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16ème Dimanche après la Pentecôte

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Sommaire

  Dom Guéranger, l’Année Liturgique  
  Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum  
  Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique  
  Office  
  Textes de la Messe  
  Dominica Decima sexta post Pentecosten  
  16ème dimanche après la Pentecôte  

Dom Guéranger, l’Année Liturgique

La résurrection du fils de la veuve de Naïm a ravivé Dimanche la confiance de l’Église ; sa prière monte d’autant plus instante vers son Époux, de cette terre où il laisse pour un temps son amour s’exercer dans la souffrance et les larmes. Entrons avec elle dans ces sentiments, qui lui ont inspiré le choix de l’Introït du jour.

Telle est notre impuissance dans l’ordre du salut, que, si la grâce ne nous prévenait, nous n’aurions pas même la pensée d’agir, et que, si elle ne suivait en nous ses inspirations pour les conduire à terme, nous ne saurions jamais passer de la simple pensée jusqu’à l’acte même d’une vertu quelconque. Fidèles à la grâce au contraire, notre vie n’est plus qu’une trame ininterrompue de bonnes œuvres. Demandons pour nous et tous nos frères, dans la Collecte, la continuité persévérante d’un secours si précieux.

ÉPÎTRE.

Mon cœur a proféré une parole excellente ; c’est au Roi que je dédie mes œuvres [1]. L’enthousiasme du Psalmiste chantant l’épithalame sacré est passé dans l’âme du Docteur des nations, et lui inspire cette lettre merveilleuse qui résume les sublimités de son enseignement comme un hymne d’amour. Devenu le prisonnier de Néron, Paul montre bien que la parole de Dieu n’est pas arrêtée sous les liens qui retiennent l’apôtre captif [2].

L’Épître aux Éphésiens n’est pas, de beaucoup, la plus longue de ses lettres ; il n’en est point pourtant auxquelles soient faits de plus nombreux emprunts dans toute la série des Dimanches après la Pentecôte : nous devons en conclure qu’elle présente, mieux qu’aucune autre, la pensée dominante à laquelle l’Église voudrait ramener ses fils dans cette partie de l’Année liturgique. Apprenons donc le mystère de l’Évangile [3], en écoutant le héraut qui reçut pour mission spéciale d’annoncer aux nations ce trésor resté caché en Dieu depuis les siècles éternels [4]. C’est comme ambassadeur qu’il vient vers nous [5] ; les chaînes qui chargent ses bras, loin d’affaiblir l’autorité de son message, sont l’insigne glorieux qui l’accrédite auprès des disciples du Dieu du Calvaire.

Dieu seul au reste, il le déclare, peut fortifier suffisamment en nous les sens de l’homme intérieur pour nous permettre de connaître, avec les saints, les dimensions du grand mystère du Christ habitant l’homme afin de le remplir de la plénitude de Dieu. C’est pourquoi, fléchissant les genoux devant Celui de qui découle tout don parfait et qui nous a engendrés dans la vérité par son amour [6], il lui demande d’ouvrir par la foi et la charité les yeux de notre cœur, afin que nous comprenions les richesses glorieuses de l’héritage qu’il réserve à ses fils et le déploiement de puissance dont sont l’objet nos âmes ici-bas même [7].

Mais si la sainteté est nécessaire pour obtenir l’épanouissement complet de la vie divine dont parle l’Apôtre, observons également que le désir de saint Paul et sa prière étant pour tous, il s’en suit que personne n’est exclu de cette vocation sublime. Et par le fait, selon la remarque de saint Jean Chrysostome [8], les chrétiens auxquels il s’adresse vivent au milieu du monde, ayant femme, enfants et serviteurs, puisqu’il leur trace des règles de conduite sur tous ces points [9]. Les saints d’Éphèse, comme de partout, ne sont autres que les fidèles du Christ Jésus [10], c’est-à-dire ceux qui suivent fidèlement l’impulsion du Seigneur dans la condition qui leur est propre. Or il ne tient qu’à nous de suivre la grâce ; nos résistances seules empêchent l’Esprit de faire de nous des saints. L’accès des régions supérieures où le mouvement progressif de la sainte Liturgie, depuis la Pentecôte, introduit l’Église est ouvert à tous. Si, peut-être, le nouvel ordre d’idées amené par ce mouvement a semblé plus d’une fois dépasser nos forces, peut-être aussi ne pourrions-nous point nous rendre le témoignage d’avoir mis à profit comme il convenait, depuis l’Avent et Noël, les enseignements, les grâces de tout genre, qui devaient développer en nous concurremment la vie chrétienne et la lumière. L’Église s’est mise à la portée de tous au commencement du Cycle ; mais elle ne pouvait rester stationnaire, et, par égard pour nos tiédeurs, négliger de conduire les hommes de bonne volonté à cette union divine qu’on leur avait annoncée comme devant « couronner à la fois le Cycle et l’âme sanctifiée par le Cycle. » Gardons-nous cependant de perdre courage. Le Cycle de la Liturgie ne se déroule pas une fois seulement au ciel de la sainte Église. Bientôt, revenant à son point de départ, il adaptera de nouveau la puissance de ses rayons à notre faiblesse. Si alors, instruits par l’expérience, nous ne nous contentons pas d’admirer comme à distance la gracieuse poésie, la douceur et les charmes de ses débuts ; si nous voulons sérieusement grandir avec cette lumière qui n’est autre que le Christ [11], en profitant des grâces de croissance qu’elle répandra de nouveau dans les âmes : l’œuvre de notre sanctification, déjà ébauchée, « pourra recevoir le complément que l’infirmité humaine avait suspendu [12]. »

