Textes de la Messe |
Office |
Ant. ad Introitum. Exodi 15, 1 et 2. | Introït |
Cantémus Dómino : glorióse enim magnificátus est. Fortitúdo mea et laus mea Dóminus, et factus est mihi in salútem. (T.P. Allelúia, allelúia.) | Chantons au Seigneur : il se couvre de gloire. Ma force et ma louange, c’est le Seigneur ; il fut pour moi le salut. (T.P. Alléluia, alléluia.) |
Ps. 97, 1. | |
Cantáte Dómino cánticum novum, quia mirabília fecit. | Chantez au Seigneur un chant nouveau, car il a fait des merveilles. |
V/. Glória Patri. | |
Oratio. | Collecte |
Deus, qui beátam Ioánnam Vírginem ad fidem ac pátriam tuendam mirabíliter suscitásti : da, quæsumus, eius intercessióne ; ut Ecclesia tua, hóstium superátis insídiis, perpétua pace fruátur. Per Dóminum. | O Dieu, qui avez merveilleusement appelé sainte Jeanne d’Arc pour défendre la foi et la patrie, daignez accorder à votre Église, par son intercession, de vaincre les ruses de l’ennemi pour jouir d’une paix durable. |
Et fit commemoratio S. Felicis Papæ et Mart. : | Et on fait mémoire de St Félix, Pape et Martyr : |
Oratio. | Collecte |
Gregem tuum, Pastor ætérne, placátus inténde : et, per beátum Felícem Mártyrem tuum atque Summum Pontíficem, perpétua protectióne custódi ; quem totíus Ecclésiæ præstitísti esse pastórem. Per Dóminum nostrum. | Pasteur éternel de l’Eglise, regardez avec bienveillance votre troupeau, protégez-le et gardez-le toujours. Nous vous le demandons par le bienheureux Pape Félix votre Martyr que vous avez placé comme berger à la tête de l’Eglise. |
Léctio libri Sapiéntiæ. | Lecture du Livre de la Sagesse. |
Sap. 8, 9-15. | |
Propósui sapiéntiam addúcere mihi ad convivéndum ; sciens quóniam mecum communicábit de bonis, et erit allocútio cogitatiónis et tædii mei. Habébo, propter hanc, claritátem ad turbas, et honórem apud senióres iúvenis : et acútus inveniar in iudício, et in conspéctu poténtium admirábilis ero, et fácies príncipum mirabúntur me. Tacéntem me sustinébunt, et loquéntem me respícient, et sermocinánte me plura, manus ori suo impónent. Prætérea habébo, per hanc, immortalitátem, et memóriam ætérnam his, qui post me futúri sunt, relínquam. Dispónam pópulos, et natiónes mihi erunt súbditæ. Timébunt me audiéntes reges horréndi. In multitúdine vidébor bonus, et in bello fortis. | J’ai résolu de prendre la Sagesse pour compagne de ma vie, sachant qu’elle serait ma conseillère aux jours heureux, mon réconfort dans les soucis et dans la peine. J’aurai, grâce à elle, la gloire auprès des foules, et malgré mon jeune âge, l’honneur auprès des anciens. Dans le jugement, on reconnaîtra ma finesse, devant les puissants j’exciterai l’admiration, et les princes me regarderont avec étonnement : si je me tais, ils m’attendront ; si je parle, ils prêteront l’oreille ; si je prolonge mon discours, ils se mettront la main sur la bouche. J’obtiendrai aussi, grâce à elle, l’immortalité, et je laisserai à la postérité un souvenir éternel. Je gouvernerai des peuples, et des nations me seront soumises. Devant ma renommée, des rois terribles prendront peur. Je me montrerai capable dans l’assemblée du peuple, et brave dans la guerre. |
Graduale. Iudic. 5, 8. | Graduel |
Nova bella elégit Dóminus, et portas hóstium ipse subvértit. | Le Seigneur a choisi de nouveaux combats, et il renverse lui-même les portes des ennemis |
V/. Ibid., 11. Ubi collísi sunt currus et hóstium suffocátus est exercitus, ibi narréntur iustítiæ Dómini, et cleméntia in fortes Israël. | V/. Qu’au lieu où les chars ont été brisés, l’armée des ennemis taillée en pièces, on publie la justice du Seigneur et sa clémence envers les braves d’Israël. |
