Textes de la Messe |
Office |
Jean-Paul II, audience du 20 juin 1979 |
En 1955, le Décret de simplification des rubriques a supprimé l’Octave du Sacré-Cœur. Depuis, au bréviaire, l’Office est réduit à la lecture de l’Écriture occurrente (ancien premier nocturne des Matines), la psalmodie est celle du jour de la semaine et non plus celle du Jour de la Fête.
Nous donnons ici l’Office des Matines avec les deux lectures propres à chaque jour (Merci à Alexandre du FC pour les traductions des lectures patristiques du 3ème Nocturne des Matines), et les commentaires habituels.
On trouvera une introduction à l’Octave au Samedi, et les commentaires généraux sur le jour même de la Fête ici.
Comme au jour de la Fête
A MATINES
Invitatorium | Invitatoire |
Cor Iesu amóre nostri vulnerátum * Veníte, adorémus. | Le Cœur de Jésus blessé par son amour pour nous, * Venez, adorons. |
Psaume 94 (Invitatoire) | |
Hymnus | Hymne |
Auctor beáte sǽculi,
Christe, Redémptor ómnium, Lumen patris de lúmine, Deúsque verus de Deo : | Bienheureux créateur du monde,
Christ, universel rédempteur, lumière jaillie de la lumière du Père, Dieu vrai sorti de Dieu : |
Amor coégit te tuus
Mortále corpus súmere, Ut, novus Adam, rédderes, Quod vetus ille abstúlerat. | C’est votre amour qui vous a contraint
à prendre un corps mortel, pour nous rendre, nouvel Adam, ce que l’ancien, nous avait pris. |
Ille amor almus ártifex
Terræ marísque et síderum, Erráta patrum míserans Et nostra rumpens víncula. | Cet amour, auguste artisan
de la terre, de la mer et des astres, prit en pitié les égarements de nos pères et rompit nos liens. |
Non Corde discédat tuo
Vis illa amóris íncliti : Hoc fonte gentes háuriant Remissiónis grátiam. | Que de votre Cœur ne se retire pas
la force de ce merveilleux amour ; qu’à cette source les nations puisent la grâce du pardon. |
Percússum ad hoc est láncea
Passúmque ad hoc est vúlnera, Ut nos laváret sórdibus, Unda fluénte et sánguine. | Si la lance le frappa,
s’il endura ses blessures, c’était pour nous laver de nos taches par l’eau et le sang répandu. |
Iesu tibi sit glória,
Qui Corde fundis grátiam, Cum Patre, et almo Spíritu, In sempitérna sǽcula. Amen. | Jésus, à Vous soit la gloire,
Vous dont le Cœur répand l’amour, ainsi qu’au Père et à l’Esprit nourricier, dans les siècles sempiternels. Amen. |
In I Nocturno | Au 1er Nocturne |
Ant. 1 Cogitatiónes * Cordis eius in generatióne et generatiónem. | Ant. 1 Les pensées * de son Cœur subsistent de génération en génération [1]. |
Psaume 32 | |
Ant. 2 Apud te * est fons vitæ ; torrénte voluptátis tuæ potábis nos, Dómine. | Ant. 2 En Vous * est la source de la vie ; Vous nous ferez boire au torrent de vos délices, Seigneur [2]. |
Psaume 35 | |
Ant. 3 Homo * pacis meæ, qui edébat panes meos, magnificávit super me supplantatiónem. | Ant. 3 L’homme * de ma paix, qui mangeait mes pains, a fait éclater sa trahison contre moi [3]. |
Psaume 40 | |
V/. Tóllite iugum meum super vos et díscite a me. | V/. Prenez sur vous mon jour et apprenez de moi [4]. |
R/. Quia mitis sum et húmilis Corde. | R/. Que je suis doux et humble de Cœur. |
Lectio i | 1ère leçon |
De libro primo Regum. | Du premier livre des Rois. |
Cap. 15, 1-3. | |
Et dixit Sámuel ad Saul : Me misit Dóminus, ut úngerem te in regem super pópulum eius Israël ; nunc ergo audi vocem Dómini. Hæc dicit Dóminus exercítuum : Recénsui quæcúmque fecit Amalec Israéli, quómodo réstitit ei in via, cum ascénderet de Ægýpto. Nunc ergo vade et pércute Amalec et demolíre univérsa eius : non parcas ei et non concupíscas ex rebus ipsíus áliquid ; sed intérfice a viro usque ad mulíerem et párvulum atque lacténtem, bovem et ovem, camélum et ásinum. | Et Samuel dit à Saül : Le Seigneur m’a envoyé pour vous oindre roi sur son peuple, Israël : maintenant donc, écoutez la voix du Seigneur. Voici ce que dit le Seigneur des armées : J’ai passé en revue tout ce qu’a fait Amalec à Israël, comment il lui résista dans le chemin, lorsqu’il montait de l’Égypte. Maintenant donc, va et bats Amalec et détruis tout ce qui est à lui : ne l’épargne point, et ne désire rien de ce qui lui appartient ; mais tue depuis l’homme jusqu’à la femme, jusqu’au petit enfant, et celui qui est à la mamelle, jusqu’au bœuf, à la brebis, au chameau et à l’âne. |