Dès maintenant, si peu complètes que puissent être nos dispositions, l’Esprit de miséricorde, qui règne sur cette partie du Cycle, ne refusera pas à notre humble prière de suppléer en quelque chose à ce qui nous manque. C’est déjà beaucoup, d’ailleurs, que l’œil de notre foi ait vu s’élargir devant lui les horizons surnaturels, qu’il ait pénétré dans les régions sereines où, loin du regard hébété de l’homme animal [13], la Sagesse révèle aux parfaits ce secret de l’amour que ne connaissent point les puissants et les sages de ce monde, que l’œil n’avait point vu, ni l’oreille entendu, ni le cœur même soupçonné ou compris [14]. Nous comprendrons mieux désormais les divines réalités qui remplissent la vie des serviteurs de Dieu ; elles nous apparaîtront comme dépassant mille fois, par leur importance et leur grandeur, les vaines futilités ou les occupations au sein desquelles s’écoule l’existence prétendue positive des hommes de plaisirs ou d’affaires. Méditons sans fin le bienfait de cette élection divine qui nous a désignés, avant les siècles, pour être comblés de toutes les bénédictions spirituelles [15], dont les bénédictions temporelles de l’ancien peuple [16] étaient la figure. Le monde n’était point encore, et déjà Dieu nous voyait dans son Verbe [17] ; il assignait à chacun de nous la place qu’il devait occuper dans le corps de son Christ [18] ; par avance, son regard paternel nous contemplait revêtus de cette grâce [19] qui lui fait trouver dans l’Homme-Dieu ses complaisances, et il nous prédestinait [20], comme étant les membres de ce Fils bien-aimé, à nous asseoir avec lui à sa droite au plus haut des cieux [21].

Combien grandes ne sont pas nos obligations envers le Père souverain dont la bienveillance [22] a décrété d’accorder de tels dons à la terre ! Sa volonté est son seul conseil [23], l’unique règle de ses actes ; et sa volonté n’est qu’amour. C’est de la mort coupable du péché [24] qu’il nous appelle à cette vie qui n’est autre que la sienne à lui-même ; c’est de l’abîme ignominieux des vices, qu’après nous avoir lavés dans le sang de son Fils [25], il nous élève à cette gloire dont le spectacle étonne les anges et les plonge dans un saint tremblement [26].

Soyons donc saints [27] à l’honneur de sa grâce [28]. Le Christ est, dans sa divinité, la splendeur substantielle du Père et sa louange éternelle [29] ; s’il a pris un corps, s’il s’est fait notre chef, ce n’a été que pour chanter sur un rythme nouveau le cantique des cieux : non content de présenter dans son humanité sainte aux regards de son Père le rayonnement créé des perfections infinies, il a voulu que la création entière renvoyât à l’adorable Trinité l’écho des divines harmonies. C’est pourquoi, rompant dans sa chair l’ancienne inimitié du gentil et du juif [30] et rassemblant les hommes ennemis, il fait d’eux tous un même esprit, un seul corps, dont les mille voix s’unissent par lui dans l’unité de l’amour aux concerts angéliques, pour entourer sans fin le trône de Dieu d’une harmonie en accord avec le Verbe infini. Ainsi serons-nous à jamais pour Dieu, comme ce Verbe divin, la louange de sa gloire, selon l’expression qu’affectionne l’Apôtre dans le début de cette Épître aux Éphésiens [31] ; ainsi doit être consommé le mystère qui fut, dès avant tous les temps, l’objet des desseins éternels : le mystère de l’union divine réalisée par le Christ Jésus rassemblant en lui, dans l’amour, et la terre et les deux [32].

L’Église, qui s’élève au milieu des nations, porte avec soi la marque de son divin architecte : Dieu se montre en elle dans sa majesté ; sa crainte s’impose par elle à tous les rois. Chantons, dans le Graduel et le Verset, les merveilles du Seigneur.

ÉVANGILE

La sainte Église découvre aujourd’hui le but suprême qu’elle poursuit en ses fils depuis les jours de la Pentecôte. Les noces dont il est question dans notre Évangile sont celles du ciel, qui ont ici-bas pour prélude l’union divine consommée au banquet sacré. L’appel divin s’adresse à tous ; et cette invitation ne ressemble point à celles de la terre, où l’époux et l’épouse convient leurs proches comme simples témoins d’une union qui leur reste d’ailleurs étrangère. L’Époux est ici le Christ, et l’Église est l’Épouse [33] ; comme membres de l’Église, ces noces sont donc aussi les nôtres ; et c’est pourquoi la salle du banquet n’est autre aussi que la chambre nuptiale, où n’entrent point les invités des noces vulgaires.

Mais si l’on veut que l’union soit féconde autant qu’elle doit l’être à l’honneur de l’Époux, il faut que l’âme apporte à celui-ci, dans le sanctuaire de la conscience, une fidélité qui ne soit pas d’un moment, un amour qui dure au delà de la rencontre sacrée des Mystères. L’union divine, quand elle est vraie, domine l’existence ; elle la fixe dans la contemplation persévérante du Bien-Aimé, dans la poursuite active de ses intérêts lors même qu’il semble se dérober au regard de l’âme et à son amour. L’Épouse mystique doit-elle moins faire pour Dieu que celles de ce monde pour un époux terrestre [34] ? C’est à cette condition seulement que l’âme peut être considérée comme étant dans les voies de la vie unitive, et qu’elle en porte les fruits.

Mais pour en arriver à cette pleine domination du Christ sur l’âme et ses mouvements qui la rend véritablement sienne, qui la soumet à lui comme l’épouse à l’époux [35], il est nécessaire que toute compétition étrangère soit définitivement écartée. Or, nous ne le savons que trop : le Fils très noble du Père [36], le Verbe divin dont la beauté ravit les cieux [37], le Roi immortel dont les hauts faits, la puissance et les richesses sans prix dépassent tout ce que peut rêver l’imagination des enfants d’Ève [38], trouve ici-bas des prétentions rivales qui lui disputent le cœur des créatures rachetées par lui de l’esclavage et conviées à partager l’honneur de son trône. Dans celles-là même chez qui son amour finit enfin par l’emporter pleinement, combien de temps, presque toujours, n’est-il pas déplorablement tenu en échec ? Et cependant sans perdre patience, sans s’éloigner dans le sentiment d’un trop juste froissement, il continue durant des années son pressant appel [39], attendant miséricordieusement que les touches secrètes de sa grâce et le labeur de son Esprit-Saint aient triomphé d’inconcevables résistances.