Allelúia, allelúia. V/. Iudith 13, 17-18. Laudáte Dóminum Deum nostrum, qui non deséruit sperántes in se, et in me, ancílla sua, adimplévit misericórdiam suam, quam promísit dómui Israël. Allelúia. | Allelúia, allelúia. V/. Louez le Seigneur notre Dieu, qui n’a point abandonné ceux qui espéraient en lui, et qui a accompli par moi, sa servante, la miséricorde qu’il avait promise à la maison d’Israël. Alléluia. |
¶ In missis votivis post Septuagesimam, ommissis Allelúia et versu sequenti, dicitur | ¶ Aux messes votives après la Septuagésime, on omet l’Alléluia et son verset et on dit |
Tractus. Ps. 44, 11 et 12. | Trait |
Audi, fília, et vide, et inclína aurem tuam : quia concupívit Rex spéciem tuam. | Écoutez, ma fille, et prêtez l’oreille, car le roi s’est épris de votre beauté. |
V/. Ibid. 13 et 10. Vultum tuum deprecabúntur omnes dívites plebis : fíliæ regum in honóre tuo. | V/. Tous les riches d’entre le peuple vous offriront leurs humbles prières. |
V/. Ibid., 15 et 16. Adducéntur Regi Vírgines post eam : próximæ eius afferéntur tibi. | V/. Des vierges seront amenées au roi après vous ; vos compagnes seront présentées au roi. |
V/. Afferéntur in lætítia et exsultatióne : adducántur in templum Regis. | V/. Elles seront présentées au milieu de la joie et de l’allégresse ; elles seront conduites au temple du roi. |
Tempore paschali omittitur graduale, et eius loco dicitur : | Pendant le temps pascal, on omet le graduel et à sa place on dit : |
Allelúia, allelúia. V/. Judith 15, 11. Fecísti viríliter, et confortátum est cor tuum : manus Dómini confortávit te, et ídeo eris benedícta in æternum. | Allelúia, allelúia. V/. Tu as agi avec vaillance, ton cœur a été fort. La main du Seigneur t’a rendue forte, aussi seras-tu bénie à jamais. |
Allelúia. V/. Ibid. 8, 29. Nunc ergo ora pro nobis, quóniam múlier sancta es, et timens Deum. Allelúia. | Allelúia. V/. Et maintenant prie pour nous, car tu es une femme sainte et craignant Dieu. Alléluia. |
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Matthǽum. | Lecture du Saint Evangile selon saint Mathieu. |
Matth. 16, 24-27. | |
In illo témpore : Dixit Iesus discípulis suis : Si quis vult post me veníre, ábneget semetípsum, et tollat crucem suam, et sequátur me. Qui enim voluerit ánimam suam salvam fácere, perdet eam : qui autem perdíderit ánimam suam propter me, invéniet eam. Quid enim prodest hómini, si mundum univérsum lucrétur, ánimæ vero suæ detriméntum patiátur ? Aut quam dabit homo commutatiónem pro ánima sua ? Fílius enim hóminis ventúrus est in glória Patris sui cum Angelis suis : et tunc reddet unicuíque secúndum ópera eius. | En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, et qu’il porte sa croix, et qu’il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie, la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi, la trouvera. Que sert à l’homme de gagner le monde entier, s’il perd son âme ? Ou qu’est-ce que l’homme donnera en échange de son âme ? Car le Fils de l’homme viendra dans la gloire de son Père avec ses anges, et alors il rendra à chacun selon ses œuvres. |
Ante 1960 : Credo | Avant 1960 : Credo |
Ant. ad Offertorium. Judith 15, 10. | Offertoire |
Benedixérunt eam omnes una voce, dicéntes : Tu glória Jerúsalem, tu lætítia Israel, tu honorificentia pópuli nostri. (T.P. Allelúia.) | Tous l’acclamaient, disant d’une même voix : Tu es la gloire de Jérusalem, tu es la joie d’Israël, tu es l’honneur de notre peuple. (T.P. Alléluia.) |
Secreta | Secrète |
Hæc hóstia salutáris, Dómine, illam nobis in rebus árduis cónferat fortitúdinem, cuius beáta Ioánna, sub tanta discríminum varietáte, tam insígnia prǽbuit exémpla : ut, ad inimícos repelléndos, étiam belli perícula subíre non dubitáverit. Per Dóminum. | Que cette offrande salutaire, Seigneur, nous procure dans les épreuves cette force d’âme dont sainte Jeanne donna de si beaux exemples, au milieu des plus grandes difficultés, elle qui n’a pas craint d’affronter les dangers de la guerre pour repousser les ennemis. |