R/. Fériam eis pactum sempitérnum et non désinam eis benefácere et timórem meum dabo in corde eórum * Ut non recédant a me. | R/. Je ferai avec eux une alliance éternelle, et Je ne cesserai pas de leur faire du bien, et Je mettrai ma crainte dans leur cœur, * Afin qu’ils ne se retirent pas de moi [5]. |
V/. Et lætábor super eis cum bene eis fécero in toto Corde meo. | V/. Et Je me réjouirai à leur sujet, lorsque Je leur aurai fait du bien de tout mon Cœur [6]. |
* Ut non recédant a me. | * Afin qu’ils ne se retirent pas de moi. |
Lectio ii | 2e leçon |
Cap. 15, 4-8. | |
Præcépit ítaque Saul pópulo, et recénsuit eos quasi agnos : ducénta míllia péditum et decem míllia virórum Iuda. Cumque venísset Saul usque ad civitátem Amalec, teténdit insídias in torrénte. Dixítque Saul Cinǽo : Abíte, recédite atque descéndite ab Amalec, ne forte invólvam te cum eo ; tu enim fecísti misericórdiam cum ómnibus fíliis Israël cum ascénderent de Ægýpto. Et recéssit Cinǽus de médio Amalec. Percussítque Saul Amalec ab Hévila donec vénias ad Sur, quæ est e regióne Ægýpti. Et apprehéndit Agag regem Amalec vivum ; omne autem vulgus interfécit in ore gládii. | C’est pourquoi Saül ordonna au peuple, et il les recensa comme des agneaux ; et il y eut deux cent mille hommes de pied et dix mille de Juda. Et quand Saül fut venu jusqu’à la ville d’Amalec, il dressa des embuscades sur le bord du torrent. Et Saül dit au Cinéen : Allez, retirez-vous, et descendez loin d’Amalec, de peur que je ne t’enveloppe avec lui ; car tu as fait miséricorde à tous les enfants d’Israël, lorsqu’ils montaient de l’Égypte. Et le Cinéen se retira du milieu d’Amalec. Et Saül battit Amalec, depuis Hévila jusqu’à ce qu’on vienne à Sur, qui est vis-à-vis de l’Égypte. Et il prit Agag, roi d’Amalec, vivant ; mais tout le peuple, il le tua par le tranchant du glaive. |
R/. Si inimícus meus maledixísset mihi, sustinuíssem útique * Tu vero homo unánimis qui simul mecum dulces capiébas cibos. | R/. Si mon ennemi m’avait maudit, je l’aurais supporté [7]. * Mais toi, qui ne faisais qu’un avec moi, qui avec moi partageais les doux mets de ma table [8]. |
V/. Et si is qui me óderat super me magna locútus fuísset, abscondíssem me fórsitan ab eo. | V/. Et si celui qui me haïssait avait parlé de moi avec insolence, peut-être me serais-je caché de lui [9]. |
* Tu vero homo unánimis qui simul mecum dulces capiébas cibos. | * Mais toi, qui ne faisais qu’un avec moi, qui avec moi partageais les doux mets de ma table. |
Lectio iii | 3e leçon |
Cap. 15, 9-11. | |
Et pepércit Saul et pópulus Agag et óptimis grégibus óvium et armentórum et véstibus et ariétibus et univérsis, quæ pulchra erant, nec voluérunt dispérdere ea ; quidquid vero vile fuit et réprobum, hoc demolíti sunt. Factum est autem verbum Dómini ad Sámuel dicens : Pœnitet me quod constitúerim Saul regem, quia derelíquit me et verba mea ópere non implévit. Contristatúsque est Sámuel et clamávit ad Dóminum tota nocte. | Et Saül et le peuple épargnèrent Agag, les meilleurs troupeaux de brebis et de bœufs, les vêtements, les béliers et tout ce qui était beau, et ils ne voulurent pas les détruire ; mais tout ce qui était vil et méprisable, voilà ce qu’ils détruisirent. Or, la parole du Seigneur se fit à Samuel, disant : Je me repens d’avoir établi Saül roi, parce qu’il m’a abandonné, et qu’il n’a pas accompli mes paroles par ses œuvres. Et Samuel fut contristé, et il cria vers le Seigneur pendant toute la nuit. |