Ne nous étonnons point que l’Église dispose tout de son côté, dans l’ordonnance de sa Liturgie, pour amener un résultat si précieux ; car chaque conquête du Christ en ce genre resserre le lien qui l’attache à l’Époux. C’est pourquoi nous l’avons vue appeler notre attention, dans les Dimanches précédents, sur les efforts de la triple concupiscence ; la volupté, la superbe et la cupidité sont en effet les conseillères perfides qui suscitent en nous, contre Dieu, ces rivalités indignes dont nous parlions tout à l’heure. Aujourd’hui, confiante dans la bonne volonté de ses fils, l’Église espère qu’ils auront réduit à l’impuissance l’ennemi ainsi démasqué ; et c’est avec moins de crainte de rester incomprise ou de les voir de nouveau rebuter le Seigneur, qu’elle leur propose, sous le voile de l’allégorie évangélique, le grand mystère dont l’Homme-Dieu disait : Le royaume des cieux est semblable à un roi qui fait les noces de son fils [40].

Toutefois sa double sollicitude de Mère et d’Épouse ne lui permet pas de se tenir pour assurée au sujet des parfaits eux-mêmes, tant qu’ils sont en ce monde. Afin de les maintenir en garde contre un retour sans cesse possible des plus viles passions, saint Ambroise, interprète de l’Église en ce jour, signale derechef au guerrier vieilli dans les combats du salut [41] les multiples embûches dressées contre lui par la concupiscence. Il peut encore, hélas ! s’écarter de la voie, et, bien que l’ayant suivie longtemps sans broncher, ne point parvenir au royaume de Dieu ; il peut se faire exclure pour toujours du bienheureux festin des noces, avec les hérétiques, les païens et les juifs [42]. Qu’il veille donc soigneusement à ne point contracter les vices dont il s’est gardé jusqu’ici par l’aide de la grâce. Qu’il ne devienne point, à la longue, cet hydropique chez qui, nous dit l’évêque de Milan, l’exubérance morbide de la chair alourdit l’âme et finit par éteindre entièrement l’ardeur de l’esprit [43]. Mais que surtout, dans les infirmités qui l’atteignent, il n’oublie pas le céleste médecin toujours prêt à le guérir ; qu’il se présente sans fausse honte à son Sauveur ; sa délivrance ne sera pas remise au lendemain : bien moins que l’homme, Jésus ne connaît point de repos, quand il s’agit de retirer quelqu’un des siens de l’abîme.

L’Église ne s’arrête pas, dans l’Homélie du jour, aux seules lignes de saint Luc que nous venons d’entendre ; elle y joint la suite du chapitre, où s’affirme toujours plus la nature du mystérieux banquet. Partant de là, saint Ambroise nous rappelle en son nom que, si la chair doit être domptée pour permettre d’y prendre part, l’attache aux biens de ce monde ne serait pas moins contraire à l’élan qui doit nous élever, sur l’aile de l’esprit, vers le ciel où réside notre amour.

Mais, plus que tout le reste, la garde de l’humilité doit attirer l’attention de quiconque prétend obtenir une place éminente au banquet de Dieu. L’ambition de la gloire à venir est le propre des saints ; mais ils savent que, pour l’acquérir, ils doivent descendre d’autant plus bas dans leur néant durant la vie présente, qu’ils veulent monter plus haut dans le siècle futur. En attendant le grand jour où chacun recevra selon ses œuvres [44], nous ne pouvons rien perdre à nous mettre au-dessous de tous ; le rang qui nous est réservé dans le royaume des cieux ne dépend pas plus, en effet, de notre appréciation que de celle d’autrui, mais seulement de la volonté [45] du Seigneur qui exalte les humbles et renverse les puissants de leurs trônes. Plus vous êtes grand, plus vous devez vous abaisser en toutes choses, et vous trouverez ainsi grâce devant Dieu, dit l’Ecclésiastique ; car il n’y a que Dieu qui soit grand [46].

Suivons donc, ne fût-ce que par intérêt, le conseil de l’Évangile ; réputons nôtre en tout la dernière place. Dans les rapports sociaux, l’humilité n’est point réelle si l’on ne joint l’estime des autres au peu de cas fait de soi-même, prévenant chacun d’honneur [47], cédant volontiers à tous en ce qui i n’intéresse pas la conscience, et cela par le sentiment profond de notre misère, de notre infériorité, devant celui qui scrute les reins et les cœurs [48]. L’humilité envers Dieu lui-même n’a pas de plus sûre pierre de touche que cette charité effective envers le prochain, qui nous porte à le faire passer avant nous, sans affectation, dans les diverses circonstances de la vie de chaque jour.

Par contre, une des marques les plus infaillibles de la fausseté des voies prétendues spirituelles, où l’ennemi engage quelquefois de malheureuses âmes trop peu sur leurs gardes, est le mépris subtil qu’il leur inspire à l’endroit du prochain, et dont on voit s’imprégner en maintes rencontres leurs pensées, leurs paroles ou leurs actes. Pour une part plus ou moins grande, plus ou moins inconsciente peut-être, l’estime de soi forme la base de l’édifice de leurs vertus ; à coup sûr donc, les illuminations, les douceurs mystiques dont ces âmes se prétendent gratifiées n’ont rien de commun avec l’Esprit-Saint. Quand se lèvera l’authentique lumière du Soleil de justice dans la vallée du jugement, la contre-façon apparaîtra au grand jour [49], et ces chrétiens abusés verront s’évanouir en vaine fumée les fantômes qui remplirent leur vie. Heureux encoresi, bien au-dessous du rang qu’ils s’attribuaient, se trouve pour eux quelque place au banquet divin ; si la confusion de voir passer en grand honneur au-dessus d’eux tant d’hommes qui furent de leur part l’objet d’appréciations peu bienveillantes ici-bas, doit être alors tout leur châtiment !