Pro S. Felice | Pour St Félix |
Secreta | Secrète |
Oblátis munéribus, quǽsumus, Dómine, Ecclésiam tuam benígnus illúmina : ut, et gregis tui profíciat ubique succéssus, et grati fiant nómini tuo, te gubernánte, pastóres. Per Dóminum. | Grâce à l’offrande de ces presents, accordez Seigneur, la lumière à votre Eglise ; faites prospérer partout votre troupeau, et daignez diriger ses pasteurs pour qu’ils vous soient agréables. |
Præfatio de Sanctis | Préface des Saints . |
Ant. ad Communionem. Ps. 22, 4. | Communion |
Si ambulávero in medio umbræ mortis, non timebo mala, quóniam tu mecum es, Dómine Jesu. (T.P. Allelúia.) | Même si je marchais au milieu des ombres de la mort, je ne craindrais aucun mal, car tu es avec moi, Seigneur Jésus. (T.P. Alléluia.) |
Postcommunio | Postcommunion |
Cælésti pane reféctos, qui tóties beátam Ioánnam áluit ad victóriam : præsta, quǽsumus, omnípotens Deus ; ut hoc salútis aliméntum de inimícis nostris victóres nos effíciat. Per Dóminum. | Vous nous avez réconfortés, Seigneur, par le pain du ciel où sainte Jeanne puisa tant de fois la force de vaincre ; Permettez que cet aliment du salut nous rende victorieux de nos ennemis. |
Pro S. Felice | Pour St Félix |
Postcommunio | Postcommunion |
Refectióne sancta enutrítam gubérna, quǽsumus, Dómine, tuam placátus Ecclésiam : ut, poténti moderatióne dirécta, et increménta libertátis accípiat et in religiónis integritáte persístat. Per Dóminum nostrum. | Seigneur, dirigez avec amour votre Eglise qui vient de se nourrir à cette table sainte, pour que, sous votre conduite toute-puissante, elle voie grandir sa liberté, et garde la religion dans toute sa pureté. |
AUX PREMIÈRES VÊPRES. avant 1960
Tout comme aux secondes vêpres, sauf :
Ant.au Magnificat Voici Jeanne, * la vierge d’Orléans ; voici celle qui prie beaucoup pour le peuple et pour toute la nation française.
A MATINES.
Invitatoire. Le Roi des Vierges, le Seigneur, * Venez, adorons-le.
Hymnus | Hymne |
Stat cultrix vígilans páuperis hórtuli,
Annórum trédecim párvula, nil sciens, Primas docta preces, præ sóciis pia, Simplex, mitis et ínnocens. | La voilà qui cultive avec soin un pauvre jardin, et, enfant de treize ans,
ne sachant rien que les premières prières, plus pieuse que ses compagnes, simple, douce et innocente. |
Orántem Míchaël Angelus édocet,
Quam claræ párili lúmine vírgines, Virtútum méritis conspícuæ simul, Crebris allóquiis fovent. | Durant sa prière, l’Ange Michel l’instruit,
et des vierges rayonnant d’une même lumière, illustres par le mérite de leurs vertus, ensemble la favorisent de fréquents entretiens. |
Dum voces súperas éxcipit, éxpavet :
Sed, fidens Dómino, fórtior in dies, Parens impériis, pro pátria libens Castam se vovet hóstiam. | Entendant les voix d’en haut elle s’effraie,
mais se fiant au Seigneur, plus forte chaque jour, obéissant aux ordres, pour la patrie, de bon cœur, elle se voue comme une chaste hostie. |
Mox dulces sócias et pátriam domum,
Et cum matre patrem iussa relínquere, Miles facta Dei, quo vocat Angelus, Fertur nil trépidans eques. | Bientôt, les douces amies, et la maison familiale,
et sa mère et son père, il faut tout quitter ; devenue soldat de Dieu, elle se porte, cavalière intrépide, là où l’Ange l’appelle. |
Qui terras státuit, glória sit Patri :
Qui gentes rédimit, glória Filio : Sancto Spirítui glória, qui pias Et fortes ánimas facit. Amen. | Gloire soit au Père qui a créé la terre ;
gloire soit au Fils qui a racheté les nations ; gloire soit au Saint-Esprit qui fait les âmes pieuses et fortes. Amen. |
Au premier nocturne.
