8. Par ces noces aux justes sont données les récompenses,
aux pécheurs concédé le pardon, et même sont augmentées les joies des saints Anges. |
9. Ab ætérno fons sapiéntiæ,
Intúitu solíus grátiæ, Sic prævídit in rerum série Hæc futúra. | 9. De toute éternité la source de la sagesse,
par le seul motif de sa grâce, ainsi a predestiné le cours des choses : les biens futurs. |
10. Christus jungens nos suis núptiis,
Recréatos veris delíciis, Intéresse fáciat gáudiis Electórum. Amen. | 10. Que le Christ nous accueille à ses noces,
rassasiés des vraies délices, qu’il nous fasse participer aux joies des Élus. Amen. |