R/. Cum essémus mórtui peccátis, convivificávit nos Deus in Christo * Propter nímiam caritátem suam qua diléxit nos. | R/. Lorsque nous étions morts par nos péchés, Dieu nous a rendu la vie dans le Christ [10] * A cause de l’amour extrême dont Il nous a aimés [11]. |
V/. Ut osténderet in sǽculis superveniéntibus abundántes divítias grátiæ suæ. | V/. Afin de montrer dans les siècles à venir les richesses surabondantes de sa grâce [12]. |
* Propter nímiam caritátem suam qua diléxit nos. Glória Patri. * Propter nímiam caritátem suam qua diléxit nos. | * A cause de l’amour extrême dont Il nous a aimés. Gloire au Père. * A cause de l’amour extrême dont Il nous a aimés. |
In II Nocturno | Au 2nd Nocturne |
Ant. 4 Rex omnis terræ * Deus ; regnábit super Gentes. | Ant. 4 Le Roi de toute la terre * c’est Dieu ; Il régnera sur les Nations [13]. |
Psaume 46 | |
Ant. 5 Dum anxiarétur * Cor meum, in petra exaltásti me. | Ant. 5 Lorsque s’angoissait * mon Cœur, Vous m’avez élevé sur la pierre. [14]. |
Psaume 60 | |
Ant. 6 Secúndum multitúdinem * dolórum meórum in Corde meo, consolatiónes tuæ lætificavérunt ánimam meam. | Ant. 6 Selon la multitude * des douleurs dans mon Cœur, Vos consolations ont rempli de joie mon âme [15]. |
Psaume 93 | |
V/. Ego dixi, Dómine, miserére mei. | V/. Moi, j’ai dit : Seigneur, ayez pitié de moi [16]. |
R/. Sana ánimam meam quia peccávi tibi. | R/. Guérissez mon âme, car j’ai péché contre Vous. |
Lectio iv | 4e leçon |
Sermo sancti Bernárdi Abbátis. | Sermon de saint Bernard, Abbé. |
Sermo 61 in Cantica Canticorum, nn. 3-5 | |
Revéra ubi tuta firmáque infírmis secúritas et réquies, nisi in vulnéribus Salvatóris ? Tanto illic secúrior hábito, quanto ille poténtior est ad salvándum. Fremit mundus, premit corpus, diábolus insidiátur : non cado ; fundátus enim sum supra firmam petram. Peccávi peccátum grande : turbábitur consciéntia, sed non perturbábitur, quóniam vúlnerum Dómini recordábor. Nempe vulnerátus est propter iniquitátes nostras. Quid tam ad mortem, quod non Christi morte solvátur ? Si ergo in mentem vénerit tam potens tamque éfficax medicaméntum, nulla iam possum morbi malignitáte terréri. | En vérité, où les faibles peuvent-ils trouver un repos sûr et stable, sinon dans les blessures du Sauveur ? Je demeure là d’autant plus assuré qu’il est plus puissant pour sauver. Le monde frémit, le corps pèse de tout son poids, le diable dresse des embûches : je ne tombe pas ; « je suis campé sur le rocher solidement ». « J’ai commis un péché grave » [17] : ma conscience sera troublée, mais non perturbée, parce que je me souviendrai des blessures du Seigneur. Oui, « il a été blessé pour nos fautes » [18]. Qu’y a-t-il de si totalement voué à la mort que la mort du Christ ne puisse le délier ? Si je pense à un remède si puissant et si efficace, je ne puis plus être effrayé par aucune maladie, pour maligne qu’elle soit. |
R/. Prope est Dóminus ómnibus invocántibus eum, * Omnibus invocántibus eum in veritáte. | R/. Le Seigneur est près de tous ceux qui L’invoquent, de * Tous ceux qui L’invoquent avec sincérité [19]. |
V/. Miserátor et miséricors Dóminus, pátiens et multum miséricors. | V/. Le Seigneur est clément et miséricordieux, patient et tout à fait miséricordieux [20]. |
* Omnibus invocántibus eum in veritáte. | * Tous ceux qui L’invoquent avec sincérité. |
Lectio v | 5e leçon |
Ego vero fidénter quod ex me mihi deest, usúrpo mihi ex viscéribus Dómini, quóniam misericórdiæ áffluunt ; nec desunt forámina, per quæ éffluant. Fodérunt manus eius et pedes, latúsque láncea foravérunt ; et per has rimas licet mihi súgere mel de petra, oleúmque de saxo duríssimo ; id est gustáre et vidére quóniam suávis est Dóminus. Cogitábat cogitatiónes pacis, et ego nesciébam. Quis enim cognóvit sensum Dómini ? aut quis consiliárius eius fuit ? At clavis réserans, clavus pénetrans factus est mihi ut vídeam voluntátem Dómini. Quidni vídeam per forámen ? Clamat clavus, clamat vulnus, quod vere Deus sit in Christo mundum reconcílians sibi. | Pour ma part, ce qui me manque en moi, je