Ant. 1 La magnificence de Jeanne * s’est élevée au-dessus des cieux.
Ant. 2 Viens, mon élue, * et je placerai en toi mon trône, car le Roi est épris de ta beauté.
Ant. 3 Elle a reçu * bénédiction du Seigneur, et miséricorde de Dieu son sauveur.
V/. Par les mérites et les prières de la bienheureuse Jeanne.
R/. Soyez propice, Seigneur, à votre peuple.
Du livre de l’Ecclésiastique. Cap. 51, 1-17.
Première leçon. Je vous rendrai grâces, ô Seigneur roi, et je vous louerai, Dieu mon sauveur. Je rendrai gloire à votre nom, parce que vous avez été mon aide et mon protecteur. Vous avez délivré mon corps de la perdition, des pièges de la langue injuste, et des lèvres des ouvriers du mensonge, et en face de mes adversaires Vous vous êtes fait mon défenseur. Vous m’avez délivré, selon la multitude de vos miséricordes, de ceux qui rugissaient, prêts à me dévorer, des mains de ceux qui cherchaient à m’ôter la vie, et de la puissance des tribulations qui m’environnaient ; de la violence de la flamme qui m’entourait, et au milieu du feu je n’ai point senti la chaleur ; de la profondeur des entrailles de l’enfer, de la langue souillée et des paroles de mensonge, du roi inique et de la langue injuste.
R/. Dieu exauce tous ceux qui le prient : c’est lui qui m’a envoyé son Ange et m’a prise aux brebis de mon père. * Et m’a ointe de l’onction de sa miséricorde. V/. Préparez vos cœurs pour le Seigneur et servez-le, lui seul, car il m’a envoyée à votre secours. * Et.
Deuxième leçon. Mon âme louera le Seigneur jusqu’à la mort, car ma vie était sur le point de tomber au plus profond de l’enfer. Ils m’ont environné de toutes parts, et il n’y avait personne pour m’aider ; je regardais si les hommes m’apporteraient du secours, et il n’en venait pas. Alors je me suis souvenu de votre miséricorde, Seigneur, et de ce que vous avez fait depuis le commencement du monde ; car vous tirez du péril ceux qui vous attendent, Seigneur, et vous les délivrez des mains des nations.
R/. Je t’ai prise à la maison de ton père et je t’ai fait entendre ma voix : * Et j’ai été avec toi, en tout, partout où tu as passé. V/. Et je t’ai fait un grand nom dans tout le peuple, à côté du nom des grands de cette terre. * Et.
Troisième leçon. Vous avez exalté mon habitation sur la terre, et j’ai prié pour être délivré de la mort qui se précipitait sur moi. J’ai invoqué le Seigneur, père de mon Seigneur, afin qu’il ne m’abandonnât point au jour de ma tribulation, et sans défense au jour des superbes. Je louerai sans cesse votre nom, et je le glorifierai dans mes actions de grâces, parce que ma prière a été exaucée, et que vous m’avez délivré de la perdition, et que vous m’avez sauvé dans un temps d’injustice. C’est pourquoi je vous rendrai grâce, et je chanterai vos louanges, et je bénirai le nom du Seigneur.
R/. Adonaï, Seigneur, Dieu grand et admirable, qui avez donné le salut par la main d’une femme, * Exaucez les prières de vos serviteurs. V/. Vous êtes béni, Seigneur, vous qui n’abandonnez pas ceux qui comptent sur vous, et qui humiliez ceux qui se glorifient de leur propre vertu. * Exaucez. Gloire au Père. * Exaucez.
Au deuxième nocturne.
Ant. 1 Pour la cause de la vérité, * de la douceur, et de la justice, ta main te conduira merveilleusement
Ant. 2 Il broiera l’arc, * brisera les armes, et brûlera au feu les boucliers.
