Psaume 60

Psalmus 60 Psaume 60 [1]
Exáudi, Deus, deprecatiónem meam : * inténde oratióni meæ.Exaucez, ô Dieu, ma supplication : * soyez attentif à ma prière.
A fínibus terræ ad te clamávi : * dum anxiarétur cor meum, in petra exaltásti me.Des extrémités de la terre j’ai crié vers Vous : * lorsque mon cœur était dans l’angoisse, Vous m’avez élevé sur la pierre [2].
Deduxísti me, quia factus es spes mea : * turris fortitúdinis a fácie inimíci.Vous m’avez conduit, parce que Vous êtes devenu mon espérance : * une tour forte [3] contre l’ennemi.
Inhabitábo in tabernáculo tuo in sǽcula : * prótegar in velaménto alárum tuárum.J’habiterai à jamais dans votre tabernacle [4] : * je trouverai un abri à l’ombre de vos ailes.
Quóniam tu, Deus meus, exaudísti oratiónem meam : * dedísti hereditátem timéntibus nomen tuum.Car Vous, mon Dieu, Vous avez exaucé ma prière [5] : * Vous avez donné un héritage à ceux qui craignent votre nom [6].
Dies super dies regis adiícies : * annos eius usque in diem generatiónis et generatiónis.Vous ajouterez des jours aux jours du roi : * Vous étendrez ses années jusqu’au jour d’une génération et d’une génération [7].
Pérmanet in ætérnum in conspéctu Dei : * misericórdiam et veritátem eius quis requíret ?Il demeure éternellement en présence de Dieu : * qui scrutera sa miséricorde et sa vérité [8] ?
Sic psalmum dicam nómini tuo in sǽculum sǽculi : * ut reddam vota mea de die in diem.Ainsi je dirai un psaume à votre nom dans les siècles des siècles : * pour m’acquitter de mes vœux de jour en jour [9].
Conclusion du psaume, sauf au temps de la Passion et à l’Office des Défunts :
Glória Patri, et Fílio, * et Spirítui Sancto.Gloire au Père, et au Fils, * et au Saint-Esprit.
Sicut erat in princípio, et nunc, et semper, * et in sǽcula sæculórum. Amen.Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours, * et dans les siècles des siècles. Ainsi-soit-il.

[1] Applications liturgiques. L’Église chante ce psaume à la fête de la Toussaint au 3e Nocturne, et aux fêtes des saints Apôtres au 2e Nocturne. (Le P. Emmanuel).

[2] Durant la révolte d’Absalon, David fut obligé de se retirer au-delà du Jourdain, il se trouvait donc aux extrémités de la terre d’Israël et demandait au Seigneur, (suivant le texte hébreu), de le placer sur un rocher élevé, c’est-à-dire hors de l’atteinte de ses ennemis. La prière de l’Église se fait entendre d’un bout de la terre à l’autre, elle est bâtie sur la pierre qui est le Christ et cette pierre est inébranlable. (Saint Augustin).

[3] Quelque souffrance que vous enduriez, rappelez-vous le Christ qui est cette tour forte contre l’ennemi ; pensez qu’il a souffert avant vous et pensez aussi dans quel but : pour mourir et pour ressusciter. (Saint Augustin).

[4] Le tabernacle était alors dressé sur le mont Sion et David désirait vivre non loin de lui ; mais à cause des mots à jamais, il vaut mieux entendre ici par tabernacle, notre demeure céleste comme le fait saint Hilaire.

[5] Dès cet exil la Providence me protégera avec une sollicitude maternelle ; j’en suis certain en raison de mon expérience des miséricordes qui ont répondu à ma prière dans le passé.

[6] Vous les avez adoptés pour vos enfants et les cohéritiers de Jésus ; vous leur réservez le ciel.

[7] Ces mots ne peuvent s’entendre que du Messie dont le règne s’étendra de génération en génération jusqu’à ce que la gloire nous en soit manifestée au grand jour de l’éternité.

[8] La miséricorde de Dieu consiste à tenir compte, non de nos mérites mais de son infinie bonté ; sa vérité, à nous donner ce qu’il nous a promis.(Saint Augustin).

[9] Remarquons-le, en ce psaume comme en bien d’autres, le Roi-prophète nous apprend à terminer notre prière par un bon propos. « Je vous louerai, mon Dieu, sur la terre et dans le ciel et ainsi-je m’acquitterai de mes obligations d’actions de grâces, de jour en jour, maintenant et dans la suite jusqu’à ce jour auquel nulle nuit ne succédera. » Cette exposition est de saint Hilaire. (Bellarmin).