le puise hardiment pour moi dans les entrailles du Seigneur, car elles débordent de miséricorde, et les trous ne manquent pas, par où cette miséricorde peut se répandre. « Ils ont percé ses mains et ses pieds » [21], ils ont transpercé « son côté d’un coup de lance » [22] ; par ces ouvertures il m’est loisible « de recevoir le miel du rocher et l’huile de la pierre très dure », c’est-à-dire « de goûter et de voir combien le Seigneur est doux » [23]. « Il nourrissait des pensées de paix, et je ne le savais pas » [24]. « Qui a connu en effet la pensée du Seigneur ? Ou qui a été son conseiller ? » [25] Mais le clou qui pénètre en lui est devenu pour moi la clé qui ouvre, « afin que je puisse voir la volonté du Seigneur » [26]. Comment ne pas voir par ce trou ? Le clou le proclame, la blessure le proclame : vraiment « Dieu est dans le Christ, se réconciliant le monde » [27]. |
R/. Confíteor tibi, Pater, Dómine cæli et terræ, quia abscondísti hæc a sapiéntibus et prudéntibus * Et revelásti ea párvulis. | R/. Je Vous bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux habiles * Et de l’avoir révélé aux tous petits [28]. |
V/. Ita, Pater, quóniam sic fuit plácitum ante te. | V/. Oui, Père, car tel a été votre bon plaisir [29]. |
* Et revelásti ea párvulis. | * Et de l’avoir révélé aux tous petits. |
Lectio vi | 6e leçon |
Ferrum pertránsiit ánimam eius, et appropinquávit Cor illíus, ut non iam non sciat cómpati infirmitátibus meis. Patet arcánum Cordis per forámina córporis : patet magnum illud pietátis sacraméntum, patent víscera misericórdiæ Dei nostri, in quibus visitávit nos Oriens ex alto. Quidni víscera per vúlnera páteant ? In quo enim clárius quam in vulnéribus tuis eluxísset, quod tu, Dómine, suávis et mitis, et multæ misericórdiæ ? Maiórem enim miseratiónem nemo habet, quam ut ánimam suam ponat quis pro addíctis morti et damnátis. Meum proínde méritum, miserátio Dómini. Non plane sum mériti inops, quámdiu ille miseratiónum non fúerit. Et si misericórdiæ Dómini ab ætérno et usque in ætérnum, ego quoque misericórdias Dómini in ætérnum cantábo. | « Un fer a transpercé son âme » [30] « et s’est approché de son cœur » [31], pour qu’il sache désormais « compatir à mes faiblesses » [32]. Le secret de son cœur paraît à nu par les trous percés dans son corps ; « le grand mystère de la piété » [33] paraît à nu ; « les entrailles de miséricorde de notre Dieu » [34] paraissent à nu ; « grâce à elles nous a visités l’Astre levant venu d’en haut » [35]. Comment ses entrailles ne paraîtraient-elles pas par ses blessures ? Où, mieux que dans tes blessures, pourrait éclater en pleine lumière que « toi, Seigneur, tu es doux et indulgent et plein de miséricorde » [36] ? « Nul n’a plus grande » compassion « que celui qui donne sa vie pour » des hommes condamnés et damnés [37]. Ainsi mon mérite, c’est la compassion du Seigneur. Je ne serai certes pas à court de mérite tant que le Seigneur ne sera pas à court de compassion. Et si « les miséricordes du Seigneur sont de toujours à toujours » [38], « je chanterai » moi aussi « les miséricordes du Seigneur pour toujours » [39]. |
R/. Omnes gentes quascúmque fecísti vénient * Et adorábunt coram te, Dómine. | R/. Toutes les nations que Vous avez créées viendront * Et se prosterneront devant Vous, Seigneur [40]. |
V/. Et glorificábunt nomen tuum quóniam magnus es tu, et fáciens mirabília. | V/. Et elles rendront gloire à votre nom car Vous êtes grand, et Vous faites des prodiges. |
* Et adorábunt coram te, Dómine. Glória Patri. * Et adorábunt coram te, Dómine. | * Et se prosterneront devant Vous, Seigneur. Gloire au Père. * Et se prosterneront devant Vous, Seigneur. |
In III Nocturno | Au 2nd Nocturne |
Ant. 7 Qui dilígitis Dóminum, * confitémini memóriæ sanctificatiónis eius. | Ant. 7 Vous qui aimez le Seigneur, * célébrez la mémoire de sa sanctification [41]. |
Psaume 96 | |