A mesure que s’étendent les conquêtes de l’Église, à mesure aussi l’enfer redouble de rage autour d’elle pour lui enlever l’âme de ses fils. L’Antienne de l’Offertoire nous fournit l’expression des ardentes prières qu’une telle situation lui inspire.

La Secrète nous montre comment le Sacrifice qui va se consommer tout à l’heure par les paroles de la Consécration, est lui-même la plus directe et la plus efficace des préparations immédiates à la Communion du Corps et du Sang divins qu’il produit sur l’autel.

L’Église, remplie substantiellement dans la Communion de la Sagesse du Père, promet à Dieu, en action de grâces, de garder ses justices et de faire fructifier en elle les divins enseignements.

Demandons avec l’Église, dans la Postcommunion, le renouvellement qu’opère la pureté du divin Sacrement, et dont l’effet se fait sentir également sur la vie présente et le siècle futur.

Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum

« Prima post natale sancti Cypriani. »

En ce dimanche, qui ouvre un nouveau cycle liturgique se groupant autour de la fête de saint Cyprien, au début de l’automne, on commence la lecture de l’épître aux Éphésiens, laquelle se poursuivra jusqu’au XXIIIe dimanche, sauf une brève interruption le XVIIIe dimanche, lendemain du samedi des Quatre-Temps, et qui, à l’origine, était aliturgique. Il est intéressant de noter que les exceptions qui, parfois, troublent l’ordre du cycle liturgique que nous décrivons, confirment la haute antiquité de ce cycle lui-même et nous le rendent plus cher et plus vénérable encore. L’étude de la sainte liturgie, considérée ainsi dans ses stratifications successives, est donc l’étude de l’histoire même de la prière catholique à travers les siècles.

L’antienne pour l’entrée solennelle du célébrant est prise au psaume 85 : « Ayez pitié de moi, ô Seigneur, car c’est tout le jour que je crie vers vous. De fait, vous êtes bienveillant, doux et très miséricordieux envers ceux qui vous invoquent. » Ce cri de l’âme exprime ici l’irrésistible besoin qu’elle éprouve de Dieu quand elle en est éloignée. En effet, Dieu ne représente pas seulement pour l’âme le bien souverain, mais il est aussi le terme d’une toute-puissante attraction, d’un besoin irrésistible de l’esprit humain, lequel ne peut trouver de repos en dehors de Lui.

La collecte d’aujourd’hui exprime l’absolue nécessité de la grâce comme remède à la corruption de la nature. Cette grâce, c’est-à-dire cette force surnaturelle, qui s’appelle grâce parce qu’elle n’est pas due à la nature humaine considérée en soi, a sa cause dans l’amour gratuit de Dieu. Elle prévient l’acte vertueux de notre libre arbitre, car, tandis qu’elle le meut à vouloir le bien surnaturel, c’est-à-dire Dieu considéré comme sa fin dernière, elle lui confère en même temps la force de le vouloir, et de le vouloir conformément à sa propre nature, librement, et en vertu d’une détermination spontanée.

Cela ne suffit pas. La grâce qui a excité la volonté à l’acte volitif, accompagne, pour ainsi dire, celui-ci, le pénètre tout entier, afin que tant cet acte que le terme de l’acte, c’est-à-dire la volition, soient vraiment surnaturels et dignes de la vie éternelle. Comme l’on voit, notre nature est si infirme qu’elle ne peut se gouverner ni faire quoi que ce soit dans l’ordre de la fin dernière surnaturelle sans la grâce. Cette vérité de notre sainte Foi doit nous rendre très humbles devant Dieu.

Dans la lecture de l’épître aux Éphésiens (3, 13-21) l’Apôtre touche les enseignements les plus élevés de l’ascèse chrétienne : le Père éternel, source essentielle de toute paternité, au moyen de la grâce du Saint-Esprit nous régénère à l’image de son Christ et est cause que Jésus habite et vit en nous. Sa vie doit donc avoir en nous la plus grande expansion, nous élevant jusqu’à la connaissance expérimentale de sa sagesse et de sa charité infinies, ce qui constitue la vraie science des saints. Il faut remarquer la doxologie qui termine l’épître : la gloire de Dieu y est intimement unie et associée à celle du Christ et de l’Église.

Le répons est tiré du psaume 101, que l’on chante aussi au IIIe dimanche après l’Épiphanie : « Les Gentils craindront votre nom et tous les rois de la terre seront pénétrés de révérence devant la solennelle manifestation de votre gloire. Le Seigneur, en effet, a relevé Sion, et il y fait son apparition dans toute sa majesté. » Ce verset est messianique, puisqu’il fait allusion à la fondation de l’Église, symbolisée par le sanctuaire du mont Sion, et au triomphe de la parole évangélique, triomphe confirmé par tant de miracles et de merveilles parmi toutes les nations de la terre.

Le verset alléluiatique appartient au psaume 97 : « Chantez au Seigneur un cantique nouveau, parce que Dieu a fait des choses merveilleuses. » Cette merveille que Dieu a accomplie dans le monde, c’est l’incarnation de son Christ. Le cantique nouveau, comme l’explique saint Augustin, est la loi nouvelle de l’amour, laquelle abroge l’ancienne, celle de la crainte et de la terrible justice. Chanter est le fait de celui qui aime, et Dieu, pour nous rendre suave le joug de l’Évangile, nous a constamment enivrés de l’Esprit Saint. — « Laeti bibamus sobriam — ebrietatem spiritus », chante saint Ambroise. — De la sorte, l’observance de la loi ne nous est plus pesante, puisque c’est le Paraclet lui-même qui allume dans notre cœur un zèle ardent pour la vouloir. Deus meus volui, et legem tuam in medio cordis mei. D’où le cantique nouveau qui jaillit du nouvel amour.