Ant. 3 De justice et de miséricorde, * ta main est pleine.
V/. Le Seigneur s’est fait mon soutien
R/. Et mon refuge au jour de la tribulation
Quatrième leçon. Jeanne d’Arc est née à Domrémy, autrefois du diocèse de Toul, maintenant de Saint-Dié, de parents remarquables par leur foi et l’intégrité de leurs mœurs, en 1412. Elle avait à peine treize ans et ne connaissait que les occupations du foyer, le travail des champs et les premiers éléments de la religion, quand elle fut avertie qu’elle était choisie par Dieu pour délivrer la France et la rendre à l’ancienne autorité royale. Après que, pendant cinq ans, l’Archange saint Michel et les saintes vierges Catherine et Marguerite, dont elle recevait de fréquentes visites, lui eurent appris comment elle exécuterait ce qui lui était ordonné, elle reconnut qu’elle devait obéir à Dieu. Elle demanda au gouverneur de Vaucouleurs et, après quelques refus, en obtint des hommes qui devaient la conduire au roi Charles. Elle se rend d’abord à Toul, où elle assure devant l’évêque qu’elle a fait le vœu de virginité ; ensuite elle visite par un pieu pèlerinage la basilique de saint Nicolas de Port, pour confier au patron des Lorrains le périple qu’elle a préparé ; ensuite elle gagne Nancy, où le duc Charles reçoit favorablement la pieuse jeune fille bien qu’elle l’ait accusé d’une mauvaise conduite morale, et il se recommande à ses prières [1].
R/. Qu’il te bénisse en sa puissance, le Seigneur qui par toi a anéanti nos ennemis : * Pour que ta louange ne quitte point la bouche des hommes. V/. Tu es la joie, tu es l’honneur de notre peuple, car Dieu a glorifié ton nom * Pour que.
Cinquième leçon. Obéissant aux avertissements divins, après avoir surmonté les difficultés d’un long voyage, elle arriva au château de Chinon, en Touraine, et, ayant convaincu le roi Charles de la vérité de sa mission divine, elle partit pour Orléans. En peu de jours, par un terrible assaut, elle infligea trois défaites aux ennemis, prit leurs places fortes et fit triompher son étendard. De là, après quelques faits de guerre où le secours de Dieu se manifesta de façon merveilleuse, elle conduisit Charles à Reims pour y recevoir l’onction du sacre royal. Elle ne pensa pas pour autant qu’elle devait se reposer ; mais comme elle avait reçu du ciel l’annonce que, par la permission de Dieu, elle devait tomber au pouvoir de l’ennemi, elle accepta de bon cœur ce qui devait nécessairement arriver.
R/. Ils ont orné la façade du temple de couronnes d’or, oint le roi, et montant joyeusement, ils ont dit : Vive le roi. * Et il se fit une grande joie dans le peuple. V/. Par des hymnes et des louanges, ils bénissaient le Seigneur qui par la main d’une femme, leur avait donné la victoire. * Et.
Sixième leçon. Jeanne, faite prisonnière à Compiègne, vendue aux ennemis, bientôt conduite à Rouen, y fut traduite en jugement et accusée de toutes sortes de crimes, sauf de fautes contre la chasteté. Pour Jésus, elle supporta tout avec patience. Le procès ayant été conduit par des juges très corrompus, la vierge innocente et douce fut condamnée à la peine du feu. Ayant donc reçu le réconfort de la sainte Eucharistie qu’elle avait désirée si longtemps, les yeux tournés vers la croix et répétant très souvent le nom de Jésus, elle s’envola au ciel, le 30 mai, n’ayant pas encore accompli sa vingtième année. L’Église Romaine, qu’elle avait toujours aimée et à qui elle en avait souvent appelé, prit soin de la justifier de tout crime, sous le pontificat de Calixte III. Vers la fin du dix-neuvième siècle, Léon XIII permit d’introduire la cause de la Pucelle d’Orléans. Puis le Souverain Pontife Pie X la mit au rang des Bienheureuses, et Benoît XV au nombre des saintes Vierges. Enfin Pie XI, accédant aux vœux des évêques français, la déclara et institua patronne secondaire de la France, après la Très Sainte Vierge en son Assomption.