Ant. 8 Vidérunt * omnes términi terræ salutáre Dei nostri. | Ant. 8 Tous les confins * de la terre ont vu le salut de notre Dieu [42]. |
Psaume 97 | |
Ant. 9 Psallam tibi * in natiónibus, quia magna est super cælos misericórdia tua. | Ant. 9 Je Vous chanterai * parmi les nations, car votre miséricorde s’est plus grande que les cieux [43]. |
Psaume 107 | |
V/. Memóriam fecit mirabílium suórum miserátor Dóminus. | V/. Il a institué un mémorial de ses merveilles, lui, le Seigneur miséricordieux [44]. |
R/. Escam dedit timéntibus se. | R/. Il a donné une nourriture à ceux qui le craignent. |
Lectio vii | 7e leçon |
Léctio sancti Evangélii secundum Ioánnem. | Lecture du saint Évangile selon saint Jean. |
Cap. 19, 31-37. | |
In illo témpore : Iudǽi, quóniam parascéve erat, ut non remanérent in cruce córpora sábbato (erat enim magnus dies ille sábbati) rogavérunt Pilátum, ut frangeréntur eórum crura et tolleréntur. Et réliqua. | En ce temps-là : Ce jour étant celui de la Préparation, afin que les corps ne demeurassent pas en croix durant le Sabbat (car ce Sabbat était un jour très solennel), les Juifs prièrent Pilate qu’on leur rompît les jambes, et qu’on les enlevât. Et le reste. |
Homilía sancti Augustíni Epíscopi. | Homélie de saint Augustin, Évêque. |
Tractatus 120 in Ioannem, nn. 2-3 | |
Ad Iesum autem cum veníssent, ut vidérunt eum iam mórtuum, non fregérunt eius crura, sed unus mílitum láncea latus eius apéruit, et contínuo exívit sanguis et aqua. Vigilánti verbo Evangelísta usus est, ut non díceret : latus eius percússit, aut vulnerávit, aut quid áliud, sed apéruit, ut illic quodámmodo vitæ óstium panderétur, unde Sacraménta Ecclésiæ manavérunt, sine quibus ad vitam, quæ vera vita est, non intrátur. Ille sanguis in remissiónem fusus est peccatórum. Aqua illa salutáre témperat póculum, hæc et lavácrum præstat et potum. Hoc prænuntiábat quod Noë in látere arcæ óstium fácere iussus est, qua intrárent animália quæ non erant dilúvio peritúra, quibus præfigurabátur Ecclésia. | « Lorsqu’ils s’approchèrent de Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes. Pourtant l’un des soldats lui ouvrit le côté d’un coup de lance, et il en sortit aussitôt du sang et de l’eau » [45]. L’évangéliste a veillé au choix de son expression. Il ne dit pas : il frappa ou il blessa, ou rien d’analogue ; mais : « il lui ouvrit le côté », afin qu’y fût ouverte en quelque sorte la porte de vie par où se sont écoulés les sacrements de l’Église, sans lesquels on ne peut accéder à la vie qui est la vraie vie. Ce sang a été répandu pour la rémission des péchés ; cette eau vient se mêler au breuvage du salut : elle est à la fois ablution et breuvage. Ce mystère était annoncé dans la porte que Noé reçut l’ordre d’ouvrir au flanc de l’arche [46], afin d’y faire pénétrer les êtres vivants qui ne devaient pas périr par le déluge, et qui représentaient l’Église. |
R/. Ego si exaltátus fúero a terra * Omnia traham ad meípsum. | R/. Moi, quand J’aurai été élevé de terre * J’attirerai tout à Moi [47]. |
V/. Hoc autem dicébat signíficans qua morte esset moritúrus. | V/. Il disait cela, pour marquer de quelle mort Il devait mourir [48]. |
* Omnia traham ad meípsum. | * J’attirerai tout à Moi. |
Lectio viii | 8e leçon |
Propter hoc prima múlier facta est de látere viri dormiéntis, et appelláta est vita matérque vivórum. Magnum quippe significávit bonum, ante magnum prævaricatiónis malum. Hic secúndus Adam, inclináto cápite, in cruce dormívit, ut inde formarétur eius coniux, quæ de látere dormiéntis efflúxit. O mors unde mórtui revivíscunt ! Quid isto sánguine múndius ? Quid vúlnere isto salúbrius ? Et qui vidit, inquit, testimónium perhíbuit, et verum est testimónium eius ; et ille scit quia vera dicit, ut et vos credátis. Non dixit : ut et vos sciátis, sed ut credátis. Scit enim qui vidit, cuius credat testimónio qui non vidit. Magis autem ad fidem pértinet crédere quam vidére. | C’est encore en vue de ce mystère que la première femme