La lecture évangélique (Luc., 14, 1-11) narre d’abord la guérison d’un hydropique, et traite de l’interprétation spirituelle qu’il convient de donner au repos sabbatique, lequel ne défend pas les œuvres de charité, surtout en cas de nécessité. Elle rapporte ensuite l’enseignement de Jésus relativement à la vertu de modestie et d’humilité chrétienne, qui doit nous inspirer la préférence pour les places les plus humbles comme étant celles qui nous conviennent le mieux. Si Dieu ou le prochain veulent nous placer dans des conditions plus relevées, cela les regarde, sans que nous y prétendions jamais. La place la plus infime est celle que nous estimons nous convenir selon nos démérites ; les positions plus élevées pourront nous être données, mais, dans ce cas, elles représenteront toujours une concession bienveillante, une bienveillante grâce qui nous est faite par les autres et jamais une prétention de notre orgueil.

Le verset de l’offertoire, qui est commun au vendredi après le IIe dimanche de Carême, appartient au psaume 39. « Seigneur, je suis oppressé par la haine, par la calomnie et par la violence de mes ennemis. » Ces ennemis, ce sont Satan et ses alliés, c’est-à-dire le monde et nos passions désordonnées elles-mêmes. « Ah ! Regardez-moi et aidez-moi ! Qu’ils soient confus et honteux ceux qui attentent à ma vie. Seigneur, tournez-vous vers moi et secourez-moi. » Dieu se tourne vers nous quand sa volonté approuve nos actions et qu’il nous confère une nouvelle grâce pour le mérite déjà acquis dans la lutte contre nos adversaires.

Dans la secrète, nous prions le Seigneur, par les mérites du Sacrement, de purifier nos cœurs afin que la Communion sacramentelle du Corps du Christ nous vaille la grâce de nous unir étroitement à lui par l’esprit et par le cœur, sans plus jamais nous séparer de son étreinte.

Le verset chanté durant la distribution des saints Mystères au peuple est tiré du psaume 70, c’est le même que le jeudi après le IVe dimanche de Carême : « Seigneur, je dirai votre justice, la vôtre seule. Seigneur, vous m’avez enseigné dès la jeunesse vos merveilles. Dans ma vieillesse et jusqu’aux cheveux blancs ne m’abandonnez pas. »

Le Prophète veut publier la justice, c’est-à-dire l’ineffable sainteté de Dieu seul. Qu’est-ce en effet que toute la vertu des créatures, comparée à la sainteté du Créateur, sinon un amas de faiblesses, d’infirmités, recouvertes du manteau de la divine miséricorde orné des joyaux de la grâce ? Dieu a pris le Prophète par la main dès son jeune âge : Il l’a instruit et l’a conduit jusqu’au sommet de l’échelle sociale, au trône royal des dominateurs d’Israël. Maintenant le pieux Psalmiste considère cependant que la gloire et la puissance sont des choses passagères et fugaces ; dans la vieillesse, les forces abandonnent le corps, et trop souvent l’homme assiste avant de mourir à l’évanouissement de son éphémère puissance. C’est pourquoi le Prophète prie ainsi : « Seigneur, ne m’abandonnez pas dans ma vieillesse. C’est-à-dire quand la nature me fera défaut, relevez-moi par votre grâce, et en échange d’un tabernacle terrestre qui se dissout, accueillez-moi dans l’impérissable et céleste tabernacle. »

Dans la collecte d’action de grâces de ce jour, nous supplions le Seigneur de purifier nos consciences, c’est-à-dire d’effacer tout ce qu’a imprimé de difforme, sur la belle image de Dieu, l’héritier et le successeur d’Adam prévaricateur. A la vie du vieil homme doit succéder une vie nouvelle, dont le principe est l’Esprit de Jésus-Christ. C’est là la signification du renouvellement dont parle aujourd’hui le Missel. C’est ainsi que l’Eucharistie devient l’antidote du fruit empoisonné de l’Éden, et réalise tout ce que symbolisait jadis en ce jardin l’arbre de vie. L’effet que demande l’Église en ce jour est double, puisqu’elle fait des vœux pour que la divine Communion soit un gage non moins de conservation pour les corps, que d’éternel salut pour les âmes. Ne soyons pas étonnés de cette préoccupation toute maternelle même pour les corps. On ne peut en effet demander moins, quand on réfléchit que le fruit défendu souilla l’une et l’autre sources de vie, celle de l’âme par le péché originel, celle du corps par la concupiscence ou par la tendance au mal et la répugnance au bien.

L’Apôtre associe l’Église au Christ dans la glorification suprême de Dieu, en tant que Jésus-Christ, au moyen de son corps mystique, et spécialement de ses ministres, rend au Père un culte parfait dans l’Esprit et la vérité. Ce culte essentiel, nécessaire, excellent, constitue précisément la sainte liturgie, céleste charisme de la piété catholique, laquelle sera d’autant plus parfaite en chacun des fidèles qu’ils participeront davantage à l’esprit de cette éminente piété de la sainte Mère Église.

Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique

La guérison de l’âme malade

Encore un vrai dimanche ! Les pensées se rattachent étroitement à celles du dimanche précédent(Quinzième Dimanche) : là, le thème de Pâques était inclus dans l’image de la résurrection ; ici, il se retrouve dans l’image de l’hydropique. Là, l’Église nous adressait une exhortation sur le « renouvellement dans l’Esprit » ; ici, elle prie pour l’affermissement intérieur des chrétiens. Si nous voulons une pensée d’ensemble, ce sera celle-ci : la guérison de l’âme malade.

La messe (Miserere mihi). – Le ciel est sombre : persécutions et tentations pèsent lourdement sur le Christ mystique ; dans la messe précédente, le soleil avait bientôt percé ; aujourd’hui, les nuages demeurent jusqu’à la fin ; une seule fois (au Grad. et à l’Allel.), le soleil essaie de se montrer. Dans la nature également, l’automne a fait son apparition ; les jours deviennent plus courts, les nuits plus longues ; c’est pour les âmes le symbole de la nuit et des persécutions.