R/. Ma jeune enfant, ne crains pas, car je suis avec toi, dit le Seigneur : * Si tu passes par le feu, la flamme ne nuira pas à ton âme et je la glorifierai. V/. Je t’enverrai mon Ange et, au milieu de la flamme, tu loueras mon nom. * Si. Gloire au Père. * Si.
Au troisième nocturne.
Ant. 1 Gloire et beauté * sont devant lui ; sainteté et magnificence, dans son œuvre de sanctification.
Ant. 2 Les cieux * ont annoncé sa justice, et tous les peuples ont vu sa gloire.
Ant. 3 Il a jugé dans la justice, * et les peuples dans la droiture.
V/. Vous avez posé sur sa tête, Seigneur.
R/. Une couronne de pierres précieuses.
Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu. Cap. 16, 24-27.
En ce temps-là : Jésus dit à ses disciples : Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, et qu’il porte sa croix, et qu’il me suive. Et le reste.
Homélie de saint Hilaire, Évêque.
Septième leçon. O bienheureux dommage, ô bienheureuse perte ! Le Seigneur a voulu nous enrichir au détriment de la vie et du corps, et il nous incite à lui devenir semblables. Car, étant de la nature de Dieu, il est devenu humble et obéissant jusqu’à la mort et, par là, il a reçu la puissance souveraine sur toute chose, celle qui est en Dieu. Il nous faut donc le suivre en prenant la croix, et, si ce n’est dans la réalité, du moins par notre volonté, l’accompagner dans sa passion. A quoi bon avoir acquis la puissance sur le monde, pourquoi tendre vers les richesses du siècle et par elles dominer la terre entière, si c’est pour perdre notre âme et nuire à notre vie ?
R/. Que le Seigneur exauce la prière de sa jeune vierge, où elle a demandé pour nous que Dieu se réconcilie avec nous. * Faites, Seigneur, que votre saint nom demeure en notre pays. V/. Regardez, Seigneur, et visitez votre peuple, de peur que n’y viennent à manquer l’Hostie et le Sacrifice. * Faites.
Huitième leçon. Quelle compensation chercher pour la perte de l’âme ? Lorsque le Christ, au milieu des anges, sera devant nous pour rendre à chacun selon son mérite, qu’offrirons-nous pour avoir la vie ? Croirai-je à la possibilité d’une transaction, préparée dès la vie terrestre, par les richesses, les hautes fonctions, la célébrité, les quartiers de noblesse ? Pour avoir en abondance des biens meilleurs, il faut renier toutes ces choses, suivre le Christ en méprisant tout cela et peser la possession éternelle des biens spirituels en comparaison avec la perte des biens terrestres.
R/. Seigneur, vous l’avez prévenue de douces bénédictions, * Vous avez posé sur sa tête une couronne de pierres précieuses. V/. Car elle n’a pas redouté les menaces des juges, ni recherché la gloire terrestre, mais elle est parvenue aux célestes royaumes. * Vous avez. Gloire au Père. * Vous avez.
Neuvième leçon. Quelle lourde charge imposée à la faiblesse humaine : dès que les hommes commencent à apprécier la vie, il leur faut perdre ce qui fait la joie de la nature humaine, se refuser à eux-mêmes, c’est-à-dire ne plus vouloir être ce qu’ils ont commencé d’être, alors que cette appréciation de la vie provient du désir. Il fallait donc une autorité indiscutable pour que, malgré la réaction du jugement, la perte des biens terrestres devienne désirable en raison du gain certain des biens futurs. Aussi, après avoir averti qu’il faut porter sa croix, perdre sa vie et obtenir la vie éternelle en échange de la perte de ce monde, Jésus s’adresse à ses disciples : « Quelques-uns qui sont ici présents ne subiront pas la mort avant d’avoir vu le Fils de l’homme dans la gloire de son royaume »
A LAUDES
Ant. 1 Voici Jeanne, * vierge simple et très pieuse, qui révérait grandement le Seigneur, et dont personne ne disait le moindre mal.
Ant. 2 Le Seigneur la suscita, * et c’est pourquoi la jeune fille revêtit l’armure de Dieu, afin qu’elle pût résister aux embûches des ennemis.
Ant. 3 Elle s’est dressée, * les reins ceints dans la vérité, et, revêtue de la cuirasse de la justice, elle a pris le bouclier et le casque du salut.