fut tirée du côté de l’homme durant son sommeil, et qu’elle fut appelée vie et mère des vivants [49]. C’était la figure d’un grand bien avant le grand mal de la prévarication. Ici le second Adam, inclinant la tête, s’endormit sur la Croix, pour qu’une Épouse lui fût formée par ce qui s’épancha de son côté durant son sommeil. O mort par qui les morts retrouvent la vie ! Quoi de plus pur que ce sang ? Quoi de plus salutaire que cette blessure ? « Et celui qui a vu, dit-il, en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai : – et il sait qu’il dit vrai –, afin que vous croyez vous aussi. » [50]. Il n’a pas dit : afin que vous sachiez, vous aussi, mais « afin que vous croyez » : car il sait, celui qui a vu, et à son témoignage doit croire celui qui n’a pas vu. A la foi en effet il appartient de croire plutôt que de voir. |
R/. Simus ergo imitatóres Dei * Et ambulémus in diléctione. | R/. Soyons donc les imitateurs de Dieu * Et marchons dans l’amour [51]. |
V/. Sicut et Christus diléxit nos et trádidit semetípsum pro nobis. | V/. Comme le Christ, qui nous a aimés, et qui s’est livré Lui-même pour nous. |
* Et ambulémus in diléctione. Glória Patri. * Et ambulémus in diléctione. | * Et marchons dans l’amour. Gloire au Père. * Et marchons dans l’amour. |
Lectio ix | 9e leçon |
Duo testimónia de Scriptúris réddidit síngulis rebus quas factas fuísse narrávit. Nam quia díxerat : Ad Iesum autem cum veníssent, ut vidérunt eum iam mórtuum, non fregérunt eius crura, ad hoc pértinet testimónium : Os non comminuétis ex eo : quod præcéptum erat eis qui celebráre Pascha iussi sunt ovis immolatióne in véteri lege, quæ Domínicæ Passiónis umbra præcésserat ; unde Pascha nostrum immolátus est Christus ; de quo et Isaías prophéta prædíxerat : Sicut ovis ad immolándum ductus est. Item quia subiúnxerat dicens : Sed unus mílitum láncea latus eius apéruit, ad hoc pértinet álterum testimónium : Vidébunt in quem transfixérunt, ubi promíssus est Christus, in ea qua crucifíxus est carne ventúrus. | Il rapporte deux témoignages de l’Écriture, un pour chacun des faits dont il raconte l’accomplissement. Il avait dit : « Mais lorsqu’ils s’approchèrent de Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes » [52], à quoi se rapporte ce témoignage : « Vous ne briserez aucun de ses os » [53], précepte intimé à ceux qui, sous l’ancienne Loi, avaient ordre de célébrer la Pâque par l’immolation de l’Agneau, figure anticipée de la Passion du Seigneur. C’est pourquoi « le Christ, notre pâque, a été immolé » [54], de qui le prophète Isaïe avait lui aussi annoncé : « Il a été conduit à la tuerie comme un agneau » [55]. L’évangéliste avait ajouté : « Mais l’un des soldats lui ouvrit le côté d’un coup de lance » [56] ; à quoi correspond cet autre témoignage : « Ils regarderont celui qu’ils auront transpercé » [57], où fut promis que le Christ viendrait en cette chair, en laquelle il a été crucifié. |
Te Deum | |
A LAUDES.
Comme au jour de la Fête.
AUX DEUXIÈMES VÊPRES.
Comme au jour de la Fête.
Institué en 1929, l’Octave du Sacré-Cœur ne peut pas avoir été commenté dans l’Année Liturgique de Dom Guéranger ; le Bhx Cardinal Schuster, ne commentant que les textes du Missel, ne donne qu’un commentaire de la Messe qu’on retrouvera ici. Quand à Dom Pius Parsch, il n’en parle que pour le Dimanche dans l’Octave pour relier l’évangile de la brebis perdue et du bon Pasteur au thème du Sacré-Cœur.
C’est pourquoi, le mardi dans l’Octave, nous avons donné l’encyclique Annum Sacrum de Léon XIII, le mercredi, l’encyclique Miserentissimus Redemptor de Pie XI, le jeudi celle de Pie XII, Haurietis aquas.
Jean-Paul II a publié en 1979 l’encyclique Redemptor Hominis sur la rédemption, mystère d’amour inouï, et en 1980 l’encyclique Dives in misericordia sur la miséricorde divine. Voici le texte de l’audience qu’il prononça le 20 juin 1979, à deux jours de la Fête du Sacré-Cœur et entre ces deux encycliques.