Avec l’Épître de la messe d’aujourd’hui commencent les épîtres de saint Paul datées du temps de la captivité ; elles souligneront la gravité du ton. Aujourd’hui retentit aussi le thème de la parousie (Grad.) , qui se développera toujours plus fortement au cours des dimanches suivants. La messe commence par un Kyrie saisissant : c’est le Christ mystique, avec son corps et ses membres, qui prie : un appel à la pitié en faveur des âmes malades ; trois motifs de prière : a) Tout le long du jour, l’Église prie (à l’office des Heures) ; b) Dieu est « bon, clément et riche en miséricorde » ; c) l’âme est « si pauvre et misérable ». Alors elle a besoin d’une grande grâce ; celle-ci doit être le guide de sa route (un peu comme l’étoile des Mages) et sa compagne de voyage (comme Raphaël, le compagnon de Tobie) sur le chemin de la vie (Or.), alors seulement elle produira de « bonnes œuvres ». – D’un cœur aussi attendri que saint Paul dans sa prison, notre mère l’Église nous invite et nous exhorte à la perfection ; il y a dans l’Épître une chaleur inaccoutumée ; trois prières : a) Puissions-nous faire croître toujours de plus en plus en nous l’homme intérieur (c’est-à-dire supérieur) ; b) Puisse le Christ habiter par la foi dans nos cœurs, et c) Puissions-nous établir solidement nos racines et nos fondations dans l’amour (l’amour est la racine de l’arbre, la fondation de l’édifice de l’âme) ; alors nous saisirons de plus en plus profondément toute l’étendue de l’œuvre de salut. Le Cœur de l’Église (de saint Paul) est si plein qu’elle aspire à trouver les mots capables d’exprimer comme il faut l’amour de Dieu et sa grâce : « Alors vous comprendrez aussi l’amour du Christ qui surpasse toute science, et vous serez remplis de toute la plénitude de Dieu. » Ainsi une vie abondante et riche en grâce, voilà ce qui préoccupe l’Église pour nous. L’Épître s’est terminée sur ces deux mots : Gloire à Dieu dans l’Église et dans le Christ.

Ensuite apparaît dans le Graduel la vision de la parousie ; oui, toute plénitude sera réalisée quand le Christ, à son second avènement, rassemblera autour de lui tous les rois, quand la « céleste Sion », l’Église maintenant persécutée, sera réédifiée, telle une épouse dans tout l’éclat de sa parure, et quand le Seigneur se montrera à tous les regards dans sa majesté rayonnante. Alors régnera la joie pascale, pleine et exultante ; alors l’Église chantera le « cantique nouveau » de la Rédemption, l’Alléluia.

L’Évangile est celui de la parabole dite du festin ; il nous présente deux pensées : 1. Jésus, le Sauveur, est le médecin des âmes malades ; c’est là précisément le travail dominical du Christ.

2. L’humilité est la voie qui conduit à la guérison ; ce n’est pas sans raison que l’Église nous enseigne encore une fois cette vertu (cf. 10e dim. ap. la Pent.) ; c’est la vertu fondamentale, le remède. Le festin du sabbat est l’image du banquet eucharistique de la messe du dimanche, dans lequel le Christ veut nous guérir de l’hydropisie de l’esprit du monde, nous instruire (avant-messe), nous nourrir d’un aliment divin (sacrifice de la messe). A l’Offertoire, conformément au caractère grave de la messe, nous nous préoccupons de porter à l’autel les besoins de notre âme. Par deux fois, avec une ardeur croissante, l’Église implore du secours. Le développement de l’offertoire, avec la triple répétition de son verset, est particulièrement énergique : « Seigneur, voyez à me secourir. »

Aussi, à la communion, l’Église n’entonne-t-elle pas un chant eucharistique ; elle remercie Dieu de sa bienveillante conduite envers nous au temps de notre jeunesse et projette un regard plein d’anxiété sur l’époque de notre vieillesse. Puisse-t-il nous accompagner aussi pendant la vieillesse ; la Sainte Eucharistie est le véritable viatique. La Communion déroule toute une histoire de la vie : Le Sauveur de notre enfance, de notre jeunesse, de notre âge mûr et de notre vieillesse.

Office

Leçons des Matines avant 1960

Au troisième nocturne.

Lecture du saint Évangile selon saint Luc.
En ce temps-là : Jésus entra, un jour de sabbat, dans la maison d’un des principaux pharisiens, pour y manger du pain ; et ceux-ci l’observaient. Et voici qu’un homme hydropique était devant lui. Et le reste.

Homélie de saint Ambroise, Évêque.

Septième leçon. Voici d’abord la guérison d’un hydropique, en qui le poids de la chair accablait l’âme et éteignait l’ardeur de l’esprit. Puis vient une leçon d’humilité, quand le Seigneur condamne ceux qui, dans le banquet nuptial, choisissent les premières places : il le fait néanmoins avec douceur, voulant qu’une bonté persuasive tempère la sévérité de la réprimande, que la raison serve à la persuasion, et que la correction réprime la convoitise. Cette leçon d’humilité est accompagnée d’une leçon de miséricorde, et les paroles du Seigneur nous prouvent que la miséricorde doit se pratiquer envers les pauvres et les faibles ; car être hospitalier pour ceux qui en récompenseront, c’est plutôt de l’avarice que de la charité.

Huitième leçon. Enfin, à l’un des convives, comme à un vétéran qui a fourni ses années de service, Jésus-Christ donne pour récompense le précepte du mépris des richesses ; puisque le royaume des cieux ne peut être acquis, ni par celui qui, tout aux choses d’ici-bas, s’est acheté des possessions terrestres, le Seigneur ayant dit : « Vends ce que tu as et suis-moi ; » ni par celui qui s’est acheté des bœufs (Élisée ayant égorgé et distribué ceux qu’il avait) ; ni enfin par ceux qui, ayant pris femme, pensent aux choses de ce monde, et non à celles de Dieu. Certes, l’état conjugal n’est point blâmé ; seulement la virginité est appelée à un plus grand honneur. « Car la femme non mariée et la veuve pensent aux choses qui sont du Seigneur, afin d’être saintes de corps et d’esprit. »

Neuvième leçon. Mais, pour rentrer maintenant en grâce avec les gens mariés, comme plus haut nous nous sommes concilié les personnes veuves, disons que nous ne nous refusons point à l’opinion de plusieurs interprètes, estimant que les trois genres d’hommes exclus de la participation au grand festin sont : les païens, les Juifs et les hérétiques. L’Apôtre nous dit de fuir l’avarice, de crainte qu’embarrassés, comme les Gentils, dans l’iniquité, la malice, l’impudicité et l’avarice, nous ne puissions arriver au royaume du Christ. « Car aucun impudique, ou avare, ce qui est une idolâtrie, n’a d’héritage dans le royaume du Christ et de Dieu. »

Ant. du Benedictus à Laudes Comme Jésus était entré * un jour de sabbat dans la maison d’un chef des Pharisiens pour y manger du pain, voilà qu’un homme hydropique était devant lui : et prenant cet homme par la main, il le guérit et le renvoya.