Ant. 4 Voici qu’elle a levé sa main * vers les nations, et qu’elle a déployé devant les peuples l’étendard du Seigneur, pour mettre en fuite les ennemis.
Ant. 5 L’Ange l’a gardée en ses départs, * ses séjours et ses retours et, au milieu des flammes, il ne l’a pas abandonnée.
Capitule. Sap. 8, 9-10. J’ai résolu de prendre la Sagesse pour compagne de ma vie, sachant qu’elle serait ma conseillère aux jours heureux, mon réconfort dans les soucis et dans la peine. J’aurai, grâce à elle, la gloire auprès des foules, et malgré mon jeune âge, l’honneur auprès des anciens.
Hymnus | Hymne |
Armáta nunc ad régiam
Prodis, rogans a príncipe Ut a Deo te pátriæ Veníre fidat mílitem. | Avec tes armes, maintenant tu parais à la cour,
et tu demandes au roi de te faire confiance, comme au soldat de la patrie, envoyé par Dieu. |
Statim trahens exércitum
Arces adis et óppida, Pavéntibus fidúciam, Dans fórtibus constántiam. | Aussitôt, entraînant l’armée,
tu rejoins citadelles et forteresses, donnant confiance aux craintifs et constance aux courageux. |
Aureliánum líberas,
Signum ferens intérrita, Rhemísque frons inúngitur Regis triúmpho nóbili. | Tu délivres Orléans, intrépide,
portant ta bannière, et à Reims, dans un noble triomphe, le roi reçoit l’onction sur son front. |
O mira Christi cáritas,
Qui te, puéllam símplicem, Manu poténti súscitans, Ioánna, servat pátriam. | Merveilleuse charité du Christ !
C’est elle qui t’anime, ô Jeanne, simple enfant, et sauve la patrie. |
Sit laus Patri, sit Fílio,
Sancto decus Paráclito, Qui corda amóre sáuciat, Vires et auget lánguidis. | Louange soit au Père et au Fils,
honneur au Saint Paraclet qui blesse d’amour les cœurs et réconforte les languissants. Amen. |
Ant. au Bénédictus La bienheureuse Jeanne, * debout au milieu des flammes, les yeux tournés vers la croix, priait ainsi : Seigneur Jésus, recevez mon esprit et ne leur imputez pas ce péché.
AUX DEUXIÈMES VÊPRES.
Antiennes et Capitule de Laudes.
Hymnus | Hymne |
Salve, virílis pectóris
Virgo, Patróna Gálliæ ! Torménta dira sústinens, Christi refers imáginem. | Salut, Vierge au cœur viril,
patronne de la France ! En supportant de cruels tourments, tu nous représentes l’image du Christ. |
Voces supérnas áudiens,
Iesu repléta lúmine, Dum fata pandis pátriæ, Silent pavéntque iúdices. | Lorsque, entendant les voix célestes,
remplie de la lumière de Jésus, tu dévoiles les destins du pays, les juges se taisent, pleins de crainte. |
Oppréssa flammis, clámitas
Iesum, crucémque fórtiter Ampléxa, ad Ipsum, símplicis Instar colúmbæ, pérvolas. | Étouffée par les flammes,
tu appelles Jésus, et embrassant étroitement la croix, c’est vers lui que, semblable à la candide colombe, tu t’envoles. |
Choris beátis Vírginum
Adscrípta, cives ádiuva : Te deprecánte, síngulis Detur coróna glóriæ. | Admise parmi les chœurs bienheureux des Vierges,
aide tes concitoyens ; que par ta prière, à chacun soit donnée la couronne de gloire. |
Sit laus Patri, sit Fílio :
Sancto decus Paráclito, Qui corda amóre sáuciat, Vires et auget lánguidis. Amen. | Louange soit au Père et au Fils,
honneur au Saint Paraclet, qui blesse d’amour les cœurs et réconforte les languissants. Amen. |
[1] Ajout propre au bréviaire du diocèse de Nancy et Toul.
Bonjour Monsieur l’Abbé,
Pour attitrer votre attention sur l’illustration Jeanne écoutant les voix qui est exactement la même que La Première Communion de Jeanne.
En union de prières, Castille