1. Après-demain, vendredi, la liturgie de l’Église célébrera, en esprit d’adoration et avec un amour particulier, le mystère du Cœur du Christ : Anticipant cette fête, je désire donc, dès aujourd’hui, tourner avec vous le regard vers le mystère de ce Cœur. Il m’a parlé dès mon jeune âge, et chaque année je reviens à ce mystère, au rythme de la liturgie de l’Église.
On sait que le mois de juin est particulièrement consacré au divin Cœur, au Cœur Sacré de Jésus. Nous lui exprimons notre amour et notre adoration par la litanie dont chacune des invocations a une richesse théologique particulièrement profonde.
Je désire donc m’arrêter avec vous, ne serait-ce que brièvement, devant ce Cœur vers lequel se tourne 1’Église en tant que communauté de cœurs humains. Je désire parler, ne serait-ce que brièvement de ce mystère si humain dans lequel Dieu s’est révélé avec tant de simplicité et tant de profondeur en même temps.
Paroles de saint Jean
2. Aujourd’hui, laissons parler les textes de la liturgie de vendredi, en commençant par la lecture de l’Évangile selon saint Jean. L’Évangéliste rapporte un fait avec la précision d’un témoin oculaire : « Comme c’était le vendredi, il ne fallait pas laisser des corps en croix pendant le sabbat (d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque). Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps, après leur avoir brisé les jambes. Des soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis du deuxième des condamnés qu’on avait crucifié avec Jésus. Quand ils arrivèrent à celui-ci, voyant qu’il était déjà mort ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté, et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau » [58].
Pas un mot sur le cœur.
L’Évangéliste ne parle que du coup de lance dans le côté, d’où il est sorti du sang et de l’eau. Le langage utilisé pour cette description est presque médical, anatomique. La lance du soldat a certainement atteint le cœur pour s’assurer que le condamné était déjà mort. Ce cœur — ce cœur humain — avait cessé de battre. Jésus avait cessé de vivre. Mais en même temps, cette ouverture anatomique du Cœur du Christ après sa mort — malgré toute la rigueur historique du texte — nous conduit aussi à penser en métaphore. Le cœur n’est pas seulement un organe qui conditionne la vitalité biologique de l’homme, il est un symbole. Il exprime tout l’homme intérieur avec sa spiritualité interne. Et la tradition a tout de suite fait dans ce sens une seconde lecture du texte de saint Jean. Du reste, l’Évangéliste y invite en un certain sens, lorsque à propos de l’attestation du témoin oculaire, qui était lui-même, il se réfère à cette phrase de la sainte Écriture : « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé » [59].
C’est ainsi, en réalité que le regarde l’Église, que le regarde l’humanité. Dans le coup de lance du soldat, toutes les générations de chrétiens ont appris et apprennent toujours à lire le mystère du cœur de 1’homme crucifié, qui était et est, le Fils de Dieu.
Les Richesses du Christ
3. Au cours des siècles, beaucoup de disciples du Cœur du Christ ont acquis à des degrés divers, une connaissance de ce mystère. L’un des premiers fut certainement Paul de Tarse qui, de persécuteur qu’il était, est devenu apôtre. Lui aussi nous parle, dans la liturgie de vendredi prochain, par sa lettre aux Éphésiens. Il parle comme quelqu’un qui a reçu une grande grâce, parce qu’il lui a été donné « d’annoncer aux nations païennes les richesses insondables du Christ, et de mettre en lumière le contenu du mystère tenu caché depuis toujours en Dieu, créateur de toutes choses » [60].
Par cette « richesse du Christ » et cet insondable dessein de Dieu pour notre salut, l’Esprit-Saint s’adresse à « l’homme intérieur » afin que « le Christ habite en vos cœurs par la foi » [61]. Et, lorsque par la force de l’Esprit-Saint, le Christ habitera dans nos cœurs d’hommes par la foi, nous serons alors en mesure de comprendre avec notre esprit humain » (c’est-à-dire précisément avec ce « Cœur ») « quelle est la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur, et connaître l’amour du Christ qui surpasse tout ce qu’on peut connaître... » [62].
C’est pour cette connaissance faite par le cœur, par tout cœur humain, qu’a été ouvert, à la fin de sa vie terrestre, le divin Cœur du condamné, du crucifié sur le Calvaire.
Cette connaissance existe à des degrés divers dans les cœurs humains. Devant la force des paroles de saint Paul, que chacun de nous s’interroge sur les dimensions de son propre cœur. « Devant lui nous apaiserons notre cœur. Car si notre cœur nous accuse, Dieu est plus grand que notre cœur, et il discerne tout » [63]. Le Cœur de l’Homme-Dieu ne juge pas les cœurs humains. Son Cœur appelle, « invite ». C’est pour cela qu’il a été ouvert par la lance du soldat.