Ant. du Magnificat aux 2èmes Vêpres Lorsque vous serez invité aux noces, asseyez-vous à la dernière place, afin que celui qui vous a convié vous dise : Mon ami, montez plus haut ; et ce sera pour vous une gloire devant ceux qui seront à table avec vous. Alléluia.

Textes de la Messe

Dominica Decima sexta post Pentecosten

16ème dimanche après la Pentecôte

II Classis
2ème Classe
Ant. ad Introitum. Ps. 85, 3 et 5.Introït
Miserére mihi, Dómine, quóniam ad te clamávi tota die : quia tu, Dómine, suávis ac mitis es, et copiósus in misericórdia ómnibus invocántibus te.Ayez pitié de moi, Seigneur, parce que j’ai crié vers vous durant tout le jour, et parce vous, Seigneur, vous êtes bienveillant et doux, et répandez vos miséricordes avec abondance sur tous ceux qui vous invoquent.
Ps. ibid., 1.
Inclína, Dómine, aurem tuam mihi, et exáudi me : quóniam inops, et pauper sum ego.Inclinez votre oreille vers moi, Seigneur, et exaucez-moi car je suis faible et pauvre.
V/.Glória Patri.
Oratio.Collecte
Tua nos, quǽsumus, Dómine, grátia semper et prævéniat et sequátur : ac bonis opéribus iúgiter præstet esse inténtos. Per Dóminum.Nous vous en prions, Seigneur, que votre grâce nous prévienne et nous accompagne toujours, et qu’elle nous donne d’être sans cesse appliqués aux bonnes œuvres.
Léctio Epístolæ beáti Pauli Apóstoli ad Ephésios.Lecture de l’Épître de saint Paul Apôtre aux Éphésiens.
Ephes. 3, 13-21.
Fratres : Obsecro vos, ne deficiátis in tribulatiónibus meis pro vobis : quæ est glória vestra. Huius rei grátia flecto génua mea ad Patrem Dómini nostri Iesu Christi, ex quo omnis patérnitas in cælis et in terra nominátur, ut det vobis secúndum divítias glóriæ suæ, virtúte corroborári per Spíritum eius in interiórem hóminem, Christum habitáre per fidem in córdibus vestris : in caritáte radicáti et fundáti, ut póssitis comprehéndere cum ómnibus sanctis, quæ sit latitúdo et longitúdo et sublímitas et profúndum : scire etiam supereminéntem sciéntiæ caritátem Christi, ut impleámini in omnem plenitúdinem Dei. Ei autem, qui potens est ómnia fácere superabundánter, quam pétimus aut intellégimus, secúndum virtútem, quæ operátur in nobis : ipsi glória in Ecclésia et in Christo Iesu, in omnes generatiónes sǽculi sæculórum. Amen.Mes frères, je vous demande de ne pas perdre courage, à cause de mes tribulations pour vous, car elles sont votre gloire. A cause de cela je fléchis les genoux devant le Père de Notre Seigneur Jésus-Christ, duquel toute famille dans les cieux et sur la terre tire son nom, pour qu’il vous donne, selon les richesses de sa gloire, d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur ; qu’il fasse que le Christ habite par la foi dans vos cœurs, afin qu’étant enracinés et fondés dans la charité, vous puissiez comprendre, avec tous les saints, quelle est la largeur, et la longueur, et la hauteur, et la profondeur, et connaître l’amour du Christ, qui surpasse toute connaissance, de sorte que vous soyez remplis de toute la plénitude de Dieu. A celui qui, par sa puissance qui opère en nous, peut faire infiniment plus que tout ce que nous demandons et tout ce que nous pensons, à lui soit la gloire dans l’Église et en Jésus-Christ, dans la succession de tous les âges et de tous les siècles. Ainsi soit-il.
Graduale. Ps. 101, 16-17.Graduel
Timébunt gentes nomen tuum, Dómine, et omnes reges terræ glóriam tuam.Les nations craindront votre nom, Seigneur, et tous les rois de la terre votre gloire.
V/. Quóniam ædificávit Dóminus Sion, et vidébitur in maiestáte sua.Parce que le Seigneur a bâti Sion et qu il sera vu dans sa majesté.
Allelúia, allelúia. V/.Ps. 97, 1.Alléluia, alleluia.
Cantáte Dómino cánticum novum : quia mirabília fecit Dóminus. Allelúia.Chantez au Seigneur un chant nouveau, parce qu’il a fait des choses admirables. Alléluia.
+ Sequéntia sancti Evangélii secúndum Lucam.Lecture du Saint Evangile selon saint Luc.
Luc. 14, 1-11.
In illo témpore : Cum intráret Iesus in domum cuiúsdam príncipis pharisæórum sábbato manducáre panem, et ipsi observábant eum. Et ecce, homo quidam hydrópicus erat ante illum. Et respóndens Iesus dixit ad legisperítos et pharisǽos, dicens : Si licet sábbato curáre ? At illi tacuérunt. Ipse vero apprehénsum sanávit eum ac dimísit. Et respóndens ad illos, dixit : Cuius vestrum ásinus aut bos in púteum cadet, et non contínuo éxtrahet illum die sábbati ? Et non póterant ad hæc respóndere illi. Dicebat autem et ad invitátos parábolam, inténdens, quómodo primos accúbitus elígerent, dicens ad illos : Cum invitátus fúeris ad núptias, non discúmbas in primo loco, ne forte honorátior te sit invitátus ab illo, et véniens is, qui te et illum vocávit, dicat tibi : Da huic locum : et tunc incípias cum rubóre novíssimum locum tenére. Sed cum vocátus fúeris, vade, recúmbe in novíssimo loco : ut, cum vénerit, qui te invitávit, dicat tibi : Amíce, ascénde supérius. Tunc erit tibi glória coram simul discumbéntibus : quia omnis, qui se exáltat, humiliábitur : et qui se humíliat, exaltábitur.En ce temps-là, Jésus entra, un jour de sabbat, dans la maison d’un des principaux pharisiens, pour y manger du pain ; et ceux-ci l’observaient. Et voici qu’un homme hydropique était devant lui. Et Jésus, prenant la parole, dit aux docteurs de la loi et aux pharisiens : Est-il permis de guérir le jour du sabbat ? Mais ils gardèrent le silence. Alors lui, prenant cet homme par la main, le guérit et le renvoya. Puis, s’adressant à eux, il dit : Qui de vous, si son âne ou son bœuf tombe dans un puits, ne l’en retirera pas aussitôt, le jour du sabbat ? Et ils ne pouvaient rien répondre à cela. Il dit aussi aux invités cette parabole, considérant comment ils choisissaient les premières places. Il leur dit : Quand tu seras invité à des noces, ne te mets pas à la première place, de peur qu’il n’y ait parmi les invités une personne plus considérable que toi, et que celui qui vous a conviés, toi et lui, ne vienne te dire : Cède la place à celui-ci, et qu’alors tu n’ailles, en rougissant, occuper la dernière place. Mais, quand tu auras été invité, va, mets-toi à la dernière place, afin que, lorsque celui qui t’a invité sera venu, il te dise : Mon ami, monte plus haut. Et alors ce sera une gloire pour toi devant ceux qui seront à table avec toi. Car quiconque s’élève sera humilié, et quiconque s’humilie sera élevé.
CredoCredo
Ant. ad Offertorium. Ps. 39, 14 et 15.Offertoire
Dómine, in auxílium meum réspice : confundántur et revereántur, qui quærunt ánimam meam, ut áuferant eam : Dómine, in auxílium meum réspice.Seigneur, voyez à me venir en aide. Que ceux qui cherchent à m’ôter la vie soient confondus et craignent. Seigneur, jetez un regard pour porter secours.
Secreta.Secrète
Munda nos, quǽsumus, Dómine, sacrifícii præséntis efféctu : et pérfice miserátus in nobis ; ut eius mereámur esse partícipes. Per Dóminum nostrum.Nous vous en supplions, Seigneur, purifiez-nous par l’effet du présent sacrifice et usant envers nous de miséricorde, faites que nous méritions d’y participer.
Præfatio de sanctissima Trinitate ; non vero in feriis, quando adhibetur Missa huius dominicæ, sed tunc dicitur præfatio communis. Préface de la Sainte Trinité  ; mais les jours de Féries, où l’on reprend la Messe de ce Dimanche, on dit la Préface Commune .
Ant. ad Communionem. Ps. 70, 16-17 et 18.Communion
Dómine, memorábor iustítiæ tuæ solíus : Deus, docuísti me a iuventúte mea : et usque in senéctam et sénium, Deus, ne derelínquas me.Seigneur, je me souviendrai de votre justice à vous seul ; ô Dieu, vous m’avez instruit dès ma jeunesse, jusque dans ma vieillesse et jusqu’au déclin de mes forces, ô Dieu, ne m’abandonnez pas.
Postcommunio.Postcommunion
Purífica, quǽsumus, Dómine, mentes nostras benígnus, et rénova cæléstibus sacraméntis : ut consequénter et córporum præsens páriter et futúrum capiámus auxílium. Per Dóminum.Nous vous en supplions, Seigneur, daignez, dans votre bonté, purifier et renouveler nos âmes par vos célestes sacrements, en sorte que nous en retirions pour nos corps aussi un secours qui nous serve à la fois pour le présent et l’avenir.