Doux et humble
4. Le mystère du cœur est ouvert par les blessures du corps. Ce qui est ouvert c’est le grand mystère de la piété, les « viscères de miséricorde de notre Dieu » [64].
Le Christ nous parle dans la liturgie de vendredi : « Mettez-vous à mon école car je suis doux et humble de cœur » [65].
Peut-être est-ce la seule fois où notre Seigneur Jésus a parlé de son cœur et c’était pour en mettre en évidence la douceur et l’humilité. Comme s’il signifiait que c’est seulement ainsi qu’il veut conquérir l’homme, que c’est par la douceur et l’humilité qu’il veut régner sur les cœurs. Tout le mystère de son règne s’est exprimé dans ces paroles. La douceur et l’humilité expriment, en un certain sens toute la « richesse » du Cœur du Rédempteur dont saint Paul parle aux Éphésiens. Mais aussi cette douceur et cette humilité le révèlent pleinement. Mieux encore, elles nous permettent de le connaître et de l’accepter. Elles en font l’objet d’une admiration suprême.
La belle litanie du Sacré-Cœur de Jésus est faite de mots semblables, et aussi de cris d’admiration pour la richesse du Cœur du Christ. Méditons-les avec attention en ce jour.
Source de vie et de sainteté
5. Ainsi la fête du Cœur divin, du Sacré-Cœur de Jésus, se présente discrètement à la fin de ce cycle liturgique fondamental de l’Église qui a commencé avec le premier dimanche de l’Avent, est passé par le temps de Noël, puis le Carême, le temps pascal, jusqu’à la Pentecôte et le dimanche de la Sainte Trinité et la Fête-Dieu. Et tout ce cycle se résume définitivement dans le Cœur du Dieu-Homme. Et c’est à partir de lui, que, chaque année, il rayonne sur toute la vie de l’Église.
Ce Cœur est « source de vie et de sainteté ».
[1] Ps. 32, 11. Les desseins de bonté du Cœur du Christ sont immuables et fidèles comme ceux de Dieu. Tel est le sens de cette Antienne comprise d’après le sens du verset du Psaume dont elle est extraite.
[2] Ps. 35, 9-10.
[3] Ps. 40, 10.
[4] Matth. 11, 29.
[5] Jer. 32, 40.
[6] Jer. 32, 41.
[7] Ps. 54, 13.
[8] Ps. 54, 14-15.
[9] Ps. 54, 13.
[10] Eph. 2, 5.
[11] Eph. 2, 4.
[12] Eph. 2, 7.
[13] Ps. 46, 8-9.
[14] Ps. 60, 2. Vous m’avez rend fermeté et sécurité. Cela a été vrai du Sacré-Cœur vivant sur terre et c’est encore vrai du cœur de ses fidèles.
[15] Ps. 93, 19.
[16] Ps. 40, 4.
[17] Luc. 6, 48 ; Matth. 7, 24.
[18] Is. 53, 5.
[19] Ps. 144, 18.
[20] Ps. 144, 8.
[21] Ps. 21, 17.
[22] Jn. 19, 34.
[23] Ps. 33, 9.
[24] Gen. 28, 16.
[25] Rom. 11, 34.
[26] Ps. 26, 4.
[27] II Cor. 5, 19.
[28] Matth. 11, 25.
[29] Matth. 11, 26.
[30] Ps. 104, 18.
[31] Ps. 54, 22.
[32] Heb. 4, 15.
[33] I Tim. 3, 16.
[34] Luc. 1, 78.
[35] Ib.
[36] Ps.85, 5.
[37] Jn. 15, 13.
[38] Ps. 102, 17).
[39] Ps. 88, 1.
[40] Ps. 85, 9-10
[41] Ps. 96, 11 & 13.
[42] Ps. 97, 5.
[43] Ps. 107, 3-4.
[44] Ps. 110, 4.
[45] Jn. 19, 33-34.
[46] cf. Gen. 6, 16.
[47] Jn. 12, 32.
[48] Jn. 12, 33.
[49] cf. Gen. 2, 22.
[50] Jn 19, 35.
[51] Ephes. 5, 1-2.
[52] Jn. 19, 33.
[53] Exod. 12, 46.
[54] I Cor. 5, 7.
[55] Is. 53, 7.
[56] Jn. 19, 34.
[57] Zach. 12, 10.
[58] Jn. 19, 31-34.
[59] Jn. 19, 37 ; Zach. 12, 10.
[60] Ephes. 3, 8-9.
[61] Ephes. 3, 16-17.
[62] Ephes. 3, 18-19.
[63] I Jn. 3, 19-20.
[64] Saint Bernard, Sermons LXI, 4 : P.L. 183, 1072.
[65] Matth. 11, 29.