[1] Psalm. XLIV, 2.

[2] II Tim. II, 9.

[3] Eph. VI, 19.

[4] Ibid. III, 8-9.

[5] Ibid. VI, 20.

[6] Jac. I, 17-18.

[7] Eph. I, 18- 19.

[8] In ep. ad Eph. Hom. I.

[9] Eph. V, 22 ; VI, 1, 5.

[10] Eph. I,1.

[11] Jean. I, 5.

[12] Le Temps ap. la Pentec. Chap. III.

[13] I Cor. II, 14.

[14] Ibid. 6-9.

[15] Eph. 1, 3.

[16] Deut. XXVIII, 1-14.

[17] Eph I, 4.

[18] I Cor. XII, 12-31 ; Eph. IV, 4, 12-16.

[19] Ibid. 1, 6.

[20] Ibid. 4-5.

[21] Ibid. 20-23 ; II, 6.

[22] Ibid. 1, 9.

[23] Ibid. 11.

[24] Ibid. 7 ; 11, 1-5.

[25] Ibid. 1, 7.

[26] Hymn. Ascens. ad Mat.

[27] Eph. 1, 4.

[28] Ibid. 6.

[29] Heb. 1, 3.

[30] Eph. 11, 14-18.

[31] Eph. I, 6, 12, 14.

[32] Ibid. 9-10.

[33] Apoc. XIX, 7.

[34] I Cor. VII, 34.

[35] Ibid. XI, 8-10.

[36] Sap. VIII, 3.

[37] Acta S. Agn.

[38] Psalm XLIV.

[39] Apoc III, 20.

[40] Matth. XXII, 2.

[41] Ambr. in Luc. VII, homil. diei.

[42] Ibid.

[43] Ambr. in Luc. VII, homil. diei.

[44] Matth. XVI, 27.

[45] Luc. I, 52.

[46] Eccli. III, 21-22.

[47] Rom XII, 10.

[48] Apoc. II, 23.

[49] I Cor. IV, 5.